Category: Politique belge

  • Action contre l’achat de nouveaux avions de chasse : pas avec notre argent !

    15 milliards. C’est le montant que le gouvernement veut investir dans de nouveaux avions de chasse, et ce, à un moment où l’on nous dit constamment qu’il faut faire des économies ! Il n’y a pas d’argent pour les pensions, les transports publics, le logement social ou la sécurité sociale. Et il y en a pour le secteur de l’armement ? Comme la FGTB le fait remarquer au sujet des pensions : « A ceux qui diront que c’est impayable, nous dirons juste que pour le coût des F-16, nous pourrions payer une pension de 1.500 euros pendant 10 ans à tous les pensionnés. »

    Ce dimanche, une action avait été organisée par la plate-forme “Pas d’avions de chasse”, qui regroupe quelque 130 associations. Le gouvernement se cache derrière l’argument que la décision a déjà été prise et que la Belgique doit se conformer aux “obligations internationales”. Pour ce gouvernement, les obligations imposées par l’impérialisme et l’industrie de l’armement l’emportent effectivement sur les obligations envers son propre peuple !

    Le gouvernement de droite, Francken en tête, s’oppose à l’arrivée de réfugiés, mais investit dans du matériel de guerre qui sert à participer aux guerres qui incitent les gens à fuir.

    L’hypocrisie ne manque pas dans ce dossier, et la discussion montre surtout comment fonctionne ce système capitaliste : les moyens existent pour la guerre, pas pour que nous puissions vivre ensemble pacifiquement. C’est une caractéristique du capitalisme, qui porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage, comme le disait Jean Jaurès.
    Nous avons besoin d’un puissant mouvement anti-guerre. Cette décision du gouvernement est très concrète : un F35 coûte autant que 12 maisons de repos, 156 parcs, 1 hôpital, 47 écoles ou 12.145 terrains de jeux. Poursuivons la dénonciation, particulièrement face à la menace de conflits à plus grande échelle en Syrie.

    Neen aan gevechtsvliegtuigen // Foto's Liesbeth

  • Saint-Gilles : Il nous faut 850 emplois locaux !

    Pour un plan radical d’investissements publics et la semaine des 30h pour défendre la qualité de nos services publics

    Depuis 4 ans, le gouvernement Michel continue d’imposer sa politique d’austérité et de cadeaux fiscaux aux entreprises. Jobs, Jobs, Jobs ? Sur toute la législature, on constate que 74,3 % du volume d’emploi salarié créé est constitué d’emplois précaires (à temps partiels ou intérimaires)(1). En mars, il y a une diminution du nombre de chômeurs complet indemnisés de 29 % à Bruxelles sur l’année 2017. Mais les demandeurs d’emploi qui ne touchent plus une allocation ont augmenté quant à eux de 59%. Au niveau des CPAS, il y a une augmentation de 49% des demandes d’allocations sur la dernière année.(2) Voici la réalité derrière la diminution du chômage de ces derniers mois : une avalanche de contrats précaires et d’exclusions de chômeurs. Cette politique vise à exacerber la concurrence entre travailleurs dans le but d’intensifier la pression à la baisse sur l’ensemble des salaires.

    Par Pietro (Bruxelles)

    Un sous-financement public inédit

    Dans les années ‘80, la Belgique consacrait 4,5% de son PIB à l’infrastructure. En 2012, il n’était plus question que de 1,7%.(3) C’est ce manque d’investissement qui est responsable de l’effondrement récent des tunnels et des chaussées à Bruxelles. Cette politique de drastique mise à la diète des services publics n’est d’ailleurs pas seulement l’apanage des autorités fédérales et régionales. Depuis 2012, l’investissement public des communes belges a chuté de 4 à 3 milliards d’euros par an, soit une diminution de près de 30 % qui a profondément aggravé diverses pénuries sociales(4). Le sacrifice de l’emploi public par le non remplacement de l’ensemble du personnel partant en pension n’a pas seulement de conséquences pour les travailleurs du secteur qui ne parviennent plus à correctement accomplir leurs missions, mais aussi pour l’ensemble de la population avec un accès à des services publics de moindre qualité.

    Diminution du temps de travail : l’hypocrisie des partis de gauche traditionnels

    En octobre 2016, le ministre bruxellois de l’Emploi, Didier Gosuin (Défi), a mis à l’étude un projet visant à passer à la semaine de quatre jours au sein de Bruxelles Propreté. Il affirmait alors que cela serait de nature à créer entre 400 et 500 emplois supplémentaires. Aujourd’hui, deux ans plus tard, on attend toujours. A l’automne 2017, le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir (PS), expliquait qu’il désirait lui aussi imposer une telle mesure : la semaine des quatre jours, payés cinq, devait être concrétisée en janvier 2018 et proposée à l’ensemble des employés de la commune. Il n’en est désormais plus question que pour les + 55 ans et il n’y a toujours rien de concret. En compétition avec le PTB pour sauvegarder son électorat, c’est surtout le PS qui a repris la revendication de la semaine de 4 jours. Mais il est évident que le PS, à l’instar des autres partis traditionnels, est excessivement frileux quant à sa réelle mise en œuvre, surtout si elle vise à affecter l’ensemble des emplois locaux.

    Pour une réduction collective du temps de travail à 30h par semaine avec embauches compensatoires

    A Saint gilles, le taux de chômage est élevé : 27%, soit 6.300 demandeurs d’emploi indemnisés, sans compter les exclus(5). Le PS de Charles Piqué, qui a choisi de gouverner avec la droite en dépit de sa majorité absolue, n’a aucune volonté de défendre l’emploi communal pour améliorer nos services et combattre le chômage.

