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Category: Etudiants de Gauche Actifs
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Le progrès s’arrache par la lutte! Rapport des occupations de campus
Ce n’est qu’en nous mobilisant que nous pouvons stopper le génocide en Palestine !
Lorsque les universités les plus importantes du pays ont été occupées au début du mois de mai, peu de gens auraient imaginé que les actions allaient durer jusqu’à la fin du mois de juin. Mais ce fut le cas. Avec des victoires non négligeables en bout de course. Ce dossier regroupe les témoignages de plusieurs occupant⸱es, la manière dont iels ont vécu ces dernières semaines et les leçons qu’iels en ont tirées. Une chose est d’ores et déjà acquise : le combat continue. C’est malheureusement nécessaire.
Par Arne Lepoutre
Comment tout a commencé
C’est à la mi-avril que Johnny ( “nom d’activiste” de l’un⸱e des occupant⸱es) a reçu sa première notification sur son smartphone concernant les manifestations étudiantes aux États-Unis. “Des dizaines d’étudiants américains ont été arrêtés lors de manifestations pro-palestiniennes. Plusieurs centaines d’étudiants campent depuis plusieurs jours à l’université Columbia à New York. Ils exigent que leur université prenne ses distances avec les entreprises ayant des liens avec l’État israélien.” À l’époque déjà, une occupation était aussi prévue à Gand par “Gent Students for Palestine” et “End Fossil”. Le fait que cela devienne soudainement un mouvement international était une bonne surprise! Le mouvement aux États-Unis montrait tout le potentiel de telles initiatives.
En quelques jours, “comment arrêter le génocide” devint le sujet central de l’actualité mondiale. Moins de trois semaines plus tard, malgré les brutalités policières, des manifestations étudiantes étaient en cours dans 45 des 50 États américains ! Des occupations, des camps de tentes, des débrayages et des sit-in ont lieu sur 140 campus. Malgré la criminalisation de la protestation, ces actions constituaient une véritable démonstration de force, avec des victoires à la clé. L’université d’État de Portland (PSU) a ainsi annoncé le 28 avril qu’elle rompait ses liens avec Boeing en raison des relations de cette entreprise avec l’État d’Israël.
Une génération internationale
L’extension des occupations de campus hors des États-Unis à la fin du mois d’avril fut une victoire au moins aussi importante. Le phénomène est désormais bien connu. Que des jeunes manifestent quelque part dans le monde et d’autres leur emboitent le pas spontanément ailleurs. Constantin, l’un des occupants liégeois, espère que dans la période à venir, le plus grand nombre d’occupant⸱es possible, y compris au niveau international, se mettront en contact les un⸱es avec les autres. “Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin de la solidarité internationale. Elle renforce la lutte pour la libération de la Palestine, mais elle est aussi indispensable pour lutter contre d’autres injustices.”
Constantin et d’autres jeunes membres du PSL ont pris l’initiative, à plusieurs reprises au cours du mouvement, de se réunir entre occupant⸱es de différentes universités. Cela leur a permis de discuter des développements sur chaque campus, mais aussi de réfléchir à l’action commune à mener, un aspect parfois resté absent dans le mouvement. Lors de l’une de ces réunions en ligne, iels ont entendu les expériences de Daragh, un étudiant irlandais de Belfast, qui a parlé des actions menées dans son université ainsi que de l’occupation de l’université Trinity à Dublin, où une victoire a été remportée le 6 mai. Cette université a décidé de ne plus investir dans les entreprises israéliennes figurant sur la “liste noire” du Conseil des Droits Humains des Nations unies. Arracher une victoire est donc bien possible! Cela a immédiatement déclenché une vive discussion sur la manière de franchir cette étape en Belgique également.
L’État et la révolution
Mardi 7 mai. La police fait une descente à l’université d’Amsterdam. La colère est grande dans les différentes occupations, mais aussi le questionnement. “Qu’est-ce qu’on fait quand la police envahit tout d’un coup l’université?” Jonas, un occupant de Liège, explique comment lui et d’autres occupant⸱es ont défendu le fait que “plus nous sommes nombreux⸱ses, plus il devient difficile pour l’État d’utiliser son appareil de répression.” C’est une autre raison pour laquelle les groupes de travail “Recherche” de chaque faculté sont essentiels : ils permettent de persuader d’autres étudiant⸱es de rejoindre la lutte, de tisser des liens avec le personnel, mais aussi de construire un réseau à l’extérieur des universités, qui peut être déployé pour augmenter le rapport de force.
La répression est un sujet qui est souvent revenu sur table. C’est intimidant, et c’est précisément la raison pour laquelle les discussions de groupe à ce sujet sont si essentielles. “Pourquoi la police fait-elle toujours littéralement face aux activistes ?” La brutalité policière rappelle à certains ce que plusieurs occupants anversois ont vécu quelques mois plus tôt lors des actions de Code Rouge. Les policiers s’étaient alors déchaînés sur des militant⸱es pacifiques qui voulaient occuper l’aéroport de Deurne pour dénoncer la pollution des ultra-riches et de leurs jets privés. C’est le genre d’expériences que l’on préférerait ne pas vivre, mais qui façonnent notre vision du monde. Milan, l’un des occupants d’Anvers, raconte : “Voir les brutalités policières vous amène à des conclusions comme celle que Lénine a tirée dans son célèbre livre L’État et la révolution. À savoir que l’État est en fin de compte un groupe d’hommes armés qui protège la classe dirigeante de la classe opprimée lorsque celle-ci se rebelle.”
Beaucoup de répression, pas de justice
La répression a également été utilisée en Belgique, moins brutalement qu’ailleurs toutefois en raison du large soutien de l’opinion publique. L’un des occupants de Gand raconte: “Après la victoire historique, le recteur s’est rendu au tribunal avec une requête unilatérale d’expulsion. Celle-ci a été refusée par un juge de paix au motif que les étudiant⸱es avaient le droit de manifester et qu’ils et elles n’avaient pas perturbé les activités d’enseignement dans le bâtiment Refaat AlAreer (le nouveau nom que les activistes ont donné au Forum universitaire UFO) par leur action de protestation. Malheureusement, ce verdict a été annulé par la Cour d’appel sur la base de mensonges. Des mythes islamophobes et racistes ont été créés pour discréditer l’occupation. Sans aucune preuve, on a prétendu que l’occupation avait provoqué une augmentation des comportements transgressifs et des vols.”
