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Category: Féminisme
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BalanceTonBar. Justice défaillante, médias complaisants
Fin janvier, le tribunal correctionnel de Bruxelles a décidé d’acquitter un barman pour deux chefs d’accusation de viol en 2021. Le procureur général avait demandé qu’aucune peine ne soit prononcée parce que l’homme était « victime d’un lynchage » sur les médias sociaux et parce que des manifestations avaient eu lieu. Le groupe d’action #BalanceTonBar, qui était à l’origine de la manifestation de 2021, a réagi vivement à la position du ministère public. Nous publions cette réaction.
La “sanction sociale” comme substitut à la justice
L’argument selon lequel le prévenu a déjà subi une « sanction sociale énorme » à cause des réseaux sociaux et des mobilisations est une insulte aux victimes. La justice ne peut se substituer à l’opinion publique ni s’en remettre à celle-ci pour « punir » les agresseurs. Ce type de discours détourne l’attention des faits criminels vers la « souffrance » des accusés, invisibilisant les conséquences pour les survivantes.
Preuve en est, les nombreux exemples d’agresseurs (présumés ou non), dont la vie publique ou professionnelle n’a absolument pas été touchée par des accusations publiques.
La justice patriarcale et le traitement différencié des victimes
L’insistance sur le comportement des victimes – leur état d’ébriété, leur décision de continuer la fête – est un exemple flagrant de victim-blaming. (‘Blâmer la victim’ est une attitude qui consiste à tenir les victimes d’une agression ou d’une injustice pour responsables de ce qu’elles ont subi. La culpabilisation de la victime permet d’éviter de condamner l’agresseur, qui se voit accorder des circonstances atténuantes).
Une personne en état de vulnérabilité, qu’elle soit alcoolisée ou droguée, a droit au respect de son intégrité. L’incapacité à donner un consentement explicite devrait suffire à établir un viol, sans nécessiter des preuves supplémentaires.
Une minimisation systématique des violences
Le choix de termes tels que « contexte bien moins crapuleux » pour parler de viols avérés montre une tendance inquiétante à minimiser la gravité des actes sous prétexte de « circonstances ».
Peu importe si la violence s’est produite dans un bar ou un appartement privé: un viol reste un viol. La suggestion que l’alcoolisation ou le cadre festif atténuent la responsabilité de l’agresseur est un dangereux rappel des mythes qui culpabilisent les victimes et excusent les agresseurs.
Une justice défaillante
Bien que nous ne soyons pas favorables au système carcéral en place actuellement, le faible taux de condamnations des dossiers de violences sexistes et sexuelles est préoccupant.
- 1 plainte pour viol sur 100 aboutit à une condamnation en Belgique: un chiffre révoltant qui montre l’impunité systémique.
- En 2023, la police belge a enregistré en moyenne 12 viols et 13 cas d’attentat à la pudeur ou d’atteinte à l’intégrité sexuelle par jour.
- Une étude de l’Institut des politiques publiques indique que 86% des affaires de violences sexuelles sont classées sans suite, avec un taux particulièrement élevé pour les viols, atteignant 94%.
- En 2020, Amnesty révélait dans une étude qu’en Belgique, les chiffres officiels étaient de 53% pour des dossiers classés sans suite. 68% des personnes estiment que cela risque de contribuer à l‘impunité des violeurs.
Un viol minimisé est un viol légitimé
Ce cas illustre la nécessité d’une réforme systémique. La justice doit reconnaître la gravité des violences sexuelles et cesser de faire peser sur les victimes la responsabilité des agressions qu’elles subissent. Les mouvements comme #BalanceTonBar jouent un rôle crucial en brisant l’omerta comme des lanceuses d’alerte.
Leur existence est une preuve accablante de l’échec des institutions à protéger les femmes et les personnes sexisées. Nous devons les soutenir, renforcer l’éducation sur le consentement, et lutter contre une culture qui excuse encore et toujours les agresseurs.
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Le capitalisme est incapable d’atteindre l’égalité de genre
Selon le rapport 2024 du Forum économique mondial sur l’écart entre hommes et femmes, il faudrait encore 134 ans pour parvenir à l’égalité entre les genres. Cet absurde constat est une mise en accusation évidente du système capitaliste. Le Forum économique mondial est d’ailleurs optimiste : il ne tient pas compte du fait que le capitalisme nous fait aujourd’hui en réalité régresser.
par Laura Fitzgerald
Au Soudan, des femmes se sont suicidées en masse pour éviter d’être violées par des paramilitaires. En Afghanistan, les talibans font preuve d’une grande créativité pour promouvoir l’apartheid entre les genres. En plus de priver les filles d’éducation, ils interdisent aux femmes d’étudier dans les institutions médicales, ce qui a des conséquences désastreuses sur leur accès aux soins de santé. Il est également interdit aux femmes de chanter et même d’entendre la voix d’autres femmes.
L’extrême droite progresse en Europe, avec des victoires électorales majeures en Autriche et en Allemagne. Aux États-Unis, cinq des ministres de Trump sont des hommes accusés de harcèlement sexuel. Il ne fait aucun doute que le choix de ces hommes est une tentative délibérée de troller les féministes.
L’extrême droite est idéologiquement attachée au patriarcat, y compris à l’interdiction de l’avortement et à une vision qui cherche à enchaîner les femmes au foyer. L’indignation sélective de l’extrême droite face à la violence contre les femmes est liée à une vision du monde patriarcale et raciste : les hommes durs et machos de l’extrême droite doivent « protéger » les femmes blanches sans défense des hommes noirs, bruns et immigrés qu’ils diabolisent. Pendant ce temps, de nombreux héros des soldats d’extrême droite, de Trump au masculiniste Andrew Tate, sont des violeurs, des abuseurs de mineurs et des trafiquants d’êtres humains.
Les années 2010 ont été marquées par une vague féministe et queer mondiale, dont le mouvement Repeal en Irlande, Ni Una Menos en Amérique latine et plus globalement MeToo ou les grèves féministes. Mais nous assistons aujourd’hui à un retour de bâton important.