    L’emploi local à Bruxelles (les communes, les CPAS et les zones de police) compte 30.000 équivalent temps plein (ETP)(6). Avec la semaine de 30h, il serait possible de créer 8.000 emplois par embauches compensatoires dont 300 emplois locaux à Saint-Gilles. Il faut aussi nommer le personnel contractuel et transformer les articles 60 en emplois à temps plein avec un salaire minimum de 14 euros de l’heure. Dans la commune de Saint Gilles, cela correspondrait à 300 emplois décents en plus. Pour combattre les pénuries sociales, un plan radical d’investissements publics pour la création de 4 écoles, 30 crèches et 3000 logements sociaux permettrait de créer 250 emplois décents.

    Il faut appliquer une politique fondamentalement différente

    Si les sondages favorables au PTB se confirment, la question de majorités progressistes pourrait voir le jour à la suite des élections communales d’octobre prochain. Selon nous, un accord de majorité doit reposer sur le programme : l’introduction immédiate pour tous les employés communaux d’une semaine de 30 heures sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, la nomination de l’ensemble du personnel et le remplacement des contrats précaires par des statuts de fonctionnaire ou, au moins, des contrats à durée indéterminée avec un salaire minimum de 14 €/h, ainsi qu’un programme massif d’investissements publics pour davantage de logements sociaux, de places dans les crèches et dans les écoles. Un tel accord de majorité rentrera en confrontation directe avec les restrictions budgétaires imposées au niveau fédéral et régional par les partis traditionnels.

    Dans les années ‘80, le conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, a défendu un vaste programme d’investissements publics et de diminution du temps de travail du personnel de la ville pour créer des emplois. Mais pour faire une réalité de ce programme, il a été nécessaire d’organiser un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche contre Margareth Thatcher et de développer un sérieux rapport de force avec tous les travailleurs.
    Nous voulons défendre nos propositions concrètes et mobiliser autour d’elles, mais également autour de la compréhension que la réalisation d’un tel programme nécessitera l’instauration de mesures socialistes. Cela comprend le non-paiement de la dette publique, la collectivisation des banques pour investir l’épargne dans les besoins sociaux et non pour spéculer, ainsi que la mise sous propriété publique et contrôle démocratique des secteurs stratégique de l’économie.

    1) http://www.plan.be/admin/uploaded/201701171620310.REP_11301.pdf
    2) http://www.onem.be/sites/default/files/assets/publications/Rapport_Annuel/2017/Presentation_Presse_2017_FR.pdf
    3) https://www.plan.be/admin/uploaded/201802201013240.REP_ICPIB2018_11646_F_print.pdf
    4) https://www.belfius.be/publicsocial/FR/Media/Lokale%20financi%C3%ABn%202017%20Brussel%20FR_tcm_30-142222.pdf
    5) http://ibsa.brussels/fichiers/publications/bru19/St-Gilles.pdf
    6) https://www.belfius.be/publicsocial/FR/Media/Lokale%20financi%C3%ABn%202017%20Brussel%20FR_tcm_30-142222.pdf

  • Lancement Campagne électorale Gauches Communes : Soirée Couscous

    Mercredi 9 mai, 18h30, Garcia Lorca, 47 rue des Foulons, Bruxelles

    Gauches communes est une initiative lancée par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP) et le Parti Humaniste (PH-HP) en 2012 qui se veut unitaire et inclusive en rassemblant des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux et différentes composantes de la gauche radicale qui s’opposent à l’austérité du gouvernement.

    Nous défendons un plan radical d’investissements publics pour créer massivement des logements sociaux, des écoles gratuites, des crèches publiques, des emplois communaux décents et du pouvoir d’achat.

    Venez en discuter avec nous et nous soutenir financièrement lors de notre soirée de lancement le Mercredi 09 mai 2018 à partir de 18h30 au Garcia Lorca.

    Au programme :
    – Couscous (viande halal ou végétarien)
    – Exposition photo reprenant les différents événements de ces dernières années
    – Soirée Karaoké

    Repas
    Couscous (viande halal ou végétarien)

    Tarif :
    5€ – Enfants et sans revenus
    10€ – Allocataires sociaux et étudiants
    15€ – Travailleurs
    20€ et + – Tarif de soutien

    Inscription-Soutien :
    0478/401609
    gauchescommunes@hotmail.com
    BE18-0014-9478-6265

    => Evénement Facebook

  • Veviba : la faute à qui ? A l’AFSCA, à un industriel véreux ou à l’agriculture capitaliste ?

    Photo : public domain / Wikicommons

    Quelques mois après la crise du fipronil et peu de temps après celle des salmonelles dans le lait pour nourrisson Lactalis vendu en France, le secteur agroalimentaire traverse un nouveau scandale. Dans le secteur de la viande cette fois. Il ne s’agit pas d’une mauvaise loi des séries, mais de l’expression de la logique capitaliste où règne le profit au détriment de la santé publique.

    Par Alain (Namur)

    L’AFSCA un service public sur le grill

    Nous avions déjà relevé en 2009 dans les pages de Lutte Socialiste les propos de l’ancien Administrateur délégué de l’AFSCA Gil Houins, qui déclarait alors dans le Foodnote (journal interne de l’agence) : ‘‘Les préoccupations des médias et des citoyens se sont déplacées vers la ‘crise’ financière et la ‘crise’ économique née dans le prolongement. Ce n’est plus la santé du consommateur qui est menacée, mais son porte-monnaie! Ces circonstances ont réveillé certains lobbies de l’agro-alimentaire qui avaient adopté un profil bas au cours des dernières années. Sous prétexte que les sociétés souffrent déjà sur le plan économique, nous devrions être plus coulants, voire laxistes, sur les problèmes de contamination de denrée et les conditions de fabrication. Cette thèse a même été distillée à haut niveau au sein de la Commission européenne…’’ Il se voulait ensuite rassurant en ajoutant : ‘‘Je m’élève contre cette tentative de faire passer la sécurité alimentaire au second plan à l’occasion des problèmes économiques.’’ (1)

    La logique de profit a été plus forte que sa volonté individuelle, de même que celle de milliers de fonctionnaires qui ont vraiment cette mission à coeur.

