Une lettre ouverte de Merlin de Halleux, caporal chez les pompiers de Bruxelles.
Hier, avec mes collègues nous sommes descendus dans la rue. Je me dois de dire quelques mots à ce propos parce que le traitement qui en est fait dans la presse est au mieux incomplet et ne décrit pas ce que nous vivons. Mais comment reprocher aux gens de ne pas saisir les problématiques d’un milieu si fermé que celui des secours et à fortiori des pompiers ?
Il se fait qu’être pompier c’est assumer un grand nombre de situations, auquel le commun des mortels ne peut ou ne veut pas être confronté. Au delà des attentats qui ont profondément marqué un grand nombre de collègues, qui ont et auront à jamais ces images en eux, il faut aussi savoir que notre métier est usant par un grand nombre d’aspects : la misère sociale, la violence croissante de la société à mesure que la pauvreté s’installe, les cancers auxquels nous sommes exposés, ne sont que quelques facettes de ce que nous devons affronter.
Et ces sacrifices nous y consentons et nous défendons les gens, jours après jours, avec ferveur et dévotion. Mais ces dernières années, les difficultés s’accumulent pour nous : tout d’abord une réforme qui devait venir améliorer la situation des secours de Belgique a tourné en une vaste opération de promotion des officiers au détriment de la base. Cela a clairement créé un fossé entre nous et les instances dirigeantes et politiques.
Ensuite, des problèmes de corruption (n’ayons pas peur des mots) ont éclaté, entraînant une série de difficultés pour les hommes qui se voient privés de matériels, de tenues convenables, parfois même de chaussures. Cet hiver plusieurs casernes ont connu des pannes de chaudières tellement celles-ci sont mal entretenues et vétustes. Nous montons régulièrement de garde en sous effectif en raison du manque de personnel.
La liste est longue de problèmes que nous rencontrons et dans la plupart des cas c’est les pompiers qui payent les erreurs venant d’en haut. Alors quand, suite à une erreur fiscale et à un conflit entre l’ONSS et le Service d’Incendie de Bruxelles, on nous a annoncé des changements dans notre mode de rémunération et que nous avons appris que celui-ci serait avantageux pour les officiers et défavorable pour les pompiers, cela a été la goutte qui a fait déborder le vase.
Par ailleurs, il est clair qu’en se penchant plus avant sur cette proposition il apparaît que celle-ci est une voie royale vers un changement d’horaire de travail (de 24h de garde vers 12h de garde). Ce nouvel horaire permettrait à nos chers politiques de faire en sorte que nous soyons moins nombreux la nuit que la journée, ce qui est tout bonnement inacceptable. Inacceptable pour les pompiers mais aussi pour la population qui serait clairement mise en danger.
En clair, les politiques envisagent d’économiser sur les dépenses liées aux pompiers sans se soucier de l’impact que cela aura sur les conditions de travail et sur l’efficacité du service. Il me semble que nous ne méritons pas un tel traitement. Les gens méritent qu’on donne les moyens à ceux qui s’engagent corps et âme dans la protection de la population de pouvoir travailler dans des conditions qui ne soient pas en soit, une épreuve supplémentaire.
Ce lundi matin, 300 pompiers de Bruxelles sont sortis en manifestation pour soutenir les délégations syndicales et mettre la pression contre le cabinet de la secrétaire d’Etat Cécile Jodogne avec qui ils négocient. Ils comptaient bien se faire entendre contre une attaque menée par cette dernière qui vise à toucher aux primes de garde et de spécialisation des pompiers de Bruxelles. Mais la colère était aussi très grande contre l’ensemble des directions opérationnelles, administratives et politiques qui laissent littéralement pourrir leur service à la population. Lors d’une assemblée ayant précédé la manifestation, le lien a été fait entre la situation des pompiers et celle d’autres services publics tels que les urgences ou la police, où l’austérité est passée par là.
La manifestation était très combative malgré le manque de slogans, mais avec énormément de pétards. Certains chefs de service en ont fait les frais en entrant dans le bâtiment où se tenait les négociations, preuve supplémentaire du fossé béant qui existe entre les officiers supérieurs et la troupe. Des initiatives ont été prises dans plusieurs casernes, comme à Anderlecht où la circulation a été déviée, des tracts ont été distribués et des banderoles affichées pour sensibiliser la population.
D’autres actions sont prévues par les syndicats lors des prochaines négociations les 19 et 21 juin. Ceux-ci défendent en front commun le mot d’ordre: “Pas un pompier ne doit perdre 1€”. Si la secrétaire d’Etat ne recule pas sur les pertes de primes, les pompiers de Bruxelles sont bien décidés à faire monter la pression d’un cran. Certains parlent déjà d’empiéter sur le Tour de France…
Mercredi 15 mai les sections de PSL de Bruxelles organisaient leur soirée électorale. Une cinquantaine de personnes ont participé au débat sur notre approche dans ces élections, de notre rôle et de la campagne que nous voulons encore mener pendant les quelques jours qui nous séparent du 26 mai.
La discussion a été introduite par nos camarades Pietro et Boris qui ont pris soin de passer en revue des éléments importants pour comprendre la période dans laquelle nous nous trouvons et les défis qui se dressent devant nous. Depuis le grande crise économique mondiale de 2008 il a été impossible de regagner une croissance forte et durable. Et cela malgré les gigantesques moyens mis à la disposition de l’économie par les représentants politiques capitalistes. Les milliards injectés sur les marchés n’auront pas permis cette reprise tant espérée. Ceci participe à la confirmation d’une crise généralisée du système capitaliste. Le patronat et les actionnaires, les places boursières et les marchés, etc. l’organisation capitaliste de la société n’est pas capable de redresser la barre. Comme cela ne suffit pas, le sauvetage des banques et les multiples cadeaux fiscaux aux plus riches et aux grandes entreprises ont continué de vider les comptes publics. On nous a imposé des carcans budgétaires et une politique d’austérité brutale… mais cela aussi a échoué. En Belgique, malgré le mandat du gouvernement thatchérien de Michel & Co et les nombreuses attaques sur les dépenses publiques, le bureau du plan a analysé : c’est encore quelques 8 milliards d’euros qu’il faudra aller économiser dans les prochains budgets. Vous avez dit échec ?
Cette période électorale est aussi marquée par l’empreinte de mouvements massifs et combattifs. Les Gilets Jaunes en France mais aussi les actions syndicales sur le pouvoir d’achat, le mouvement des femmes contre les discriminations et bien sûr aussi les jeunes et leurs grèves successives contre le réchauffement climatiques ont participé largement a dicté les thèmes de la campagne. La colère contre les conséquences de la politiques des dernières années est grande. Le PSL veut intervenir dans cette campagne et trouver un espace de discussions autour de la volonté de ‘’dégager la droite’’.