La montée de l’extrême droite découle directement du capitalisme contemporain. Il ne s’agit malheureusement pas d’une aberration marginale, c’est le capitalisme d’aujourd’hui. Nous vivons à une époque où le milliardaire Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et le tech-bro geek et edgelord, peut posséder un géant des réseaux sociaux et siéger au cabinet de Trump tout en débitant sa stupide mais terrifiante diatribe à propos d’Andrew Tate. Les milliardaires comme Zuckerberg, qui préféraient auparavant faire semblant d’être plus éclairés, font tout ce qu’ils peuvent pour apaiser Trump et l’extrême droite. Zuckerberg a donc décidé de supprimer la vérification des faits par Meta et d’inclure l’allié de Trump, Dana White, dans son conseil d’administration.
La montée de la transphobie donne peut-être le meilleur aperçu de la mesure dans laquelle le système s’oppose aux libertés que les luttes féministes et queer défendent. La simple existence des personnes transgenres remet en question la structure de genre rigide, ce qui explique pourquoi elles sont si vicieusement ciblées. Cette structure de genre rigide, intrinsèquement patriarcale, sert grandement le capitalisme. Qu’il s’agisse des 10.800 milliards de dollars de soins non rémunérés que les femmes effectuent chaque année – travail qui reproduit la main-d’œuvre pour le capitalisme et permet l’exploitation des travailleurs, donc les profits du capitalisme – ou de l’idéologie machiste dont est imprégnée une grande partie de la propagande en faveur du capitalisme, il y a aussi le racisme, fortement présent dans la société, et qui a des répercussions dramatiques sur les droits humains, notamment dans les armées impérialistes et les puissances occupantes. Avec le sexisme, la queerphobie ou encore le validisme, cette haine de l’autre entretient la discorde au sein de la classe travailleuse. Le capitalisme promeut et s’appuie sur l’oppression de genre.
L’ensemble de la trajectoire de ce système infâme – l’enfer capitaliste défini par le génocide et l’écocide, qui perpétue une culture omniprésente dans laquelle les agresseurs sont récompensés tandis que les survivant.es sont dénigré.es, un système qui fait que le nombre record de sans-abri va de pair avec la richesse record d’une minuscule classe de milliardaires – indique sans aucun doute que le capitalisme ne pourra jamais parvenir à l’égalité de genre. Nous avons besoin d’un féminisme imprégné d’anticapitalisme, de socialisme et du sens de l’urgence.
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Lutte et grève contre l’Arizona : sortons les droits des femmes de l’ombre !
Sur les 15 ministres du gouvernement fédéral De Wever, à peine quatre sont des femmes. Le Conseil des ministres restreint, le Kern, n’en compte d’ailleurs aucune. Ce Kern, un organe décisionnel du gouvernement fédéral, décidera donc entre hommes de mesures telles que l’avortement, les pensions, les jours d’inactivité assimilés et d’autres questions qui touchent les femmes de plein fouet.
par Katarina (Gand)
Lors de la première photo de groupe du gouvernement De Wever, il fallait bien chercher pour trouver les femmes ministres. Elles étaient malencontreusement placées à l’arrière, dans l’ombre. Bien sûr, une photo et la composition d’un gouvernement ne disent pas tout. Ce gouvernement d’hommes blancs s’intéresse-t-il aux questions féminines et place-t-il les femmes et les minorités de genre au centre des politiques qu’il envisage ? Ou bien la ligne hostile aux femmes peut-elle être étendue à la politique ? Nous examinons certains éléments de l’accord de coalition.
Nous mériterions certainement mieux ?
Les partis qui composent l’Arizona nous avaient promis que nous gagnerions plus. Cet accord de coalition prouve le contraire. La loi sur la norme salariale reste inchangée, l’index n’a pas été sauvegardé et sera remis sur la table fin 2026. La TVA sur certains produits sera augmentée. Lorsque l’un des partenaires ne travaille pas ou perçoit un revenu limité, les familles bénéficient d’un avantage fiscal, le quotient conjugal. Cette mesure sera progressivement supprimée. Étant donné que les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’abandonner une partie de leur carrière pour s’occuper de tâches non rémunérées, cela signifie une baisse de leurs revenus.
L’enveloppe sociale est supprimée, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’augmentation systémique des allocations et pensions les plus basses. Les femmes sont surreprésentées dans ces prestations et pensions les plus basses. De nombreuses personnes se retrouveront ainsi sous le seuil de pauvreté.
Les salaires minimums seront augmentés deux fois au cours de la législature, de 20 euros nets par mois. Il s’agit d’une ambition très limitée. Ce manque d’ambition affecte également de nombreuses femmes, car beaucoup d’entre elles travaillent dans les secteurs où les revenus sont les plus faibles.
Le gouvernement de l’Arizona prévoit de réduire fortement les services publics et les systèmes d’emploi public. Or, ce sont surtout les femmes qui utilisent les services publics et y travaillent.
Un travail flexible encore plus flexible ?
40 % des femmes travaillent à temps partiel. La majorité d’entre elles ne l’ont pas choisi volontairement, mais le font pour s’occuper de leurs enfants et d’autres personnes à charge. Beaucoup le font parce qu’elles ne trouvent pas de travail à temps plein ou parce qu’elles travaillent dans des secteurs qui offrent surtout des emplois à temps partiel. L’Arizona souhaite accroître les possibilités de travail à temps partiel, ce qui pourrait être possible avec des contrats à partir de 3 heures par semaine.
Le jour de fermeture obligatoire et le repos du dimanche sont en jeu. L’interdiction du travail de nuit sera levée. Il deviendra plus facile de remplir le temps de travail à l’année plutôt qu’à la semaine ou au mois. L’annualisation du temps de travail, c’est cela. Si vous travaillez 24 heures par semaine, l’employeur peut programmer 12 heures par semaine pendant les mois calmes et 36 heures par semaine pendant les mois chargés. En outre, les systèmes d’heures supplémentaires sont en train d’être revus et les heures supplémentaires non compensées deviendront de plus en plus possibles.
Les travailleur.euse.s sont de plus en plus poussés vers des régimes de travail plus flexibles, ce qui a des conséquences négatives directes sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et sur la santé.