    L’ubérisation du service public

    L’AFSCA a vivement été critiquée. Les dysfonctionnements du contrôle public tiennent essentiellement à la manière dont les missions du service public sont définies, à leur financement et aux conditions de travail des agents.

    Notons que la tutelle de l’AFSCA a été attribuée au ministère de l’Agriculture par Sabine Laruelle en 2007, alors que cette dernière a aussi été directrice générale de la FWA (Fédération Wallonne de l’Agriculture)(2). La composition même du comité consultatif de l’administrateur délégué de l’AFSCA laisse une part belle aux patrons de l’industrie agroalimentaire(3).

    En 3 ans, la dotation fédérale allouée à l’AFSCA s’est vue rabotée de 20% et le budget total a baissé de 10%. Le nombre d’agents est passé de 1.700 équivalents temps plein en 2009 à 1.274 aujourd’hui. Ces dernières années, l’AFSCA a même proposé de sous-traiter les contrôles !

    Gil Houins, qui semble de toute sa vertu défendre le consommateur, a été l’initiateur du fameux Smiley : un autocollant à poser sur le produit qui atteste que l’entreprise a ‘‘mis en place un système crédible de contrôle de l’hygiène’’ et donc se contrôle elle-même ! L’Agence réalise ainsi des économies mais des industriels peu scrupuleux comme Verbist, peuvent ainsi être ‘‘juges et partis’’ quant à leur propre marchandise.

    Quelles solutions contre ces crises à répétitions ?

    Une partie de la population, très certainement parmi la jeunesse, tirera comme conclusion qu’il faut changer notre modèle de consommation et diminuer, voir proscrire, la consommation de viande et de produits animaux. Nous estimons que ceux qui optent pour ce choix doivent pouvoir bénéficier de produits de qualité. Mais pourquoi le marché végétarien ou vegan ne subirait-il pas le sort de l’agriculture et du BIO en étant absorbé par la logique capitaliste ? Cette dernière, comme le disait déjà Karl Marx, détruit les deux sources de richesses: le travail et la nature. En détruisant la nature, elle détruit aussi les animaux (que nous les mangions ou non) qui sont en relation avec leur environnement. Ne pas manger d’animaux n’est donc pas pour autant synonyme de leur préservation.

    Face à ces crises alimentaires, nous défendons quant à nous de retirer l’agriculture, tout comme l’ensemble des secteurs clés de l’économie (finance, pharmacie,…), des mains du privé pour les placer sous le contrôle et gestion démocratiques de la population. On ne contrôle pas ce que l’on ne possède pas !

    1. https://fr.socialisme.be/2812/afsca
    2. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_tout-savoir-sur-l-afsca-depuis-quand-comment-pourquoi-payee-par-qui?id=9864639
    3. http://www.afsca.be/comiteconsultatif/membres/

  • La droite ne pliera que si elle a peur Mais: “Tout objectif sans plan n’est qu’un souhait.’’ (Antoine de Saint-Exupéry)

    Manifestation en défense de nos pensions, décembre 2017. Photo : Mario

    Dans son interview accordée au quotidien flamand De Standaard le 3 mars dernier, Paul Magnette n’avait pas tort sur un point au moins : ‘‘La droite ne pliera que si elle a peur’’. En dépit des tensions internes, d’une popularité en berne et l’amateurisme crasse de ses ministres, le gouvernement Michel n’a pas très peur en ce moment. La raison en incombe à l’absence de toute opposition suffisamment conséquente. Ce n’est pourtant pas le potentiel qui manque.

    Edito de l’édition d’avril de Lutte Socialiste, par Nicolas Croes

    Un gouvernement en posture de faiblesse

    Les réductions salariales (avec le saut d’index mais aussi toutes les taxes supplémentaires sur l’énergie, le sucre, le tabac, etc.), les attaques contre les pensions et la criminalisation des membres les plus faibles de la société n’y font rien : le gouvernement n’atteint pas ses propres objectifs. L’excédent budgétaire se fait attendre et il n’y a pas de réduction fondamentale de la dette publique. Ce que le gouvernement prend dans les poches de la collectivité a depuis longtemps été dépensé en cadeaux fiscaux et autres pour les ultra-riches.

    Le gouvernement aime attribuer la relative relance économique actuelle à l’impact de sa politique. Cette dernière assure par ailleurs que nous n’en ressentons pas les effets. Selon une étude de l’Institut européen des syndicats (ETUI), en 2017, le salaire réel en Belgique était 1,1% plus bas qu’en 2010. La productivité a par contre augmenté de 6,6 % au cours de la même période. Ceux qui travaillent voient leur situation empirer tandis que de plus en plus de gens sont laissés pour compte : 21,5% de la population affirme avoir du mal à joindre les deux bouts selon l’institut belge de statistiques.

    Cette politique dégrade la popularité du gouvernement. Selon le sondage VTM / Het Laatste Nieuws du 9 mars, le gouvernement parvient à obtenir 72 des 150 sièges du Parlement. Avec les quatre sièges du CDH, une majorité est encore possible, mais fort étroite. Qu’en sera-t-il lors des élections de mai 2019 ? C’est très incertain.

    Outre les conséquences de la politique d’austérité, la position du gouvernement est minée par ses propres agitations. La dernière en date est la dissimulation de mensonges dans le cadre de l’achat de nouveaux avions de chasse F35. Le ministre de la Défense Steven Vandeput (N-VA) affirme qu’il ne savait rien, ce qui signifie au minimum qu’il n’a pas de contrôle sur son propre sommet militaire. Quoi qu’il en soit, il est peu évident d’expliquer pourquoi des milliards sont dépensés pour de nouveaux avions de combat alors que les anciens n’ont pas besoin d’être remplacés. Et que les moyens manquent pour nos pensions, l’infrastructure ou les services publics. Lorsqu’elle était encore sur les bancs de l’opposition, la N-VA parlait de l’achat de F35 comme d’un ‘‘suicide fiscal’’, ‘‘certainement en période d’économies’’. (Communiqué de presse du 19 octobre 2011). Mais ça, c’était avant.

    Les querelles incessantes entre partenaires de la coalition, particulièrement du côté flamand, complètent le tableau.

    Comment faire peur à ce gouvernement affaibli ?

    Dans son interview au De Standaard, Paul Magnette a développé ce qui a jadis effrayé la droite. ‘‘Lorsque qu’ils craignaient l’éclatement d’une révolution communiste après la Première Guerre mondiale, ils ont introduit le suffrage universel et la journée des huit heures. La menace d’un mouvement de masse et le renforcement de la position de l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale ont conduit à la mise en place du système de sécurité sociale’’. Magnette reconnaît ainsi ce que nous avons écrit dans notre édition de février : ‘‘Ce gouvernement ne cèdera que si son existence est menacée’’. Mais dans les deux périodes citées, les prédécesseurs de Magnette à la tête du parti ont tout fait pour arrêter une potentielle révolution par en bas avec des réformes par en haut.

    Si ce gouvernement tient encore bon, c’est que l’opposition n’utilise pas, ou à peine, ses faiblesses. Elle les partage d’ailleurs. De quelle crédibilité dispose encore le PS lorsqu’il crie au scandale alors que ses propres dignitaires se sont enrichis en allant jusqu’à se servir dans les fonds destinés aux sans-abri à Bruxelles? Comment ce parti peut-il s’opposer sérieusement à l’achat des F35 alors que c’est sous le gouvernement Di Rupo, avec le ministre De Crem, que la voie a été ouverte pour cette dépense de milliards d’euros ? Vous-même ne manquez très certainement pas d’exemples de la sorte.

    Nous sommes nombreux à vouloir mettre fin à l’austérité. Pour que cet objectif soit atteint, il nous faut un plan. De cette manière, il nous serait possible de mobiliser la colère générale qui s’exprime non seulement dans les sondages, mais aussi dans toute action syndicale, même appelée au dernier moment et sans perspective claire. Un potentiel ne dure pas éternellement. La dynamique créée par les manifestations et grèves de l’automne 2014 a été laissée en plan. Bien des militants, dégoutés, ont ensuite jeté l’éponge. L’opinion publique elle aussi a tourné. Mais des actions bien préparées – construites avec des assemblées du personnel et reposant sur des objectifs clairs et adaptés aux situations concrètes de chaque secteur – feraient toute la différence. Il semble hélas que les dirigeants syndicaux ne soient pas prêts à aller au-delà d’une vaste campagne d’information sur les pensions et veuillent se concentrer sur les élections plutôt que sur les actions.

    Pareil attentisme est dangereux. Faute d’être organisée, la colère peut se transformer en fatalisme voire même en cynisme. Dans un tel contexte, les préjugés racistes et les provocations les plus diverses peuvent prendre racine. La N-VA ne se retiendra pas. Dans un tel cas de figure, l’arrivée d’un deuxième gouvernement Michel n’est pas à exclure.

    L’enjeu des élections d’octobre

    Avant les législatives, il reste encore les communales et les provinciales. Du côté néerlandophone, elles offriront la possibilité d’élire des membres du PTB à divers conseils communaux. Du côté francophone, la possibilité de coalitions progressistes PS / Ecolo / PTB suscite un certain enthousiasme. La perspective de telles coalitions est également défendue à la FGTB. L’occasion est à saisir pour défendre un programme combatif au cours d’actions et de campagnes. Le PTB devrait utiliser cet enthousiasme pour s’engager dans l’offensive et exercer une pression maximale sur le PS pour le forcer à regarder à sa gauche et non vers le MR.

    Ce soutien croissant pose de grands défis au PTB. Participer à la gestion d’une commune sans faire de différence conduira à une punition rapide et sévère. C’est ce que nous avons vu avec l’arrivée de Syriza au pouvoir en Grèce, mais aussi avec le SP hollandais aux élections locales du 21 mars dernier. Il n’y a pas de choix, il faut construire un rapport de force dans la perspective d’entrer en confrontation ouverte avec le capitalisme. Cela nécessite une mobilisation conséquente organisée autour d’un programme combatif mais aussi de politiquement préparer les couches plus larges de la population avec des débats ouverts et démocratiques. Il faudra parler de propositions et mesures concrètes, mais aussi de la manière de résister à la riposte de l’establishment capitaliste qui fera tout pour étouffer dans l’œuf chaque alternative anti-austérité. Il n’y aura qu’une direction à prendre: celle du socialisme démocratique. Les marges pour mener une autre politique sont absentes dans la société capitaliste.

  • Pour une pension minimum de 1500 euros !

    Coût d’une pension décente : 7 milliards
    Hausse des bénéfices des grandes entreprises : 7 milliards

    Plusieurs records ont été battus au cours de ces derniers mois. On n’a jamais vu autant de cas de dumping social. Les profits des grandes entreprises ont bondi. Selon une étude de l’Institut de Coopération Syndicale Internationale, le revenu réel moyen des travailleurs a reculé de 1,1% depuis 2010. En même temps, les dividendes des actionnaires explosent. Tous ces faits sont bien entendu liés : ce système roule pour une petite minorité très riche, aux dépens de la majorité de la population.

