Category: Politique belge

  • Vottem, 19 ans, je ne l’accepte toujours pas !

    Manifestation le dimanche 18 mars 2018 à Liège: rassemblement à 14H Espace Tivoli, Place St-Lambert et marche jusqu’au centre fermé pour étrangers de Vottem

    Appel du CRACPE (Collectif de résistance aux centres pour étrangers)

    À l’heure où l’Union Européenne ferme ses frontières, bafoue le droit d’asile et la liberté de circulation, à l’heure où le gouvernement belge traque ceux qui ont cherché accueil ici, et durcit sa politique de répression, d’enfermement et d’expulsion, soyons nombreux à résister!

    Parce que :

    • l’Europe forteresse tue : les mers sont devenues des cimetières pour ceux qui fuient la guerre, la dictature, les persécutions, la misère…
    • le gouvernement belge traque à la fois les migrants du Parc Maximilien, et tous les sans papiers, pour beaucoup installés depuis longtemps en Belgique, dont les enfants fréquentent nos écoles aux côtés des nôtres… Il prévoit d’arrêter dans les domiciles privés tous ceux qui n’ont pas obtenu d’autorisation de séjour (du fait d’une politique migratoire extrêmement restrictive)
    • ce gouvernement réprime les sans papiers, dans les rues, dans les transports publics…, allant jusqu’à les interpeller dans des centres culturels, comme le Globe Aroma à Bruxelles, et placer leurs porte-paroles en centre fermé
    • les centres fermés pour étrangers sont illégitimes, ils détiennent des personnes qui n’ont commis aucun délit, ils sont l’antichambre de l’expulsion et sont violents au quotidien de par leur fonction qui est de briser toute résistance à celle-ci
    • les enfants vont y être à nouveau enfermés malgré les conséquences psychologiques très graves connues de tous
    • les expulsions quotidiennes, musclées (brutalités, blessures, insultes racistes), renvoient les migrants vers le danger, la torture, l’insécurité, comme en témoignent les rapatriements vers le Soudan, mais aussi vers de nombreux autres pays

    Face à cette politique qui ne prend plus en considération l’être humain, nous disons : « pas en notre nom » !

    Et revendiquons :

    • la suppression des centres fermés pour étrangers
    • l’arrêt des expulsions
    • une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    • la régularisation des sans papiers

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  • [VIDEO] Débat “De la rue au pouvoir, comment révolutionner la politique?”

    Le jeudi 22 février, Attac Bruxelles avait organisé un ciné-débat autour du film “Ada for Mayor”. Ce film retrace l’histoire d’une activiste devenue la première femme bourgmestre de Barcelone ainsi que la construction d’un nouveau mouvement politique. Le débat visait à tirer les leçons de ce processus afin d’en apprécier les applications possibles en Belgique.

    A la suite de la projection, un débat a eu lieu sur le thème “De la rue au pouvoir, comment révolutionner la politique?” avec pour intervenants notre camarade Anja DESCHOENMACKER (porte-parole de «Gauches Communes» et membre du PSL), aux côtés de Mathilde EL BAKRI ‘députée régionale du PTB), de Pierre EYBEN (animateur du mouvement «DEMAIN»), de Pauline FORGES (militante de la «Gauche Anticapitaliste») & de Jean-Pierre MICHIELS (membre du Parti Communiste).

    La vidéo ci-dessous donne un aperçu du débat.

  • Pensions. Le démantèlement des métiers lourds dans les services publics : prélude à celui du privé

    Le syndicat socialiste des services publics, la CGSP, a déposé un préavis de grève intersectorielle pour le 27 février. Ce qui a motivé cette grève, c’est le projet de loi sur les métiers lourds pour les membres du personnel statutaire dans les services publics. “Après l’augmentation de l’âge de la pension pour tous les travailleurs du pays, après le dossier de la pension mixte, après la suppression de la pension pour inaptitude physique et après la pension à points, le gouvernement attaque à nouveau les membres de son personnel’’, selon la CGSP.

    Par Eric Byl

    Comme on pouvait s’y attendre, cela ne convient pas au ministre fédéral des pensions, Daniel Bacquelaine (MR). Il argumente que le préavis de grève est prématuré puisque son nouvel avant-projet n’est pas encore – au moment où nous écrivons cet article – passé au conseil des ministres. De plus, selon Bacquelaine, après approbation en première lecture, une concertation avec les partenaires sociaux est prévue. La CSC et le SLFP semblent s’en satisfaire provisoirement, mais la CGSP n’est pas rassurée. Le gouvernement veut, en effet, déjà une réglementation définitive pour début mars. Il n’est pas sûr qu’ils pourront respecter ce timing, mais nous savons d’expérience qu’avec ce gouvernement, la ‘‘concertation’’ ne signifie rien de plus que des aménagements à la marge.

