Category: Ecologie

  • Comment la planification socialiste résoudrait-elle la crise climatique ?

    Il ne fait aucun doute que le capitalisme représente une menace existentielle pour notre société et qu’un changement complet de son mode de fonctionnement est une nécessité absolue.

    Par Jonas Brannberg (Suède) et Philipp Chmel (Autriche), article issu de la brochure « Le capitalisme assassine la planète » éditée par Alternative Socialiste Internationale.

    Le message de Greta Thunberg, qui consiste à « écouter la science », est aussi simple qu’il est impossible à suivre pour les dirigeants capitalistes. Au lieu d’écouter la science, la classe dirigeante fait tout ce qu’elle peut pour relancer l’économie capitaliste après la crise économique déclenchée par la pandémie. Lorsqu’ils y voient une chance d’accroître leurs profits, tous les mots concernant une société durable passent à la trappe. Nous en avons vu une illustration graphique dans les plans de relance étatiques massifs que les gouvernements capitalistes ont mis en œuvre pour relancer l’économie après la récession de 2020, qui ont investi beaucoup plus dans les combustibles fossiles que dans les énergies renouvelables !

    Il en va de même pour la rivalité impérialiste accrue qui se transforme en une véritable guerre froide entre la Chine et les États-Unis, dans laquelle les intérêts des grandes puissances l’emportent complètement sur toute préoccupation pour le climat. À un moment où la coopération mondiale n’a jamais été aussi nécessaire pour faire face à la menace la plus grave qui pèse sur la civilisation mondiale dans son ensemble, les capitalistes font passer leurs propres intérêts en premier – la coopération et la planification mondiale sont plus éloignées de la réalité qu’elles ne l’ont été depuis des décennies. La guerre froide peut bloquer les nouveaux accords internationaux, même ceux qui sont insuffisants comme l’accord de Paris en 2015.

    Comme cela a été souligné ailleurs dans cette brochure, la crise climatique est peut-être l’exemple le plus évident de la raison pour laquelle nous devons nous éloigner de l’économie capitaliste, où le « marché » capitaliste est dirigé par des sociétés gigantesques et leur recherche du profit maximum. Ce dont la planète a besoin, c’est d’une transition planifiée où les combustibles fossiles seront complètement éliminés en l’espace d’une décennie, et où la biodégradation et la pollution seront remplacées par des programmes de nettoyage et de restauration des écosystèmes.

    Pour que cela soit possible, nous avons besoin d’une société où les travailleurs du monde entier, par le biais d’États ouvriers démocratiques, contrôlent, possèdent et planifient démocratiquement les parties les plus importantes de l’économie – cela signifie construire le socialisme à l’échelle mondiale.

    Le socialisme peut tout changer

    De même que les jeunes qui participent aux grèves pour le climat crient « tout doit changer », le socialisme signifie justement que tout va changer :

    • Cela signifie que la structure du pouvoir de la société sera renversée. Un nouvel État ouvrier aura pour priorité l’intérêt des travailleurs au lieu de l’État capitaliste d’aujourd’hui dont les lois, la répression et les armes existent pour préserver les profits capitalistes à tout prix.
    • Cela signifie que les éléments clés de l’économie seront nationalisés (placés sous propriété collective) et gérés sous le contrôle et la gestion des travailleurs.
    • Cela signifie que les lieux de travail, ainsi que les écoles et les communautés, deviendront un forum pour la gestion démocratique de la société, en utilisant la créativité et la contribution de chacun, au lieu d’être un simple lieu d’exploitation.
    • Cela signifie qu’il faut répartir le travail afin d’éradiquer le chômage et de donner à chacun le temps de participer à la gestion de son lieu de travail, de sa communauté et de la société, tout en bénéficiant de vacances et de temps libre.
    • Cela signifie de produire en fonction des besoins des gens, avec des produits qui durent, peuvent être réparés et sont fabriqués à partir de matières premières réutilisables.

    Une économie socialiste planifiée pourrait réduire radicalement les émissions en quelques mois ou quelques années :

    • 12% des émissions totales de CO2 proviennent du transport routier. En investissant massivement dans des transports publics gratuits dans toutes les villes, en transportant les marchandises par rail et en empêchant que le transport maritime mondial soit utilisé comme un moyen de réduire les coûts de la main-d’œuvre, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire et très rapide.
    • 6 % des émissions proviennent de la déforestation et des incendies. La déforestation pourrait être rapidement transformée en son contraire, tandis que les incendies pourraient être réduits grâce à la gestion des forêts, à une planification urbaine plus responsable et à des investissements publics dans les services de lutte contre les incendies.
    • Les « voyages d’affaires », qui représentent une part importante des voyages en avion (12 % du total des voyages en avion aux États-Unis), pourraient être considérablement réduits.
    • L’industrie et les entreprises énergétiques d’aujourd’hui créent d’énormes émissions (environ 10 % des émissions) exclusivement par des processus inefficaces. Avec une économie planifiée qui élimine les déchets inutiles et avec des investissements permettant d’économiser l’énergie, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
    • 17,5 % des émissions proviennent de l’énergie utilisée dans les bâtiments. En isolant les bâtiments, ce qui est souvent une mesure très simple, ce pourcentage pourrait être réduit rapidement.
    • Des structures capitalistes entières et des industries extrêmement destructrices pourraient être démantelées : l’industrie de l’armement, l’industrie publicitaire extrêmement excessive, la spéculation financière, y compris les cryptomonnaies.

    D’autres secteurs de l’économie peuvent prendre plus de temps pour changer, et nécessitent également des investissements massifs dans une intensive recherche scientifique :

    • Nous avons besoin d’investissements dans des sources d’énergie non fossiles, sans que ces investissements n’entraînent d’émissions excessives, et sans autres effets néfastes sur l’environnement, comme la perte de biodiversité.
    • Il existe une énorme crise du logement dans le monde entier. Nous devons construire des logements abordables pour tous, mais sans l’empreinte écologique importante d’aujourd’hui.

    Mettre la science au service de la planète

    Il est donc nécessaire que la science et la recherche soient canalisées dans l’intérêt des personnes et de la planète au lieu d’être axées sur la production de profits pour les grandes entreprises.

    Une économie socialiste planifiée démocratiquement nous permettra de produire en fonction des besoins, des besoins humains comme des besoins écologiques.

    Grâce aux évaluations du cycle de vie de certains produits (y compris l’extraction, la transformation, l’utilisation et l’élimination), nous pouvons déterminer quels processus de production entraînent quel type d’impact écologique et climatique, à quel moment du processus cela se produit et comment y remédier.

    Voici un exemple concret : dans la production de ciment, environ 90% des émissions sont causées par le processus de production du clinker, le constituant clé du ciment. Ce processus émet directement du CO2 via une réaction chimique qui nécessite des températures extrêmement élevées. Mais avec l’aide de micro-organismes (cyanobactéries), il est possible de faire pousser des briques de biobéton en quatre jours à température ambiante à partir de sable, en consommant du CO2 au lieu d’en émettre. Cependant, dans le cadre du capitalisme, le passage à cette technologie n’a pas lieu en raison des sommes d’argent déjà investies par les capitalistes dans le mode de production actuel. Sans les contraintes capitalistes sur la recherche et la production, il existe un grand potentiel pour découvrir des matériaux et des processus de production ayant un impact environnemental moindre et les mettre en œuvre à grande échelle.

    Agriculture capitaliste contre agriculture durable

    Un autre exemple est l’opposition entre l’agriculture industrielle et l’agriculture durable. Pour les entreprises agroalimentaires, la méthode la plus rentable consiste à pratiquer des monocultures (cultures uniques) sur d’immenses champs, en utilisant de grandes machines à énergie fossile, des pesticides et des quantités massives d’engrais industriels. Cette méthode permet d’obtenir des rendements élevés en peu de temps, mais elle est extrêmement inefficace si l’on tient compte de l’énorme quantité d’énergie nécessaire à la production d’engrais et des dommages écologiques qui en découlent. En outre, ce type d’agriculture industrielle entraîne une dégradation massive des sols, créant ainsi une dépendance à l’utilisation intensive d’engrais pour compenser la baisse de fertilité des sols.

    L’agriculture durable, en revanche, pourrait favoriser un processus naturel de fertilisation des sols (connu sous le nom de « fixation biologique de l’azote ») au lieu d’une utilisation excessive d’engrais industriels, faisant ainsi de l’agriculture un élément d’un métabolisme écologique durable au lieu de lui nuire. De nombreuses communautés indigènes ont également des connaissances en matière de pratiques agricoles durables, comme la culture intercalaire, une pratique qui consiste à planter plusieurs cultures ensemble sur une même zone. Cela permet aux cultures de s’entraider en échangeant des nutriments, en maintenant l’humidité du sol et en se soutenant physiquement les unes les autres, notamment par la lutte contre les parasites. Cela permet également d’augmenter le rendement des cultures.

    L’agriculture durable ne signifie pas qu’il faille adopter une approche anti-technologie, loin de là. Les pratiques durables peuvent être combinées aux technologies modernes. Les drones pourraient être utilisés pour capturer des données sur la croissance des plantes, leur santé et le bien-être du bétail. Les capteurs, les grandes bases de données et l’Intelligence Artificielle peuvent être utilisés pour surveiller la composition du sol, l’humidité et la température, et contrôler une irrigation au goutte-à-goutte automatisée efficace qui tient également compte des prévisions de précipitations. Ce ne sont là que quelques exemples de la manière dont la technologie peut être utilisée pour faciliter une société durable.

    Réparer le climat

    Pour limiter autant que possible la crise climatique et le réchauffement de la planète, nous devrons également prévoir de gigantesques programmes de réparation et de nettoyage écologiques. Il ne suffit pas d’arrêter la déforestation, il faut planter des millions d’arbres, recréer des marécages et colmater les fuites de méthane. La sylviculture actuelle, qui défriche de grandes surfaces et émet de grandes quantités de gaz à effet de serre, peut être remplacée par une sylviculture durable qui augmente le stockage du carbone dans le sol. En ce qui concerne la reforestation, une étude publiée en 2019 dans la revue Science a révélé qu’en plus des arbres existants, des zones agricoles et urbaines, il est possible de développer 0,9 milliard d’hectares supplémentaires de forêts. Cela pourrait permettre de stocker 205 gigatonnes de carbone, soit environ quatre fois les émissions annuelles mondiales actuelles d’équivalent CO2.

    La restauration à grande échelle des zones humides et des marécages serait également extrêmement efficace, car ce sont les puits de carbone les plus efficaces de la planète. Ils ne couvrent qu’environ 3 % des terres de notre planète, mais stockent environ 30 % de tout le carbone terrestre, soit deux fois la quantité de toutes les forêts du monde réunies.

    La possibilité d’éliminer industriellement le CO2 de l’atmosphère ne doit pas non plus être écartée, même si nous savons que la « capture du carbone » (CSC) dans le cadre du capitalisme est souvent présentée comme une excuse pour continuer à brûler des combustibles fossiles.

    Comment vaincre le marché

    Ces actions et politiques pourraient et vont transformer la situation. Cependant, pour qu’elles réussissent toutes, il faut une propriété publique démocratique de l’économie, qui la réoriente pour servir les intérêts des gens et de la planète plutôt que le profit. Aujourd’hui, la propriété privée bloque une telle transformation. Vous ne pouvez pas contrôler ce que vous ne possédez pas ! Malheureusement, beaucoup, même à gauche, ne se concentrent que sur les investissements nécessaires à l’action climatique, qu’ils soient publics ou privés. Ils ne soulèvent pas la question de la propriété publique ou nationale et de la planification socialiste démocratique comme faisant partie des politiques nécessaires.

    Souvent, cela découle d’un refus d’envisager une solution qui remet en cause la logique fondamentale du système capitaliste. Sortir de ce carcan et reconnaître que toute solution réelle à cette crise nécessite une réorganisation fondamentale de l’économie et de la société – une révolution socialiste – est essentiel si le mouvement pour le climat veut l’emporter.

    En outre, la faillite des économies staliniennes bureaucratiquement planifiées dans l’ancienne URSS et ailleurs, et les récits de droite sur les économies planifiées qui « ne fonctionnent pas » en raison d’un « manque d’information » et d’un « manque d’innovation », sont certainement des facteurs qui expliquent le scepticisme à l’égard de la planification socialiste parmi de nombreux dirigeants et penseurs écologistes. Il s’agit d’un héritage de l’offensive idéologique du capitalisme qui a eu lieu après la chute du mur de Berlin en 1989.