    Le gouvernement Michel ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Les pensions sont dans la ligne de mire. Après le recul de l’âge de la pension, voilà le système des pensions à points, la révision de l’aménagement pour les métiers pénibles, la démolition des pensions des services publics. Il est pourtant évident que le montant moyen des pensions est insuffisant. Une pension moyenne s’élève aujourd’hui à 1.181 euros pour un homme et 882 euros pour une femme ! C’est beaucoup moins que le coût moyen d’un séjour dans une maison de repos (1.562 euros). En moyenne, nous vivons en bonne santé jusque l’âge de 64 ans. Mais le gouvernement veut nous faire travailler jusque 67 ans. L’objectif n’est pas d’améliorer nos vieux jours en nous faisant travailler plus longtemps mais d’aboutir à un résultat où très peu de travailleurs auront encore une carrière (et une pension) complète !

    L’allongement de l’espérance de vie n’est pas un problème. La productivité et le volume des richesses produites sont tels que le paiement de toutes les pensions est possible. L’allongement de la durée de vie n’est qu’un rideau de fumée pour augmenter les profits. Les caisses de la sécurité sociale sont périodiquement ponctionnées par les baisses de cotisation patronales (les prétendues ‘‘charges sociales’’). La prochaine baisse de 8% de l’impôt des sociétés (de 33% à 25%) tarira bientôt les caisses de l’État. Il est grand temps d’arrêter ce hold-up!

    Les organisations syndicales viennent de lancer une campagne d’information sur l’enjeu des pensions en éditant un journal à 1 million d’exemplaires. On peut y lire que garantir une pension minimale de 1.500 euros à chaque salarié coûterait 1,6 milliards d’euros et une pension à 75% du salaire moyen coûterait 4,9 milliards d’euros. Soit un total de 6,5 milliards d’euros. Cela représente beaucoup d’argent ! Mais c’est aussi autant que la hausse des bénéfices des 18 sociétés cotées au Bel 20 (à la Bourse de Bruxelles) et qui viennent de publier leurs résultats de l’année 2017. Il y a donc assez d’argent pour garantir des vieux jours dignes à chacun et à chacune. C’est une question de volonté politique.
    Nous n’atteindrons pas cet objectif en nous bornant à quémander une aumône auprès du gouvernement. Car celui-ci est fermement résolu à défendre bec et ongles les intérêts des privilégiés.

    La campagne d’information syndicale n’a de sens que si elle débouche sur une série d’actions allant crescendo vers un mouvement général capable de faire plier ce gouvernement des patrons. Le PSL, ses militants et ses sympathisants mettront toute leur énergie pour faire aboutir une telle perspective.

  • Des réponses locales à la double tâche des femmes

    Parmi les revendications “Des services publics pour les tâches domestiques”

    Saint-Gilles : Pour un plan radical d’investissements publics pour 30 nouvelles crèches et des repas gratuits à l’école!

    La politique d’austérité est appliquée à tous les niveaux de pouvoir. Cela a des conséquences négatives pour tous les travailleurs et les femmes en particulier. En moyenne, les femmes font 245 minutes de tâches ménagères non rémunérées par semaine. 45% des salariées dans la commune bruxelloise de Saint-Gilles travaillent à temps partiel, notamment en raison de cette double tâche. Seul un plan radical d’investissements publics dans les services publics peut offrir une solution à cette double tâche des femmes. Il nous faut une politique ancrée sur les besoins de la population, pas sur les limites budgétaires, à commencer par le niveau communal.

    Par Eveline (Bruxelles)

    Accueil public des enfants pour tout le monde

    Depuis les dernières élections communales, 180 places d’accueil d’enfants ont été créées à Saint-Gilles. Mais en dépit de cela, la pénurie reste structurelle. Le nombre de places d’accueil pour enfants à Saint-Gilles est toujours inférieur à la moyenne régionale, avec un taux de couverture de moins d’une place d’accueil pour quatre enfants.

    La pénurie continue de places d’accueil organisées et financées par les autorités a laissé place au secteur privé, qui revient cher. A peu près 45% des places d’accueil à Saint-Gilles sont privées et peuvent revenir à 700 euros par mois.

    Ce sous-investissement contribue à la situation socio-économique plus précaire et vulnérable des femmes. Cette situation force les femmes à organiser elles-mêmes l’accueil, puisque la prise en charge par le privé est souvent impayable. C’est généralement la personne au salaire le plus bas (souvent la femme) au sein du couple qui s’adapte.

    Nous estimons qu’il faut 30 nouvelles crèches publiques à Saint-Gilles pour s’en prendre efficacement au manque de places et limiter les prix.

    Pour des soins abordables et de qualité pour les ainés

    Ces cinq dernières années, la résidence en maisons de repos en Belgique est devenue presque 10% plus cher.

    Un nombre important des aînés de plus de 65 ans à Saint-Gilles vit dans des situations socio-économiques précaires et vulnérables (au-delà de la moyenne régionale).

    Il n’existe de lit dans leur commune que pour 8% des plus de 65 ans. Seuls 54,39% de ces lits sont organisés par la commune (CPAS).

    Pour un enseignement gratuit et de qualité

    4 enfants sur 10 à Bruxelles naissent sous le seuil de pauvreté. La pauvreté, cela signifie malnutrition ainsi que trop peu de stimulation et de soutien émotionnel, ce qui a une influence pour leurs soins de santé et leur enseignement, de même que des conséquences négatives sur leur développement cognitif et physique.

    Un repas chaud dans les écoles primaires à Saint-Gilles revient à 3,20 euros. La commune n’intervient pas dans le financement. De plus, ces repas sont sous-traités, tant dans les écoles communales que dans la maison de repos du CPAS, à l’entreprise privée Sodexo qui n’a qu’un objectif c.à.d. faire du profit. Cette sous-traitance a une influence sur la qualité des repas, souvent sans goût, déséquilibrés, gras et sans les vitamines nécessaires. Beaucoup d’enfants et d’aînés ne reçoivent ainsi pas le repas chaud sain dont ils ont besoin.

    La Commune doit elle-même assurer des repas gratuits dans toutes les écoles. Cette tâche ne peut être sous-traitée, mais doit être accomplie par du personnel communal.