    Les grandes lignes du projet sont d’ailleurs déjà fixées. Selon la réglementation actuelle, le fonctionnaire construit chaque année un 60ème (tantième) de sa pension. Après 45 ans, cela donne droit à une pension complète correspondant à 75 % (45/60) du salaire médian des 10 dernières années de carrière (auparavant, il s’agissait des 5 dernières années mais, sous Di Rupo, cela a été ‘‘assaini’’). Le système tient compte de métiers spécifiques pour des raisons de sécurité ou de charge physique ou psychique auxquels un ‘‘tantième préférentiel’’ est appliqué. Dans ce cas, la pension n’est pas calculée en 60èmes mais, comme pour le personnel roulant de la SNCB, en 48èmes, pour les facteurs, les pompiers et le cadre opérationnel de la police et l’armée, en 50èmes et pour les professeurs, en 55èmes. Ils atteignent leur pension complète dès qu’ils atteignent le nombre d’années correspondant à 75 % de leur tantième (préférentiel). Pour un conducteur de train, cela correspond à 36 ans (36/48), pour un facteur à 38 ans (38/50), pour un professeur à 42 ans (42/55).

    Dans le projet du gouvernement, ces tantièmes préférentiels disparaissent et font place à quatre ‘‘critères de pénibilité’’ sur base de la charge physique, de l’organisation de travail spécifique, des risques liés à la sécurité et de facteurs mentaux ou émotionnels. En fonction qu’un, deux ou trois de ces critères sont applicables, le nombre d’années de carrière sera multiplié par 1,05, 1,10 ou 1,15, mais partir avant son 60ème anniversaire devient impossible quoi qu’il en soit. Le Soir a calculé la différence entre une carrière complète dans l’ancien système par rapport au nouveau.

    Un enseignant à la pension perd, dans ce cas, 8,31%, un militaire 10,99% et un facteur 11,14%. Cela confirme la position des syndicats selon laquelle ceux qui tombent aujourd’hui sous les tantièmes préférentiels voient, à carrière identique, diminuer leurs droits en matière de pension. De plus, des périodes de maladie, de maternité, d’accidents de travail ou de congés pour soins ne sont plus prises en compte pour une pension anticipée en cas de métiers lourds. Beaucoup de femmes surtout, mais pas uniquement, sont impactées.

    Pour compenser la perte de pension, les travailleurs recevront désormais un ‘‘bonus métiers lourds’’ qui pourrait rapporter jusqu’à 200€ brut par mois s’ils continuent à travailler jusqu’à l’âge théorique de la pension. Pour beaucoup de travailleurs, cette ‘‘option volontaire’’ deviendra vite un impératif économique insupportable. De plus, de nombreuses professions actuellement qualifiées de ‘‘lourdes’’ ne le seront plus à l’avenir. Au Comité national des pensions, le bras de fer pour déterminer les critères de pénibilité s’est déjà soldé par un blocage. Les syndicats se basent sur la loi sur le bien-être, mais les employeurs estiment cela trop large et veulent un examen physique individuel.

    Le seul critère collectif qu’ils veulent bien reconnaître serait le travail de nuit. En bref, ici encore, comme nous l’indiquions dans Lutte Socialiste le mois dernier, les employeurs veulent transformer un droit collectif en approche individuelle. Ils veulent casser notre force collective parce qu’il est plus facile de mettre sous pression des individus. Ce qui inquiète également la CGSP, c’est que les nombreux contractuels présents dans le public risquent d’être exclus.

    Mieux organiser la lutte

    Personne ne doute du fait que ces mesures sur les pensions soient une étape de plus dans le démantèlement des conquêtes sociales et qu’elles doivent être stoppées. Mais la question est la suivante : comment ?

    A l’instar de la grève de la CGSP du 10 octobre dernier, beaucoup de travailleurs, y compris des affiliés et militants CGSP, ont dû prendre connaissance de la grève du 27 février via ces médias qui noircissent constamment nos actions. Comme pour le 10 octobre, l’appel du 27 février a été tel un coup de tonnerre dans un ciel dégagé. Personne n’a été consulté au préalable et on n’a demandé à personne de prendre le pouls de ses collègues. Il n’y a pas eu de concentration préalable de militants, pas de réunion intersectorielle, ne parlons pas d’assemblée du personnel, pour préparer la base. On dirait que le secrétariat de la CGSP part du principe que nous suivons en détail les propositions mises sur table et que nous pouvons, comme des spécialistes accomplis, protéger nos collègues, en un tour de main, de tous les faux arguments que le gouvernement et les médias nous font avaler.

    Il n’y a, à nouveau, pas de front commun.Nous comprenons que nous ne pouvons pas attendre indéfiniment la CSC et le SLFP et nous n’entretenons aucune illusion sur la combativité de beaucoup de leurs dirigeants. Mais, au secrétariat de la CGSP, on sait quand même qu’un front commun syndical se construit de la base. Une campagne d’information liée à des consultations sur le terrain, éventuellement combinées à des arrêts de travail nous aurait permis d’exercer une pression sur les autres syndicats via nos collègues ou tout du moins, d’ouvrir un débat. Il est, dès à présent, très facile de présenter la grève de la CGSP comme une fuite en avant. Lors des assemblées de militants qui ont suivi l’annonce de la grève, les critiques ont fusé par rapport à ce manque de préparation des actions.

