Category: Fonction publique

  • CGSP ALR: “Situation de crise au sein des CPAS Bruxellois”

    Communiqué de la CGSP-ALR Bruxelles

    La CGSP-ALR Bruxelles représentant les travailleurs des services sociaux des 19 CPAS souhaite réagir au reportage de l’émission Pano diffusé sur la VRT Één, qui met en lumière une problématique générale existante au sein de la majorité de nos CPAS bruxellois que nous dénonçons depuis plusieurs années déjà en front commun syndical : la surcharge de travail exceptionnelle des assistants sociaux du CPAS, et les conséquences dramatiques notamment liées au désinvestissement total pour ces services d’aide de première ligne. La CGSP avait déjà publiée ces constats en 2021 suite à une enquête auprès des travailleurs sociaux bruxellois.

    Une surcharge de travail insoutenable

    Les assistants sociaux des CPAS bruxellois doivent traiter un nombre de dossiers toujours plus élevé, biensupérieur à la moyenne observée en Flandre ou en Wallonie. Cette situation touche également le personnel administratif qui les soutient, aggravant un climat de travail déjà difficile. Depuis plusieurs années, le sous-financement criant, le manque de personnel et la surcharge de travail
    qui en découle engendre des conséquences alarmantes :

    • Turnover accru : la plupart des assistants sociaux expérimentés quittent les CPAS, laissant un vide en termes de compétences et d’accompagnement pour les nouveaux arrivants. Cette tendance s’amplifie, avec un personnel qui s’épuise rapidement ou tombe malade.
    • Manque de perspectives et mal-être du personnel : l’absence de solutions pour réduire la charge de travail affecte gravement le bien-être du personnel et rend les CPAS incapables de fidéliser des agents compétents sur le long terme. En outre, les délais de traitement des demandes (parfois au-delà des délais légaux) génèrent du mécontentement voire de l’agressivité de la part des usagers, mettant en danger tous les acteurs concernés.
    • Les travailleurs sociaux, débordés, ne sont matériellement tout simplement pas en mesure de respecter en détail toutes les étapes essentielles de l’enquête sociale, ce qui entraîne des erreurs structurelles, notamment causés par une augmentation du travail administratif (ex. PIIS) et la complexification de législation.

    Incompétences et non-action

    Les autorités politiques, à tout les niveaux, ont été informés de cette situation par les organisations syndicales et elles en ont toute conscience depuis des années déjà. Les constats ci-dessus ont été confirmés il y a plus de deux ans déjà lors de plusieurs assemblées générales organisées en front commun syndical avec les travailleurs sociaux des CPAS bruxellois.

    Depuis deux ans, nous avons régulièrement évoqué cette situation extrêmement problématique à tous les niveaux politiques nécessaires, en marge des mouvements d’action et de grève : nous avons rencontré à plusieurs reprises Mme Karine Lalieux (Ministre fédérale sortante de l’Intégration sociale), M. Vervoort (Ministre-Président), M. Clerfayt (Ministre des Pouvoirs locaux sortant) et M. Zian (Président de la Fédération des CPAS bruxellois). Sans oublier les bourgmestres et les présidents de CPAS que nous rencontrons mensuellement en concertation locale. Toutes ces personnes, sans exception, ont soutenu les revendications des travailleurs. Toutefois, les uns après les autres, sans exception, se sont déclarés incompétents et ont renvoyé la balle à un niveau politique inférieur ou supérieur. En bref : tout le monde est d’accord avec nous, mais personne ne se dit être compétent ni vouloir agir.

    Depuis lors, la situation sur le terrain se détériore de jour en jour : des travailleurs démissionnent parce qu’ils ne peuvent plus faire face à la charge de travail, tombent en burnout ou en maladie suite à quoi le travail supplémentaire retombe sur leurs collègues. Le sous-financement a des donc des conséquences négatives sur la santé des travailleurs ! A cela s’ajoute le manque d’investissements financiers (tant régionaux que fédéraux) pendant plus de 15 ans dans les CPAS et les autres pouvoirs locaux bruxellois a comme conséquence que ces métiers ne sont que très peu attractifs, impliquant des difficultés dans le recrutement. Après des années de luttes et de combats, les travailleurs des communes et des CPAS ont obtenu, en 2021, des maigres valorisations barémiques, très insuffisantes pour compenser les deux dernières décennies de sous-investissement complets dans les institutions locales.

    Enfer social pour les travailleurs, paradis fiscal pour les riches !

    Entretemps, la situation ne ferait que s’aggraver : sous prétexte de devoir rembourser la dette publique belge, la limitation dans le temps des allocations de chômage est prévue par le futur gouvernement de droite. Les CPAS bruxellois estiment que près de 30.000 exclus du chômage pourront potentiellement demander une aide sociale supplémentaire les deux années à venir. Résultat : des milliers de dossiers supplémentaires, avec encore moins de travailleurs sociaux pour les gérer. Les victimes demeurent les
    bénéficiaires et les travailleurs.

    La CGSP ALR refuse d’accepter que certains utilisent cette situation de crise pour imposer leur propre agenda politique en attaquant les CPAS – patrimoine de ceux qui en n’ont pas -, les travailleurs sociaux et en présentant les personnes les plus précarisées comme des « profiteurs ». Exclure un chômeur n’a jamais enrichi aucun travailleur, au contraire, ne l’oublions pas !

    La réalité dans les CPAS bruxellois est donc connue mais provient de choix politiques dont les enjeux sont la justice sociale et fiscale : alors que la réelle fraude sociale en Belgique équivaut à près de 350 millions € par an, la fraude fiscale, elle, monte à 30 milliards € par an (sans parler de l’évasion fiscale de près de 400 milliards € par an). On comprend aisément dès lors que l’objectif réel des politiques de droite n’est pas de chercher l’argent là où il est (dans la récupération fiscale auprès des grandes entreprises par ex) mais de désinvestir les services publics, précariser ses travailleurs et ses usagers, dégrader les conditions de travail, détricoter la sécurité sociale… de manière à faire pression pour diminuer les salaires et ainsi augmenter les profits de la classe patronale. Les politiques d’austérité budgétaire passées et à venir vont contre les intérêts des travailleurs, asphyxient nos CPAS et les services publics (volontairement délaissés en vue de privatisations futures) et instituent une véritable « chasse aux pauvres ».

    Nos revendications : refinancement pérenne et amélioration des conditions de travail

    Face à cette situation intenable, nous réitérons les nombreuses demandes émises à tous les niveaux politiques par le front commun syndical depuis plusieurs années déjà. Il y a urgence !

    • La mise en place de la réduction collective du temps de travail à 30h/sem en 4 jours
    • Le refinancement pérenne des CPAS par les instances régionales et fédérales
    • Le renforcement des équipes pour réduire la charge de travail afin d’améliorer la qualité du service et le bien-être des travailleurs ainsi que l’engagement de travailleurs dans les services de support (administratifs dédiés, RH, informatique…)
    • Simplifier et harmoniser les réglementations issues de différents pouvoirs qui régissent le fonctionnement des CPAS ainsi que les législations sur le DIS (supprimer l’obligation des PIIS).
    • Le remboursement du RIS à 100% par le fédéral
    • Revalorisation des fonctions et des salaires dans les pouvoirs locaux bruxellois
    • La statutarisation des travailleurs afin de garantir aux citoyens l’équité et la neutralité du service
  • Grève des services publics : comme en France, engageons toute la société dans la lutte!

    Services atrophiés, manque de personnel, surcharge de travail :

    • Aucune attaque contre les pensions de la fonction publique et des femmes !
    • Un plan d’investissements publics massifs grâce à la nationalisation des banques et du secteur de l’énergie !

    En Grèce, la privatisation du rail a tué. La collision mortelle a frappé beaucoup d’étudiant.e.s en route pour leur unif’. C’est le sous-financement dans l’infrastructure et la sécurité ainsi que le manque de collègues qui ont conduit au drame. Les responsables de l’Union européenne qui ont imposé l’austérité aux Grecs n’auront pas à s’inquiéter des tribunaux… Ce sont les mêmes qui utilisent aujourd’hui les fonds du Plan de relance européen comme outil de chantage pour lancer une offensive sur les pensions de la fonction publique en Belgique ! Alors que Syriza en Grèce avait au moins initialement tenté de résister, le PS a déjà capitulé en voulant plafonner la péréquation des pensions du public et en réduisant l’accès à la pension minimum pour les travailleurs à temps partiel (essentiellement des travailleuses). Mais pour la droite du gouvernement, c’est encore trop peu.

    Même sans confinement, il y a toujours plus de colis à livrer et toujours moins de personnel à Bpost. Idem chez les pompiers : les interventions augmentent sans effectifs suffisants. La situation est encore aggravée par la crise climatique (pensons aux inondations) ou la crise énergétique qui a poussé les plus précaires à chercher à se chauffer de manière dangereuse. Dans tous les services publics, le sous-financement est intenable et de plus en plus de collègues s’effondrent ou fuient le secteur. À la place de services de qualité, la population est victime du manque de moyens, des listes d’attentes et des retards. Les conséquences dans les soins, l’accueil des enfants ou encore l’enseignement se font sentir en premier lieu sur les femmes, en aggravant leur double journée de travail.

    Les pompiers ont raison d’exiger un âge de départ à la pension à 60 ans. Leur espérance de vie est inférieure de 7 ans à la moyenne nationale ! En 2020, l’espérance de vie en bonne santé s’élevait à 63,8 ans en Belgique. L’âge de départ à la retraite et l’accès à la pension anticipée devraient donc baisser pour tout le monde! D’autre part, il faut garantir une pension de 1.700€ minimum pour toutes et tous, y compris pour les carrières morcelées, afin qu’aucun de nos ainé.e.s ne plonge dans pauvreté.

    Construisons l’unité dans la lutte !

    De nombreux services publics sont déjà entrés en action. Les cheminot.e.s ont mené plusieurs grèves ; l’enseignement francophone aussi, avec de grandes manifestations et diverses actions ; les travailleur.euse.s des hôpitaux publics ont participé à la grande manifestation du non marchand en janvier dernier (22.000 personnes !) ; le personnel des CPAS à Bruxelles a organisé une grève et des arrêts de travail ; les fonctionnaires fédéraux sont allés d’actions en actions ces derniers mois ; le personnel de Bpost est parti en grève ; les personnels pompier, des services d’urgence et de la police se préparent à une grande manifestation le 7 mars ; à partir du 6 mars, plusieurs jours de grève sont prévus dans les crèches et l’accueil extrascolaire en Wallonie et en Flandre.

    Nous partageons les mêmes intérêts et l’unité dans la lutte nous renforcera. L’évaluation de la grève du 10 mars et la suite à lui donner doivent être débattues en assemblées du personnel. Il sera ainsi possible d’élaborer un cahier de revendications communes et spécifiques à chaque secteur accompagné d’un plan d’action en escalade où chaque étape sera soigneusement préparée dans l’idée de renforcer la suivante.

    En France, jeunesse et travailleur.euse.s occupent les rues en masse contre la réforme des pensions. Engageons tout le monde dans le combat ici aussi ! C’est d’ailleurs une manifestation de masse qui a enterré le projet de pensions à points en Belgique en 2018. Des assemblées interprofessionnelles sont nécessaires dans chaque ville. Cette lutte doit être portée par tout le mouvement ouvrier pour y attirer toute la société.

    Quand un secteur est rentable, il est offert au privé. Dans le cas contraire, des services publics doivent s’en charger avec des moyens faméliques. Nos services publics ont illustré leur caractère essentiel lors de la pandémie. Un plan massif d’investissements publics permettrait l’embauche massive de jeunes, alors que le chômage recommence à se développer. Nous pouvons enterrer la pénurie de personnel en rendant le travail du secteur public attrayant grâce à la semaine des 30 heures sans perte de salaire, avec embauche compensatoire et nomination des agents. Revenir sur toutes les privatisations et la libéralisation s’impose, elles n’ont entrainé aucune baisse des coûts pour les usagers et aucune amélioration du service. Et face à la crise du pouvoir d’achat, il faut une augmentation salariale généralisée de 330€ brut par mois.

    Refinancer nos services publics par la nationalisation des banques et du secteur de l’énergie !

    Nos revendications seraient impayables ? Un retour à une douloureuse austérité budgétaire est même envisagé. Mais selon le Bureau fédéral du plan, c’est la hausse des taux d’intérêt sur la dette qui plombe le budget. Ce ne sont donc pas les pensions ou les soins de santé qui sont impayables; ce sont les profits du secteur financier. Allons chercher l’argent là où il est, chez les profiteurs de guerre et de crise et chez les  spéculateurs !

    Quant à la taxe sur les « surprofits » du secteur de l’énergie, ce sera un flop au vu de sa mise en application tardive et de son caractère limité sur fond de baisse des prix sur le marché. Les producteurs d’énergie empochent le pactole sans investir le moins du monde sérieusement dans la transition verte du secteur. Les banques ne sont pas en reste avec la hausse des taux d’intérêt. Pour exemple, le bénéfice net de BNP Paribas a progressé de 7,5% en 2022 pour atteindre le niveau record 10,2 milliards d’euros ! Les dividendes aux actionnaires devraient croître de plus de 12 % pendant quatre ans !