En moyenne, une femme effectue 33 heures de travail non rémunéré à la maison par semaine en plus de son travail. C’est ce que l’on appelle la double journée de travail. Aujourd’hui, deux sur trois crédit-temps sont utilisés par les femmes. Le gouvernement souhaite simplifier le système des crédits-temps et les congés pour les soins et les réunir en un crédit familial. Il est à craindre que cela ne conduise en réalité à des conditions plus strictes.
La pension devient plus inaccessible pour les femmes
On estime que 26,7 % des travailleurs n’ont pas une carrière de 35 ans d’emploi effectif au moment de la retraite. La carrière effective moyenne d’une femme est de 31,6 ans, contre 35,4 ans pour un homme.
Tout accès à la retraite anticipée devient pratiquement impossible. Le RCC, l’ancienne prépension, disparaît (sauf le RCC pour raisons médicales). Les conditions pour un crédit-temps fin de carrière sont relevées, avec des exigences de carrière strictes qui ne comprennent pas la maladie, entre autres. La condition de carrière pour une retraite anticipée (par exemple à 60 ans après 44 ans de carrière) devient plus stricte.
La pension légale exige une carrière minimale de 35 ans, dont au moins la moitié doit être effectivement accomplie chaque année (156 jours sur une semaine de travail de six jours). Les périodes assimilées (maladie, chômage, crédit-temps, congé de maternité…) ne pourront compter que pour 40 % de la carrière à partir de 2027, et tomberont très vite à 20 % en 2031. Les travailleuses bénéficient en moyenne de 39 % de périodes assimilées. Les périodes assimilées sont en plus soumises à une restriction du salaire fictif, de sorte que le montant de la pension est moins élevé.
L’introduction d’un malus de pension a pour effet pervers de pénaliser les travailleurs à temps partiel (4 emplois à temps partiel sur 5 sont occupés par des femmes).
Des systèmes comme la pension de survie et la pension de divorce sont progressivement supprimés. Il s’agit principalement de régimes dont les bénéficiaires sont des femmes. Il s’agit souvent de femmes qui sont restées à la maison pour subvenir aux besoins de la famille.
Les mesures du gouvernement Arizona en matière de pensions augmenteraient l’écart entre les pensions des hommes et celles des femmes à 42 %.
Chasser les malades et les chômeur.euse.s
En Belgique, plus d’un demi-million de travailleur.euse.s et d’indépendant.e.s souffrent d’une maladie de longue durée. 54,7 % de ces personnes sont des femmes. 60 % des malades de longue durée souffrant de troubles musculo-squelettiques et d’épuisement professionnel sont des femmes. Cela s’explique par le fait qu’elles travaillent dans des secteurs où la charge mentale et physique est importante, mais aussi par la double journée de travail et de famille. Le gouvernement Arizona souhaite une activation plus rapide des personnes malades. Il veut y parvenir en rendant les parcours de réintégration plus contraignants. Mais l’Arizona n’investit pas dans le travail et dans des systèmes de travail progressifs plus viables.
Le gouvernement De Wever s’attaque en priorité aux chômeur.euse.s, notamment en accélérant la dégressivité et en limitant les allocations dans le temps. Il y a à peu près autant d’hommes que de femmes au chômage, avec un peu plus de femmes parmi les chômeur.euse.s de longue durée. Cela s’explique notamment par le fait que les femmes sont plus nombreuses dans les systèmes d’emploi précaire. En outre, le retour sur le marché du travail est souvent plus difficile en raison des préjugés et de la division modifiée des rôles dans le travail domestique.
Le droit à l’avortement et la lutte contre la violence sexiste mis en veilleuse
En Belgique, l’avortement est aujourd’hui autorisé jusqu’à 12 semaines de grossesse. En outre, il existe un délai de réflexion obligatoire de cinq jours et l’avortement figure toujours dans le Code pénal. Malgré des années de travail de la part d’organismes spécialisés et de soutien populaire pour dépénaliser l’avortement et allonger le délai, le dossier de l’avortement a invariablement été utilisé comme passeport pour d’autres dossiers politiques. Résultat : rien n’a changé.
Il est probable que ce ne soit pas le cas aujourd’hui non plus. L’accord de coalition stipule : «Nous poursuivons le débat sociétal sur l’interruption volontaire de grossesse sur la base du rapport du comité d’experts. Nous modifions la législation actuelle sur l’avortement après consensus au sein des partis de la majorité. » Les partis majoritaires ont des points de vue trop différents pour parvenir à un consensus sur la prolongation du délai d’avortement. En réalité, cela signifie donc qu’il n’y aura pas d’adaptation de la législation.
En ce qui concerne la prévention de la violence sexiste, l’accord de coalition ne contient qu’une seule phrase. La poursuite du déploiement des Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles est positive, mais elle se limite à ce qui a été décidé précédemment (trois nouveaux centres) alors que les besoins sont bien plus importants.
La place des femmes est dans la lutte !
L’Arizona est une menace sérieuse pour le bien-être de tous.tes. Les femmes sont très durement touchées par les mesures proposées. Les services et les systèmes utilisés par de nombreuses femmes risquent de disparaître ou d’être encore réduits. Les horaires et les régimes de travail des travailleuses risquent d’être étendus avec une flexibilité toujours plus grande, sans aucune reconnaissance du travail non rémunéré qu’elles effectuent.
Il est nécessaire de lutter contre ce gouvernement pour faire sortir nos droits et nos revendications de l’ombre. Des manifestations nombreuses et combatives le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, peuvent mettre nos revendications au premier plan de l’agenda. Ce faisant, nous renforcerons la mobilisation vers la grève générale du 31 mars et le plan d’action nécessaire par la suite.
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8 mars : lutter en tant que jeunes
Avec des discours alimentant les stéréotypes de genre, accompagnés d’une radicalisation des jeunes, souvent influencés par des figures politiques et médiatiques qui minimisent ou banalisent les inégalités de genre et les discriminations, les jeunes sont les premières cibles du backlash présent sur les réseaux sociaux.
par Laurine (Liège)
Particulièrement sur TikTok, réseau social le plus à la mode aujourd’hui, la « trend » des tradwives a pris une grande place dans nos pages d’accueil : des femmes au foyer, qui se filment en train de faire le ménage, de cuisiner, de s’occuper des enfants, racontent leur journée, sur un fond musical attrayant.
Ce mouvement vend aux jeunes un mode de vie plus sain, sans prise de tête, en trouvant source dans la pseudo-nostalgie du « c’était mieux avant ». Malheureusement, celui-ci n’est pas aussi beau qu’il ne veut le faire croire. Ces fameuses tradwives sont anti-féministes, lgbtqia+phobes et anti-avortement. Pour celles-ci, le féminisme ne fait qu’alourdir la charge mentale des femmes. Ce n’est qu’en se concentrant sur leur foyer qu’elles pourraient s’épanouir.
Un exemple frappant est celui de l’influenceuse Hanéia Maurer. D’abord participante d’une émission de télé-réalité, la jeune femme a décidé de partir aux États-Unis, afin de « retrouver le droit chemin », dans la secte des Mormons. Dans ses vidéos, elle affirme avoir trouvé un foyer simple, un retour aux sources, loin d’un milieu capitaliste dans lequel elle était aliénée. Sous ses vidéos, les commentaires font froid dans le dos : souvent des jeunes, de 13-14 ans en majorité, écrivent leur envie d’elleux aussi, changer de vie et retrouver cette simplicité, et insistent sur le fait qu’être dans une secte, ne pourrait être « pas si mal que ça ».
En parallèle, la recrudescence de propos masculinistes sur les plateformes est tout aussi inquiétante. Avec Andrew Tate comme figure de proue, nombreux sont les influenceurs mettant en avant le mythe du « mâle alpha » et du « self made man », prônant un mode de vie capitaliste et misogyne. Ces hommes se basent sur des faits historiques fallacieux, afin rendre nécessaire un besoin de retour aux valeurs traditionnelles du foyer et de la femme soumise. Beaucoup ont recours à des micros-trottoirs, en abordant la question du « body- count » (nombre de partenaires sexuels) des femmes, de leur poids et de leur physique, dénigrant celles ne rentrant pas dans leurs critères de perfection. Ce phénomène venu des États-Unis s’implante de plus en plus chez les jeunes hommes en quête d’identité, assommés par des tutoriels ou des guides.
L’essor de ces deux pôles prenant le contrôle des réseaux sociaux témoigne d’une extrême droitisation inquiétante des jeunes générations. Ces courants, qui prônent des idéaux conservateurs et misogynes, véhiculent l’idée que le capitalisme pourrait être un refuge face à une société jugée trop complexe ou aliénante. Les influenceurs qui véhiculent ces messages séduisent souvent les jeunes en leur proposant une vision simplifiée et idéalisée du retour à des rôles traditionnels. Cependant, derrière cette façade, ces discours alimentent une vision dégradante des femmes et contribuent à la radicalisation des jeunes hommes vers des valeurs de domination et de soumission.
Face à cette dérive idéologique, il est capital de mettre en avant le fait qu’il est nécessaire de repenser en profondeur les fondements de notre société. Le 8 mars est un jour essentiel pour montrer notre unité face à l’injustice et aux inégalités persistantes. Loin des pièges idéologiques d’un capitalisme qui nourrit ces discours destructeurs, une transformation sociale plus profonde est la seule voie vers un avenir véritablement égalitaire.
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Stop à l’Arizona et au Trumpisme
La coalition Arizona et ses attaques budgétaires sont désastreuses pour les femmes et les minorités déjà en difficulté. Les mesures relatives aux pensions frappent plus durement les femmes. L’augmentation de la flexibilité rend la conciliation travail-famille encore plus difficile. Quant à la prolongation du délai d’avortement, ce n’est certainement pas envisageable si cela dépend de ce « boys club » au cabinet restreint exclusivement masculin.
par Nicky (Anvers)
La politique migratoire s’engage dans la voie du trumpisme le plus dur et, parallèlement, vers davantage d’investissements dans la défense et l’industrie militaire. Aux États-Unis, Trump s’est lancé dans des déportations de masse, avec des descentes dans des écoles et au domicile de certaines personnes. En Belgique aussi, le nouveau gouvernement veut permettre à la police de faire de même dans les maisons si des sans-papiers sont soupçonnés d’y séjourner.
Immédiatement après son investiture, Trump a commencé à attaquer les droits des personnes transgenres. Il s’est opposé aux programmes de diversité et d’inclusion et a supprimé les lois anti-discrimination. La rhétorique anti-trans et le backlash contre l’inclusivité et le « wokisme » sont de plus en plus répandus. En Belgique, le gouvernement s’attaque lui aussi aux inhibiteurs d’hormones.
L’élection de Trump, condamné pour abus sexuels, montre que le backlash anti-#metoo bat son plein. En Flandre, l’animateur et producteur vedette Bart de Pauw, figure centrale des accusations #metoo, peut compter aujourd’hui sur de nombreux soutiens publics pour son retour dans le monde du spectacle.
Nous devons nous appuyer sur le courage de Gisele Pélicot. Nous avons besoin d’une lutte féministe de masse. Nous devons défendre l’indépendance financière des femmes, le droit à l’avortement, les droits des personnes transgenres et des migrant.es. Nous devons toujours nous ranger du côté des survivantes de violences sexistes et sexuelles et faire changer la honte de camp.
Solidarité internationale
De Wever et Bouchez sont les plus grands soutiens du régime colonial israélien. Theo Francken , le nouveau ministre de la Défense, s’est déjà prononcé en faveur de la poursuite des contrats d’armement avec l’armée de l’État sioniste. Trump appelle à la poursuite du nettoyage ethnique de Gaza. Même en période de soi-disant cessez-le-feu à Gaza, qui a déjà été violé par Israël et a entraîné la mort de plus de 100 Palestinien.nes, nous devons continuer à nous opposer à l’impérialisme et au colonialisme.
Dans l’Est du Congo, le conflit est entré dans une nouvelle phase de violence à la fin du mois de janvier. Il y a quelques années, en Iran, nous avons vu le mouvement « Femme, vie, liberté ». Aujourd’hui, en réponse, le régime iranien intensifie la répression et introduit des sanctions plus sévères pour les femmes qui ne respectent pas les codes vestimentaires. En Afghanistan, depuis décembre 2024, les femmes sont interdites d’accès à l’enseignement médical, le seul enseignement supérieur qui leur était encore accessible. Nous sommes solidaires de toutes les femmes du monde qui souffrent de l’impérialisme, du colonialisme et des régimes réactionnaires.
Contribuer à la construction d’un mouvement féministe anticapitaliste et socialiste
Un appel a été lancé non seulement pour manifester le 8 mars, mais aussi pour faire grève. En cessant le travail, nous pouvons exercer une pression économique pour faire respecter nos revendications, car sans notre travail, il n’y a pas de profits.
Une véritable égalité ne sera jamais possible dans le cadre d’un système capitaliste au service du 1 % le plus riche qui s’enfuient avec les bénéfices. Alors que la grande majorité des gens doivent se battre entre elleux pour des miettes. Nous devons aller chercher l’argent là où il se trouve au lieu de les laisser s’en prendre à nos conditions de vie. Frappons-les là où ils se sentent le plus mal, c’est-à-dire dans leurs portefeuilles. Cessons de travailler le 8 mars et réunissons-nous dans la rue ! Nous poursuivrons ensuite la lutte lors de la grève générale du 31 mars, pour en faire également une grève féministe.
Nous demandons :
- l’augmentation du salaire minimum à 17 €/h
- la réduction collective de la semaine de travail à 30 heures sans perte de salaire, avec embauches compensatoires et diminution du rythme de travail
- des investissements massifs dans les services publics
- une extension des lois sur l’avortement et un meilleur accès à l’avortement
- Plus de Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) et plus de prévention
- Mettre fin à la précarité menstruelle
- Supprimer les listes d’attente dans les soins de santé et des investissements à hauteur des besoins, notamment pour les personnes transgenres.
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Faire du 8 mars une journée d’action contre toutes les oppressions
À l’approche du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes et des minorités de genre, cette date doit être revendiquée comme un moment central de mobilisation contre toutes les formes d’oppression. Ce n’est pas seulement une journée pour honorer les luttes passées, mais une occasion capitale de reprendre du terrain dans un contexte mondial marqué par la confiance de gouvernements et des partis de l’extrême droite.
par Ophélie (Bruxelles)
Le succès de figures politiques réactionnaires comme Trump illustre l’efficacité du backlash contre ce que ses détracteurs appellent le “wokisme”. Cette offensive contre les idées progressistes sur le genre, le racisme et la sexualité trouve un écho inquiétant auprès d’une partie de l’électorat, nourries par des discours populistes et des médias complices. Face à cette régression, la mobilisation est plus que jamais vitale.
L’exemple de Gisèle Pélicot, qui s’est battue sans relâche contre les violences sexuelles et les ambiguïtés du système judiciaire, doit nous encourager à persévérer. Son courage met en lumière une réalité accablante: la justice inflige souvent un second traumatisme aux victimes de viol. Les procédures sont longues, humiliantes et à peine accessibles pour celles qui n’ont ni les ressources financières ni le soutien émotionnel nécessaire. La «victimisation secondaire» – ce processus par lequel la victime est mise en accusation et sommée de justifier son propre traumatisme – est un fléau qu’il faut combattre.
Ce qui doit être dénoncé, c’est l’injustice d’un système qui préfère reconnaître des «victimes idéales», celles qui correspondent à des stéréotypes de souffrance évidente. Les victimes qui osent parler de leur douleur intérieure ou qui n’entrent pas dans ces cases sont souvent écartées ou ignorées. Cette sélection arbitraire de la reconnaissance des violences est non seulement une atteinte à la dignité des victimes, mais aussi une preuve des biais structurels d’un système qui refuse de se remettre en question. La lutte contre les violences sexuelles et le traitement des victimes n’est pas une bataille à mener seul.e.
En cette période troublée, le combat pour la reconnaissance et le respect de la parole des victimes est donc loin d’être terminé. Les récents mouvements comme #MeToo ont montré la puissance de la solidarité et de l’action collective. Cependant, les réactions hostiles à ces avancées, notamment de la part de l’extrême droite, démontrent la nécessité de rester vigilants.
Il est temps de mettre fin au cercle vicieux de la culpabilisation des victimes et de la violence: dans la société, dans les tribunaux, dans les communautés et les familles. Nous exigeons davantage de ressources pour le conseil et la prévention des victimes de violences sexistes et sexuelles. Ainsi, nous défendons un investissement public important dans les refuges, les Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) et les lignes téléphoniques d’urgence pour soutenir chaque victime.
Le 8 mars est notre moment pour montrer notre force et notre détermination. Cela va au-delà d’une seule journée: il s’agit d’un engagement continu pour transformer notre société. En unissant nos voix et nos actions, nous pouvons faire face à la montée des idées réactionnaires et poser les bases d’une société libérée de l’exploitation et de l’oppression.
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Nous n’accepterons aucun retour dans le passé !
Le 8 mars nous luttons avec le courage de Gisèle Pelicot. Nous n’accepterons aucun retour dans le passé !
La droite et l’extrême droite ont le vent en poupe. Des éléments des politiques brutales de Trump trouvent des échos en Europe, y compris un soutien ouvert à l’oppression contre les femmes, les personnes LGBTQIA+, les migrant.e.s… Les nouvelles de ces jours-ci sont un spectacle d’horreur dystopique. La résistance, cependant, est nécessaire et possible !
par Nicky (Anvers)
Le président condamné pour abus sexuel
Le président d’extrême droite Trump, reconnu coupable d’abus sexuels, a officiellement pris ses fonctions en tant que 47e président des États-Unis. Il a commencé son mandat en signant immédiatement une quarantaine de décrets présidentiels.
L’un d’entre eux stipule que seuls deux genres seront désormais officiellement reconnus. Depuis mars 2023, il était possible d’être officiellement enregistré sur son passeport avec le marqueur de genre non binaire « X », mais cette possibilité disparaît désormais. Il a supprimé un décret qui traitait de la prévention de la discrimination fondée sur l’identité de genre et la sexualité. Il a également rétabli l’interdiction des personnes transgenres dans l’armée, que Biden avait précédemment abolie. Par ailleurs, un site web gouvernemental qui proposait des informations sur la santé reproductive a été mis hors ligne.
Trump a déclaré une situation d’urgence à la frontière avec le Mexique, avec pour raison officielle l’immigration « illégale », et veut commencer immédiatement des déportations massives de réfugiés.
Ces projets sont terrifiants pour de nombreux Américains, en particulier les femmes, les personnes queer et trans, les personnes de couleur et celles issues de l’immigration. Nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui vivent aujourd’hui dans la peur.
L’Arizona frappe durement les femmes
Les projets du futur gouvernement de l’Arizona sont inquiétants. Ce sera un gouvernement d’austérité. Les attaques contre les pensions touchent particulièrement les femmes. Le nombre d’années de travail effectif nécessaire pour avoir droit à une pension minimale passerait de 20 à 30 ans. De nombreuses femmes, en particulier les mères, n’atteignent pas ce nombre. Elles n’ont souvent pas d’autre choix que d’interrompre leur carrière lorsqu’elles ont des enfants. L’écart de pension entre les hommes et les femmes s’élevait à 19 % en 2022. Avec les propositions actuelles, cet écart risque de se creuser, rendant les femmes encore plus dépendantes financièrement de leur partenaire. Les projets visant à affaiblir davantage la semaine de 38 heures en augmentant la flexibilité rendront la conciliation travail-famille plus difficile. Les partis de l’Arizona ont bloqué l’extension de la loi sur l’avortement en septembre.
Les manifestations et les grèves du 7 novembre (soins de santé et secteur public) et du 13 janvier (y compris l’éducation) ont vu une présence massive de travailleurs issus de secteurs typiquement féminins. Nous continuons à descendre dans la rue pour réclamer des pensions complètes à 60 ans, des salaires (minimum) plus élevés et des investissements massifs dans les services publics tels que les soins de santé, l’éducation, la garde d’enfants…
Solidarité avec la Palestine
Le cessez-le-feu entraîne le début d’un échange de prisonniers. Parmi les 90 premiers Palestiniens libérés, 69 étaient des femmes. L’une d’entre elles a parlé des terribles conditions dans lesquelles elles étaient détenues. Elle a évoqué le manque d’intimité, de médicaments et de nourriture. Les femmes ont été maltraitées et ont dû se déshabiller tous les jours pour être fouillées.
Pendant ce temps, les Palestiniens de Gaza tentent de regagner leurs maisons pour les reconstruire sur les décombres. Nous continuons à montrer notre soutien au peuple palestinien, la lutte pour la libération n’est pas terminée.
#MeToo n’est pas terminé
La confiance de l’extrême droite entraîne le retour d’un soutien plus manifeste au racisme, au sexisme et à la queerphobie.
Ce n’est pas un hasard si Bart De Pauw fait son retour en Flandre avec des spectacles de théâtre pour lesquels des milliers de billets ont été immédiatement vendus avant même que l’on sache quoi que ce soit de leur contenu. De Pauw a été condamné pour comportement transgressif en 2021 et était le visage flamand de tout ce à quoi #MeToo s’oppose.
S’il a immédiatement vendu autant de billets, c’est parce que les gens veulent le soutenir. Il y a l’idée qu’il a déjà été suffisamment puni parce que son image a été grandement endommagée par toute l’affaire. En décembre, le procureur de Bruxelles a demandé qu’aucune sanction ne soit prise à l’encontre d’un barman d’Ixelles qui avait violé deux femmes, estimant que le coupable avait « déjà été suffisamment puni » par un « lynchage sur les médias sociaux ». Il y a clairement un sentiment anti-metoo.
On l’a vu il y a quelques années avec l’affaire Amber Heard et Johnny Depp. En ce moment, il y a l’affaire Justin Baldoni et Blake Lively, où l’opinion publique s’est également retournée contre elle dans un premier temps.
D’un autre côté, nous avons vu en France comment Gisèle Pelicot a bénéficié d’un soutien massif dans l’affaire qui l’opposait à son ex-mari et à plus de 50 autres hommes qui l’avaient agressée sexuellement. Nous devons toujours être du côté des survivants qui luttent contre leur agresseur.
Nous descendrons dans la rue le 8 mars, Journée internationale de la femme, en solidarité avec les Palestiniens, avec les Américains qui souffrent déjà sous le règne de Trump, avec toutes les victimes de violences et de harcèlement sexistes et sexuels, et contre le gouvernement d’austérité de l’Arizona.
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Pourquoi les femmes doivent lutter contre la super-note de De Wever
Comme c’est toujours le cas lorsque la politique antisociale passe à la vitesse supérieure (encore une fois!), les conséquences pour les groupes les plus vulnérables sur le plan social sont les plus désastreuses. La super-note de Bart De Wever ferait baisser le niveau de vie de tous les travailleurs et des pauvres, mais ce sont les femmes et les jeunes qui le ressentiront le plus durement.
par Anja Deschoemacker
Le droit à la pension à temps plein rendu encore plus impossible
Il est bien connu qu’à l’écart salarial s’ajoute un écart de pension. Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral des pensions (basés sur les données de 2022), l’écart dans la pension légale est de 19%, soit une différence de 406 euros dans la pension mensuelle brute. Pour la pension complémentaire, l’écart s’élève à 53%, ce qui est énorme.
Pour les indépendants, l’écart de pension entre les hommes et les femmes est de 52% et pour les salariés de 28%, alors qu’il n’est que de 3% pour les fonctionnaires. L’attaque contre les pensions de la fonction publique prive donc les femmes de leur seul accès à une pension décente.
