Category: Bruxelles

  • Bruxelles. Rassemblement des travailleurs d'ING et d'AXA

    bxl08
    Ce matin, plus de 1000 personnes ont manifesté devant le siège de la banque ING et d’AXA, avenue Marnix, en solidarité avec le personnel menacé de licenciement. Quelque 200 agences étaient fermées pour l’occasion chez ING. Pour rappel, le groupe ING a annoncé 3158 pertes d’emplois pour la Belgique, soit près de la moitié du personnel. Au vu de l’annulation de la grève générale annoncée en mai dernier pour ce 7 octobre, ce rassemblement est devenu le point d’attraction de la journée et le nombre de syndicaliste a rapidement grimpé.

    Par Julien (Bruxelles)

    A l’instar de Caterpillar, la raison derrière cette décision n’est pas que l’entreprise soit en perte. La motivation, c’est la soif de profit et la possibilité d’engranger encore plus de bénéfices en jetant à la porte une partie des employés pour mieux presser les autres comme des citrons. Le vieux dogme néolibéral affirmant qu’il faut un climat fiscal avantageux pour les entreprises si on veut créer de l’emploi a une nouvelle fois montré son inconsistance.

    Le grand nombre de licenciements collectifs de ces dernières semaines augmente la colère parmi les travailleurs. Dans ce contexte, une étincelle pourrait mettre le feu aux poudres et faire renaître un mouvement du type de celui de l’automne 2014, avec un plan d’action crescendo comprenant une manifestation de 150.000 personnes, une tournée de grèves provinciales et une grève générale nationale. Le gouvernement avait alors vacillé, mais les directions syndicales avaient hésité, douté, et n’avaient pas donné de suite sérieuse au mouvement.

    Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser ce gouvernement de malheur agir encore deux ans. C’est inacceptable. Il nous faut d’autre part riposter face à l’avalanche de pertes d’emplois dans le privé. Notre meilleure force, c’est celle de notre nombre: réagissons tous ensemble pour renverser le gouvernement Michel et défendre la revendication de la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs.

    Photos: Mario et Els

    Bruxelles. Rassemblement de solidarité avec les travailleurs d'ING et d'AXA

  • Tous ensemble dans la rue le 29 septembre!

    Deux années de gouvernement Michel: Il nous écrase pour arroser le s entreprises de cadeaux

    Dégageons le gouvernement et toute la politique d’austérité

    VoSaintGilles_septembre2016us l’aurez remarqué dans votre portefeuille, les prix à la consommation explosent pour les aliments, les télécommunications, l’électricité… L’inflation en Belgique est de 1,6 %, le taux le plus élevé d’Europe. Le ministre de l’emploi et de l’économie Kris Peeters botte en touche en commandant une étude pour en déterminer les causes.

    Tract du PSL distribué à Saint Gilles (Bruxelles)

    Pourtant, ce renchérissement du coût de la vie est la conséquence de la politique de hausse de la TVA, des accises et des taxes pour la population. Ces hausses dépassent largement la petite augmentation de salaire net annoncée avec grand fracas. Le plus frappant est la hausse des factures d’électricité de 40,6 % au deuxième trimestre à cause de l’augmentation de la TVA à 21%, des tarifs de distribution et des taxes pour les certificats verts en Flandre.

    L’année dernière, les entreprises du Bel 20 ont reversé dix milliards d’euros en dividendes aux actionnaires. La diminution de nos salaires et allocations avec la perte de 2 % due au saut d’index et le blocage salarial ne leur suffisent pas. Le soi-disant “handicap salarial” n’existe plus selon la Banque nationale. Ainsi, nos salaires évoluent moins vite que les pays voisins malgré la productivité record des travailleurs belges. Mais le gouvernement, à la solde du Bel 20, veut encore revoir la “loi de 96 sur les salaires” pour mettre nos salaires à la diète pendant les 10 prochaines années.

    L’autre projet de loi de Kris Peeters, comparable à la loi “travail” en France, qui devait initialement rendre le travail soutenable pour accompagner l’augmentation de l’âge de départ à la pension à 67 ans, vise aujourd’hui à le rendre insoutenable en mettant fin à la semaine de 38h. L’annualisation du temps de travail (calcul à l’année) permettra des semaines de 45h et des journées de 9h. Celles-ci pourront encore être allongées à respectivement 50h et 11h avec le bonus de cent heures supplémentaires mis gratuitement à disposition des patrons.

    De l’autre côté, le gouvernement arrose les entreprises pour 12 milliards d’euros de cadeaux fiscaux divers. La Belgique est un paradis fiscal pour les multinationales, au point que même certaines des techniques pour éluder l’impôt, jugées les plus déloyales par l’OCDE et la Commission Européenne (comme les excess profit ruling et les intérêts notionnels) devront être revues. Mais pas question pour le gouvernement de faire contribuer les plus riches. Il envisage de diminuer l’impôt des sociétés jusqu’à un taux de 20 % tout en continuant la politique d’austérité pour 2,4 milliards d’euros d’ici fin 2017 avec probablement le mécanisme de solidarité qu’est la Sécurité Sociale dans le viseur.

    Construire une mobilisation de masse Dans le cadre du nouveau plan d’action syndical, le front commun des syndicats organise une nouvelle manifestation nationale le 29 septembre à Bruxelles à l’occasion des deux ans du gouvernement de droite et en prélude à la grève générale nationale du 7 octobre prochain. La vague de grèves en juin avec en premier lieu les agents pénitenciers et les cheminots illustre la combativité présente à la base. Cela ne changera rien ? Si nous sommes peu nombreux, le gouvernement se sentira en confiance pour continuer ses attaques. Si au contraire nous mobilisons encore une fois plus de 100.000 personnes, il baissera d’un ton et nous pourrons instaurer un climat propice pour engager encore plus de personnes dans la grève générale du 7 octobre et construire ainsi la pression nécessaire pour continuer ensuite.

    Ne restez pas au bord de la route et participez y vous-même ! Beaucoup de choses sont possibles. Sur votre lieu de travail, parlez-en à vos collègues et demandez à votre délégation syndicale d’organiser une assemblée du personnel si ce n’est pas déjà prévu. Proposez à l’un ou l’autre ami ou proche d’y participer à vos côtés. Accrochez une affiche à votre fenêtre ou chez les commerçants chez qui vous avez l’habitude de vous rendre. A l’école, un petit comité de mobilisation peut aider à faire participer les jeunes. Les étudiants peuvent prendre contact avec les délégués syndicaux du personnel pour aller à la manifestation ensemble.

    Une alternative à l’austérité est possible Le gouvernement Michel n’est en rien très solide. Sa raison d’être, changer radicalement le relations de force pour une société sans entraves pour le patronat, ferme la porte à la possibilité d’obtenir des accords acceptables pour les travailleurs et leur famille. Le mouvement des travailleurs a la capacité de le faire tomber.

    Si les syndicats cassaient leurs liens avec les partenaires politiques traditionnels et prenaient une initiative audacieuse en s’ouvrant aux nouveaux mouvements sociaux comme Tout Autre Chose ou Nuit Debout, ainsi qu’aux organisations de la gauche radicale comme le PTB et le PSL, ils pourraient redessiner la carte politique du pays en quelques mois. Le PSL apporterait sa pierre à l’édifice tout en continuant de promouvoir un socialisme démocratique et moderne où les connaissances et les ressources disponibles bénéficieraient à tous.

    14/10 Soirée-Débat : Angleterre : La réélection de Jeremy Corbyn et la guerre civile au sein du Parti travailliste

    19h au Pianofabriek, 35 rue du Fort à Saint-Gilles

    Avec Roger Bannister, syndicaliste anglais d’UNISON et militant de la campagne de soutien à Corbyn. Participant à la révolte de la ville de Liverpool contre Thatcher dans les années 80.

    Il y a un an, l’élection de Jeremy Corbyn sur un programme anti-austérité à la tête du parti travailliste en Angleterre fut accueillie avec effroi par l’establishment et avec enthousiasme par de larges couches de la population. Depuis, des dizaines de milliers de jeunes et travailleurs ont rejoint le parti. Il est aujourd’hui littéralement divisé en deux avec un camp pro-néo-libéral composé de la majorité des parlementaires blairistes d’une part, et de l’autre le camp des travailleurs. La droite blairiste a tenté de mener un coup d’état au sein du parti pour se débarrasser de Corbyn, ce qui a entrainé une vague massive de soutien sans précédent qui devrait lui permettre de regagner les élections contre le candidat de la droite. Le Socialist Party, parti frère du PSL en Angleterre, participe activement à la campagne de masse de soutien à Corbyn. La cohabitation avec les néo-libéraux est impossible. Une scission du parti pourrait engendrer un nouveau parti de masse des travailleurs en Angleterre.

    28/9: Journée d’action internationale pour le droit à l’avortement en Irlande ! 18h30 Ambassade d’Irlande, 180 Ch. d’Etterbeek

    anja_saintgilles« Le 28 septembre, la discussion commence dans le parlement irlandais sur la proposition de loi de Ruth Coppinger, élue du Socialist Party et figure de proue du mouvement femme socialiste Rosa, d’abolir l’interdiction de l’avortement. Les sondages montrent qu’une large majorité de la population soutient cela. Toutefois, les partis établis veulent gagner du temps dans l’espoir que le mouvement s’affaiblisse. »

    « Ce sont surtout les femmes à bas revenus qui sont lourdement touchées par l’interdiction. Malgré un coût d’à peu près 1500 livres pour le voyage et l’intervention non couverte par l’assurance santé, au moins 9 femmes vont avorter au Royaume-Uni chaque jour. En même temps, la politique d’austérité a mis beaucoup de gens, et certainement les femmes, dans une situation précaire. C’est pourquoi il faut se battre sur les deux plans : pour le droit à l’avortement et contre l’austérité. »

    « Le 28 septembre, à l’appel de Rosa, il va y avoir des actions de solidarité dans plusieurs villes. Participe au rendez-vous de Bruxelles, à 18h30 devant l’ambassade d’Irlande»

  • Grève du 24/06: Quelques questions posées aux grévistes à Bruxelles

    BXL_interview01

    Ce vendredi 24/06 une grève générale s’est déroulée en Belgique à l’appel de la FGTB, rejointe par quelques centrales francophones de la CSC. Plusieurs camarades du PSL son intervenus sur les différents piquets de grève en y faisant une interview composée de quatre questions auprès des travailleurs.

    1) Cette grève fait partie d’un plan d’action plus large avec des manifestations, des réunions du personnel et d’autres grèves. Que signifie cette grève, cette lutte, pour vous, sur cette entreprise ?

    Pour Majiid, délégué CGSP à l’Atelier TGV de Forest, c’est toute la politique antisociale du gouvernement qui doit être visée. La flexibilité joue énormément à l’atelier. Le TGV roule jusqu’à 300 km à l’heure. On ne peut s’imaginer un accident à cette vitesse. Comme une voiture, les rames du TGV ont besoin d’entretien, mais l’enjeu est plus important encore. Les amortisseurs par exemple ne sont plus fiables après 3 ans. Beaucoup de pannes sont détectées en connectant l’ordinateur, d’autres sont exclusivement mécaniques. Aujourd’hui, le client met énormément de pression pour que les rames soient disponibles le plus vite possible. A ce rythme-là, impossible de garantir que des accidents ne se produiront pas d’ici les prochaines 5 années. Soyez-en certain, personne ne veut cela.

    Photo : metallos.be (site des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB)
    Photo : metallos.be (site des métallos Wallonie-Bruxelles de la FGTB)

    Pour Didier, travailleur de super transport, le mouvement a besoin d’un nouveau souffle pour rebondir et d’un meilleur dialogue entre  les directions syndicales et la base des travailleurs ainsi qu’entre les travailleurs et les usagers.

    Pour Philippe, travailleur à Audi Forest, c’est avant tout une lutte pour de meilleures conditions de travail avec par exemple comme revendication la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire pour avoir une meilleur qualité de vie et pouvoir accorder plus de temps à sa famille ou à soi-même.

    Chez AutoVision, Amine nous donne une même vision de ce que représente la lutte à ses yeux et au sein de l’entreprise dans laquelle il travaille : pour une alternative politique et surtout pour une alternative sociale. Sur ce dernier piquet, nous avons même reçu un tract des travailleurs qui mettait en avant leurs propres revendications (plus de sécurité sociale, retour à la pension à 65 ans , fiscalité équitable et diminution collective du temps de travail).

    2) Le gouvernement a déjà dit que, cet été, il annoncerait de nouvelles mesures d’austérité, pour environ 3 milliards d’euros. Pensez-vous que ce gouvernement est préparé à faire des concessions fondamentales ? Si non, pensez-vous que nous sommes capables de le faire tomber et de quoi avons-nous besoin pour cela ? Par exemple : la grande manifestation du 29 septembre et la grève du 7 octobre doivent-elles être le début d’un mouvement de grèves jusqu’à la chute du gouvernement ?

    Majid rappelle que la veille de la grève, Olivier Chastel avait déclaré que cette dernière n’aurait aucun effet sur le gouvernement. Il pense donc qu’il faut des actions plus fortes, tous ensemble, comme lors des manifestations du 6 novembre 2014 et du 24 mai 2016. Il pense aussi que le 29 septembre et le 7 octobre, la CSC sera solidement présente elle aussi.

    Pour Didier , aucune concession n’est possible avec ce gouvernement, qui n’est pas capable d’appliquer une politique juste et correcte. Il nous dit aussi que, pour lui, il est tout à fait possible de faire tomber le gouvernement , que cela a déjà été fait dans d’autres pays et que c’est aussi possible si les syndicats et militants se mobilisent encore plus et motivent leurs collègues ou/et proches.

    Pour Philipe non plus, ce gouvernement ne fera aucune concession et, pour lui aussi, le travail de mobilisation est plus qu’important. Mais il développe aussi un point sur le fait que c’est aux grands patrons super-riches qu’il faut s’en prendre pour les obliger à redistribuer les richesses équitablement.

    Pour Amine , tout dépend du rapport de force. S’il est assez fort, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que de faire marche arrière. Ici, Amine nous dit que nous avons besoin de nous inspirer de ce qui a déjà pris place, en nous citant les révoltes du Maghreb , les Indignés d’Espagne et, plus récemment, le mouvement en France pour utiliser le mouvement de masse comme base de la lutte.

    3) Nous pensons qu’il y a une grande base potentielle pour porter ces actions du 29 septembre et du 7 octobre s’il y a une bonne manifestation et une bonne mobilisation. Comment se déroulent la mobilisation, la discussion et l’organisation du plan d’action sur votre lieu de travail ? Avez-vous eu des réunions du personnel ? Cela pourrait-il être un moyen pour mobiliser encore plus vers septembre ?

    Majid a déjà commencé à parler du 29 septembre et du 7 octobre. Lors des 8 jours de grève chez les cheminots, les assemblées du personnel étaient quotidiennes. Aujourd’hui, la présence au piquet est un peu moindre puisqu’il fallait bien permettre aux grévistes de souffler en mettant un petit pas en arrière. Pourtant, beaucoup sont restés chez eux, à peine 3% des cheminots sont au boulot à Bruxelles.

    Dans l’entreprise ou travail Didier, l’information circule bien et les délégués syndicaux et militants font bien leur travail. La plupart du temps, une bonne partie du personnel est tenue au courant des différentes grèves et manifestations. Didier pense donc que , comme d’habitude , la mobilisation sera faite pour la manifestation du 29 septembre et la grève du 7 octobre.

    Philippe nous dit que des assemblées et des distribution de tract sont effectuées hors des heure de travail pour mobiliser le personnel. Il nous dit aussi qu’il faut qu’un travail fort soit fait par les syndicats, vert comme rouge, pour organiser de meilleures actions.

    Chez AutoVision, les délégués syndicaux suivent généralement la centrale, tout en gardant une certaine indépendance interne sur le contenu de leurs tracts.

    Les travailleurs d’AutoVision et d’Audi font également des assemblées du personnel une fois par an, et , plusieurs fois dans l’année chez AutoVision.

    4) La question qui revient le plus, c’est de savoir quelle alternative existe si on fait tomber le gouvernement. N’a-t-on pas besoin aussi, du côté syndical, d’une arme politique dans les mains de la classe des travailleurs ? D’un parti de lutte qui pourrait être une plateforme pour les différentes tendance au sein du mouvement ouvrier, ouvert aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et à d’autre force de gauche radicale, y compris le PSL ?

    Pour Didier, il serait bien que le syndicalisme revienne à une tradition plus révolutionnaire et d’avoir une « fédération  » des travailleurs pour impliquer le plus de personnes possible dans la politique.

    Phillippe, lui, nous dit qu’il serait important d’avoir un front de gauche qui défend et représente les travailleurs car il ne sera pas évident de faire tomber ce gouvernement qui s’en prend sans cesse aux travailleurs sans une solidarité et une union des différentes forces déjà présentes.

    Il nous faut un gouvernement de transition, nous dit Amine, avec les syndicats et les forces de gauche et mouvement sociaux pour préparer un nouveaux gouvernement.

  • From Brussels with love… Hommage aux victimes de la tuerie d'Orlando

    frombrusselswithloveUn millier de personnes environ se sont réunies hier soir à la Bourse, à Bruxelles, pour participer à une veillée de solidarité à la suite de l’attentat homophobe qui a eu lieu à Orlando, en Floride. On trouvait bien entendu nombre de drapeaux arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBTQI particulièrement choquée après ce tragique événement. L’homophobie sévit toujours, la lutte pour l’égalité reste donc toujours à l’agenda. Le PSL était présent à ce rassemblement avec un tract spécifique : “Stop à l’homophobie, au fanatisme et au racisme.”

    Photos de Jan (Louvain)

    From Brussels with love // Foto's door Jan (Leuven)

  • Manifestation "Bloquons les 45 heures"

    blok23Peu avant que le nouveau plan d’action des syndicat n’ait été annoncé, un groupe de jeunes (surtout) et de travailleurs, membres d’organisation de la gauche radicale ou non, s’est regroupé dans la plateforme “bloquons les 45 heures” afin de protester contre la Loi Peeters. Un appel international à la mobilisation avait été lancé de France par “Nuit Debout” dans le cadre de la Loi Travail et ce dimanche 15 mai, également date anniversaire du Mouvement des Indignés en Espagne en 2011, une manifestation a eu lieu à Bruxelles contre la destruction de la semaine des 38 heures.

    Le Premier Mai, une manifestation avait déjà pris place à Bruxelles. La deuxième manifestation a réuni quelques centaines de personnes, parmi lesquelles des syndicalistes de la CGSP ALR (Administrations Locales et régionales) et de la CNE (la centrale francophone des employés de la CSC). A leurs côtés se trouvaient des groupes tels que la JOC, l’USE et d’autres organisations de gauche parmi lesquelles le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs. La manifestation a démarré à la Gare Centrale et a rejoint Saint Gilles en passant notamment devant les locaux du MR. Une assemblée générale a suivi ensuite à Saint Gilles.

    Photos de Liesbeth:
    Bloquons les 45 h // Photos de Liesbeth

    Photos de PPICS:
    Bloquons les 45 h // Photos de PPICS

  • Bruxelles. Manifestation contre la loi Peeters

    Mobilisons nous contre la loi Peeters. Stop au 45 heures!

    Jeunes, précaires, travailleur.ses dans ou hors emploi, étudiant.es, allocataires, syndicalistes nous refusons sans appel la lettre et l’esprit du texte élaboré par le ministre de l’emploi.

    Appel collectif “Bloquons les 45 heures”

    bloquons_45HNous refusons la semaine de 45 heures et la journée de 11 heures sans aucune négociation, l’annualisation du temps de travail qui permet aux employeurs de faire travailler leurs salariés quand ils le veulent et autant qu’ils le veulent, et de ne plus payer les heures supplémentaires.

    Nous refusons la flexibilité qui permettrait aux employeurs de changer les horaires en 24h. nous ne sommes pas des machines, nous ne sacrifierons pas notre vie privée à la productivité.

    Nous refusons la précarisation du marché de l’emploi avec l’institutionnalisation de l’intérim avec le contrat intérimaire à durée indéterminée.

    Nous refusons que les travailleurs soient les esclaves de leur entreprise, forcés à des cadences toujours plus infernales, au burn out, à la dégradation de leur vie de famille alors que tant d’autres sont attaqués au chômage.

    Car la réalité derrière cette loi c’est qu’elle permettra aux patrons de presser plus ceux qui travaillent déjà et donc de détruire le peu d’emplois disponibles pour ceux qui en cherchent.

    Cette mesure est la mesure de trop, elle ne passera pas !

    Nous avons donc décidé de nous organiser pour bloquer cette loi. voila pourquoi nous répondons à l’appel de nuit debout pour une journée d’action le 15 mai. cette première date de mobilisation nationale à bruxelles doit rassembler tou.te.s ceux et celles qui veulent construire un plan d’action qui ira jusqu’au retrait total de cette loi !

    Rendez-vous le 15 mai, 14h gare centrale de Bruxelles

    => Sur Facebook

  • Stop à la Loi Travail Peeters! Dégageons Michel et la politique d’austérité par la grève!

    Tract_BXL_mai2016LuxLeaks, SwissLeaks, Excess Profit Rulings, Panama Papers… Nous vivons tous au-dessus de nos moyens ?!

    MANIF SYNDICALE le 24 mai à Bruxelles
    & DÉBAT du PSL le 1er juin, 19h, Pianofabriek (35 rue du Fort à Saint-Gilles)

    En plus des premières mesures d’austérité de ce gouvernement thatchérien MR-NVA- CD&V-Open Vld (saut d’index, augmentation de l’âge légal de la pension, réduction des contributions sociales pour les entreprises, augmentations des taxes, etc.) survient une nouvelle avalanche antisociale faites de nouvelles taxes et de reformes structurelles.

    Tract du PSL (ce tract a été envoyé à l’imprimeur juste avant l’annonce du nouveau plan d’action syndical) // Tract en version PDF

    =>Lire notre article: L’enjeu du plan d’action : construire un mouvement de masse pour faire tomber le gouvernement

    Non au projet de loi « travail » à la belge

    Un contrôle budgétaire suffit pour balancer par-dessus bord des “valeurs occidentales” comme la journée des huit heures et la semaine de 38 heures qui pourra devenir 45h. C’en est fini de payer des heures supplémentaires et d’engager du personnel lors d’un surcroît de travail. Dorénavant, nous travaillerons jusqu’à tomber malade. Le recours au travail intérimaire n’est maintenant officiellement plus limité aux surcroîts de travail mais est aussi possible à durée indéterminée.

    Les malades de longue durée doivent retourner au travail, sans quoi ils seront sanctionnés. Les pensions dans le secteur public sont “recalculées”. Objectif ? Travailler plus longtemps pour des pensions fortement réduites. Les travailleurs à temps partiel à horaire variable ne pourront recevoir leur horaire qu’un jour à l’avance.

    Bref une loi « travail » comme la loi El Khomri en France ici signée Kris Peeters (CD&V), le soi-disant visage social du gouvernement. Pour le ministre de l’emploi et de l’économie, nous vivons tous au-dessus de nos moyens et ce n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend avec le budget d’austérité 2017. La Cour des comptes estime qu’il s’agira de 9 milliards d’euros d’austérité pour tous les niveaux de pouvoir.

    Créer le climat social pour un 2e plan d’action

    ou_est_passe_largent_-_cadre_rouge_0
    Le prétexte du gouvernement est que “nos entreprises doivent rester compétitives”. Mais les entreprises sont pillées par les actionnaires, les CEO et leurs amis consultants. L’année dernière, les entreprises du Bel20 ont ensemble enregistré un bénéfice net de 17,7 milliards, dont 9,9 milliards (+7%) directement offerts aux actionnaires. Le salaire moyen des CEO de ces entreprises a augmenté de 20% l’année dernière! Après LuxLeaks, Swissleaks et les Panama Papers, on estime les richesses placées offshore pour éluder le fisc à 57 milliards d’euros. Quand l’Europe impose au gouvernement de rembourser 940 millions d’euros pour attribution illégale d’Excess Ruling Profits en cadeau aux grandes entreprises, le gouvernement va en appel.

    Les premières concentrations syndicales du 19 avril (FGTB) et du 20 avril (CSC) étaient prometteuses. Nous devons créer, pendant les actions mais aussi dans les entreprises – via des assemblées générales du personnel -, dans les écoles et les quartiers, un climat social qui rendra possible un deuxième plan d’action de même ampleur voire plus grand que celui de l’automne 2014.

    Des assemblées générales interprofessionnelles et une nouvelle manifestation nationale (on parle du 24 mai), comme celle du 6 novembre 2014 seraient un bon point de départ. Cela ébranlerait sérieusement le gouvernement. Si, après l’été, nous embrayons avec de nouveaux jours de grèves provinciales, suivis d’une grève nationale de 48 heures, nous pourrons mettre un terme à ce gouvernement de l’horreur. Chaque gouvernement qui viendra ensuite au pouvoir devra se chauffer d’un autre bois.

    Les partenaires politiques impropres au modèle de confrontation

    Tant que le patronat optait pour le dialogue social pendant la période d’Etat-providence, les partenaires politiques traditionnels des syndicats, comme le PS et le CD&V, pouvaient encore prétendre défendre nos intérêts, même si c’était déjà de manière faussée.

    Depuis que le patronat est passé à une politique de confrontation, ses partenaires politiques traditionnels se sont avérés totalement inaptes. Et ce juste au moment où le gouvernement coule chaque accord qui sort du cadre au niveau des entreprises, des secteurs ou même lors de la concertation sociale au sein du groupe des 10. Ce ne sont pas les syndicats mais le gouvernement qui politise chaque conflit social.

    Organiser politiquement la lutte

    Les syndicats sont les organisations qui regroupent le plus grand nombre. Chaque appel sérieux est massivement suivi. Beaucoup essaient, à leur manière, de renforcer la lutte sociale dans Toute autre Chose, Nuit Debout, Bloquons les 45h et d’autres mobilisations spontanées.

    Il est temps que les syndicats aident à organiser politiquement cette lutte. Il est temps que nous ouvrions la voie au parlement à de véritables représentants des travailleurs, des jeunes, des pensionnés, des malades… Un deuxième plan d’action ne peut se limiter à stopper la politique d’austérité et encore moins à la chute du gouvernement mais doit permettre de faire converger les forces dans les entreprises, en rue, dans les quartiers pour imposer une autre politique.

    Pour un nouveau parti large des travailleurs

    Ailleurs en Europe, de nouveaux partis de gauche défient la social-démocratie. Depuis que Corbyn est devenu président, il y a au sein du Labour britannique une lutte entre une ancienne aile droite bourgeoise et une nouvelle aile ouvrière. La primaire de Sanders aux USA illustre le potentiel d’un parti qui casse complètement avec la politique de Wall Street.

    Une initiative ferme en ce sens de la part des syndicats, ouverte aux nouveaux mouvements sociaux, au PTB et aux autres forces de gauche radicale, éveillerait un enthousiasme écrasant et redessinerait, en quelques mois, le paysage politique.

    Pour une alternative à l’Austérité

    Le PSL sait que le mouvement projettera de nombreuses aspirations plus spécifiques mais nous estimons que les revendications reprises ci-dessous peuvent aider à déterminer l’orientation :

    • Restauration complète de l’index, négociations salariales libres et salaire minimum de 15€ bruts/heure
    • Pas de sape des contrats de travail via la sous-traitance, l’intérim ou autres emplois précaires
    • Pas touche au statut des fonctionnaires publics, pas de démantèlement des services publics, pas de privatisation ni libéralisation, insourcing plutôt qu’outsourcing
    • Rétablissement de la prépension, pas touche à la pension anticipée et aux systèmes de fin de carrière avec RTT
    • Relèvement des pensions à minimum 75% du dernier salaire gagné avec un minimum de 1500€ par mois
    • Stop à la chasse aux chômeurs, pas de dégressivité, pas de service à la communauté mais plein emploi par une réduction du temps de travail généralisée à 30h/semaine sans perte de salaire.

    Nous n’avons encore jamais produit autant de richesse qu’aujourd’hui. Ce ne sont pas les moyens qui manquent mais la volonté politique. Le PSL veut lui aussi une fiscalité plus juste mais ceux qui détiennent le capital et les propriétaires immobiliers feront payer la pression fiscale plus forte aux consommateurs, travailleurs ou locataires. Seule une nationalisation des secteurs-clés de l’économie sous contrôle démocratique de la communauté offre des garanties par rapport à cela. Nous voulons la fin de ce système dépassé de propriété privée des moyens de production et de course au profit et un socialisme démocratique moderne avec libre utilisation de la connaissance et des moyens au profit de tous.

    • MANIFESTATION le 15 mai “Bloquons les 45H” – 14H Gare centrale
    • MANIFESTATION syndicale nationale le 24 mai. 11h, Bruxelles (plus d’informations suivront sous peu quant à cette manifestation).
    • SOIRÉE DÉBAT le1er juin – 19h – Pianofabriek, 35 rue du Fort à Saint-Gilles : “Quelle réaction face aux attaques du gouvernement? Comment organiser notre riposte et préparer un 2e plan d’action? Quelle alternative face à l’austérité?” Avec des militants et délégués syndicaux de la FGTB et de la CSC, des participants de la plateforme “Bloquons les 45h”, …
  • Nuit debout à Bruxelles. Et si on s'organisait?

    nuitdebout01_02La Nuit Debout est une initiative lancée en France lors des mobilisations (qui se poursuivent) pour le retrait de la loi El Khomri qui vise la casse totale des protections sociales au travail.

    Par Laure (Bruxelles)

    Ils sont des milliers à s’être retrouvés sur la place de la République à Paris après la grosse mobilisation du 31 mars, pour dire “on ne bougera pas tant qu’on aura pas obtenu le retrait pur et simple de cette loi”. C’est un souffle nouveau et salutaire pour la contestation qui se renforce quotidiennement autour d’une jeunesse déterminée et des travailleurs de plus en plus nombreux à résister.

    Une telle occupation de l’espace public permet non seulement de revendiquer mais aussi de se retrouver, de débattre, de s’organiser, de se politiser, d’échanger,… et ainsi de contribuer à la construction d’un rapport de force capable de faire tomber la loi et d’aller même au delà.

    Ces occupations sont de plus en plus fréquentes lors de mouvements d’ampleur comme l’ont été celui des Indignés en Espagne, Occupy Wall Street aux Etats Unis ou encore plus récemment l’occupation du parc Gezi en Turquie.

    Mais la particularité de ces occupations, c’est que toutes sont nées d’un mouvement populaire avec des revendications spécifiques (mouvement du 15M, sauvegarde du parc, opposition à la dictature des actionnaires, etc…) avant de s’élargir et de porter en son sein de nombreuses revendications tant politiques, démocratiques, que sociales et économiques.

    C’est sans doute ce qu’il risque de manquer à nos “Nuit Debout” belges (puisque Liège relaie également l’appel), si nous n’en discutons pas rapidement, collectivement et démocratiquement.

    Évidemment, nous ne sommes pas dans un contexte tel que nous l’étions lors du plan d’action pour faire tomber le gouvernement et ses mesures d’austérité lors de l’automne 2014. Il n’y a aujourd’hui malheureusement pas de mouvements d’ampleur contre l’austérité et la répression grandissante envers le mouvement social. Pas encore.

    De là sans doute émerge ce sentiment qui était très perceptible lors de la première “nuit” bruxelloise d’un besoin de vivre ensemble, de se retrouver, collectivement. L’envie d’autre chose aussi était présente, d’une société plus juste, plus égalitaire, à visage humain. Et c’est déjà un bon début.

    Mais les débats sans fin et sans fond risquent de prendre beaucoup de place si ne discutons pas très concrètement et urgemment de ce que l’on veut porter ensemble, quel mot d’ordre, quel objectif. De là seulement pourront découler des discussions constructives sur la manière dont on veut y arriver.

    Et ce que l’on veut porter ensemble nous le pourrons que si nous obtenons le rapport de force nécessaire pour le porter. Et ce rapport de force nous l’obtiendrons que si nous nous organisons.

    Du coup, vouloir se réunir, c’est un premier pas, débattre de la façon dont on va mener nos discussions, c’est important. Choisir le lieu où nous nous poserons devient par contre plutôt secondaire, tant que nous n’aurons pas défini le pourquoi nous voulons nous rassembler et quel est le premier objectif que nous voulons nous fixer.

    Et vouloir bien vivre ensemble, c’est super. Mais sous le capitalisme, ou ne serait ce qu’avec un gouvernement ultralibéral, un bulldozer de destruction social, on ne pourra pas y arriver. La discussion doit donc aussi en passer par celle là.

    Ainsi, de cette occupation, de nombreuses discussions riches peuvent naître. Ce qu’il est urgent d’accepter c’est que ces discussions sont politiques. Car n’en déplaise à certains, même si on peut comprendre le dégoût engendré par les politiques traditionnelles menées depuis des décennies par des partis défendant les 1%, notre combat sera politique et notre volonté de changer la société est politique.

    Les attentats et la réponse qui y est apportée, les mesures sécuritaires, les licenciements, les coupes budgétaires dans les services publics, la chasse au chômeur, les coupes dans la culture sont autant d’éléments politiques qui ont des répercussions directes sur nos vies et notre façon de vivre ensemble, de consommer et d’échanger. A partir du moment où nous acceptons cette réalité, la discussion pourra commencer.

    Et l’occupation pourra devenir ce forum populaire, ce lieu d’échange et de réflexion, un QG pour la lutte. Car la lutte, il faudra la mener et pas seulement assis, debout ou couché sur la place publique, mais organiser et déterminés sur nos lieux de travail, dans nos écoles, dans notre quartier.

    C’est donc à ce carrefour que se retrouveront les prochains débats des “nuits debout” partagés par de nombreuses personnes en soif d’un avenir et d’une société emprunts d’humanité. Et de là se jouera l’avenir d’un embryonnaire possible mouvement.

    La volonté de changement est là, à nous de la concrétiser.

    Photos : PPICS

    Nuit Debout - Bruxelles

  • La radicalisation à Bruxelles: ‘‘une colère contre l’échec de notre système d’intégration.’’

    Un jeune homme saute d’un building. A chaque étage, il se dit ‘‘Jusqu’ici tout va bien, Jusqu’ici tout va bien’’ et termine par ces mots : ‘‘Mais l’important n’est pas la chute, c’est l’atterrissage’’. L’attitude adoptée ces dernières décennies par les politiciens établis concernant les problèmes sociaux de quartiers tels que Molenbeek rappelle de manière frappante cette scène d’ouverture du film ‘‘La Haine’’ (1995) qui parlait déjà du désespoir, de la haine et des frustrations dans les banlieues. Qu’un groupe de jeunes de Molenbeek participe maintenant à d’odieux attentats terroristes a tout à voir avec cet atterrissage brutal à la suite d’une longue chute.

    Article tiré du supplément à l’édition d’avril de Lutte Socialiste consacré aux attentats de Bruxelles // Edition spéciale de Lutte Socialiste en version PDF

    Le terrorisme n’est ni génétique ni culturel. C’est le triste résultat d’un système qui pousse des millions de jeunes dans la guerre, la pauvreté et la frustration. Quand cette colère n’est pas canalisée dans une lutte collective pour une alternative sociale, elle peut devenir un terreau fertile pour les fondamentalistes réactionnaires. Ces derniers ne représentent qu’une petite minorité. Par exemple, 0,3% à peine des jeunes hommes de Molenbeek estiment qu’ils ont un avenir en Syrie.

    Cette situation ne vient pas de nulle part. La chaîne flamande VRT a récemment rediffusé un documentaire sur Molenbeek datant de 1987. De jeunes travailleurs y avertissaient de la future croissance de la radicalisation et de la criminalité parmi une couche d’immigrés de la deuxième ou de la troisième génération si aucune solution n’était fournie face au manque de travail, à la pénurie de logements décents, à la qualité de l’enseignement,… Trente ans plus tard, le chômage y est de 30% et de 50% à 60% parmi la jeunesse. Avec un revenu moyen de 9.844 euros par an, Molenbeek est également la deuxième commune la plus pauvre de Belgique. Les revenus y sont 40% inférieurs à la moyenne belge. Le footballeur Vincent Kompany a déclaré après les attaques de Paris que cela était prévisible et que le fondamentalisme doit être compris comme une ‘‘colère contre l’échec de notre système d’intégration’’.

    L’écrivain David Van Reybrouck a écrit dans une carte blanche parue sur ‘‘decorrespondent.nl’’ que 28% des jeunes issus de l’immigration quittent l’école secondaire sans diplôme. Le fossé scolaire entre autochtones et personnes d’origine immigrée n’est nulle part aussi grand en Europe. En termes d’emplois également, la Belgique fait pire que la plupart des pays de l’UE. La discrimination est structurelle. Combinée à une concentration de pauvreté, cela entraine davantage de criminalité. Selon le professeur Rik Coolsaet, la plupart des personnes parties combattre en Syrie sont moins des musulmans radicalisés que des radicaux islamisés qui s’y connaissent bien mieux en carjacking qu’en versets coraniques.

    Les racines du problème ne sont pas culturelles ou familiales. Cette société aliène les individus et les offre en proie à des idées réactionnaires : celles de l’extrême droite, du racisme, de la version ultra-conservatrice et violente de l’Islam ou de ces jeunes qui commettent des massacres dans leur école aux États-Unis. Les différentes couches de la population répondent différemment à des phénomènes identiques qui s’affectent les uns les autres. Les terroristes sont traditionnellement essentiellement issus de couches légèrement plus aisées, surtout quand ils ont le sentiment d’être victimes d’oppression ethnique, religieuse ou nationale et que leur aspiration à la promotion sociale est fauchée nette par la crise.

    Ce cocktail explosif n’est pas le fruit d’une politique de gauche, au contraire. C’est le produit d’une politique néolibérale antisociale – dans laquelle les sociaux-démocrates et les verts ont aussi trempé – que le gouvernement de droite actuel renforce encore et encore, rendant la société toujours moins inclusive.

    [divider]

    Soc_tractNotre journée “Socialisme 2016” accordera un large espace à la discussion sur la sécurité et à la situation au Moyen Orient (voir le programme complet).

    11h00 – 12h00 MEETING D’OUVERTURE : Ne laissons pas le débat sur la sécurité à la droite !

    • Tina Degreef Secrétaire LBC (équivalent flamand de la CNE/CSC, parlant en son propre nom)
    • Eric Byl Secrétaire général du PSL/LSP
    • Cédric Gerome Représentant du CIO (Comité pour une Internationale Ouvrière)

    13h00-15h00 Divers ateliers dont un intitulé : “Guerre et terreur au Moyen-Orient: Comment en sortir?” Avec Cédric Gerome CIO

  • “À Molenbeek”, présentation d’une commune bruxelloise dont on parle beaucoup

    EPOU_15_COV in molenbeek.inddLe livre “À Molenbeek” est une sorte de carnet de voyage dans lequel les problèmes ne sont pas esquivés, mais sont présentés dans leur contexte social et humain. Même si ce livre n’est pas encore publié en français, il nous a semblé utile d’en relever ici les éléments essentiels.

    Par Geert Cool

    Le livre commence par une esquisse historique. Au 19ème siècle, le canal Bruxelles-Charleroi a connu un développement industriel d’une rapidité fulgurante essentiellement du fait de petites usines de divers secteurs. Molenbeek est alors passé de 1.380 habitants en 1800 à plus de 72.000 à la veille de la Première Guerre mondiale. L’industrialisation à plus grande échelle d’après la Seconde Guerre mondiale s’est développée principalement à la périphérie de la ville, et non dans les centres densément peuplés où les petites usines allaient progressivement sombrer face à la concurrence. N’est resté qu’un désert industriel, la population a déserté autant que possible et fait place aux nouveaux arrivants attirés par les loyers modestes. La désindustrialisation croissante et le passage à une économie de service à Bruxelles depuis les années ‘70 a créé un taux de chômage élevé parmi les migrants.

    C’est dans ce contexte que la détérioration et la décrépitude ont marqué Molenbeek. L’auteur affirme que ce fut surtout le cas dans les années 1970 et 1980. Concernant la politique du bourgmestre Philippe Moureaux (PS) à partir de 1992, Vandecandelaere est remarquablement positif. Il doit cependant reconnaître que les problèmes structurels ont persisté et se sont aggravés. ‘‘L’échec de l’élimination fondamentale des processus qui engendrent un milieu social défavorisé a été, après avoir voyagé deux ans, l’expérience la plus difficile pour moi.’’

    Près de 56 % des maisons du Vieux-Molenbeek datent d’avant 1945 et, en 2001, près de la moitié des logements faisaient moins de 55 m². Dans 15 % des foyers, il n’existe ni salle de bains, ni eau courante, ni toilettes à l’intérieur. Mais un confort de base fait aussi défaut dans de nombreuses autres habitations. Des marchands de sommeil louent des taudis à prix forts. La pauvreté est omniprésente à Molenbeek. Au cours de la dernière décennie, le revenu moyen par habitant a chuté de 5 %. Le nombre d’allocataires sociaux a augmenté de 3.600 en 2003 (pour une population de 66.000 habitants) à 7.200 pour 94.000 habitants que comptait déjà Molenbeek en 2014. Dans le Vieux-Molenbeek, le taux de chômage est de 42 %, dont les deux tiers sont des chômeurs de longue durée. Parmi les jeunes, le taux de chômage s’élève à 54 %.

    Depuis les années ‘70, le chômage structurel a également conduit à une influence accrue des conceptions réactionnaires dans les domaines de la religion, de la famille et des conditions de vie. ‘‘Qui, par le biais du marché du travail, n’est pas inclus dans l’ensemble du système, se replie sur des identités alternatives. Car tout le monde a besoin d’être quelqu’un’’, a déclaré le prêtre Daniel Alliët. Une bonne dose d’expériences avec la discrimination et le racisme complète le tout. ‘‘La société ne veut pas de nous’’, est une remarque fréquente d’après une éducatrice. ‘‘La discrimination joue un rôle ici, tout comme leur perception de la discrimination.’’

    Vandecandelaere ne manque pas d’images de rêve de ce à quoi pourrait ressembler Molenbeek. Ce qui manque par contre, c’est une proposition concernant la manière de financer un tel changement. Un plan massif d’investissements publics dans les infrastructures, l’enseignement et le logement créerait des emplois et permettrait à Molenbeek d’aller de l’avant. Cela nécessite un mouvement qui défendrait l’idée que les ressources disponibles dans la société doivent servir les intérêts de la majorité de la population.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop