Category: Politique belge

  • Pensions. Après une manifestation aussi massive, n’en restons pas là !

    La manifestation d’aujourd’hui pour des “pensions décentes prises à un âge digne” était impressionnante ! En bon nombre d’endroits, le taux de participation parmi les travailleurs était aussi élevé qu’en 2014 lorsque, grâce à un plan d’action qui avait monté en puissance jusqu’à la grève générale nationale du 15 décembre, nous avons ressenti qu’il était bel et bien possible de stopper ce gouvernement de droite. Sentiment plus que justifié. Les actions ont toutefois été freinées après le succès de la grève générale nationale. Cette fois-ci, avec une présence de quelque 80.000 personnes, nous étions environ deux fois plus nombreux qu’en décembre dernier ! C’est clair, ce n’est pas la volonté d’entrer en action qui manque !

    La manifestation a rassemblé des travailleurs de différents secteurs, des personnes âgées et un nombre remarquablement élevé de jeunes. La colère à l’égard des mesures contre nos fins de carrière est très grande : l’augmentation de l’âge de la pension n’a pas encore été digérée. La pression constante et grandissante de la charge de travail rend impossible à de nombreuses personnes d’imaginer travailler jusqu’à l’âge de 67 ans. Le gouvernement s’est empressé de relever l’âge de la pension, mais il ne fait pas preuve de grande précipitation pour les métiers lourds !

    En outre, le gouvernement se prépare à lancer une autre offensive avec le système des pensions à points. La valeur de ces points ne serait déterminée qu’à la fin de la carrière, avec son lot de (mauvaises) surprises. A la radio, un des manifestants a comparé le principe aux scores de foot depuis l’introduction des playoffs : en milieu de saison, les règles du jeu sont modifiées et la valeur des points déjà gagnés diminue.

    Les attaques contre nos pensions suscitent une colère particulièrement grande et largement répandue. A côté des dizaines de milliers de manifestants qui ont défilé aujourd’hui à Bruxelles, des centaines d’autres sont inquiets. Y compris parmi ceux qui d’habitude se laissent prendre à la propagande du gouvernement et de la droite, certainement du côté néerlandophone où Francken, De Wever, Jambon et co semblent disposer d’un monopole médiatique. La politique de division néolibérale (sur base du racisme, etc.) peut bien avoir un effet, mais la N-VA peine à faire avaler ses projets sur les pensions. Plus tôt cette année, un sondage a révélé que 92% de la population ne s’imagine pas travailler jusqu’à 67 ans. C’est un problème pour Charles Michel et sa bande.

    Comment transformer ce large soutien à la résistance en faveur de nos pensions en une force capable d’arracher des victoires ? C’était la question centrale aujourd’hui. Dans notre tract, nous avions défendu : “En cas de forte participation, tout restera possible, mais seulement si nous n’en restons pas là et continuons avec un plan d’action sérieux.”

    Et, plus loin : “Le potentiel existe pour un puissant mouvement, non seulement en ce qui concerne les pensions, mais aussi contre la charge de travail insoutenable, comme en témoignent la victoire des grèves spontanées chez Lidl ou les grèves chez B-Post, Brussels Airlines, les fonctionnaires fédéraux et d’autres. La pleine réalisation de ce potentiel exige une préparation minutieuse à tous les niveaux.”

    “Les dirigeants syndicaux savent aussi bien que nous que l’obtention de ces revendications nécessite une majorité de gauche prête à rompre avec la politique d’austérité permanente de ces gouvernements et des gouvernements précédents et qui nous est imposée par l’Europe. Pour prendre ces revendications au sérieux, les syndicats doivent soutenir activement les partenaires qui veulent les traduire politiquement et rompre les liens entretenus avec ceux qui ne sont pas prêts à le faire. Cependant, pour consolider ces revendications, il nous faut également une société qui produit pour les besoins de la grande majorité de la population et non pour les profits d’une poignée de capitalistes qui récompensent généreusement leurs représentants politiques pour services rendus.”

    Reportage-photos de Nico

    Manifestation pour nos pensions - 16 mai

    Reportage-photos de Mario

    Pensioenbetoging - manif pensions // photos de Mario

    Reportage-photos de Wilfried

    Pensioenbetoging - manif pensions // foto's door Wilfried

    Pensioenbetoging - manif pensions // foto's door Walter

  • Combattre la réforme des pensions et l’ensemble des mesures d’austérité, c’est combattre le sexisme!

    Tous les politiciens ont beau se qualifier eux-mêmes de “féministes”, ils n’éprouvent aucun scrupule à pousser toujours plus de femmes dans la précarité et l’insécurité. 58% des pensionnées vivent déjà avec moins de 1000€ par mois et cela va largement s’aggraver avec les mesures du gouvernement ! Les services adéquats manquent de plus cruellement pour aider nos aînés (entre autres). Ce travail retombe sur le dos des familles, tout particulièrement des femmes. Celles-ci sont ainsi poussées à diminuer leur temps de travail pour parvenir à jongler avec leurs différentes responsabilités. Cela limite leurs revenus, leurs droits sociaux et bientôt aussi, encore plus largement, leurs pensions. Ce cercle vicieux, nous devons le briser par une lutte menées toutes et tous ensemble !

    Tract de la Campagne ROSA à destination de la manifestation pour nos pensions de ce 16 mai

    Pour combattre le sexisme et l’oppression des femmes, il ne suffit pas de grandes déclarations ou d’avoir suffisamment de femmes sur ses listes électorales. L’écart moyen entre les pensions des femmes et des hommes est de 34 %. Lutter pour de meilleures conditions de vie, c’est assurer la base matérielle nécessaire à l’émancipation des femmes. Que les politiciens arrêtent de donner des cadeaux aux multinationales et aillent chercher l’argent là où il est ! Il y aurait alors bien assez d’argent pour les services publics et des pensions décentes pour toutes et tous !

    Pour des campagnes de syndicalisation des femmes

    Un “One shot” ne sera clairement pas suffisant. Il est essentiel de construire un plan d’action afin d’arrêter les projets austéritaires du gouvernement avec des réunions du personnel, des concentrations syndicales, davantage de manifestations et, surtout, des grèves régionales et nationales, comme en 2014. Suspendre la lutte sociale dans l’espoir que le gouvernement soit puni lors des élections est une stratégie dangereuse et contre-productive.

    Les femmes ont un rôle crucial à jouer dans ces mobilisations. Elles doivent activement y prendre part et dénoncer l’hypocrisie du gouvernement afin de construire un mouvement combatif qui pourra imposer ses revendications. Mais pour cela, on a besoin d’être organisée ! C’est pourquoi la campagne ROSA encourage les campagnes de syndicalisation des femmes. C’est essentiel pour construire un mouvement fort et uni, certainement dans les secteurs où elles sont majoritaires, bien souvent des secteurs précaires.