    La nationalisation de tout le secteur financier, tout comme celui de l’énergie, permettra de mobiliser les moyens nécessaires au financement de nos services publics, de garantir des prêts très bon marché aux petits commerçants en difficulté et d’en finir avec la spéculation. Quand il s’agissait d’éponger les dettes privées des banques, c’est la collectivité qui a dû payer. Ils s’en sont assez mis dans les poches, pas besoin de rachat d’actions ou d’indemnités, sauf pour de petits actionnaires sur base de besoins prouvés. Les services publics et les secteurs nationalisés ne doivent pas fonctionner comme c’est la norme dans le privé, mais être dirigés pour satisfaire les besoins sociaux : sous gestion et contrôle du personnel, des syndicats et de la collectivité. Cela exige l’implication active de la classe travailleuse à chaque étape dans le cadre d’une planification rationnelle et écologique de l’économie. Voilà ce qu’est pour nous une société socialiste.

    Rejoignez le PSL/LSP

    Le PSL/LSP est un parti national qui organise des travailleuses et travailleurs, des jeunes, des féministes… pour renverser le capitalisme et changer de société. Le capitalisme ne nous réserve que plus de guerres, de misère et d’exploitation, c’est pourquoi nous luttons pour une société socialiste démocratique où la barbarie de l’économie de marché sera remplacée par une économie rationnelle démocratiquement planifiée pour répondre aux besoins de la collectivité dans le respect de la planète. Ce combat est par nature un combat international, c’est la raison pour laquelle nous sommes organisés sur tous les continents grâce à un parti mondial : Alternative Socialiste Internationale (ASI).

    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) soutient la grève des services publics : c’est un combat féministe ! La pression de la double journée de travail sur les femmes est bien connue : un travail non rémunéré effectué avant et après journée pour compenser les lacunes des services publics. La difficulté de combiner travail et vie de famille est la principale cause de l’écart salarial. La Campagne ROSA plaide pour une collectivisation des tâches domestiques, en luttant pour un réinvestissement dans les services publics, ce qui permettrait de fournir des services accessibles et de bonne qualité. C’est la meilleure forme de prévention contre les violences faites aux femmes. Nous voulons renforcer la lutte du mouvement ouvrier contre toutes les oppressions, car celles-ci facilitent l’exploitation capitaliste en divisant la classe travailleuse.

  • Réussite de la grève des services publics, en prélude à un automne chaud

    Prochaine étape : la manifestation nationale du 20 juin !

    La grève des services publics de ce 31 mai a donné une expression au malaise généralisé dans les services publics. Face à l’inflation et aux salaires qui ne suivent pas bien entendu, mais aussi face au manque de moyen, au manque de personnel et à la charge de travail croissante. Le PSL/LSP était présent sur les piquets de grève de différentes villes du pays, notamment au travers d’équipes militantes qui ont fait des tournées de visite de solidarité.

    On a pu voir une très belle banderole au piquet de la gare de Gand hier à l’occasion de la grève des services publics : “les cheminots en grève sont activistes du climat du 21e siècle”. Excellente manière de souligner à quel point la lutte pour le climat et le combat pour nos services publics ne font qu’un !

    Le thème qui est probablement revenu le plus souvent dans les conversations que nous avons eues est le manque de collègues et de moyens, qui accroît la pression sur celles et ceux qui travaillent et les pousse à partir ou à tomber malade. Bon nombre des services publics pour lesquels la volonté d’agir était la plus forte sont ceux qui ont continué à travailler sous la pandémie ; les héros du passé ont le sentiment aujourd’hui d’être poignardés dans le dos.

    Cela est devenu encore plus douloureusement clair à Mons, où il est prévu de privatiser partiellement l’hôpital public Embroise Paré, ce qui signifierait qu’un millier d’employés contractuels ne pourraient pas devenir statutaires. A l’occasion de cette privatisation, des travailleurs de différents secteurs se sont rassemblés devant cet hôpital et ont organisé une courte manifestation combative.

    Un autre thème était bien sûr celui de l’augmentation de la cherté de la vie et le fait que l’index ne rattrape que partiellement ce phénomène et accuse un retard. Le Voka, l’unizo et aussi le premier ministre Alexander de Croo ont réagi face à ce mouvement pour le pouvoir d’achat en disant que l’indexation compense l’inflation, ce qui n’est que partiellement vrai, mais ont aussi pointé du doigt une spirale « salaires-prix ». Comme si nos salaires étaient responsables de l’inflation actuelle !
    Il est déjà difficile de mettre des sous de côté, notre pouvoir d’achat fond à vue d’œil et certains salaires sont scandaleusement bas. Les plus bas doivent augmenter à un minimum de 15 euros bruts de l’heure ou 2.470 euros bruts par mois. Allons chercher l’argent du côté des bénéfices, ils ne cessent de battre des records, les producteurs ou distributeurs d’énergie n’ont pas par exemple pas besoin de répercuter la hausse des coûts sur les clients, ils peuvent aussi ajuster leurs gigantesques marges bénéficiaires. Il y a une spirale « bénéfices – prix » plutôt qu’une spirale « salaires – prix ».

    Nos camarades ont trouvé une grande ouverture aux piquets et aux actions pour discuter de nos propositions. Il y avait un certain sentiment d’urgence, les problèmes ont souvent traîné pendant des années, mais là, la coupe est pleine et il est largement temps d’entrer sérieusement en action. Nous avons également besoin de toute urgence d’un plan pour le pouvoir d’achat qui permette de remédier à la misère dans laquelle de nombreuses personnes risquaient de se retrouver. Il y a aussi la prise de conscience que cela ne se fera pas uniquement grâce à la journée d’action d’aujourd’hui, mais que d’autres actions seront nécessaires.
    La manifestation nationale du 20 juin est clairement la prochaine étape pour une mobilisation plus large des collègues, mais nous devons déjà préparer la rentrée avec une « Opération vérité, pourquoi pas avec un « journal des salaires » à l’image du « journal des pensions » qui avait assisté la mobilisation contre la pension à point il y a quelques années. Cette sensibilisation ne serait que renforcée en connaissant déjà de nouvelles dates de mobilisation à la rentrée qui pourraient être discutées en assemblées générales du personnel, tant dans le privé que dans le public.