A cela s’ajoute le poids plus faible des périodes assimilées. Selon une étude Sigedis de 2023, 66% des hommes font une carrière de plus de 30 ans contre seulement 34% des femmes, principalement en raison du travail à temps partiel et des crédits d’heures que de nombreuses femmes sont obligées de faire pour équilibrer leur vie familiale dans un cadre où les services de garde d’enfants, de jeunes, de personnes âgées, d’aide aux tâches ménagères, accessibles et abordables, sont absolument inadéquats…
Nouvelle pièce finale dans la chasse aux sorcières contre les femmes et les jeunes chômeur.euse.s
De Wever concocte au niveau fédéral de limiter les allocations de chômage dans le temps. Comme pour les pensions, il s’agit d’un pas supplémentaire dans des décennies de grignotage incessant du niveau de vie et de l’indépendance financière des femmes. Toute l’histoire des attaques contre le droit aux allocations de chômage est une histoire antiféministe. Les attaques incessantes des gouvernements de droite dans les années 1980 ont ensuite été amplifiées et rendues structurelles par les précurseurs du Vooruit/PS et du CD&V/les Engagés. Résultat: dans les années 1990, les femmes représentaient 92% des dizaines de milliers de chômeurs en sursis.
L’objectif est clair après ces décennies: il s’agit d’un maillon central qui a contraint les femmes et les jeunes à accepter des emplois précaires, des emplois à temps partiel et des emplois temporaires faiblement rémunérés. Il s’agit également d’une mesure essentiellement symbolique. En réalité, après deux ans de chômage, vous vous retrouvez sans revenu vital pour une longue période. Echapper à une situation familiale problématique équivaut donc, pour les femmes et les jeunes, à être condamnés à la pauvreté.
Gouvernement anti-woke
Un gouvernement anti-woke se prépare: les femmes, les personnes LGBTQI+, les migrants, les réfugiés et les sans-papiers doivent se préparer à lutter!
Avec De Wever et Bouchez, deux fans de Trump et de la rhétorique anti-wokiste, la droite socio-économique sera dirigé par des personnages pivots au sein de l’élite politique belge pour avoir ouvertement soutenu Israël.
C’est un signe révélateur que le resserrement supplémentaire de la politique migratoire était quelque chose sur lequel tous les partis Arizona étaient d’accord, y inclus Vooruit. Soyons clairs : même sans durcissement, des milliers de réfugiés dorment déjà dans la rue, même pendant un froid glacial, plusieurs dizaines de milliers de sans-papiers n’ont aucune chance de régulariser leur situation, et des centaines de milliers de personnes issues de l’immigration – de la première, deuxième, troisième, quatrième … génération sont systématiquement confrontées à la discrimination dans tous les domaines de la vie.
Ces dernières années, le MR et Vooruit auraient pu former une majorité parlementaire avec le PS, les Verts et le PTB pour étendre et améliorer le droit à l’avortement. A l’exception du PTB, ils ont tous cédé sans se battre, comme s’il s’agissait d’un laissez-passer pour être au gouvernement. En ce qui concerne l’Arizona, il est pratiquement certain que les années à venir ne verront pas grand-chose se produire. Des centaines de femmes continueront à devoir se rendre à l’étranger chaque année pour se faire avorter après 12 semaines. C’est plus difficile et plus cher, donc inaccessible aux plus pauvres.
Comme pour les femmes, les personnes qui ne se conforment pas au genre seront également confrontées à une stagnation, dans le meilleur des cas, tandis que la LGBTQI+phobie de plus en plus attisée par la droite et l’extrême-droite ne sera pas combattue.
Ce ne sont là que quelques raisons de s’organiser contre le gouvernement annoncé. Les syndicats, les militants de gauche, les féministes et les organisations d’autres groupes opprimés doivent se donner la main et intensifier la mobilisation, non pas pour obtenir des concessions à la marge, mais pour obtenir des progrès réels pour la grande majorité de la population grâce à une politique sociale qui met l’argent là où il se trouve. Parallèlement à la lutte contre la droite internationale – Netanyahu et Trump en tête – la lutte contre les gouvernements de droite anti-woke devrait être centrale le 8 mars.
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Festival du féminisme socialiste, Vienne, Autriche, du 4 au 6 avril 2025.
À Courtrai, 16 femmes ont récemment porté plainte pour avoir été droguées et abusées sexuellement lors de sorties. En France, Gisèle Pélicot mène un combat courageux contre ses plus de 50 agresseurs et le système judiciaire sexiste. L’extrême droite a reçu un nouvel élan avec l’élection de Trump, condamné pour abus sexuels. Solidarité avec les personnes trans, les personnes victimes de racisme et toutes celles qui sont menacées et écœurées par cette situation. L’extrême droite est en plein essor. Le génocide du peuple palestinien se poursuit. L’accès à l’avortement ou les soins de santé adéquats pour personnes transgenres sont sous attaque. Les masculinistes comme Andrew Tate empoisonnent l’imaginaire des garçons alors qu’au moins 89.000 féminicides ont eu lieu dans le monde en 2022 – un record depuis 20 ans. Aujourd’hui, plus que jamais, le combat féministe international est nécessaire !
Féministes trans-inclusives, antiracistes et anticapitalistes : nous avons besoin de votre aide pour construire un mouvement féministe socialiste en tant qu’expression de la lutte sur le terrain, pour construire la solidarité active entre toutes les personnes exploitées et opprimées dans le but d’arracher la libération de tou.te.s à travers le monde !
En tant que féministes socialistes internationalistes, nous estimons que le sexisme, le racisme, la queerphobie, le validisme et toutes les autres formes d’oppression découlent du système de classe et sont renforcés par le capitalisme. Atteindre une égalité réelle est impossible dans un système au service de la classe dominante. Battons-nous en faveur d’un monde socialiste démocratique, une révolution où la classe travailleuse aura le contrôle de la société et adoptera les décisions qui s’imposent non pas dans un but de profit, mais en veillant à la satisfaction des besoins de chacun.e tout en posant les bases matérielles pour l’éradication des discriminations.