    Toi aussi, syndique-toi et encourage tes collègues à faire de même !

    Les travailleuses et travailleurs de Lidl nous prouvent que la lutte paye

    Nous ne pouvons stopper ces attaques et obtenir de nouvelles victoires qu’en luttant ensemble et en poussant les directions syndicales à organiser la riposte. Les travailleuses et travailleurs de Lidl ont fait grève fin avril pour des conditions de travail décentes. La grève a été initiée depuis la base malgré les fortes pressions exercées par la direction. Jamais auparavant Lidl n’a connu une grève à une telle échelle. Résultat : la lutte paye ! Les grévistes ont obtenu 42 heures supplémentaires par semaine par magasin.

    Cette victoire doit être saisie comme exemple pour en entrainer d’autres. Comme dans bon nombre de secteurs majoritairement féminins, presque personne n’a un contrat à temps plein chez Lidl. Les conséquences sur les pensions seront désastreuses si le projet du gouvernement passe. Il est nécessaire de poursuivre la lutte.

    Tu souhaites organiser une réunion avec des collègues pour partager l’expérience de Lidl ou d’autres luttes, pour réfléchir à la manière de favoriser l’implication des femmes dans les luttes et pour discuter de la suite à donner à cette journée ?

    Contacte-nous ! ROSA se veut un outil de lutte pour toutes celles et ceux qui souhaitent combattre le sexisme et l’austérité. Rejoins-nous !

    Cette campagne a été initiée par le PSL (Parti Socialiste de Lutte). Elle souhaite promouvoir et organiser des événements, des actions et des campagnes d’information contre le sexisme, l’austérité et le système qui les entretient : le capitalisme. Nous voulons défendre la solidarité comme outil de lutte.

    contact@campagneROSA.be – CampagneROSA.be – 0474 35 30 36 (Emily)

  • Après la manif, poursuivons avec un vrai plan d’action !

    Photo : Socialisme.be

    Aujourd’hui, la participation sera scrutée à la loupe. C’est aussi ici et maintenant que sera déterminé le rapport de forces entre les travailleurs et leurs syndicats d’une part et les patrons et leur gouvernement de l’autre. Une participation modérée ou faible rendra plus difficile l’application de “pensions décentes prises à un âge digne”. En cas de forte participation, tout restera possible, mais seulement si nous n’en restons pas là et continuons avec un plan d’action sérieux.

    Tract du PSL qui sera distribué à la manifestation en défense de nos pensions de ce 16 mai

    Avant même que cette manifestation ne soit terminée, son ampleur sera contestée. Le gouvernement et le patronat minimiseront la participation. Les médias se concentreront sur les embouteillages. Quant aux chiffres de la police, ils auront été décidés avant même que nous arrivions à Bruxelles. Aucun effort ne sera négligé pour saper la résistance au démantèlement des pensions.

    Nous sommes néanmoins confiants que nous serons très nombreux. Le journal des pensions, tiré à plus d’un million d’exemplaires, fut une merveilleuse initiative ! Malheureusement, aucune formation syndicale spécifique, aucune concentration et aucune assemblée du personnel n’y a été couplée. Les inquiétudes sont pourtant nombreuses concernant nos pensions et, cette fois-ci, les syndicats agissent ensemble. Chacun présent aujourd’hui connaît des collègues qui auraient aimé être là, mais qui en ont été empêchés par une maladie, un congé ou quoi que ce soit d’autre. De plus, derrière chaque manifestant, il y en a des douzaines d’autres qui sont d’accord avec nous mais qui, pour une raison quelconque, ne manifestent pas (encore) à nos côtés.

    Notre travail ne sera pas terminé après cette manifestation. Même avec une participation massive, le gouvernement, le patronat et leurs médias-amis nous bombarderont de propagande gouvernementale afin de renverser la pression. Nous ne pouvons pas rester sans réagir. Nous ne serons que peu – voire pas du tout – écoutés dans les médias, mais sur notre terrain, au travail, à la porte des entreprises, aux cantines ou au cours d’assemblées du personnel, nous pouvons nous-mêmes rendre compte de la manifestation et de la manière dont nous pensons que les choses doivent se poursuivre. Les syndicats peuvent nous soutenir avec un nouveau mot d’ordre et un tract de masse.

    Si nous sommes vraiment nombreux, le gouvernement essayera d’apaiser les dirigeants syndicaux avec de petites concessions sur certaines périodes assimilées ou en augmentant légèrement le montant pour les professions lourdes. Ne nous laissons pas piéger. Le gouvernement et les patrons craignent surtout une réédition du plan d’action de 2014, avec réunions du personnel, concentrations syndicales, davantage de manifestations et, surtout, des grèves régionales et nationales. Cela avait fait vaciller le gouvernement en décembre 2014, mais les dirigeants syndicaux ont malheureusement reculé ensuite. L’espoir que le gouvernement se tempère s’est avéré n’être qu’une illusion. Depuis lors, nous avons dû avaler des mesures antisociales les unes après les autres. Les élections représentent un moment important, mais suspendre la lutte sociale en croyant que le gouvernement sera puni dans les urnes est une stratégie dangereuse et contre-productive.

    Les mesures gouvernementales signifient essentiellement devoir travailler de plus en plus longtemps pour des pensions encore plus basses que les actuelles, déjà parmi les plus modestes d’Europe. Par conséquent, un tiers des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté. Le gouvernement belge dépense proportionnellement moins pour les pensions que ceux des pays voisins. Même si l’ensemble du programme des syndicats devait être mis en œuvre, la Belgique dépenserait toujours proportionnellement moins pour les pensions que la France ou l’Autriche par exemple. L’augmentation des profits des entreprises de l’an dernier suffit à elle seule à payer la totalité du programme des syndicats sur les pensions.

    Le potentiel existe pour un puissant mouvement, non seulement en ce qui concerne les pensions, mais aussi contre la charge de travail insoutenable, comme en témoignent la victoire des grèves spontanées chez Lidl ou les grèves chez B-Post, Brussels Airlines, les fonctionnaires fédéraux et d’autres. La pleine réalisation de ce potentiel exige une préparation minutieuse à tous les niveaux.

    Ce que veulent les syndicats :

    1. Le retour à l’âge légal de la pension à 65 ans ;
    2. Un régime solide et juste pour les métiers lourds et le travail pénible ;
    3. 1.500 € de pension garantie ;
    4. De meilleures pensions légales : 75 % du salaire moyen (au lieu de 60 % actuellement) ;
    5. L’alignement du plafond de calcul des salariés sur celui des indépendants ;
    6. Une meilleure prise en compte du travail à temps partiel pour la pension ;
    7. La liaison automatique des allocations au bien-être.