    Photos de Liège

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    Photos de Bruxelles

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    Photos de Namur

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  • Communiqué de presse de la CGSP-ACOD / service des pompiers de Bruxelles sur la vaccination obligatoire des soignants

    La vaccination obligatoire du personnel de santé suscite de nombreux débats. Nous nous sommes déjà prononcés contre la vaccination obligatoire dans le cadre de cette pandémie et, surtout, en faveur de la nationalisation du secteur pharmaceutique, afin qu’une approche démocratiquement planifiée soit possible, avec un refinancement public à hauteur des besoins pour tout ce qui constitue le secteur de la santé, ainsi qu’un contrôle et une coopération démocratiques dans le développement des vaccins. Les vaccins prouvent leur utilité aujourd’hui : sans eux, il y aurait beaucoup plus de décès et un confinement drastique serait le scénario le plus probable aujourd’hui. Parallèlement, la méfiance éprouvée à l’égard des vaccins développés par les multinationales pharmaceutiques est justifiée : ces grandes entreprises n’ont d’yeux que pour leurs profits. Nous ne pouvons pas laisser notre santé être la proie de la logique du profit, ni des décideurs politiques soumis à celle-ci. Le mouvement ouvrier doit prendre position. Nous relayons à ce titre ce communiqué de presse de la CGSP-ACOD du service des pompiers de Bruxelles (SIAMU).

    La CGSP-ACOD du service des pompiers de Bruxelles (SIAMU) s’oppose à la vaccination obligatoire des premiers intervenants (y compris le personnel des pompiers et des ambulanciers) et défend en même temps un accès le plus large possible au vaccin pour ceux qui le souhaitent.

    Le CGSP-ACOD pense que le projet de loi du ministre de la Santé Franck Vandenbroucke aura inévitablement un impact négatif sur les relations et les conditions de travail. En outre, il est rappelé que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’est pas favorable à la vaccination obligatoire, mais à une campagne de vaccination gratuite basée sur une approche éducative.

    Les parties prenantes ont appliqué des mesures barrières efficaces et des protocoles stricts depuis le début de la pandémie. Rien n’indique que les travailleurs de la santé pourraient être considérés comme un vecteur important pour la propagation de la maladie.

    Cependant, il y a des indications que la charge de travail chronique imposée aux travailleurs de terrain nuit gravement à leur santé, causant de nombreuses maladies et maladies, et réduit considérablement leur espérance de vie et leur confort. Malheureusement, nous notons que cette réalité flagrante ne mène pas à des mesures de protection. Pire, nous assistons à une détérioration. Peut-être que les mesures nécessaires aux yeux de certains ne sont pas assez rentables. Pourtant c’est l’épuisement, pas le COVID, qui tue les soignants et les soignants !
    Nous attendons des autorités qu’elles traitent nos problèmes, pas nos libertés.

    Au total, 2285 personnes ont été hospitalisées pour COVID-19 en Belgique entre le 25 octobre 2021 et le 7 novembre 2021. 670 d’entre eux n’ont pas été vaccinés, 31 partiellement vaccinés, 1289 entièrement vaccinés et 295 d’entre eux étaient non déclarés. Sciensano relate ces chiffres en soulignant d’une part la possible non fiabilité des informations hospitalières et d’autre part l’absence de critères d’évaluation complémentaires (tels que vaccin, période de vaccination, comportement individuel, Enz. ). Il est donc possible que les hospitalisations dans chaque catégorie soient trop faibles ou trop élevées. Si ces chiffres sont exacts, il n’y a aucune raison de supposer que la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé aura un impact significatif sur la pandémie.

    Les « dirigeants » politiques essaient de faire oublier aux gens leur approche désastreuse de la crise en blâmant les non-vaccinés. L’émergence du variant delta n’est pas due au “vaccinsceptici”, mais à Big Pharma, qui a empêché leurs installations d’être mises à disposition pour produire suffisamment de doses pour vacciner le monde entier. Mais cela est à peine rapporté dans les médias. Est-ce étonnant que ces multinationales Big Pharma soient embauchées ?

    En Belgique, les autorités pointent du doigt le personnel soignant non vaccinal. Avec tous nos collègues de la santé (vaccinés ou non), nous avons livré une performance remarquable pendant la crise sanitaire dans des circonstances très difficiles. Les travailleurs de la santé ont dû se battre pour obtenir des ressources supplémentaires. C’est particulièrement dégoûtant qu’on attaque maintenant une partie de cette population professionnelle fortement éprouvée. Nous pensons qu’il s’agit d’une politique d’impuissance de la part de notre gouvernement et menace de nous diviser, car nous avons été unis en ces temps difficiles La stigmatisation des collègues non vaccinés, tout en faisant de leur mieux pour protéger la population en observant des niveaux de coercition particulièrement élevés, est à notre avis injuste et inappropriée.

    La solution à la crise sanitaire ne peut être trouvée qu’en créant plus de ressources pour la santé, en augmentant le nombre de travailleurs de la santé et en améliorant leurs conditions de travail

     

  • Le coronavirus a aggravé la santé d’un enseignement déjà malade

    Photo : Pixabay

    Les enseignants ne peuvent pas faire de miracle, il nous faut les moyens nécessaires !

    Le mercredi 11 novembre, les membres du PSL/LSP travaillant dans le secteur de l’enseignement se sont réunis afin d’échanger sur les difficultés qu’ils rencontrent sur leurs lieux de travail, notamment en cette période de crise sanitaire, ainsi que sur le rôle que peuvent jouer les socialistes révolutionnaires dans l’enseignement, plus précisément au niveau syndical.

    Crise sanitaire oblige, cette réunion s’est faite par visioconférence. Elle a réuni des travailleurs de Flandre, de Wallonie et de Bruxelles, actifs dans différentes organisations syndicales, dans l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur.

    Dans la première partie de la réunion, la crise sanitaire et sa gestion par les responsables politiques ont occupé une part importante de la discussion : absolument rien n’a été fait entre le mois de mars et maintenant pour préparer l’enseignement à la deuxième vague, pourtant annoncée depuis des mois !

    Pour les autorités, le port du masque reste l’unique stratégie contre le virus. Aucune initiative n’a été prise en termes de testing rapide, aucune solution n’a été livrée vis-à-vis des transports en commun, il n’y a eu aucune augmentation de la capacité d’accueil pour assurer la distanciation sociale, aucune aide pour contrer l’augmentation de la charge de travail face aux absences importantes d’élèves et du personnel, aucune solution pour la fracture numérique qui renforce les inégalités sociales. Il y a eu par contre une avalanche de circulaires, souvent difficilement applicables sur le terrain, et des décisions incomprises comme le rallongement du congé de Toussaint de deux jours.

    Un autre sujet récurrent a été les problèmes d’infrastructure. L’enseignement était déjà en détresse avant la pandémie.

    Comment faire vivre le syndicat sur le lieu de travail ?