    Pour une politique orientée vers les besoins de la population, pas vers les limites budgétaires

    Le gouvernement actuel a clairement illustré que des réponses structurelles à ces problèmes ne figurent pas parmi ses priorités. Au contraire, le gouvernement applique l’austérité à un rythme effréné sur les services publics, parmi lesquels l’enseignement et les soins.

    Il faudrait aujourd’hui en première instance assurer des repas gratuits et de qualité à chacun, dans les écoles, les maisons de repos et les crèches. Ces services publics doivent être arrachés des mains du secteur privé. Cela signifierait que chacun recevrait au moins un repas chaud de qualité par jour, ce qui serait très positif pour la santé. De plus, cela allègerait les tâches familiales et adoucirait la double tâche des femmes tout en permettant à celles-ci de trouver un meilleur équilibre entre famille, boulot et épanouissement personnel.

    Il n’y a rien qui retient les autorités locales de faire ces investissements. Ce n’est pas parce que les Régions ou les Communautés ne prennent pas leur responsabilité que la commune doit suivre cette voie. Un tel exemple s’est réalisé à Barcelone, où la maire Ada Colau a entamé la lutte contre la malnutrition des enfants en libérant trois fois plus d’argent pour des repas gratuits aux écoles. Elle a aussi réussi à réduire le coût de l’accueil des enfants de 62%. (Pour une analyse plus complète : voir l’article La gauche au pouvoir. L’expérience de Barcelone dans notre édition d’octobre).

    Il nous faut un plan massif d’investissements publics pour rendre les services publics accessibles, gratuits et de qualité. Seul un tel programme de lutte permettra une réelle émancipation des femmes.

  • Liège. Il faut retirer la photo d’Aung San Suu Kyi de l’exposition ‘‘Plus jamais ça’’!

    L’exposition permanente ‘‘Plus jamais ça’’ des Territoires de la Mémoire à La Cité Miroir, à Liège, constitue une bonne et accessible introduction aux horreurs du fascisme. Elle se veut engagée et appelle à la résistance. Il est bien entendu important que de telles expositions existent.

    Par Liesbeth et Geert (Anvers)

    Malheureusement, à la fin de l’exposition, cet appel à la résistance se limite à quelques représentations d’institutions internationales du capitalisme et de personnalités connues. Comment l’Union européenne pourrait-elle bien constituer une solution face aux organisations fascistes contemporaines telles qu’Aube Dorée en Grèce ? La croissance du soutien de ce parti d’extrême droite a justement reposé sur le désastre social causé par la politique austéritaire dictée par l’UE. L’exposition se termine par des images de trois personnalités considérées comme des symboles de la résistance : Martin Luther King, Nelson Mandela et Aung San Suu Kyi. L’image de cette dernière personnalité clôture l’exposition.

    Pour des activistes politiques tels que nous, ce fut le choc : il est impensable qu’une dirigeante politique qui laisse des extrémistes bouddhistes racistes commettre un génocide contre la population Rohingya au Myanmar puisse être reprise comme un symbole de résistance contre le racisme ! En 2015 déjà, nous nous sommes impliqués dans l’organisation de la première manifestation belge contre le génocide commis contre les Rohingyas. Nous avons continué à mener campagne contre ce génocide et nous voyons maintenant Aung San Suu Kyi dans un musée de la résistance contre les horreurs du fascisme, de racisme et du génocide…

    Les auteurs de l’exposition doivent tout de même avoir remarqué qu’Aung San Suu Kyi a non seulement refusé de dénoncer le génocide contre les Rohingyas, mais aussi qu’elle est même allée plus loin en défendant cette violence et s’en prenant aux opposants de cette politique. Même l’ONU qualifie les Rohingyas de minorité la plus persécutée au monde.

    Dans le meilleur cas, la représentation d’Aung San Suu Kyi dans cette exposition est une erreur commise il y a quelques  années de cela (l’exposition existe depuis 4 ans). Mais après les événements survenus ces trois dernières années, le temps n’a pas manqué pour corriger cela.

    Cette aberration résulte probablement d’une approche trop ancrée dans la logique néolibérale dominante qui présente les processus historiques comme étant l’œuvre de l’activité d’individus. Cela était déjà frappant dans la manière d’expliquer l’accession d’Hitler au pouvoir. L’exposition fait à juste titre référence à la période de crise et de chômage de masse instrumentalisée par les nazis afin de disposer d’une assise plus large dans la société. Mais cela ne valait visiblement pas la peine de mentionner l’existence de mouvements de masse et d’explosions révolutionnaires de la part du mouvement ouvrier allemand. Cependant, l’impact du désespoir contre-révolutionnaire des fascistes sur la société ne peut être compris qu’en parlant de l’échec de l’espoir révolutionnaire d’un meilleur avenir et d’une autre société. C’est cet échec qui a ouvert la possibilité au mouvement fasciste de disposer d’un soutien plus large. Le danger révolutionnaire est également ce qui a conduit certains grands capitalistes à activement soutenir le mouvement fasciste. Ce n’est peut-être pas possible d’aborder tous ces éléments dans le cadre d’une exposition qui se veut très accessible, y compris pour des lycéens. Mais ce silence réduit en grande partie l’essor du fascisme à la personnalité d’Adolf Hitler.

    Si le problème se réduit essentiellement à une question de personnalités, alors la résistance peut, elle aussi, être présentée de cette façon. L’appel à la résistance n’est d’ailleurs pas présenté comme une adresse à chacun d’entre nous – même si l’exposition commence fort avec une référence au fameux poème de Martin Niemöller (‘Quand les nazis ont arrêtés les communistes’) – et surtout pas comme un appel à construire un mouvement organisé. Mais il est bien entendu dangereux de mettre en avant la résistance en utilisant l’image d’une personnalité de l’establishment capitaliste : l’oppression, la guerre et le génocide sont enracinés dans ce système.