    Les dirigeants syndicaux savent aussi bien que nous que l’obtention de ces revendications nécessite une majorité de gauche prête à rompre avec la politique d’austérité permanente de ces gouvernements et des gouvernements précédents et qui nous est imposée par l’Europe. Pour prendre ces revendications au sérieux, les syndicats doivent soutenir activement les partenaires qui veulent les traduire politiquement et rompre les liens entretenus avec ceux qui ne sont pas prêts à le faire. Cependant, pour consolider ces revendications, il nous faut également une société qui produit pour les besoins de la grande majorité de la population et non pour les profits d’une poignée de capitalistes qui récompensent généreusement leurs représentants politiques pour services rendus.

  • La manifestation pour nos pensions du 16 mai ne doit pas être un but en soi

    Manifestation du 19 décembre 2017. Photo : Mario.

    Après une campagne d’information au cours de laquelle des centaines de milliers de journaux sur les pensions ont été distribués, une manifestation prendra place le 16 mai à Bruxelles. Le dossier des pensions suscite beaucoup de colère : comment se fait-il que nous ayons à travailler plus alors que les profits augmentent ? La pression du travail signifie que peu de gens s’imaginent travailler jusqu’à 67 ans, et le gouvernement veut maintenant augmenter la pression sur chacun d’entre nous pour que nous travaillions plus longtemps de toute façon. Il faut agir. La manifestation du 16 mai est une mobilisation importante. Nombreux sont toutefois ceux qui se demandent : et ensuite, que se passera-t-il ?

    Si le gouvernement devait changer d’avis après une manifestation, nous n’aurions pas à manifester à nouveau au sujet des pensions. Il serait cependant erroné d’estimer que les manifestations et les actions n’ont aucun effet. Si nous ne faisons rien, le gouvernement rongera encore plus rapidement et plus durement nos conditions de vie. Sans nos actions, le débat public est presque entièrement entre les mains de la droite, et le tandem Michel-De Wever pourra bientôt poursuivre avec une nouvelle législature. C’est plus d’actions qu’il nous faut, pas moins. Pas d’action simplement prévues pour renforcer la position de négociation des directions syndicales, mais des actions réfléchies, allant crescendo, qui impliquent des couches plus larges de la population et ont un effet sur l’opinion publique. Impossible ? À l’automne 2014, nous y sommes parvenus avec une manifestation nationale suivie de grèves provinciales puis d’une grève générale nationale.

    La suspension des actions après ce plan d’action de 2014 a engendré confusion et frustration parmi de nombreux militants. Les délégués combatifs doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour transformer la frustration en une compréhension de ses causes. Les dirigeants syndicaux n’ont pas osé continuer après 2014 jusqu’à la chute du gouvernement, en partie par manque de perspectives d’alternatives à ce gouvernement. Au sein du capitalisme, peu de marge existe pour que la classe ouvrière puisse arracher des concessions. Résultat, ces dernières décennies, la social-démocratie s’est de plus en plus identifiée au capitalisme et aux politiques qui constitue à nous présenter la facture des cadeaux faits aux ultra-riches. Les syndicats peuvent eux-mêmes défendre un projet politique et mener campagne pour instaurer une pression.

    Notre lutte pour une politique différente prendra du temps, nous devons nous y préparer. Après le 16 mai, les protestations ne peuvent pas s’arrêter. Un plan d’action bien élaboré et crescendo peut accroître la pression. Regardons la France et le soutien pour le mouvement social. Les actions doivent également avoir un objectif clair : la chute du gouvernement et de la politique d’austérité. Il nous faut aussi, au travers de ces actions, construire notre représentation politique contre celle des ultra-riches.

  • Une liste de gauche conséquente à Keerbergen

    Le conseil communal de Keerbergen se compose principalement de trois grands partis : Open VLD, CD&V et N-VA. Majorité ou opposition ? Ne nous laissons pas avoir ! Ce sont ces mêmes partis qui, par coïncidence, siègent au gouvernement fédéral et ils ne craignent pas les programmes d’austérité.

    Par Christophe De Brabanter

    Nous estimons nécessaire de const ruire une opposition de gauche, c’est pourquoi la section du PSL à Keerbergen prend à nouveau l’initiative de former une liste de ‘‘gauche conséquente’’ (Consequent Links). Cette liste est ouverte aux personnes désireuses de défendre les intérêts de la population et non ceux des grandes entreprises, des multinationales et des super-riches. La campagne pour une politique de gauche cohérente doit être menée à tous les niveaux : communal, régional et national, mais aussi sur les lieux de travail et dans les quartiers, dans les écoles, les universités, etc.

    Nous ne visons pas l’obtention de postes ou de compromis dans une coalition avec des partis qui mènent une politique antisociale. Nous voulons regrouper les forces de gauche et les développer en menant une opposition active contre la politique néolibérale. Une liste de gauche cohérente devrait défendre cela aux élections communales, sur base d’un projet positif reposant sur les besoins de la société à tous les niveaux. Notre affiche regroupe les revendications communes aux personnes déjà prêtes à être candidates sur une telle liste. Avec celle-ci, nous voulons également mettre l’accent sur un débat politique portant sur le fond, sur le contenu ; c’est ce qui explique qu’il y a tant de texte au lieu d’une grande photo avec un slogan vague sur nos affiches.

    Toute personne de gauche habitant à Keerbergen et qui se trouve éventuellement en désaccord avec certains points de vue exprimés est invitée à venir en discuter et, sur cette base, nous pourrons ensemble davantage affiner les positions politiques adoptées si cela s’avère nécessaire. Avec une campagne de fond, nous voulons démasquer certains partis qui se profil de gauche, mais qui ne veulent en réalité que participer à la gestion de la ville et occuper des postes pour leur seul bénéfice, au lieu de construire un mouvement de gauche conséquent.

    L’affiche contient quatre axes : la démocratie, la politique d’investissement social, l’écologie et la solidarité. Chaque axe comporte un certain nombre de propositions. Les actuels candidats de cette liste sont: Christophe De Brabanter, Veerle Goeman, Koen Lambrechts, Hélène Harvey et François De Brabanter.

    Depuis les dernières élections communales, le PSL a diffusé 11 bulletins d’information à Keerbergen. Le tirage des quatre premiers bulletins s’élevait à 2.500 exemplaires, après quoi il a été porté à 5.000 exemplaires. Dans ceux-ci, nous essayons de placer la politique locale dans son contexte national et international. Une équipe de membres et de sympathisants participent à la diffusion de ce bulletin.

    De plus, chaque année, nous organisons un BBQ socialiste qui réunit entre 50 et 75 participants, à côté d’autres activités sociales. En outre, nous tenons, bien sûr, nos réunions de section hebdomadaires où la politique, l’éducation et l’organisation sont les maîtres-mots. Nous suivons le travail des syndicats et participons à des actions et manifestations nationales.

