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  • Bruxelles : l’eau plus chère et le contrôle budgétaire doit encore suivre…

    A l’occasion de ses voeux de nouvel an, Rudy Vervoort (PS), ministre président de la région bruxelloise, a dit espérer obtenir un accord complet du gouvernement bruxellois (PS-Ecolo-Défi-Groen-OpenVld-Spa) sur l’ajustement budgétaire d’ici le printemps et fixer un cadre pour les années à venir via une remise à plat de l’ensemble des dépenses et recettes.

    Par Boris (Bruxelles)

    Quand le budget 2020 a été élaboré, toutes les maigres promesses contenues dans l’accord de gouvernement concernant le social et le climat avaient été reportées à ce contrôle budgétaire : essentiellement la gratuité de la Stib pour les jeunes et les aînés, un toit pour 15.000 des 43000 Bruxellois en attente d’un logement social et un plan d’isolation du bâti. Le budget 2020 comprend 600 millions d’économies sur un budget global de 5,4 milliards d’euros, dont 180 millions de coupes sombres dans les budgets des différents ministères, avec 30 millions rien que pour Actiris, et le reste via un report d’investissements.

    L’infrastructure souffre d’un manque d’investissement chronique

    500 millions d’euros d’investissements sont également sortis du budget dont 470 millions pour la mobilité avec entre autres la rénovation de tunnels qui s’effondrent littéralement, le parking de dissuasion du Ceria et l’extension du métro. La cour des comptes a recalé le soi-disant équilibre budgétaire annoncé par Sven Gatz (OpenVld), ministre des finances, et acte un déficit prévisionnel, pour 2020, de 541 millions d’euros. Elle pointe aussi l’endettement de la région qui devrait passer de 5,5 milliards en 2019 à plus de 10 milliards à la fin de la législature.

    Bernard Clerfayt (Défi), ministre bruxellois de l’Emploi, a défendu cette flexibilité en argumentant qu’au vu des bas taux d’intérêts, c’est le moment de réaliser des investissements, mais sans s’endetter pour les dépenses courantes. Il vaut aussi mettre les navetteurs à contribution pour payer les investissements de mobilité via une taxe kilométrique. Il n’est donc pas question de sortir des carcans budgétaires et de s’en prendre aux énormes pénuries sociales dues à la politique de transfert des moyens publics vers les riches, une politique qui plombe les déficits. L’idée est donc de continuer à faire payer la facture à la population.

    Le ‘‘Tunnelgate’’ avait mis à jour le gigantesque sous-investissement public dans l’infrastructure liée à des décennies de politiques d’austérité néolibérale. Dans les années ‘80, la Belgique consacrait 4,5 % de son PIB à l’infrastructure, contre 1,7 % en 2012. Il n’est plus possible de faire face à l’usure naturelle en entretenant l’infrastructure existante. Même les organisations patronales plaident en faveur d’un minimum de réinvestissement au vu des dommages économiques engendrés pour les entreprises, notamment du fait des embouteillages.

    Ce réinvestissement arrive trop tard et est beaucoup trop limité. Une partie devra à nouveau être financée par des taxes injustes, notamment via l’augmentation du prix de l’eau qui a pris place au 1er janvier.

    Augmentation du prix de l’eau et bientôt des tarifs de la Stib ?

    Le gouvernement et le ministre en charge Alain Maron (Ecolo) ont jugé ‘‘raisonnable’’ l’augmentation de 2,19 % du prix de l’eau en la présentant comme une indexation. Mais il s’agit quasiment du double d’une indexation puisque l’inflation était de 1,44 % en 2019 et que l’on estime qu’elle sera de 1,2 % cette année. Cette taxe est socialement injuste, surtout alors qu’un quart des ménages est en état de précarité hydrique à Bruxelles.

    La compagnie intercommunale bruxelloise des eaux Vivaqua se justifie en expliquant que les prix n’ont plus été indexés depuis 2014 et que des moyens ont été alloués au réseau d’égouts. Nous avions pourtant déjà chèrement payé pour le plan de rénovation des égouts avec des augmentations de près de 10 % des redevances en 2010, 2011 et 2012.

    En 2015, le gouvernement bruxellois avait évité de nouvelles augmentations au vu de la forte opposition des syndicats et de l’atmosphère de lutte consécutive au plan d’action syndical de l’automne 2014. Il indiquait alors dans un communiqué de presse que ‘‘l’augmentation du prix de l’eau n’est aujourd’hui pas à l’ordre du jour et ce, d’autant que les ménages bruxellois seront touchés par les nouvelles mesures fédérales telles que la hausse de la TVA sur l’électricité, la hausse des accises sur le diesel et le saut d’index’’. Afin de préserver son image, il tentait alors de se distancer de l’austérité dure de son homologue fédéral.

    Sur le modèle de Vivaqua, la Stib, qui augmente le tarif du ticket papier au nom de l’écologie, souhaite également ‘‘indexer’’ (Sic!) tous ses tarifs de 2 à 3 % pour le 1er juillet prochain. Cela fera partie du débat d’ajustement budgétaire. Clerfayt s’est déjà prononcé en faveur de l’idée : ‘‘Si on ne paie pas le prix, on n’a pas la qualité’’. En réalité, le coût de la gratuité promise pour les jeunes et les aînés sera supporté par les utilisateurs et le personnel.

    Il n’est donc plus question des promesses électorales du PS concernant l’objectif d’une gratuité complète des transports en commun. Pourtant, la mesure s’impose face à l’urgence climatique en tant qu’alternative à la voiture. Au lieu de taxer les tickets papier, il serait plus écologiques d’abolir le gaspillage que représentent tous les titres de transports, les portiques et les BOOTIKs et de réaffecter l’ensemble du personnel concerné, avec de bonne condition de travail, au défi que représentera l’augmentation du nombre d’usagers.

    Briser les carcans budgétaires avec un plan radical d’investissements publics

    L’exercice budgétaire à venir sera un sérieux défi dans ce contexte de crise du capitalisme et alors que les carcans budgétaires volontairement imposés remettent en question jusqu’aux maigres mesures progressistes annoncées dans l’accord de gouvernement pour mieux emballer la politique d’austérité antisociale. Pour sauvegarder la gratuité de la Stib pour les jeunes (celle des aînés est déjà reportée) et assurer l’acquisition de bâti via un appel d’offre public cette année, de nouvelles coupes budgétaires seront probablement imposées ailleurs et de nouvelles taxes injustes seront introduites.

    Mais l’objectif fixé de 15% de logement à ‘‘finalité social’’ (il ne s’agit pas que de logement sociaux mais également de logement publics destinés à des revenus plus aisées, ce qui contribue à la gentrification, et de logements privés subventionnés par le public) ne sera pas réalisé. Comme Rudy Vervoort l’a admis sur Bel RTL : ‘‘Ça, c’est la norme. Je ne me fais pas d’illusion, on n’y arrivera pas. Mais il faut fixer une ligne.’’ Pourtant, avec la moitié des Bruxellois qui remplissent les conditions d’accès à un logement social, il faut 15 à 20% de logements sociaux publics afin d’exercer une pression suffisante sur l’ensemble des loyers. Cela revient à 60.000 nouveaux logements sociaux. D’autre part, le parc existant doit être urgemment rénové de fond en comble, le désinvestissement ayant causé d’énormes problèmes d’insalubrité.

    Quant au personnel des pouvoir locaux bruxellois, confrontés aux plus bas salaires de la fonction publique du pays et qui était en grève le 7 novembre dernier, le gouvernement a promis de faire un effort. Mais les promesses préélectorales ne seront certainement pas tenues. Ainsi, l’étude réalisée par le précédent gouvernement bruxellois concernant la diminution du temps de travail pour l’envisager sur cette législature est tombée aux oubliettes. Avant même les négociations avec les syndicats, Clerfayt a reporté la responsabilité sur les communes en citant en exemple sa commune de Schaerbeek comme un bon élève sur la réduction du nombre du nombre de personnel communal par habitant comparé à d’autres communes. Il invite ainsi les communes à couper dans l’emploi public et donc dans le service à la population pour trouver les moyens d’augmenter les salaires.

    Cela résume à merveille l’approche du gouvernement bruxellois : décider où couper plus fortement qu’ailleurs. Les difficultés sociales sont énormes à Bruxelles, mais ce gouvernement n’a aucune solution. Nous devons partir d’une toute autre logique, à partir des besoins à combler parmi la population. Pour y faire face, nous avons besoin d’un plan radical d’investissements publics dans les crèches, les écoles, les logements sociaux, les institutions de soin, le transport public, l’infrastructure,… Il nous faudra briser les carcans budgétaires et présenter la facture aux riches.
    Nous devrons lutter pour obtenir les moyens suffisants en stimulant l’action de masse des habitants et du mouvement ouvrier organisé et coupler nos revendications à la nécessité de mesures socialistes telles que la nationalisation des banques et des secteurs clé de l’économie ainsi que le non-paiement de la dette.

  • [PHOTOS] Marche latino-américaine contre le néolibéralisme à Bruxelles

    America Latina Desperto!

    Plus de 350 personnes se sont rassemblées ce dimanche à Bruxelles pour envoyer un message de solidarité à tous les peuples d’Amérique latine qui luttent contre la répression et les politiques néolibérales des gouvernements dominés par la droite avec le soutien de l’impérialisme américain. La banderole principale disait « L’Amérique latine insoumise et combative ».

    La communauté chilienne, à l’initiative de cette manifestation, était présente en grand nombre, avec de nombreuses pancartes politiques comme « Assemblée Constituante maintenant » ou « Dégage Piñera », des drapeaux chiliens et de nombreux drapeaux Mapuches (indigènes). Mais il y avait également des membres d’autres communautés en lutte. Des Colombiens en soutien aux grève nationales et en faveur de l’accord de paix mais aussi des Equatoriens, des Boliviens, des Brésiliens, des Mexicains. A leurs côtés de nombreux Belges, des Italiens de la formation de gauche Potere al Popolo (le pouvoir au peuple) et des Gilets jaunes, pour tous réunis pour envoyer un message de solidarité internationale à toutes ceux qui luttent contre l’extrême droite, le néolibéralisme, la violence et la répression. Les revendications féministes étaient fortement présentes, notamment pour dénoncer les abus et violences commis par les régimes autoritaires envers les manifestantes.

    Cette manifestation combative a traversé le centre de Bruxelles, en revendiquant la démission des gouvernements néolibéraux, la libération des prisonniers politiques et la solidarité internationale des communautés en lutte. La manifestation s’est clôturé sur la place du Luxembourg avec une performance de la chanson féministe contre les violences faites aux femmes “Un violador en tu camino” (Un violeur sur ton chemin) en face du parlement européen. Il s’agit d’un premier pas vers le construction d’un front des solidarités entre les luttes latino-américaines en Belgique.

    Vive la lutte de classe en Amérique Latine! Pour la constitution d’une fédération latino-américaine socialiste et démocratique!

  • Après 5 jours de grève à l’Hôpital Brugman, une victoire potentielle

    Hier matin, alors que les travailleuses et travailleurs de l’équipe d’entretien du CHU Brugmann à Bruxelles entamaient leur 5e jour de grève, les premières propositions écrites de la direction sont finalement arrivées ! Jusque-là, la direction n’était pas sortie de son silence.

    Ce personnel est confronté aux plus bas salaires de la fonction publique. Ils et elles ont donc entamé une grève le mardi 5 novembre dernier dans le cadre du plan d’action des travailleurs des pouvoirs locaux bruxellois pour exiger « des salaires pour vivre et non pour survivre » et de bonnes conditions de travail par l’embauche de personnel supplémentaire. Concrètement, il est donc question du passage immédiat du grade E au grade D, de la revalorisation de tous les barèmes de 10%, d’un salaire minimum de 14€/heure ou 2.300 € brut par mois et de l’engagement de personnel supplémentaire afin de travailler dans des conditions acceptables.

    Après 4 jours de grève qui ont été marqués par une bonne participation parmi les près de 150 membres du personnel d’entretien, il avait été décidé en assemblée générale de reconduire la grève le mardi 12 novembre, par ailleurs également journée internationale de lutte pour un meilleur salaire minimum lancée aux Etats-Unis (en savoir plus).

    Les premières propositions écrites de la direction concernent différents points. Au sujet du passage vers le niveau D avec accélération de carrière, le calcul est en cours par les ressources humaines. Des discussions doivent commencer aujourd’hui sur son application concrète. Concernant la charge de travail, un groupe de travail (comprenant des membres du personnel) va être mis sur pied et devra remettre des conclusions pour début décembre au plus tard. Concernant les contrats précaires dans l’équipe, 3 CDD seront convertis immédiatement en CDI pour renforcer l’équipe mobile. Pour de futurs engagements que les grévistes estiment urgemment nécessaires, la direction renvoie vers les conclusions du groupe de travail précité. Dans le cadre de la politique de bien-être, des postes à la polyclinique devront être octroyés aux collègues en fin de carrière ou en aménagement de poste (modalités à définir dans le groupe de travail).

    L’assemblée des grévistes a donc convenu de suspendre la grève afin d’avancer sur ces engagements et perspectives d’améliorations.

    La délégation CGSP – ALR (Administration Locales et Régionales) précise toutefois directement, et à juste titre : « Les grévistes espèrent par contre que la direction tiendra ses engagements et annoncent déjà qu’ils sont prêts à repartir en action si les avancées ne sont pas suivies d’effet, certainement en ce qui concerne le passage de niveau E en D. Une stratégie a été définie dans ce sens et sera mise en pratique immédiatement si la direction ne respecte pas ses engagements. »

    Cette mobilisation et son résultat potentiel est bien entendu un exemple pour tous les travailleurs désireux de lutter contre les bas salaires ! C’est par la lutte et la construction d’un rapport de force que nous pouvons obtenir plus !

    Quelques photos pris lors de la grève du 7 novembre dans la fonction public bruxelloise

  • Bruxelles. Rassemblement en faveur d’un salaire minimum de 14 euros de l’heure

    La campagne de la FGTB “Fight for €14” s’inspire directement des lutte menées aux Etats-Unis en faveur d’un salaire minimum de 15 dollars de l’heure. Chaque année a lieu une journée mondiale #FF15, soutenue par les organisations syndicales internationales EFFAT et UITA. Cette journée a pris place ce 12 novembre et plusieurs centaines de militants se sont donc rassemblés à Bruxelles ce mardi matin pour défendre l’augmentation du salaire minimum.

    Ce combat difficile qui a débuté dans la restauration rapide s’est mené à l’aide de campagnes de terrain dans de nombreuses villes et régions. En 2015, Seattle fut la première grande ville à instaurer ce salaire minimum, une victoire dans laquelle Socialist Alternative, son élue au conseil de ville Kshama Sawant (qui vient tout juste d’être réélue), et leur campagne “15NOW” ont joué un rôle crucial. Cette mesure s’est traduite par un transfert de 3 milliards de dollars des riches vers les pauvres sans entraîner de pertes d’emplois : au cours de la première année suivant l’introduction de la mesure, il y a eu une augmentation du nombre d’emplois de 2,5 % et le salaire moyen dans la ville a augmenté de 3,5 %. Ces chiffres étaient supérieurs à la moyenne nationale.

    En Belgique, le salaire minimum scandaleusement bas : 9,65€ brut / heure. Avoir un emploi ne garantit pas de vivre dignement : 230,000 salariés – soit 5% de la population active – sont considérés comme pauvre et 15% des employés gagnent moins de 2.300€ brut/mois (environ 1,400€ net). Ces chiffres alarmants et les nombreuses attaques des gouvernements sur nos conditions de vie et de travail aggravent le phénomène. Ces mesures touchent, de plus, davantage les femmes. Cette campagne de la FGTB est donc une excellente chose mais, pour obtenir des victoires en entreprises ou par secteur, il va falloir construire un rapport de forces sur le terrain !

    C’est ce que le PSL a défendu dans son tract (en savoir plus) et son intervention, à l’aide de deux exemples actuels. Le personnel des services publics locaux bruxellois se bat ainsi pour l’abolition du barème le plus bas et pour une augmentation de 10% de tous les autres à l’aide d’assemblées du personnel, d’arrêts de travail et maintenant de grèves plus longues. Une campagne est également en cours à l’Université de Gand où seule une petite partie du personnel gagne moins de 14 €/h, mais des milliers de signatures ont été recueillies auprès de l’ensemble du personnel et des étudiants. Si la direction ne change pas son fusil d’épaule, le personnel entrera ici aussi en action.

    Le Parti Socialiste de Lutte soutient pleinement la campagne de la FGTB « Fight for €14 » en y participant et en formulant des propositions constructives. Si vous voulez en savoir plus ou nous soutenir, contactez-nous et re-joignez-nous !

     

     

     

     

     

     

  • Rassemblement de soutien à la lutte du peuple chilien

    Ce lundi 21 octobre s’est tenu un rassemblement de 150 personnes devant l’ambassade du Chili. Cette manifestation voulait apporter son soutien à la lutte actuelle du peuple chilien.

    On a pu entendre des slogans tel que « No son, no son, no son los 30 pesos, son los 30 años de falsos progresos” (ce ne sont pas pour les 30 pesos, mais pour les 30 ans de faux progrès) en référence au début du mouvement contre l’augmentation du prix du métro de la capitale de 30 pesos qui devient une remise en cause du régime « démocratique » depuis la fin de la dictature militaire il y a 30 ans.

    Des slogans ont également retenti en référence à l’alliance entre jeunes et travailleurs et en faveur d’une grève générale. On a pu y entendre des chants et d’autres slogans issus de la période du gouvernement de gauche d’Allende qui marqua le Chili par ses réformes sociales radicales. Beaucoup de jeunes chiliens étaient présents aux côtés d’exilés politiques de la dictature et les drapeaux chiliens flottaient aux côtés des drapeaux Mapuches.

    Une prochaine action prendra place ce samedi 26 octobre, de 17 à 19h, gare centrale à Bruxelles (événement Facebook).

     

  • Manifestation contre l’invasion du Rojava à Bruxelles : construisons un mouvement anti-guerre de masse!

    Des centaines de Kurdes et d’opposants à l’agression militaire de l’Etat turc contre le Rojava ont manifesté cet après-midi à Bruxelles. Le cortège est parti du rond-point Schuman pour rejoindre le Parlement européen, avec un arrêt et deux minutes de silence à la station de métro de Maelbeek à la mémoire des victimes du terrorisme. Au podium, notre camarade Nicolas Croes a pu exprimer la solidarité du PSL / LSP et de son internationale le Comité pour une Internationale Ouvrière.

    Il a notamment défendu la construction d’un mouvement antiguerre international de masse qui défendra notamment le droit à l’autodétermination des Kurdes et de tous les groupes opprimés. Ce serait également l’opportunité de débattre du type d’Etat et de société dont nous avons besoin : une société socialiste démocratique débarrassée des guerres, de la misère et de l’exploitation.

    PDF de notre tract

     

  • Bruxelles & Liège : Rassemblements de solidarité avec le Rojava

    Liège

    Quelque 600 personnes se sont réunies cet après-midi à Bruxelles, dans la commune de Saint-Gilles, pour dénoncer l’invasion turque du Rojava, au nord de la Syrie. Des militants du PSL étaient présents, comme c’était d’ailleurs également le cas hier à Liège pour un rassemblement similaire.

    A Liège, environ 250 personnes se sont réunies Place Saint Lambert à l’appel de la Coopérative politique Vega, de Vert Ardent, de Solidarité Liège Rojava, des JOC, d’Action antifasciste liégeoise, d’Ecologie sociale Liège, du Front Antifasciste 2.0 (auquel le PSL collabore également), d’Action autonome Liège et du PSL.

    Un groupe d’une quarantaine de jeunes sont venus provoquer le rassemblement avec des drapeaux turcs mais aussi du MHP, un parti d’extrême droite turc, en proférant des insultes et en faisant le signe de ralliement des Loups Gris, organisation turque néofasciste liée au MHP. Ces derniers ont décidé de charger le rassemblement de solidarité avec le Rojava alors que commençaient les prises de parole, mais ils ont été repoussés.

    Il est évident que la manœuvre visait à faire taire les Kurdes, mais aussi les soutiens qui étaient présents et qui tenaient à faire entendre leur solidarité face à cette agression. En s’attaquant au Rojava, Erdogan ne s’en prend pas qu’aux Kurdes : il s’agit d’un assaut porté contre chaque féministe, chaque antifasciste, chaque militant de gauche, chaque syndicaliste.

    Au côté des représentants kurdes, seul le conseiller communal de la coopérative politique Vega a finalement pu prendre la parole avant les échauffourées provoquées par les jeunes turcs mobilisés par l’extrême droite turque. Mais la députée écolo Sarah Schlitz et le conseiller provincial PTB Rafik Rassâa étaient également présents et auraient très certainement publiquement fait part de leur soutien à la lutte du Rojava, tout comme l’auraient fait le PSL et les autres groupes présents. Nous invitons d’ailleurs les différents groupes et associations désireux de montrer leur soutien au Rojava à venir la prochaine fois avec leurs drapeaux et leurs banderoles, tout comme l’ont fait le PSL et le Front Antifasciste 2.0 hier, pour démontrer le plus clairement possible que les Kurdes ne sont pas seuls !

    Bruxelles

    Liège

    Voir par ailleurs le reportage-photos du Collectif Krasnyi.

  • La santé en lutte – Nous avons besoin de plus de personnel et de plus de moyens !

    Assemblée générale La Santé en Lutte

    Depuis plusieurs mois maintenant, le personnel de différentes institutions de soins est mobilisé pour réagir à la dégradation constante de leurs conditions de travail. Dans ce cadre, une grande Assemblée Générale de rentrée de La Santé en Lutte était organisée vendredi dernier à Bruxelles. Le texte ci-dessous est tiré du tract Hypertension (1) qui y a été distribué. Nous vous invitons par ailleurs à lire l’interview que nous avons réalisée de Karim Brikci, délégué permanent CGSP de l’hôpital Brugmann-Horta ainsi qu’à vous rendre sur le groupe Facebook La Santé en Lutte

    On exige toujours plus avec moins de personnel. Les soins sont enchaînés les uns après les autres, à la chaîne, sans plus avoir de temps pour les patients. La pression et la dégradation des conditions de travail sont devenues insoutenables. La dimension humaine des soins a été détruite par la charge de travail et la transformation des hôpitaux en usines. Des tableaux Excel interprétés par des consultants externes, ou autres bureaucrates, ne permettront jamais de saisir la réalité de terrain.

    “Sous le gouvernement Di Rupo, plus de 4 milliards d’euros ont été économisés dans l’assurance-maladie, dont 1 milliard d’euros ‘‘d’économies nettes’’. Sous celui de Michel, le compteur a été augmenté de 3,84 milliards d’euros, dont plus de la moitié sont des économies nettes’’(2). Nous sommes au début d’une véritable crise des soins de santé. Avec trop peu de moyens, un désinvestissement chronique et la commercialisation progressive de la santé, impossible que celle-ci fonctionne correctement !

    Tout ceci n’est pas une fatalité. Nous partageons matin et soir ce constat sur nos lieux de travail. La Santé en Lutte est un espace de convergence pour toutes les travailleuses et les travailleurs de la santé, afin de sortir de notre isolement et prendre conscience de notre force collective. Avec la grève des hôpitaux publics bruxellois le 3 juin, les mardis des blouses blanches et le mouvement dans les maisons de repos, le mouvement des travailleurs de la santé s’étend. Cela offre l’opportunité d’élaborer tous ensemble, avec la participation des différents syndicats, un plan d’action crescendo vers une journée d’action nationale commune pour tous les secteurs confondus de la santé.

    Dans une interview au Soir, Robert Verteneuil, le président de la FGTB a raison d’expliquer que le signal donné par les électeurs le 26 mai dernier, c’est celui des préoccupations sociales. Pour y répondre, il propose un plan national d’urgence socio-climatique : augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs via les salaires, relever la pension minimum à 1500€ net, le salaire minimum à 14€/heure brut, les minima sociaux au-dessus du seuil de pauvreté et des investissements dans le social et le climat. C’est un bon programme dans lequel La Santé en Lutte peut s’inscrire : les investissements publics nécessaires dans le secteur sont importants.

    La formulation de nos revendications peut varier, qu’on soit dans le public ou le non-marchand, dans les hôpitaux, les
    maison de repos, les soins à domicile, au SIAMU… Mais nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes.

    • Un refinancement public massif de la santé pour de l’engagement de personnel supplémentaire, de bonne conditions de travail et des soins de qualité pour tous.
    • Une augmentation de l’ensemble des salaires et un minimum de 14€/heure soit 2300€ brut par mois.
    • Un renforcement du système fédéral de sécurité sociale, pas de scission de celle-ci !
    • Une réduction du temps de travail à 30h semaine pour permettre un travail à long terme dans le secteur, avec
      embauches compensatoires, sans pertes de salaires et avec une interdiction formelle du travail à temps partiel
      involontaire.
    • Mettons un terme à la privatisation et à la commercialisation de la santé. Pour un service public national de santé gratuit,
      sous contrôle démocratique de la collectivité. Y compris la partie rentable du secteur, l’industrie pharmaceutique, duquel serait bannie l’avidité du privé.
    1. Hypertension (version néerlandophone : ‘Polsslag’) a vu le jour lors de la Colère Blanche (2004-2005) comme journal d’action pour des militants syndicaux combatifs et critiques, tant à la CSC qu’à la FGTB dans le secteur de la santé. Ce réseau s’est créé à l’initiative de délégués membres du Parti Socialiste de Lutte (PSL), mais est ouvert à tout activiste combatif dans le secteur. Contact : www.socialisme.be / info@socialisme.be
    2. Service national d’études des mutualités socialistes, décembre 2017.

  • 150 personnes au rassemblement et au meeting antifascistes à Bruxelles

    Ce dimanche 15 septembre, les militants néonazis de “Blood, Soil, Honour and Faith” & co s’étaient donnés rendez-vous à Bruxelles pour tenter eux aussi de bénéficier d’une plus grande visibilité et de capter une part du succès international de l’extrême droite, et plus particulièrement du Vlaams Belang en Belgique.

    Notre campagne antifasciste Blokbuster participe à la coalition “Stand Up” et a collaboré à la mise sur pied d’une riposte face à cette présence inadmissible de néofascistes ouvertement violents dans nos rues. Nous tenons à souligner que l’interdiction que le bourgmestre a décidée concernant notre rassemblement est parfaitement inadmissible. Son discours vise à renvoyer dos à dos les néofascistes et les antifascistes, à les mettre sur un pied d’égalité.

    Nous entendons également rappeler que l’extrême droite instrumentalise la colère contre les pénuries sociales. Ces dernières sont le fruit des politiques antisociales appliquées par les partis traditionnels, dont le parti du bourgmestre. Leurs politiques affament nos services publics, détruisent nos conditions de travail et bousillent nos pensions. Le succès du Vlaams Belang s’explique notamment par la colère contre les politiques néolibérales et l’austérité. Ce parti est parvenu à la dévier, caché derrière des thèmes sociaux et un profil prétendument anti-establishment qu’il a combiné aux préjugés racistes. Une fois les élections passées, le parti a directement balancé à la poubelle cette approche qui n’était qu’un leurre.

    Lors de la discussion, la coalition Stand Up a donné rendez-vous pour une manifestation à Gand le 26 septembre (événement Facebook). Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV veut organiser un meeting avec le nouveau député du Vlaams Belang Dries Van Langenhove, par ailleurs chef de file du groupe néofasciste Schild en Vrienden.

    La coalition Stand Up organise ensuite le 28 septembre une après-midi de rencontre et de discussion suivie d’une soirée concert au Garcia Lorca à Bruxelles (plus d’infos).

    Dans le cadre de ce 15 septembre, nous avons distribué ce tract pour discuter notamment du programme pour la lutte anti-fasciste. No Pasaran !

    Les néonazis veulent avoir leur part du succès du Vlaams Belang aux élections : résistance !

    La victoire électorale du Vlaams Belang donne aux néo-nazis de notre pays une plus grande confiance en eux. L’été dernier, 25 néonazis se sont retrouvés au café De Bengel, au marché d’Anvers sur la Grand Place. Par la suite, cinq d’entre eux ont été arrêtés parce qu’ils faisaient le salut hiltérien sur l’avenue commerciale dans le centre. Parmi eux, Tomas Boutens a été reconnu coupable d’avoir mis sur pied un groupe neo-nazi armé Blood&Honour au début du siècle dernier. Ce groupe veut manifester à Bruxelles le 15 septembre pour tenter de répéter la “Marche contre Marrakech”, mais aussi autour de l’exigence que le Vlaams Belang entre au gouvernement.

    Les précurseurs de Blood&Honour ont été mis sur pieds aux Pays-Bas à la suite de la première percée électorale du Vlaams Blok au début des années 90. C’est à cette époque qu’ont eu lieu les premiers concerts avec des groupes nazis associés au groupe britannique Blood&Honour, un groupe ouvertement fan d’Hitler et des nazis. Ce n’est pas un hasard si l’un des premiers organisateurs d’un tel concert au début des années 90 a également été actif localement avec les jeunes du Vlaams Blok. Le parti n’a eu aucun problème avec cela. Au tournant du siècle, deux groupes de combat de Blood&Honour étaient actifs aux Pays-Bas. L’un d’eux a utilisé le nom de’Bloed Bodem Eer Trouw’ et comptait plusieurs soldats parmi les organisateurs. Le réseau des néo-nazis armés a été démantelé en 2006, après quoi les pionniers se sont surtout occupés de leurs problèmes juridiques.

    Les condamnations définitives ont été limitées : quatre prévenus, dont Boutens, ont été condamnés à des peines allant de quelques mois à cinq ans. Toutefois, le tribunal a déclaré qu’ils formaient un groupe terroriste qui voulait mener des attaques. Ces dernières années, le dirigeant du BBET, Boutens, est apparu plus régulièrement dans les manifestations d’extrême droite. Par exemple, il a assisté à plusieurs reprises à une manifestation du NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le club étudiant non officiel du Vlaams Belang.

    Lorsque l’existence d’un groupe armé de néonazis est devenue largement connue par les médias en 2006, le VB a dû prendre ses distances. Cela a été plus explicitement fait par certains que par d’autres. L’ancien vice-président Roeland Raes a fait remarquer : “A droite de nous, la politique n’est pas possible. Nous nous abstenons d’adopter des positions qu’une petite minorité de nos membres trouvent attrayantes, mais qui nous ralentissent.” Il ajoute avec un peu de nostalgie : “Dans les années soixante-dix, il y avait moins de tabous sur le langage ou sur les réminiscences des années 30 et 40. Les mesures prises contre nous à l’époque n’étaient pas si fortes et déterminées.” En bref : selon le vice-président du VB, les partisans du nazisme appartenaient à “ nous “, c’est-à-dire au parti et à sa périphérie.

    Maintenant que le Vlaams Belang progresse à nouveau dans les élections, certains néonazis voient l’occasion de repartir avec plus de confiance en eux. Leurs actions antérieures n’ont donné lieu qu’à de légères punitions. Leurs collègues de Schild&Vrienden, l’élite nazie diplômée, ont pris leur propre route avec leurs déclarations racistes, sexistes et homophobes. Cela les ont incités à commettre des actes violents. Aujourd’hui le chef de ce gang a été catapulté directement au parlement par le Vlaams Belang. Alors pourquoi les nazis plus traditionnels, moins diplômés, ne tenteraient-ils pas leur chance à nouveau ? C’est dans ce contexte que s’inscrit la “marche” annoncée à Bruxelles le 15 septembre.

    Le Vlaams Belang a dû se dissocier, mais comme l’ancien vice-président Roeland Raes l’a fait remarquer il y a des années, certains membres du parti trouvent cette initiative “attrayante”. Le profil anonyme utilisé comme initiateur de la manifestation est, entre autres, un ami du président du VB gantois Johan Deckmyn. Sur Facebook, environ 1000 personnes ont indiqué qu’elles iraient à la manifestation. C’est impressionnant pour une initiative néo-nazie, même si, bien sûr, il devient extrêmement difficile d’égaler la manifestation des 5 500 à la manifestation contre l’accord de Marrakech et même s’il y a sans doute beaucoup de faux profils de trolls d’extrême droite sur les 1 000 personnes inscrites. La manifestation contre Marrakech a été activement soutenue par le Vlaams Belang et ses organisations amies (KVHV, NSV, Schild&Vrienden, ….) qui ont de nouveau été attirées par le succès du VB. Avec l’attention croissante accordée aux réfugiés, la N-VA a de nouveau renforcé le groupe d’extrême droite.

    Il est difficile de prédire ce que l’action du 15 septembre apportera, mais il n’est pas exclu que quelques dizaines de militants d’extrême droite tentent de faire une manifestation. On ne devrait pas permettre que cela se produise. Ll y a une discussion au sujet d’une contre-manifestation. Blokbuster est d’avis qu’une mobilisation s’impose, dans laquelle nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour manifester pacifiquement avec autant d’antifascistes que possible et limiter ainsi la portée de l’extrême droite.

    En même temps, Blokbuster défend la nécessité d’un programme social qui démasque les tentatives du VB de répondre à l’insatisfaction et à la peur justifiées concernant les salaires, les pensions, les soins de santé, les soins pour les personnes âgées, etc. Ce ne sont pas les réfugiés qui économisent sur notre sécurité sociale pour offrir des cadeaux aux super riches ; c’est ce que font les marionnettes néolibérales des grandes entreprises avec lesquelles le VB avait tant voulu former une coalition ! Depuis les élections, le VB a laissé son masque “ social “ pour ce qu’il est : il ne reste plus que le racisme et l’agitation du drapeau. Avec une lutte active autour de revendications telles qu’un salaire minimum plus élevé, une pension minimum plus élevée, des investissements publics dans les services publics et le logement social, …. nous pouvons aller à l’encontre de la politique d’austérité et dénoncer les fausses “réponses” de l’extrême droite pour ce qu’elles sont : semer la division qui entrave la lutte pour faire respecter nos revendications !

  • Sombres perspectives budgétaires pour la région Bruxelles-Capitale

    Tunnel Kortenberg à Bruxelles. Photo : Wikimedia

    Les investissements nécessaires se heurtent au carcan budgétaire

    En début d’année, le Bureau fédéral du Plan publiait ses perspectives : le déficit budgétaire serait de 7,7 milliards € au Fédéral cette année. Il s’envolerait ensuite à près de 10 milliards en 2020. En mai, c’est le Centre de Recherches en Économie Régionale et Politique Économique (CERPE) de l’Université de Namur qui a sorti ses perspectives pour le budget de la Région Bruxelles-Capitale : le prochain exécutif ne disposera d’aucune marge budgétaire pour de nouveaux investissements publics et la dette de la région passerait de 4 à 8 milliards € de 2019 à 2024 !

    Par Nico M. (Bruxelles)

    Dans le cadre du pacte européen de stabilité et de croissance, les différents gouvernements doivent remettre leur budget à la Commission européenne pour être validé. Ce mécanisme assure que l’austérité soit appliquée à tous les niveaux de pouvoir, il est d’ailleurs utilisé par les politiciens traditionnels comme excuse pour leurs politiques asociales. Au vu des dépenses d’investissements à Bruxelles (275 millions en 2018, près du double en 2019) ce mécanisme ne permettra pas de marges pour d’autres investissements, à moins de geler des projets qui semblent inéluctables comme la rénovation des tunnels ou l’extension du métro.

    Une situation ni nouvelle ni isolée

    Le problème est profond : ce sont des décennies de sous-financement qu’il faut chercher à combler. Avec leur politique d’austérité, les gouvernements successifs ont transféré les moyens publics vers les profits des grandes entreprises, ou dans le sauvetage des banques. Les investissements publics en Belgique ont chuté de moitié en 25 années. Pour atteindre le niveau des années 70, il faudrait investir environ 15 à 20 milliards d’euros par an.

    Des budgets limités mais des besoins massifs : Bruxelles s’effondre littéralement

    Les chaussées effondrées dues aux canalisations vétustes illustrent les défis. Vivaqua prévoit de rénover 1,1% du réseau de distribution et 1,3% du réseau d’égouttage par an d’ici 2024. Problème : il faudra trouver 85 millions chaque année pour ne pas creuser la dette. Du coup c’est une hausse des factures d’eau pour les consommateurs qui est maintenant envisagée. Le manque de places de crèches, de logements sociaux, de classes d’école, les collections qui pourrissent à cause de l’humidité dans les caves des musées ou encore les tunnels bruxellois, sont autant d’exemples des graves carences dans l’infrastructure.

    Le manque de financement public touche aussi les travailleurs : manque de personnel, surcharge de travail, salaires sous pression… Les syndicats des administrations locales et régionales de la capitale mènent campagne depuis un an pour notamment des hausses de salaires de 10% et la suppression du barème le plus bas. Depuis, c’est le personnel soignant des hôpitaux qui est entré en lutte face au sous-effectif.

    Enfin, le mouvement de grèves internationales de la jeunesse contre le réchauffement climatique a forcé tous les partis traditionnels à promettre des investissements publics dans la transition écologique durant la campagne, par exemple dans les transports publics.

    Briser les carcans budgétaires

    Nous sommes pour un programme politique qui parte des besoins et qui cherchent les moyens de les combler. Après des années de négligence, il nous faut un plan radical d’investissements publics. Le débat crucial autour des limites budgétaires prend donc place plus largement aujourd’hui notamment autour des négociations avortées entre PS et PTB. C’eut été une occasion importante pour la gauche de tracer une perspective qui ne repose pas sur une logique de limites budgétaires volontairement imposées. Au contraire, pour que les intérêts de la population soient prioritaires, il faut briser la camisole financière.

    Face au manque de moyens publics, les partenariats public-privé ou les privatisations sont brandis comme l’alternative. La solution n’est pas l’avidité des entreprises qui vont chercher le profit maximal. Peut-on s’attendre à un assouplissement des règles budgétaires strictes et sortir certains investissements extraordinaires en dehors des calculs de la commission ? Mais alors qu’en est-il du manque d’effectifs en personnel, des demandes d’augmentation de salaires etc. Ceux-ci continueront à se heurter aux limites des budgets ordinaires. Qui va choisir quels investissements seront ou non comptabilisés ? Qui va nous faire croire que la dette publique ne sera pas approfondie et donc utilisée pour nous imposer de nouvelles cures d’austérité ?

    Nous sommes d’accord avec le PTB quand il explique qu’il faut ‘‘rompre avec les règles d’austérité imposées pour investir dans les besoins sociaux et écologiques’’. Mais alors le programme et les campagnes électorales doivent servir à préparer les électeurs, la classe des travailleurs aux défis que cela suppose.

    Un gouvernement progressiste qui voudrait briser les règles budgétaires devra compter sur la construction à la base d’un rapport de force. Une campagne électorale doit populariser largement cela et éviter les illusions concernant les promesses électorales. Une telle politique devra reposer sur la lutte collective pour le non-paiement de la dette publique, la mise sous propriété publique des banques et des secteurs-clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques de la collectivité. Et ainsi assurer que les moyens ne soient pas mobilisés dans des placements spéculatifs ou dans les poches des actionnaires, mais puisse servir de source de financement aux investissements publics nécessaires.

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