L’université et les tribunaux se sont discrédités en utilisant le racisme et le mensonge pour refuser aux étudiant⸱es et au personnel le droit de manifester. Le recteur et la direction ont intimidé le personnel et les représentant⸱es du personnel en les menaçant de sanctions. Emilie, occupante et membre du personnel de l’UGent, pense qu’il ne s’agit pas d’une coïncidence. “La victoire des étudiant.es et du personnel est historique et montre que la lutte offensive est payante. C’est pourquoi le recteur tente maintenant de lancer la contre-offensive. Il s’agit d’effrayer les futurs militant⸱es pour qu’iels ne suivent pas les traces de cette lutte historique.”
Personnel et étudiant⸱es: plus fort⸱es ensemble
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mouvement est historique. Il suffit de regarder les dizaines de victoires qui ont été remportées. Dans presque toutes les universités, comme la VUB et l’ULB, des mesures de boycott académique ont été prises. À l’U-Antwerpen, deux facultés ont mis fin à toutes leurs collaborations et à leurs investissements dans des entreprises israéliennes. Dans d’autres facultés, les collaborations doivent passer par un comité d’éthique. L’ULiège a annoncé qu’elle ne maintiendrait pas ses partenariats bilatéraux avec des universités israéliennes et s’est engagée à ne pas conclure de nouvelles collaborations tant qu’il y aura des violations du droit international. Elle suspendra également la coopération avec les partenaires qui contribuent aux crimes israéliens contre la population de Gaza ou qui soutiennent les actions militaires du gouvernement Netanyahou. Et puis, bien sûr, il y a Gand, où une victoire historique a été remportée avec, entre autres, le retrait de l’université du prestigieux projet Europe Horizon.
Les universités ont l’image d’institutions progressistes, mais nous devons sérieusement remettre cela en question. Le livre de Maya Wind “Towers of ivory steel”, que de nombreux⸱ses occupant⸱es ont lu ces derniers mois, révèle comment les universités jouent un rôle central dans la production de connaissances de l’impérialisme et la production d’idées coloniales. C’est également la raison pour laquelle les activistes appellent à un boycott académique complet et non pas sélectif, comme les recteurs et rectrices le préféraient. Les occupant⸱es sont clairs : “Notre objectif est de boycotter les universités israéliennes en tant qu’institutions, et pas seulement les collaborations de recherche spécifiques. Ces universités en tant qu’institutions sont complices du génocide, de la répression contre les étudiant⸱es et les travailleur⸱euses palestinien⸱nes, du silence imposé aux voix progressistes israéliennes… Les universités sont des instruments idéologiques de l’élite dirigeante, c’est vrai pour certaines facultés comme pour d’autres, et c’est aussi le cas de nos propres universités, soit dit en passant.”
Le recteur de l’U-Gent, Van de Walle, a affirmé qu’un boycott isolerait les voix progressistes en Israël. Pendant ce temps, le personnel de l’UGent qui a participé aux actions de boycott a reçu plusieurs lettres de soutien de la part de collègues israélien⸱nes. Une de ces lettres disait : “Aujourd’hui, tous les membres du personnel, à l’exception de quelques-uns, ont peur d’exprimer leurs opinions, car nous sommes immédiatement accusé⸱es de saper l’effort de guerre. (…) Par conséquent, même les universitaires opposé⸱es à la politique du gouvernement sont extrêmement prudents dans ce qu’ils et elles disent et écrivent, d’autant plus que cette semaine, une loi a été soumise au Parlement israélien (la Knesset) selon laquelle les institutions universitaires qui ne suivent pas “la ligne patriotique” subiront des coupes budgétaires. Sous le gouvernement actuel, qui dispose d’une solide majorité au Parlement et qui n’a aucune chance d’être contesté à l’intérieur du pays, la seule chose qui pourrait changer la politique est une pression extérieure, telle que la mesure prise par votre université. (…) Comme de plus en plus d’institutions académiques prennent de telles mesures, la pression interne est également susceptible d’augmenter, et bien qu’il soit peu probable que cela change la politique actuelle du gouvernement, il semble que ce soit la seule chose qui puisse être faite.”
Ce sont des paroles encourageantes, mais la lettre souligne également les limites d’un boycott académique à lui seul. Les occupant⸱es en sont également conscient⸱es. A Liège, certain⸱es avaient participé à des actions contre l’entreprise Challenge, qui transporte de l’armement pour l’armée israélienne. Leurs actions et les enquêtes précises de journalistes sur les détails des livraisons d’armes ont permis d’obtenir une interdiction politique des livraisons d’armes. Les militants comme Constantin et Jonas se félicitent de cette décision, mais ne font pas confiance au gouvernement pour l’appliquer. “Nous ne pouvons compter que sur le mouvement. C’est pourquoi nos tactiques doivent être basées sur le mouvement. Nous appelons à poursuivre le développement d’un boycott de la classe ouvrière sur les livraisons d’armes à Israël, entre autres. Les travailleur⸱euses sont les mieux placé⸱es pour mener la lutte contre les livraisons d’armes et le régime israélien.” C’est non seulement la seule garantie d’un boycott réel, mais aussi une source d’inspiration pour les travailleur⸱euses du monde entier. Si un tel mouvement prenait la forme d’actions étudiantes, même en Israël, beaucoup plus de travailleur⸱euses opposé⸱es au massacre auraient le courage de descendre dans la rue et de rejoindre le mouvement de lutte international. Surtout si ce mouvement est également lié à la lutte contre l’ensemble du système impérialiste et l’exploitation de la classe travailleuse qui l’accompagne.
Une source d’inspiration
La vie sur l’occupation est une source d’inspiration. Les discussions y sont quotidiennes. Cela contraste fortement avec les mouvements précédents, où il n’y avait souvent pas de discussion collective. Cette fois-ci, un consensus s’est rapidement dégagé sur la nécessité de mettre en place des conseils de porte-parole, des assemblées générales, des groupes de travail et d’autres méthodes d’organisation collective de la démocratie sur l’occupation. Cette expérience portera ses fruits pendant longtemps. Des centaines d’étudiant⸱es sont désormais impliqué⸱es dans des discussions politiques. Même si ces discussions ne se sont pas toujours déroulées sans heurts et que le rythme des réunions était souvent très élevé pour des étudiant⸱es dont le programme d’examens est chargé, il s’agit d’une expérience que l’on emporte avec soi dans toutes les luttes ultérieures.