    De cette façon, nous essayons de contribuer au développement d’un mouvement de gauche cohérent, politiquement formé, régulier et organisé qui défende les droits des gens contre le système capitaliste. Nous défendons un monde socialiste et écologique !

  • Conflits d’intérêts et dissimilation : la N-VA roule pour l’industrie de l’armement

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que le gouvernement fédéral évite comme la peste le débat public sur les questions importantes. Et c’est un euphémisme. Il est hallucinant que 15 milliards d’euros soient mis à disposition pour l’achat d’avions F-35 capables de transporter et larguer des bombes nucléaires, et ce, en pleine période d’économies budgétaires.

    Par Sander (Dendermonde)

    Pour une fois, le SP.a a joué un réel rôle d’opposition lorsque les rapports de Lockheed Martin, le fabricant des F16, sont arrivés entre leurs mains. Ceux-ci démontrent que les avions de combat actuels pourraient facilement durer plus longtemps. Quand il s’agit des pensions ou d’investir dans les soins de santé ou l’enseignement, les caisses sont vides. Mais il serait impossible de remettre en question les milliards investis dans l’armement ?! Quels intérêts servent ce gouvernement et le sommet de l’armée ? Pas les nôtres !

    Ce scandale démontre que le gouvernement a fait un pas de côté en matière de démocratie et qu’il s’y tient. Aucun débat public n’a eu lieu quant à l’utilité d’investir ainsi des milliards d’euros. Cela n’a du reste jamais été l’intention. Ce gouvernement devait et allait investir dans de nouvelles armes de guerre afin de convaincre ‘‘la communauté internationale’’ (lire: les intérêts impérialistes des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne) qu’il peut et veut se joindre à l’expansion et, si nécessaire, à la défense des sphères d’influence et de profits occidentales à travers le monde. Et tant mieux pour le secteur de l’armement. Après avoir démissionné en raison de contacts officieux entretenus avec Lockheed-Martin, l’ancien chef de cabinet adjoint du ministre de la Défense Vandeput (N-VA) travaille désormais comme consultant pour cette même entreprise. Vous la sentez aussi, cette odeur de conflits d’intérêts ? La N-VA a beau parler de ‘‘changement’’ à tort et à travers, elle est, en fait, plongée jusqu’au cou dans le même genre de bourbier puant.

    La N-VA n’a ménagé aucun effort pour mettre son ministre hors d’atteinte. Une session parlementaire sur le dossier a été reportée de deux semaines, des audits internes (commandés par l’armée elle-même) ont été ordonnés pour influencer l’opinion publique et enfin, les militaires convaincus de la prolongation de la durée de vie des F16 actuels ont été suspendus. Lorsque, finalement, quelque chose devait être rendu public, les députés ont eu le droit d’examiner les audits internes et externes, mais sans pouvoir prendre des photos ou des notes et encore moins faire des copies. Vous la sentez aussi, cette odeur de dissimulation ?

    Si la N-VA parvient à s’en sortir, elle devra remercier l’opposition. PS et SP.a ont aussi derrière eux une longue histoire de fraude et de conflits d’intérêts dans ce domaine : il suffit de penser au dossier des hélicoptères Agusta au début des années ‘90.

    Au Parlement, les critiques correctement formulées contre Vandeput ne sont pas couplées à la construction d’un puissant mouvement anti-guerre dans la rue, Theo Francken, N-VA lui aussi, ne veut voir aucun réfugié dans notre pays, mais son parti fait pourtant tout son possible pour investir dans l’industrie de l’armement et dans des conflits dans lesquels la population n’a pas d’autre issue que la fuite. Les seuls gagnants sont l’industrie de l’armement et leurs marionnettes politiques.

    Il nous faut construire un rapport de forces capable de défendre les intérêts des travailleurs et des jeunes et qui, par conséquent, est également responsable devant ceux-ci. Tant que l’économie restera entre les mains d’une élite richissime, les intérêts de la majorité de la population passeront toujours au second plan. Nous avons besoin d’un large mouvement des travailleurs et de la jeunesse contre la guerre et pour une autre société, une société socialiste démocratique.

  • ‘‘Gauches Communes’’ participera aux élections communales à Saint-Gilles

    Le Parti Socialiste de Lutte et le Parti Humaniste ont décidé de réitérer l’expérience positive de leur participation conjointe aux élections communales à Saint-Gilles avec ‘‘Gauches Communes’’ autour du slogan : ‘‘Stop à l’austérité. Pour un plan radical d’investissement public pour 4 nouvelles écoles, 30 crèches, 3000 logements sociaux et 850 emplois locaux décents’’. Il y a 6 ans, lors des élections communales de 2012, ‘‘Gauches Communes’’ présentait les seules listes à défendre un plan radical d’investissement public face à trente années de désinvestissement public d’une ampleur inédite. À cela était liée la nécessité d’une politique qui refuse le paiement de la dette et qui place sous propriété publique les banques et les secteurs vitaux de l’économie.

    Par Boris, responsable de la campagne de Gauches Communes à Saint-Gilles

    Depuis lors, ce sous-investissement est devenu un important débat public avec l’effondrement de tunnels et chaussées à Bruxelles. La politique de diète drastique des services publics n’est pas seulement l’apanage des autorités fédérales et régionales. Les investissements publics des communes belges ont chuté de 4 milliards d’euros en 2012 à 3 milliards d’euros au regard des budgets de 2017, soit une diminution de près de 30% ! Cela approfondit les pénuries sociales déjà existantes. On assiste également à une désastreuse suppression d’emplois locaux dans la fonction publique avec la perte de 5.200 équivalents temps plein sur les quatre premières années des législatures communales. La diminution du personnel dans les communes et les CPAS se reflète dans une diminution des services à la population et une perte de qualité.(1)

    En 2012, nous avions averti les électeurs de cette perspective. Les finances des communes ont été particulièrement mises à mal avec la faillite de Dexia et du Holding Communal qui leur a fait perdre tous leurs investissements. À Saint-Gilles, la majorité PS-MR est venue en aide aux spéculateurs à hauteur de 4 millions d’euros en 2008. Et chaque année, cette commune paye 500.000 € pour l’emprunt contracté auprès de cette même banque. Avec ce fiasco, la commune a donc ainsi perdu 2,5 millions € !

    Ces six dernières années, la majorité PS-MR a épongé les dettes des banques sur le dos de la population. Aujourd’hui, le gouvernement Michel veut reprivatiser Belfius pour une bouchée de pain. La nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire sous contrôle de la collectivité permettrait d’assurer que l’argent de l’épargne ne soit pas mobilisé dans des placements spéculatifs, mais puisse servir de source de financement aux investissements publics nécessaires.