Les camarades ont dans cette optique expliqué notre appel à voter pour les listes du PTB : le programme qui constitue l’alternative la plus crédible aux politiques de droite dure. Nous avons notamment pris le temps de souligner dans leur programme la présence des revendications des syndicats : salaire minimum à 14€/h, pensions à 1500€ minimum, etc.
Dans le tract des sections bruxelloises nous écrivons : ’’le PTB veut investir 10 milliards d’euros par an pour le climat et le social. Cela serait financé par son impôt sur les grandes fortunes. Nous soutenons la taxe des millionnaires tout en avertissant qu’un gouvernement de gauche qui introduirait celle-ci entraînerait une riposte patronale immédiate, avec sabotage de l’économie sous forme de fuite des capitaux’’. Une grande partie de la soirée de ce mercredi aura permis de discuter cette approche. Nous appelons à voter PTB mais pas sans expliquer les limites de leur programme. Ces difficultés que la droite et les capitalistes vont nous imposer, nous pensons que le PTB en fait abstraction.
Nous voulons renforcer la gauche dans les parlements mais aussi ne pas rester sans préparation aux défis qui s’annoncent. Pour contrecarrer ces attaques et donc éviter que le programme social, le programme d’investissements publics pour les besoins et la transition écologique du PTB ne soit vidé de son contenu, nous pensons que le mouvement des travailleurs devra entrer en lutte et faire son entrée de manière offensive sur le terrain de la propriété des moyens de production et brandir l’arme des nationalisations. Cette question n’est malheureusement pas présente dans le programme du PTB. Nous pensons que cette campagne, l’attention et les projecteurs braqués sur le PTB seraient une superbe occasions de clarifier ces défis et préparer les militants et électeurs. Nous vous invitons à prendre contact avec nous pour discuter de ce que nous entendons par des mesures socialistes qui s’imposent et bien sûr à nous rejoindre.
Lors de ce débat, Gilles, membre du Parti Humaniste avec lequel nous avons construit l’initiative Gauches Communes à Saint-Gilles, a pris la parole pour expliquer leur démarche au sein de la liste “Plan B”. Nous avons ensemble répété notre volonté de continuer à collaborer à l’avenir.
Nous profitons enfin à remercier toutes les personnes présentes à cette soirée. Notre repas de soutien a permis de récolter le fond de lutte nécessaire au financement de nos campagnes et initiatives.
Hier, une manifestation combative du personnel des communes, des CPAS et des hôpitaux publics de Bruxelles a eu lieu dans la capitale. Leur grève portait sur des revendications offensives : l’augmentation de tous les barèmes de 10%, la réduction du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire, le rétablissement de la prime de fin d’année dans toute la fonction publique d’un montant équivalent à un 13e mois et enfin l’amélioration des conditions de travail (engagements de personnel supplémentaire et nomination) pour un service public de qualité.
Ces revendications font l’objet d’actions depuis un certain temps (voir notre article à ce sujet) : il y a d’abord eu une pétition, dont les premières signatures ont été remises lors d’une petite action, puis des arrêts de travail juste avant les élections et maintenant cette grève avec manifestation. “Tout augmente, sauf nos salaires”, tel est le slogan central de ce mouvement qui s’est construit au cours de ces derniers mois.
Les manifestants se sont notamment rendus dans les bureaux du PS, où Laurette Onkelinckx, la responsable bruxelloise, est brièvement sortie pour dire qu’elle soutient les revendications des manifestants. Il n’en a toutefois pas été question lors des négociations pour les coalitions communales… Des revendications telles que la semaine des 30 heures ou le salaire minimum de 14 euros de l’heure sont soutenues par le PS dans ses textes de Congrès, mais pas dans les accords de majorité. Les revendications syndicales devraient pourtant être la pierre angulaire de toute négociation pour un conseil communal progressiste.
La manifestation s’est poursuivie à proximité des bureaux de la fédération patronale FEB. La manifestation s’est terminée devant les locaux de la CGSP ALR (Administrations locales et régionales) où les prochaines étapes de la lutte ont été discutées.
Avec ce mouvement, le personnel des administrations locales et régionales de Bruxelles démontre l’importance d’un plan d’action allant crescendo. L’utilité des exigences offensives est également démontrée. Ce mouvement ne se contente pas de dénoncer les manques, il pose des revendications qui délivrent une solution. Après cette grève et cette manifestation, la lutte doit se poursuivre avec des actions et une nouvelle extension de l’implication de la base.
La libéralisation du marché de l’énergie en 2008 a entrainé une perte de dividendes annuels de près de 200 millions d’euros pour les communes belges au profit de fournisseurs privés tels qu’Electrabel, Lampiris/Total ou Luminus. Afin de compenser ces pertes, les communes exigent de plus en plus de revenus provenant des intercommunales qui continuent à gérer le réseau de distribution d’électricité et de gaz naturel sur leur territoire.
Par Julien (Bruxelles)
A Bruxelles, c’est le cas avec l’intercommunale SIBELGA contrôlée à 100% par les communes et active sur les 19 communes de la Région Bruxelles-Capitale. Dans la commune de Saint-Gilles, entre 2008 et 2012, chaque habitant a ainsi payé en moyenne 110 euros/an de taxes cachées sur sa facture d’énergie (redevances voiries, obligations services publics, etc.) ! Ceci n’est pas une exception, mais plutôt la règle. L’intercommunale Vivaqua (l’ancienne Compagnie intercommunale bruxelloise des eaux), quant à elle, a augmenté ses tarifs de 60% en 10 ans ! Malgré cette hausse, des canalisations sont encore composées de matériaux en fonte âgés de plus d’un siècle, faute d’investissements suffisants ! Celles-ci ont entrainé l’effondrement de plusieurs chaussées. Pendant ce temps, tant le privé que les politiciens s’en sont mis plein les poches. Ils continuent de privilégier leur enrichissement personnel au bien-être des usagers et du personnel des services publics.
Le cas Brutélé
Aujourd’hui, la majorité PS-SP.a-MR à Saint-Gilles propose de privatiser une autre intercommunale, Brutélé, dont elle reçoit chaque année 200.000 euros issus de sa participation avec 5 autres communes bruxelloises et 24 communes wallonnes. Brutélé exploite la marque Voo au côté de la société privée liégeoise Nethys. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 116 millions d’euros en 2016. Toutefois, selon nos politiciens, une entreprise rentable doit absolument être privatisée. Il y a un an, en août 2017, les communes bruxelloises impliquées dans Brutélé ont exprimé leur souhait de la revendre au plus offrant. Pourtant, sa valorisation est estimée à 300 millions d’euros.
En juin 2018, Telenet Group s’est déclaré prêt à reprendre Brutélé en cas de privatisation. Telenet deviendrait ainsi le seul acteur de la télédistribution bruxelloise tout en bénéficiant d’une meilleure position pour acquérir Voo (détenu conjointement par Brutélé et Nethys).
Nethys a beaucoup fait parler d’elle à l’époque du scandale Publifin (2016/2017). Il était notamment apparu qu’elle avait distribué 4,4 millions d’euros à dix administrateurs l’année précédente, parmi lesquels plusieurs mandataires du Parti Socialiste. Au cœur de ce scandale se trouvait Stéphane Moreau, administrateur délégué de Nethys et bourgmestre PS d’Ans. Plutôt que d’utiliser les moyens pour mener une politique sociale, les politiciens se comportent comme des rapaces capitalistes. Tant du côté de Telenet que de celui de Stéphane Moreau, Brutélé est uniquement perçu comme un moyen de conquérir des parts de marché et de s’en mettre plein les poches.
Privé de services publics
La libéralisation du marché de l’énergie a saigné les communes belges. Electrabel s’est enrichi et les consommateurs en ont payé le prix. Les politiciens responsables de cette débâcle nous imposent aujourd’hui l’austérité au prétexte que les moyens manquent. La privatisation de Brutélé et des autres intercommunales aura le même effet. Après des années de sous-investissements, les infrastructures et les services publics sont dans un état lamentable et le personnel se retrouve dans une précarité avancée. Par la suite, la situation est instrumentalisée pour ouvrir la voie à la libéralisation.
A Saint-Gilles, Gauches Communes estime que les intercommunales devraient, au contraire, servir la collectivité. Nous défendons l’appel de la CGSP-ALR (Administrations locales et régionales) de Bruxelles via leur tract intitulé ‘‘Pas de moyens ? Plus d’argent ?… ça dépend pour qui !’’
La CGSP-ALR insiste ; ‘‘ce système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics doit s’arrêter immédiatement ! (…) Ce sont ces mêmes personnes qui, en réunions de négociation, osent nous répéter qu’il n’y a pas d’argent, pas de budget pour l’amélioration de nos conditions de travail !!’’
On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas
En finir avec la dictature de la finance implique de lutter pour la collectivisation du secteur financier. En finir avec les pratiques de Moreau & Co – et assurer que les autorités publiques œuvrent réellement au bien-être de la collectivité – signifie que les propriétés d’Etat doivent être effectivement contrôlées et gérées par les autorités, les travailleurs et les usagers et non tout simplement fonctionner comme des entreprises privées dans lesquelles les autorités sont simplement actionnaires.
Les mandataires ne peuvent pas bénéficier de privilèges et doivent pouvoir être révoqués à tout moment par la population. C’est un principe que nous tenons à respecter : si Gauches Communes obtient des élus, ils s’engagent à vivre avec l’équivalent du salaire moyen d’un travailleur.
Gauches Communes revendique la renationalisation des secteurs privatisés. Les richesses doivent servir à la collectivité, pour financer un plan radical d’investissements publics, pour la création de logement sociaux, de crèches et d’écoles en suffisance.
Mercredi 3 octobre, 19h, au Pianofabriek, 35 rue du fort, salle Arenberg.
Dans le cadre des élections communales du 14 octobre la liste Gauches Communes a Saint Gilles vous invite a son débat électoral public. Venez découvrir et débattre avec nos candidats et les militants de notre liste unitaire de gauche saint-gilloise.
Oratrices : Anja Deschoemacker tête de liste, PSL-LSP. Fresia Fernandez 3ème, représentante du Parti Humaniste a Saint Gilles
Marisa Cabal 5ème, responsable de la campagne ROSA à Bruxelles.
Gauches Communes est une petite liste avec peu de moyens, mais une grande volonté d’action. Notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans les boîtes aux lettres a eu le mérite de sortir le débat politique de l’Hôtel de Ville, des médias traditionnels et des débats pour spécialistes. C’est parce que nous avons insisté, à travers nos tracts et interventions, sur l’existence de pénuries dans les communes que la majorité s’est sentie obligée de répondre en communiquant son bilan des 6 dernières années dans toutes les boîtes de la commune.
La majorité se vante d’avoir fait des efforts. Elle dit avoir créé 700 places dans les écoles, 100 logements sociaux supplémentaires et des crèches. Nous sommes convaincus que, sans la pression systématique de Gauches Communes, même ces maigres efforts n’auraient pas été fournis. Mais les pénuries dans la commune sont bien plus étendues que cela.
Il manque 4 écoles, 30 crèches, 850 emplois décents et 3.000 logements sociaux si nous voulons assurer un avenir de qualité à chacun. Il faut un plan radical d’investissements publics. Le PS ne peut pas prétendre que l’électeur ne l’a pas suffisamment mandaté. Cela fait des années qu’il bénéficie d’une majorité absolue. Il aurait pu mettre en place une politique sociale depuis longtemps mais, malgré cette majorité absolue, il a au contraire préféré se lier aux libéraux. Il se sert de cela comme écran de fumée pour ne pas devoir appliquer une politique réellement de gauche. Que le PS ne se fasse pas d’illusions : lorsqu’il sera suffisamment brûlé et que la droite pourra faire sans, ses amis néolibéraux jetteront la social-démocratie et se serviront de la politique de celle-ci pour justifier une politique encore plus à droite, à l’instar de la tactique appliquée sur le plan fédéral par Michel face à son ancien partenaire Di Rupo.
Heureusement, pour la première fois depuis des décennies, une formation plus à gauche que le PS a le vent en poupe : le PTB. Gauches Communes s’en réjouit et nous avons d’ailleurs demandé au PTB d’œuvrer à une unité plus large en ouvrant sa liste à des candidats de Gauches Communes. Malheureusement, le PTB a refusé. Aujourd’hui, nous en comprenons mieux la raison : les revendications phares du programme du PTB à Saint-Gilles se résument à des kits scolaires gratuits, la rénovation de 100 logements sociaux vides et l’ouverture des parkings privés de nuit aux riverains. C’est largement en dessous de ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins des habitants. La gauche doit avoir l’ambition d’appliquer une politique qui marque une différence fondamentale et ne pas se limiter à manœuvrer dans la marge.