Il y a eu des discussions sur la manière de lutter pour la paix dans tout le Moyen-Orient, sur l’histoire de la Palestine et sur la complicité de l’État belge. Les commentateurs arrogants qui prétendent que les étudiant⸱es ne savent pas de quoi iels parlent n’ont manifestement jamais mis les pieds dans les occupations. En l’espace de quelques semaines, les occupations se sont transformées de petits camps de tentes en véritables villages politiques. Caractérisées par une énorme volonté de sacrifice et une discipline de travail, les tâches étaient effectuées par roulement tout au long de la journée. On cuisinait, on étudiait, on nettoyait, on travaillait sur des banderoles et des pancartes, et à l’université de Gand, il y avait même un service de coiffure. Même la nuit, les étudiant⸱es restaient éveillé⸱es pour assurer la sécurité. Ce n’était pas un luxe. Dans plusieurs universités, des provocateurs sionistes sont venus défier les occupant⸱es.
La discipline et le dévouement dont ont fait preuve les militant⸱es pour mener à bien leurs actions pendant des semaines sont une source d’inspiration considérable pour toutes celles et ceux qui luttent contre l’injustice. Leurs actions symbolisent la détermination qui caractérise l’ensemble du mouvement pour la libération de la Palestine.
“Nous reviendrons : vous ne pouvez pas arrêter la révolution.”
La question qui se pose maintenant est la suivante : quelle est la prochaine étape ? Des actions sont prévues contre la répression, des manifestations contre le génocide en cours, mais aussi lors d’autres manifestations comme les Prides cet été à Gand, Liège et Anvers, les occupant⸱es propageront la lutte pour la libération de la Palestine.
Rassembler les occupant⸱es lors d’une journée d’action nationale et d’une conférence pourrait constituer une étape importante pour préparer la nouvelle année académique. Milan, l’un des occupants d’Anvers, souhaite également concentrer les flèches du mouvement sur le financement de l’éducation et pense que cela aiderait également la lutte palestinienne. “La leçon principale est que tout le système est coupable. Comment est-il possible que nos universités dépendent d’un argent privé sanglant ? Il est urgent de mettre fin aux investissements privés et d’investir massivement dans l’enseignement supérieur. Tant que les universités dépendront d’investisseurs capitalistes, elles resteront des instruments capitalistes. Si nous pouvions gagner une telle bataille, cela montrerait à quel point la lutte pour la libération palestinienne et la justice au Moyen-Orient est inextricablement liée à la lutte contre le capitalisme. Cela nous apprendrait pourquoi la classe travailleuse du monde entier bénéficierait de la libération des peuples opprimés.”
Nous ne devons donc avoir aucun doute : les dernières paroles des occupant⸱es de Gand se réaliseront. “Nous revenons. Vous n’arrêterez pas la révolution.”
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Réforme ou Révolution? L’héritage marxiste révolutionnaire de Rosa Luxemburg
MERCREDI 22 MARS DE 18:30 À 21:30, ULB Solbosch, salle A.Y.2108 (événement Facebook)
La nécessité d’un changement radical de société se fait de plus en plus ressentir. Des jeunes en lutte pour le climat, aux millions de femmes et de personnes LGBTQIA+ qui se sont soulevés contre les discriminations et violences de genre, au mouvement Black Lives Matter contre le racisme et la brutalité policière, tout le système capitaliste est en train d’être remis en cause.
Il est aujourd’hui évident que l’augmentation des prix de la vie pousse beaucoup de jeunes et travailleur.euse.s dans la misère, que les services publics croulent sous le poids de l’austérité des 40 dernières années et que les politiciens établis sont incapable de fournir des réelles solutions aux crises. Mais la question reste, comment pouvons-nous atteindre un vrai changement ? Cette question, le mouvement ouvrier a dû se la poser un grand nombre de fois durant son histoire. Une des réponses les plus influentes se trouve dans le texte “Réforme sociale ou Révolution” écrit par Rosa Luxemburg en 1898 pour répondre à cette question qui était et qui reste d’une actualité brûlante.
Née le 5 mars 1871, Rosa Luxemburg fut une militante révolutionnaire, féministe socialiste et une des figure majeure du mouvement marxiste du début du 20eme siècle. A travers son œuvre et son engagement elle nous a laissé un héritage énorme qui nous fournit des leçons essentielles pour nos luttes aujourd’hui. C’est aussi en référence à elle et à ses idées que la Campagne ROSA a été nommée !
Ce mercredi 22 mars, nous discuterons des questions telles que : Est-ce que le capitalisme, par son progrès indéniable, est capable de résoudre ses contradictions ? Est-ce que le réformisme, avec ses compromis avec la classe dominante, est capable d’améliorer la condition des opprimé.e.s et des travailleur.euse.s? Ou est ce qu’alors une révolution serait nécessaire pour vraiment remettre en cause les relations de pouvoir dans la société?
Rejoignez nous ce mercredi 22 mars à partir de 18h30, au local A.Y.2 108 à l’ULB Solbosch. N’hésitez pas à ramener vos proches avec qui vous n’arrivez pas à vous empêcher d’avoir des débats politiques.
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UGent : Non aux coupes budgétaires ! Supérieur francophone solidaire

L’université de Gand (UGent) prévoit de réduire son personnel. Toutes les garderies seront abandonnées, les frais d’inscription des doctorants doubleront, les membres du personnel perdront des jours de congé, etc.
- Evénement Facebook
- [INTERVIEW] La résistance contre le plan d’austérité s’organise à l’université de Gand
Heureusement, la communauté de l’UGent ne va pas se laisser faire ! Le 23 février, ils organisent une manifestation contre les coupes budgétaires et, de Bruxelles, nous entendons bien nous montrer solidaires !
Nous avons besoin d’investissements dans l’éducation, pas de coupes budgétaires ! Les étudiants et le personnel ont souvent été laissés à eux-mêmes pendant cette pandémie et ont dû s’adapter en permanence. Les réductions de personnel affectent inévitablement la qualité et l’accessibilité de la recherche, de l’éducation et de l’orientation.
Nous ne sommes pas naïfs. Si ces coupes budgétaires voient le jour à l’UGent, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elles ne soient tentées ailleurs.
Rendons nous ensemble à Gand et formons une délégation de solidarité !
Nous nous retrouvons à 11h30 devant le gare des Guillemins à Liège et à 12h30 devant la gare centrale à Bruxelles (Carrefour de l’Europe) pour prendre ensemble le train vers Gand.
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10.000 € pour envoyer 100 jeunes à la COP26, soutenez le Fonds Glasgow !

En 2019, nous avons manifesté et fait grève pour le climat partout dans le monde. Les inondations, les pandémies, les incendies de forêt, les vagues de chaleur,… montrent que la nécessité de lutter contre la crise climatique n’a fait qu’augmenter depuis lors. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA/ALS) et la Campagne ROSA sont engagés dans la lutte pour le climat, notamment avec une mobilisation internationale à Glasgow (en Écosse) pour participer aux quatre jours d’actions d’Alternative Socialiste Internationale (ASI). Vous aussi vous refusez de laisser la crise climatique se développer ? Soutenez ces jeunes pour construire un mouvement capable d’imposer un véritable changement dans la politique climatique.
Pourquoi voulons-nous aller à Glasgow et pourquoi avons-nous besoin de votre soutien financier
Les inondations en Wallonie et la pollution de la multinationale chimique 3M à Anvers démontrent que la crise climatique frappe le plus durement la classe des travailleuses et travailleurs et les pauvres. Nous nous sommes fixé le défi de nous rendre à Glasgow avec au moins 100 militants de Belgique pour y mener campagne. Nous y organiserons également des rencontres avec des activistes du monde entier pour discuter de la manière de construire un mouvement qui combine la défense des intérêts des populations et de la planète à l’aide d’un programme de transformation socialiste de la société. Nous refusons que le climat soit utilisé comme prétexte pour des mesures antisociales qui feront à nouveau payer la crise climatique aux plus pauvres.
Quand ? Du 4 au 7 novembre (eh oui, c’est pendant les vacances d’automne)
Jeudi 4 novembre au matin, nous nous rassemblerons tous très tôt à Bruxelles pour prendre nos bus à destination de Glasgow. Nous organiserons des départs collectifs de nombreuses villes du pays vers Bruxelles. Nous reviendrons en Belgique le dimanche 7 novembre au soir, afin que tout le monde soit rentré à temps pour reprendre les cours le lendemain. Les horaires exacts seront communiqués en octobre.
Qu’allons-nous y faire ?
Les Étudiants de Gauche Actifs et la Campagne ROSA participent à une mobilisation internationale d’ASI. Nous y serons environ 350 militants issus du monde entier et d’au moins quatre continents. Ceux qui souhaitent rejoindre EGA et ROSA à Glasgow pourront participer à ce programme complet. Il est prévu que nous restions ensemble en tant que groupe et que nous participions aux activités prévues.
Le jeudi sera consacré au voyage vers Glasgow et à la rencontre des premiers militants internationaux. Plusieurs activistes des Pays-Bas, d’Allemagne et de Pologne voyageront avec nous depuis Bruxelles et, dans la soirée, nous retrouverons l’ensemble du groupe en Écosse. Vendredi, une grande action aura lieu à Glasgow dans le cadre de la grève internationale pour le climat qui aura lieu ce jour-là. Samedi également, nous participerons à ce qui pourrait devenir une très grande manifestation. Le soir même, nous organiserons une réunion publique avec ASI à l’hôtel Radisson Blu de Glasgow. Nous nous lèverons tôt le dimanche matin, il faudra se lever tôt, le trajet jusqu’à Bruxelles nous prendra environ 15 heures.À combien cela reviendra-t-il ?
Aller à Glasgow reviendra à 185 euros, ce qui comprend les transports, le logement, les repas à Glasgow et du matériel pour la campagne. Bien sûr, 185 euros, c’est beaucoup d’argent, c’est pourquoi nous lançons également un « Fonds Glasgow » visant à collecter 10.000 euros et permettre ainsi à 100 jeunes militants de mener campagne à Glasgow depuis la Belgique. Le fonds Glasgow sera constitué grâce à une campagne de crowdfunding en ligne et à la vente de billets. Tous les participants pourront y faire appel s’ils ne sont pas en mesure de payer la totalité des frais de participation.
De quoi ai-je besoin ?
À partir du 1er octobre 2021, il n’est possible de rentrer au Royaume-Uni qu’avec un passeport ! Une carte d’identité normale n’est plus suffisante ! Vérifiez dès que possible si votre passeport est toujours valable. Si vous n’avez pas de passeport, vous devez en faire la demande à votre mairie communale. Un nouveau passeport coûte entre 80 et 90 euros si vous souhaitez le recevoir dans les huit jours.
Actuellement, les règles Covid sont toujours telles qu’il est obligatoire de passer un test PCR avant votre départ ainsi que le 2ème jour de votre séjour au Royaume-Uni. Ces règles peuvent encore changer, nous vous en tiendrons informés.
[button link=”https://www.gauche.be/fondsglasgow?fbclid=IwAR1l4n4WqQLqpK-04TUFeF-Mopc2hS2X8-SGAGWArLUAJ3TTOLGXY1kvPag” type=”big” color=”red”] Participez au fonds Glasgow[/button]

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Nouvelles du PSL/LSP, un parti pour changer de société
Mobilisation syndicale contre la loi sur les salaires
Les militants du PSL/LSP, de la Campagne ROSA et des Etudiants de Gauche Actifs étaient présents ce vendredi auprès des 15.000 personnes mobilisées par la FGTB contre la loi de 1996 sur les salaires. Nous avons tenus différents stands pour présenter notre matériel politique et récolter du soutien financier. Nous avons ainsi pu vendre 84 exemplaires de Lutte Socialiste tout en distribuant notre tract :”Renforcer le syndicalisme de combat pour arracher de meilleurs salaires et allocations“.

Meetings de rentrée réussi pour EGA à l’ULB et l’ULg
Ce mois de septembre a marqué le début de l’année académique et le retour des Etudiants de Gauche Actifs sur les campus francophones. A Bruxelles et Liège, nous avons mené campagne aux universités en rencontrant un certain succès. Des dizaines de jeunes ont laissé leurs coordonnées pour mieux faire le connaissance de nos campagnes et activités et plusieurs ont directement rejoint EGA ! Plus d’une cinquantaine de personnes ont également participé aux deux meetings de rentrée à l’ULB et à l’ULg qui ont eu lieu cette semaine.

ULg

ULB
Syndicalistes, pas criminels !
Ce mardi, une nouvelle journée d’action en défense des droits syndicaux et du droit de grève a eu lieu à Liège. Plusieurs centaines de personnes (de Liège, mais aussi de Charleroi, Namur, Anvers,…) s’étaient réunies place Saint Lambert, en face du Palais de Justice, dans le cadre de la procédure d’appel suite à la condamnation scandaleuse de 17 militants syndicaux pour faits de grève. Nos camarades de Liège étaient présents et ont pu vendre dix exemplaires de notre mensuel, Lutte Socialiste.

Meeting international sur la crise climatique le 26 septembre
Ce 26 septembre se déroule une réunion en ligne d’Alternative Socialiste Internationale dans le cadre de sa campagne pour le climat et des mobilisations autour de la COP26 à Glasgow, en Écosse. Nous nous mobilisons dans plusieurs pays européens pour cette manifestation et nous y formerons une délégation internationale. Des équipes militantes sont également envoyées en Écosse pour renforcer notre travail politique là-bas à l’approche des manifestations.
Pour faire face à la catastrophe climatique, une approche globale est nécessaire. Alternative Socialiste Internationale est présente dans 30 pays et construit une organisation internationale pour mettre fin au capitalisme, cause de la crise climatique, de l’exploitation et de l’oppression.
Vous voulez suivre cette réunion en ligne ou participer à la campagne pour la COP26 ? Inscrivez-vous via ce formulaire.
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Inscris-toi à notre camp d’été !
Sept jours de discussion et de débat contre l’oppression et le capitalisme !
Depuis plus d’un an, notre planète est prise en otage par l’incompétence des responsables politiques, des multinationales pharmaceutiques et de la classe dominante dans la lutte contre le coronavirus. Tout ce beau monde préfère donner la priorité aux profits et tant pis pour la classe des travailleuses et des travailleurs, tant pis pour la jeunesse. Mais nous ne l’acceptons pas ! Le 29 mai, le personnel de la santé se mobilisera pour obtenir plus de moyens, plus de personnel et de meilleurs salaires lors de la deuxième « Grande manifestation de la santé ». De même, à l’échelle internationale et sur d’autres thèmes, de plus en plus de mobilisations ont lieu après la pause due au confinement.Invitation de l’équipe du camp 2021
La condamnation de Derek Chauvin pour le meurtre de George Floyd, démontre une fois de plus la nécessité de passer à l’action. Pour la première fois, un officier de police blanc a été condamné pour le meurtre d’un noir : une victoire arrachée par le mouvement Black Lives Matter. Cela doit nous inciter à nous révolter contre l’injustice et agir. Mais comment obtenir un changement fondamental ? La question reste entière pour des millions de militants. Pour la Campagne ROSA et les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), c’est la question centrale autour de laquelle s’articule nos participations aux diverses luttes.
Le mouvement féministe a souligné que l’égalité en droits n’est pas du tout synonyme d’égalité réelle. Le mouvement pour le climat a illustré la compréhension que le changement de comportement est insuffisant. Nous avons donc appris à agir ensemble, à le faire au niveau international et, surtout, à agir avec les travailleurs avec leur arme de la grève et pas seulement pour une manifestation sans lendemain : en luttant avec persévérance vers la victoire. Qu’est-ce qu’une victoire ? Des victoires sont possibles aujourd’hui, mais la vraie victoire, ce sera de renverser le capitalisme. Ce n’est qu’ainsi que nous aurons une base réelle pour commencer à mettre fin à l’oppression, aux discriminations et à la violence qui sont dans l’ADN de ce système.
Pour changer le monde, il faut d’abord le comprendre. C’est pourquoi la Campagne ROSA et EGA, en collaboration avec le PSL/LSP (la section belge d’Alternative Socialiste Internationale) organisent chaque année un camp de détente, de discussions et de formation politiques. Cette année sera encore plus importante que les fois précédentes : nous assistons à une radicalisation des jeunes et des travailleurs en réaction aux multiples crises du capitalisme, nous pouvons dire sans nous tromper que des luttes de masse sont devant nous. Comment y intervenir et les lier entre elles pour les renforcer ? Comment nous assurer que l’énergie de la révolte ne soit pas simplement dilapidée dans l’atmosphère ? Comment éviter les pièges tendus par la classe dominante pour nous diviser ? Quelles leçons tirer du passé ? Ce camp est l’occasion idéale de nous préparer dans l’urgence des défis à venir.
Nous voulons comprendre comment fonctionne le système capitaliste, identifier ses failles et orienter notre lutte en fonction de cela. Nous voulons comprendre quel type d’organisation sera l’arme idéale pour mettre nos idées en pratique. Nous voulons comprendre quelles revendications et quel programme s’imposent contre les oppressions racistes, sexistes, LGBTQI-phobes et comment construire la solidarité pour une transformation révolutionnaire de la société. Comment construire le meilleur rapport de force pour construire une alternative socialiste démocratique, voilà le fil rouge qui reliera les divers aspects de ce camp d’été toute une semaine durant.
Tu es en révolte contre l’oppression ? Tu te dis peut-être déjà anticapitaliste ou marxiste ? Seuls, nous ne pouvons rien, mais ensemble, nous pouvons changer le monde ! Ta place est à notre camp d’été, auprès de jeunes et de travailleurs venus de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre !
Inscription via l’événement Facebook (Summercamp 2021 – Against Opression & Capitalism) ou sur notre site. Le camp se déroulera du 2 au 8 juillet à Viggelbree, à Bree (dans le Limbourg). Contacte-nous, il y aura des départs collectifs de toutes les grandes villes du pays.
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[VIDEO] Déconfinons la lutte sociale !
Crise sanitaire, crise économique,… nous n’avons pas d’autre choix que de nous organiser et de lutter ! Lors du meeting du 3 avril, Anja Deschoemacker (Campagne ROSA) et Samuel (pour les Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten) sont intervenus sur les mobilisations dans les Soins de santé (et du rôle joué par La Santé en Lutte) et parmi la jeunesse. Cette vidéo reprend leurs interventions.
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Camp d’été 2021 : Contre l’oppression et le capitalisme

Du 2 juillet au 8 juillet, les Étudiants de Gauche Actifs, la Campagne ROSA et le PSL/LSP (section belge d’Alternative Socialiste Internationale) organisent un camp d’été pour se détendre après le (semi)confinement et se rencontrer autour d’une bière, mais aussi et surtout, pour discuter politique et voir comment on peut changer radicalement la société !
Pour combattre ce système, il faut impérativement comprendre comment il fonctionne ! C’est l’occasion d’en apprendre plus sur plein de sujets et de poser toutes ses questions sur l’approche du marxisme, tout en profitant du soleil.
Le camp aura lieu du vendredi 2 juillet au soir jusqu’au jeudi 8 juillet midi et il se déroulera dans le camp De Viggel à Bree, dans le Limbourg. Il est ouvert à toutes et tous : étudiant.e.s (secondaire et supérieur), travailleuses/travailleurs, pensionné.e.s,… Il est possible de venir un ou plusieurs jours – nous prévoyons d’ailleurs un week-end spécialement orienté vers les travailleuses/travailleurs – mais bien sûr chacun.e est invité.e à rester durant l’entièreté du camp. Vous pouvez passer la nuit sous tente ou dans l’un des dortoirs, au choix. Durant le week-end, un babysitting et des animations pour enfants sont prévus.
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Jeunesse en Lutte. Pour un mouvement inclusif, pluraliste et démocratique !

Déjà avant la crise sanitaire, les étudiant.e.s étaient à bout. Mais aujourd’hui, c’est encore pire : 32% des étudiant.e.s galèrent plus cette année que l’année passée à payer leurs études. Un tiers a perdu son job étudiant, un quart a même du mal à s’alimenter convenablement. Et tout cela conduit à ce que 60% des étudiant.e.s se sentent complètement ou partiellement en décrochage scolaire et à ce que 10% envisagent d’arrêter leurs études. Beaucoup d’entre nous sont désespérés. 8% des jeunes ont même sérieusement pensé à se suicider durant la première vague. La détresse psychologique prend une ampleur monumentale mais on manque de moyens pour y faire face. La pandémie a dramatiquement souligné l’impact dévastateur du manque de moyens dans l’enseignement.
Déclaration des Étudiants de Gauche Actifs / Actief Linkse Studenten // Tract en version PDF
C’est dans ce contexte que plusieurs initiatives et actions ont vu le jour dans l’enseignement supérieur francophone en ce début d’année 2021 à l’initiative de la FEF, de COMAC, de l’USE ou encore des Étudiants de Gauche Actifs (EGA). A l’ULB, en mars, cela a donné lieu aux premiers pas d’un mouvement qui a pris le nom de Jeunesse en lutte. Après de premiers rassemblements à l’ULB qui ont réuni plusieurs centaines de personnes, d’autres ont également été organisés à Liège et Louvain-la-Neuve le 15 mars. Hélas, ces débuts prometteurs sont gravement compromis par l’attitude adoptée hâtivement face au tout premier débat concernant l’orientation du mouvement.
EGA s’est de suite impliqué dans le mouvement, en le faisant connaitre et en mobilisant pour ses rendez-vous par tracts et sur les réseaux sociaux, en émettant des propositions constructives sur la manière d’élargir le mouvement, en défendant le principe d’assemblées larges ouvertes à chacune et chacun sur le modèle de celle du 1er mars à l’ULB (avec la participation de 150 étudiant.e.s), etc.
Pour EGA, la réouverture des universités et hautes écoles doit s’accompagner d’un investissement public massif d’urgence dans l’éducation pour permettre l’application des mesures sanitaires. Cette augmentation des moyens permettra notamment de diminuer la charge de travail sur le personnel, d’assurer un véritable accompagnement des élèves et des étudiant.e.s et de mener une campagne de dépistage systématique. Pour en finir avec le chaos du marché, la lenteur et la méfiance autour de la vaccination, nous défendons l’expropriation et la nationalisation sous contrôle démocratique du secteur pharmaceutique. Nous avons également souligné l’importance de lier le mouvement à la grève générale du 29 mars, à la lutte des sans-papiers, à celle du collectif d’action militant La Santé en Lutte,…
Chacune de ses propositions pour construire le mouvement ou affiner ses revendications n’a jamais été présentée comme un ultimatum à prendre ou à laisser mais comme une contribution au débat.
Réprimer l’activité politique, une attitude antidémocratique et dangereuse face aux divergences
Lors de l’Assemblée générale du 18 mars, une polémique a émergé concernant la lutte contre le racisme. Nous reviendrons sur ce thème dans un prochain texte, sur base de l’expérience acquise par EGA/ALS des années ‘90 et ses campagnes Youth Against Racism in Europe et Blokbuster jusqu’à aujourd’hui avec la campagne Fight Racism With Solidarity lancé à l’occasion de la nouvelle vague du mouvement Black Lives Matter en 2020. Nous voulons prendre le temps de débattre en profondeur de la lutte cruciale contre l’oppression et les discriminations, du programme qui lui est nécessaire ainsi que de sa stratégie. Une question aussi importante ne peut être réglée à la va-vite. Nous espérons que cela pourra donner lieu à un échange de textes et, pourquoi pas, à un débat public, ou une série de débats publics.
Hélas, il n’a fallu que quelques jours pour qu’une Assemblée convoquée en moins d’une journée, avec la participation de 24 personnes à peine, décide (à 20 voix contre 4) que Jeunesse en Lutte excluait tous les cercles étudiant.e.s et les organisations de jeunesses de ses rangs, interdisait dans ses rassemblements les drapeaux ou les tracts d’organisations et interdisait même de « représenter le point de vue de son organisation/cercle/parti en Assemblée générale ». Comment pourrait-on prendre la parole en AG en mettant de côté ses convictions politiques ? C’est impossible sauf en se taisant. Et c’est bien de cela dont il est question.
Il s’agit d’une très grave atteinte à la liberté de s’organiser et à la liberté de la presse. Elle bafoue le courageux combat des étudiant.e.s et des travailleurs.euses de 1968 qui avait permis d’arracher le droit de s’organiser librement dans les universités. Ce genre de restrictions, la société capitaliste n’a pas encore osé l’imposer aux mouvements sociaux depuis que la classe ouvrière a arraché le droit de se réunir librement et de s’organiser comme elle l’entend ainsi que la liberté de la presse, malgré les tentatives visant à instrumentaliser la crise sanitaire pour limiter les droits démocratiques.
Le comble étant que cette approche autoritaire au sein de Jeunesse en Lutte provient d’un courant politique spécifique, l’anarchisme, qui cherche ainsi à imposer sa prétendue hostilité aux formes d’organisation qu’il estime concurrentes. «Prétendue», car ce courant est organisé au sein Jeunesse en Lutte, au même titre qu’EGA, à la différence que nous le faisons ouvertement et publiquement.
Imaginons un instant que le gouvernement impose un contrôle des pancartes, banderoles, drapeaux et tracts lors de manifestations syndicales. Ce serait considéré – à juste titre – comme une mesure anti-démocratique. Imaginons que les dirigeants syndicaux imposent un contrôle des banderoles, pancartes, drapeaux et tracts lors des actions syndicales. Ce serait considéré – à juste titre à nouveau – comme une mesure bureaucratique inacceptable.
Construire l’unité et la solidarité
Pour le mouvement ouvrier, le fait de s’organiser est une nécessité absolue. Il lui serait sans cela impossible de se battre contre les capitalistes qui disposent de tous les moyens. Les capitalistes préfèrent évidement affronter chaque travailleur.euses individuellement. Ce n’est pas sans raison qu’ils défendent que les organisations syndicales et politiques instrumentalisent les travailleurs.euses et limitent leurs possibilités pour ne servir que les fainéants. Le patron a horreur du « syndiqué » de la même manière que celui qui accentue le rôle de l’individu plutôt que celui de la classe a horreur de « l’organisé ».
La nature du travail salarié, surtout dans les grandes unités de production, pousse à la solidarité et à l’organisation. Il est apparu de plus en plus clairement dans l’histoire que se libérer en tant qu’individu ne peut être réalisé qu’au moyen de l’organisation collective. La collectivité étant diverse par essence – croyants et athées, d’origine belge ou migrante, jeunes et aînés, etc. – l’objectif de parvenir à l’unité impose le respect de la liberté d’expression de chacun et chacune, sans limitations et sans encadrement similaire à celui qu’ont par exemple subi les journalistes durant la guerre en Irak ou les syndicats à l’ère du stalinisme.
Aucun mouvement ne connaît d’homogénéité parfaite. Et bénéficier de l’expérience de toutes et tous représente évidemment une chance. Pour construire un rapport de forces favorable, l’unité du mouvement pour frapper plus fort tous ensemble est évidemment plus efficace que d’agir chacun et chacune dans son coin. Cette unité ne se construit pas qu’entre convaincus d’une même approche, mais dans la diversité d’opinions. La liberté de donner son avis (et donc la liberté de matériel politique et la liberté de la presse) en constitue un élément essentiel.
Les manœuvres politiques et la censure ne peuvent que constituer un frein au développement d’une lutte. C’est justement en défendant ouvertement ses idées qu’il est possible d’avancer. L’unité se construit dans la diversité, par la solidarité, pas en encadrant ou en limitant les droits des autres. Cette manière de considérer l’unité comme une camisole de force est semblable à la logique de parti unique des staliniens ou à l’interdiction de s’écarter de la ligne définie par la bureaucratie syndicale. La décision prise à l’AG du 22 mars représente un dangereux précédent pour les mouvements de la jeunesse autant qu’une attaque directe et honteuse contre des droits démocratiques essentiels pour la lutte. Jeunesse en Lutte doit revenir sur cette décision au risque de mettre en péril son propre développement dans la construction d’un rapport de force contre l’isolement, la précarité étudiante et pour un refinancement massif de l’enseignement.
Revenir sur cette décision doit également permettre de débattre sereinement et largement de l’avenir du mouvement. A ce titre, nous estimons crucial de travailler à son élargissement, par le biais de comités locaux qui peuvent s’impliquer dans la discussion sur le programme politique nécessaire et mobiliser avec vers de nouvelles Assemblées générales et rassemblements.
En ce qui concerne, nous allons bien entendu continuer à nous impliquer dans ce combat. Nous organisons notamment un rassemblement de solidarité avec la grève du front commun syndical à Liège ce 29 mars (13h, place du XX Août), nous serons également présents au rassemblement organisé par Jeunesse en lutte à l’ULB ce même jour (16h, Solbosch).
Nous vous invitons par ailleurs à notre meeting national “TO CHANGE THE SYSTEM, LET’S ORGANISE”.
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Contre l’isolement et la précarité : pour un refinancement public massif de notre enseignement !

Depuis plusieurs semaines, un mouvement étudiant se développe dans l’enseignement supérieur francophone contre la précarité et l’isolement, qui a pris le nom de “Jeunesse en lutte”. Des rassemblements ont été initialement organisés à l’ULB et, ce lundi 15 mars, de nouveaux rassemblements ont été organisés à Bruxelles, Liège et Louvain-la-Neuve. Le texte qui suit est le tract des Etudiants de Gauche Actifs qui a été distribué à cette occasion. Les photos qui l’accompagnent proviennent de l’ULg.
Tract des Etudiants de Gauche Actifs
Déjà avant la crise sanitaire, les étudiants étaient à bout. Mais aujourd’hui, c’est encore pire : 32% des étudiants galèrent plus cette année que l’année passée à payer leurs études. Un tiers a perdu son job étudiant. Un quart a même du mal à s’alimenter convenablement. Et tout cela conduit à ce que 60% des étudiants se sentent complètement ou partiellement en décrochage scolaire et à ce que 10% pensent arrêter leurs études. Beaucoup d’entre nous sont désespérés. 8% des jeunes ont même sérieusement pensé à se suicider durant la première vague. La détresse psychologique prend elle aussi une ampleur pandémique mais on manque de moyens pour y faire face. A l’ULB, il faut attendre 5 mois pour avoir un rendez-vous chez un psy !
Il est grand temps d’agir !
Avec notre santé mentale au bord du gouffre et la précarité grandissante, nous ne manquons pas de raisons de nous « plaindre » et de nous organiser ! La manière dont la crise engendrée par le Covid-19 a été gérée dans l’enseignement supérieur (tout comme dans le reste de la société) est catastrophique. La ministre de l’enseignement supérieur Valérie Glatigny se targue d’avoir fait un effort pour les étudiants, mais en réalité, le gouvernement n’a alloué que deux enveloppes de 2,3 millions depuis avril 2020. C’est loin d’être suffisant pour répondre aux besoins !
La pandémie a mis à nu des années de coupes budgétaires dans l’enseignement et ce ne sont pas des miettes qui vont remplacer des décennies d’austérité. Déjà auparavant, l’enseignement souffrait d’un sous-financement chronique. Partout, l’infrastructure tombe en ruine, surtout dans le secondaire. Les classes sont bondées. On manque de personnel, enseignants ou autres. Si les secteurs de l’enseignement et des soins de santé étaient déjà débordés avant le Covid-19, aujourd’hui ils s’écroulent complètement. Un an d’avertissement, de lettres ouvertes et de pétitions s’est écoulé, et pourtant rien n’y fait : il est grand temps d’agir !

Le gouvernement a annoncé que dès le 15 mars, il y aura 20% de présentiel dans l’enseignement supérieur, et 100 % de présentiel pour « les groupes plus vulnérables », en enseignement spécial et enseignement professionnel à temps partiel. Mais sans y mettre les moyens, cela ne résout pas le problème ! La réouverture des universités et hautes écoles doit s’accompagner d’un investissement public massif dans l’éducation pour permettre l’application des mesures sanitaires. Plus de moyens pour diminuer la pression/la charge de travail sur le personnel et assurer un véritable accompagnement des élèves et des étudiants, sans oublier des testings massifs et en finir avec la pénurie de vaccins aux mains du Big Pharma et de sa soif de profits !
Pour un enseignement gratuit et de qualité pour tous !
Pour mettre véritablement fin à notre isolement et à la précarité, il est crucial que notre lutte ne s’arrête pas à la revendication du retour en présentiel. Le mouvement doit s’étendre à toute la jeunesse et trouver un soutien parmi les travailleurs, en parti- culier ceux de la santé. Tout comme les travailleurs de la santé, avec la Santé en Lutte comme moteur, ont réussi à obtenir un refinancement public de la santé de près de 2 milliards (ce qui reste insuffisant), nous devons mener ce combat au niveau de l’enseignement et exiger un refinancement public massif. Il est nécessaire d’arracher par la lutte plus d’1 milliard d’euros d’augmentation budgétaire par an pour l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Et cela, ça va directement contre les intérêts des capitalistes. Le système capitaliste est incapable de répondre aux besoins de la population et d’endiguer une pandémie mondiale malgré tous les moyens techniques et scientifiques à sa disposition à cause de la course aux profits. Pour lutter contre le virus du covid-19, il faut lutter contre le virus du capitalisme. Dans un tel système, mal-être et précarité feront toujours partie intégrante de nos vies. Le fait que des étudiants aient besoin de travailler pour survivre et payer leurs études est vital pour ce système économique : cela garantit les profits des capitalistes et permet une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail de l’ensemble des salariés. Tout comme ils mettent en concurrence les jeunes travailleurs et étudiants, ils ne sont pas prêts à prendre les mesures pour que nous retournions en cours en présentiel sans craindre pour notre vie et celles de nos proches.
Rejoins les Etudiants de Gauche Actifs!
Si la jeunesse manque de perspectives pour son avenir, c’est parce que ce système est incapable de lui en fournir. Le capitalisme n’a plus rien à nous offrir, si ce n’est l’incertitude, la précarité et la misère. C’est à nous de nous créer un futur par la lutte ! Pour faire face à la crise sanitaire, à la crise écologique et à la crise économique, nous n’avons pas d’autre choix : nous devons nous organiser pour renverser ce système et y répondre par une alternative socialiste. Une société où l’économie est planifiée démocratiquement pour répondre aux besoins de tous et toutes et pas pour enrichir une minorité de la population sur le dos des autres !
Nous ne sommes pas seuls dans ce combat, nous le partageons avec des millions de travailleuses et travailleurs qui se mobilisent et s’organisent partout dans le monde. Les travailleurs détiennent la meilleure arme contre le capitalisme, l’arme de bloquer l’économie par la grève ! Sans la grève générale de 10 millions de travailleurs français en 1968, le mouvement étudiant n’aurait rien obtenu. Nous devons soutenir les revendications des travailleurs dans les syndicats, des travailleurs sans-papiers en allant à leurs occupations politiques, et en dehors ! EGA participe à la construction de Jeunesse en Lutte. Il faut développer une stratégie politique sur base d’une grille d’analyse qui permet de comprendre le monde pour le changer : le marxisme.
Proposition de revendications d’EGA:
- Une réouverture avec des mesures hybrides des universités et hautes écoles et une reprise des activités culturelles et sportives, couplée à du matériel de protection et des tests gratuits pour tous.
- Un accès à un soutien psychologique gratuit et une réelle information sur ce sujet sur les différents campus des écoles et universités.
- Une prise de décision démocratique entre les professeur·e·s, assistant·e·s et les étudiant·e·s quant aux modalités d’apprentissage et d’évaluation. Un allègement de la matière évaluée pour les étudiant·e·s. Une plus grande aide pour les étudiant·e·s en Ba1.
- Laissons les travailleurs et les étudiants décider des mesures sanitaires : instauration d’un comité de crise dans chaque lieu de travail et d’étude.
- Des bourses spéciales COVID, l’extension du chômage temporaire aux étudiant·e·s jobistes, le salaire étudiant à la hauteur d’un salaire minimum de 2300€ brut et la rémunération de tous les stages.
- Une hausse des moyens financiers et humains des enseignant.e.s, du personnel administratif et du personnel d’entretien. Salaire minimum de 14€/h pour tous les travailleurs (y compris pour les travailleurs des services externalisés) !
- Un enseignement supérieur gratuit et de qualité : abolition du minerval, gratuité du matériel nécessaire pour suivre les cours, des restaurants universitaires, des transports en commun, des protections périodiques.
- Un refinancement du secteur de l’enseignement et d’autres secteurs publiques sous-financés par la mise en place d’une taxe pour les grandes entreprises.
- Un plan massif de création de logements sociaux publics (y compris des kots) à loyers abordables.
Arrêtons les pénuries de vaccins liés aux profits du Big Pharma ! Pour une planification socialiste de la crise sanitaire.