    Nous avons besoin d’une résistance antifasciste et antiraciste pour assurer que ce qui s’est passé avec le fascisme ne puisse plus jamais se reproduire. Nous n’y parviendrons pas en plaçant nos espoirs dans l’establishment capitaliste, sous couvert ou non de vagues références à la démocratie et aux droits humains comme alternative au fascisme et à l’extrême droite (sans donner un contenu de classe à ces alternatives). Le fascisme est né de la crise du capitalisme et de l’échec du mouvement ouvrier à offrir une issue. Le mouvement des travailleurs est la seule force capable d’offrir une alternative à la crise du capitalisme et au fascisme. Aujourd’hui, les extrémistes de droite (des néo-fascistes traditionnels aux populistes de la prétendue nouvelle droite) peuvent encore disposer d’un certain espace, même s’il est beaucoup plus limité que celui dont ont bénéficié les nazis de l’époque.

    Notre lutte antifasciste exige de disposer d’un programme et d’un mouvement en faveur d’un progrès social pour tous. A notre avis, cela implique de rompre avec le capitalisme. Pour parvenir à une autre société, toute forme de division représente un obstacle. De plus, la lutte contre une forme d’oppression est affaiblie si l’on reste silencieux sur d’autres formes d’oppression. Voilà pourquoi, en tant qu’antifascistes marxistes, nous avons été les premiers en Belgique à organiser une manifestation en juillet 2015 à Anvers en compagnie d’activistes d’origine asiatique contre la persécution des Rohingya en Birmanie ou encore pourquoi nous avons mené une campagne à la VUB pour que le doctorat honoris causa d’Aung San Suu Kyi lui soit retiré.

    Nous espérons que La Cité Miroir et les Territoires de la Mémoire retireront l’image d’Aung San Suu Kyi de cette exposition, ne fut-ce que par respect envers les victimes Rohingyas de Birmanie.

  • Bruxelles. Manifestation “1er Mai Jour de Lutte!”

    APPEL pour un premier mai de lutte ! Mobilisons-nous !

    Ce 1er mai 2018, renversons le rapport de force, manifestons dans l’unité la plus large pour défendre nos acquis, nos droits et libertés mais surtout pour en conquérir de nouveaux !

    Premiers signataires de l’appel : CGSP ALR Bruxelles / CGSP IRB Bruxelles / CGSP Enseignement Recherche de l’ULB / Jeunes FGTB / CGSP Saint-Gilles / CGSP Brugmann / CGSP Enseignement Jette / JOC Bruxelles / Gauche anticapitaliste / Révolution-Vonk / PSL-LSP / LCT / EGA-ALS / AGIR POUR LA PAIX / Parti Communiste Bruxelles / Coordination sans-papiers Bruxelles / Equipe syndicale du Centre d’Action Laïque.

    Les deux derniers siècles ont été de longues périodes de lutte continue pour l’interdiction du travail des enfants, pour une réduction du temps de travail, pour des conditions de travail décentes, bref pour une vie digne d’être vécue. C’est dans ce contexte que le 1er mai 1886, les travailleurs américains se levaient pour réclamer la journée de huit heures et plus de justice sociale.

    Aujourd’hui, après 40 ans d’offensive néolibérale, le grand patronat et ses représentants politiques s’acharnent avec toujours plus de vigueur pour anéantir nos acquis sociaux obtenus par les longues luttes du mouvement ouvrier. Leur stratégie de maximalisation des profits, visant à détruire notre sécurité sociale et à privatiser nos services publics, est un désastre pour le monde du travail et notre environnement. Les richesses produites par les travailleurs sont ainsi accaparées par les 1% les plus riches avec comme principale conséquence une explosion des inégalités.

    En effet, alors que nous vivons dans un pays riche, 1 famille sur 5 à Bruxelles vit sous le seuil de pauvreté et le nombre de sans-abris n’a jamais été aussi élevé ; les conditions de travail se dégradent et les salaires diminuent ; les travailleurs sans emploi et les malades sont pris pour cibles ; les travailleurs sans-papiers et les migrants sont criminalisés et pour certains refoulés hors de nos frontières ; les femmes font toujours l’objet de discriminations et de harcèlement ; la précarisation généralisée et institutionalisée n’offre ainsi aucune perspective aux plus jeunes.

    Ce 1er mai 2018, renversons le rapport de force, manifestons dans l’unité la plus large pour défendre nos acquis, nos droits et libertés mais surtout pour en conquérir de nouveaux !

    • Face au chômage massif, réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !
    • De l’argent il y en a, augmentation des salaires !
    • Des pensions légales dignes pour tous : une pension de 1500€ minimum !
    • Avec ou sans papiers, nous sommes tous des travailleurs : régularisation !
    • Stop au sexisme et au racisme : unité dans la lutte !
    • Défense des Services publics, le patrimoine de ceux qui n’en ont pas : refinancement et renationalisation !
    • Si l’environnement était une banque, il serait déjà sauvé ! Investissements massifs pour une véritable transition écologique !
    • Stop à la criminalisation des mouvements sociaux !

    AGENDA :

    • Réunion unitaire organisation manifestation du Premier Mai 2018 : Lundi 19 Mars 2018 à 17h30 Rue du Congrès 17-19 1000 Bruxelles
    • Projection du film « Howard Zinn, Une histoire populaire américaine » : Lundi 16 Avril 2018 à 18h Rue du Congrès 17-19 1000 Bruxelles
    • RDV 1er MAI à 13H00 à la Place Poelaert (Palais de Justice) à Bruxelles pour une manifestation combative ! Nous rejoindrons ensuite, tous ensemble, les activités prévues Place Rouppe !

    Pour sous-signer l’appel à la manifestation unitaire du 1er Mai : Envoyez un email sur premiermaidelutte@gmail.com

  • Des élèves du secondaire en action contre le sexisme: ‘‘Mon corps, mon choix’’!