Un élu de Gauches Communes à Saint-Gilles peut marquer une telle différence à gauche. Il utiliserait sa position d’élu, joignant ses forces à celles des conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives afin de renforcer la mobilisation sociale et donc le rapport de forces en faveur des travailleurs et leurs familles. Un tel renforcement viserait à briser les carcans financiers et législatifs qui imposent l’austérité dans les communes de la part du fédéral et des régions.
– Meeting électoral sur le programme de Gauches Communes : mercredi 3 octobre à 19h au Pianofabriek (35 Rue du Fort, Saint-Gilles).
Gauches Communes défend l’ouverture de 4 nouvelles écoles communales
La croissance démographique, et donc l’augmentation du nombre d’élèves, était prévisible. Le thème du manque de place dans l’enseignement allait inévitablement arriver sur table. Rien n’a été entrepris pour répondre de manière sérieuse au phénomène. C’est même pire : nous avons traversé 30 années de sous-financement et de coupes budgétaires à tous les niveaux de pouvoir avec pour conséquence une détérioration sans fin de l’enseignement : suppression de postes, détérioration des infrastructures, manque de places,…
Par Nicolas Menoux
Stop au bricolage : pour une infrastructure scolaire de qualité !
A Saint-Gilles, dans l’urgence, la majorité communale a bricolé l’aménagement de places supplémentaires dans les écoles. Des conteneurs ont été placés dans l’école Ulenspiegel où deux ‘‘classes modulaires’’ ont été placées sur le terrain de foot de la cour de récréation. Idem à l’école Quatre Saisons pour une classe de 25 enfants en maternelle.
Charles Picqué déclarait à ce propos : ‘‘On est confronté à un défi terrible et il faut choisir : soit il n’y a pas de locaux scolaires, pas de places dans les écoles, et c’est une catastrophe sans nom, soit on travaille dans les meilleures conditions possibles, même avec du matériel modulaire, des préfabriqués, etc. Vu l’urgence et la gravité, on n’a pas le choix.’’
La majorité communale est clairement en retard sur les besoins. Elle est pourtant au pouvoir depuis des décennies et l’accroissement de la population scolaire n’était pas une surprise. Saint-Gilles est depuis longtemps déjà une des 3 communes bruxelloises (avec Schaerbeek et Saint-Josse) qui comprend le plus d’élèves devant se rendre en dehors de leur commune pour leur scolarité.
En 2012, nous avons défendu qu’au moins un millier de places devaient être créées pour 2015. La majorité communale a repris cet objectif de 1000 nouvelles places pour 2016. Finalement, seules 700 places ont été créées dans l’enseignement fondamental sur toute la législature, mais une seule nouvelle école a été ouverte. C’est insuffisant, plus de la moitié de ces 700 places reposent sur un élargissement de l’offre dans les écoles existantes, avec entres autres des containers, des préfabriqués et des classes trop remplies. Du bricolage.
Avec ces méthodes, on court après les manques tout en minant la qualité de l’enseignement et, notamment, en diminuant le temps disponible pour les enseignants par élève pour le suivi pédagogique.
1000 places supplémentaires, cela exige l’infrastructure pour les accueillir et donc de nouveaux établissements scolaires. Chaque enfant a droit à une place dans une école de son quartier. Sans investissements pour de nouvelles infrastructures scolaires, cet objectif ne sera jamais atteignable sans porter atteinte aux conditions d’étude. Il existe dix écoles fondamentales à Saint-Gilles, dont 6 écoles communales. Nous défendons un plan radical d’investissements publics pour la création de 4 nouvelles écoles communales d’enseignement fondamental (maternel et primaire). Construire 4 nouvelles écoles est crucial pour commencer à diminuer le nombre trop élevé d’élèves par classe en vue d’atteindre des classes de 15 élèves maximum.
Pour un refinancement public massif de l’enseignement !
Il est également nécessaire de libérer des moyens pour les activités en extérieur (natation, excursions, etc.). En effet, de plus en plus d’écoles doivent annuler des excursions car le coût repose complètement sur le dos des familles, certaines étant incapables d’en supporter les frais principalement en raison du transport, souvent bien plus cher que le reste de l’excursion.
De plus, les repas scolaires sont sous-traités à des entreprises privées comme Sodexo. Cette entreprise n’est pas vraiment réputée pour ses repas sains, mais plutôt pour sa course aux profits. Gauches Communes revendique la fin de la sous-traitance des repas dans les écoles. La cuisine centrale prévue pour la préparation des repas des crèches devrait être élargie notamment aux écoles communales et offrir des repas gratuits et de qualité à chaque enfant.
Motivons nos enseignants en leur donnant de meilleures conditions de travail, des classes plus petites qui permettent un plus proche accompagnement des élèves et suffisamment d’encadrement pour offrir un enseignement de qualité. Il faut améliorer les statuts des enseignants mais également nommer l’ensemble du personnel dans les écoles communales.
Il faut lutter pour les moyens nécessaires et non s’en tenir aux carcans budgétaires austéritaires. Une commune qui lancerait la résistance contre les coupes budgétaires et pour un plan radical d’investissements publics pourrait catalyser dans d’autres communes un mouvement plus large. Il est en effet également nécessaire de lutter pour obtenir un refinancement public de l’enseignement du fondamental au supérieur à hauteur de minimum 7% du PIB.
Tout cela devrait être intégré dans un grand plan d’investissements publics sous le contrôle et la gestion démocratique de la collectivité, financé par la nationalisation du secteur bancaire, par le refus du paiement de la dette publique aux grands spéculateurs et par une mise sous propriété publique des secteurs vitaux de l’économie.
Gauches Communes est une liste unitaire rassemblant à Saint-Gilles des travailleurs, des syndicalistes, des jeunes, des pensionnés, des allocataires sociaux, des féministes, des pacifistes, des anti-racistes et différentes composantes de la gauche qui s’opposent à l’austérité et qui sont déjà préparées à construire un relais politique large véritablement de gauche.
L’initiative est soutenue par le Parti Socialiste de Lutte (PSL-LSP), le Parti Humaniste (PH-HP) et la Campagne ROSA.
Le texte ci-dessous développe le programme de la liste. Nous vous invitons également à vous rendre sur le site de Gauches Communes, où ces différents points sont développés plus en profondeur.
Le programme de Gauches Communes : après des années de négligence, il nous faut un plan radical d’investissements publics !
Il y a 6 ans, lors des élections communales de 2012, Gauches Communes présentait les seules listes qui défendaient un plan radical d’investissements publics. Avec leur politique d’austérité de transfert des moyens publics vers les profits des grandes entreprises, les investissements publics ont chuté de moitié en 25 années. Pour atteindre le niveau des années 70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros par an. Les tunnels de Bruxelles, les conduites d’eau de Vivaqua qui ont entraîné des effondrements de rue, l’humidité s’infiltrant dans les musées et autres bâtiments publics… les conséquences sont visibles par tous.
La droite saisit l’occasion pour promouvoir plus de privatisations. Cela serait catastrophique. La privatisation de la distribution de l’eau à Londres entraine une destruction du sous-sol et des nappes phréatiques car le privé empoche les profits mais ne répare pas les fuites. La catastrophe du pont de Gènes illustre le manque d’entretien quand on confie la mission au privé. Avec la privatisation, les investissements dans les routes italiennes sont passés d’environ 14 milliards d’euros en 2007 à 5 milliards d’euros en 2015. Le pont Morandi est le 12e pont italien à s’être effondré depuis 2004. Heureusement, nous n’avons pas encore eu une telle catastrophe, mais avec la politique actuelle, ce n’est qu’une question de temps.
Les investissements publics des communes (écoles, crèches, centres d’accueil et de soins, infrastructures routières et cyclables, centres culturels…) représentent un tiers des investissements publics en Belgique. Ceux-ci ont chuté de 4 milliards d’euros en 2012 à 3 milliards d’euros en 2017, soit une diminution de près de 25% ! Pour imposer l’austérité, les communes doivent présenter à la région leur budget ordinaire mais aussi celui de leurs investissements de la même manière que les états nationaux doivent le faire envers la Commission Européenne. La région bruxelloise met sous tutelle financière les communes qui n’appliquent pas des mesures d’austérité drastiques en se comportant de la même manière que les créanciers envers la Grèce.
En 2012, nous avions averti les électeurs de cette perspective. Les finances des communes ont été particulièrement mises à mal avec la faillite de Dexia et du Holding Communal qui leur a fait perdre tous leurs investissements spéculatifs. À Saint-Gilles, la majorité PS-Sp.a-MR est venue en aide aux spéculateurs.
Avec ce fiasco, la commune a donc perdu 2,5 millions d’euros chaque année ! Ces six dernières années, la majorité PS-Sp.a- MR a épongé les dettes des banques sur le dos de la population. Aujourd’hui, le gouvernement Michel veut reprivatiser Belfius pour une bouchée de pain. La nationalisation de l’ensemble du secteur bancaire sous contrôle de la collectivité permettrait d’assurer que l’argent de l’épargne ne soit pas mobilisé dans des placements spéculatifs, mais puisse servir de source de financement aux investissements publics nécessaires.
Le programme de Gauches Communes ne repose pas sur une logique de limites budgétaires volontairement imposées. Au contraire, nous voulons partir des besoins de la population et trouver un chemin pour les combler. Pour que les intérêts de la population soient prioritaires, une administration locale doit briser la camisole financière. Pour cela, il nous faut un front de communes rebelles, où les représentants élus agissent en tant que représentants d’un mouvement de résistance.
1. Des loyers abordables pour des logements convenables
Avec 4,3 % de logements sociaux, la situation à Saint-Gilles est l’une des pires. Il faudrait entre 15 et 20% de logements sociaux pour exercer une pression à la baisse sur les loyers privés. Via la régie, PS-Sp.a-MR construisent du logement public en partenariat avec le privé pour attirer des couches plus aisées dans les quartiers modestes et repousser les pauvres. Le logement social est mis sur une voie de garage alors que la majorité des saint-gillois entrent dans les conditions d’octroi. Cette politique de pénurie de logements à loyers abordables est favorable aux affaires des spéculateurs immobiliers. Ainsi, les loyers augmentent et deviennent impayables.
Réaliser 3000 nouveaux logements sociaux publics de qualité, écologiquement isolés, notamment via la réquisition des bureaux et immeubles vides et la reconversion des logements de la régie.
2. Un enseignement gratuit et une infrastructure scolaire de qualité
Des enfants sur liste d’attente en maternelle et en primaire malgré les nombreuses statistiques de croissance démographique ? Cette pénurie est due à la politique de négligence et de sous-financement menée pendant des décennies ! PS-Sp.a-MR n’ont ouvert qu’une seule nouvelle école à Saint-Gilles alors qu’il en fallait 4. Pour le reste, ils ont aménagé l’infrastructure existante entre autre avec des bricolages, des containers préfabriqués, des classes trop remplies. Ce qui diminue la qualité pour les élèves et le personnel. La gratuité exige de libérer également des moyens supplémentaires pour les excursions scolaires et supprimer les frais.
Construire 4 nouvelles écoles communales pour une infrastructure scolaire de qualité, davantage d’enseignants et moins d’élèves par classe.
3. Une place de crèche communale pour chaque enfant
Des enfants sur liste d’attente en maternelle et en primaire malgré les nombreuses statistiques de croissance démographique ? Cette pénurie est due à la politique de négligence et de sous-financement menée pendant des décennies ! PS-Sp.a-MR n’ont ouvert qu’une seule nouvelle école à Saint-Gilles alors qu’il en fallait 4. Pour le reste, ils ont aménagé l’infrastructure existante entre autre avec des bricolages, des containers préfabriqués, des classes trop remplies. Ce qui diminue la qualité pour les élèves et le personnel. La gratuité exige de libérer également des moyens supplémentaires pour les excursions scolaires et supprimer les frais.
Créer 30 nouvelles crèches publiques et divers services communaux pour lutter contre la double journée de travail des femmes.
4. Des repas sains et la gratuité des cantines
Face à la pauvreté et la malnutrition infantile, la mairie féministe de Barcelone a multiplié par trois son budget pour les cantines scolaires. La commune de Saint-Gilles quant à elle n’intervient pas financièrement alors que 43% des enfants vivent dans la pauvreté. Elle sous-traite les cantines au privé et redonne le marché à Sodexo, réputé pour sa course aux profits et non ses repas sains. Le prix d’un repas et de la soupe coûte 3,20 euros dans le primaire. Un repas chaud, sain et gratuit le midi pour chaque enfant aurait un impact considérable sur la santé.
Créer une cuisine publique communale pour fournir gratuitement des repas de qualité à chaque enfant dans les écoles et les crèches.
5. Des emplois décents pour des services publics de qualité
Le taux de chômage s’élève à 23% à Saint-Gilles malgré que beaucoup n’apparaissent plus dans les statistiques à cause de la chasse aux chômeurs. PS-Sp.a-MR ne proposent que des articles 60, contrats temporaires à bas salaire gérés par le CPAS. Ces articles 60 précaires remplacent de vrais emplois comme dans le service de propreté. En fin de contrat, ces derniers sont remplacés par de nouveaux articles 60 et les bénéficiaires se retrouvent à nouveau sans emplois. Pour lutter contre le chômage, il faut créer de bons emplois stables avec un salaire minimum de 14 €/h pour résorber le manque d’emplois disponibles. Pour défendre la qualité des services, l’ensemble du personnel doit être nommé.
Créer 850 emplois locaux via la semaine de 30 heures sans perte de salaire avec embauches compensatoires et la reconversion des articles 60 en emplois décents.
6. Une Commune Hospitalière et Solidaire
Face aux politiques racistes du gouvernement de droite, NVA en tête, la notion d’hospitalité ne doit pas rester un discours creux. Au-delà de palier à l’urgence du manque de places d’accueil pour les réfugiés, l’accès au logement, à des soins de première ligne ainsi qu’à un enseignement gratuit sont essentiels pour effectivement rendre nos communes hospitalières. PS-Sp.a-MR chassent les sans-abris au lieu de leur offrir une solution de relogement, en appliquant notamment le droit de réquisition envers les 476 propriétaires qui laissent leurs logements vides.
Appliquer la réquisition des logements inoccupés pour les sans-abris, pour des places gratuites dans des refuges pour les femmes violentées, ou les jeunes LGBTQI+ chassés de chez leurs parents ou encore mettre un immeuble à disposition des comités sans-papiers.
7. Une Commune pour la Paix et la solidarité internationale
Saint-Gilles est signataire de la plateforme ‘‘Maires pour la Paix’’ qui exige l’abolition totale des armes nucléaires. Mais PS, Sp.a et MR participent à la course à l’armement aux différents niveaux de pouvoir. Les aventures militaires ont augmenté la menace terroriste partout. Aucune sécurité n’est possible dans un monde d’inégalités et de violences sociales. Nous voulons une commune engagée pour la paix : exiger le retrait des bombes nucléaires du sol belge, s’opposer à l’achat coûteux de nouveaux avions de chasses, défendre la sortie de la Belgique de l’OTAN et promouvoir l’objection de conscience fiscale. Notre commune peut organiser la solidarité internationale comme avec le peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, le peuple kurde à Afrin ou le peuple Mapuche, pour promouvoir la paix et la non-violence.
Contre la haine et la terreur : La solidarité ! Démanteler les armes nucléaires et refuser l’achat de nouveaux avions de chasse.
8. Des intercommunales publiques sous gestion de la collectivité
La libéralisation de l’électricité a entraîné une perte de dividendes annuelles pour les communes. Elles ont décidé vouloir de plus en plus de revenus provenant de SIBELGA afin de compenser les pertes de la privatisation aux profits des fournisseurs privés. Chaque saint-gillois a payé en moyenne 110 euros de taxes cachées chaque année. Maintenant PS-Sp.a-MR veulent privatiser brutélé. Chez Vivaqua, le réseau de canalisations d’eau est encore composé de matériaux en fonte âgés de plus d’un siècle faute d’investissements suffisants. Ce qui entraine l’effondrement de plusieurs chaussées. Pendant ce temps, les politiciens s’en sont mis plein les poches avec leur système d’enrichissement personnel sur le dos des usagers et du personnel des services publics.
Stop aux augmentations des taxes sur la distribution de l’électricité, du gaz et de l’eau. Renationaliser les entreprises privatisées.
9. Ne payons pas la note des spéculateurs de Dexia
Les partis traditionnels ont dilapidé l’argent public pour éponger les dettes des banques spéculatrices. Alors que la crise financière était déja présente, la commune de Saint-Gilles a augmenté sa participation de 4 millions d’euros dans Dexia. Tout l’argent a disparu. Pire lors de cette législature : la commune a payé chaque année 500.000 euros pour un prêt qu’elle a conclu pour l’opération de sauvetage de 2008, un prêt contracté chez Dexia ! La commune a ainsi perdu 2,5 millions d’euros annuellement avec ce fiasco! Maintenant, les partis traditionnels veulent reprivatiser Belfius, la partie à nouveau rentable. Ils épongent les dettes des spéculateurs sur le dos de la collectivité et offrent les profits au privé.
Nationaliser les banques pour mettre fin aux placements spéculatifs, financer les investissements publics, garantir des crédits bon marché à la population et une place sécurisée pour nos épargnes.
10. De la démocratie formelle vers la démocratie réelle
Il sera inévitable qu’un tel programme entre en conflit avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. L’exemple du conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, qui a défendu, dans les années ’80, un vaste programme d’investissements publics nous démontre que c’est possible ! Pour réaliser un tel programme, la ville de Liverpool a organisé un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche contre Margaret Thatcher afin de développer un sérieux rapport de force. La ville de Liverpool a non seulement obtenu un refinancement de la ville pour un montant très important mais aussi pour les 21 autres municipalités qui ont participé à ce front des villes rebelles. Un scénario similaire en Belgique renforcerait considérablement l’action des travailleurs contre le gouvernement thatchérien de Charles Michel.
Introduire la possibilité de révoquer par les habitants, à tout moment, les élus qui ne tiennent pas leurs engagements et promesses électorales.
11. Un front de communes rebelles pour le refinancement
Il sera inévitable qu’un tel programme entre en conflit avec la camisole financière dans laquelle les gouvernements régionaux et le fédéral maintiennent les communes. L’exemple du conseil municipal de Liverpool, en Angleterre, qui a défendu, dans les années ’80, un vaste programme d’investissements publics nous démontre que c’est possible ! Pour réaliser un tel programme, la ville de Liverpool a organisé un front de résistance d’une vingtaine de municipalités de gauche contre Margaret Thatcher afin de développer un sérieux rapport de force. La ville de Liverpool a non seulement obtenu un refinancement de la ville pour un montant très important mais aussi pour les 21 autres municipalités qui ont participé à ce front des villes rebelles. Un scénario similaire en Belgique renforcerait considérablement l’action des travailleurs contre le gouvernement thatchérien de Charles Michel.
12. Pour un changement de société
Un programme impayable ? Nous rejetons ce dictat de la pensée néolibérale. Nous devons abolir la dette et les cadeaux aux grandes entreprises et présenter la facture aux riches, en imposant les grandes fortunes et les profits. Nous avons besoin de budgets qui ont pour base de satisfaire les besoins de l’ensemble de la population et non pas d’appliquer l’austérité. Jamais les richesses ainsi que le potentiel technique et scientifique n’ont été aussi importants qu’aujourd’hui. Nous devons les libérer du carcan de l’économie de marché qui ne profite qu’à quelques-uns. Prenons le pouvoir pour un changement de société qui permet une démocratie réelle, une justice sociale, le respect et la paix.
Mettre sous propriété publique les secteurs vitaux de l’économie sous gestion démocratique de la collectivité, pour une économie orientée sur les besoins de la majorité et non pas la course aux profits de quelques-uns.
Pourquoi faut-il voter Gauches Communes à Saint-Gilles ?
Gauches Communes est une petite liste avec peu de moyens, mais une grande volonté d’action. Notre présence durant toute l’année sur les marchés, aux diverses actions citoyennes et dans vos boîtes aux lettres a eu le mérite de sortir le débat politique de l’hôtel de ville, des médias traditionnels et des débats pour spécialistes. C’est parce que nous avons insisté par nos tracts et interventions sur les pénuries existant dans notre commune que la majorité s’est sentie obligée de répondre en passant son bilan des 6 dernières années dans toutes les boîtes de la commune. La majorité se vante d’avoir fait des efforts. Elle dit avoir créé 700 places dans les écoles, 100 logements sociaux supplémentaires et des crèches. Nous sommes convaincus que sans la pression systématique de Gauches Communes, même ces maigres efforts n’auraient pas été faits. Mais les pénuries dans notre commune sont bien plus grandes que cela. Il nous manque 4 écoles, 30 crèches, 850 emplois décents et 3.000 logements sociaux si nous voulons assurer un avenir de qualité à chacun. Il faut un plan radical d’investissements publics.Le PS ne peut pas prétendre que l’électeur ne l’a pas mandaté suffisamment. Cela fait des années qu’il bénéficie d’une majorité absolue. Il aurait pu mettre en place une politique sociale depuis longtemps, mais il a au contraire préféré, malgré sa majorité absolue, se lier aux libéraux. Il se sert de cela comme écran de fumée pour ne pas devoir appliquer une politique réellement de gauche. Que le PS ne se fasse pas d’illusions : lorsqu’il sera suffisamment brûlé et que la droite pourra faire sans, ses amis néolibéraux jetteront la social-démocratie et se serviront de la politique de celle-ci pour justifier une politique encore plus à droite, comme le fait sur le plan fédéral Michel face à son ancien partenaire Di Rupo.
Heureusement, pour la première fois depuis des décennies une formation plus à gauche que le PS, le PTB, a le vent en poupe. Gauches Communes s’en réjouit et nous avons d’ailleurs demandé au PTB d’œuvrer à une unité plus large en ouvrant sa liste à des candidats de Gauches Communes. Malheureusement le PTB a refusé. Nous comprenons maintenant : le programme du PTB à Saint-Gilles se résume à des kits scolaires gratuits, la rénovation de 100 logements sociaux vides et l’ouverture des parkings privés de nuit aux riverains comme revendications phares. C’est largement en dessous de ce qui est nécessaire pour satisfaire les besoins des habitants. La gauche doit avoir l’ambition d’appliquer une politique qui fait une différence fondamentale et ne pas se limiter à manœuvrer dans la marge.
Une élue de Gauches Communes à Saint-Gilles peut faire une différence à gauche. Elle pourrait utiliser sa position d’élue, ensemble avec les conseillers de gauche qui le souhaitent, pour prendre des initiatives pour renforcer la mobilisation sociale et le rapport de forces en faveur des travailleurs et leurs familles, afin de briser les carcans financiers et législatifs qui imposent l’austérité dans les communes de la part du fédéral et des régions.
Des élus Gauches Communes ?
Contrairement aux politiciens, les candidats de Gauches Communes s’engagent à :
– développer la résistance active contre ces politiques injustes et à ne pas participer à une coalition pro-austérité.
– vivre avec le revenu moyen d’un travailleur et à ne pas s’enrichir avec plusieurs mandats rémunérés. Le reste serait entièrement consacré à construire et soutenir la résistance aux attaques antisociales.
– représenter les prises de décisions collectives et démocratiques des militants et sympathisants.
Soutenez-nous
Tous les dons sont les bienvenus sur le compte de « Solidarité démocratie » (communication : fond électoral 2018) IBAN : BE32 5230 8045 4202
Notre liste Gauches Communes à Saint-Gilles :
Anja Deschoemacker, 48 ans, cuisinière
Nicolas Menoux, 35 ans, régisseur son
Fresia Fernandez, 33 ans, actrice
Mario Fonseca Vidal, 57 ans, ouvrier
Marisa Cabal, 33 ans, danseuse
Karim Brikci Nigassa, 35 ans, brancardier et délégué CGSP ALR
Esmeralda Catinus, 60 ans, formatrice en alphabétisation
La commune de Saint-Gilles avait fermé le tunnel sous une voie ferrée. L’objectif était d’en chasser les sans-abris qui y passaient la nuit. Au lieu de lutter contre la pauvreté, les pauvres sont chassés.
Les habitants de Saint-Gilles ont reçu ‘‘Le Bilan 2012-2018’’. Le collège du bourgmestre et des échevins y défend sa politique. Gauches Communes y répond. Le premier élément concret mis en avant par le bourgmestre Charles Picqué est : ‘‘Saint-Gilles est à même d’accompagner tout jeune Saint-Gillois tout au long de son parcours scolaire’’. C’est déjà fort douteux.
Par Anja Deschoemacker, tête de liste de Gauches Communes à Saint-Gilles
Stop au bricolage ! Un enseignement et un accueil de qualité pour chaque enfant !
Dans la partie sur ‘‘l’enseignement et la petite enfance’’ il est écrit que ‘‘la pénurie dans les écoles fondamentales était le grand défi à surmonter au début de cette législature’’. En fait, il a fallu prendre des ‘‘mesures urgentes’’ à cause des négligences et du sous-financement, depuis des dizaines d’années, de l’enseignement dans la commune. Ce dernier était tellement négligé que le Collège n’a pas vu venir l’augmentation du nombre d’élèves…
700 places ont été créées dans l’enseignement fondamental, mais une seule nouvelle école a été ouverte. Le reste des places sont basées sur un élargissement de l’offre dans les écoles existantes, avec entres autres des containers, des préfabriqués et des classes trop remplies. Pour offrir à chaque enfant non seulement une place, mais aussi une infrastructure de qualité avec des classes plus petites et des bâtiments durables, Gauches Communes maintient sa revendication pour la création de 4 nouvelles écoles communales.
La brochure ne dit par ailleurs rien sur la qualité. Il y a cependant une pénurie de personnel administratif et technique ; les repas scolaires, le nettoyage sont sous-traités à des entreprises privées.
Les repas scolaires sont ainsi livrés par Sodexo, entreprise pas vraiment réputée pour ses bons repas sains, mais plutôt pour sa course aux profits. Ces repas coûtent 3,20 euros dans l’enseignement fondamental. Au contraire d’autres communes à Bruxelles, Saint-Gilles n’intervient pas dans le prix. Ces éléments forcent toute une série de parents à cuisiner elles-mêmes quotidiennement. La nourriture est un besoin de base et nous aspirons à des repas scolaires gratuits et de qualité.
Gauches Communes revendique la fin de la sous-traitance des repas dans les écoles et les maisons de repos. La cuisine centrale prévue pour la préparation des repas des crèches devrait être élargie aux écoles communales, à la maison de repos et au personnel communal.
200 nouvelles places de crèche créées : une opération de rattrapage plus qu’indispensable, mais il n’y a toujours qu’une place pour un enfant sur quatre dans les crèches communales.
Gauches Communes maintient sa revendication d’avoir une place pour chaque enfant. Les parents ne doivent pas être dépendants de places d’accueil chères dans le privé ou forcés de faire le choix qu’un des deux parents travaille à temps partiel ou se retire temporairement du marché du travail, ce qui menace l’indépendance financière des femmes. Pour les mères isolées, l’accueil des enfants est crucial pour pouvoir travailler ou pas.
Picqué mentionne le soutien aux plus faibles : ‘‘Chaque année, la commune et le CPAS soutiennent des personnes avec l’espoir (…) de les sortir de la précarité, qu’il s’agisse par exemple d’un accompagnement pour sortir de la spirale de l’endettement, d’un plan de formation, d’un premier emploi (via le mécanisme des ‘‘articles 60’’)’’.
Il ne faut pas chercher dans la brochure des mesures qui créent de vrais emplois, qui offrent une sécurité et un salaire avec lequel on sait vivre, qui permettent de réellement échapper à la précarité et à la pauvreté. Pas un mot sur la création d’emplois dans les services publics locaux. La partie sous le titre ‘‘solidarité’’ parle de la promotion sociale, de l’insertion sociale, des formations professionnelles et des articles 60. Dans cette partie, on mentionne aussi les efforts de la commune sur le plan des logements abordables.
Les chômeurs n’ont pas besoin ‘‘d’insertion’’, mais de vrais emplois !
La seule création d’emplois mentionnée est celle de boulots sous le statut d’article 60. Or, un article 60 ne permet pas d’échapper à la pauvreté ou à la précarité. Le plus souvent, le seul résultat d’un article 60 est de réobtenir le droit aux allocations de chômage.
L’hypocrisie est absolue. Derrière l’argument d’aider les gens à échapper au misérable revenu d’intégration social, la commune les exploite sans gêne comme force de travail bon marché. Dans le service de propreté publique, on trouve 22 statutaires (les seuls avec une relative sécurité d’emploi et de bonnes pensions), 33 contractuels et 44 articles 60. En fin de contrat, ils sont remplacés par de nouveaux articles 60.
Gauches Communes revendique une réelle création d’emplois basée sur un plan radical d’investissements publics dans les écoles, les crèches et le logement social, et sur l’instauration de la semaine de travail de 30 heures pour tous les travailleurs publics locaux, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. La commune ne devrait pas être un fournisseur de statuts précaires. Nous revendiquons que les travailleurs contractuels soient nommés et que les articles 60 embauchés dans les services publics soient reconvertis en emplois statutaires. Pour les articles 60 dans les asbl locales, subventionnées par la commune, nous revendiquons leur reconversion en contrat à durée indéterminée avec augmentation des subsides en conséquence.
La commune laisse le champ libre au marché de logement privé !
Concernant le logement, ils se cachent derrière des excuses pour justifier leurs maigres résultats en matière de logements abordables. ‘‘C’est à cette même dynamique d’accompagnement et de soutien que participe la Régie foncière communale, en permettant désormais à près de 1000 familles de bénéficier d’un logement de qualité et abordable financièrement. Nous faisons en effet le maximum pour augmenter le parc de logements publics dans un contexte budgétaire qui a des limites et une commune où les réserves foncières sont quasi inexistantes depuis longtemps’’.
En réalité, Picqué a fait depuis longtemps le choix du logement public (où le loyer est déterminé par le prix du marché et non par le revenu du locataire) et non du logement social. Seuls 4,3% des logements à Saint-Gilles sont des logements sociaux (dont 9,7% sont inoccupés en attente de rénovation) pendant que presque la moitié des habitants entrent dans les conditions de revenus pour pouvoir accéder à un logement social.
Réserves foncières inexistantes ? La commune peut, avec la loi Onkelinx, réquisitionner les bâtiments vides pour y établir ensuite des logements sociaux. Mais elle se limite à des sanctions fiscales pour inoccupation.
La politique de la commune ne mène pas à une diminution des prix locatifs. Au contraire, les prix montent sur le marché privé, surtout dans le segment des logements les moins chers. Gauches Communes revendique la création de 3000 logements sociaux comme premier pas pour arriver à 20% de logements sociaux à Saint-Gilles. C’est un minimum pour pouvoir exercer une pression à la baisse sur les prix du privé.
Sécurité, propreté publique et embellissement de l’espace public = projets pour chasser les pauvres !
Le degré d’hypocrisie dans leur discours sur la ‘‘solidarité’’ et l’aide aux ‘‘plus faibles’’ est récemment devenu péniblement clair. Le ‘‘soutien’’ du Collège aux sans-abris qui passent leurs nuits dans un tunnel piétonnier a consisté à les chasser de là en murant le tunnel !
Ils laissent au MR (dans la coalition, malgré la majorité absolue du PS) le soin de faire tomber le masque social à propos du projet de renouvellement du parvis. Le nouveau parvis a pour conséquence la fin du marché tel qu’on le connaissait. Le mélange entre marchands bon marché et plus chers fera place à un modèle qui n’est attractif que pour les couches plus aisées de la population.
Dans la page prévue pour le groupe MR, ils expliquent clairement que la population moins aisée doit faire place au marché – comme dans la commune en général – pour leurs projets pour attirer une population plus branchée et aisée. Le reste de la population doit alors se contenter du marché du Midi (un jour/semaine). Le MR ne semble tout à coup pas avoir de problème avec une offre ‘‘peu soutenable’’…
Que ce type de politique soit prioritaire dans tous les champs importants de la politique communale en dit long sur l’hypocrisie du PS quand il parle de ‘‘soutenir la cohésion sociale’’. Gauches Communes présente une liste à Saint-Gilles pour construire une alternative : un plan radical d’investissements publics pour 3000 logements sociaux, 30 crèches communales, 4 nouvelles écoles communales et 850 emplois locaux décents.