    Le plus grand risque est que la grève échoue et que la force de frappe difficilement construite, tant par notre syndicat que par les délégués sur le terrain, soit minée. Nous avons tout juste évité que la grève du 10 octobre 2017 ne soit utilisée par le gouvernement pour attaquer les syndicats de manière frontale mais nous ne pouvons pas nous permettre d’aligner les grèves mal préparées les unes après les autres. Le secrétariat de la CGSP avoue lui-même ne pas croire que le jour de grève du 27/02 sera suffisant pour faire changer le gouvernement d’avis et encore moins pour le faire tomber. De plus, pour l’instant, la volonté de faire une grève générale souffre encore du résultat décevant de 2014, même dans les services publics. Il faut y travailler : les gens doivent être convaincus de la nécessité d’une grève et de son utilité. Il doit donc y avoir une perspective de victoire.

    Les germes de cette perspective sont pourtant à portée de mains. Dans plusieurs entreprises et secteurs, il y a bel et bien une volonté de faire grève, cela s’est démontré dans les prisons, chez De Lijn et à la STIB. Mi-mars, l’enseignement flamand devrait mener action en front commun. La direction de la CGSP et celle des autres syndicats feraient mieux de s’associer aux actions existantes, de les élargir au lieu de, à un moment donné, tout freiner et tout isoler et, à un autre, annoncer une grande grève intersectorielle. De plus, chacun est conscient du fait que ces réformes dans les services publics représentent un test pour la discussion sur les métiers lourds dans le privé. Il serait par conséquent logique que les syndicats des services publics coordonnent leurs actions avec celles du secteur privé.

    Pourquoi ne pas organiser des concentrations de militants en préparation d’arrêts de travail et d’assemblées du personnel sur tous les lieux de travail ? Pourquoi pas une grande conférence syndicale sur les pensions ? Pourquoi pas des actions coordonnées avec des témoignages de solidarité, des arrêts de travail, des grèves tournantes pour préparer les esprits ? Pourquoi ne pas choisir de construire progressivement un rapport de forces au lieu de gaspiller toutes nos munitions en une fois ? Les militants du PSL actifs à la CGSP feront en tout cas de leur mieux pour faire de cette grève un succès et éviter une défaite mais nous insistons auprès du secrétariat de la CGSP pour qu’il se concerte, désormais, avec la base pour développer la meilleure stratégie possible qui construise une perspective de victoire.

  • Ciné-débat d’Attac-BXL : Alcaldessa (Ada for mayor) de Pau Faus

    Ciné débat Attac Bruxelles – De la rue au pouvoir, comment révolutionner la politique ?

    Durant son festival, Attac BXL avait présenté « 7jours avec la PAH à Barcelone », un film qui suivait le travail de la plateforme contre les expulsions.

    Parmi les militants, certains ont pensé à partir à l’assaut de la mairie et Ada Colau est devenue candidate. Ce nouveau film la suit, pendant une année, depuis son combat contre les expulsions jusqu’à son élection au poste de maire de la ville. Sur base d’un journal vidéo tenu par la protagoniste elle-même et de discussions sur le projet, le film ne fait pas l’économie des contradictions à l’intérieur du processus et des protagonistes eux-mêmes.

    Le film sera suivi d’un court métrage tourné deux ans après l’accession au pouvoir par le même réalisateur, Pau Faus (déjà partie prenante dans « 7 jours avec la PAH »).

    Dans le débat des militants politiques sont invités à intervenir :

    Notre camarade Anja DESCHOENMACKER, porte-parole de «Gauches Communes» et membre du PSL sera présente aux côtés de Mathilde EL BAKRI , députée régionale du PTB, Pierre EYBEN, animateur du mouvement «DEMAIN», Pauline FORGES, militante de la «Gauche Anticapitaliste» & Jean-Pierre MICHIELS, membre du Parti Communiste.

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    Où et quand : Cinéma Aventure, Galerie du Centre 57 (rue des Fripiers), 1000 Région de Bruxelles , jeudi 22 février à 20h.

  • Ce gouvernement ne fera de concessions que s’il sent son existence menacée

    Quand le patronat siffle la fin de la récréation, les membres du gouvernement oublient leurs chamailleries mutuelles et rentrent vite dans les rangs. Les syndicats sont invariablement mis de côté parce qu’ils seraient ‘‘d’un autre monde’’ et par conséquent ‘‘sans intérêt’’. La grève du 10 octobre dans les services publics a pourtant montré que la CGSP, même seule, sans la CSC et la CGSLB, est une force non négligeable. Depuis, 10.000 travailleurs ont manifesté lors d’une marche de solidarité à Charleroi, 10.000 autres “contre le hold-up social” à Liège, 5.000 lors de la ‘‘Tax Pride’’ à Anvers et 40.000 en front commun syndical contre le démantèlement des pensions à Bruxelles. Le gouvernement n’a pas bronché.