    En réaction contre la planification excessivement centralisée et bureaucratique des régimes staliniens, certains plaident en faveur d’un marché basé sur « l’autogestion » par des entreprises ou des coopératives appartenant aux travailleurs. L’un des problèmes de cette autogestion dans un environnement de marché est que les entreprises appartenant aux travailleurs seraient obligées de se faire concurrence. Un tel système manque également de planification démocratique globale, car il est organisé au niveau régional et national plutôt qu’international. Ce soi-disant « socialisme de marché » aurait très vite tendance à imiter le capitalisme de marché. Un autre courant a plaidé en faveur d’un passage direct à la production pour les besoins humains sans argent ni marchés, mais n’a fourni aucune stratégie pour y parvenir – c’est-à-dire pour surmonter le système actuel et mettre fin à la domination du capital – restant ainsi dans le domaine des rêves utopiques.

    Marx, quant à lui, affirmait que, sur le plan économique, le socialisme connaîtrait deux étapes de développement différentes (à ne pas confondre avec la « théorie des deux étapes » stalinienne, qui prétend que les pays doivent obligatoirement passer par une étape capitaliste avec la démocratie libérale avant d’évoluer vers le socialisme).

    Au cours de la première étape économique, que les marxistes appellent « économie de transition », l’abondance générale (l’absence globale de pénurie) n’est pas encore atteinte. Par conséquent, certains éléments d’une approche capitaliste de la distribution, comme l’utilisation de l’argent, seraient conservés, mais sous une forme modifiée. Par exemple, des éléments du marché, l’argent et le paiement en fonction des heures travaillées. Cependant, en plus du salaire, il y aurait un salaire indirect ou social : une multitude de services publics gratuits ou presque gratuits. Une fois que, grâce aux avantages de la planification socialiste, l’abondance est atteinte pour certains produits, le nombre de biens et de services distribués gratuitement pourrait augmenter. L’argent deviendrait secondaire à mesure que les gens s’habituent à un monde sans pénurie.

    Au fur et à mesure que ce processus se poursuit, le « deuxième stade » du socialisme pourrait être atteint, lorsque la pénurie, la société de classe et l’État qui en découle « dépérissent », comme l’a décrit le révolutionnaire russe Vladimir Lénine. Le plein développement du socialisme signifierait la réalisation d’une société basée sur ce que Marx décrit comme « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » (Critique du programme de Gotha).

    Parmi les premières mesures, au cours de la première étape, figurerait la réduction du temps de travail sans perte de salaire, afin d’éliminer le chômage et de parvenir à un meilleur équilibre entre le travail, la famille et les loisirs, et de permettre la prise de décisions économiques et politiques par la classe ouvrière.

    Ceci est également essentiel pour la lutte contre la crise climatique. Avec des transports publics et planifiés démocratiquement, nous pourrions remplacer les vols courts et moyens par un large réseau de liaisons ferroviaires rapides, de manière rapide et planifiée. Ceux qui cessent de travailler dans l’aviation ou dans d’autres secteurs fossiles ne seront pas au chômage, bien sûr. Nous avons besoin de toute urgence de programmes de recyclage pour réorienter la main-d’œuvre vers la lutte et l’adaptation à la crise climatique, ainsi que d’un plus grand nombre de travailleurs dans les secteurs social, sanitaire et éducatif.

    Comment la planification fonctionnerait-elle ?

    Il existe également de nombreux débats sur le fonctionnement d’une « économie planifiée ». Devrait-elle être centralisée ou décentralisée ? La réponse est « cela dépend ». Voici trois façons différentes d’organiser la planification économique :

    Anticiper la demande en fonction de son évolution en temps réel, c’est le modèle de la multinationale de la distribution Walmart. L’entreprise partage les informations de la caisse enregistreuse en temps réel avec sa chaîne d’approvisionnement. Avec ces informations, les fournisseurs organisent le réapprovisionnement des stocks de Walmart, l’entreprise ne le fait pas elle-même. La planification socialiste pourrait utiliser cette technologie avec beaucoup d’efficacité, mais elle serait bien sûr différente, les discussions démocratiques entre les travailleurs et les organisations représentatives remplaçant l’exploitation et les décisions descendantes sur des objectifs de vente plus ou moins aléatoires.

    La planification basée sur les commandes. Dans ce cas, la production ne démarre que lorsqu’une commande arrive. Cette méthode peut être utile pour les grands produits industriels ou technologiques et est déjà appliquée dans presque toutes les grandes entreprises, mais sans être intégrée dans un plan global pour l’industrie ou l’économie dans son ensemble.

    Analyse des entrées-sorties. Il s’agit d’une forme de planification particulièrement utile pour la planification socialiste. Elle signifie que la planification de la production est basée sur des objectifs de production et sur les intrants nécessaires à leur réalisation. Cette méthode est très utile lorsqu’il s’agit de planifier des infrastructures gratuites et suffisantes en matière de santé publique, de services sociaux et de soins, comme les hôpitaux, les écoles, les crèches et les blanchisseries publics. Il en va de même pour les transports publics et les énergies propres.

    Les différentes méthodes de planification peuvent être d’une grande aide, mais elles ne peuvent remplacer la nécessité d’un système de démocratie ouvrière, qui est la clé du succès d’une économie planifiée. Dans le cadre de la planification socialiste, les comités ou conseils élus des travailleurs sur les lieux de travail, ainsi que dans les quartiers, les écoles et les communautés, auraient un pouvoir réel, les représentants élus de ces comités se coordonnant au niveau régional, sectoriel et national pour gérer les secteurs clés de l’économie. De cette manière, nous pouvons décider du type et du niveau de planification à mettre en œuvre pour tel ou tel secteur et produit ou service.

    Bien entendu, toutes les activités économiques n’ont pas besoin d’être nationalisées et planifiées. Les petits magasins, les bars, les restaurants, etc. pourraient avoir d’autres formes de propriété. Cependant, en commençant par les secteurs clés, la grande majorité de la production et de la distribution doit être nationalisée et planifiée démocratiquement afin de permettre des discussions démocratiques aux différents niveaux pour décider quelle part de l’excédent ira à quel secteur et où les investissements sont les plus urgents pour faire face au changement climatique et aux besoins humains.

    Même les couches les plus clairvoyantes de la classe dirigeante réalisent que les « solutions de marché » du capitalisme sont un frein à tout ce qui est nécessaire pour résoudre la multitude de crises auxquelles leur système est confronté. C’est pourquoi nous constatons que certains modifient leurs politiques climatiques dans le sens d’une plus grande intervention de l’État. Cependant, cela est voué à l’échec par les contradictions systémiques du capitalisme. Ce n’est qu’avec une société socialiste planifiée démocratiquement que nous aurons la possibilité de limiter la catastrophe climatique en cours et de donner aux travailleurs, aux jeunes et à l’ensemble de l’humanité un véritable avenir.

  • Pourquoi les féministes doivent s’engager pour le climat et pour un changement de système


    Après les millions de morts du Covid-19, la crise climatique a fait grimper le nombre de victimes l’été dernier. Les inondations, les feux de forêt et autres événements météorologiques extrêmes ont dominé l’actualité. Pour imposer une action réelle, nous devons occuper les rues ! Les femmes autochtones nous ont montré la voie, en défilant par milliers dans la capitale brésilienne le 10 septembre 2021 contre les nouvelles attaques du gouvernement de Bolsonaro contre leurs terres ancestrales dans le but de servir les intérêts des sociétés minières et de l’agrobusiness.

    Par ROSA – International Socialist Feminists, article issu de la brochure « Le capitalisme assassine la planète » éditée par Alternative Socialiste Internationale.

    En luttant pour stopper la destruction continue de la forêt amazonienne, elles défendent la vie de leurs enfants, mais se battent aussi contre un système qui rend de plus en plus de parties de la planète inhabitables pour toutes les créatures vivantes. Nous devons suivre leur exemple : nous avons besoin des plus grandes mobilisations climatiques jamais organisées jusqu’à et pendant la COP26 en 2021. Les féministes doivent être à l’avant-garde de ces mobilisations, car la lutte contre le sexisme va de pair avec la lutte contre la crise climatique.

    Les femmes sont plus durement touchées

    Le système capitaliste repose sur le travail non rémunéré que les femmes effectuent au sein du foyer. Une partie de ce travail consiste à assurer l’éducation et la sécurité des enfants, une tâche cruciale pour le capitalisme, car les enfants sont la prochaine génération de travailleurs qui créeront des profits pour la classe capitaliste. Cela rend les femmes plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux conditions météorologiques extrêmes liées à la crise climatique. Dans les situations d’urgence, les femmes doivent non seulement se sauver elles-mêmes, mais aussi leurs enfants, qui ne savent peut-être pas encore suffisamment marcher ou nager. Après le tsunami qui a frappé le Sri Lanka, l’Indonésie et l’Inde en 2004, Oxfam a indiqué que pour trois hommes ayant survécu à la catastrophe, seule une femme avait survécu.

    Non seulement les femmes effectuent une grande partie des tâches ménagères non rémunérées, mais elles sont également surreprésentées dans les emplois mal payés : 70 % des 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté sont des femmes et 40 % des ménages dans les régions urbaines sont dirigés par une mère célibataire. Les mesures « vertes » antisociales telles que les redevances d’eau frappent plus durement les femmes sur le plan économique, tout comme les destructions massives causées par les catastrophes naturelles, telles que l’ouragan Ida qui a récemment balayé les États-Unis. Les femmes n’ont souvent pas, ou très peu, de moyens pour réparer ou reconstruire leur maison, et encore moins pour payer une maison bien isolée ou souscrire une assurance adéquate.

    De plus, les abris après ces catastrophes ne sont souvent pas non plus bien équipés pour accueillir les femmes. Après le passage de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005, les femmes ont été hébergées dans un refuge qui ne disposait pas de suffisamment de produits sanitaires pour le nombre de femmes qui y séjournaient.

    80 % des personnes contraintes de fuir en raison des effets de la crise climatique sont des femmes. Elles se retrouvent dans des camps de réfugiés où les gens vivent en rangs serrés et où les femmes sont très vulnérables à la violence sexiste, à la traite des êtres humains, etc. Dans un camp de réfugiés au Pakistan, plus de 79 % des 200 femmes interrogées avaient subi des violences domestiques. Et 46 % des femmes des camps de réfugiés européens ont déclaré se sentir en danger.

    Avec un emploi mal rémunéré, de nombreuses femmes sont financièrement dépendantes de leur partenaire ou de leur famille et n’ont pas les moyens d’échapper à une situation de violence. Les crises sanitaires et climatiques du capitalisme font de cette réalité une réalité quotidienne pour de plus en plus de femmes. Dans les périodes de tension accrue, la violence à l’égard des femmes augmente. La déshydratation des terres agricoles et l’accès à de moins en moins d’eau potable obligent non seulement les femmes à voyager plus loin pour avoir accès à ces aliments, mais les conduisent aussi à manger moins ou à ne pas être nourries du tout parce qu’elles sont en bas de la hiérarchie soi-disant « naturelle ». Dans d’autres cas, les femmes doivent vendre leur corps en échange de nourriture. Une catastrophe naturelle est une telle situation de tension accrue. En Australie, les chiffres de la violence domestique atteignent des sommets après les feux de forêt, dont l’intensité et la durée augmentent en raison de la crise climatique.

    Il est temps d’agir !

    « Nous sommes au début d’une crise climatique et vous ne parlez que d’argent et de contes de fées de croissance économique éternelle », c’est ainsi que Greta Thunberg a démasqué les véritables tueurs du climat dans son discours à l’ONU en 2019. Et c’est ce que nous devons à nouveau faire maintenant ! Parce que tout comme le sexisme n’est pas un problème qui vient de chaque homme, le réchauffement climatique n’est pas causé par des personnes individuelles. C’est l’ensemble du système qui est à blâmer !

    Le mouvement pour le climat, tout comme le mouvement féministe, doit à nouveau descendre dans la rue, organiser de grandes journées d’action et de grève. Et comme en 2019, les femmes et les féministes doivent être à l’avant-garde de ce combat. Les pays les plus durement touchés par la crise climatique aujourd’hui sont des pays où les femmes sont déjà fortement opprimées. La crise climatique réduit encore plus leurs chances d’avoir une vie décente.

    Pour imposer un véritable changement, les jeunes et les travailleurs, les hommes et les femmes doivent lutter ensemble et s’organiser autour d’un programme de revendications sociales qui rompt avec la logique de profit responsable de la crise climatique et qui a également besoin du sexisme pour maintenir ses profits.

  • Pourquoi la crise climatique est une crise capitaliste

    La question de la croissance économique et de sa relation avec la crise climatique est un sujet de plus en plus discuté. Nous proposons ici un point de vue marxiste sur cette question cruciale pour le mouvement environnemental.

    Par Conor Payne et Chris Stewart (Irlande), article issu de la brochure « Le capitalisme assassine la planète » éditée par Alternative Socialiste Internationale.

    De nombreux écologistes, activistes et universitaires soutiennent que l’obsession de la croissance économique est la cause de notre crise écologique actuelle et qu’un engagement à « décroître » l’économie est la solution.

    Trop souvent, cependant, cette discussion manque de contenu de classe ou anticapitaliste et les travailleurs sont accusés d’entretenir des « modèles de consommation » supposés destructeurs. Au lieu de cela, les socialistes doivent être clairs sur le fait que la cause de la crise climatique est le système capitaliste lui-même avec sa course incessante à l’accumulation de profits, et que la seule façon de résoudre la crise est de lutter pour un monde socialiste où les besoins humains, y compris une relation durable avec la nature, passent avant la cupidité privée.

    Le cycle d’expansion et de récession du capitalisme

    Sous le capitalisme, la force motrice de l’économie est la recherche du profit. La concurrence entre les entreprises et entre les différentes puissances capitalistes pour l’obtention des marchés et des ressources signifie que cette recherche du profit est implacable et expansive. Par conséquent, le capitalisme implique également une quête permanente de croissance économique.

    Dans le même temps, ces entreprises chercheront à « externaliser » le coût de leurs activités, à le laisser à la charge de quelqu’un d’autre. L’entreprise capitaliste ne se soucie pas de savoir sur quelle base elle se développe, si ses produits sont utiles ou nuisibles, ou si ses activités sont durables sur le plan environnemental.

    Le capitalisme est un système de contradictions. C’est un système basé sur les États-nations, alors que la production et les marchés sont mondiaux. Cela exclut les solutions et la planification mondiales. De plus, il repose sur la propriété privée des moyens de production et d’échange, quelques individus détenant le pouvoir sur la production, les investissements et les emplois. Les capitalistes obtiennent leurs profits en exploitant les travailleurs, ainsi que les ressources extraites de la nature dans le processus de travail. Le besoin constant d’accumuler plus de profits signifie que le capitalisme extrait de plus en plus de ressources de manière de plus en plus destructive, ce qui conduit finalement à l’épuisement des sols, des minéraux, des forêts, de la vie dans nos océans, etc.

    Le capitalisme se heurte de plus en plus à la barrière écologique qui s’oppose à son développement effréné, comme en témoignent les catastrophes naturelles de plus en plus nombreuses, l’arrêt du réseau électrique au Texas en 2021 et la pandémie mondiale, tous imputables, au moins en partie, à la destruction croissante de la nature par la société capitaliste.

    En outre, le capitalisme est un système qui organise principalement l’investissement à travers le chaos du marché boursier, où l’investissement est motivé uniquement par la recherche du profit. Aujourd’hui, les capitalistes choisissent de plus en plus de spéculer avec leur richesse par le biais de produits financiers complexes qui ont peu de rapport avec la valeur réelle dans la société – ce que Marx a appelé le « capital fictif ». En effet, ils peuvent y réaliser plus de profits à court terme qu’avec des investissements productifs réels.

    En même temps, le désir des capitalistes de réduire la part de la richesse qui revient à la classe ouvrière signifie que les travailleurs ne sont pas en mesure d’acheter collectivement tous les biens que les capitalistes mettent sur le marché. C’est ainsi que la croissance capitaliste finit par se heurter à ses limites et plonge le système dans la crise et la récession. Le capitalisme connaît actuellement une crise économique mondiale pour la deuxième fois en un peu plus d’une décennie.

    Lorsque la croissance était ancrée dans les investissements productifs, par exemple lors de l’essor économique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, elle a souvent entraîné une augmentation du niveau de vie de la classe ouvrière, même si les gains des travailleurs étaient généralement éclipsés par ceux des entreprises et des riches. Au cours de cette période, les gouvernements capitalistes, surtout en Occident, ont accordé des réformes sociales dans l’intérêt des travailleurs, telles que les pensions, les services publics de santé et d’éducation, les protections sociales, etc. Cela n’a pas été fait par une quelconque bonté innée, mais comme un mécanisme visant à écarter les menaces révolutionnaires potentielles posées par la classe ouvrière au système capitaliste.

    Cependant, au cours des dernières décennies du capitalisme néolibéral, la base de la croissance économique fut précisément la réduction de la part de la richesse allant à la classe ouvrière, plutôt que les développements de la production. Le capitalisme a diminué les salaires, privatisé les services publics et érodé la sécurité sociale. Les inégalités ont explosé à mesure que les gains de la croissance économique se sont concentrés au sommet de la société. Parallèlement, les capitalistes ont encouragé une consommation de plus en plus importante, alimentée en grande partie par la dette. Grâce à la mondialisation capitaliste, la production s’est étendue au monde entier, afin de maximiser les profits en trouvant les meilleurs endroits pour exploiter les travailleurs et l’environnement. Cela signifie qu’aujourd’hui, la croissance économique capitaliste est souvent synonyme d’absence de gains réels pour la classe ouvrière et de désastre pour l’environnement.

    La reprise après la grande récession de 2008 fut en grande partie sans joie. En Irlande et ailleurs, malgré des taux de croissance nominalement positifs, la reprise n’a pas changé la réalité des bas salaires, de la précarité et des difficultés de logement. En Grande-Bretagne, l’Office of National Statistics a constaté que, malgré une décennie de « croissance », les salaires réels n’ont retrouvé leur niveau de 2008 qu’à la fin de 2019 – juste à temps pour la prochaine crise ! Parallèlement, les chiffres concernant les contrats « zéro heure » (des contrats de travail extrêmement précaires, sans minimum d’heures de travail garanties) étaient les plus élevés jamais enregistrés, avec un peu moins d’un million de travailleurs.

    Le fardeau grandissant de l’effondrement écologique ne sera pas partagé équitablement, les riches cherchant à se protéger des conséquences du système économique dont ils ont profité. Alors que des températures plus basses que jamais ont provoqué des pannes de courant catastrophiques au Texas, les quartiers ouvriers et pauvres ont été les plus touchés par les coupures de courant, tandis que des gratte-ciel vides illuminaient l’horizon de la ville.

    Karl Marx affirmait que sous le capitalisme : « L’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, et de dégradation morale pour la classe dont le produit propre est, d’emblée, capital. » Voilà qui résume bien l’économie capitaliste d’aujourd’hui. Dans le même temps, bien sûr, les travailleurs sont toujours susceptibles de payer le prix lorsque le système entre en récession. La réalité est qu’à aucun moment de son cycle d’expansion et de récession, l’économie capitaliste ne fonctionne dans l’intérêt de la classe ouvrière.

    Une économie qui répond aux besoins, pas à la cupidité

    Alors que la croissance économique actuelle fait sans aucun doute augmenter les émissions de carbone et toutes les formes de destruction de l’environnement, la contraction de l’économie capitaliste n’entraîne pas une diminution équivalente de l’intensité de celle-ci. Selon une étude portant sur 150 pays sur la période 1960-2008, une augmentation de 1 % du PIB s’est traduite par une augmentation moyenne de 0,73 % des émissions de carbone, tandis qu’une baisse de 1 % du PIB n’a entraîné qu’une diminution de 0,4 % des émissions de carbone. Cela s’explique par le fait que les biens et les infrastructures inefficaces sur le plan environnemental créés pendant une période d’expansion continuent généralement à être utilisés pendant une période de récession. La réduction de la consommation en soi ne pourra jamais entraîner la réduction radicale des émissions de carbone nécessaire. Nous avons besoin d’un changement fondamental de la production.

    Cela signifie que sans une transition planifiée vers un mode de vie durable, la tendance sera à l’augmentation constante des émissions. Le débat sur la croissance et la décroissance est donc inutile s’il n’est pas lié à la nécessité de mettre fin au chaos du marché capitaliste.

    Le but de l’économie capitaliste est de fournir des profits accrus aux patrons. Le but de l’économie sous le socialisme serait de satisfaire les besoins humains de manière durable. Cela signifie qu’il faut retirer les secteurs clés de l’économie des mains des grandes entreprises et les amener sous propriété publique, sous contrôle démocratique. Cela signifie que nous pouvons réorganiser l’industrie de l’énergie, les transports, l’agro-industrie et la production en général sur une base planifiée, dans l’intérêt des gens et de la planète.

    Un monde de déchets

    La production capitaliste est synonyme d’énorme gaspillage. Nous ne devons pas en sous-estimer l’ampleur :

    • 690 millions de personnes dans le monde ont souffert de la faim en 2019, et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture prévoit que l’impact de la pandémie pourrait ajouter 132 millions de personnes supplémentaires à ce chiffre. Or, pendant la pandémie, la fermeture des restaurants et d’autres perturbations ont provoqué la mise au rebut généralisée de produits parfaitement bons. Même en temps « normal », alors que le monde produit déjà suffisamment de nourriture pour nourrir tout le monde, au moins un tiers de cette nourriture est gaspillée. Les causes sont multiples, mais le statut de la nourriture en tant que marchandise à vendre pour faire du profit est au cœur du problème. L’agro-industrie laisse les aliments pourrir dans les champs pour maintenir des prix élevés, les supermarchés jettent les aliments comestibles qu’ils ne pensent pas pouvoir vendre, de bons aliments sont même jetés parce que leur taille ou leur forme les rend « invendables ».
    • En 2020, environ 569 milliards de dollars ont été dépensés en publicité, chiffre qui devrait passer à 612 milliards de dollars cette année. Vous pouvez ajouter à cela les ressources consacrées à la promotion des ventes, aux relations publiques, au « marketing direct » et à d’autres formes d’autopromotion des entreprises. La majeure partie de cet argent est gaspillée, dépensée non pas pour nous informer mais pour nous convaincre d’acheter le plus possible ou d’acheter une marque identique d’un produit plutôt qu’un autre, en exploitant souvent nos angoisses et nos insécurités afin de créer dans notre esprit de faux besoins qui peuvent être « résolus » par la consommation.
    • Comme le capitalisme ne produit pas pour répondre à un besoin, mais pour faire du profit, la publicité et le marketing sont liés au processus de production lui-même. L’industrie de l’emballage est aujourd’hui la troisième plus importante au monde et la plupart des emballages ne sont pas principalement fonctionnels mais constituent une forme de promotion du produit. Les coûts d’emballage représentent entre 10 et 40 % du coût total du produit.
    • L’obsolescence programmée signifie que les produits sont consciemment conçus pour ne pas être durables et doivent être fréquemment remplacés par les consommateurs. Cela inclut la mode rapide fabriquée à partir de matériaux de faible qualité et les appareils électroniques, dont les piles ne peuvent être remplacées, ce qui contribuera à la production de 500 millions de tonnes de déchets électroniques en 2019.
    • Il existe une pléthore d’autres industries et produits inutiles pour les travailleurs : de l’industrie de l’armement aux produits de luxe comme les jets privés, une industrie qui a bénéficié d’un grand nombre de nouveaux clients fortunés cherchant à éviter les vols commerciaux pendant la pandémie. En raison d’une énième bulle spéculative capitaliste, la cryptomonnaie Bitcoin consomme désormais plus d’énergie que toute l’Argentine, un pays de 45 millions d’habitants.
    • La concurrence entre les entreprises signifie que les efforts de recherche et de développement sont souvent dupliqués et que les brevets empêchent la diffusion de technologies utiles dans le but de maximiser le profit.

    Comme nous pouvons le constater, les montagnes de déchets produites sous le capitalisme ne sont pas principalement le produit des demandes des consommateurs, mais servent plutôt les besoins du profit capitaliste. La structure de la société capitaliste elle-même conditionne aussi en partie nos besoins de consommation. Ceux qui n’habitent pas à proximité de transports publics fiables « doivent » acheter des voitures, les personnes à faibles revenus « choisissent » d’acheter du « fast fashion », etc.

    Créer de plus en plus de produits qui ne sont pas nécessaires ou qui seront rapidement jetés à la décharge, ou générer de plus en plus de demandes artificielles, c’est de la « croissance » en termes capitalistes, mais ce n’est pas du progrès humain. Une économie socialiste démocratique et planifiée pourrait faire « plus avec moins » dans le cadre d’une transition écologique planifiée en réorientant les industries inutiles ou destructrices ; en éliminant le gaspillage par le double emploi, la surproduction et l’obsolescence programmée ; en se concentrant sur la satisfaction des besoins et non sur la génération de désirs artificiels et en transformant l’agriculture, le transport et la production d’énergie sur une base durable. Dans un tel système, le développement des industries, des communautés et des villes serait planifié démocratiquement. Sur cette base complètement différente, on pourrait mettre un terme à la surproduction et au gaspillage capitalistes tout en permettant une allocation plus rationnelle des ressources.

  • Quelle est la gravité de la situation ? La menace aiguë de la crise climatique

    Quelle est la gravité de la situation ? La menace aiguë de la crise climatique

    Dans les deux années qui ont suivi les grandes grèves mondiales pour le climat de 2019, le Covid-19 a éclipsé la catastrophe climatique à laquelle la planète est confrontée. Pourtant, le coronavirus est en soi une mise en accusation implacable du mode de production capitaliste qui détruit les écosystèmes et crée des dangers biologiques et environnementaux qui menacent le développement de toute notre biosphère : la vie sur terre.

    Par Jonas Brannberg (Suède) et Blythe Serrano (États-Unis), article tiré de la brochure “Le capitalisme assassine la planète” éditée par Alternative Socialiste Internationale 

    Les avertissements concernant la pression exercée par le mode de production capitaliste sur la capacité de la terre à gérer toutes formes de stress se succèdent à un rythme grandissant. En 2020, nous avons assisté à un nombre record de tempêtes tropicales en Amérique centrale et en Asie du Sud-Est, à des chaleurs extrêmes en Sibérie et à des incendies en Australie et sur le continent américain. L’année 2020 a été, malgré le phénomène climatique de refroidissement La Niña, l’année la plus chaude jamais enregistrée.

    Tout aussi menaçantes que le changement climatique sont les menaces posées par la mort rapide des espèces, la surfertilisation et la propagation explosive du plastique et d’autres polluants. Selon les climatologues, nous avons déjà quitté la « zone de sécurité » pour quatre des neuf « frontières planétaires » qui maintiennent la Terre dans l’état climatique stable dans lequel elle se trouve depuis 11.700 ans (l’Holocène).

    Marx et la faille métabolique

    Lorsque Karl Marx et Friedrich Engels – les fondateurs du socialisme moderne – ont étudié le capitalisme au 19e siècle, ils étaient déjà capables de remarquer la contradiction entre le système et la nature. Marx a écrit que le capitalisme avait créé une faille métabolique entre la société humaine et la nature. Il a donné l’exemple de la manière dont les nutriments contenus dans les aliments étaient transportés de la campagne vers les villes, puis rejetés dans la mer sous forme de déchets, ce qui entraînait l’épuisement des sols.

    Marx et Engels ne pouvaient cependant qu’entrevoir ce qui allait devenir une transformation complète de la relation de l’humanité à la nature. Dans la quête de profits toujours plus importants du capitalisme, les écosystèmes et les ressources naturelles de la terre ont été traités comme des ressources gratuites, où les matières premières, les produits alimentaires et les autres ressources ont été aspirés de la nature tandis que la pollution a été vomie dans le sol, la mer et l’air. Avec l’aide des combustibles fossiles, la barrière « photosynthétique » a été franchie : le capitalisme a tout simplement extrait de la nature plus de « production » qu’il n’a pu en donner.

    Il n’est pas toujours facile de voir quand des changements graduels transforment la quantité en qualité (un état complètement neuf). Ce n’est qu’au cours des dernières années que les chercheurs ont pu arriver à la conclusion que la terre, au milieu des années 1900, avait déjà quitté ce qu’on appelle l’Holocène.

    L’entrée dans l’Anthropocène (ou Capitalismeocène)

    Nous vivons aujourd’hui dans ce que l’on appelle l’Anthropocène (l’ère de l’homme), même si « Capitalismocène » est une meilleure description. Cela signifie que nous vivons à une époque où l’humanité, sous le capitalisme, est devenue la force la plus importante dans l’évolution de la vie sur terre. L’équilibre du système terrestre – qui a utilisé l’équilibre et la rétroaction d’une variété de formes de vie pour maintenir les températures moyennes entre -5 et +2 pendant 2,6 millions d’années – est maintenant sérieusement menacé en raison du capitalisme.

    Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, la terre – ou plutôt la partie de la terre sur laquelle la vie peut exister – a probablement été perçue comme plus ou moins infinie. En réalité, il s’agit d’un fragment extrêmement petit du monde naturel dans lequel nous vivons. Dans l’univers, il y a au moins deux trillions de galaxies, et dans notre propre galaxie, la Voie lactée, il y a jusqu’à 400 milliards d’étoiles. Autour d’une de ces étoiles, notre soleil, la terre tourne, avec une fine couche de vie de seulement 20 km sur et au-dessus de sa surface.

    Texte de l’image : Les neuf frontières planétaires. Le vert signifie qu’il n’y a aucun risque, le jaune qu’il y a une incertitude ou un risque accru et le rouge qu’il y a un grand risque de dépasser ce qui est sûr pour l’humanité. Plusieurs zones à risque doivent encore être définies. (Graphique : J. Lokrantz/Azote d’après Steffen et al. 2015.)

    Avec un système capitaliste qui s’est emballé ces dernières décennies, cette biosphère de vie a été gravement endommagée. Ce ne sont pas seulement les changements de température qui menacent de modifier radicalement l’état dans lequel notre civilisation existe. La vie sur Terre est également façonnée par la circulation dans l’atmosphère (comme les courants-jets, dont les changements ont provoqué la vague de froid extrême au Texas en février 2021), par la circulation de l’eau à travers la vapeur d’eau, les précipitations et les courants océaniques, les calottes glaciaires, le sol, la couche d’ozone, la circulation des nutriments, etc. Avec notre entrée dans l’Anthropocène, la société humaine affecte non seulement la dynamique de toute vie sur terre mais aussi l’ensemble du système terrestre : les océans, les glaces, la terre, l’atmosphère et le climat.

    Perte dangereuse de la biodiversité

    Jamais dans l’histoire de la planète, depuis sa création il y a 5 milliards d’années, la diversité de la vie n’a été aussi grande qu’à l’époque géologique la plus récente. Cette situation est dialectiquement liée aux conditions climatiques. Des conditions climatiques stables ont créé les conditions nécessaires au développement et à la diversification de la vie, mais la diversité de la vie a également stabilisé le système terrestre et créé une biosphère « élastique », c’est-à-dire capable de gérer le changement.

    Sous le capitalisme, cette diversité a été rapidement érodée. Depuis 1970, le capitalisme a fait disparaître 60% des populations de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). En moyenne, un animal ou une plante sur quatre ayant fait l’objet d’une étude est menacé, ce qui signifie qu’environ un million d’espèces sont menacées d’extinction.

    Cette perte de biodiversité nous menace directement, par exemple par la diminution des insectes pollinisateurs qui a entraîné une réduction de la production alimentaire. Mais elle risque également d’accélérer le changement climatique et rend l’adaptation de la planète plus difficile. À cause de l’industrie agricole capitaliste, par exemple, 90 % des cultures locales, qui peuvent s’adapter au changement climatique, ont été perdues lorsque les grandes multinationales ont introduit d’autres cultures à haut rendement.

    Au cours des dernières décennies, 50 % des terres de la planète ont été converties en terres agricoles, villes, routes et autres infrastructures. Aujourd’hui, l’évolution de l’utilisation des terres est responsable de 14 % des émissions de gaz à effet de serre. Un exemple en est le rapport de la « Rainforest Foundation Norway », qui a récemment déclaré que seul un tiers des forêts tropicales de la planète restait intact.

    Le poids combiné de la population humaine actuelle est 10 fois supérieur à celui de tous les mammifères sauvages. Si l’on ajoute le poids du bétail reproduit pour la consommation humaine, les mammifères sauvages ne représentent que 4 % du poids total. Cependant, c’est le capitalisme qui est le problème, et non les « gens » ou l’humanité en tant que telle.

    Au cours des 25 dernières années, les 1 % les plus riches ont été responsables de plus de deux fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que la moitié la plus pauvre du monde. La moitié la plus pauvre de la population mondiale n’a pratiquement pas augmenté ses émissions au cours de la même période.

    Les points de basculement

    Ce qui est particulièrement menaçant dans le changement climatique, c’est qu’il ne s’agira probablement pas d’un changement simplement progressif lié à l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les scientifiques ont identifié un certain nombre de « points de basculement » critiques pour le climat qui, s’ils étaient atteints, entraîneraient des effets accélérés et potentiellement irréversibles. Certains d’entre eux sont peut-être déjà dépassés.

    Dans l’article de 2019 intitulé « Climate tipping points – too risky to bet against » publié dans la revue scientifique Nature, les scientifiques ont identifié un certain nombre de points de basculement critiques du climat. Depuis lors, la communauté scientifique est de plus en plus certaine que ces points de basculement se produiront de notre vivant.

    Pour ralentir les pires effets du changement climatique, il faudra prendre des mesures radicales et immédiates pour réduire les émissions de carbone. Nous devons être clairs : une action à l’échelle et dans les délais requis n’est pas possible dans le cadre du capitalisme, un système basé sur le pouvoir et les profits des grandes entreprises. Ces dernières ne renonceront jamais volontairement à leur pouvoir. La seule façon de ralentir les pires effets du changement climatique est de construire un mouvement de masse des travailleurs et des jeunes luttant pour la fin de l’extraction des combustibles fossiles, pour un Green New Deal, et lié à la lutte pour une transformation socialiste de la société. C’est ce que nous défendons tout au long de cette brochure.

    Les points de non-retour

    Les scientifiques avertissent depuis des décennies contre trois points de non-retour qui auront des conséquences désastreuses s’ils sont franchis.

    L’un de ces points de basculement est la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental. Si la totalité de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental s’effondre, le niveau des mers s’élèverait de 3 mètres ou plus, déplaçant plus de 12 millions de personnes rien qu’aux États-Unis et submergeant la quasi-totalité de La Nouvelle-Orléans. Les effets seront similaires dans les villes côtières du monde entier, et des nations insulaires entières seront menacées.

    Un autre point de basculement majeur est la transformation de la forêt amazonienne en une savane (prairie), qui pourrait se produire si 20 à 25 % de la forêt sont détruits. Environ 18 % ont déjà été défrichés. Cette situation serait dévastatrice pour les 30 millions de personnes, pour la plupart indigènes, qui dépendent des précipitations fiables produites par la forêt, et entraînerait également une perte importante de biodiversité. La transformation de l’Amazonie en prairie entraînerait davantage de sécheresse et augmenterait donc le risque d’incendies de forêt. Sa saison sèche s’est déjà allongée d’un mois au cours des 50 dernières années.

    Un troisième point de basculement critique est l’effondrement potentiel du Gulf Stream (partie de l’AMOC – Atlantic Meridional Overturning Circulation), qui transporte 20 % de l’excès de chaleur qui s’accumule à l’équateur vers les régions polaires de l’hémisphère nord et joue également un rôle clé dans la détermination des régimes climatiques. Ce courant ralentit à un rythme alarmant et devrait ralentir de 45 % d’ici à 2100, alors qu’il se déplace déjà à son rythme le plus lent depuis au moins 1.600 ans. Le climatologue Tim Lenton prévient que le ralentissement continu du Gulf Stream aurait des effets dévastateurs sur les régimes climatiques de l’hémisphère nord et provoquerait une escalade des phénomènes météorologiques extrêmes, peut-être au cours de ce siècle : « L’Europe occidentale devrait essayer de s’adapter à un climat complètement différent. Les principales moussons pourraient se déplacer, de façon néfaste, par exemple en Inde et en Afrique de l’Ouest. »

    D’autres points de basculement potentiels qui auraient des effets dévastateurs sur le système terrestre, et risqueraient d’accélérer le changement climatique, sont le dégel du permafrost (sol solide gelé « en permanence »), la fonte des calottes glaciaires mondiales, l’incendie des forêts boréales et les modifications du courant-jet. Le dernier rapport du GIEC conclut que l’Arctique sera libre de glace en été d’ici 2050, quoi que l’on fasse.

    Récemment, un rapport inquiétant a indiqué que le dégel du pergélisol était plus rapide que prévu et qu’il entraînait d’importantes émissions de méthane, un gaz à effet de serre. Si c’est le cas, cela signifie qu’un tiers du “budget” de gaz à effet de serre qui nous permettrait de rester en dessous d’un réchauffement de 1,5 degré a déjà disparu.

    Pris séparément, chacun de ces points de basculement représente une escalade alarmante de la crise climatique. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est la prédiction des scientifiques concernant les effets en cascade, c’est-à-dire qu’un point de basculement pourrait en déclencher d’autres. Par exemple, la forêt amazonienne sert de réservoir à 100 milliards de tonnes de carbone, dont une grande partie serait libérée directement dans l’atmosphère, ce qui augmenterait la température de la planète et risquerait de déclencher de nouveaux points de basculement. Il peut en résulter une cascade de points de basculement qui transforment notre terre en une « serre » – même si les émissions de dioxyde de carbone sont réduites. Cela prendra bien sûr du temps – peut-être des centaines d’années – mais le problème est que lorsque nous atteignons un point de basculement, nous ne savons pas s’il est possible de revenir en arrière.

    Ces dernières années, les climatologues sont devenus de plus en plus certains que ces points de basculement se produiront, et bientôt. Tim Lenton affirme que « le temps d’intervention restant pour empêcher le basculement pourrait déjà s’être réduit à zéro, alors que le temps de réaction pour atteindre des émissions nettes nulles est de 30 ans au mieux. » Bien que cela puisse être catastrophique, certaines recherches récentes suggèrent qu’il serait possible de dépasser temporairement ces points de basculement sans causer de dommages permanents. Toutefois, si des mesures drastiques ne sont pas prises rapidement, la catastrophe reste inévitable.

    Une partie des crises du capitalisme

    La crise climatique ne peut être considérée séparément des autres crises du capitalisme, qu’elles soient économiques, sociales ou politiques. Elles témoignent toutes d’un système en décomposition dont les contradictions sont de plus en plus fortes et qui crée des crises qui interagissent entre elles.

    Par exemple, le changement climatique alimente des conflits qui peuvent conduire à la guerre et, avec le changement climatique lui-même, obliger des millions de personnes à quitter leur foyer. Selon Oxfam, 20 millions de personnes ont été contraintes de fuir chaque année au cours de la dernière décennie en raison du changement climatique. Si la société ne change pas de cap, l’avenir sera bien pire. En fonction des différents scénarios de croissance démographique et de réchauffement, on estime que dans 50 ans, 1 à 3 milliards de personnes pourraient connaître des conditions similaires à celles du Sahara. Aujourd’hui déjà, le changement climatique, tout comme la pandémie de Covid et d’autres crises, entraîne une augmentation des inégalités entre les classes et les genres.

    Bien que les confinements liés à la pandémie aient entraîné une réduction des émissions climatiques d’environ 7 % en 2020, rien n’indique qu’il s’agisse du début d’un changement durable. Au contraire, les sommes que les États ont versées aux capitalistes pour maintenir l’économie à flot sont allées dans une bien plus large mesure à l’industrie des combustibles fossiles qu’aux énergies renouvelables. Juste avant le sommet du G7 en juin 2021, le magazine britannique The Guardian a révélé que les pays du G7 avaient donné 189 milliards de dollars à l’industrie des combustibles fossiles pendant la pandémie, bien plus que les 147 milliards donnés aux alternatives plus vertes. Les chiffres pour les pays du G20 sont encore pires.

    La prise de conscience de la gravité de la situation et de la menace existentielle à laquelle nous sommes confrontés, de la profondeur de la « faille métabolique » dont Marx n’avait vu que le début, permet de comprendre que le problème ne peut pas être résolu en passant « simplement » aux voitures électriques, en installant des panneaux solaires, ou en adoptant des habitudes individuelles comme manger moins ou pas de viande. Ces mesures sont loin d’apporter le changement crucialement nécessaire.

  • Contre la crise climatique : luttons pour le socialisme

    Pas moins de 70.000 personnes ont manifesté pour le climat dans les rues de Bruxelles le 10 octobre. L’ampleur de la mobilisation a surpris tout le monde. Nous étions aux premières loges avec le Parti Socialiste de Lutte, la Campagne ROSA et les Etudiants de Gauche Actifs. Ce qui nous a permis d’observer un changement frappant par rapport à l’époque des grèves scolaires pour le climat en 2019 : la compréhension qu’il nous faut un changement radical de société est beaucoup plus répandue.

    Par Jeremy (Namur)

    Il ne faut pas aller chercher bien loin pour en comprendre l’origine. Les effets du dérèglement climatique sont devenus une réalité concrète pour de très nombreuses personnes partout dans le monde y compris en Belgique. Pensons simplement aux inondations de cet été.
    Autre chose désormais plus évidente pour plus de monde : l’incapacité des gouvernements à prendre les mesures qui s’imposent puisqu’ils refusent de toucher aux profits des capitalistes. La gestion calamiteuse de la crise du coronavirus en a donné la preuve éclatante : les soins de santé souffrent toujours d’un dramatique sous-financement tandis que les géants pharmaceutiques ont pu dicter leur loi pour enrichir leurs actionnaires !

    Respecter la dictature des marchés, cela condamne aux belles promesses. En septembre, le président du PS, Paul Magnette, déclarait que son parti voulait la gratuité de tous les transports en commun. Quand on sait que le transport routier représente à lui seul 12 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et pas moins de 22 % à l’échelle du pays, une telle mesure s’impose évidemment comme une nécessité. Cela exige un refinancement public massif des transports publics pour en augmenter l’offre et embaucher suffisamment de personnel avec augmentation de salaire pour faire face au sous-effectif.

    Il n’a pas fallu longtemps pour que Magnette n’évoque la gratuité de la SNCB uniquement et seulement pour les moins de 24 ans et les plus de 65 ans. Comme si ces catégories d’âge étaient celles qui prenaient le plus la voiture pour aller travailler… Et dans le budget fédéral ? Plus un mot. Trop cher.

    Pourtant, l’argent ne manque pas ! L’affaire des Pandora papers l’a une nouvelle fois démontré. Et ça n’est que la toute petite partie émergée de l’iceberg. Le monde n’a jamais porté autant de richesses. Le seul paradoxe c’est que ces richesses sont le produit du travail combiné de l’immense majorité de la population, mais qu’elles sont accaparées par une infime minorité de capitalistes.

    Il y a deux ans, les jeunes menaient des grèves pour le climat. Depuis lors, la pandémie et les confinements ont illustré que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui font tourner le monde, pas les actionnaires ! La classe travailleuse peut faire grève et bloquer toute l’économie, elle peut aussi très bien la faire tourner pour elle-même en étant débarrassée des patrons et actionnaires !
    De cette façon, il serait possible d’organiser la planification démocratique de l’économie dans le respect de l’environnement afin de répondre aux besoins de l’ensemble de la population plutôt qu’à la soif de profits d’une poignée de milliardaires capitalistes qui n’ont rien de mieux à faire que polluer la planète en se faisant la course à l’espace.

    Comment faire de cet objectif une réalité ? Venez en discuter avec nous lors de notre journée « Socialisme » du 4 décembre prochain.

    Programme et informations pratiques

  • La planète se dirige vers un point de non-retour, nous devons changer de système !

    La crise climatique qui menace notre existence n’a jamais été aussi évidente et urgente. Le rapport du GIEC a confirmé que nous sommes en proie à une crise climatique dévastatrice causée par l’activité humaine, ou plus précisément, par l’activité humaine dans l’intérêt de l’élite dirigeante du système capitaliste.

    Par Keishia Taylor (Irlande), article issu de la brochure “Le capitalisme assassine la planète” éditée par Alternative Socialiste Internationale.

    Notre planète est brutalement dévastée sous nos yeux, avec de violents incendies et des inondations meurtrières. Il n’a jamais fait aussi chaud depuis 100.000 ans et les catastrophes climatiques extrêmes liées au climat ont augmenté de 83 % au niveau mondial au cours des 20 dernières années, tuant 1,23 million de personnes. Les grandes inondations ont doublé et les tempêtes violentes ont augmenté de 40 %.

    Des mesures immédiates sont nécessaires. Il existe une multitude de mesures que les gouvernements pourraient prendre dès maintenant s’ils voulaient sérieusement s’attaquer au changement climatique. Par exemple, ils pourraient immédiatement mettre fin à toutes les subventions publiques ainsi qu’à tous les investissements dans les projets de combustibles fossiles et développer à la place des infrastructures efficaces pour des énergies véritablement renouvelables. Cela pourrait procurer des emplois à toutes celles et ceux qui travaillent actuellement dans des industries polluantes de même qu’à des millions d’autres. Ils refusent même la simple étape minimale consistant à investir massivement dans les transports publics de manière à ce qu’ils soient gratuits, fiables et en suffisance.

    Mais comme nous l’avons vu, les gouvernements capitalistes ne prendront que les mesures les moins perturbatrices pour le statu quo, et seulement lorsqu’ils y seront contraints. Ils sont à mille lieues de faire ce qui est nécessaire. Au lieu de mettre en œuvre les changements qui s’imposent, ils blâment et punissent la classe ouvrière. Ils présentent cyniquement nos droits, nos emplois et nos conditions de vie comme étant d’une certaine manière opposés à la protection des vies humaines contre la crise climatique. Tout cela pour pouvoir exploiter davantage les travailleurs.

    Le « capitalisme vert » est un mensonge !

    Alors qu’aujourd’hui, les grandes entreprises promeuvent cyniquement une image « verte », elles sont fondamentalement à l’origine de cette crise et se moquent de la résoudre. L’élévation du niveau de gaz à effet de serre dans notre atmosphère remonte à la révolution industrielle et à la montée en puissance du capitalisme. Au fur et à mesure de son expansion, le capitalisme, avide de ressources, a répandu la combustion de combustibles fossiles dans le monde entier et a décimé de plus en plus l’environnement au nom de la course aux profits. Depuis 250 ans, la majorité des émissions de gaz à effet de serre provient directement des entreprises, et une centaine d’entreprises seulement sont à l’origine de plus de 70 % des émissions industrielles mondiales depuis 1988. Entre 2015 et 2021, les 60 plus grandes banques du monde ont investi 3.800 milliards de dollars dans des sociétés pétrolières. Celles-ci continueront à extraire et à brûler des combustibles fossiles tant que cela sera plus rentable que les alternatives renouvelables. Il leur est beaucoup moins cher d’investir dans la communication pour disposer d’une image publique « verte » que d’opérer de véritables changements.

    Dans un système capitaliste, la nature est traitée comme une source inépuisable de richesse et les conséquences de l’épuisement des ressources naturelles, de la pollution des écosystèmes et de la perturbation des processus essentiels au maintien de la biosphère sont délibérément exclues de la formule de rentabilité. Et ce, en dépit du fait que toute richesse provient des ressources brutes de la terre et du travail effectué par les travailleurs pour les extraire et les transformer. Selon un récent rapport des Nations unies, si une entreprise devait payer le coût de ses dommages environnementaux, aucune d’entre elles ne serait réellement rentable.

    La société fonctionne dans un contexte de grave déficit climatique (elle prend plus au climat qu’elle ne lui donne) depuis des siècles, mais le système économique et politique a ignoré ce fait, car vivre de manière durable est fondamentalement contradictoire avec le besoin constant du capitalisme de s’étendre, de réduire les coûts et de maximiser les profits.

    Nous ne pouvons pas faire confiance au capitalisme « vert ». Quelle que soit sa forme, le capitalisme est incapable de prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la crise climatique. Nous devons plutôt taxer les super riches, fermer les paradis fiscaux et faire en sorte que les banques et les entreprises du secteur de l’énergie deviennent des propriétés publiques démocratiques afin de financer des investissements dans les technologies et les énergies vertes et de mettre en place un programme massif d’emplois verts. Cela pourrait entamer un processus de changement réel du système, en établissant une démocratie socialiste des travailleurs qui donne la priorité aux gens et à la planète.

    Nous nous opposons aux mesures d’”éco-austérité” telles que les taxes sur l’eau et les taxes sur le carbone qui pénalisent les travailleurs. Il s’agit de tentatives pour faire porter la responsabilité de la crise et son coût à la classe ouvrière, et cela ne réduira pas les émissions ou les déchets. L’éco-austérité n’est pas une solution à une crise qui commence avec la production capitaliste elle-même.

    Crime de l’humanité ou contre l’humanité ?

    Soyons clairs : la crise climatique n’est pas un « crime de l’humanité ». C’est un crime contre l’humanité. La plupart des émissions de carbone et de la pollution proviennent d’un nombre infime de sociétés sur lesquelles nous n’avons aucun droit de propriété ou de contrôle. La grande majorité de la population mondiale est responsable de très peu de choses en termes d’émissions de carbone. Un récent rapport des Nations unies montre qu’à l’échelle mondiale, les 1 % de personnes gagnant le plus d’argent sont responsables d’une moyenne annuelle par habitant de 74 tonnes de CO2 par an. En revanche, pour les 50 % de personnes gagnant le moins, ce chiffre est de 0,7 tonne.

    En outre, de nombreuses personnes issues de la classe ouvrière, même dans les pays les plus riches, vivent dans la pauvreté ou ont du mal à garder la tête hors de l’eau, n’ont pas accès à un logement décent ou aux soins de santé, ou n’ont aucune sécurité économique pour l’avenir, ce qui est totalement injustifiable dans un monde d’abondance incroyable.

    Il est inévitable, dans le cadre du capitalisme, que les élites dirigeantes tentent de faire porter aux classes populaires ordinaires le poids de la crise climatique qu’elles ont elles-mêmes provoquée. Toutes les attaques contre les conditions de vie de la classe ouvrière, même celles introduites sous un vernis écolo, doivent être combattues par le mouvement climatique, car elles sont à la fois injustes et inefficaces : faisons payer les vrais pollueurs !

    Un autre mythe dangereux est que la crise climatique est due à la surpopulation et qu’il y a trop de gens sur la planète. Cela serait la source de la catastrophe climatique, des pénuries alimentaires et de l’effondrement de la société. Bien sûr, il existe d’innombrables exemples de consommation non durable, d’épuisement des sols, de pollution, etc., mais cela ne prouve pas qu’il y a trop de gens, seulement que les systèmes en place sont inutilement gaspilleurs, irrationnels et absurdes. En fait, il est amplement prouvé que le monde peut subvenir aux besoins de toutes celles et ceux qui l’habitent pour peu que l’on mette en place un système qui repose sur la satisfaction des besoins des gens et de la planète.

    Le nombre de gens est bien moins important que la manière dont ceux-ci sont organisés. Ce système capitaliste est destructeur, inefficace et imprudent car son objectif est le profit privé et non le bien public. Les partisans du socialisme comprennent que la cause de la crise climatique est le système capitaliste et sa course incessante à l’accumulation de profits. La seule façon de résoudre la crise est de lutter pour un monde socialiste où les besoins humains, y compris leur relation durable avec la nature, passent avant la cupidité privée.

    Luttons pour notre planète et nos emplois !

    Nous devons contester le mensonge capitaliste selon lequel les emplois s’opposeraient au climat et veiller à ce que les droits des travailleurs soient protégés. Nous avons besoin d’un plan d’action socialiste pour le climat qui définisse une transition juste pour les travailleurs. Cela impliquerait un programme massif d’emplois verts et de travaux publics pour construire de nouvelles industries vertes afin d’effectuer une transition vers une économie durable.

    Une économie publique et planifiée avec un réel contrôle démocratique effectué par les travailleurs pourrait créer des millions d’emplois durables, avec de bons salaires et de bonnes conditions de travail, pour construire de nouvelles industries publiques écologiques. Les travailleurs des industries nuisibles à l’environnement pourraient reconvertir leur travail pour le rendre durable, l’orienter vers des projets bénéfiques pour la société et la planète, ou se réorienter eux-mêmes dans de nouvelles industries publiques vertes.

    Par exemple, des entreprises de construction publique doivent être créées pour construire des millions de logements, d’écoles, d’hôpitaux, de crèches et de centres communautaires publics, tous construits selon les normes les plus élevées en matière d’efficacité énergétique et avec la plus petite empreinte écologique possible. En outre, les logements et les bâtiments publics et commerciaux existants devraient être modernisés pour répondre aux mêmes normes.

    Tous les services publics devraient être détenus par le secteur public, comme la collecte et le recyclage des déchets, l’approvisionnement en eau, les transports publics, l’éducation, les soins de santé et, bien sûr, l’énergie. Les parcs nationaux seraient considérablement étendus, en complément d’un vaste programme de reforestation et de boisement, avec des emplois à temps plein pour planter et entretenir les forêts de manière durable.

    Pas un seul travailleur ne doit y perdre. La seule véritable « transition juste » est celle où les travailleurs sont au centre des décisions, où ils contrôlent leurs lieux de travail, leurs communautés et l’économie dans son ensemble.

    Reprenons les terres

    Nous ne pouvons jamais oublier que la lutte contre la destruction de l’environnement n’est pas seulement menée par le mouvement international de grève pour le climat, mais aussi par les luttes de millions de communautés indigènes et opprimées, notamment en Amérique et en Afrique, contre les projets impérialistes destructeurs et polluants des multinationales occidentales et chinoises. Notre mouvement doit être pleinement solidaire de chacune d’entre elles et s’efforcer de construire la plus grande unité possible.

    Les projets de pipelines, la déforestation et l’exploitation impérialiste des ressources naturelles doivent être arrêtés immédiatement et il faut s’opposer à tout contrôle des entreprises privées sur la production d’énergie. Nous avons besoin de la propriété et du contrôle démocratiques des ressources naturelles par les travailleurs et les communautés locales afin de protéger le niveau de vie des autochtones et de tous, y compris les travailleurs qui dépendent financièrement de l’industrie des combustibles fossiles.

    De même, nous devons transformer nos systèmes alimentaires, dont nous dépendons tous pour survivre, en abandonnant les pratiques agricoles et d’exploitation intensive des terres par les grandes entreprises agroalimentaires, qui menacent à la fois la santé environnementale et publique et les travailleurs eux-mêmes. Les grandes entreprises qui nuisent à notre environnement et à nos systèmes alimentaires devraient passer sous le contrôle démocratique du public. Cela nous permettrait alors de combiner les pratiques agricoles durables avec les nouvelles technologies, une étape clé sur la voie d’une agriculture durable à grande échelle et à haut rendement.

    Dans le cadre de la transition écologique de l’agriculture, il faut mettre fin à la domination de l’industrie capitaliste sur la viande et les produits laitiers, principaux responsables des émissions de carbone. Sur base d’une planification socialiste démocratique, cela peut être effectué d’une manière qui protège les moyens de subsistance des petits et moyens agriculteurs et des ouvriers agricoles.

    Non au chaos du marché, oui à la planification démocratique

    Les défis auxquels nous sommes confrontés prennent des proportions historiques. Rien de comparable à ce qui est nécessaire, en termes d’échelle ou d’urgence, n’a jamais été entrepris et encore moins accompli. Le type de transformation fondamentale – de la production, de la distribution, de la consommation, de l’énergie, des déplacements – nécessaire pour parvenir à un monde véritablement durable ne serait rien de moins que révolutionnaire. Une grande partie de la technologie et des connaissances nécessaires à la transition vers une économie sans carbone existe déjà, mais les intérêts privés et la concurrence du marché s’y opposent. Il est inconcevable que le marché capitaliste, la concurrence, le chaos et l’intérêt personnel puissent être les moteurs de ce changement.

    La structure de la société capitaliste conditionne en partie nos besoins en tant que consommateurs. Ceux qui ne vivent pas à proximité de transports publics fiables et abordables « choisissent » de conduire des voitures, les personnes qui travaillent de longues heures « choisissent » des plats préparés préemballés, les personnes à faibles revenus « choisissent » d’acheter des vêtements « fast fashion » (moins chers et moins respectueux du climat). Aucun choix de consommation « écologique », souvent inabordable pour la plupart des gens issus de la classe ouvrière, ne peut apporter le changement dont nous avons besoin.

    Nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. La prise en charge publique et démocratique des secteurs clés de l’économie permettrait de mettre en place un plan économique global à l’échelle mondiale, qui pourrait mobiliser toutes les ressources de la société pour faire face à cette crise.

    Il s’agirait, par exemple, d’un plan mondial visant à reconstruire complètement les réseaux énergétiques pour qu’ils reposent à 100 % sur les énergies renouvelables dans un délai d’une décennie ; à mettre fin à la production de voitures fonctionnant au pétrole ; à augmenter la production de véhicules électriques et à développer massivement les transports en commun ; à éliminer complètement la dépendance aux combustibles fossiles ; à rénover et à construire de nouveaux logements et infrastructures écologiques pour résister aux conditions climatiques extrêmes et accueillir les réfugiés climatiques ; à reboiser la planète et refondre notre système alimentaire de fond en comble en remplaçant les monocultures de masse par des alternatives locales et biologiques ; et à investir à un niveau historique dans des technologies encore inconnues qui peuvent aider à faire face à la crise de la contamination et des pénuries d’eau, aux maladies infectieuses, à l’effondrement des récifs coralliens et des populations de pollinisateurs, et bien plus encore.

    Dans le cadre d’une transition écologique planifiée, une économie planifiée démocratiquement pourrait faire « plus avec moins » en réorientant à des fins constructives les industries inutiles et nuisibles telles que la fabrication et la commercialisation d’armes ; en éliminant le gaspillage par le double emploi, la surproduction et l’obsolescence planifiée ; en se concentrant sur la satisfaction des besoins et non sur la création de désirs artificiels ; et en transformant l’agriculture, le transport et la production d’énergie sur une base durable. Dans un tel système, des industries, des communautés et des villes entières seraient planifiées démocratiquement, mettant fin au gaspillage capitaliste et permettant une allocation plus rationnelle des ressources. Dans un système socialiste, le but de l’économie ne serait plus de faire du profit pour une petite élite, mais de satisfaire les besoins humains de manière durable.

    Luttons ensemble – Reconstruisons un mouvement de lutte pour le climat

    Non seulement la classe ouvrière subit les pires effets du changement climatique, mais elle dispose également d’un pouvoir énorme. Les travailleurs font fonctionner la société – partout, des écoles aux usines – et en faisant grève, ils peuvent mettre ce système à l’arrêt. Le mouvement pour l’action climatique n’a pas d’alliés réels ou cohérents dans la classe dirigeante capitaliste. Ce n’est qu’en se basant sur les méthodes de la lutte sociale et ouvrière qu’il pourra lutter efficacement pour arracher les changements nécessaires.

    Nous devons nous organiser et reconstruire un mouvement de lutte pour le climat qui soit lié à un mouvement de lutte des travailleurs et des syndicats. Une telle lutte unitaire pourrait lier, par exemple, le besoin de transports publics gratuits à la revendication de salaires plus élevés, ou le besoin de développer des technologies vertes au besoin d’emplois de qualité pour les jeunes. Dans toutes nos revendications, nous devrions cibler les gouvernements, les accapareurs de richesses et les grands pollueurs – ceux qui ont le pouvoir – et non les travailleurs.

    Les grèves explosives et militantes de la jeunesse ont montré que les jeunes ouvriront la voie. Mais si les grèves écolières et les actions des jeunes ont fait pression sur les gouvernements pour qu’ils déclarent de belles paroles, ce n’est pas suffisant pour obtenir des changements significatifs. Pour que de vraies mesures soient adoptées, nous devons construire un mouvement de masse et organiser des comités de base dans les écoles secondaires, les universités et hautes écoles, les lieux de travail et les communautés locales pour construire des grèves économiques qui paralysent l’économie.

    Généralement, les directions syndicales bureaucratiques bloquent la lutte. Nous ne pouvons pas reposer sur elles et devons plutôt construire le mouvement parmi les travailleurs et les affiliés de base des syndicats, et lutter en faveur de nouvelles directions syndicales prêtes à se battre. Toutes les tactiques de campagne efficaces doivent être utilisées, depuis les pétitions, les actions de protestations, les boycotts, les débrayages, les occupations, les blocages et bien sûr les grèves de durée et d’intensité variables.

    Enfin, la lutte pour l’action climatique doit être inextricablement liée à toutes les luttes de la classe ouvrière contre l’oppression et les inégalités de toutes sortes. Il doit s’agir d’une lutte pour et par la classe ouvrière en faveur d’un système qui lui appartienne. Le capitalisme, le système des riches, est à l’origine de leur paupérisation et de la destruction des écosystèmes de la planète.

    Non à la rivalité impérialiste, oui à la solidarité internationale des travailleurs

    En raison de l’immense inégalité mondiale, les pays les plus pauvres sont actuellement les plus touchés par la crise climatique. Pour faire les premiers pas contre cette énorme injustice, toutes les dettes publiques doivent être annulées, et les brevets sur les technologies et connaissances cruciales supprimés. Dans un système capitaliste, les profits, la propriété privée, les brevets et la « propriété intellectuelle » sont prioritaires par rapport aux besoins de l’humanité et de notre planète. Cela a été clairement souligné lors de la pandémie de Covid-19, lorsque les grandes entreprises pharmaceutiques spéculaient sur les vaccins tout en acceptant la mort de millions de personnes. Les technologies vertes, ainsi que les connaissances et les technologies médicales et pharmaceutiques, doivent être partagées librement entre les travailleurs de tous les pays sur la base de la solidarité internationale et de la coopération entre la classe ouvrière et les plus pauvres.

    Le capitalisme est un système incapable d’une véritable coopération mondiale. Aujourd’hui, alors qu’une action mondiale pour sauver la planète est plus nécessaire que jamais, le capitalisme et l’impérialisme ne font que diviser davantage le monde. La crise climatique est déjà utilisée comme arme dans la nouvelle guerre froide entre les États-Unis et la Chine dans leur rivalité de grandes puissances.

    Ce n’est qu’en débarrassant le monde de la concurrence nationale et de la rivalité inter-impérialiste et en les remplaçant par une coopération mondiale que nous pouvons créer les conditions nécessaires pour mettre fin à la crise climatique. Cela ne peut se faire que par une action coordonnée de la classe ouvrière internationale et des plus pauvres pour un changement révolutionnaire mondial, contre les classes capitalistes nationales et internationales qui défendent leurs propres intérêts.

    Organisons-nous maintenant pour lutter pour le socialisme international

    Les défenseurs du capitalisme affirment parfois que leur système est inévitable, « qu’il n’y a pas d’alternative ». À toutes celles et ceux qui veulent éviter une catastrophe climatique et construire un avenir juste et durable, nous disons qu’il n’y a plus d’autre alternative que de se battre pour mettre fin à la domination du système capitaliste. Nous devons arracher les richesses et les ressources du monde à la classe des milliardaires et les utiliser pour reconstruire la société sur la base du contrôle démocratique et de la solidarité afin de répondre durablement aux besoins humains.

    Mais l’élite riche n’abandonnera jamais son pouvoir volontairement : nous devons nous organiser pour lutter pour un changement révolutionnaire. Nous avons besoin d’un mouvement de masse, mais aussi d’une organisation révolutionnaire avec un programme clair pour lier les luttes entre elles, combattre le capitalisme et transformer la société.

    Pour obtenir un changement de système à l’échelle mondiale, une telle organisation doit être construite au niveau international. C’est pourquoi Alternative Socialiste Internationale (ASI), une organisation de travailleurs et de jeunes, lutte activement pour le changement socialiste dans plus de 30 pays. Pour gagner le changement révolutionnaire nécessaire pour mettre fin au capitalisme, à la destruction de notre planète et à toutes les formes d’oppression, rejoignez ASI !

  • La COP26 a commencé. Intensifions la mobilisations pour faire face à la crise climatique !

    La COP 26 réunit des dirigeants du monde entier et 30.000 décideurs politiques, hommes d’affaires, banquiers, “investisseurs verts”, “lobbyistes verts” et bien d’autres. Ils se réuniront à Glasgow cette semaine à l’occasion d’un événement parrainé par une série de multinationales des secteurs de l’énergie, de l’automobile, de la chimie ou encore de l’informatique. Ces personnes devraient donc veiller à ce que les mesures nécessaires pour lutter contre la crise climatique soient adoptées et mises en œuvre. Cela ne présage rien de bon.

    Le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine n’y assisteront pas, bien que leurs pays soient respectivement deuxième et troisième en termes d’émissions de CO2 dans l’atmosphère depuis 1990, juste après les États-Unis.

    Jusqu’à présent, les différents pays ont eu du mal à atteindre l’objectif annoncé de 100 milliards de dollars pour la lutte contre le changement climatique. Il s’agit pourtant d’une somme dérisoire : moins que ce que le monde dépense en armement chaque année. L’ONU estime que les pays en développement auront besoin de 5.900 milliards de dollars d’ici à 2030 pour atteindre leurs objectifs climatiques. Selon la campagne Jubilee Debt, 34 des pays les plus pauvres du monde dépensent près de 30 milliards de dollars par an au service de la dette envers les banques (y compris sans doute certaines qui parrainent la COP 26) mais n’ont que 5,4 milliards de dollars à consacrer aux mesures visant à lutter contre la crise climatique.

    L’objectif initial de limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,50°C n’est plus considéré comme réalisable. Les scientifiques estiment désormais que l’augmentation de la température sera de 2,70°C au rythme actuel.

    Comme l’a dit Greta Thunberg, tout ce que nous pouvons attendre de ce sommet, c’est du bla-bla. Nous sommes d’accord avec elle pour dire que la COP 26, dans sa forme actuelle, ne changera rien, à moins “d’une pression importante et massive de l’extérieur”. Mais nous devons aller plus loin. Nous devons nous débarrasser des banquiers, qui, selon elle, “financent notre chute”. Avec eux doivent disparaître les multinationales, les politiciens corrompus et le commerce des armes. En d’autres termes, le capitalisme doit disparaître et être remplacé par un monde socialiste démocratique.

    Pour construire une telle alternative, Alternative Socialiste Internationale (ASI) participera activement aux protestations autour de la COP 26. Cette semaine, nous reviendrons régulièrement sur différents aspects de la lutte contre le changement climatique. Vendredi et samedi, nous ferons campagne pour nos propositions socialistes à Glasgow et Edimbourg. Samedi soir, il y aura une réunion d’ASI à Glasgow.

    Nouvelle manifestation à Bruxelles hier

    Une nouvelle action a eu lieu à Bruxelles pour marquer le début de la COP26. Après la manifestation massive du 10 octobre, la manifestation était bien sûr plus modeste en termes de participation, mais il n’était donc pas moins important de faire descendre la protestation dans la rue dès le début de la COP26. Ci-dessous une série de photos prises par Liesbeth.

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  • Pourquoi la crise climatique a plus d’impact sur les femmes ?

    Mais pourquoi la crise climatique a plus d’impact sur les femmes ? Une plus grande proportion de femmes vit dans la pauvreté ; elles n’ont pas autant accès à leur droits ; elles vivent des violences structurelles. Elles ont ainsi moins de possibilités pour s’adapter au changement climatique.

    Par Odile (Liège)

    Le réchauffement climatique n’est plus un scénario catastrophique lointain, il est présent, urgent et mondial. Le rapport du GIEC l’a montré, tout comme que les catastrophes telles que les immenses feux de forêts en Sibérie et Europe du Sud, les records de chaleur au Canada et les inondations de cet été en Belgique et en Allemagne. Il est indéniable que la lutte pour le réchauffement climatique est primordiale. Ce combat ne fonctionnera que s’il prend en compte les oppressions, couplé au changement climatique, que le capitalisme provoque. Focus sur l’impact de ces crises sur les femmes.

    L’adaptation agricole au dérèglement climatique précarise plus durement les femmes
    Tout le monde n’est pas touché de la même manière par les crises : elles touchent les personnes les plus précarisées de manière plus forte. Pendant la pandémie, aux USA, les personnes noires et hispaniques ont été les plus impactées. Au Royaume-Uni, pendant la première vague, une femme avait deux fois plus de risque de perdre son emploi qu’un homme.

    Mais pourquoi la crise climatique a plus d’impact sur les femmes ? Une plus grande proportion de femmes vit dans la pauvreté ; elles n’ont pas autant accès à leur droits ; elles vivent des violences structurelles. Elles ont ainsi moins de possibilités pour s’adapter au changement climatique.

    Prenons par exemple l’agriculture qui est le secteur le plus touché par le dérèglement climatique. Adapter ses cultures nécessite des moyens financiers que tout le monde n’a pas. Par exemple, au Népal, les paysans qui font face à un appauvrissement de leurs terres ont, quand ils en avaient la capacité, changé de culture au profit du sarrasin qui pousse bien sur un sol pauvre. Cette flexibilité n’est possible qu’avec des moyens ! Un autre problème s’ajoute : les techniques agricoles nécessite elles aussi d’être adaptée, mais encore faut-il les connaître. Or, les femmes ont moins accès à l’éducation et aux informations en générales.

    Dans les sociétés divisées en classes sociales (comme le système capitaliste), il y a une division genrée du travail au sein de la famille. Les hommes y ont plus souvent une place de décideurs, tandis que les femmes prennent sur leurs épaules le travail supplémentaire de soin à la famille. Ce travail domestique tant à augmenter avec les dérèglements climatique qui peuvent par exemple tarir les sources d’eau. Ainsi, les femmes ont moins de temps et de possibilités pour acquérir une indépendantes financièrement. La dépendances envers leur partenaire occasionne plus de vulnérabilité.

    Les femmes plus victimes de catastrophes naturelles

    Les femmes sont aussi beaucoup plus touchées pendant les catastrophes naturelles qui sont pour elles trois fois plus meurtrières que pour les hommes. Une des principales raisons est la position secondaire de la femme dans la société. Ça s’est par exemple illustré lors de cyclones et d’inondations au Bangladesh. Les femmes ne sont pas associées à la prise de décision concernant l’évacuation et ne peuvent donc y réagir aussi rapidement. Souvent, elles n’entendent pas l’ordre d’évacuation, car elles sont beaucoup moins dans l’espace public. Et même dans ce cas, elles n’ont pas la possibilité de partir sans l’aval de leur mari / père (manque d’indépendance financière, injonction sociale à rester au foyer…). Et puis, elles sont conscientes qu’après l’évacuation, le risque d’agression sexuelle dans les refuges est très élevé. Souvent, il n’y a pas d’endroit privé où elles peuvent se changer, aller au toilette.

    Une fois la catastrophe passée, les femmes sont toujours en charge de leur foyer et donc de la nécessité de le reconstruire. Elles ont ainsi moins de temps pour se rétablir elles-mêmes.

    Ce ne sont pas tant les hommes qui ont trop de facilités pour faire face aux événements inattendu. Mais la surexposition des femmes aux catastrophes climatique illustre l’absolue nécessité de continuer la lutte pour que chacun.e puisse rencontrer ses besoins et être en sécurité que ce soit avant, pendant et après la catastrophe.

    Impact des inondations sur les femmes

    Les inondations de cet été ont montré à tout le monde que le réchauffement climatique est présent. On pourrait croire, intuitivement, qu’une rivière en crue touche de manière indiscriminée les pauvres et les riches. Mais dans les faits, les zones inondables sont celles où les populations les plus précarisées doivent habiter, faute de moyens. Les loyers y sont les plus bas, là où les logements sont construits en zones inondables, moins bien localisées et en moins bon état. Il sera beaucoup plus difficile pour la population la plus pauvre de se rétablir. Combien de personnes sans-papiers ont tout perdu lors de ces inondations ? Combien de mères célibataires (dont 80 % d’entre-elles sont sous le seuil de pauvreté) ? Et même des inondations « minimes », comme la perte de son lave-linge, peuvent avoir des conséquences pratiques importante lorsqu’on n’a pas de réserve et qu’il faut attendre des mois avant d’avoir une indemnisation pour pouvoir le remplacer. Et puis, de plus en plus de personnes n’ont pas les moyens de payer les primes d’assurance (de plus en plus chères) et ne sont donc pas assurées. Ça doit changer ! Nous ne voulons pas d’assureurs privé dont nos primes vont dans les poches des actionnaires et qui rechignent à nous indemniser lorsque c’est nécessaire. Les assurances devraient être un service publique contrôlé et gérer démocratiquement par la population!

    Et la responsabilité individuelle dans tout ça ?

    Nous entendons partout qu’il faut que tout le monde fasse attention à sa consommation. Il faut acheter bio, local, diminuer son empreinte carbone, arrêter de manger de la viande, passer au zéro déchet1,… Si on apprécie fabriquer sa propre lessive, etc., il ne faut surtout pas s’en priver, mais ces injonctions à améliorer notre consommation individuelles renforcent la division genrée du travail et sont insuffisantes pour faire face au défi climatique. En effet ; cinq entreprises en Belgique émettent autant de gaz à effet de serre que tous les ménages du pays. C’est par elle qu’il faut commencer si l’on veut un réel changement.

    Et puis, cela demande du temps, de chercher les bons ingrédients, d’utiliser des cotons et serviettes réutilisables (et donc à laver), de faire plusieurs magasins plutôt qu’un seule supermarché, de remplacer les produits transformés par des faits main. Cette revalorisation des arts ménagers liée aux injonctions à avoir une consommation plus « verte » renferme les femmes dans les rôles de mère nourricière, dévouée à son foyer. Devoir faire tous ces efforts augmente la double journée de travail des femmes (rémunéré au boulot puis gratuit à la maison) et la charge mentale.

    N’oublions-pas que les autorités vont utiliser cette mentalité pour pouvoir justifier des politiques d’austérité. Dans de nombreuses commune, les poubelles à puces voient le jour, les ménages doivent désormais payer leurs déchets au poids. Et lorsque des mères se plaignent que cette taxe est un surcout important pour les ménages avec des enfants en bas-âges, vu le poids des langes, on leur a répondu « passez aux langes lavables ». Facile à dire ! Pour que tout le monde puisse passer aux langes lavables, il faudrait établir un service public qui ramasserait les langes sales pour les nettoyer à haute température ensemble et en rapporterait des propres. Il existe déjà des compagnies privées qui font déjà cela. Aujourd’hui, pour être écologique, il faut en avoir les moyens ! De plus, il n’est pas possible de passer aux langes lavables si les crèches (en ce compris les crèches communal de celles qui disent « vous n’avez qu’à passer au lavable) n’acceptent que les langes jetables, plus rapide à mettre. Pour que les crèches acceptent les réutilisables, il est important d’avoir plus de plus de personnel dans les crèches…

    Si les femmes ont en moyenne une emprunte carbone inférieur à celle des hommes, c’est parce qu’elles sont en moyenne plus pauvres et n’ont donc simplement pas la possibilité de partir en vacances, etc. Mais contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire, changer ses comportement individuel nécessite un minimum de moyens financier et un filet de sécurité derrière. Et surtout, pour faire face à l’ampleur du dérèglement climatique, c’est la société entière qui doit changer. Il est nécessaire de contrôler pour gérer démocratiquement les secteurs clés et polluant tel que la production d’électricité, d’investir massivement dans les transport public aussi pour les parents (qui en ont la possibilité) ne doivent pas se transformer en taxi le mercredi après-midi. Il est aussi important d’avoir une prise en charge collective des tâches ménagères se qui permettrai de s’attaquer à la fois au problème environnemental et à la double journée de travail des femmes, avec par exemple des laveries et des cantines publiques qui propose des produits sains et durables, des écoles et crèches de qualités et correctement isolées.

    Les femmes aux devant de la lutte contre la crise climatique et le capitalisme

    Le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles ne visent évidemment pas en soi plus les femmes que les hommes. C’est la société capitaliste – qui repose sur l’exploitation de la force de travail des humains et l’exploitation de la nature – qui provoque le dérèglement climatique. C’est aussi le capitalisme qui crée les inégalités et place les femmes et les autres populations opprimées dans des situations économiques précaires et plus exposé aux crises ! Le dérèglement de la climatique, le sexisme, le racisme et toutes les oppressions ne sont pas le propre de la nature humaine, mais le résultat du mode de production capitaliste. Le capitalisme vert est un mensonge !

    Si l’on regarde le mouvement climat de 2019, les grandes figures étaient pour la plupart des femmes. Greta Thunberg internationalement, Anuna de Wever et Adélaïde Charlier en Belgique, et surtout parmi les dizaines de milliers de personnes qui ont manifesté dans la rue, le nombre de femmes est impressionnant ! Les femmes étant plus durement touchées tant par la crise climatique que par la pauvreté, le sexisme, etc. , elles sont beaucoup plus nombreuses à s’impliquer dans le mouvement climatique et dans tous les mouvements contre les oppressions ! Organisons-nous pour que toutes celles et ceux qui veulent se battre pour un futur puisse se réunir autour de revendications, d’un programme claire pour une transformation socialiste de la société ! Par-là, nous voulons dire une société qui ne repose plus sur l’exploitation de l’humain et de la nature au profit des capitalistes, mais une société qui permettent à chaque personne de s’épanouir.

    Nos revendications

    La lutte contre le sexisme et contre le réchauffement climatique se font en commun par la lutte contre le capitalisme.

    La pandémie et les inondations ont démontré la nécessité d’investir massivement dans les services publics et sociaux. Luttons pour le refinancement public des soins de santé, de la protection civile, des pompiers !

    Luttons pour des transports en commun gratuits, mieux desservis et avec des accompagnateurs dans chaque bus, métro et train. Cela permettrait la diminution des déplacements en voiture, mais aussi à toutes les personnes subissant du harcèlement de rue et craignant de sortir la nuit de pouvoir compter sur des transports en commun fiables. La présence d’un accompagnateur permettrait également d’établir un climat de confiance.

    Une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec une réduction des cadences permettrait à de nombreuses femmes de ne plus être obligées de travailler à temps partiel (et d’avoir un salaire partiel). Une plus grande prise en charge des tâches ménagères par les services publics renforcerait également cet aspect. De meilleurs salaires rendent les femmes économiquement moins dépendantes de leur partenaire et moins vulnérables aux crises.

    Le scandale de 3M, qui laisse des déchets toxiques empoisonner l’environnement, leurs travailleurs.euses, et les habitant.e.s d’Anvers montre que les multinationales n’ont que le profit en tête, au détriment du bien commun. Cinq entreprises en Belgique émettent autant de gaz à effet de serre que tous les ménages du pays : nous devons reprendre le contrôle de ces entreprises. Exproprier les criminels climatiques est la seule solution pour qu’une transition écologique soit possible !

    Le capitalisme vert est impossible : la propriété privée des moyens de production fait primer le profit à court terme plutôt que la survie de notre espèce. Les secteurs clés de l’économie doivent être sous contrôle démocratique des travailleurs.euses, pour créer ensemble une économie à l’écoute des besoins de chaque individu : une économie socialiste démocratiquement planifiée.

  • Manifestation pour le climat : nous étions 70.000 à Bruxelles !

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était une manifestation impressionnante… la plus imposante de cette année et de l’année dernière. Ces derniers mois, les conséquences de la crise climatique sont devenues très concrètes : des inondations en Wallonie aux incendies et vagues de chaleur ailleurs. Parallèlement, la pandémie et les confinements ont largement démontré que les changements de comportement individuels sont insuffisants pour prévenir la catastrophe climatique. Nous n’avons pas de temps à perdre : il faut un changement de système !

    Avec 70.000 personnes, cette manifestation pour le climat et la défense de l’environnement a une nouvelle fois placé le thème en tête de l’actualité. Mais le mouvement de 2019 nous a appris que les mobilisations de masse ne provoquent pas tout simplement le changement nécessaire. Y parvenir exige une lutte acharnée contre le capitalisme afin de renverser ce système pour le remplacer par une économie planifiée de manière démocratique et rationnelle. De cette manière, les ressources et possibilités existantes seraient mobilisées pour répondre aux besoins de la majorité de la population dans le respect de l’environnement. Voilà ce que nous entendons par “socialisme”.

    Photos de Jean-Marie Versyp

    Les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et la Campagne ROSA ont formé une délégation combative qui s’est exprimée haut et fort contre le capitalisme et en faveur d’une alternative socialiste. Nous avons également collecté des fonds pour permettre d’envoyer 100 jeunes à Glasgow en novembre prochain à l’occasion du sommet de l’ONU sur le climat. Nous y rejoindrons une délégation de notre internationale, Alternative socialiste internationale (ASI). Le capitalisme est organisé au niveau international, notre résistance doit l’être également !

    Nous avons distribué un tract comprenant le programme en 10 points d’EGA et de la Campagne ROSA. A nos stands et dans les discussions menées par nos militants, nous avons pu constater une grande ouverture pour nos réponses socialistes. Nous avons vendu plus de 170 exemplaires de notre mensuel. Vous avez acheté un exemplaire ? N’hésitez pas à prendre un abonnement ! Vous êtes d’accord avec nos propositions ? Soutenez notre Fonds Glasgow, contactez-nous pour nous rejoindre !

    Photos de Liesbeth:
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    Photos de Jean-Marie Versyp:
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  • 10.000 € pour envoyer 100 jeunes à la COP26, soutenez le Fonds Glasgow !

    En 2019, nous avons manifesté et fait grève pour le climat partout dans le monde. Les inondations, les pandémies, les incendies de forêt, les vagues de chaleur,… montrent que la nécessité de lutter contre la crise climatique n’a fait qu’augmenter depuis lors. Les Étudiants de Gauche Actifs (EGA/ALS) et la Campagne ROSA sont engagés dans la lutte pour le climat, notamment avec une mobilisation internationale à Glasgow (en Écosse) pour participer aux quatre jours d’actions d’Alternative Socialiste Internationale (ASI). Vous aussi vous refusez de laisser la crise climatique se développer ? Soutenez ces jeunes pour construire un mouvement capable d’imposer un véritable changement dans la politique climatique.

    Pourquoi voulons-nous aller à Glasgow et pourquoi avons-nous besoin de votre soutien financier

    Les inondations en Wallonie et la pollution de la multinationale chimique 3M à Anvers démontrent que la crise climatique frappe le plus durement la classe des travailleuses et travailleurs et les pauvres. Nous nous sommes fixé le défi de nous rendre à Glasgow avec au moins 100 militants de Belgique pour y mener campagne. Nous y organiserons également des rencontres avec des activistes du monde entier pour discuter de la manière de construire un mouvement qui combine la défense des intérêts des populations et de la planète à l’aide d’un programme de transformation socialiste de la société. Nous refusons que le climat soit utilisé comme prétexte pour des mesures antisociales qui feront à nouveau payer la crise climatique aux plus pauvres.

    Quand ? Du 4 au 7 novembre (eh oui, c’est pendant les vacances d’automne)

    Jeudi 4 novembre au matin, nous nous rassemblerons tous très tôt à Bruxelles pour prendre nos bus à destination de Glasgow. Nous organiserons des départs collectifs de nombreuses villes du pays vers Bruxelles. Nous reviendrons en Belgique le dimanche 7 novembre au soir, afin que tout le monde soit rentré à temps pour reprendre les cours le lendemain. Les horaires exacts seront communiqués en octobre.

    Qu’allons-nous y faire ?

    Les Étudiants de Gauche Actifs et la Campagne ROSA participent à une mobilisation internationale d’ASI. Nous y serons environ 350 militants issus du monde entier et d’au moins quatre continents. Ceux qui souhaitent rejoindre EGA et ROSA à Glasgow pourront participer à ce programme complet. Il est prévu que nous restions ensemble en tant que groupe et que nous participions aux activités prévues.
    Le jeudi sera consacré au voyage vers Glasgow et à la rencontre des premiers militants internationaux. Plusieurs activistes des Pays-Bas, d’Allemagne et de Pologne voyageront avec nous depuis Bruxelles et, dans la soirée, nous retrouverons l’ensemble du groupe en Écosse. Vendredi, une grande action aura lieu à Glasgow dans le cadre de la grève internationale pour le climat qui aura lieu ce jour-là. Samedi également, nous participerons à ce qui pourrait devenir une très grande manifestation. Le soir même, nous organiserons une réunion publique avec ASI à l’hôtel Radisson Blu de Glasgow. Nous nous lèverons tôt le dimanche matin, il faudra se lever tôt, le trajet jusqu’à Bruxelles nous prendra environ 15 heures.

    À combien cela reviendra-t-il ?

    Aller à Glasgow reviendra à 185 euros, ce qui comprend les transports, le logement, les repas à Glasgow et du matériel pour la campagne. Bien sûr, 185 euros, c’est beaucoup d’argent, c’est pourquoi nous lançons également un « Fonds Glasgow » visant à collecter 10.000 euros et permettre ainsi à 100 jeunes militants de mener campagne à Glasgow depuis la Belgique. Le fonds Glasgow sera constitué grâce à une campagne de crowdfunding en ligne et à la vente de billets. Tous les participants pourront y faire appel s’ils ne sont pas en mesure de payer la totalité des frais de participation.

    De quoi ai-je besoin ?

    À partir du 1er octobre 2021, il n’est possible de rentrer au Royaume-Uni qu’avec un passeport ! Une carte d’identité normale n’est plus suffisante ! Vérifiez dès que possible si votre passeport est toujours valable. Si vous n’avez pas de passeport, vous devez en faire la demande à votre mairie communale. Un nouveau passeport coûte entre 80 et 90 euros si vous souhaitez le recevoir dans les huit jours.

    Actuellement, les règles Covid sont toujours telles qu’il est obligatoire de passer un test PCR avant votre départ ainsi que le 2ème jour de votre séjour au Royaume-Uni. Ces règles peuvent encore changer, nous vous en tiendrons informés.

    [button link=”https://www.gauche.be/fondsglasgow?fbclid=IwAR1l4n4WqQLqpK-04TUFeF-Mopc2hS2X8-SGAGWArLUAJ3TTOLGXY1kvPag” type=”big” color=”red”] Participez au fonds Glasgow[/button]

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