Category: Ecologie

  • Le zéro déchet à l’école : OUI si c’est pour combattre les inégalités, NON si c’est pour les renforcer

    Photo : Wikimedia Commons

    Aujourd’hui, en mangeant ses tartines, mon fils me dit : « Morgane (nom d’emprunt), elle a des tartines emballées dans de l’aluminium. Madame elle n’aime pas l’aluminium. Morgane doit reprendre ses déchets dans son cartable. »

    Par Elise

    Eh oui, l’école de mon fils se dit « zéro déchet ». Le concept : les enfants ne peuvent pas amener de déchets à l’école, sinon ils sont priés de les ramener chez eux. Ainsi, en début d’année, mon fils est revenu avec un dessin de bonhomme souriant sur sa main. « C’est parce que je n’avais pas de déchets dans mon cartable ! » Ce matin-là, je me souviens avoir consciencieusement déballé un paquet de biscuits pour les mettre, « sans déchet », dans une petite boîte dans son cartable, pour ne pas qu’il reçoive de remarque négative en classe… Mon fils a 3 ans. S’il n’avait pas reçu ce bonhomme souriant sur sa main, il aurait été anéanti. Ça a sans doute été le cas de la petite Morgane.

    Cette gamine-là aura été dévalorisée, voire humiliée en fonction de sa façon de ressentir les choses. A mon gamin à moi, on a appris à se sentir fier de lui, au-dessus de ceux qui « ont des déchets ».

    Voilà les conséquences d’une politique d’écologie basée sur la responsabilité individuelle. Avec ce genre de mesure, non seulement les déchets continuent à exister, mais en plus des enfants sont valorisés alors que d’autres sont marginalisés. Et il semble évident que ce sont les enfants issus de milieux plus favorisés, qui sont plus conscientisés, dont les parents ont des horaires plus flexibles, qui seront une fois de plus valorisés. Avec cette mesure, ce sont une fois de plus les inégalités sociales qui sont exacerbées : comme on le faisait avant avec l’habillement ou les points à l’école, on discrimine aujourd’hui avec le zéro déchet !

    Mon école « zéro déchet » à moi, ce serait une école qui met en place des mesures écologiques qui profitent à tous les élèves et les réunit au lieu de les diviser.

    Par exemple, une telle mesure serait que l’école offre à tous les enfants leurs repas et collations, cuisinés sur place à partir de produits locaux et sans déchets. Ce projet serait non seulement écologique, mais aussi social : il garantirait à chaque enfant l’accès à des repas sains, quel que soit le revenu de ses parents.

    Bien sûr, il nécessiterait des moyens humains et financiers, mais personne ne pourra dire que la plus-value pour les enfants et le personnel n’en vaut pas l’investissement.

    Alors, enseignants, battons-nous pour ça : des projets qui réunissent et font grandir les élèves, pas des projets qui rabaissent les enfants qui sont déjà les moins à l’aise dans le milieu scolaire.

  • Collapsologie : en désespoir de causes

    Tableau de John Martin. La Fin du Monde, 1851-1853.

    Depuis quelques années, une nouvelle « discipline » a vu le jour : la collapsologie. Cette doctrine est née il y a une quarantaine d’année mais ne s’est fait connaître du grand public que récemment. Les collapsologues s’appuient sur les constats alarmants dressés par les scientifiques concernant le changement climatique et les menaces sur notre environnement. Extinction de masse, ruptures irréversibles dues au changement climatique… Les motifs d’angoisse existentielle pour l’Humanité ne manquent pas. C’est de là que vient la collapsologie.

    Par Jean (Luxembourg)

    Définition ?

    Les collapsologues prédisent que le changement climatique provoquera un effondrement de la civilisation. Ou plutôt un effondrement de… un peu tout à la fois : du capitalisme, de la finance, de l’économie, de la modernité, de la « culture occidentale », de la complexité, de la démocratie libérale, de l’Etat, des services publics… Bref, de tout ce qui nous entoure. C’est le premier problème de la collapsologie : il n’y a pas de définition claire et précise de ce qui va s’effondrer. Beaucoup de collapsologues assument ce flou et le justifient par le fait que « tout est lié ». C’est un peu vrai, mais il ne faut pas confondre liaison et confusion, corrélation et causalité, complexité et melting-pot…
    Un élément qui revient souvent dans les discours des collapso, c’est la notion de « ruptures irréversibles », à savoir de changements brutaux et profonds qui sont en train de se dérouler dans nos écosystèmes et qui seront pour la plupart irréparables. Ils ont parfaitement raison d’en parler et d’insister sur ce point car c’est exactement ce qui est en train de se passer sur notre planète. Et c’est exactement ce qui a été ignoré pendant trop longtemps. Là où le bât blesse, c’est que ces ruptures irréversibles sont vues comme menant inexorablement à un effondrement de la civilisation voire de l’Humanité.

    La collapsologie se présente souvent comme une science. De fait, elle s’appuie sur l’analyse scientifique de la nature et du climat. Mais elle applique les mêmes logiques mécanistes aux champs économique, social et politique. Les collapsologues procèdent à une naturalisation des rapports sociaux. C’est le deuxième problème, car les sociétés humaines ne réagissent pas forcément comme n’importe quel écosystème. La réponse à un choc, qu’il soit climatique ou épidémique, dépend de beaucoup de choses : du système politique, des infrastructures, des forces productives, du rapport de force entre les classes, de la créativité des uns, de la combativité des autres… Bref de tout ce qui fait la différence entre l’Humanité et la Nature.

    Vision mécaniste

    Il y a toujours plusieurs scénarios possibles à une crise et à sa résolution. Prenons l’effondrement du système financier en 2008. La classe dirigeante a réussi à sauver les banques et en même temps sa peau en faisant payer ce sauvetage aux travailleurs et aux classes populaires. Mais cela aurait pu se dérouler tout autrement. Si la résistance et la colère qui se sont exprimées à l’époque avaient été plus fortes et mieux organisées, elles auraient pu s’opposer à ces « solutions » et imposer une toute autre politique faite de nationalisation des banques, d’investissements publics massifs et de justice sociale.

    Les collapsologues ont tendance à voir des signes d’effondrement dans tous les événements politiques (qu’il s’agisse de l’élection de Donald Trump, à la pandémie de Coronavirus, en passant par la crise grecque…) et ne s’attardent pas à analyser les multiples facteurs qui expliquent ces crises et encore moins des différents scénarios dans lesquels nous ne serions pas de simples spectateurs de notre perte mais les acteurs d’un possible salut. En plus d’être réductrice et mécaniste, la vision des collapso est quelque peu ethnocentriste, car elle parle surtout de la situation et des préoccupations de l’homme occidental.

    Solutions ?

    Chez les collapsos, la vision apocalyptique de la crise climatique laisse peu de place à des solutions. Il nous faudrait donc faire le deuil du monde dans lequel nous vivons sans essayer de changer le cours des choses. La seule chose que nous pouvons faire, c’est d’essayer de nous préparer à l’effondrement. Comment ? En retournant à la nature… Mais comment faire pour les 5 milliards de citadins qui composent l’humanité ? Aucune idée…

    Cette absence de solution découle notamment d’une cécité quant à la réalité de classe de nos sociétés et de l’impact que cette réalité sur la question climatique. Nous serions « Tous coupables », du SMICard au capitaine d’industrie polluante. Or il est évident que ceux qui souffrent et souffriront le plus du changement climatique sont rarement ceux qui ont une réelle influence sur le climat et la biodiversité. Nier ou sous-estimer cette réalité est une grave erreur qui non seulement épargne les responsables du désastre, mais surtout, empêche les collapsos de mener le combat là où il doit l’être, en intégrant la question importante de la justice climatique.