    Par Eric Byl, éditorial de l’édition de février de Lutte Socialiste

    Ces dizaines de milliers de personnes sont prêtes à sacrifier du salaire ou des jours de congé pour défendre leurs droits et ceux de leurs collègues. Ils le font malgré le fait qu’on ne peut pas ouvrir un journal ou un magazine ni allumer la radio ou la télévision sans que les patrons et leurs pantins au gouvernement y expliquent largement leur point de vue. Dans les médias, il est rarement expliqué ce qui motive les actions syndicales. La plupart du temps, la parole est donnée à des gens qui se plaignent de ne pas avoir pu travailler ou à des voyageurs qui n’ont pas pu se déplacer, quand on ne parle pas des embouteillages dus à la grève. A part le PTB, les hommes politiques des partis d’opposition se contentent de critiquer à la marge – et encore ! – mais ne proposent aucune politique fondamentalement différente. Les rares fois où l’on donne la parole aux dirigeants syndicaux, ils sont essentiellement sur la défensive alors qu’il y a des centaines de raisons de passer à l’offensive.

    Nous n’avons pas encore vu les patrons, le gouvernement ou n’importe quel autre mouvement que les syndicats réussir à rassembler des dizaines de milliers de personnes plusieurs fois d’affiliée. Ce n’est possible que parce que ces dizaines de milliers de personnes représentent, à leur tour, beaucoup d’autres, des centaines de milliers de personnes qui ne se voient pas travailler jusqu’à 67 ans et qui rejettent également les attaques contre les pensions, les services sociaux, les conditions de travail et la sécurité sociale. Ces personnes, elles aussi, en ont marre des boulots mal payés, flexibles, à temps partiel et précaires. Cependant, plusieurs raisons expliquent pourquoi elles ne sont pas (encore) entrées en action : partant d’un principe erroné, elles ne voient pas ce que cela changerait, ne voient pas d’alternative ou ne croient pas en la volonté des syndicats d’aller jusqu’au bout pour décrocher des victoires.

    Nous ne parviendrons pas à renverser ce fatalisme en nous accrochant jusqu’aux élections, manif après manif, à l’espoir d’une majorité alternative. C’est malheureusement l’attitude que prendront sans doute la direction de la CSC et la plupart de ses centrales. La FGTB, en revanche, a bien compris qu’il en faudra plus. Lors de son comité du 23 janvier, une proposition de grève générale pour la première semaine de février sera discutée. Organiser une grève générale en deux semaines aurait pu fonctionner lors du plan d’action de l’automne 2014, quand les syndicats avaient préparé le terrain en profondeur. Depuis la manifestation pour les pensions du 19 décembre à Bruxelles, plus d’un mois s’est cependant déjà écoulé.

    On aurait pu utiliser ce temps pour préparer nos forces lors d’assemblées générales du personnel sur le terrain et de réunions régionales de militants et ainsi mettre directement sous pression la CSC et les centrales FGTB qui hésitent encore voire sont carrément contre-productives. En Wallonie et à Bruxelles, une telle grève générale venue d’en haut en quelques jours pourrait encore réussir étant donné le plus grand réservoir de syndicalistes combattifs mais, même là, il aurait mieux valu prendre les dispositions nécessaires pour préparer le mouvement pour entraîner de plus larges couches. En Flandre, ce genre de grèves éclair renforce cependant surtout l’aile plus favorable au gouvernement. Les esprits tatillons communautaires saisiront peut-être l’occasion de remettre en question l’unité fédérale de la FGTB.

    Ce gouvernement ne fera aucune concession à moins qu’un mouvement social ne puisse le faire chuter. Seul un plan d’action offensif bien préparé dont les actions et l’enjeu seront discutés préalablement sur le terrain et respecté par la direction syndicale pour stopper la casse sociale.

  • Rassemblement au centre fermé de Steenokkerzeel suite à une nouvelle opération d’arrestation de sans-papiers

    Vendredi 9 février en fin d’après-midi, des artistes se trouvaient à l’ASBL Globe Aroma (maison des arts) pour préparer une exposition pour le soir-même au centre d’expo “Carte de visite” en plein centre-ville. Tout d’un coup, des combis de policiers ont débarqué, en prétextant une opération conjointe de la police fédérale, l’office des étrangers et du ministère de l’intérieur nommé “belfi” dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation. Les policiers ont vérifié les cartes d’identité de chaque personne présente dans l’association. Sept sans-papiers ont alors été arrêtés et emmenés au Commissariat Fédéral, cinq d’entre eux seront relâchés dans la nuit, deux envoyés au 127bis, le centre fermé bruxellois.

    Parmi les deux sans-papiers, l’un est l’artiste qui devait présenter ses oeuvres au centre d’expo et qui n’a pas pu s’y rendre, l’autre est Mounir, un militant syndical du Comité des Travailleurs avec et Sans-Papiers, actif en Belgique depuis une dizaine d’années.