    Le programme de ‘‘Gauches Communes’’ ne repose pas sur une logique de limites budgétaires volontairement imposées. Au contraire, nous voulons partir des besoins de la population et trouver un chemin pour les combler.

    Chacun devrait pouvoir bénéficier d’un logement de qualité au loyer abordable. Le parc immobilier de Saint-Gilles ne compte que 4,8 % de logements sociaux malgré une liste d’attente qui peut atteindre les 10 ans. Cette pénurie entraine une augmentation spectaculaire des loyers au profit des spéculateurs immobiliers. La commune dispose de la deuxième plus grande régie foncière du pays. Cependant, cette dernière ne crée que du logement public à destination des couches plus aisées au détriment du logement social. Il s’agit d’une politique consciente de gentrifications de nos quartiers pour en chasser les pauvres ! Il est nécessaire de disposer de 20 % de logements sociaux afin d’exercer une réelle pression à la baisse sur les loyers privés. Cela nécessite la création de 3000 logements sociaux publics.

    En dépit d’une augmentation du nombre de places en crèches communales, la commune ne compte qu’une seule place de ce type pour 4 enfants de la catégorie d’âge concernée. Chaque enfant doit pouvoir disposer d’une place dans une crèche de sa commune sans qu’il ne faille se tourner vers le privé et ses tarifs prohibitifs. Cela nécessite de construire 30 nouvelles crèches communales. De la même manière, il faut arrêter de répondre au manque de places dans les écoles en bricolant des préfabriqués ou en aménagent des greniers. Nos enfants méritent une infrastructure scolaire de qualité ! Nous devons créer quatre nouvelles écoles communales maternelles et primaires pour que la commune en dispose au total de dix.

    Pour augmenter la qualité des services et lutter contre le chômage – qui s’élève à 27 % dans la commune – il est nécessaire de créer 850 emplois locaux décents. Nous pouvons réaliser cela via l’instauration d’une semaine de 30h, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, en transformant les articles 60 en vrais emplois communaux et via l’embauche de personnel supplémentaire pour faire face aux pénuries.

    Lors des élections de 2012 à Saint-Gilles, tant le PTB que Gauches Communes ont manqué de peu d’obtenir un premier élu de gauche dans la commune, une commune où le PS choisit de gouverner avec la droite malgré sa majorité absolue. Nous pensons que mener une campagne pour essayer d’obtenir une élue véritablement socialiste autour de ce programme peut faire une différence à gauche. Elle pourrait utiliser sa position d’élue, de concert avec les conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives visant à renforcer la mobilisation sociale et le rapport de force en faveur des travailleurs et de leurs familles, pour briser les carcans financiers et législatifs du fédéral et des régions qui imposent l’austérité dans les communes.

    (1) http://www.brulocalis.brussels/fr/Publications/documents.html?doc_id=544&vID=250

  • Riposter à la commercialisation néolibérale de nos villes par une forte alternative de gauche!

    Ces six dernières années, l’étau du néolibéralisme s’est resserré sur les villes et les communes. La logique politique dominante ne considère pas le développement des villes comme étant l’affaire de la communauté. Les communes sont sur le marché pour attirer les investisseurs. Pendant ce temps, des économies sont réalisées dans les services publics, les listes d’attente s’allongent pour les logements sociaux et les taxes augmentent pour la population en général.

    Par Bart Vandersteene, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Cette évolution mondiale de la vente de nos villes aux investisseurs n’est pas sans entrainer de résistance. L’État espagnol a connu des campagnes de masse contre les conséquences de cette politique. À Berlin, à la mi-avril, 25.000 personnes ont manifesté contre la hausse des loyers. Six mois avant la tenue des élections locales en Belgique, la question se pose de savoir comment nous pouvons renforcer la résistance avec la plus forte opposition de gauche possible.

    Ces élections auront lieu sept mois avant les législatives et auront donc une dimension nationale supplémentaire. Ce sera une répétition générale des élections fédérales, régionales et européennes de mai 2019. Les partis établis utiliseront tout dans la lutte pour garder leur électorat. Ils s’accordent en général tous sur une chose : la ville en tant que lieu de vie, de travail et de détente n’est pas l’affaire des autorités, mais des barons de l’immobilier, des spéculateurs, des riches et créatifs entrepreneurs, des promoteurs et des agences de marketing. Et tout leur est servi sur un plateau d’argent. D’où le nombre croissant de scandales concernant des accords réalisés en coulisse, la corruption et l’influence de leurs amis entrepreneurs sur les prises de décision.

    Ces liens étroits avec leurs amis managers poussent les politiciens établis à s’estimer mal récompensés. Ils occupent des postes au sein de conseils d’administration, tant privés que publics, et il leur semble tout à fait normal que les fonds publics soient utilisés pour augmenter leurs salaires personnels. Leur surprise face à l’indignation générale qui suit chaque nouveau scandale montre à quel point ils sont aliénés de la grande majorité de la population.

    Pour la gauche conséquente, rémunérer ses représentants politiques au salaire moyen d’un travailleur est une position de principe. Ce n’est que de cette manière que le programme peut prendre le pas sur les carrières et que les élus peuvent ressentir l’impact de leur politique.

    Le développement urbain a un coûteux prix social

    Jusqu’à la fin du 20e siècle, la plupart des grandes villes n’étaient pas des endroits agréables à vivre. C’était un choix conscient des forces politiques dominantes de l’époque. De grands groupes de travailleurs vivant ensemble en ville conduisaient à des mouvements socialistes et anticléricaux plus forts. Le Parti catholique et la bourgeoisie, qui se servait de la religion pour contrôler les ouvriers, voulaient délibérément maintenir les gens dans les campagnes, sous le clocher des églises. Dans les villes, les problèmes sociaux se sont accumulés et le caractère industriel ancien a été maintenu. Ce n’étaient pas immédiatement des endroits où construire des lofts de luxe. Les jeunes familles qui en avaient les moyens sont parties.

    La régénération urbaine a suivi : d’abord, les fonds de la collectivité ont été utilisés pour rendre les centres urbains attractifs – avec des coupes budgétaires, des privatisations et la réduction des services à la population – et ensuite, les promoteurs ont eu carte blanche.

    Vingt ans plus tard, au XXIe siècle, l’exode urbain est d’une autre nature. De nombreuses villes deviennent inabordables pour les jeunes familles, en particulier en Flandre et à Bruxelles. Les nouveaux projets offrent des appartements qui coûtent facilement 300.000 euros ou des maisons qui commencent à 400.000 euros. Au cours des 25 dernières années, les villes ont été le théâtre d’énormes déplacements sociaux : les plus pauvres sont chassés ou doivent mettre la moitié de leur modeste revenu sur table pour vivre dans de mauvaises conditions.

    Le prix moyen des maisons en Belgique a quadruplé au cours des 25 dernières années alors que la valeur que nous produisons en moyenne (le PIB par habitant) n’a fait que doubler. Les jeunes familles doivent puiser dans l’épargne des générations précédentes ou s’endetter lourdement pour vivre à un niveau convenable.

    Aucune amélioration n’est en vue. Les caisses sont vides pour le logement social ou l’investissement public. Dans les villes néolibérales, le gouvernement n’agit qu’en tant que régulateur de l’économie de marché, l’accent étant mis sur la maximisation des profits des investisseurs et des grands propriétaires.

    Finis les beaux discours des partis établis sur le logement abordable, l’environnement, les crèches et les écoles dans les quartiers,… Les partis établis font partie de toutes les coalitions possibles. Ils ont tous eu l’occasion de démontrer que leur politique est différente. Mais ils poursuivent tous la même politique avec seulement des différences marginales.

    Les caisses sont vides, pas d’investissements

    Depuis 1988, les villes et les communes sont le seul niveau de gouvernance où un budget équilibré doit être présenté chaque année. Une autre règle a récemment été ajoutée : les investissements à long terme doivent également disposer d’un financement précis inscrit dans un budget pluriannuel. La camisole de force financière s’est resserrée. Cela rend impossible tout plan d’investissement ambitieux en vertu de la loi.

    La libéralisation du marché de l’énergie a également fait perdre environ 200 millions d’euros par an aux communes, et notre facture énergétique n’en est pas devenue moins chère. Le holding communal, durement touché par la crise bancaire, a été dissout. Les communes ont perdu leurs dividendes annuels (52 millions d’euros en 2008). Le coût des pensions des fonctionnaires locaux statutaires est supporté par les communes, qui sont presque littéralement obligées de recruter moins de fonctionnaires statutaires, voire plus du tout.

    Le financement régional des communes a également été réduit. Certaines dotations n’ont plus été indexées. En Flandre, l’impact de la réduction des taxes pour les entreprises sur les revenus des communes a été compensé, mais cette compensation de 200 millions d’euros est menacée de disparition. Le taxshift du gouvernement fédéral – une baisse des taux d’imposition sur les revenus élevés – a un impact direct sur le financement des villes et des communes, car une partie de leurs revenus repose sur l’impôt sur le revenu des habitants.

    Les villes et les communes sont responsables de 40 % des investissements publics : écoles, crèches, maisons de quartier, infrastructures routières et cyclables, politique de la jeunesse, centres culturels et sportifs, etc. Bref, toutes les commodités de base de notre vie quotidienne. L’argent est toutefois épuisé et des économies sont donc réalisées sur le personnel et les services. Les investissements se font attendre, les services existants deviennent plus chers et des taxes et redevances de toutes sortes ont été introduites pour la population.

    Une camisole de force financière a été érigée pour les autorités locales, à l’image de l’attitude de l’Union européenne sur les États membres. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser la loi. Il nous faut une ville rebelle ou un front de communes rebelles, où les représentants élus agissent en tant que représentants d’un mouvement de rébellion.

    Renforcer la gauche conséquente

    En 2014, pour la première fois, le PTB a obtenu deux élus fédéraux. Il a ainsi donné une voix au Parlement à l’opposition massive au gouvernement de droite en 2014-2015 et lui a permis de peser plus fortement sur le débat public. En Wallonie, en particulier, le PTB a pu être la voix de gauche par excellence. Depuis un an et demi, il est grimpé à 15% ou plus dans les sondages en Wallonie, de 7,5% à 12% à Bruxelles et autour du seuil électoral de 5% en Flandre. C’est susceptible d’entrainer une percée majeure et des élus dans toutes les grandes villes.

    En première instance, l’approche de la politique du PSL n’est pas électorale. Les changements majeurs dans la société ont toujours résulté de mouvements de masse et de luttes sociales. Mais, bien sûr, ils ne sont pas sans rapport avec la lutte politique. Le succès dans le domaine politique peut donner la confiance nécessaire pour s’engager dans la lutte sociale.

    Au cours des vingt dernières années, nous avons toujours abordé les élections en essayant de voir comment combler le vide à gauche. Nous avons participé ou soutenu des listes qui avaient le potentiel d’y contribuer, comme le Comité pour une Autre Politique en 2007, ROOD ! en Flandre en 2012, la liste PC-PSL-LCR-PH à Bruxelles en 2009, le Front des Gauches en 2010 et Gauches Communes en 2012 et en 2014 à Bruxelles. Parfois, nous avons déposé notre propre liste, non pas dans l’espoir de réaliser une percée électorale, mais pour être un facteur dans le débat politique. Lors des élections de 2014, nous nous sommes présenté à Bruxelles uniquement et avons appelé à voter en faveur du PTB partout ailleurs ainis qu’à rejoindre le PSL. Chaque voix pouvait contribuer à sa percée électorale.

    À cet égard, fin mai 2017, nous avons contacté le PTB pour discuter de la façon dont les membres et les sections du PSL pourraient contribuer à l’obtention du meilleur résultat possible pour les listes du PTB aux élections locales. Nous pourrions renforcer une telle campagne en déposant nos propres candidats sur les listes du PTB là où notre travail et notre implantation peuvent offrir une réelle valeur ajoutée. Malheureusement, nous avons dû attendre 11 mois avant de pouvoir prendre rendez-vous : une réunion est prévue pour début mai.

    Entre-temps, nous ne sommes pas restés à attendre. Nous nous sommes préparés à deux scénarios. Soit une discussion constructive est possible et un accord est conclu pour déposer des candidats du PSL sur les listes du PTB là où nous pensons conjointement que les sections du PSL peuvent contribuer aux campagnes et aux résultats les plus forts possible. Soit nous préparons notre propre campagne dans laquelle nous appellerons dans la plupart des villes et communes à voter pour le PTB, en participant également aux élections à Saint-Gilles et à Keerbergen, avec des listes de gauche pour lesquelles nous travaillons avec d’autres.

    Pour une gauche forte avec un programme et une stratégie efficaces

    L’insatisfaction est grande à l’égard de la direction que prend notre société. L’appel à une alternative est clairement perceptible, il suffit de penser aux scores spectaculaires et aux campagnes de Bernie Sanders, Jeremy Corbyn ou Jean-Luc Mélenchon. Depuis l’expérience de Syriza en Grèce, il est également clair que la discussion sur le programme avec lequel nous voulons réaliser une alternative n’est pas une question secondaire.

    Par conséquent, les différences entre le PSL et le PTB sur ce programme ne sont pas un détail dans la marge. C’est pourquoi nous continuons à bâtir notre propre organisation, avec nos propres sections, nos membres, nos tracts et nos campagnes.