    Dans la deuxième partie, un échange a eu lieu concernant nos expériences syndicales. Chaque lieu de travail comporte évidemment ses particularités. Mais il y a tout de même un contexte général : à cause de l’absence de réponse appropriée à la politique néolibérale, il existe beaucoup de préjugés et de désillusions vis-à-vis des syndicats ou vis-à-vis des possibilités de luttes collectives. On entend souvent nos collègues dire : à quoi ça sert de faire grève ? Il n’y a plus de solidarité, nous sommes dans une société individualiste… Mais il y a aussi une contre-tendance : On voit apparaître des foyers de lutte ponctuels et locaux, souvent isolés les uns des autres, et pourtant souvent pour les mêmes raisons.

    Comment pouvons-nous reconstruire les traditions syndicales là où elles n’existent pas, comment saisir les opportunités là où des luttes émergent ? Comment créer une dynamique collective dans nos écoles et contrer les attitudes individualistes et défaitistes ambiantes ? Fondamentalement, le potentiel de lutte collective ne dépend pas de l’appareil syndical, mais des rapports de force concrets. Et pour construire un rapport de forces dans le syndicat il faut d’abord construire une base sur le terrain.

    Malgré ses faiblesses, surtout au niveau de la direction syndicale, le syndicat reste un outil indispensable pour créer des liens avec les travailleurs d’autres écoles et d’autres secteurs, pour trouver des informations, pour pouvoir profiter des acquis qui nous permettent de s’organiser au travail, notamment dans les organes de concertation,… Il y a 3,5 millions de travailleurs syndiqués en Belgique, c’est-à-dire plus de 70% des travailleurs. La FGTB et la CSC sont en fait les seules et principales organisations de masse du pays.

    Les échanges ont démontré que le travail syndical reste très important surtout dans cette période. La crise sanitaire a été souvent utilisée par les employeurs – et certains syndicats – comme prétexte pour supprimer toute concertation sociale ou activité syndicale. Plusieurs interventions de délégués ont souligné qu’un travail syndical reste possible, même en temps de confinement. Divers témoignages ont abordé l’obtention de primes de télétravail, l’imposition de mesures sanitaires sur le lieu de travail, la communication au personnel par voie numérique,… D’autres ont développé différentes initiatives visant à impliquer les collègues dans l’activité syndicale en dépit de la crise sanitaire : des actions sur les réseaux sociaux, l’écriture collective de cartes blanches dans la presse,…

    D’autres interventions ont été consacrée à la façon de surmonter les divisions sur le lieu de travail, par exemple entre de jeunes collègues qui ne se sont pas encore stabilisés dans l’école et des collègues plus anciens qui ont des difficultés à trouver un équilibre entre vie de famille et vie professionnelle.

    Ce genre de discussions collectives et de partage d’expériences très concrètes au sein de notre parti nous permet d’apprendre des essais et erreurs personnelles et d’en tirer les leçons qui s’imposent pour créer une dynamique collective de discussion afin d’affiner nos positions, de cibler les thèmes et méthodes d’intervention dans le but de populariser une alternative socialiste, dans nos écoles, dans le syndicat et dans le mouvement des travailleurs au sens plus large.

  • CPAS : une charge de travail insoutenable. Entretien avec le président de la délégation CGSP du CPAS de Liège

    Ce jeudi 12 septembre, plus d’une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant les locaux du CPAS de Liège afin d’exiger des mesures permettant une diminution de la charge de travail. Nous en avons discuté avec Simon Hupkens, le président de la délégation CGSP. Entretien tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste.

    C’était une belle mobilisation de rentrée ! Qu’est-ce qui explique cette participation ?

    La coupe est pleine. Au CPAS de Liège, comme dans l’ensemble des CPAS du pays, le nombre de dossiers a explosé en 2015 suite à la limitation des allocations de chômage dites d’insertion. Cette année-là, selon la FGTB, 70.000 personnes ont été exclues de leur droit aux allocations de chômage ! Dans les faits, la charge des allocataires sociaux s’est déplacée en partie du fédéral vers les communes. Pour y faire face, les ressources supplémentaires allouées aux CPAS ont été très limitées. Elles ne couvrent absolument pas les besoins.

    Les assistants sociaux croulent sous les dossiers à traiter, jusqu’à 120 pour certains ! Dans une situation pareille, on ne peut faire que le minimum, c’est-à-dire assurer que l’usager reçoive son allocation d’insertion. Mais aider ces gens à sortir de leur situation, on oublie !

    D’autant plus que les dossiers sont plus complexes. Nous vivons dans une société de plus en plus violente, où la vie se fait plus dure et tout le monde ne dispose pas des mêmes ressources pour y faire face. Quand on émarge au CPAS, c’est précisément que l’on est arrivé au bout de ses ressources (famille, amis,). Quand tout est épuisé, on arrive au CPAS. Et en plus, les services d’aide sociale qui dépendent d’autres institutions sont également sous pression, dispensant de moins en moins d’aide. Ça aussi, ça pèse sur le fonctionnement des CPAS.

    Les travailleurs sociaux plus anciens affirment que les situations sociales sont plus complexes qu’il y a 20 ou 30 ans. Ils parlent de ‘‘couches de lasagnes’’ : à un problème de logement s’ajoutent un problème de santé mentale, un autre de violence familiale, etc., etc. Et quand les services publics sont démunis ou absents, les problèmes sont détectés plus tard et il est plus difficile de les traiter.

    Pourquoi réagir maintenant ?

    La première chose, c’est que nous sommes dans un processus de remobilisation de l’ensemble des collègues autour de la délégation syndicale, de manière très participative, avec une assemblée générale plénière correctement mobilisée tous les ans depuis 3 années comme événement central de l’action syndicale. Cette année, on a été un pas plus loin avec des Assemblées générales décentralisées. Dans tout ce processus, la question essentielle soulevée par les collègues était la charge de travail, qui ne permet pas d’aider correctement des gens en situation de détresse dramatique. La principale maladie professionnelle au CPAS, c’est le burnout, faute de pouvoir donner des réponses à des gens qui viennent expliquer qu’ils n’ont pas d’argent pour leurs enfants, pour des vêtements,… Donc les agents tombent en dépression ou démissionnent.

    La seconde chose, c’est que cette question de la charge de travail est reconnue comme problématique par le collège communal et mentionnée explicitement dans la déclaration de politique communale. Dans ce cadre, le CPAS de Liège devait rendre son PST (Plan stratégique transversal) censé reprendre les grandes orientations du CPAS pour la législature. Du coup, on s’est dit que le moment était opportun pour mettre la pression, pour demander des engagements, pour revendiquer une simplification administrative et une limitation des mesures de contrôle chronophages sur le personnel.

    Ce PST est maintenant disponible. Nous allons l’analyser, convoquer une nouvelle Assemblée générale, soumettre ce PST à nos critiques et remobiliser pour d’autres actions si nous n’y trouvons pas ce qu’on souhaite y trouver, c’est-à-dire prioritairement un renforcement des équipes.

    Nous savons que les caisses du CPAS ne sont pas extensibles. Mais un CPAS n’est pas isolé du reste de la société. Il y a des moyens à aller chercher. Si la direction souhaite entrer en lutte avec nous pour obtenir un refinancement des CPAS au fédéral, on sera très heureux de les accueillir dans ce combat. Sinon, on maintiendra notre position et nous lutterons pour obtenir de nouveaux moyens et, pourquoi pas, travailler à une coordination des différents CPAS pour exiger leur refinancement. Aujourd’hui, un revenu d’insertion est remboursé à 85% maximum par le fédéral (souvent c’est 70% à peine), le reste étant à charge des communes. Le remboursement intégral est le minimum à exiger par les CPAS, spécifiquement dans les grandes villes où se concentre la majorité de la pauvreté.

  • Bruxelles : Le combat des ALR passe à la vitesse supérieure !

    Septembre, rentrée sociale. Pour le Front Commun Syndical représentant le personnel des administrations locales de la Région (ALR) de Bruxelles-Capitale et des Hôpitaux du réseau IRIS, c’était l’occasion de présenter à la presse son plan de mobilisation pour les mois à venir.

    Depuis un an déjà, le font commun mobilise autour d’un ambitieux cahier de revendication autour, notamment, de la suppression du grade E (le niveau le plus faible de rémunération), de l’augmentation de 10% de tous les barèmes, de la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, de la statutarisation du personnel, une programmation sociale (prime de fin d’année) dans tous les pouvoirs locaux et, plus globalement, de l’instauration d’une véritable politique de bien-être au travail et de l’arrêt des pratiques de management autoritaires. Ces multiples exigences ne tombent pas de nulle part : elles sont le fruit d’un intense travail de discussion interne, une large implication du personnel qui a permis d’amorcer une excellente dynamique de mobilisation.
    Après une phase initiale de sensibilisation interne notamment par le biais d’une pétition, le cahier de revendications a été déposé auprès du Ministre-Président de la Région en septembre 2018. S’en sont suivis une série de manifestations dans les rues de Bruxelles, de multiples arrêts de travail et une tournée aux Conseils Communaux nouvellement installés après les élections d’octobre 2018, etc. Tout cela avec des réunions et assemblées générales afin de donner au personnel les outils de s’approprier leur combat.

    A l’approche des élections de mai, différents représentants du PS et d’Ecolo se sont déclarés solidaires du combat du personnel. Que de belles paroles il y a eu… Mais quand les représentants des travailleurs ont pris connaissance de la déclaration de politique générale du Gouvernement Bruxellois, ils n’ont rien trouvé concernant le personnel des pouvoirs locaux. Il était bien question d’une revalorisation de salaires… mais uniquement celui des bourgmestres !

    La suppression du grade E a déjà été effectuée au niveau régional, mais pas local. Il s’agit de la plus large catégorie de travailleurs communaux (28% des agents des pouvoirs locaux). La différence n’est pas des moindres : les échelles barémiques régionales sont actuellement 13,93% supérieures aux locales (soit 178,45 euros) !

    Un agenda de rentrée bien chargé

    Cet affront, le Front Commun Syndical l’a pris comme une déclaration de guerre. C’est donc à juste titre qu’il a présenté un vaste plan d’actions pour cette rentrée sociale 2019. Des actions auront lieu durant tout le mois d’octobre jusqu’à la tenue d’une grève régionale le 7 novembre, un an après celle de l’an dernier. Un préavis de grève a été déposé pour couvrir toutes les actions qui prendraient place de septembre à décembre.

    Ces moments de mobilisation seront accompagné de moments de débat et de discussion afin de continuer à assurer le contrôle des travailleurs sur leur combat, mais aussi pour voir comment organiser des actions et des grèves plus dures, puisque les autorités ont décidé de faire la sourde oreille jusqu’ici. D’autant plus que le nouveau ministre de la fonction publique bruxelloise est Bernard Clerfayt (Défi), le seul bourgmestre à avoir refusé de recevoir les travailleurs durant la tournée des conseils communaux.

  • CPAS de Liège : Charge de travail insoutenable, burn-out, démissions, turnover,… ÇA SUFFIT !

    Nous publions ci-dessous le tract de la délégation CGSP du CPAS de Liège et appelons à rejoindre le rassemblement prévu ce 12 septembre à 18h place Saint Jacques. Tract en version PDF

    => Evénement Facebook

    Il faut des mesures MAINTENANT pour diminuer la charge de travail. Nous devons demander l’ouverture de négociations pour demander:

    • des engagements
    • la fin des mesures de contrôle chronophages
    • la fin des tâches doublon
    • un plan de prévention du burnout

    C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT SE MOBILISER

    A la rentrée va commencer un tour de concertation avec les organisations syndicales dans le cadre de la rédaction du Plan Stratégique Transversal que notre direction est tenue de communiquer à la région wallonne.

    Ce PST doit traduire de façon opérationnelle la note de politique générale du CPAS. C’est donc le bon moment pour envoyer un signal clair à la direction et lui faire savoir que les travailleurs du CPAS de Liège n’entendent plus travailler dans les conditions actuelles: la charge de travail va croissante, tant en raison de l’augmentation des dossiers que de leur complexité. Les dysfonctionnements réguliers du circuit (blocage des dossiers, retards de payement) le démontrent à suffisance.

    L’état de santé des agents en est la traduction physique. Tant pour nous-même que pour l’exécution des missions qui sont les nôtres, l’autorité doit mettre au coeur de ses préoccupations la diminution de la charge de travail.

    INTERPELLER EFFICACEMENT, C’EST D’ABORD FAIRE NOMBRE

    Nous savons qu’il n’est pas simple de trouver le temps de faire entendre une revendication collective, souvent coincés par les obligations familiales et professionnelles. Cependant, la délégation ne pourra être prise au sérieux que si les agents manifestent massivement leur ras-le-bol. c’est pourquoi nous invitons chacun à faire le maximum pour être présent au rassemblement auquel nous appelons. Cette action sera également l’occasion de discuter de la suite que nous devrions lui donner: vos avis nous seront précieux!

    QUE FAIRE D’ICI LA?

    Chacun peut jouer son rôle: faites tourner ce tract, discutez-en avec vos collègues, mettez-vous en relation avec la délégation afin de nous aider à populariser notre action, attirez notre attention sur un service dans lequel nous ne serions pas passés pour mobiliser, envoyez-nous vos témoignages concernant la surcharge de travail: il n’y a pas de petit geste. Chaque acte peut contribuer à assurer la réussite de cette action. Et bien entendu: soyez présents le 12 septembre!

    contact: cgsp.cpasdeliege@gmail.com

  • Le personnel hospitalier bruxellois du réseau IRIS en grève

    Photo : Collecif Krasnyi

    Comme en France, le personnel hospitalier bruxellois est en souffrance. Mais il semble bien qu’il soit « plus chaud que le réseau » IRIS : ce lundi ils étaient en grève pour 24h.

    Depuis septembre 2018, les travailleurs des Administrations Locales et Régionales (ALR) ont lancé leur plan d’action pour défendre leurs conditions de travail, minées par des années d’austérité succédant à des années de sous financement. Depuis au moins une année et demie, ils défendent en front commun un cahier de revendications comprenant notamment des augmentations salariales de 10% contre les bas salaires mais aussi la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Une succession de rassemblements, d’Assemblées générales, de manifestations et de grèves ont déjà pris place durant des mois pour défendre dans la lutte ces revendications et, en fait, la qualité des services publics rendus dans les ALR. Depuis début 2019, en parallèle de ce plan d’action, un mouvement supplémentaire s’est développé au CHU Brugmann pour ensuite s’étendre aux autres hôpitaux publics bruxellois du réseau IRIS. Les rémunérations et les conditions de travail intenables sont pointées du doigt : la lutte des travailleurs des services publics bruxellois déborde.

    Par Nicolas M.( Bruxelles)

    Rythmes intenables, effectifs insuffisants, parkings inexistants … Service public ou rentabilité ?

    Début de l’année, les brancardiers du CHU Brugmann débrayaient pour, un énième fois, résister au manque de personnel de leur service. Après 3 jours de grèves la direction accédait à certaines de leurs revendications. Cette expérience sur le site de l’hôpital n’est pas passée inaperçue. L’activité développée autour de leur piquet mais bien sûr aussi la victoire obtenue allait de manière contagieuse pousser le personnel soignant des services des urgences et des soins intensifs à débrayer à leur tour en mars dernier.

    Ils pointent de manière générale que les services publics hospitaliers sont gérés comme une entreprise. Les budgets nécessaires ne sont pas présents pour offrir des conditions de travail et une qualité de service décentes dans nos hôpitaux. Les syndicats expliquent que les réductions de financements dans la santé décidées sous le gouvernement Michel coûteraient 15 nouveaux millions aux hôpitaux bruxellois. On voit bien que les problèmes ne sont pas en voie d’être résolus mais bien plutôt à s’amplifier.

    Et cela a des conséquences sérieuses et malheureusement dramatiques. Les travailleurs l’expliquent : ils font face à un cercle vicieux. La charge de travail bien souvent extrême a pour conséquence un arrêt de carrière pour un personnel passionné mais dégoutté, quand ce n’est pas des arrêts maladie et des burn-out. Alors le personnel qui reste connait une situation qui se dégrade de plus en plus.

    Dans le sillage creusé par le personnel de Brugmann c’est finalement l’ensemble du personnel soignant et administratif des hôpitaux publics bruxellois qui ont débrayé ce dimanche soir pour 24h. Ils se sont donnés rendez-vous ce lundi matin aux portes de la faîtière IRIS où se réunissait un comité de négociation entre les représentants syndicaux et ceux du conseil d’administration. Avec cette grève et cette action le personnel a bien entendu mis à l’agenda de cette réunion leurs problèmes et leur colère.

    Pour la direction du réseau il faut … arrêter la grève

    Une délégation du personnel a ainsi pris part à la réunion pour expliquer les conditions insoutenables dans les services. A leur retour cette délégation a expliqué les solutions proposées. La direction IRIS a semble-t-il bien écouté et semble même bien comprendre la détresse du personnel. Malheureusement elle propose un calendrier de réunions pour continuer à discuter. La direction est d’ailleurs descendue dans la rue, obligée bruyamment par les travailleurs à venir publiquement expliquer à tous les grévistes présents leur « compréhension » et leurs solutions.

    Par la voix notamment du président de la faîtière, Renaud Witmeur (PS, ancien chef de cabinet de Rudy Demotte), la direction a expliqué qu’il fallait continuer à discuter ensemble, et qu’il fallait ensemble aller protester contre les mesures du gouvernement fédéral. La suite de l’argumentation arrive enfin au vrai problème pour la direction : il serait donc bien vu de cesser la grève pour laisser place à la négociation entre direction et syndicats proposée dans leur « agenda ». Mais du coup aussi pour se tourner vers des négociations avec le fédéral ?
    La manœuvre est un peu grosse. Le personnel connait ces « agendas » de réunions. Ils y ont d’ailleurs participé à chaque fois que la direction l’a proposé. Mais pour arracher une avancée significative ils savent que seule la lutte paie. Sûrement l’exemple des brancardiers et des soignants de Brugmann rôde encore dans les mémoires et c’est tant mieux.

    Respect des trajectoires budgétaires ou qualité du service ?

    En fait la direction essaye de construire une unité avec le personnel contre le fédéral. Il est clair qu’il faut lutter contre l’austérité à tous les niveaux de pouvoirs : au fédéral mais aussi à la région, dans nos communes et au sein même des hôpitaux ! Par contre on ne défend pas les mêmes intérêts que la direction. Celle-ci ne cherchent pas à satisfaire les besoins en services de qualité des patients (transformés en chiffres, si pas en clients) mais à respecter docilement des budgets donnés, peu importe qu’ils soient suffisants… ou pas.

    Si ce n’était pas le cas alors pourquoi la direction du réseau ne défendrait pas un déficit budgétaire pour entamer un bras de fer avec le fédéral et l’obliger alors à payer ? Ils ne le font pas parce que là n’est pas leur rôle. Dans l’Histoire leur rôle est de ne pas faire trop de vague et de docilement s’assurer l’application des mesures. Et à qui veulent-ils encore croire que sous financer de cette manière la santé publique n’est pas une faille pour insérer le privé et la libéralisation du secteur ? Nous ne sommes pas dupes, patients et personnel !

    Tout comme dans les revendications plus générales des ALR, le mouvement dans les hôpitaux pointe à côté du manque de moyen, le problème du management brutal dans les services publics. Si la direction est consciente des problèmes du personnel comme elle l’a elle-même dite ce matin dans la rue face aux grévistes alors va-t-elle faire quelque chose là-dessus ? Ça ne devrait pas coûter trop d’argent d’éradiquer des couloirs de nos hôpitaux les techniques d’intimidations, autoritaires et autre ? A notre avis ces techniques, issus du privé, sont aussi une préparation à la libéralisation : s’assurer un personnel docile prêt à travailler sous toutes les conditions, surtout les moins bonnes.