Cet événement international regroupera des activistes en lutte pour le droit à l’avortement, pour les droits des peuples autochtones au Brésil, contre la violence sexiste au Mexique,… au côté des organisateur.ice.s de la Trans & Intersex Pride d’Irlande, d’activistes des syndicats de nombreux pays qui stimulent l’adoption d’une approche féministe socialiste dans l’ensemble du mouvement ouvrier, etc. C’est un événement à ne pas manquer !
Inscrivez-vous dès maintenant ! Toute personne désireuse d’échanger autour de l’expérience des luttes féministes, antiracistes, pro-palestiniennes et ouvrières contre l’oppression à travers le monde entier est chaleureusement invitée à participer au Festival du féminisme socialiste. La Campagne ROSA met à disposition un bus pour partir ensemble à Vienne depuis Bruxelles.
Toutes les informations pratiques sont disponibles dans le formulaire d’inscription : linktr.ee/campagnerosa et via le code QR. N’hésitez pas à nous envoyer un DM sur instagram campagnerosa_fr ou un email international@campagnerosa.be pour toute remarque ou question.
Infos pratiques
- Dates : du 4 au 6 avril. Le programme complet commence le 2 avril.
- Dates de voyage : 1er avril pour les participant.e.s aux 5 jours, le 4 avril pour participer au programme de 3 jours.
- Voyage de retour : 7 avril
- L’hébergement et la nourriture seront fournis
- Inscription via linktr.ee/campagnerosa
- Il est également possible de suivre l’événement via Zoom.
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Italie. L’extrême droite est loin de bénéficier du consensus qu’elle revendique
“Le patriarcat n’existe plus… Les violences sexuelles ont augmenté à cause de la migration illégale”, a osé déclarer le ministre italien de l’Éducation, Giuseppe Valditara (Ligue, extrême droite), lors de la présentation de la fondation Giulia Cecchettin, créée en mémoire d’une jeune femme assassinée par son compagnon en novembre 2023. Ces propos misogynes et racistes – survenus peu de temps avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes – ont suscité une vague d’indignation.
Par Giulia (Liège)
En réaction, des activistes ont dénoncé ces fausses affirmations : sur les réseaux sociaux, mais aussi dans l’espace public, notamment avec des graffitis apparus sur les bâtiments officiels tels que “104 mortes d’État, ce n’est pas l’immigration, mais votre éducation”. Les chiffres confirment ces dénonciations: selon l’Istat, l’office italien de statistiques, 94% des féminicides en Italie sont perpétrés par des hommes italiens.
Un climat hostile orchestré par le gouvernement Meloni
Sous le gouvernement de Giorgia Meloni (Frères d’Italie, extrême droite), le discours misogyne et xénophobe prospère, justifié par des projets tels que la “reconstruction d’une Italie peuplée de vrais Italiens”. Cette idéologie attaque l’autodétermination des femmes, des personnes LGBTQIA+ et des personnes migrantes, elle s’inscrit dans une vision nationaliste où le corps des femmes devient un outil politique. Depuis le début de son mandat, Giorgia Meloni, qui se fait appeler “Le Président” au masculin, multiplie les attaques contre les femmes, les LGBTQIA+ et les étrangers.
L’une de ses premières mesures a été de dégager du financement en faveur des associations “pro-vie”, c’est-à-dire anti-avortement, et de leur donner accès aux plannings familiaux. Cela s’oppose totalement à la philosophie de ces espaces, créés grâce aux luttes de nos mères et grand-mères, pour offrir un soutien essentiel aux femmes, aux personnes LGBTQIA+ et aux personnes enceintes. Ces structures constituent une base politique concrète pour nous réapproprier nos corps.
Ces attaques prennent place dans un contexte où le service public de santé est en lambeaux après les années Berlusconi et les politiques néolibérales, comme la pandémie l’avait dramatiquement exposé dans l’actualité internationale. La santé privée est devenue la principale option pour de nombreuses personnes, au prix d’énormes sacrifices financiers afin d’y accéder. Il est évident que Meloni ne représente en rien un parti du changement. Elle perpétue des politiques d’austérité meurtrières ainsi que l’application d’une méthode de division de la population pour parvenir à les mettre en pratique.
L’enlèvement rétroactif des droits parentaux aux familles arc-en-ciel ou encore l’inscription dans la loi de la gestation pour autrui (GPA) comme “délit universel” soulignent également très clairement que ce gouvernement cherche à renvoyer les femmes entre les murs de la maison, là où les violences restent cachées et invisibles aux bien-pensants sortant de la messe.
« Sorella facciamoci spazio » (Sœur, faisons-nous de l’espace)
Les féministes ripostent. Et, contrairement à ce que les médias veulent nous faire croire, l’extrême droite est loin de bénéficier du consensus qu’elle revendique fièrement.
La résistance est bien là : nous l’avons vue l’année dernière, le 25 novembre, lorsque 2 millions de personnes sont descendues dans les rues italiennes avec la rage contre le patriarcat qui nous tue chaque jour, et avec l’amour de la sororité face à une énième d’entre nous assassinée par son compagnon.
Le 8 mars 2024, à l’occasion de la grève transféministe, et dans cet élan de force et de solidarité, les féministes de Non Una Di Meno à Padoue ont occupé un planning familial abandonné, fermé depuis 2019.
La création de la Consultoria (Consultorio – planning familial en italien, décliné au féminin) ne se limite pas à offrir un accès à des services – gynécologues, thérapeutes pelviennes et autres intervenantes externes – perdus par les habitants du quartier après la fermeture de l’ancien consultorio. A travers l’acte politique de l’occupation, elle constitue un processus de réappropriation de nos corps et des espaces où nous pouvons discuter, nous auto-former et être écoutées, en rupture avec une simple conception administrative de la prise en charge des femmes en difficulté.
Non Una Di Meno montre concrètement que, dans un système qui fait tout pour nous diviser et nous mettre en compétition, reprendre nos espaces, prendre soin les un.e.s des autres, rester uni.e.s et solidaires est le véritable acte de résistance. Cette occupation féministe fait immanquablement également écho à l’occupation de l’usine GKN par les grévistes, qui sont par ailleurs systématiquement présent.e.s dans les mobilisations féministes. Cette solidarité à la base sera le moteur de la révolution qui est nécessaire.