    Pour la grande majorité de la population, les différences entre les deux partis sont très minces. Et dans le domaine électoral, en ce qui nous concerne, ces différences ne sont en effet pas un argument suffisant pour ne pas parvenir à une coopération.

  • Luttons pour nos pensions !

    Si nous fêtons le premier mai aujourd’hui encore, c’est parce que cette journée de lutte commémore la force de la classe ouvrière et a entrainé des conquêtes sociales. Il est dans de nombreux cas difficile de le voir avec des fêtes ou des manifestations dociles, mais le Premier Mai est le symbole de la journée internationale de lutte pour les 8 heures. C’est la menace des mouvements révolutionnaires par en bas qui a arraché des réformes par en-haut. La Belgique ne fait pas défaut : c’est la vague de protestations consécutive à la première guerre mondiale qui nous a livré la journée des 8 heures. Cette guerre avait ouvert la voie à la révolution russe, une rupture anticapitaliste à laquelle la révolution allemande a fait écho il y a tout juste un siècle. En Belgique, les rangs des syndicats grossissaient et le suffrage universel masculin fut octroyé, de même que la journée des 8 heures. Il a fallu lutter, mais nous avons gagné !

    Tout cela semble bien lointain. Quand avons-nous encore gagné quelque chose et arraché de nouvelles conquêtes ? La plupart des mouvements ont un caractère défensif, pour préserver d’anciens acquis. Prenons les pensions par exemple. Nous devons nous battre contre la propagande mensongère du patronat et leurs représentants politiques. L’efficacité de ces derniers est reflétée par la concentration accrue des richesses au sommet de la société. Des rapports d’Oxfam, nous savons qu’une poignée d’individus possèdent plus que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Et cette tendance continue. Les revenus des CEO d’entreprises du Bel20 ont augmenté de 20% l’an dernier. Dans ces sphères-là, la norme salariale, ça n’existe pas… Cette récompense accompagnait l’augmentation des bénéfices de ces entreprises de 7 milliards d’euros.

    C’est cette chasse aux profits qui est responsable des attaques contre nos pensions, pas notre espérance de vie. Mais un bon mensonge contient un élément de vérité. Nous vivons plus longtemps, c’est vrai. Et le financement de notre sécurité sociale, et donc de nos pensions, pose problème, c’est tout à fait vrai aussi. Le patronat instrumentalise ces faits pour nous en faire porter la responsabilité : refuser de réformer notre système de pension serait un désastre pour les générations futures. Cette propagande ment par omission. Elle oublie de préciser que notre productivité a augmenté de 14% entre 2000 et 2016 alors que nos salaires n’ont augmenté que de 7%. L’autre moitié a disparu dans les poches du patronat. Le revers de la médaille, c’est le spectaculaire envol du nombre de burnouts, de maladies liées au stress et de personnes qui arrêtent de travailler pour cause de maladie. Voilà qui permet de comprendre pourquoi, en dépit d’une espérance de vie en hausse, nous ne vivons en bonne santé que jusque 64 ans en moyenne. Cela non plus, la propagande patronale ne nous le dit pas.

    Dans ce système capitaliste, c’est la soif de profits qui règne en maître. C’est la raison pour laquelle le financement des pensions pose problème. C’est aussi pour cela que sont ignorées des revendications parfaitement évidentes – une pension minimum de 1.500 euros équivalente à 75% du salaire au lieu des 60% actuels, le retrait des mesures visant à l’allongement de la durée des carrières et des attaques sur la prépension, le maintien des périodes assimilées, l’augmentation des pensions du privé au niveau de celles du public,…

    Tout cela est pourtant nécessaire : avec 882 euros (pour les femmes) et 1.181 euros (pour les hommes) par mois en moyenne, nos aînés sont condamnés à la pauvreté. Disposer d’une pension digne est absolument envisageable, mais pas sans défier les bénéfices des grandes entreprises. Le combat sera ardu. Il nous faut le mener de la manière la plus efficace : en impliquant un maximum de collègues dans l’organisation d’actions crescendo et leur mise en pratique, en construisant de plus forts instruments politiques pour les travailleurs (la politique néolibérale des partis ‘‘partenaires’’ des syndicats affaiblit notre résistance et a plongé la social-démocratie dans une crise historique) en élaborant nos politiques alternatives et en ayant l’objectif de rompre avec ce système.

    La bataille pour une pension digne et un travail soutenable vient seulement de commencer. À l’époque, la journée des 8 heures était tout aussi impossible et impayable, jusqu’au moment où la lutte est devenue mondiale. Adoptons une approche combative couplée à la perspective d’une victoire. La journée d’action nationale du 16 mai ne doit pas être la fin mais le début d’une nouvelle lutte offensive tant sur le terrain social que politique !

  • Pourquoi les fonctionnaires fédéraux font-ils grève le 30 avril ?

    27 février, la CGSP en action.

    • ‘‘Le 30 avril ne sera pas une grève ponctuelle’’ (CGSP).
    • ‘‘D’autres actions suivront en mai’’ (CSC-Services publics).

    Ce lundi 30 avril, les fonctionnaires fédéraux partiront en grève en front commun. C’est remarquable. Il y a tout juste deux mois, le 27 février, la CGSP avait organisé seule une grève des services publics. Cette action était dirigée contre la réforme des pensions. A l’époque, les syndicats chrétiens et libéraux avaient laissé passer l’action pour donner priorité à la consultation. Depuis lors, cependant, le gouvernement fédéral et son ministre N-VA de la Fonction publique, Steven Vandeput, l’ont rendue si fade que tout le personnel sera à l’arrêt et que le front commun a rapidement été rétabli. Pour la CGSP, il ne s’agit pas d’une grève ponctuelle tandis que la CSC-Services publics annonce déjà que d’autres actions suivront en mai.

    Par Eric Byl

    La cause directe de la colère de la CSC est le refus de Vandeput d’accorder un jour de pont pour le 30 avril. Cela semble mineur, et cela sera présenté de la sorte par le gouvernement, mais cela provient d’une “harmonisation” du système de congés. C’est la goutte qui fait déborder le vase. Depuis l’été dernier, le gouvernement fédéral et Vandeput lancent attaque après l’autre sur la fonction publique fédérale. Le rejet de ce jour de pont s’ajoute à la suppression des nominations permanentes et du crédit maladie et à l’introduction du travail temporaire. Ces mesures, et d’autres, visent au ‘‘redesign’’ (à redéfinir) les autorités fédérales’’, qui aurait besoin d’être ‘‘plus légères et plus efficaces’’.

    Cela renvoie à l’image des services publics répandue par la droite depuis des décennies, celle d’un appareil encombrant et inefficace. Dans les années ‘80, Verhofstadt, l’ultra-libéral de l’époque, fulminait au sujet du ‘‘dégraissage’’ de l’Etat. Nous supportons encore les conséquences catastrophiques de ses travaux de démolition, mais l’État n’a pas diminué de taille avec lui non plus. La même chose se produit avec Vandeput. Il ‘‘élaguera pour faire grandir’’ les autorités. Pas moins de 16.600 emplois fédéraux ont été perdus entre l’arrivée au pouvoir du gouvernement et le mois de septembre dernier, mais cela ne conduit pas à l’efficacité tant souhaitée. Les services publics fédéraux peinent au contraire à garder la tête hors de l’eau.

    Pourquoi cela ? La société ne s’est pas arrêtée ces dernières décennies. Des tâches relativement simples sont devenues plus complexes. Pensez aux pensions. Autrefois, les carrières mixtes étaient exceptionnelles et la plupart des travailleurs effectuaient toute une carrière chez un ou tout au plus deux employeurs. Le calcul de leur pension était relativement simple. Les carrières d’aujourd’hui sont un enchevêtrement compliqué de toutes sortes de régimes et le calcul des pensions est un processus qui prend beaucoup de temps devant être mené à son terme par de moins en moins de personnes. Il en va de même pour l’évasion et la fraude fiscale : c’est aujourd’hui une technologie de pointe. Un certain nombre de nouvelles tâches sont aussi apparues pour les autorités publiques. La soif de profits dans l’industrie alimentaire a nécessité la création d’une agence alimentaire qui n’existait pas il y a plus de 20 ans. Il existe aujourd’hui des régulateurs d’énergie, des organismes de lutte contre la cybercriminalité et le terrorisme, des normes environnementales, des cours d’intégration civique, etc.

    Vandeput veut simplifier et réduire l’administration publique pour qu’elle soit plus efficace, mais il refuse d’entendre que les tâches deviennent de plus en plus complexes et exigent de nouveaux besoins et de nouvelles spécialités. Il prétend vouloir moderniser, mais il veut en fait revenir au maigre appareil d’État pré-industrialisation, sans parler de l’ère cybernétique. Bien sûr, certaines tâches peuvent être standardisées par l’informatisation, mais lorsqu’il s’agit de faire appliquer les règles, il faut beaucoup plus de fonctionnaires sur le terrain et beaucoup plus d’investissements pour suivre le rythme des petits malins du secteur privé.

    Vandeput attaque tous les fonctionnaires, mais surtout les plus fragiles. Il veut par exemple remplacer le crédit maladie pour les fonctionnaires fédéraux par un salaire annuel garanti de 30 jours. Après ces 30 jours, les fonctionnaires auront droit à 60 % de leur salaire, que l’on soit victime d’un cancer, d’un problème cardiaque, d’un accident majeur, d’un burn-out. Vandeput rendre le régime des fonctionnaires encore plus désavantageux que celui des travailleurs contractuels ou des employés du secteur privé. En cas de rechute, ils auraient à nouveau droit à un salaire garanti, alors qu’un fonctionnaire statutaire n’aurait plus de jours de maladie.

    Si cela ne dépendait que du gouvernement fédéral, seuls les fonctionnaires exerçant des fonctions dites d’autorité seraient désormais nommés. On est loin de la sécurité d’emploi, qui est néanmoins le plus grand atout pour travailler pour le gouvernement fédéral. Dans l’administration fédérale, il existe principalement des fonctions spécialisées qui nécessitent un certain niveau de connaissances, d’expérience et de compétences. Si le statut disparaît, il sera encore plus facile pour le secteur privé de les recruter. Le gouvernement aura-t-il recours à des travailleurs intérimaires inexpérimentés ? Vont-ils traiter notre déclaration d’impôt ? Vont-ils vérifier la sécurité de nos aliments sans aucune connaissance ? En outre, les travailleurs intérimaires coûtent deux fois plus cher que les fonctionnaires ordinaires.

    Le ministre Vandeput se défend en soulignant que les possibilités de promotion seront plus nombreuses pour tout le monde. Qu’il simplifie, modernise et veut éliminer les inégalités du passé. ‘‘Les syndicats s’y opposent-ils ?’’, demande-t-il de façon démagogique. Les syndicats soulignent que les possibilités de promotion ne protègent pas contre les licenciements lorsque le service est transféré aux régions et aux communautés dans le cadre d’une réforme de l’État. De plus, disent-ils, Vandeput dirige la fonction publique fédérale comme s’il s’agissait d’une petite PME : le niveau d’éducation et les qualifications ne sont plus importantes, la sécurité de l’emploi n’est plus une nécessité et les pénuries de personnel sont comblées par des travailleurs intérimaires. Cela peut peut-être fonctionner dans une PME, mais pas dans des services fédéraux qui exigent neutralité, objectivité et continuité ! Les propositions du ministre Vandeput mèneront à encore plus d’arbitraire et de népotisme.

    L’âge de la pension a été porté à 67 ans. Beaucoup de gens ont du mal à rester au travail jusqu’à cet âge. Mais le ministre ne facilite pas les choses en abolissant le crédit maladie et en révisant le régime de congé. Travailler plus longtemps et, en même temps, réduire les possibilités de connaitre un travail faisable, c’est intenable. Il n’y a rien de plus spécifique au fonctionnaire que son statut. Il bénéficie d’une protection juridique spéciale parce que son employeur peut changer d’affiliation politique. Cette protection est garantie par le statut. Il ne s’agit pas d’un contrat de travail normal dans lequel les deux parties doivent s’entendre sur les conditions. Un fonctionnaire est nommé unilatéralement par le gouvernement et n’a aucun droit de regard sur sa rémunération ou ses conditions d’emploi. Il n’a le droit d’exiger que le respect des règles prévues par le statut. Si le statut cesse d’exister, la garantie de traitement neutre sera également nulle et non avenue. Sans nomination permanente, les fonctionnaires deviennent totalement dépendants d’un gouvernement politique.

    Il y a plus de raisons qu’il n’en faut pour entamer la lutte collective, y compris avec des grèves. Malheureusement, les dirigeants syndicaux pensent trop que tout le monde est pleinement conscient de l’impact des mesures et leurs efforts pour clarifier cela sont insuffisants. La grève peut être un succès le 30 avril, mais elle n’est guère, voire pas du tout, liée à des assemblées du personnel sur les lieux de travail et à des tentatives d’impliquer autant de fonctionnaires que possible dans les piquets de grève et les autres actions. Le danger d’une telle stratégie est que l’enjeu n’est plus ressenti comme un conflit entre le personnel et le gouvernement, mais comme un conflit entre les syndicats et le gouvernement, avec le personnel comme spectateurs. Espérons que les militants saisiront l’occasion de la grève du 30 avril pour y remédier.

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