    « Ce n’est qu’un début continuons le combat » : AG, nouvelle grève et plan d’action

    Personne ne semblait bien sur dupe des manœuvres de la direction ce matin. Les actions ne vont sûrement pas s’arrêter de sitôt. Après le rassemblement aux portes d’IRIS, le personnel gréviste s’est rassemblé en AG place Poelaert pour discuter des propositions d’agenda de la direction et des suites.

    Plusieurs éléments pour continuer la dynamique ont été discutés et votés. La volonté de continuer le combat était unanime. L’assemblée a décidé de demander aux organisations syndicales un nouveau dépôt de préavis d’action qui les couvrira pendant la période d’été et ainsi rappeler à la direction que le personnel n’est pas dupe et pas prêt à cesser l’action collective. De nouvelles actions seront organisées en septembre si rien n’a évolué d’ici là.

    D’ici là le personnel de l’ensemble des sites devra mener les discussions sur le cahier de revendications pour qu’à l’horizon du 14 juin les revendications plus spécifiques aux différentes situations puissent être intégrées. Une coordination a aussi été mise en place pour structurer et souder les différents sites. Mais aussi pour construire l’unité dans la lutte avec l’ensemble du secteur non marchand et donc les sites et hôpitaux en dehors du réseaux IRIS. A côté de la grève des actions locales sur les différents sites parsèmera l’actualité de nos hôpitaux durant l’été. Tout ceci prévient d’ores et déjà d’une rentrée sociale combattive en septembre pour les services publics bruxellois, un combat mené depuis plus d’un an maintenant par les syndicats en front commun. Il faudra bien qu’à un moment politique, gouvernements, dirigeants se rendent compte que si rien n’avance il faudra qu’ils dégagent avec toute leur politique d’austérité.

    => Pour suivre le développement de la lutte sur Facebook : Soignant.e.s en mouvement / 2019 Belgique

     

  • Contrôleurs aériens : La droite veut sanctionner les arrêts de travail

    Contrôleur aérien. Photo : Wikimedia Commons

    Le 16 mai, les contrôleurs aériens de l’entreprise publique Skeyes ont à nouveau fait grève en raison de la pénurie de personnel. Cette pression pèse sur les contrôleurs aériens et sur la sécurité de notre espace aérien. Les partis de droite ont contribué restreindre les effectifs avec leur politique d’austérité. Réunis pour une fois au sein de la coalition suédoise, ils ont dénoncé les actions du personnel au lieu d’aborder le nœud du problème : la pénurie des effectifs. Ils voudraient interdire toute action de lutte.

    Le Premier ministre Michel (MR) a appelé à la ‘‘responsabilité’’, le ministre Peeters (CD&V) a ajouté : ‘‘Il est temps que cela cesse. J’en appelle aux deux parties pour qu’elles prennent leurs responsabilités.’’ Il a été immédiatement annoncé que le gouvernement examine la possibilité d’imposer des amendes aux contrôleurs aériens en grève afin de les forcer à travailler. Le ministre wallon Crucke (MR) veut contourner le monopole de l’entreprise publique autonome Skeyes. Le ministre flamand de la mobilité Weyts (N-VA) a appelé le Premier ministre Michel à nettoyer ‘‘ce bordel’’. Pour les partis de droite, responsabilité signifie que le personnel se tait et continue à travailler dans des conditions intenables, pendant qu’eux-mêmes préparent la prochaine série d’attaques contre les contrôleurs aériens, dont une attaque sans précédent contre le droit de grève.

    Les contrôleurs aériens ne font pas partie des bataillons lourds du mouvement ouvrier. Les premières actions n’étaient pas de véritables actions de grève, mais des accords mutuels entre membres du personnel pour se déclarer malade. Cela comporte des risques tant pour le personnel que pour les médecins qui rédigent un certificat. De plus, cette méthode rend plus difficile de se rassembler et de répondre collectivement aux accusations et aux reproches de l’autre partie. Le fait qu’un si grand nombre de contrôleurs aériens aient pris part à ces actions montre à quel point le mécontentement est profond.

    Toute réponse doit partir de la situation concrète. Le point sensible le plus important est la charge de travail et les horaires de travail qui sont lourds. Les shifts de travail de 10 heures sont irresponsables pour une fonction de contrôleur aérien. La moindre erreur peut provoquer une catastrophe. Il est vital d’avoir du personnel motivé et disposant d’un temps de repos suffisant entre deux prestations.

    Lors des dernières négociations, la direction a fait des concessions insuffisantes aux yeux de la grande majorité du personnel. Il est question de réduire le temps de travail de 35 à 32 heures par semaine à Bruxelles National et au centre de contrôle aérien CANAC à Steenokkerzeel. À l’aéroport de Liège, où le travail de nuit est plus important, le temps de travail serait réduit à 30 heures par semaine. Les shifts de nuit seraient réduits de 10 heures à 8 heures et la prime pour le travail de nuit serait augmentée. Il a également été promis d’améliorer l’organisation du travail. Après de nombreuses promesses creuses de la direction, peu de foi est cependant accordée à ces dires. “Cette proposition n’est pas soutenue par le personnel. Elle n’offre pas de solutions aux problèmes”, a déclaré un contrôleur aérien dans la presse.

    Sans personnel supplémentaire, il n’y a pas de solution. Bien sûr, il faut un certain temps avant que les contrôleurs aériens soient formés. Si, dans le passé, il n’y a pas eu suffisamment de personnel engagé, cette responsabilité incombe à la direction et au gouvernement. Ils n’ont pas suffisamment investi en personnel et tentent maintenant de répercuter les conséquences de cette mauvaise gestion sur les contrôleurs aériens. Pour la direction, seule la continuité du service est importante, même si elle se fait au détriment du personnel et donc aussi de la sécurité des passagers.
    En l’absence de réponse de la direction de Skeyes pour pallier à la pénurie de personnel, les attaques pleuvent de partout. d’une réponse au manque de personnel, la protestation des contrôleurs aériens est attaquée. Brussels Airlines s’est adressée aux tribunaux pour obtenir une amende de 10.000 euros par vol annulé en Europe et de 20.000 euros par vol long-courrier jusqu’à fin mai. Brussels Airlines estime qu’elle a déjà subi 4 millions d’euros de dommages du fait de ces actions. Cela montre à quel point le travail des contrôleurs aériens est crucial. Il est urgent d’investir davantage dans les services publics, y compris le contrôle du trafic aérien. Des années de politiques d’austérité ont poussé même les contrôleurs aériens à agir avec détermination. Cela ne disparaîtra pas avec des amendes et des mensonges une campagne médiatique de mensonges et de calomnies contre le personnel.. La seule réponse est de rompre avec la politique d’austérité.

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