    Mounir, qui a participé aux mouvements de 2008, a été régularisé par la circulaire de 2009 via le critère travail. Et pourtant, deux ans plus tard, Mounir s’est à nouveau retrouvé sans-papiers, subissant la malhonnêteté de son patron qui n’a pas fait le suivi juridique nécessaire. Il s’est alors fait exploiter 1 an et demi durant par le foyer anderlechtois, en travaillant pour une entreprise de sous-traitance de nettoyage. A cette époque, le Comité des travailleurs et travailleuses sans-papiers de la CSC et Mounir avaient mobilisé pour exiger sa réintégration ainsi que l’obtention d’un permis de travail qui aurait permis de régulariser sa situation.

    Il s’agit d’une provocation de trop de ce gouvernement de droite antisocial. Il s’agit là d’un changement qualitatif dans la politique de répression raciste envers les sans-papiers et les migrants. Le vrai visage de ce gouvernement a été révélé dans cette descente de police dans une ASBL qui ouvre ses portes aux sans-papiers.

    Alors que le gouvernement propose de faire voter une loi sur les visites domiciliaires, les sans-papiers ne sont déjà plus en sécurité dans les associations.

    Ce dimanche, la CSC, la FGTB, la Coordination des Sans-Papiers et d’autres organisations se sont mobilisées devant le Centre Fermé de Steenokkerzeel, afin de revendiquer la libération des sans-papiers arrêtés.

    Les militants du PSL étaient présents pour soutenir la mobilisation. Nous demandons la libération immédiate des militants sans-papiers, une grève du secteur culturel en solidarité, la fermeture des centres fermés et la régularisation de tous les sans-papiers.

    EGA, le PSL et ROSA mobiliseront massivement pour la manifestation du 25 février (rdv à 14h à la Gare du Nord) appelée notamment par la Coordination Nationale des Sans-Papiers. Ce n’est qu’avec la construction d’un rapport de force contre le racisme et les politiques d’austérité de ce gouvernement que nous pourrons construire les bases d’une nouvelle société.

    Rassemblement au centre fermé de Steenokkerzeel suite à une nouvelle opération d'arrestation de sans-papiers

  • Accès au logement : quand les inégalités nous ferment la porte

    Photo : Jean-Marie Versyp

    Combien de fois a-t-on entendu l’idée selon laquelle la Belgique serait ‘‘un pays modèle en matière d’accès à la propriété’’, peuplée de gens qui ont ‘‘une brique dans le ventre’’ ? La réalité est bien différente, et plus brutale, surtout pour la jeunesse : l’âge moyen d’achat d’un bien immobilier est passé de 31 à 36 ans…

    Par Simon (Liège)

    Une étude européenne casse les mythes du logement dans notre pays. En 2015, la Belgique occupait la vingtième place (sur 28 pays européens) en pourcentage de ménages propriétaires. Mais l’étude européenne(1) sur laquelle repose ces données constate également que la Belgique affichait en 2015 le deuxième écart absolu le plus important de l’Union européenne entre le taux de propriété des ménages à faible revenu et celui des autres ménages (39,6 points) faisant de notre pays le cinquième pays européen le plus inégalitaire en terme d’accès à la propriété.

    Il s’agit d’un recul important : 7 ans auparavant, la Belgique se classait au deuxième rang des pays les plus égalitaires en matière d’accès à la propriété. Aujourd’hui, sous le double impact d’une faible progression des salaires et de la hausse des prix du marché immobilier, c’est toute une génération de jeunes ménages qui voit s’éloigner la possibilité d’acquérir une habitation. Selon l’étude déjà citée, le taux de propriété des candidats primo-acquérant potentiels peut être estimé à environ 7 % seulement en Belgique, un chiffre synonyme d’une exclusion quasi-totale de l’accès à la propriété du logement familial.

    Cette enquête confirme ce que chacun peut ressentir dans sa vie quotidienne mais aussi ce que mettent régulièrement en avant partis de gauche et syndicats : en dépit des discours triomphalistes du gouvernement, les temps sont de plus en plus durs pour la grande majorité de la population.

    L’urgence d’une politique ambitieuse de construction de logements sociaux

    Une politique de mise à disposition de logements sociaux de qualité pour les jeunes ménages pourrait permettre un accès à la propriété plus facile et plus rapide : en créant massivement des possibilités de se loger à prix abordables, on ferait pression à la baisse sur les prix du marché immobilier mais on permettrait également aux ménages d’épargner dans le but d’acquérir un logement par la suite.

    Au contraire, les communes dans les trois régions du pays ont largement restreint leur parc d’habitations sociales ces vingt dernières années, en réservant l’accès aux populations les plus précarisées et après des délais d’attente qui se comptent souvent en années.

    C’est pourquoi il est nécessaire que les revendications légitimes du mouvement social pour des salaires décents soient liées à celles de la mise en place de services publics accessibles et de qualité, en ce compris un service public du logement qui réponde aux besoins sociaux. Cela passera par la construction massive de logements sociaux de qualité, par l’acquisition des logements et des bureaux inoccupés, par réquisition si nécessaire. Il est aussi nécessaire de sortir les secteurs du logement et de la construction de la soif de profits des promoteurs et du privé. C’est la condition pour pouvoir réaliser une politique d’urbanisme et de logement favorable à toute la population.

    (1) ‘‘L’accès à la propriété en Europe et en Belgique : une inégalité croissante’’ réalisée par le SILC. Le cadre EU-SILC (statistiques de l’UE sur le revenu et les conditions de vie) est le cadre de référence d’Eurostat pour la collecte de données en vue de l’établissement de statistiques comparatives sur la répartition des revenus et l’inclusion sociale dans l’Union européenne (UE).

  • Liège. Sale temps pour les travailleurs du CHR… mais la riposte s’organise!

    Hier, des centaines de personnes ont participé à la manifestation des travailleurs du CHR, qui étaient par ailleurs en grève ce jeudi. A partir de la Citadelle, le cortège a rejoint le centre-ville et y a rencontré les autorités communales. La lutte ne s’arrêtera pas là ! Voici ci-dessous le texte du tract distribué par le PSL, ainsi que quelques photos.

    Mauvaise nouvelle pour les travailleurs du CHR en ce début d ‘année. Le CA a décidé de procéder à 12 millions d’ économies qui vont majoritairement être portées par le personnel : non remplacement de départs naturels et non reconduction de CDD pour un total de 35 équivalents temps-plein, diminution de la prime de fin d’année, rabotage des sursalaires pour horaires inconfortables et heures supplémentaires. L’autorité n’y va pas de main morte.

    Cette politique de toujours faire plus avec moins de moyens, qui nous est vendue partout dans les services publics comme un défi managérial est en définitive toujours porteuse d’une baisse de qualité du service à la population. Et lorsque la qualité aura suffisamment baissé , on proposera alors comme alternative la privatisation, comme cela s’est produit à La SNCB ou à la Poste.

    Les travailleurs du CHR ont admirablement réagi à cette menace sur leur statut et la qualité des soins : le mouvement s’est rapidement organisé en front commun. Il est massivement suivi si l’on en croit les Assemblées Générales. La régularité des AG permet aux travailleurs de garder le contrôle de la base sur la lutte et de décider démocratiquement des actions à mener. Cette possibilité pour tous les travailleurs de s’impliquer activement est aussi un élément déterminant dans la réussite du mouvement. La détermination du personnel est visible et le potentiel de victoire est bien présent.

    La manifestation d’aujourd’hui illustre encore ce potentiel. Cette action est nécessaire pour la visibilité des revendications et pour mettre les politiques devant leur responsabilité.

    Cependant, il convient de ne pas placer tous les espoirs dans ce que diront les autorités communales. Il est nécessaire de continuer à construire le rapport de force.

    Pour ce faire, un plan d’action est nécessaire, discuté par la base, échelonné sur plusieurs semaines et croissant en intensité.

    Il nous paraît également important d’élargir la lutte en appelant à la solidarité les autres établissements de soin de santé de la région, mais aussi les autres secteurs du service public, les patients et la population en général via des actions de sensibilisation.

    Chaque lutte locale recèle en elle un potentiel d’élargissement : la lutte particulière des travailleurs du CHR peux trouver un écho dans d’autres établissements ou d’autres secteurs et chaque lutte locale peut en renforcer une autre. C’est particulièrement le cas dans ce contexte d’austérité sans fin et d’arrogance patronale.

    C’est donc la responsabilité de chaque militant du mouvement social que de populariser la lutte que les travailleurs du CHR ont engagé.

    Liège. Manifestation du CHR

  • Stop Théo ‘‘Trump’’ Franken : la lutte continue !

    Manifestation du 13 janvier. Photo : Mario

    Le samedi 13 janvier, des milliers de manifestants sont venus à Bruxelles pour y protester contre la politique d’asile cruelle et répressive de Theo ‘‘Trump’’ Francken. Pour Charles Michel, les choses sont pourtant claires: ‘‘La gauche ne propose aucune alternative crédible à ce que propose le gouvernement’’ (Le Soir, 09/01/18).

    Par Pietro (Bruxelles)

    L’accueil des réfugiés et la faillite du projet européen capitaliste

    585 kilomètres de murs anti-migrants ont été construits en Europe depuis la chute du mur de Berlin. L’Europe-forteresse cherche même à repousser au loin ses murailles en externalisant les frontières et en négociant des accords avec des pays partenaires tels que la Libye ou la Turquie pour les amener à garder les réfugiés chez eux. Cette stratégie a fait de la Méditerranée la frontière la plus meurtrière au monde. Plus de 33.000 migrants sont morts en tentant de la traverser depuis 2000, constate l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans son rapport de novembre 2017.

    Ce sont essentiellement les politiques néocoloniales et les guerres impérialistes qui donnent naissance à ces millions de migrants qui risquent leur vie pour atteindre un avenir meilleur. Mais chaque gouvernement tente de se décharger du problème sur d’autres pays, tout en laissant les réfugiés vivre dans des conditions inhumaines effroyables. Alors que L’UE concentre 22,1% des richesses mondiales, elle n’accueille que 6% des réfugiés dans le monde. Ce sont les pays pauvres qui en accueillent la majorité, soit plus de 90%.

    Et en Belgique…

    Cela fait déjà longtemps que la situation dramatique dans la Méditerranée et la politique raciste du gouvernement font débat et pousse à l’action bien au-delà des milieux activistes. Selon la Plate-forme de soutien aux réfugiés ‘‘Refugees Welcome’’, ce sont pas moins de 3.000 personnes qui sont impliquées dans l’accueil chez eux de réfugiés stationnant au parc Maximilien afin de les protéger des rafles de la police. Environ 400 sont ainsi logés chaque soir chez des particuliers. Des dizaines de milliers d’autres personnes sont investies dans l’accueil et l’assistance aux migrants sous d’autres formes, à Bruxelles et ailleurs.

    Dans ce contexte, la Coordination des sans-papiers et plusieurs associations, organisations politiques et syndicats solidaires ont activement mobilisé sur ce thème. La manifestation nationale de la Coordination des sans-papiers du 12 novembre (voir notre édition précédente) a rencontré le succès. Il en fut de même avec l’action menée à l’occasion du sommet européen sur les migrations le 13 décembre, en dépit de la pluie battante. Le racisme est effectivement un problème très répandu, mais la solidarité active existe aussi très largement.

    Les craintes et inquiétudes concernant la fragilité de la société actuelle ouvre un espace pour les populistes de droite et le racisme. Cela explique la popularité de Francken (N-VA), au Nord comme au Sud du pays. Nous ne pouvons inverser cette tendance qu’au moyen d’un programme social offensif et d’une lutte unifiée contre toute la politique d’austérité. Cela permettrait de faire prévaloir la solidarité qui existe déjà. La droite veut mettre un terme à cette situation, y compris avec un projet de loi qui permettrait d’entrer dans les domiciles privés pour arrêter des sans-papiers.

    C’est toute la politique d’asile qui pose problème

    C’est sur cet élan qu’est venu se greffée une autre date d’action, le 13 janvier. Ce jour-là, quelque 8.000 personnes ont manifesté à Bruxelles contre Theo Francken et la politique d’asile du gouvernement. Mais si les critiques sont nombreuses contre le gouvernement, diverses nuances se dégagent. Contre l’opposition parlementaire des partis traditionnels, le gouvernement rappelle facilement que le gouvernement Di Rupo avait pour secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Maggie De Block (OpenVLD)… Louis Tobback (SP.a) a d’ailleurs déclaré dans une interview au magazine Knack : “pas mal de ce que Theo Francken fait, je le ferais aussi.” Balayer les critiques du PS ou du SP.a n’est pas très compliqué. Elles visent essentiellement la forme de la politique migratoire plutôt que son fond. Finalement, pour eux, le problème de Francken, c’est qu’il en fait trop et trop bruyamment.

    Dans la rue, certains se limitent à exiger la démission de Francken, sans remettre en cause le gouvernement lui-même et en dépolitisant le débat. Il est selon nous illusoire d’imaginer une politique d’asile fondamentalement différente avec cela, même si cela serait considéré par beaucoup comme une victoire certaine. D’autres affirment: ‘‘Dans l’affaire Francken, il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt’’ en pointant du doigt le gouvernement et en demandant la démission du gouvernement dans sa totalité, mais sans donner de perspectives claires sur la suite. D’autres enfin veulent s’en remettre à l’Europe et à un système de quotas de réfugiés par pays.

    Quelle alternative ?

    La vague de solidarité actuellement à l’œuvre est impressionnante et de nature à remobiliser les plus démoralisés. Mais nous savons aussi que rien n’est pire que le cynisme né de l’espoir refroidi. Pour l’éviter, il faut parvenir à relier l’opposition à la politique d’asile du gouvernement à celles contre le reste de ses mesures antisociales en défendant des réponses à la crise en cours.

    Le gouvernement essaye de monter les différentes couches de la population les unes contre les autres. Sans stratégie et confiance en la force du nombre, il est souvent plus facile de frapper vers le bas, vers des personnes encore plus exploitées et désespérées. Pour combattre cela, le mouvement doit clairement proclamer que ce ne sont pas les migrants qui sont responsables du manque de logements et d’emplois décents ou des trous dans la sécurité sociale. Nous avons tout à gagner en nous unissant en un puissant mouvement social pour arracher les moyens qui nous manquent pour offrir de bonnes perspectives de vie pour chacun. Les Paradise Papers ont encore illustré il y a peu que de l’argent, il y en a. Mais il faut vouloir aller le prendre là où il est.

    Une véritable alternative sur le thème de la migration signifie également d’en finir avec les politiques de pillage et d’interventions militaires dans les pays du monde néocolonial. Au Soudan et ailleurs, des mobilisations populaires se développent contre les élites corrompues et les dictatures, et nous devons réfléchir au soutien à apporter à ces combats. Là-bas comme ici, seule une rupture anticapitaliste et un changement socialiste de société pourra défier cette situation. Mais cela ne tombera pas du ciel.

    La manifestation du 13 janvier aura des suites (NDLR, cet article a été rédigé avant que ne se tienne la chaîne humaine de ce dimanche, avec une participation comprise entre 2000 et 3000 personnes). Nous essayerons au maximum d’élargir le débat sur le programme et la stratégie dont nous avons besoin là où nous sommes présents et où des structures de soutien existent. Ce n’est pas toujours le cas dans le pays. C’est pourquoi nous vous invitons vous-mêmes à constituer avec vos proches et vos connaissances des comités de soutien pour participer aux diverses actions. Nos militants seront ravis d’y partager leurs expériences à votre invitation.

  • N-VA, antisémitisme et collaboration

    La Légion flamande marche à Bruxelles avant de partir pour le front de l’Est avec les Waffen-SS. Photo : Amsab

    Parmi les membres de la N-VA, il y a apparemment diverses approches vis-à-vis du judaïsme. Alors que l’échevin d’Anvers Van Campenhout a considéré les déclarations de Trump sur Jérusalem comme l’occasion de déclarer son attachement au sionisme, Jan Tollenaere, ancien membre de la direction du parti à Turnhout, a participé à l’émission historique de la VRT ‘‘Les enfants de la collaboration’’ et y a clairement fait entendre sa détestation des juifs.

    Par Geert Cool

    Le VNV ne laissait pas de place au doute : “L’Allemagne doit gagner la guerre.”

    A Anvers, la N-VA tente de se profiler comme l’allié politique de l’idéologie sioniste. Ce n’est pas sans rentrer en conflit avec le passé du parti. Jan Tollenaere est le fils de Reimond Tollenaere, collaborateur flamand chargé de la propagande au sein du parti flamingant VNV. Il était partisan de l’indépendance de la Flandre avec l’aide de l’Allemagne et est décédé sur le front de l’Est sous l’uniforme de la Waffen SS. Dans l’émission de la VRT, il a taxé les Juifs de parasites, profiteurs et arrogants.

    Ce n’est pas une grande surprise. Au début de l’année dernière, le quotidien De Standaard avait publié un long entretien avec lui. Dans cet article, il disait non seulement qu’il se sentait chez lui à la N-VA, mais aussi qu’il avait des problèmes avec la ‘‘diabolisation d’Hitler’’. ‘‘Je ne peux pas imaginer qu’Hitler ait été un criminel’’, disait-il, ‘‘Il s’est battu et a laissé les autres se battre pour un idéal. Il a beaucoup accompli dans le domaine social.’’ Après la guerre, Tollenaere s’est rendu en Afrique du Sud où il a défendu l’apartheid. Il se qualifie de ‘‘démocrate, avec modération’’. ‘‘Nous devons discuter, pas nous battre. Mais, parfois, mon côté élitiste se manifeste. Quand je vois ce qui se passe aujourd’hui, y compris en Campine… N’avons-nous pas besoin d’un leader qui dit : les garçons, c’est comme ça que les choses doivent être ?’’ Et, plus loin : ‘‘Je ne suis pas pour les Juifs, tout comme je n’étais pas pour les nègres.’’

    Jan Tollenaere ne se sent pas seulement à l’aise à la N-VA, il y a joué un rôle actif. A Turnhout, il a figuré parmi la direction de la section jusqu’il y a quelques années. Il a régulièrement écrit dans le bulletin local de la N-VA. Ce n’est qu’après la récente attention des médias sur ses propos qu’il a rendu sa carte à la demande du parti.

    Ce n’est toutefois pas un cas isolé. Au début de l’année 2017, un conseiller communal gantois N-VA, par ailleurs membre du cabinet du ministre-président flamand Geert Bourgeois, a fait l’éloge d’une rencontre en l’honneur des combattants flamands du front de l’Est et surtout d’un discours d’Oswald Van Ooteghem, qui a lui-même combattu avec la Légion flamande sur le front de l’Est sous l’uniforme SS. Van Ooteghem a aussi été un temps actif à la N-VA. Auparavant, les figures de proue de la N-VA Ben Weyts (ministre au gouvernement flamand) et Theo Francken (que l’on ne présente plus) se sont rendus à une fête en l’honneur de Bob Maes, impliqué durant la guerre dans l’organisation de collaborateurs VNV et par la suite dans l’Ordre des Militants Flamands (VMO), organisation d’extrême droite condamnée en tant que milice privée par la Cour d’appel de Gand et mise hors la loi en 1983.

    Quand la N-VA prend ses distances vis-à-vis de la collaboration, c’est toujours avec prudence. Le sommet du parti est bien conscient qu’être associé à la collaboration peut lui coûter des voix, mais il doit aussi tenir compte des militants comme Jan Tollenaere. C’est le grand écart entre le sionisme trumpiste de Van Campenhout et l’antisémitisme brutal de Tollenaere.

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