    Que faire ?

    Il faut reconnaître une chose : les collapsologues ont tiré la sonnette d’alarme d’une manière plus audible que les rapports scientifiques. Ils ont le mérite d’avoir mis des termes clairs et concrets sur ce que signifie + 1,5 ou +2 degrés et de mettre en lumière la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons.

    Mais leurs « solutions » n’en sont pas car il s’agit davantage d’une capitulation que d’une méthode pour affronter le changement climatique et ses effets.

    L’accélération récente des dérèglements climatiques pourrait cependant donner l’impression que les collapsologues ont peut-être raison sur le diagnostic. Est-il trop tard pour agir? Il est clair que certains seuils ont été franchis et qu’on ne peut pas espérer revenir à une situation « normale » en termes de climat et de biodiversité. Mais capituler et « laisser filer » le dérèglement serait la pire des choses. Car même dans un environnement fortement dégradé, les conséquences pour l’Humanité seront très différentes selon qu’on organise et planifie le partage des richesses, les efforts de réduction des gaz à effet de serre, la protection des écosystèmes et l’adaptation de nos modes de vie ou qu’on laisse le capitalisme « gérer » la situation. Face à l’adversité, la construction d’une société résiliente ne pourra pas se faire dans le cadre du capitalisme. On le voit déjà clairement avec une « petite crise » comme celle du Coronavirus. Contre la barbarie d’un effondrement en mode « Mad Max », la seule alternative à visage humain est le Socialisme, c’est-à-dire la construction d’une société fondée sur le partage des richesses et du savoir, la propriété collective des moyens de production et la planification écologique couplée la libération des formidables capacités de l’être humain à protéger et à réparer son environnement. Bref, à faire passer la Vie avant les profits.

  • Planet of the Humans ”Reprendre le contrôle du mouvement écologique et de notre futur que nous ont volé les milliardaires”

    A l’occasion du 50è jour de la Terre ce 22 avril, Michael Moore a diffusé en libre accès le documentaire Planet of the Humans réalisé par Jeff Gibbs. Le documentaire dénonce les financiers et grands actionnaires qui utilisent les énergies vertes pour laver leur image et faire du profit… mais sans aider d’une quelconque manière le mouvement écologiste et l’environnement, loin de là.

    Par Julien (Bruxelles)

    Tout au long du film, Jeff Gibbs dénonce ces faux-amis du mouvement écologiste : Barack Obama, Elon Musk, Robert F. Kennedy, Al Gore,… La prétendue reconversion de l’industrie énergétique étasunienne vers le « vert » remplit les poches des banques et des industriels aux détriments des forêts et populations qui se trouvent sur des terres convoitées par l’industrie du bois. Le point fort du documentaire est d’illustrer que la solution à la crise climatique ne peut être trouvées du côtés des milliardaires qui orientent le débat vers des solutions purement technologiques pour ne pas avoir à parler de changer de systèmes.

    Sous le capitalisme, la production est aux mains des plus riches. C’est donc sans surprise que l’enquête qu’on nous présente durant une heure et demi vise en permanence les plus nantis et dénonce leurs mensonges. Cette conscience que la crise climatique est causée par le capitalisme est partagée par des couches toujours plus grandes, en particulier parmi les jeunes. L’enquête de Jeff Gibbs est nécessaire pour donner des exemples de l’impact du capitalisme aux activistes climatiques.

    Il est cependant dommage qu’après 1h30 d’exemples sur la manière dont les riches détruisent la planète… le film se termine en expliquant que « ce n’est pas le CO2 qui détruit la planète, c’est nous ». Le fait que le film trébuche sur la toute fin n’enlève rien au travail d’investigation mais illustre la limite actuelle de beaucoup de gens dans le mouvement climatique : comment combattre la crise climatique ?

    Plusieurs intervention du documentaire en viennent à cibler la démographie mondiale avec pour implication que nous serions trop nombreux. Ce type de conclusion a malheureusement le défaut de ne pas remettre en question le capitalisme et de plutôt cibler les pays néo-coloniaux. En voyant la catastrophe climatique arriver (« plus que 12 ans pour éviter une catastrophe écologique irréversible »…), des jeunes et des travailleurs peuvent être amenés à penser comme tel, aucunement par racisme mais par une réelle crainte que l’humanité disparaisse dans les dizaines ou centaines d’années à venir.

    Heureusement, il existe une solution permettant de préserver la nature et l’humanité. Certes, cela n’est pas possible sous le capitalisme. Un système basé sur la course aux profits fera toujours passer l’environnement et les travailleurs au second plan. Au moment de choisir entre d’un coté relancer l’économie et, de l’autre, sauver des vies et le climat, les intellectuels du capitalisme se présenteront toujours comme les pragmatiques qui sont sévères mais aussi les seuls à y voir clair.

    Plus vite que n’importe quel autre système par le passé, le capitalisme a plusieurs fois trembler et ce dès ses premières années d’existence. Les actionnaires ont toujours privilégiés le profit à la santé des travailleurs et aux dégâts que les usines occasionnaient dans les villages avoisinants. En grandissant, le capitalisme menace aujourd’hui la planète toute entière. Mais la classe ouvrière est aussi plus grande que jamais.

    Le pire serait de tomber dans le fatalisme. Le capitalisme n’est pas le premier système à prétendre être le dernier que connaîtra l’humanité. Nous défendons une société socialiste dans laquelle une planification démocratique de la production mettrait fin au gaspillage et à la pollution inhérente à la logique du profit. Il serait possible d’investir massivement dans la recherche d’alternatives écologiques. Ne nous contentons pas de critiquer le capitalisme. Jetons-le dans les poubelles de l’histoire. De nombreuses luttes nous attendent : rejoignez le PSL pour y participer et défendre une alternative claire : le socialisme démocratique.

  • Capitalisme, éco-destruction et catastrophes

    Par Bill Hopwood, Socialist Alternative (Alternative Socialiste Internationale – Canada)

    Criquets et incendies

    Des incendies dévastateurs en Australie et une invasion de criquets en Afrique de l’Est ont dominé l’actualité mondiale au début de l’année 2020. La prise de conscience de ces phénomènes s’est rapidement effacée lorsque la pandémie de COVID-19 a éclaté dans un monde déjà dangereusement vulnérable du fait du capitalisme. La dévastation climatique s’intensifiait dans le monde entier. L’économie mondiale vacillait au bord d’une récession majeure. Aujourd’hui, tous ces problèmes sont empilés les uns sur les autres.

    Tant les incendies que les criquets ont été présentés comme des catastrophes naturelles qui se produisent simplement. Jusqu’à un certain point, ce n’est pas faux. Les incendies font partie de l’écologie de l’Australie et les essaims de criquets existent depuis des millénaires. Ces deux phénomènes ont toutefois été aggravés par le changement climatique.

    Habituellement, l’eau évaporée de l’océan Indien est transportée vers l’est pour arroser l’Asie de l’Est. Cependant, dans certaines conditions, l’humidité s’écoule vers l’ouest, vers l’Arabie et l’Afrique de l’Est. Cette condition, appelée phase positive du dipôle de l’océan Indien, s’est produite dans la deuxième partie de 2018 et de 2019. Cela a produit des pluies exceptionnellement fortes durant ces années, condition nécessaire pour que les criquets se reproduisent rapidement et se transforment d’insectes solitaires en énormes essaims. On considère que le changement climatique contribue à la phase dipolaire positive, cette phase étant de plus en plus fréquente.

    L’année 2019 a été l’année la plus chaude et la plus sèche en Australie depuis le début des relevés en 1910. Les températures moyennes ont augmenté de 2°C et la saison estivale a duré un mois de plus. La phase de dipôle positif a également signifié que l’Australie a reçu moins de pluie que d’habitude et a rendu les conditions pour les incendies en Australie “beaucoup plus sévères”.

    Le capitalisme est le moteur du changement climatique, aggravant les catastrophes dites naturelles. Les gouvernements australien et canadien, plutôt que de passer aux énergies renouvelables, subventionnent les combustibles fossiles. La subvention directe du Canada est d’au moins 3,3 milliards de dollars, plus l’achat d’un pipeline surévalué, les provinces ajoutant des subventions supplémentaires. On estime que l’Australie fournit 8 milliards de dollars. Le Fonds monétaire international a estimé que les subventions directes et indirectes s’élèvent à 60 milliards de dollars au Canada et à 29 milliards de dollars en Australie. Et ce, bien que l’on sache que la combustion de combustibles fossiles augmente l’intensité des incendies de forêt, parmi les nombreux impacts dommageables. Après des décennies d’échecs, il a fallu un confinement mondial de la société causée par le COVID 19 et une profonde dépression économique pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Bien que la classe capitaliste soit parfaitement au courant de l’existence du changement climatique depuis quarante ans, elle a préféré assurer ses profits à court terme au contraire d’une résilience à long terme pour l’humanité.

    En outre, le capitalisme sape la capacité de réaction de la société. L’Afrique de l’Est a été dévastée par des décennies de coupes budgétaires et de privatisations dictées par le capitalisme international, en plus de siècles d’exploitation coloniale. Bien que l’Australie soit un pays riche, ses services d’incendie et ses actions préventives telles que les brûlages contrôlés ont souffert d’une réduction des investissements et des dépenses, ce qui a affaibli la capacité de réaction aux incendies. Le capitalisme a un impact à la fois sur les causes et les effets des événements naturels, les transformant en de graves catastrophes.

    La propagation des virus s’accroît

    Les virus existent dans tout type de vie. Dans la plupart des cas, l’animal hôte a développé des défenses afin que le virus ne provoque pas de taux de mortalité élevé. Cependant, les virus peuvent passer d’une espèce à l’autre. L’homme est un hôte idéal pour un virus, car il y a beaucoup d’humains et notre mode de vie facilite la propagation du virus. On estime à 1.415 le nombre d’agents pathogènes (tels que des bactéries, des virus et des parasites) connus pour infecter les humains, dont 61 % sont dus à des agents pathogènes qui ont sauté d’un animal non humain à un humain. Avec la domestication des animaux par l’homme, on a constaté une augmentation des maladies qui se sont propagées à l’homme, faisant de l’homme un nouveau foyer, notamment la variole et la rougeole.

    Au fil du temps, la plupart des humains ont développé une résistance à la variole. Cependant, lorsque la variole a atteint les Amériques avec le colonialisme européen, elle a eu un impact dévastateur car les peuples indigènes des Amériques n’y avaient jamais été exposés.

    Au fil des siècles, les incursions accrues dans les territoires à faible densité humaine ont ajouté de nouveaux virus provenant des animaux. Par exemple, avec le déboisement des forêts africaines pour l’agriculture au XIXe siècle, la dengue est passée d’une transmission entre les moustiques et les primates non humains à une infection des humains.

    De même, la croissance des échanges commerciaux et des voyages favorise la propagation des maladies. La peste noire est causée par un bacille qui était commun chez les rongeurs d’Asie centrale, propagé entre les animaux par les puces. Pour diverses raisons, elle a pu se propager d’homme à homme et s’est répandue en Chine, à travers l’Asie et a atteint l’Europe en 1347.

    Ces dernières années, on a assisté à une augmentation du nombre de virus passant des animaux aux humains. Kate Jones, de l’University College London, a déclaré que les maladies infectieuses d’origine animale constituent une “menace croissante et très importante pour la santé, la sécurité et les économies mondiales”. Ses recherches ont révélé que sur les 335 maladies apparues entre 1960 et 2004, 60% provenaient des animaux.

    Il est entendu que cette augmentation des sauts de maladies est due à un contact accru entre l’homme et la faune. Thomas Gillespie, professeur à l’université d’Emory, explique : “Les changements majeurs du paysage font que les animaux perdent leurs habitats, ce qui signifie que les espèces se regroupent et entrent également davantage en contact avec les humains. Les espèces qui survivent au changement se déplacent et se mélangent maintenant avec différents animaux et avec les humains”.

    Richard Ostfeld, du Cary Institute of Ecosystem Studies, New York, souligne que “les rongeurs et certaines chauves-souris prospèrent lorsque nous perturbons les habitats naturels. Ils sont les plus susceptibles de favoriser la transmission [des agents pathogènes]. Plus nous perturbons les forêts et les habitats, plus nous sommes en danger”.

    Une équipe de scientifiques a écrit que “plus de 70% de toutes les maladies émergentes affectant l’homme ont pour origine des animaux sauvages et domestiques … [et] la déforestation rampante, l’expansion incontrôlée de l’agriculture, l’agriculture intensive, l’exploitation minière et le développement des infrastructures, … ont créé une “tempête parfaite” pour la propagation des maladies de la faune sauvage à l’homme”.

    L’agriculture intensive a créé des conditions idéales pour que les virus puissent se développer et se propager. Le virus Nipah, qui vit dans les chauves-souris mais qui peut se transmettre aux porcs, a fait son apparition en Malaisie en 1999 avec l’expansion de l’élevage intensif de porcs. Il a tué 105 personnes en Malaisie et depuis lors, d’autres épidémies ont éclaté. L’augmentation de la production industrielle de poulets et d’autres oiseaux destinés à l’alimentation a favorisé l’apparition et la propagation de différentes variétés de grippe aviaire.

    Le capitalisme empire les choses

    La pollution de l’air provoque des dommages aux poumons et au cœur et est responsable d’au moins 8 millions de décès prématurés par an. L’épidémie de coronavirus du SRAS en Chine en 2003 a démontré que les personnes infectées qui vivaient dans des régions où la pollution atmosphérique était plus importante avaient deux fois plus de chances de mourir que celles qui vivaient dans des endroits moins pollués.

    La pollution atmosphérique a augmenté le nombre de décès dus au COVID-19 dans les villes du nord de l’Italie. Une autre étude menée aux États-Unis a révélé qu’une “légère augmentation de l’exposition à long terme aux PM2,5 [particules fines dans l’atmosphère qui tuent plus de 4 millions de personnes par an] entraîne une forte augmentation du taux de mortalité par COVID-19”.

    Le fléau des criquets pèlerins, provoqué par le changement climatique, en Afrique de l’Est, menace de dévaster les cultures. Les efforts pour éradiquer les essaims de criquets sont entravés par le COVID-19, transformé en désastre par le capitalisme. Les restrictions de vol retardent les livraisons de pesticides et d’autres équipements vitaux.

    L’hémisphère nord est sur le point d’entrer dans la saison des feux de forêt. Le 15 avril, la Colombie-Britannique a connu son premier feu “hors de contrôle” à une heure de route au nord de Vancouver. Un peu plus d’une semaine plus tard, Fort McMurray a été frappé par une importante inondation due à la fonte des neiges. Ces deux événements ont provoqué des ordres d’évacuation pour les résidents locaux. Le changement climatique aggrave les inondations et les incendies.

    La lutte contre ces événements, et bien d’autres, sera rendue beaucoup plus difficile et dangereuse en cette période de COVID 19. Comment prendre ses distances sociales tout en évacuant des personnes ou en remplissant des sacs de sable ? Les incendies produisent des nuages de fumée et la pollution de l’air rend les maladies graves et les décès dus à la COVID-19 plus probables. Que faire si des hôpitaux déjà surchargés doivent s’occuper de personnes blessées par des inondations, des incendies, des tempêtes et d’autres événements naturels aggravés par le changement climatique ? Preuve supplémentaire de l’extrême vulnérabilité que le capitalisme a créée, le Kenya, déjà frappé par des criquets et le COVID-19, a été frappé début mai par des pluies torrentielles et des inondations majeures.

    Le capitalisme a placé le bien-être humain, en particulier celui de la classe ouvrière et des pauvres, sur le fil du rasoir – tout cela pour le profit.

    De multiples désastres, une seule cause

    De plus en plus, les écrivains font référence à des catastrophes aux “proportions bibliques”. Peut-être faudrait-il changer cela pour des catastrophes aux proportions capitalistes. Pendant plusieurs siècles, le capitalisme a traité l’humanité et la nature comme des choses à utiliser et à jeter ensuite. Le capitalisme a miné la résilience et les forces de la société. Il a mis à rude épreuve la capacité du monde naturel à absorber les chocs, peut-être jusqu’à des points de rupture.

    Les scientifiques parlent de boucles de rétroaction avec les impacts d’une tendance renforçant encore cette tendance. L’Arctique se réchauffe à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale en raison du changement climatique. À mesure que l’Arctique se réchauffe, la glace d’été fond davantage et les eaux libres sont plus exposées, ce qui absorbe l’énergie alors que la glace la reflète. Ainsi, l’eau se réchauffe et davantage de glace fond. Le sol gelé de l’Arctique, le permafrost, contient de grandes quantités de méthane, un gaz à effet de serre plus puissant que le CO2, de sorte que la hausse des températures renforce le changement climatique.

    La société a également des boucles de rétroaction. Si la classe capitaliste obtient ce qu’elle veut, l’énorme augmentation de la dette publique, dépensée pour amortir le blocage de la COVID-19 et la dépression économique, sera payée par des coupes dans les dépenses publiques et des attaques contre le niveau de vie des travailleurs, comme cela s’est produit après la récession de 2008-2009. Cela rendrait la société encore plus vulnérable à la prochaine pandémie et aux événements naturels que le capitalisme transforme en catastrophes.

    L’époque dans laquelle nous vivons a été appelée l’Anthropocène. Il est de plus en plus clair que nous vivons dans le capitalisme-cène. Si l’humanité ne renverse pas le capitalisme, cette époque pourrait, du moins pour les humains, être l’Anthropo-cide.

    Ce n’est pas certain. Il y a une marée montante de personnes qui exigent des changements, qui s’interrogent sur la manière dont l’humanité s’est retrouvée dans ce pétrin, et de plus en plus de personnes désignent le capitalisme comme la cause première. Cela nous donne l’espoir que nous pouvons retourner le monde dans le bon sens.

  • “Au royaume des fauves” (Tiger King) : Une analyse marxiste


    Meurtre sur commande, polygamie, comportement digne d’une secte, accidents de fusils, méthamphétamine, fauves, rivalités obsessionnelles et musique country : « Au royaume des fauves » offre un divertissement à plusieurs niveaux. Dans ce système en crise profonde et en déclin, la vérité est plus étrange que toute fiction imaginable. Aucune “alerte spoiler” n’est nécessaire ici car vous avez déjà tout vu ; la série de documentaires Netflix est devenue très populaire et fait l’objet de discussions intenses. Les débats en ligne sont axés sur des questions comme “Carole a-t-elle donné son mari à manger aux tigres ?” et “qui est le pire ?”

    Par Bryan Koulouris et Eljeer Hawkins, Socialist Alternative (USA)

    Cependant, cette série documentaire jette un éclairage déformé et exagéré sur des questions plus importantes concernant la société capitaliste, tant pendant cette pandémie qu’au-delà. Les commentaires de gauche se sont largement concentrés sur les débats concernant les droits des animaux, le “voyeurisme” exagéré des réalisateurs et leur méprise de genre répétée du seul personnage sympathique de la série, Saff Saffery, qui s’est fait arracher le bras par un tigre. Ce sont des questions importantes, mais les socialistes peuvent aller plus loin dans leur analyse.

    Dans « Au royaume des fauves », on peut constater l’exploitation intense dont sont victimes des travailleurs vulnérables qui accordent une grande valeur à leur emploi, l’effet de distorsion qu’a la soif de profit incessante des entreprises sur divers aspects de notre vie, la concurrence acharnée entre entreprises, la violence et le sexisme inhérents au système, et bien plus encore. Le comportement des entreprises dans « Au royaume des fauves » ne sont pas des aberrations rurales bizarres : les grandes sociétés portent le comportement psychopathe et antisocial exposé dans ce documentaire à un niveau bien plus élevé. Mais les milliardaires tentent de cacher leurs crimes à grande échelle au lieu de voir chacun de leurs gestes enregistrés par caméra comme les “stars” de « Au royaume des fauves ».

    Le journaliste Chris Hedges, lauréat du prix Pulitzer, a écrit que “le nihilisme moral de la culture des célébrités se constate pleinement dans les émissions de télé-réalité, dont la plupart encouragent un sombre voyeurisme dans l’humiliation, la douleur, la faiblesse et la trahison des autres”. Cette déclaration comporte d’importantes vérités, mais les socialistes ne devraient pas adopter une attitude condescendante à l’égard du besoin d’évasion des travailleurs dans le domaine du divertissement, surtout pendant cette pandémie et la douleur profonde ainsi que l’incertitude qui y sont associés. Nous avons tous un niveau de tolérance plus bas pour la télévision et les films pendant la quarantaine, tout comme lorsque l’on est sur un vol long-courrier.

    Le succès de « Au royaume des fauves » a poussé les réalisateurs de la docuserie à produire un nouvel épisode qui va ajouter à sa popularité. Joe Exotic a récemment été diagnostiqué atteint du Covid-19 alors qu’il purgeait sa peine de 22 ans de prison pour cruauté envers les animaux et complot visant à tuer Carole Baskin. Bien que l’on entende des plaisanteries à ce sujet, il s’agit du prélude à une terrible propagation de l’infection et d’un nombre de décès élevé dans le système d’incarcération de masse des Etats-Unis. Alors que de nombreux travailleurs de l’industrie de la marijuana sont considérés comme essentiels pour aider les patients en souffrance, des centaines de milliers de personnes de couleur sont emprisonnées pour des délits non violents liés à la drogue. Cette tragédie n’est qu’un exemple de la façon dont les questions soulevées par la fascination des gens pour « Au royaume des fauves » méritent d’être discutées plus en profondeur.

    Le capitalisme exposé

    «Les seuls mobiles que l’économie politique mette en mouvement sont la soif de richesses et la guerre entre convoitises, la concurrence. » Karl Marx, Manuscrits de 1844.

    Les travailleurs sont terriblement traités dans les zoos de « Au royaume des fauves », et les anciens détenus, toxicomanes et sans-abri les plus vulnérables sont embauchés parce qu’ils n’ont pas d’autres options. Ils reçoivent des salaires de misère, de 100 à 150 dollars par semaine en moyenne, et vivent dans des conditions déplorables, avec des rats et sans eau courante. Les tigres et les travailleurs reçoivent de la viande périmée pour survivre. Comme dans la plupart des grandes entreprises, l’idée est colportée que les travailleurs et leurs patrons font partie d’une famille, ce qui sert à justifier une exploitation impitoyable. Bhagram “Doc” Antle, propriétaire de la réserve T.I.G.E.R.S., a déclaré : “Les seuls survivants ici considèrent qu’ils font quelque chose qui leur plaît et que ce n’est pas un travail. C’est un mode de vie dans lequel ils ont plongé”.

    L’émission s’appuie fortement sur le contraste entre le piège à touristes agressif de Joe Exotic et le statut philanthropique à but non lucratif de la réserve naturelle agréée de Carole Baskin, Big Cat Rescue. Mais l’émission révèle également que Carole Baskin est millionnaire et que Big Cat Rescue a sa propre histoire d’exploitation sur le lieu de travail. Big Cat Rescue utilise un système insidieux de bénévoles qui ne seront jamais payés pour leur travail, même s’ils sont contraints de travailler de longues heures et de se passer de vacances. Comme de nombreuses associations, Big Cat Rescue joue sur les sentiments d’amour et de compassion des bénévoles pour les animaux afin d’enrichir la richesse personnelle de son propriétaire. Ce n’est pas une coïncidence si les zoos présentés dans « Au royaume des fauves » se situent tous dans des Etats où de terribles législations défavorables aux travailleurs sont en application. Les politiciens tant du Parti républicain que du Parti démocrate font pression pour que ce type de législation antisyndicale soit élargi sous couvert de la pandémie actuelle.

    Il est clair que de nombreux travailleurs mal payés de ces zoos s’intéressent de près aux animaux, mais ils sont contraints, par l’impitoyable motivation du profit, de les garder en cage, de les maltraiter et probablement de les tuer discrètement lorsqu’ils ne sont plus rentables. Si ces lieux de travail étaient contrôlés démocratiquement, cette horreur n’aurait pas lieu. Il en va de même pour nos hôpitaux, notre alimentation et notre chaîne d’approvisionnement logistique qui sont confrontés à des conditions terribles pendant cette pandémie.

    Le lieu de travail et l’économie capitalistes sont une dictature du profit, et non une démocratie durable. Dans ce système, les scientifiques consacrent leur travail aux armes plutôt qu’à la santé, les artistes développent des publicités plutôt que la culture, et des millions de travailleurs connaissent des conditions dangereuses dans des industries polluantes plutôt que de voir leur travail être consacré à une économie durable. Les travailleurs devraient avoir le contrôle de leurs lieux de travail et pouvoir décider de ce qui y est produit, de la manière dont cela est distribué et des services et divertissements qui profiteraient à la société. Pour réaliser cet avenir, nous devons lutter contre les milliardaires et leurs institutions fondées sur une cupidité sans merci.

    Après que l’employé de Joe Exotic, Saff, ait perdu son bras à cause d’un tigre dans un accident de travail, Exotic a déclaré “Je ne m’en remettrai jamais financièrement”, ce qui a donné lieu à des mèmes montrant à quel point Joe est un sociopathe égocentrique. Cette situation n’est pas unique dans le monde des entreprises. De nombreuses études ont montré que les dirigeants d’entreprises ont trois, voire cinq fois plus de chances d’être des psychopathes que la moyenne des gens. Le capitalisme récompense les gens qui ne se soucient pas des autres. Un abominable projet de meurtre commandité a envoyé Joe en prison, mais les dirigeants d’entreprise s’en tirent généralement avec une violence moins flagrante, mais plus mortelle. L’exemple de l’ancien CEO de Wells Fargo, Dick Kovacevich, aujourd’hui cadre chez Cisco et Cargill, est saisissant. Il veut renvoyer les travailleurs au boulot en pleine pandémie : “Nous allons progressivement ramener ces gens et voir ce qui se passe. Certains seront malades, d’autres pourraient même mourir, je ne sais pas… Voulez-vous prendre un risque économique ou un risque sanitaire ? C’est à vous de choisir”.

    Qu’est-ce qu’une guerre pour le pétrole, comme celles menées en Irak avec le soutien des deux gros partis des Etats-Unis, si ce n’est un meurtre de masse pour détruire la concurrence ? Il y a aujourd’hui huit milliardaires qui possèdent plus de richesses que la moitié la plus pauvre des Etats-Unis. Alors que des millions de personnes meurent de faim dans le monde, il s’agit d’une forme de violence. Il ne fait aucun doute que la concurrence nue entre Joe Exotic, Carole Baskin et Bhagavan “Doc” Antle est vile, mais ce n’est qu’un exemple des rouages quotidiens qui régissent le capitalisme mondial et de la soif effrénée de profits à tout prix de l’élite dirigeante. Et tant pis si cela signifie la mort et la destruction pour l’humanité et la planète.

    Big Cats & Big Business

    Joe et d’autres dans cette terrible industrie des zoos ont commencé leur carrière dans ce secteur par une fascination et même un amour pour ces animaux. Au fil des ans, il est clair que le fait de posséder et de vendre des animaux exotiques devient un chemin vers la gloire et la fortune. Cette quête a conduit ces animaux majestueux à devenir des marchandises et des agneaux sacrificiels sur l’autel de la cupidité et de la notoriété des capitalistes. À la fin de la série, alors que Joe réfléchit à ses 20 années passées dans le zoo et dans le commerce d’animaux exotiques qui l’ont conduit en prison, il déclare à juste titre : “être en cage brise l’esprit. Est-ce que j’ai fait cela à mes animaux ? Je l’ai probablement fait”.

    Les gens sont à juste titre choqués et indignés que les animaux étonnants de « Au royaume des fauves » soient transformés en rien de plus qu’un moyen de faire du profit, puis jetés au rebut lorsqu’ils ne procurent plus un revenu rapide aux millionnaires. Il y a entre 5 000 et 10 000 tigres en captivité aux Etats-Unis, contre 4 000 à l’état sauvage. Tout est un moyen de faire du profit sous le capitalisme.

    Joe Exotic, “Doc” Antle, Jeff Lowe et d’autres se nourrissent de la compassion et de l’amour des gens pour ces animaux qui devraient être dans la nature et non enfermés dans des cages. Cela nous amène à une question plus importante que les zoos : la crise du changement climatique et ses effets sur l’écosystème, les animaux, la terre, l’avenir de l’humanité et de la planète, car le système capitaliste et ses politiques nous ont conduit à des conséquences mortelles, à l’image du Covid-19 qui nous a tous rendus jetables sous ce système malade.

    La loi sur la sécurité des grands félins, introduite en 2017, interdirait la propriété privée des grands félins, les caresses publiques ou toute autre activité publique avec les animaux. Il y a actuellement 14 États, dont l’Oklahoma, qui autorisent la propriété de grands félins avec un permis ou une licence officielle. Jusqu’à présent, la loi n’a pas été votée au Congrès. Si elle est adoptée, elle modifierait la loi sur la sécurité des animaux sauvages en captivité, qui rend illégal le commerce des fauves entre Etats et à destination de l’étranger, afin d’interdire totalement la propriété privée des grands félins exotiques.

    Le sexisme de “Doc” Antle et la défense des “Rednecks”

    Cette série documentaire a été louée l’aperçu qu’elle donne des dessous miteux du capitalisme, mais elle a également fait l’objet de critiques justifiées pour son sensationnalisme voyeuriste et sa soumission aux stéréotypes envers les “rednecks” (les ploucs).

    Les représentations des “rednecks” et de la classe ouvrière blanche et des pauvres en général sont stéréotypées et fausses, utilisées pour la valeur de choc et le divertissement banal. Les ouvriers et les pauvres des zones rurales ne sont pas tous des idiots ou des racistes comme Joe Exotic. Il existe une riche histoire d’idées socialistes, d’activisme ouvrier et de lutte de la classe ouvrière dans des États comme l’Oklahoma. Le 2 avril 2018, les enseignants de l’Oklahoma ont fait grève dans tout l’État contre les bas salaires, les coupes budgétaires dans l’enseignement et les classes surpeuplées dans le cadre des grèves d’enseignants de Red4Ed qui ont remis en question l’assaut incessant contre l’enseignement public. Le documentaire donne l’impression que Joe Exotic a obtenu 19% des votes dans tout l’Etat pour le poste de gouverneur de l’Oklahoma, alimentant l’impression que les gens sont stupides. Cependant, Exotic n’a obtenu cette dernière place que lors des primaires du minuscule parti libertarien.

    Nous sommes éduqués dans un système capitaliste raciste qui utilise le racisme institutionnel pour diviser les larges couches de la classe ouvrière, en promulguant des politiques qui oppriment quotidiennement les travailleurs de couleur, en injectant des idées d’infériorité et de haine de soi parmi les personnes de couleur, les femmes et les communautés LGBTQI+ à travers des institutions comme l’enseignement et le divertissement. Les éléments de “rednexploitation” de « Au royaume des fauves » entrent en jeu, permettant aux spectateurs d’observer non seulement Joe Exotic, mais aussi les travailleurs qu’il exploite.

    Cette approche sert également à miner les meilleurs aspects de « Au royaume des fauves ». Le documentaire donne souvent l’impression que l’exploitation impitoyable qu’il dépeint est causée par un groupe de mauvais individus excentriques, mais c’est le système du capitalisme lui-même qui est le véritable vecteur de cette haine et de cette exploitation quotidienne.

    Ce problème est apparu après la diffusion de la série, lorsque Bhagram “Doc” Antle a tenté de réhabiliter son image dans une interview sur Oxygen. Le zoo d’Antle exploite ses travailleurs et ses animaux de la même manière, mais, contrairement au zoo d’Exotic, il est beaucoup plus haut de gamme. Dans l’interview, Antle a essayé de se cacher derrière le fait que la série de documentaires se nourrit de stéréotypes “redneck” qui ne s’appliquent pas à lui. Il a qualifié Exotic de “drogué” et Baskin d’”extrémiste animalier”, tout en se présentant comme un simple défenseur des animaux qui s’est laissé entraîner dans un conflit entre deux individus. Mais nous ne pouvons pas laisser cela masquer les crimes d’Antle et la façon dont ils sont liés à l’exploitation et à l’oppression du capitalisme.

    Joe Exotic utilise son pouvoir, ses ressources et son argent pour manipuler de jeunes hommes, tout comme Antle le fait envers de jeunes femmes. Antle dirige un harem et recourt aux mêmes méthodes de contrôle social et économique que Joe Exotic, mais à un niveau plus sophistiqué. Des adolescentes sont embarquées comme stagiaires et vivent avec lui dans la réserve naturelle en travaillant 16 heures par jour sans interruption. Antle choisit les tenues de ses “associés” et leur demanderait de se faire poser des implants. Selon une ancienne employée interrogée dans la série, elles devaient coucher avec lui pour avoir un avancement. Même si Antle tente de minimiser le fonctionnement de secte de sa réserve comme étant une manipulation des cinéastes, ses propres déclarations n’offrent pas d’image si différente : “Cela doit supplanter tous nos autres espoirs, désirs, rêves et envies… Les mariages, les enterrements et les relations à Noël s’évanouissent parce que les 80 tigres seront toujours là à attendre que vous leur livriez leur prochain repas”.

    Doc est un sexiste dégoûtant, et c’est choquant. Mais ce n’est pas unique à lui. La classe dirigeante est profondément sexiste, comme le montrent Brett Kavanaugh, Jeffrey Epstein, Harvey Weinstein, R. Kelly, Donald Trump et Joe Biden ! Le capitalisme engendre le sexisme et la pandémie entraîne des pics de violence domestique.

    La solution socialiste à l’exploitation

    « Et ainsi les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu’un qui serait en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein, et que toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures, de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement. » Friedrich Engels, Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme.

    « Au royaume des fauves » met en évidence l’impitoyable impact du capitalisme sur l’humanité et la nature. Son succès massif est dû à un certain nombre de facteurs, mais son audience mondiale explosive repose sur les conséquences de la pandémie mondiale de Covid-19 et du fait que des millions de travailleuses et de travailleurs sont confinés. Les gens ont eu plus de temps pour s’adonner à Netflix. Ensuite, l’exploitation et la corruption décrites dans l’émission ont des parallèles inquiétants avec la gestion de la pandémie.

    Les chefs d’entreprise de « Au royaume des fauves » ne sont pas les seuls criminels millionnaires et milliardaires qui détiennent un pouvoir sur la vie des gens, des animaux, de la planète. Le capitalisme est un système malade et la seule force ayant le pouvoir potentiel de mettre fin à son règne de terreur est la classe ouvrière mondiale et les pauvres. Au cours de cette pandémie, la classe ouvrière mondiale a fait preuve d’ingéniosité, de solidarité et d’amour pour l’humanité en s’entraidant, en valorisant les travailleurs de première ligne et en luttant ensemble.

    Il faut faire face aux défis auxquels nous sommes confrontés avec cette pandémie et la crise climatique par l’entrée en action de la classe des travailleurs autour de revendications concrètes pour améliorer nos vies. Ce mouvement pourrait poser les bases pour que la soif de profit cesse de dominer notre travail, nos esprits et notre relation avec la nature. Nous avons besoin d’une alternative socialiste au capitalisme pour que les horreurs de « Au royaume des fauves » finissent par être un artefact de l’histoire mis au rebut, au même titre que la pauvreté, la guerre, l’exploitation, l’oppression, le sexisme, le racisme et le manque d’accès aux soins de santé.

  • Faire face à la crise écologique

    Nombre de chercheurs estiment que la destruction de la biodiversité et des écosystèmes crée les conditions d’apparition de nouveaux virus et de nouvelles maladies. C’est particulièrement le cas dans les zones tropicales détruites pour faire place à des monocultures intensives industrielles ou à de l’élevage industriel intensif. La fonte du Permafrost pose également la question de la réactivation possible de très anciens virus et bactéries actuellement prisonniers dans le sous-sol gelé.

    • Ceci est une partie du programme plus global du PSL face à la crise du coronavirus auquel vous pouvez accéder en cliquant ici.

    Tout porte donc à croire que la fréquence de l’émergence de nouveaux agents infectieux va augmenter, avec le risque de pandémies récurrentes. D’autre part, la pollution atmosphérique est un facteur aggravant pour les pathologies respiratoires. La propagation du Covid-19 aurait ainsi été grandement favorisée par la pollution de l’air et plus précisément par certaines particules fines très présentes dans les zones polluées de Wuhan, mais également au nord de l’Italie.

    Le mode de production capitaliste est également responsable du changement climatique, qui rend de plus en plus de parties du monde inhabitables pour les êtres humains, les animaux et les plantes.

    L’arrêt des activités non-essentielles doit être utilisé pour faire une évaluation de la production économique afin de permettre une transition écologique rapide, reposant sur une planification économique rationnelle, en assurant la reconversion des travailleurs des activités polluantes dans des emplois socialement utiles et respectueux de l’environnement.

    Nous exigeons :

    • La nationalisation sous contrôle et gestion démocratiques des grandes entreprises du secteur agro-alimentaire sans rachat ni indemnité sauf sur base de besoins prouvés afin d’assurer une transition écologique du secteur.
    • Un plan de relance capable de relever le défi du changement climatique et de s’opposer à la destruction de la biodiversité grâce à la planification démocratique de la production économique.
  • Australia is Burning : Protest in Brussels!

    RASSEMBLEMENT DEVANT L’AMBASSADE D’AUSTRALIE CE DIMANCHE 12 JANVIER, 14H
    ?Métro Trône, Avenue des Arts 56, 1000 Bruxelles, à l’initiative des Etudiants de Gauche Actifs (EGA)

    N’hésite pas à venir avec ta pancarte, ton drapeau et/ou tes slogans. Nous organiserons un micro ouvert permettant à chaque personne qui le souhaite de prendre la parole pour discuter la suite du mouvement contre le changement climatique et les revendications à mettre en avant. Participe à cette action et invite ton entourage à venir également.

    THEIR PROFITS ARE BURNING OUR PLANET!

    L’Australie brûle ! 24 personnes ont déjà été tuées et plus d’un demi-milliard d’animaux ont péri. En trois mois, c’est près de 6 millions d’hectares qui ont brulé, soit un territoire équivalant à deux fois la Belgique et cinq fois plus étendu que les feux de 2019 en Amazonie. Et ce n’est pas près de s’arrêter. La virulence des incendies est causée par une année exceptionnellement sèche et chaude aggravée par le réchauffement climatique.

    La lutte contre les incendies en Australie rurale est principalement assurée par des milliers de volontaires privés de financement. Les services d’incendies ruraux du Queensland et de Nouvelle-Galles du Sud ont dû faire face à des réductions budgétaires.

    Malgré l’urgence climatique, le gouvernement de droite australien et la classe capitaliste ultra-riche privilégie l’exploitation du charbon. Ils continuent de polluer alors que notre planète est déjà en feu. Nous ne pouvons plus attendre. Nous avons besoin d’une société basée sur les besoins de la population ; cela passe par un environnement sain et un écosystème protégé. Il faut se débarrasser du capitalisme qui ne profite qu’aux capitalistes ultra-riches et pollueurs.

    ? Pour y parvenir, le mouvement climat a besoin de revendications qui répondent aux besoins des travailleuses, des travailleurs et de leurs familles : des transports publics gratuits et fiables, le secteur de l’énergie placé dans les mains du public, davantage de financement public pour une recherche scientifique sous le contrôle de la collectivité et une planification rationnelle de l’économie.

    ? En Belgique, soyons solidaire avec le mouvement environnemental australien d’une ampleur historique, avec des grèves des jeunes de masses et diverses actions syndicales. Pour obtenir des victoires, il nous faut une lutte unifié tant des jeunes que des travailleurs et travailleuses.

    ? En fin de compte, pour faire face à la crise climatique et à ses conséquences désastreuses, il faut rompre avec le capitalisme. Les grandes entreprises feront toujours passer leurs propres intérêts et leurs profits avant ceux de la collectivité. Le capitalisme n’a aucun avenir à nous offrir, luttons pour une autre société !

    ?? System Change, Not Climate Change – Fight for a Socialist Aternative

  • 2019, année des grèves pour le climat. Un combat encore loin d’être terminé !

    Manifestation pour le climat à Gand, le 29 novembre. Photo: Jean-Marie

    Celui qui pense que la révolte de la jeunesse, entre autres autour du climat, s’éteindra ou s’affaiblira se trompe. Les actions pour le climat sont l’expression d’un mécontentement et d’un malaise profondément enracinés. Un sondage du quotidien Het Laatste Nieuws a montré que sept jeunes sur dix ne croient pas en la politique. Il y a un sentiment d’impuissance et, en même temps, d’urgence à faire quelque chose pour le climat. Le rapport du GIEC de 2018 indiquait qu’il ne restait que 12 ans pour prévenir une catastrophe écologique.

    Croissance explosive des protestations

    Ce cocktail a provoqué un développement explosif d’actions début 2019. Lors de ces premières actions, les jeunes ont compris la nécessité de s’organiser et des groupes se sont constitués dans les écoles. La croissance explosive du mouvement donnait toutefois l’impression que tout allait se passer tout seul. Une interview dans les médias suffisait pour annoncer la prochaine action. Le mouvement s’est retrouvé dépendant des médias dominants et il en a résulté une méthode de travail dirigée par le sommet tandis que le mouvement était désarmé en termes de contenu. Cela a ouvert la voie aux récupérations, et l’accent était mis sur les efforts individuels des grévistes pour le climat. Des doutes se sont alors installés. En Flandre, le résultat des élections a porté un nouveau coup au mouvement. Peu à peu, les médias établis n’ont prêté attention qu’aux activistes qu’ils avaient catapultés porte-paroles et il était plus question de leur mode de vie que de la lutte collective.

    Construire un mouvement par la base exige beaucoup d’efforts. Pour construire un comité dans une école, il faut parler aux autres élèves, les convaincre et leur donner une perspective autour de revendications concrètes, comme la gratuité des transports en commun qui était une exigence très populaire. A Gand, un comité d’élèves a mené une action fin septembre autour de cette revendication en bloquant une rue avec 150 jeunes. Imaginez si des centaines d’écoles avaient fait pareil à travers le pays en même temps ! Difficile de prétendre que le mouvement est naïf et antisocial après ça. Cela aurait été une bonne réponse à ceux qui tentent de réduire la discussion à une question de modes de vie individuels plutôt qu’à une lutte collective pour s’attaquer aux grands pollueurs.

    Une alternative est nécessaire

    C’est dans l’action que nous apprenons le plus et le plus vite car les méthodes et les propositions peuvent être testées dans la pratique. Le potentiel du mouvement pour le climat reste important, mais il faut dépasser le stade des appels vagues. Les appels internationaux créent actuellement un certain dynamisme, mais là aussi la question se pose de savoir comment poursuivre ensuite. Tant les méthodes d’action que le programme seront essentiels à cet égard. Le fait que des grèves aient été utilisées est un énorme pas en avant. C’est un choix très conscient de la nouvelle génération : pour la première fois depuis le mouvement anti-guerre (2003), les grèves et les manifestations ont été massivement soutenues comme méthode d’action. Lors de la lutte contre le gouvernement Michel en 2014, nous devions beaucoup argumenter pour convaincre les élèves de partir en grève et de participer aux manifestations. C’est aujourd’hui quelque chose d’évident.

    Pour aller plus loin, il faut concrétiser le sentiment antisystème très répandu chez les jeunes avec la défense d’une alternative. Nous ne nous attaquerons pas à ce problème en surfant simplement sur le mouvement. La gauche doit elle-même prendre des initiatives pour populariser ses propositions en matière d’organisation et de programme. Nous avons besoin d’une démocratie à la base et d’un programme concret de changement de système autour de revendications telles que la gratuité des transports publics, le placement du secteur de l’énergie dans les mains des pouvoirs publics, l’augmentation des moyens publics pour une recherche scientifique contrôlée par la communauté et une planification démocratique et rationnelle de l’économie.

    Avec les manifestations historiques de 2019, une nouvelle génération est apparue sur la scène. Une nouvelle récession économique internationale combinée à la crise écologique alimentera le constat du fait que c’est tout le système qui doit être renversé. La perspective du socialisme sera alors davantage en phase avec le sentiment d’urgence.

  • 29/11 : La mobilisation contre le changement climatique se poursuit !

    Manifestation pour le climat à Gand. Photo : Jean-Marie

    Ce vendredi était une nouvelle journée mondiale d’action pour la justice climatique. En Belgique, des actions ont également eu lieu à Gand, Bruxelles, Anvers, Malines, Louvain et Namur, sans toutefois avoir l’ampleur des mobilisations explosives du début de cette année où des dizaines de milliers de personnes avaient fait grève pour le climat. Mais l’inquiétude et l’appel au changement demeurent grands, ce qui est tout à fait normal compte tenu des changements climatiques désastreux auxquels nous assistons déjà.

    Nous devons réfléchir à la manière dont nous pouvons renforcer le mouvement, avec des revendications claires et une discussion approfondie sur nos méthodes de lutte. Comme le faisait remarquer les Etudiants de gauche Actifs (EGA) dans leur tract : “Une minorité active est démunie sans le soutien d’une couche plus large de la population. Pour y parvenir, nous avons besoin de revendications qui répondent aux besoins des travailleurs et de leurs familles : des transports publics gratuits et fiables, le secteur de l’énergie placé dans les mains du public, plus de ressources publiques pour une recherche scientifique sous le contrôle de la collectivité et une planification rationnelle de l’économie.” EGA défend également la démocratisation du mouvement au travers de comités d’action et de réunions ouvertes où nous discuter des initiatives à prendre, des revendications à défendre et des méthodes qui fonctionnent le mieux pour développer davantage le mouvement.

    Vidéo de la manifestation à Gand :

    Des revendications concrètes pour une transition écologique socialement juste :

    – Des transports publics plus nombreux, meilleurs et gratuits !
    – Qu’on s’en prenne aux gros pollueurs ! Pas de profits sur le climat !
    – Des investissements publics massifs dans les énergies renouvelables, retirons le secteur de l’énergie des mains du privé !
    – Il nous faut une économie écologiquement et démocratiquement planifiée centrée sur les intérêts de la planète et de l’être humain, pas sur les profits.

    Photos de la manifestation de Gand (par Jean-Marie):
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    Photos de la manifestation d’Anvers (par Liesbeth):
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    Action à Namur :

    Action de Louvain :

  • Grèce. la jeunesse en lutte contre l’incinérateur de Volos

    Par Xekinima, section du CIO (Majoritaire) en Grèce

    Rythme, vivacité, enthousiasme et impressionnante participatio ont été les principales caractéristiques de la manifestation des élèves du 21 novembre dernier contre l’incinération des déchets par la cimenterie Lafarge à Volos, contre la pollution de l’air de la ville et contre le projet des autorités municipales de Volos de construire une usine de “Combustibles solides récupérés”.

    Il s’agit d’un procédé de traitement des déchets par déshydratation, condensation et incinération avec un très haut niveau d’émissions plastiques, de métaux lourds et e particules cancérigènes. Les manifestants exigent un traitement écologique des déchets sous propriété publique.

    Les élèves ont commencé à arriver à la place de la Liberté vers 10 heures et, à 11 heures, plus de 2.000 élèves ont commencé à manifesté dans les principales artères de la ville. En de nombreuses occasions, des personnes plus âgées qui passaient près de la manifestation ou qui la regardaient des trottoirs ont exprimé leur soutien en applaudissant les jeunes manifestants.

    Des étudiants du supérieur ont également participé à la manifestation en compagnie d’enseignants des écoles secondaires de la ville, dont le syndicat avait demandé un arrêt de travail de trois heures pour soutenir la mobilisation. Quatorze écoles sur vingt étaient également occupées par des élèves le même jour !

    C’est sans aucun doute le dynamisme des élèves qui a donné le ton à la manifestation. Avec des tambours, des slogans pleins d’esprit, des pancartes faites à la main, des banderoles de plusieurs écoles et des pancartes de la “Section Jeunesse” du “Comité d’action des citoyens de Volos”, les élèves ont crié qu’ils veulent vivre dans un environnement sain.

    Les principaux slogans étaient “Air toxique ? Non merci”, “L’air est pollué, l’éducation coûte cher, votre croissance est toxique”, “Non à l’incinération des déchets au profit des multinationales”, “Dans votre système nous n’avons pas la santé, nous rêvons d’une société différente”, “Nous voulons rendre le monde meilleur, non à l’incinération des déchets”, “Vous parlez de profits et de pertes, nous parlons des vies humaines” etc.

    Cette manifestation massive et réussie est le résultat du travail acharné de la Section Jeunesse du Comité d’action de Volos. La Section jeunesse a tenu une série de réunions publiques et a réussi à organiser une campagne militante dans les semaines précédant la manifestation. Au cours de cette période, environ 4 000 tracts ont été distribués dans la plupart des écoles, des centaines d’affiches ont été posées, des banderoles ont été placées et même une courte vidéo a été créée par les élèves eux-mêmes. La mobilisation a été bien couverte par les médias nationaux.

    Une fois de plus, la communauté locale et les jeunes ont démontré qu’ils sont pleinement conscients des grands risques sanitaires posés par l’incinération des déchets et qu’ils sont déterminés à lutter pour y mettre fin. Il est également clair que les manifestations de masse de la jeunesse contre le réchauffement climatique et les bouleversements de masse dans un certain nombre de pays ont eu un impact sur la jeunesse grecque.

    Il s’agit désormais de construire une organisation démocratique du mouvement, basée sur un réseau de comités d’action dans chaque école en lien avec les travailleurs et les autres couches de la population de Volos et de la région environnante, et d’élaborer un plan bien élaboré pour que le mouvement puisse poursuivre la lutte en vue de mettre fin à l’incinération des déchets. En même temps, il faut tirer une conclusion claire que la racine du problème, c’est le système lui-même. Le capitalisme fait passer le profit avant l’environnement et la santé publique. C’est pourquoi il faut s’organiser et se battre pour renverser le capitalisme et en finir avec le règne des grandes entreprises privées.

    Les partisans de Xekinima jouent un rôle très actif au sein de la Section Jeunesse, comme ils le font au sein du Comité d’action de Volos. L’idée de voir les élèves sortir de l’école et faire une grève scolaire a été proposée par les partisans de Xekinima qui sont actifs au sein du Comité Jeunesse. En même temps, Xekinima évoque la nécessité de se lier à la classe ouvrière et de planifier une grève générale de toute la ville, et souligne bien sûr la nécessité d’une lutte contre le système capitaliste et pour une société socialiste libre et démocratique.

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