    Ce fut un reportage remarquable sur la télévision locale AVS du 29 janvier : une cinquantaine d’élèves de l’école St Lucas à Gand ont mené une action devant l’entrée de leur établissement pour défendre le droit de parler du sexisme à l’école et pour imposer une série de mesures à cet égard. Les élèves impliqués sont organisés au sein de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Nous en avons discuté avec Mai, l’une des pionnières de ROSA – St Lucas.

    D’où est venue cette idée d’agir contre le sexisme à l’école ?

    ‘‘Le point de départ n’était pas tellement le sexisme à l’école. Le sexisme est un vaste problème social qui se reflète par conséquent à l’école. L’école est un lieu de socialisation important. Elle joue un rôle majeur dans la vie des jeunes, mais aussi dans la formation et la détermination d’idées sur les relations sociales. Les jeunes font souvent l’expérience du sexisme pour la première fois à leur école.

    ‘‘L’attention pour #Metoo a pénétré les conversations à l’école. Ce qui se passe dans la société a des conséquences à l’intérieur des portes de l’école. Nous avons donc jugé nécessaire de mettre en place une campagne qui rende le sexisme discutable au sein de l’école.

    ‘‘Avec cette campagne, nous voulons mettre le thème à l’agenda et sensibiliser les jeunes. Nous avons réuni un premier groupe dans notre comité ROSA à l’école. Là, nous avons eu une discussion sur le sexisme et comment il se manifeste. Ce n’était pas une discussion personnelle : il s’agissait de savoir ce qu’est le sexisme, d’où il provient et ce que nous pouvons faire à ce sujet.

    ‘‘Sur cette base, nous avons fait des demandes concrètes : des serviettes hygiéniques et des tampons gratuits dans chaque toilette à l’école; des leçons d’éducation sexuelle qui vont au-delà de la biologie et qui ne sont pas seulement centrées sur l’hétérosexualité mais aussi sur le sexisme, le consentement mutuel, la différence entre genre et sexe,… ; le droit de porter ce que nous voulons sans être dérangées ; des cours à l’école vers le 8 mars sur la lutte contre le sexisme et un espace pour les initiatives des élèves eux-mêmes.’’

    Comment avez-vous mis en place une action à partir de là ?

    ‘‘Des discussions sont venues des idées précises de ce que les jeunes considèrent eux-mêmes comme important et nous avons fait une pétition autour de ces revendications. Son but n’était pas tant de récupérer un certain nombre de signatures que de discuter du sexisme avec cet instrument. Cette approche a permis d’attirer des jeunes et, surtout, de leur permettre d’en parler dans leur entourage. Cela a concrétisé le soutien que nous avons reçu.

    ‘‘Nous avons décidé de remettre la pétition à la direction lors d’une action à l’entrée de l’école. Nous sommes retournées à l’école pour attirer autant d’étudiants que possible. Nous avons mené l’action à l’extérieur pour en augmenter la visibilité. Cela rend la pression sur la direction plus grande et rend notre action également plus visible pour les étudiants eux-mêmes. Avec la campagne, nous voulions mettre la lutte contre le sexisme à l’ordre du jour, dans le cadre d’une campagne plus longue dans laquelle la marche contre le sexisme du 8 mars est également très importante. Nous réalisons que pour faire respecter nos exigences, nous devons aussi regarder plus largement : il y a trop peu de moyens pour l’enseignement. Une lutte générale est nécessaire.’’

    Comment la direction a-t-elle réagi ?

    ‘‘La campagne a été très réussie avec 50 à 60 participants qui ont scandé des slogans très forts. ‘‘Mon corps, mon choix’’ a eu un succès frappant. Cela concerne plus que le sexisme : nous voulons prendre le contrôle de notre propre vie et de notre avenir nous-mêmes.

    ‘‘La direction a tout d’abord réagi avec prudence. Elle a défendu que le sexisme n’est pas un tabou dans cette école, une école d’art. Elle a simplement nié le problème. Un certain nombre d’enseignants ont toutefois estimé que quelque chose devrait être fait contre le sexisme. La pression a augmenté et nous avons été invités à la direction pour un entretien avec les enseignants.

    ‘‘Des promesses y ont été faites pour répondre à quelques revendications : il y aurait une heure de cours annuelle de sensibilisation, la mise sur pied d’un groupe de travail pour organiser quelque chose autour du 8 mars à l’école et, dans la même semaine, un cours serait donné dans chaque classe sur la lutte contre le sexisme. Toutes les revendications n’ont pas été satisfaites, seulement ce qui est facilement réalisable avec le budget limité de l’école. Une nouvelle campagne sera donc nécessaire pour donner suite aux promesses faites et pour faire passer les autres exigences, même s’il y a une opposition de la part de certains enseignants.

    ‘‘Nous avons diffusé une lettre ouverte au sujet des actions et de ce qui en est sorti. Nous appelons également à nous organiser davantage et à manifester le 8 mars. Une deuxième version de la lettre ouverte a été distribuée à 12 autres écoles. Cela augmente la pression sur la direction de St Lucas et donne un exemple pour les étudiants d’autres écoles : oui, on peut s’organiser et, par exemple, utiliser une pétition, créer un comité d’action et participer activement à la lutte contre le sexisme !

    ‘‘Toutes ces actions, y compris la marche contre le sexisme du 8 mars, sont un tremplin pour d’autres campagnes. L’expérience du comité d’action de notre école a été très instructive. Nous évaluons les actions, faisons d’autres plans et discutons des perspectives pour la lutte. De cette façon, nous apprenons aussi à convertir une argumentation en pratique. Ça introduit une culture de discussion à l’école avec laquelle nous pouvons également être actifs autour d’autres thèmes et essayer de nous battre pour que notre avenir soit entre nos mains.’’

    => Participez à la conférence nationale de ROSA ce 31 mars (programme et infos pratiques)

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop