Category: Ecologie

  • Climat. Devant nous le déluge ?

    Depuis la parution de cet article le 26 septembre sur le site de nos camarades allemands de Sozialistische Alternative, la ville de Volos en Grèce a connu de nouvelles inondations. À part les terribles pertes humaines, surtout en Libye, l’impact énorme sur la production agricole grecque est un présage de ce qui nous attend. L’article fait aussi mention des inondations qui en juillet 2021 firent de nombreuses morts en Allemagne et en Belgique. Les priorités du gouvernement allemand décrites ci-dessous nous démontrent que les leçons n’ont pas été tirées. Cela démontre encore une fois de plus que le capitalisme est soit incapable soit indifférent aux menaces de la crise écologique, même dans les pays impérialistes les plus riches.

    Par Conny Dahmen, Cologne

    Un été comme un cauchemar sans fin ; à peine les premières pelles s’étaient-elles attaquées à la boue à Volos en Grèce, que dans l’espace de quelques heures un raz-de-marée emporta en mer Méditerranée des quartiers entiers de la ville libyenne de Derna. Le bilan est d’au moins 11.000 morts. Peu avant la même tempête avait inondée de vastes zones en Turquie, en Bulgarie et en Grèce.

    Après que cet été plus de 1,7 million d’hectares de forêts et de villages ait brûlés en Grèce (d’après les données du système européen d’information sur les feux de forêts EFFIS), en septembre les pluies diluviennes de la tempête Daniel inondèrent 720.000 hectares tuant 16 personnes (selon les statistiques officielles). Des dizaines de milliers d’habitants à Volos et dans le Pélion se sont retrouvés privés d’électricité et d’eau potable pendant des jours. Ils se retrouvent aujourd’hui devant les décombres de leurs existences. La pleine de Thessalie n’est plus qu’un lac de boue où, selon Efthymios Lekkas, professeur en gestion de catastrophes naturelles, l’agriculture ne pourra y être reprise qu’après cinq ans au plus tôt. La région fournissait auparavant plus de 25% de la production agricole et près de 11% des emplois du pays.

    Depuis le début des relevés, jamais autant de pluie n’est tombée en Grèce. La station météorologique de la ville de Zagorá dans le Pélion a enregistré 734 litres de pluie par mètre carré en 20 heures. En guise de comparaison, lors des inondations de juillet 2021, dans la vallée de l’Ahr (région de l’Eifel en Allemagne) il était tombé jusqu’à 200 litres par mètre carré en deux à trois jours.

    L’accumulation rapide de conditions météorologiques extrêmes est un symptôme bien connu de l’avancé du changement climatique. Les ouragans méditerranéens (Medicanes) comme la tempête Daniel se forment plus rapidement et deviennent plus forts lorsque la température de l’eau est trop élevée. Même sans plus émettre de gaz à effet de serre, de tels événements climatiques extrêmes continueraient à se produire. Nous devons y faire face.

    Effondrement climatique et défaillance de l’État

    La situation des États des régions concernées rendent cependant une telle adaptation difficile, voire impossible. Ainsi, en Libye, les avertissements des météorologues furent initialement soit ignorés par les autorités, soit diffusés trop tard. Après le désastre, l’aide du gouvernement arriva trop tard et s’avéra insuffisante. Selon un rapport de la Banque mondiale d’avril de cette année, le PIB libyen a chuté de plus de 50 % depuis le début de la guerre civile en 2011. En conséquence, les infrastructures (tels les deux barrages qui se sont effondrés à Derna) et les systèmes d’alerte se sont détériorés. Les habitants des pays du Sud sont généralement touchés de manière beaucoup plus extrême par les conséquences du changement climatique. Ils les subissent au côté des conséquences des interventions néocoloniales des États impérialistes occidentaux et par le pillage opéré par les grandes entreprises.

    En Grèce non plus il n’y eu aucune évacuation. L’approvisionnement immédiat en biens essentiels, voire en eau, n’était initialement possible que grâce aux actions de solidarité de la population locale. Même après neuf jours, il restait encore des gens à secourir de leurs toits.

    Les véhicules de secours, les hélicoptères des pompiers ou de l’armée, les canots pneumatiques et les engins de chantier ne sont arrivés qu’après des heures interminables et la plupart des avions de sauvetage n’ont pas pu être utilisés. Ce n’est qu’au bout de quatre jours que le gouvernement a installé un centre de crise sur place.

    La pleine de Thessalie est connue comme une zone potentiellement inondable, ayant déjà subi une inondation en 1994 et plus récemment en 2020. Néanmoins, malgré toutes les promesses des gouvernements concernant l’expansion des infrastructures de protection contre les inondations, rien ne s’est produit. Les ponts, les barrages et les routes sont réparées et reconstruits de la même piètre manière (sinon au mauvais endroit) comme auparavant.

    Se protéger contre les catastrophes signifie lutter contre le capital

    En Allemagne aussi, les infrastructures et la protection contre les catastrophes ont été et sont toujours négligées. Alors que d’énormes sommes d’argent sont injectées dans l’armée et l’armement, la coalition au pouvoir («Ampelregierung» – gouvernement «feu de circulation» qui réunit les sociaux-démocrates, les libéraux et les verts) pratique l’austérité de tous les côtés avec des coupes budgétaires de 23 % chez l’Office fédéral de protection civile et d’aide en cas de catastrophe, de 9 % chez le Fonds fédéral pour la protection de la nature, de 34 % pour l’aide humanitaire et la prévention des crises, de 10% chez l’Agence fédérale des secours techniques (THW).

    Au lieu de réduire les dépenses, nous avons besoin d’investissements massifs dans la protection contre les catastrophes et encore davantage dans la protection du climat et de la nature. Afin d’atténuer directement les inondations, il est plus urgent que jamais de restaurer les rivières ainsi que les plaines inondables naturelles qui ont été nivelées. En Allemagne, 80 % des zones d’inondation naturelle des principaux fleuves ont déjà disparu. En raison de cela et des barrages, les rivières coulent beaucoup plus vite qu’auparavant, de sorte qu’un raz-de-marée dans le Rhin ne prend actuellement que 30 heures pour descendre de Bâle à Karlsruhe alors qu’en 1955 cela aurait encore pris 65 heures. Les forêts doivent être protégées et reboisées à grande échelle, notamment à proximité des cours d’eau.

    Mais rien de tout cela n’arrivera tant que les entreprises privées utiliseront leurs représentants politiques dans les groupes de pression pour déterminer où l’argent de l’État est investi et comment l’énergie est produite.

    Si l’on veut assurer que le réveil du cauchemar ne doit pas être un suicide, nous devons enfin priver de pouvoir ceux qui nous ont conduits au désastre. Les entreprises de l’énergie, de l’automobile et des matières premières, pour les profits desquelles des millions de personnes meurent de faim, sont brûlés ou se noient, doivent être transférées dans la propriété publique et organisées de manière démocratique. Ce n’est que si nous dépassons le capitalisme et organisons l’économie de manière démocratique que la production (y compris celle de l’énergie) pourra vraiment être transformée dans le sens de la durabilité.

  • 13 milliards d’euros de subsides aux énergies fossiles. L’État belge finance la catastrophe climatique

    Dans une interview de rentrée (Le Soir, 13 septembre), l’administrateur délégué de la FEB (Fé­dération des entreprises belges) Pieter Timmermans avertissait: attention, on va trop loin dans les mesures pour le climat ! Mais trop loin avec quoi ? Où ? Comment ? La catastrophe climatique est là, les records de températures sont battus d’année en année, mais le représen­tant des grands patrons du pays s’exclame : calmons-nous les gars, il ne faudrait tout de même pas tou­cher aux marges bénéficiaires. Ce n’est pas seulement absurde, c’est criminel.

    Par Constantin (Liège)

    C’est ce genre de personnage qui dicte les priorités des autorités publiques. C’est ainsi que, en 2020, la Belgique a octroyé près de 13 milliards d’euros (12.919 millions exactement) aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz fossile), soit 2,8 % de la totalité des richesses produites en un an dans le pays.(1) C’est l’équivalent de 1.118 euros par personne, nouveau-nés compris. Et on nous parle de manque de moyens pour nos écoles ou nos soins de santé ? Question de priorités …

    Les autorités belges se sont pourtant engagées à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 47% en 2030 par rapport à 2005 dans les secteurs non-industriels et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Ça, c’était pour la galerie, sous les projecteurs à l’occasion des grands sommets internatio­naux. Dans la réalité, les autorités (y compris les partis « verts ») font un gros « fuck » à la planète et à la population.

    À travers le monde, selon le Fonds Monétaire International, les subsides aux énergies fossiles ont at­teint le montant record de 7.000 milliards de dollars l’an dernier, soit 7,1% de la richesse produite sur l’année. En 2019, une étude des ONG Corporate Europe Observatory, Food and Water Europe, Friends of the Earth Europe et Greenpeace EU avait dévoilé que les multinationales pétrolières BP, Chevron, ExxonMobil, Shell, Total et des groupes de pression alliés ont dépensé plus de 250 millions d’euros pour des campagnes de lobbying « destinées à retarder, affaiblir et saboter l’action en faveur du climat » entre 2010 et 2018. Elles avaient plus d’une réunion par semaine avec des responsables de la Commission européenne. Un investissement rentable.

    L’industrie fossile nous vole tout d’abord par la spéculation sur les prix de l’énergie, ensuite elle dé­pouille la collectivité par les subventions publiques et, enfin, elle détruit l’environnement, dérobant ainsi à l’humanité les conditions de son existence sur Terre. Il n’y a pas pire voleur. Ces criminels cli­matiques doivent être expropriés, tout d’abord pour les empêcher de nuire, mais surtout pour assu­rer que leurs gigantesques moyens soient consacrés à la transition verte tout en garantissant des ta­rifs abordables à la population.

    Nous avons besoin d’investissements publics colossaux dans les énergies renouvelables, dans la re­construction des écosystèmes, dans l’urbanisme et la gestion du territoire pour nous adapter à la crise climatique et dans les services publics (services d’urgence, soins de santé…).

     « L’écologie sans lutte de classe, c’est du jardinage… »

    Le slogan est devenu populaire ces dernières années. Et c’est effectivement de ça qu’il s’agit, d’une lutte intense menée par celles et ceux qui produisent la richesse par leur travail contre celles et ceux qui possèdent les grands moyens de production et d’échange.

    La crise climatique provoque des déplacements massifs de populations. L’extrême droite s’emparera de la question pour défendre son agenda xénophobe. La classe capitaliste ne s’y opposera pas, trop contente de voir notre classe sociale divisée par un racisme nourri par le désarroi. La lutte pour le climat et l’environnement est aussi une lutte contre les oppressions.

    Lors de la manifestation nationale pour le climat le 3 décembre, nous serons présents avec un bloc antifasciste, anticapitaliste et résolument combatif, rejoignez-nous !

    1) https://www.lecho.be/dossiers/climat/la-belgique-consacre-13-milliards-d-euros-de-subventions-aux-energies-fossiles/10488323.html

  • Crise climatique : renverser la tendance en renversant le capitalisme

    Expropriation des criminels climatiques & planification écologique

    On connaît la situation: la crise climatique est là. Mais elle s’aggrave dramatiquement. Les 8 dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, avec des températures en 2022 de 1,15° Celsius au-dessus de la moyenne préindustrielle. Les trois dernières années, l’Inde, le Pakistan et l’Amérique centrale et du Sud ont tous été confrontés à des vagues de chaleur inhabituelles. Au Pakistan, elles ont été suivies par une inondation qui a touché plus de 33 millions de personnes, tandis qu’en Afrique de l’Est, la pire sécheresse de ces 40 dernières années provoque une famine alarmante.

    Par Nicolas Croes, article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    La crise climatique s’accélère et s’emballe partout, et c’est l’Europe qui constitue la région du monde qui se réchauffe le plus rapidement. L’an dernier, l’Europe se situait à environ 2,3°C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900), selon l’Organisation météorologique mondiale. En Belgique, en France, en Allemagne, en Irlande, en Italie, au Luxembourg, au Portugal, en Espagne, en Suisse et au Royaume-Uni, l’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée.

    En conséquence, sécheresses intenses, violents incendies de forêt, et dizaines de milliers de victimes. D’après la base de données sur les situations d’urgence (EM-DAT), les événements météorologiques, hydrologiques et climatiques survenus en Europe l’an dernier ont affecté directement 156.000 personnes et causé 16.365 décès (quasi exclusivement en raison des vagues de chaleur). Les dommages économiques, en majorité liés à des inondations et des tempêtes, sont estimés au total à environ 2 milliards de dollars pour l’année 2022. C’est toutefois bien moins que les 50 milliards de l’année 2021 après les terribles inondations qui ont également frappé la Wallonie. Tout ça, c’est la norme dans laquelle nous nous enfonçons.

    C’est le moment de faire une pause… à coups de matraques s’il le faut !

    Calmons-nous les gars, on ne va tout de même pas fragiliser l’économie avec des restrictions insensées ! Ça pourrait n’être qu’une blague de mauvais goût, c’est la logique très sérieusement suivie par Macron en France, appuyée par le Premier ministre belge Alexander De Croo : mettre sur « pause » les normes climatiques. Plus de 60 % des terres agricoles européennes sont en mauvaise conditions, on perd nos abeilles et la biodiversité s’effondre mais, hé !, les actionnaires ont besoin d’encore plus de champagne ! En 2022, les plus grandes entreprises françaises (celles du CAC 40) ont versé à leurs actionnaires les deux tiers des profits réalisés en 2022 : 67,5 milliards d’euros, un record (Observatoire des Multinationales).

    En guise d’autre doigt d’honneur à la planète et la population, le gouvernement français a annoncé fin juin la dissolution des Soulèvements de la terre (plateforme qui regroupe des centaines d’associations, collectifs et syndicats), exactement deux semaines après la journée du 8 juin, date où le pic de température était tel que pendant une journée, la moyenne des températures mondiales atteignait +1,51°C. Les activistes – qualifiés d’éco-terroristes par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin – avaient participé à une action contre le géant du ciment Lafarge. Toute l’ironie étant de qualifier de terroristes des militants qui s’en prennent aux actions d’une grande entreprise non seulement polluante, mais également condamnée en Justice pour avoir entretenu des relations commerciales avec Daesh, l’Etat islamique…

    En Belgique, c’est la veille de cette date inquiétante que s’est ouvert le procès de 14 militants Greenpeace, jugés pour avoir occupé durant plusieurs heures le terminal gazier de Fluxys lors d’une action au port de Zeebrugge. Après avoir grimpé sur les quais de chargement de navires transportant du gaz naturel liquéfié, les activistes avaient escaladé un pylône pour y attacher une bannière avec pour message « Gas kills, Fluxys guilty » (le gaz tue, Fluxys coupable). Ils risquent jusqu’à un an de prison et jusqu’à 8.000 euros d’amende. Soit bien plus que les meurtriers de Sanda Dia… (voir en page 7).

    Le durcissement de l’attitude des forces de l’ordre, de la justice et des décideurs politiques vis-à-vis des activistes environnementaux ne tombe pas du ciel. On connaissait le slogan « Fin du monde et fin du mois, même coupables, même combat ! », il s’est décliné en France sous la forme suivante : « Pas de retraités, sur une planète brûlée : retraites, climat, même combat ! » En Belgique, Code Rouge a également ciblé la multinationale Total Energie et a participé à divers rassemblements syndicaux pour engager un dialogue avec les syndicalistes.

    Les dirigeants d’entreprises et actionnaires préféraient largement quand toute la discussion portait sur « l’empreinte écologique » de chacun et sur la consommation. C’était plus facile à ignorer, et la culpabilisation des individus permettait de détourner l’attention. Mais alors que le débat se déplace de plus en plus sur la production économique, et donc sur la responsabilité des détenteurs des moyens de production, l’appareil d’État entièrement acquis à ces derniers réagit pour défendre leurs intérêts.

    Faire face à l’urgence climatique

    A droite, on affirme que les mesures d’urgence pour le climat seraient instaurées sur le dos des conditions de vie de la population ordinaire, comme si les deux s’excluaient automatiquement. C’est en fait tout l’inverse. Voilà comment des mesures collectives peuvent réunir défense de la planète et nécessités sociales :

    Affronter les catastrophes climatiques

    • L’austérité budgétaire tue ! Investissements publics massifs dans les services d’incendie, d’aide à la population ainsi que dans les soins de santé : plus de moyens, plus de collègues, de bonnes conditions de travail et de meilleurs salaire !
    • Ce n’est pas de projets de prestige dont nous avons besoin ! Non au « tout au béton » ! Il nous faut un plan public d’urbanisme et de gestion du territoire et des rivières pour faire face à la nouvelle norme des événements climatiques extrêmes et encaisser des chocs d’inondations et de chaleur de plus en plus fréquents. Ce plan doit être élaboré en toute transparence, avec implication des organisations syndicales et des associations de terrain.
    • Les grandes entreprises du secteur de la construction doivent être expropriées et intégrées dans un service public de la construction démocratiquement géré.
    • Le secteur des assurances doit être nationalisé pour assurer l’indemnisation de chaque personne sinistrée.
    • Les bâtiments inoccupés pour raison spéculative doivent être de toute urgence expropriés et rénovés pour y loger les personnes sinistrées et chaque personne qui a besoin d’un toit.

    Réduire dès demain les émissions de gaz à effet de serre

    • Un plan public de rénovation et d’isolation des bâtiments doit être élaboré, quartier par quartier, pour drastiquement diminuer les émissions issues de l’énergie utilisée dans le bâti.
    • Expropriation, nationalisation sous contrôle et gestion démocratique ainsi que reconversion des industries polluantes et non socialement utiles, avec garantie de revenu et amélioration des conditions de travail pour le personnel.
    • Des investissements massifs pour des transports publics gratuits dans toutes les villes et pour assurer le plus possible de transport de marchandises par rail et voie fluviale. Interdiction des vols par jet privé.
    • Des investissements publics massifs dans la recherche scientifique pour les énergies renouvelables et pour développer de nouvelles méthodes de gestion de matériaux pour l’isolation, etc. Abolition des brevets et fin de la propriété privée sur la connaissance.
    • La nationalisation du secteur financier ainsi que l’abolition de la dette publique pour éviter le sabotage économique en réaction aux mesures d’urgence climatique et pour dégager les moyens nécessaires à une transition écologique socialement juste.
    • Une planification démocratique socialiste de l’économie, à partir des besoins humains et dans le respect de la planète, pour en finir avec le gaspillage monumental de l’économie de marché basée sur la concurrence et le profit.

    Ce type de programme donne de suite une idée du type de combat dont nous avons besoin pour le faire respecter. C’est grâce à l’action du mouvement ouvrier organisé que les premières mesures de protection de la santé et de l’environnement ont été acquises, et c’est cette voie qu’il convient de poursuivre. Quand les travailleurs s’arrêtent, tout s’arrête ! Ce dont nous avons besoin, c’est une lutte de masse qui recourt aux méthodes les plus efficaces de la lutte sociale comme la grève générale et les occupations d’entreprises. Si nous pouvons tout bloquer, nous pouvons aussi tout relancer, mais cette fois-ci en ayant balancé les actionnaires et autres patrons dans les oubliettes de l’histoire. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons commencer à réparer les dégâts écologiques pour le bien des générations futures.

    Financement climat: quand l’aide aux pays pauvres aggrave leur soumission

    L’abolition de la dette publique, une mesure pour le climat

    Dans le cadre des accords de l’ONU sur le climat, les pays capitalistes développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an dès 2020 en financements climat pour les pays du monde néocolonial. Oxfam a décortiqué ce qu’il en était… Non seulement les aides réelles fournies sont bien inférieures aux données officielles mais, en plus, elle se présentent essentiellement sous la forme de dettes à rembourser !

    Les bailleurs ont affirmé avoir mobilisé 83,3 milliards de dollars en 2020, chiffre obtenu par une surestimation systématique et par l’inclusion de projets qui n’ont rien à voir avec le climat. La valeur réelle des financements s’élève donc tout au plus à 24,5 milliards de dollars. Sur cette somme, seuls entre 9,5 milliards et 11,5 milliards de dollars ont servi à financer les efforts d’adaptation, c’est-à-dire à fournir des fonds indispensables pour les projets et les processus visant à aider les pays vulnérables sur le plan climatique à faire face à l’aggravation des effets néfastes du changement climatique.

    Et comme la majeure partie ces fonds représentent des prêts et non des subventions, cela vient s’ajouter au « système dette » qui maintient les pays pauvres sous la poigne des premières puissances impérialistes, des grandes institutions financières et des fonds spéculatifs.

    Parmi les bailleurs de fonds bilatéraux, la France dispense la part la plus élevée de son financement climat public bilatéral sous la forme de prêts, avec un pourcentage stupéfiant de 92 %. L’Autriche (71%), le Japon (90%) et l’Espagne (88%) font également partie des bailleurs qui usent lourdement des prêts. Durant l’exercice 2019-2020, 90% des financements climat fournis par des banques multilatérales de développement comme la Banque mondiale étaient des prêts!

    Quant au financement privé, selon un récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il serait passé de 1,9 milliard de dollars en 2018 à 4,4 milliards de dollars en 2020. Mais cette hausse s’explique principalement par un grand projet énergétique de gaz naturel liquéfié au Mozambique qui n’a strictement rien à voir avec une activité d’adaptation.

    Riposter à la crise climatique est naturellement une lutte internationale et, dans ce cadre, le mouvement écologiste doit défendre l’abolition pure et simple des dettes publiques, sans indemnité, sauf sur base de besoin privé (une personne retraitée dont les économies seraient utilisée par un fonds spéculatif, par exemple).

    Chiffres – Oxfam : « 2023 : Les vrais chiffres des financements climat ».

    De plus en plus de jets privés : les riches détruisent la planète

    Ce n’est pas la crise pour tout le monde, ça c’est clair, mais nous ne sommes pas non plus logés à la même enseigne concernant la crise écologique. Les travailleurs et les jeunes n’ont rien à dire sur la manière dont les choses sont produites, mais les médias de masse font tout ce qu’ils peuvent pour les culpabiliser pour leur consommation, jamais assez responsable. Et si on regardait comment ça se passe parmi l’élite ?

    Selon Greenpeace, le nombre de vols en jet privé en Europe a augmenté de 64 % l’an dernier (572.806 vols). Pour la première fois, la barre des 10.000 a été franchie en Belgique. La flotte mondiale de jets privés a augmenté de 133% sur les deux dernières décennies (Institute for Policy Studies). En 2022, il y a plus de jets privés dans le ciel que jamais dans l’histoire de l’humanité: 5,3 millions de vols.

    Les propriétaires de ces avions de luxe ne représentent que 0,0008 % de la population mondiale, ils représentant 4% du marché mondial de l’avion, mais sont responsables de la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’aviation!

    Une mesure immédiate à prendre est l’interdiction pure et simple des jets privés, parallèlement au développement massifs des transports sous toutes leurs formes.

    Les idées socialistes expliquées : La rupture métabolique chez Marx et Engels

    L’acceptation plus profonde du lien entre le système capitaliste et la destruction de notre environnement fait ressurgir l’apport de Marx et Engels sur cette question, symbolisée par le constat de Karl Marx: « Le Capital sape les deux sources d’où jaillit toute richesse: la terre et le travailleur. » Au centre de leur réflexion se trouve l’idée de la rupture ou faille métabolique.

    Déjà à 23 ans, Engels, dans l’article Esquisse d’une critique de l’économie politique (1844), avait dénoncé l’exploitation impitoyable de la révolution industrielle, la misère, les épidémies mais aussi les luttes ouvrières prometteuses qu’il décrira en 1845 dans La situation de la classe laborieuse en Angleterre. « Seule la fin de la propriété privée peut signifier la réconciliation de l’humanité avec la nature et avec elle-même », affirmait Engels.

    A la même époque, Marx, dans ses Manuscrits de 1844, décrivait l’aliénation croissante sous le capitalisme entre les travailleurs et les résultats de la production d’une part, et entre l’humanité et la nature d’autre part. Pour lui, la tâche du communisme était de restaurer à un niveau supérieur une unité complète et rationnellement régulée entre l’être humain et la nature.

    Dans la Dialectique de la nature (1883), Engels affirmait que la dernière différence essentielle entre les animaux et les êtres humains est que ces derniers peuvent contrôler la nature et la mettre au service de leurs objectifs. Mais il avertissait d’emblée: «Cependant ne nous flattons pas trop de nos victoires sur la nature. Elle se venge sur nous de chacune d’elles. (…) les faits nous rappellent à chaque pas que nous ne régnons nullement sur la nature comme un conquérant règne sur un peuple étranger, comme quelqu’un qui serait en dehors de la nature, mais que nous lui appartenons avec notre chair, notre sang, notre cerveau, que nous sommes dans son sein et que toute notre domination sur elle réside dans l’avantage que nous avons sur l’ensemble des autres créatures de connaître ses lois et de pouvoir nous en servir judicieusement.»

    La conclusion d’Engels était que pour mener à bien cette régulation de notre relation avec la nature, il faut plus que de simples connaissances: «Il faut un bouleversement complet de tout notre mode de production passé et, avec lui, de tout notre régime social actuel.» Marx disait quant à lui dans Le Capital: «Du point de vue d’une organisation économique supérieure de la société, le droit de propriété de certains individus sur des parties du globe paraîtra tout aussi absurde que le droit de propriété d’un individu sur son prochain.»

    Cet héritage a toutefois été caché durant une longue période tant par la social-démocratie que par le stalinisme. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

    Que peut apporter une révolution?

    Quand, en 1917, la classe ouvrière a pris le pouvoir en Russie, le jeune pouvoir révolutionnaire s’est retrouvé isolé dans un pays dévasté par la Première Guerre mondiale et très rapidement plongé dans la guerre civile. Pourtant, le gouvernement soviétique a immédiatement pris des dispositions concernant l’environnement qui sont une grande source d’inspiration pour aujourd’hui.

    Deux jours après la prise de pouvoir, le décret « Sur la terre » nationalisa toutes les forêts, les minéraux et l’eau. Une demi-année plus tard, en mai 1918, un autre décret, « Sur les forêts », a établi le contrôle centralisé du reboisement et de la protection forestière. De façon semblable, la chasse fut réglementée et permise seulement durant certaines saisons. La Révolution russe a également permis d’établir des recherches portant sur l’océanographie et la pêche continentale en plein guerre civile!

    La réserve naturelle d’Astrachanski a été créée en 1919. En 1924, il existait quatre réserves de ce genre.(*) Plusieurs nouvelles institutions de recherche ont été créées, les scientifiques russes étaient considérés comme des écologistes de premier plan tandis que des cours d’écologie étaient donnés à l’Université de Moscou. Le scientifique Vladimir Vernadsky devint une célébrité mondiale pour son concept de la «noosphère»: un nouvel état de la biosphère dans lequel les humains jouent un rôle actif dans le changement qui est basé sur la reconnaissance de l’interconnexion des hommes et des femmes avec la nature. Cela a accompagné des discussions tout aussi avant-gardistes concernant l’urbanisme et l’architecture.

    La mise en pratique de ces idées révolutionnaires a toutefois pris fin de façon extrêmement abrupte. La contre-révolution stalinienne, causée par l’isolement de la révolution dans une Russie dévastée, a eu ses effets non seulement sur la démocratie ouvrière, mais aussi sur la liberté de recherche, notamment concernant l’environnement. Le bilan des premières années de la révolution reste cependant impressionnant et ne donne qu’un perçu de ce qui pourrait être réalisé aujourd’hui avec les capacités et connaissances modernes, une fois celles-ci libérées de la recherche du profit à tout prix.

    (*) La version papier de Lutte Socialiste indiquait à tort que la première réserve naturelle au monde avait été créée en Union soviétique en 1920. C’est inexact : les parcs naturels et les réserves existaient déjà. Cependant, malgré les conditions de guerre civile et de pénurie, la jeune Union soviétique a rapidement mis l’accent sur la conservation de la nature, une approche qui a été bouleversée par le stalinisme.

  • Accord sur le nucléaire : le gouvernement cède face à Engie


    Début janvier, le gouvernement fédéral et Engie sont arrivés à un accord: la multinationale de l’énergie continuera d’exploiter les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 4 pour une durée de 10 ans à compter de 2026. Cet accord clôt une séquence de plus de 6 mois. Derrière cet accord, une capitulation en règle d’un gouvernement mis sous pression par la crise énergétique et enfermé dans la logique du marché.

    Par Clément C. (Liège)

    Un pas en avant, deux pas en arrière

    Le 18 mars 2022, le gouvernement fédéral décidait de repousser de 10 ans la sortie du nucléaire, alors prévue en 2025. Derrière cette décision, la crainte de pénuries d’énergie consécutives à la guerre en Ukraine et la défense de la «souveraineté énergétique» du pays. Très vite, Engie a émis ses réserves sur la faisabilité de cette prolongation, avançant des difficultés d’ordre techniques et logistiques: processus de démantèlement déjà trop engagé, délais de construction des pièces nécessaires à une prolongation, manque de personnel qualifié, délais d’approvisionnement en combustible trop élevé, etc.

    Autant de coups de pression pour défendre l’élément principal: les juteux bénéfices que le groupe a engrangés, et veut continuer à engranger du nucléaire. En juin, la CEO d’Engie était limpide sur ce point en expliquant cyniquement que les prix élevés de l’énergie pouvant baisser, le retour sur investissement était trop incertain.

    Contrairement aux nombreux ménages qui ne savent plus quoi faire pour payer leurs factures d’énergie, Engie n’a pourtant pas à s’inquiéter pour sa santé financière: sur les neuf premiers mois de 2022, le chiffre d’affaires du groupe a augmenté de 85% (La Dernière heure, 10/11/2022). Selon l’expert en réseau électrique Damien Ernst (pro nucléaire), l’exploitation d’un seul réacteur générerait de 1 à 1,5 milliards d’euros de bénéfices net par an selon les prix en vigueur aux printemps (cité par Moustique, 7/4/2022).

    La volonté du gouvernement de prolonger les deux réacteurs ne constitue donc pas une responsabilité pour Engie-Electrabel mais bien une opportunité en or. L’occasion pour le groupe d’exiger de l’État qu’il finance une partie des investissements, mais aussi et surtout de se dégager au maximum de ses responsabilités en ce qui concerne le traitement définitif des déchets nucléaires.

    Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices

    À l’heure d’écrire ces lignes, seuls les axes directeurs de l’accord sont connus. Ainsi, l’État assumera 50% des investissements nécessaires à la prolongation et cogérera les réacteurs prolongés via une structure public-privé dont les modalités de financement sont encore inconnues ; à n’en pas douter, cela met l’entreprise dans une position de force pour esquiver toute forme de taxation de ses profits ou renégocier voir se débarrasser de la rente nucléaire. Pire, Engie obtient un plafonnement du coût de la gestion définitive des déchets produits depuis plus de 40 ans d’exploitation du nucléaire.

    Aujourd’hui, si les déchets produits par le nucléaire en Belgique ont été stockés de manière «temporaire mais sécurisée» aucune solution de stockage définitive n’a encore été mise en œuvre et l’estimation du coût de ce stockage définitif, dont une partie significative sera désormais présentée à la collectivité, augmente de milliard en milliard et d’année en année. Parmi les acteurs chargés de calculer le coût du démantèlement du nucléaire et de la gestion des déchets se trouve la Commission des provisions nucléaires à la tête de laquelle a fraîchement été appointé Kevin Welch, ex-directeur stratégique d’Engie.

    En d’autres termes, cet accord s’inscrit dans la rengaine trop bien connue de «socialiser les pertes, privatiser les bénéfices».

    Qu’il s’agisse d’approvisionnement ou de prix, l’énergie est un domaine trop essentiel que pour être laissé aux mains d’entreprises privées, dont les seules préoccupations sont les dividendes record qu’elles pourront reverser à leurs actionnaires. Toute mesure destinée à répondre à la crise de l’énergie exige que l’ensemble du secteur soit placé en mains publiques sous contrôle démocratique de la collectivité, sous peine de se transformer en son contraire. On le voit avec cet accord, on le voit avec le plafonnement des prix «à la française» où les finances publiques serviront à compenser le manque à gagner des entreprises privées pour soulager les particuliers: prendre d’une main, rendre de l’autre.

    En contrôlant le secteur de l’énergie ainsi que les autres secteurs-clefs de l’économie, il serait possible d’investir massivement dans la production d’énergies renouvelables tout en rationalisant la consommation énergétique: via des plans d’isolation systématiques des logements, le développement des transports publics, des technologies moins polluantes et énergivores dans l’industrie, … et ainsi garantir une énergie accessible à tous, respectueuse de la sécurité de la population et du futur de la planète.

  • Mobilisation pour le climat à Lützerath : exproprions le secteur de l’énergie !

    Une grande manifestation pour le climat a eu lieu à Lützerath, en Allemagne, le 14 janvier. Au moins 35.000 personnes ont bravé la pluie, le vent et la boue. La police a répondu violemment avec matraques, canon à eau et gaz au poivre. L’État a servi d’agent des compagnies privées.

    Dans le village de Lützerath, l’entreprise allemande RWE veut extraire du charbon de lignite. Pour ce faire, elle a racheté les habitations et, avec le soutien du gouvernement régional (dont sont membres les Verts…), l’idée est d’extraire du lignite jusqu’en 2030. La bataille pour ce village est devenue un symbole de l’opposition des activistes du climat aux entreprises du secteur de l’énergie et aux autorités capitalistes.

    Invoquant l’indépendance vis-à-vis du gaz russe, il a été décidé en 2022 d’utiliser davantage de charbon pour produire de l’électricité. Le charbon de lignite de Lützerath serait donc de première importance pour la sécurité énergétique. Mais si l’utilisation du charbon a augmenté pour produire de l’électricité en Allemagne en 2022, c’est aussi le cas du gaz ! La consommation d’électricité a légèrement diminué, mais les exportations ont augmenté, notamment vers la France. Pour les compagnies d’électricité allemandes, l’affaire était excellente : elles ont gagné des milliards.

    La guerre en Ukraine est terrible, mais l’utiliser pour justifier l’augmentation de la production d’électricité à partir du charbon n’est qu’un cynique mensonge. Les compagnies d’électricité ont pu augmenter massivement leurs bénéfices en ajoutant des centrales au charbon au réseau. Les prix de l’électricité ont continué à augmenter fortement. Entre-temps, les dommages causés à l’environnement sont prohibitifs.

    Exiger des décideurs politiques qu’ils écoutent enfin la science est insuffisant. Quand bien même le voudraient-ils enfin, le pouvoir décisif réside dans les mains du capital. Sans briser cette domination, il n’y aura aucun changement fondamental. Un premier pas dans cette direction serait d’exproprier les entreprises énergétiques, mais aussi les banques qui continuent à investir dans la destruction rentable du climat. C’est la seule façon d’obtenir un contrôle démocratique sur la production d’énergie.

    Notre camarade Philip, du PSL-Bruxelles, a participé aux mobilisations. Il explique : « La manifestation était impressionnante, on pouvait littéralement sentir la motivation et la volonté des dizaines de milliers de personnes de stopper la politique de destruction du climat. Nous avons vu la solidarité en action. Pour faire plier des entreprises comme RWE et l’État avec ses matraques et ses canons à eau, nous avons besoin d’un mouvement encore plus puissant. Que serait-il possible si les dizaines et centaines de milliers de travailleurs du secteur de l’énergie et d’autres parties de l’économie se mettaient en grève pour des salaires plus élevés et contre la destruction du climat ? Nous devons utiliser l’énergie de la contestation pour renforcer les liens entre la contestation climatique et le mouvement ouvrier. »

  • COP 27. Greta Thunberg : « Pour sauver la planète, le monde doit se débarrasser du capitalisme »

    Ce n’est une nouvelle pour personne, mais la lutte pour l’écologie fait partie de la politisation grandissante de la jeunesse mondiale. Son héritage d’une planète meurtrie sans justice sociale pousse de plus en plus d’adolescents et jeunes adultes à entrer en lutte et à approfondir leur politisation. L’évolution de Greta Thunberg, militante écologiste suédoise de 19 ans et figure de proue du mouvement de la jeunesse pour le climat, est symptomatique de celle de toute une génération en pleine radicalisation.

    Par Maxime (Liège)

    De l’alarmisme…

    C’est en 2018 que la jeune suédoise de 15 ans fait son entrée sur la scène internationale en appelant en novembre 2018, à une mobilisation de la part de la jeunesse mondiale par l’organisation de grèves scolaires à travers le monde. Le but ? Être le porte-voix des scientifiques et alarmer les politiciens sur l’urgence climatique.

    « Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos mots vides. Et pourtant, je fais partie des chanceux. Des gens souffrent. Des gens meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent. (…) et tout ce dont vous pouvez parler, c’est d’argent et de contes de fées de croissance économique éternelle. Comment osez-vous ! » Greta alarme, Greta accuse, Greta appelle à militer lors de son discours aux Nations Unies de 2019. Mais elle laisse encore la politique « à d’autres ».

    … à l’intégration de la lutte sociale dans son discours.

    Les termes se sont précisés : « les COP (Conférences de l’ONU sur le climat, NDLR) sont surtout utilisées par les politiciens et les personnes au pouvoir comme une occasion de se faire remarquer, grâce à de nombreux types de greenwashing », a-t-elle déclaré en annonçant son boycott du sommet de 2022 organisé en Égypte. Fini de vouloir influencer les décideurs politiques de la classe dominante, elle parle désormais de « lutte sociale », appelle à la mobilisation de tous et désigne des responsables : « Un milliardaire émet un million de fois plus de gaz à effet de serre qu’une personne moyenne, selon Oxfam. Nous savons quels sont ceux que nous devons tenir pour responsables de la crise climatique. »

    Elle en appelle également à arrêter l’utilisation et l’exploitation des énergies fossiles que les «arrangements» des COP successives n’ont fait « que pousser sous le tapis ». Elle ajoute également qu’« il n’y a pas de justice climatique sans justice sociale et sans droits humains. »

    La COP 27 se distingue cette année par son manque d’ambition et l’adoption de « mesurettes » pour faire bonne figures : la création d’un fonds d’aide pour les pays touchés par les conséquences climatiques, présentée comme une avancée « historique » alors que strictement rien n’a été décidé concernant son financement et son fonctionnement. Sur ce point comme sur l’objectif de ne pas dépasser les 1,5° degrés d’augmentation d’ici 2100, les COP sont incapables de dépasser le stade des belles paroles.

    Orienter la lutte sociale vers le cœur du système

    L’évolution du discours de Greta Thunberg symbolise bien l’évolution de la conscience politique de la jeune génération : ayant débuté dans la prise de conscience de l’urgence climatique, elle s’est ensuite forgée par la lutte de terrain et face à l’inaction des gouvernements capitalistes. Désormais, ces jeunes militants lient lutte climatique et lutte sociale. Ils et elles critiquent le capitalisme, le racisme et les inégalités de genre.

    Le chemin est encore long vers un changement de système. Certains militants manifestent leur colère et leur impatience avec des actions individuelles, par exemple en ciblant symboliquement des œuvres d’art. Mais ces actions ne visent pas à convaincre et à impliquer de larges couches de la population, alors qu’une lutte commune de toute la classe travailleuse est nécessaire pour briser le pouvoir des capitalistes.

    De prochains éléments restent à intégrer dans ce processus de conscientisation, dont le fait que nous ne pouvons pas contrôler ce que nous ne possédons pas. Les criminels climatiques que sont les multinationales de l’énergie et autres puissantes entreprises qui sacrifient la planète pour leurs comptes en banque doivent être expropriées et placées sous contrôle et gestion de la collectivité pour être reconverties de toute urgente. Les meilleurs outils pour y parvenir proviennent de l’arsenal du mouvement des travailleuses et travailleurs comme le blocage de l’économie par la grève et l’occupation des sites par la classe travailleuse elle-même.

  • COP15.La biodiversité vouée d’avance à l’échec ?


    Du 7 au 19 décembre, après de nombreuses tergiversations dues à la pandémie, la COP15 sur la biodiversité aura enfin lieu. Pas comme prévu à Kunming, en Chine, mais à Montréal, au Québec. La présidence est cependant toujours assurée par la Chine qui, comme l’a révélé Le Monde début octobre, n’a invité que des ministres du commerce et des responsables d’ONG. Aucun chef d’État ou de gouvernement.

    Article soumis par Jan-Pieter Everaerts, rédacteur du magazine en ligne De Groene Bel.

    Pourtant, comme l’affirme Le Monde, ce sommet sera « l’un des événements les plus décisifs de cette décennie pour la protection de l’environnement et la survie de l’humanité. »

    Le défi n’est pas mince : l’objectif est d’établir un nouveau cadre mondial pour mettre fin à la destruction de la biodiversité d’ici à 2030. Aucun des objectifs du précédent accord, conclu au Japon en 2010, n’a été atteint et la dégradation de la nature s’est encore accélérée. La déforestation atteint des niveaux record, 40 % des terres sont dégradées et les populations de vertébrés – comme l’a révélé le WWF – ont diminué de 68 % depuis 1970. Selon l’homologue biologique du GIEC, le panel sur la biodiversité IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services), un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction en raison de toutes les activités humaines sur la Terre. La 6ème grande vague d’extinction. La disparition de nombreuses espèces d’insectes menace à elle seule un « effondrement de la nature », a écrit le journaliste environnemental Damian Carrington.

    Pas seulement des animaux emblématiques, mais des écosystèmes entiers

    Par le terme biodiversité, nous entendons la variété des écosystèmes, des différentes espèces végétales et animales au sein d’un écosystème, ainsi que la variation génétique au sein des espèces. Par nature, il existe de grandes variations sur Terre. Les régions tropicales sont beaucoup plus riches en espèces que les régions polaires. Les deux pays qui présentent la plus grande biodiversité se trouvent en Amérique du Sud : Brésil et Colombie. La Colombie, par exemple, possède la plus grande biodiversité mondiale en matière d’oiseaux (environ 1.900 espèces, dont 150 espèces de colibris).

    Ne vous y trompez pas: la conservation de la biodiversité va bien au-delà de la sauvegarde d’animaux emblématiques comme le tigre ou l’ours polaire. Il s’agit de préserver des écosystèmes entiers – comme ceux de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil, les jungles du Congo et de l’Asie du Sud-Est, mais aussi les ressources forestières d’Europe ou les récifs coralliens tropicaux – dans un état de santé tel que ces écosystèmes puissent fournir les services écosystémiques essentiels à notre approvisionnement en eau potable, à notre alimentation par l’agriculture et la pêche, ainsi qu’au stockage du CO2 et à la lutte contre le réchauffement, entre autres. Les écosystèmes actuels ont mis des millions d’années à émerger et à développer des équilibres dynamiques pour assurer leur fonctionnement à long terme. Certaines d’entre elles peuvent être restaurées par des interventions relativement limitées, mais, par exemple, les vastes « zones mortes » déjà présentes dans les océans, où toute intervention planifiée est impossible, mettront des siècles, voire des millions d’années, à se reconstituer.
    Et ce, alors que la demande d’eau potable, de nourriture et d’innombrables matières premières pour la « transition énergétique durable » continue de croître en même temps que la population humaine mondiale.

    L’état actuel de la « Planète bleue » – 71 % de la surface de la ‘Terre’ est recouverte d’eau (dont à peine 2,5 % est potable) – signifie des environnements beaucoup plus chauds, voire incroyablement chauds, pour les générations futures. Cela signifie également des écosystèmes dégradés qui ne seront plus en mesure de fournir de la nourriture et surtout de l’eau potable aux nombreuses mégapoles, souvent de faible altitude et menacées par les inondations, dans lesquelles les populations humaines sont de plus en plus concentrées. L’enjeu est donc de taille à Montréal. Toutefois, il est à craindre que le sommet ne se termine dans une impasse, plus encore que le sommet sur le climat COP27.

  • 30.000 personnes manifestent pour le climat à Bruxelles

    Alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à organiser un nouveau round de greenwashing à la COP27, loin de toute contestation possible, 30.000 personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles pour une nouvelle manifestation en faveur du climat. L’ampleur de cette manifestation montre à quel point cette question reste sensible et combien l’appel au changement est urgent.

    Nous avons formé une délégation combative lors de la manifestation avec des slogans visant principalement la nationalisation du secteur de l’énergie. Les questions du climat et du pouvoir d’achat sont étroitement liées : toutes deux sont attaquées par le capitalisme en crise. Ce système n’offre aucune réponse à la crise climatique et apporte la misère dans tous les domaines.

    La moindre mesure visant à écrémer une partie des soi-disant « surprofits » (comme s’il y avait des profits plus acceptables que d’autres sur l’énergie) conduit au chantage du secteur qui menace de ne pas investir dans une transition verte. Même avant, c’est surtout grâce aux subventions publiques qu’il y a eu beaucoup trop peu d’investissements dans ce domaine. Ce que la communauté ne possède pas, elle ne peut le contrôler. L’énergie doit être retirée des griffes du profit du secteur privé. Cette revendication est de plus en plus largement acceptée, il s’agit maintenant de construire un rapport de force pour elle.

    Après cette manifestation climatique, un prochain rendez-vous important est la grève générale du 9 novembre.

    Quelques photos de Liesbeth : https://photos.app.goo.gl/mL9tR8WC5VGTVeRy6

  • Climat : le capitalisme en faillite

    Canicules, incendies, explosion du prix de l’énergie, inflation … Il plane comme une ambiance de fin du monde dans les colonnes des journaux et sur les ondes des radios. Ça y est la chanson médiatique est lancée : « C’est la fin de l’abondance », nous dit Macron. « Les 5 à 10 prochains hivers seront difficiles », ajoute De Croo. Des phrases pour prévenir les travailleurs d’une situation dans laquelle ils sont déjà : la vie sera plus chère, plus complexe et ces politiciens ne remettront pas en question le système capitaliste, uniquement vos conditions de vie.

    Par Maxime (Liège)

    Car si l’abondance est terminée pour la population lambda, il en est certain qui semble en avoir volé la corne : les profits du secteur de l’énergie ont explosé, la richesse des dix personnes les plus riches a doublé. Et bizarrement, nous peinons à payer nos dépenses courantes et 90 % des étudiants travaillent pour à peine survivre. Oserions-nous dire que l’argent manquant lors des fins de mois et les profits explosifs des grandes entreprises sont liés ? Bien sûr que oui, la richesse produite par les travailleurs ne s’est pas évaporée sous l’influence de l’inflation, mais s’est bien déplacée pour engraisser les profiteurs de misère : les capitalistes.

    Un système à remettre en cause

    Voilà pourquoi il est plus important que jamais de combattre le système capitaliste et ses effets. Ce système se nourrit de la crise, grossit de manière obscène à nos dépens et il est temps que cela cesse ! On ne peut raisonner un système entier, c’est notre rapport au monde, à la production et à la vie en société que nous devons reconstruire. Les solutions n’émergeront certainement pas dans l’esprit d’un des instigateurs du capitalisme qui a produit la situation actuelle d’insécurité sociale, économique et de mise en danger de la paix mondiale.

    Et qui de mieux que les petites mains faisant tourner ce système contre leur volonté pour détruire ce géant aux pieds d’argiles ?

    Opposer à la morosité la combativité

    Les travailleurs disposent des connaissances et des technologies nécessaires pour contrer la crise climatique. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’engager dans la lutte pour le climat, mais aussi contre le racisme, le sexisme et toutes formes d’oppressions. Ne nous laissons pas berner par les discours misérabilistes des partis traditionnels.

    Il est possible de s’organiser et de lutter pour une société différente. Il faut un système socialiste mettant au centre les désirs et les besoins, et où les ressources disponibles sont utilisées démocratiquement à cette fin. Nous ne pouvons y parvenir qu’en établissant un rapport de force. La protestation est importante à cet égard, tout comme un programme de revendications axé sur les intérêts de la classe ouvrière.

    Les capitalistes profitent de la crise du pouvoir d’achat pour utiliser davantage de combustibles fossiles polluants : on extrait aujourd’hui plus de charbon sous la présidence de Biden que sous celle de Trump ! Ils essaient de jouer le climat et le pouvoir d’achat l’un contre l’autre. Comme leurs « réponses » écologiques se limitent invariablement à une augmentation des impôts et des prix pour les travailleurs, ils réussissent à opposer ces deux enjeux majeurs dans la tête de la population. Nous ne pouvons briser cette situation qu’avec des revendications capables d’unir travailleurs et jeunes dans leur lutte contre le système capitaliste qui menace à la fois la vie humaine sur la planète et le pouvoir d’achat.

    Le mois d’octobre verra de nouvelles actions en faveur du climat, avec une manifestation nationale le 23 octobre. Parallèlement se dérouleront des mobilisations syndicales contre l’explosion des prix. Des revendications telles que la nationalisation du secteur de l’énergie ou une large extension des transports publics en garantissant leur gratuité peuvent unir les jeunes en lutte pour le climat et les syndicalistes. Les jeunes devraient se préparer à visiter les piquets de grève lors de la grève générale du 9 novembre tandis que les syndicalistes devraient rejoindre la manifestation pour le climat avec leurs propres revendications.

  • Construire le mouvement pour le climat vers l’expropriation des criminels de l’énergie

    Plus personne n’échappe aux effets de la crise climatique. Inondation, sécheresse ou simplement passage au supermarché, la crise nous frappe toutes et tous. La pression exercée par le mouvement pour le climat augmente, mais la pollution et la destruction de l’environnement font partie de l’ADN du capitalisme. Quoi qu’ils prétendent, les dirigeants du monde, les PDG et leurs politiciens sont incapables de lutter contre la crise climatique.

    Par Arne (Gand)

    Crise climatique et pouvoir d’achat : une seule lutte

    Il a rarement été aussi évident que la lutte pour une vie décente et une planète vivable constituent un seul et même combat. Les criminels à la tête du secteur de l’énergie ne détruisent pas seulement le climat, mais aussi le pouvoir d’achat de la classe ouvrière. Pourtant, en 2019, ce sont les jeunes grévistes pour le climat que le monde politique et les médias dominants ont présenté comme les artisans de l’opposition entre écologie et conditions de vie, notamment par rapport aux Gilets jaunes.(1)

    Cette perception de deux camps opposés a pu être maintenue pendant longtemps. Les taxes carbone et écotaxes antisociales défendues par les partis « verts » n’y sont pas étrangères. Le mouvement pour le climat a eu du mal à prendre ses distances. C’est pour l’assister dans ce processus que nous avons défendu des revendications reposant sans équivoque sur les intérêts des travailleurs dans les grèves pour le climat de 2019 :

    – Extension et gratuité des transports publics ;
    – Nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie pour une énergie verte et abordable ;
    – Abolition des brevets et investissements publics massifs dans la recherche scientifique ;
    – Planification rationnelle et démocratique de l’économie.

    La classe travailleuse : moteur du changement

    Celles et ceux sur qui repose le monde ont la force de changer de système. Lorsque la classe travailleuse entre en action collectivement par le biais d’une grève, l’arrêt de la production clarifie de suite qui est responsable de la richesse dans la société. Les connaissances nécessaires pour produire de l’énergie verte sont dans la tête des travailleurs et travailleuses, pas dans celle des actionnaires. La classe travailleuse a un rôle clé à jouer dans la transition écologique, mais on ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas. C’est pourquoi nous sommes partisans de la nationalisation du secteur énergétique sous contrôle et gestion de la collectivité. Ce n’est que de cette façon que les besoins des gens et ceux de la planète peuvent être respectés. Mais comment convaincre ces travailleuses et travailleurs de prendre leur secteur en main ? Comment les activistes du climat peuvent-ils aider ?

    Action directe et mouvements de masse

    « Code Rouge », une initiative de plusieurs organisations de la société civile, appelle à des actions d’occupation de TotalEnergies à Anvers les 8 et 9 octobre pour revendiquer une transition socialement juste et « de bons emplois dans une économie sans carbone ». Code Rouge défend à juste titre que les syndicats et les travailleuses et travailleurs doivent être étroitement associés à la mise en place d’une transition juste. Code Rouge a contacté la délégation syndicale de TotalEnergie et a distribué des tracts lors de la concentration syndicale du 21 septembre. La différence est importante vis-à-vis, par exemple, de la campagne contre l’extension de l’aéroport de Liège. Pourtant, Code Rouge n’a pas réussi à enthousiasmer le personnel de TotalEnergies pour son action directe. La direction du site a déjà informé toutes les mesures nécessaires sont prises pour sécuriser le site. Inutile de dire que le personnel a peu d’appétit pour se faire matraquer sur leur lieu de travail par les robocops de Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers.

    Il n’y aura pas de véritable occupation. Mais l’action exprime le sentiment que des actions plus radicales sont nécessaires. Les actions directes peuvent jouer un rôle si elles visent la participation la plus large possible et défendent des revendications comprises et soutenues plus largement. En 2019, Extinction Rebellion avait appelé à une action directe au Palais royal qui a attiré beaucoup d’attention, surtout en raison de la violence policière démesurée à son encontre. Une occupation rue de la Loi quelques mois plus tôt avait contribué à créer un élan de sympathie pour ce genre de protestations. C’est une grande différence par rapport aux militants qui se sont attachés à la route durant le Tour de France ou quand un militant a jeté un gâteau sur la Joconde. Aussi bien intentionnées soient-elles, ces provocations individuelles créent l’amalgame là où il faut construire l’unité de la classe travailleuse vers un puissant rapport de force contre la classe dirigeante.
    L’action directe la plus efficace est faite par les masses. Il suffit de penser aux occupations de palais l’été dernier au Sri Lanka et en Irak, ou aux blocages des transports militaires par les dockers italiens. Les grèves et les manifestations de masse, ce sont également des exemples d’action directe.

    La place des travailleurs dans la transition

    Code Rouge ne limite pas son action à l’occupation de TotalEnergies, mais appelle également à une manifestation, qui pourrait donner de l’ampleur à l’action et clarifier grâce aux slogans et revendications que la cible, ce n’est pas le personnel de TotalEnergies, mais sa direction cupide.
    Code Rouge défend une transition socialement juste. Les syndicats et le personnel ne doivent pas seulement être associés à la démarche, c’est à eux de développer le programme de cette transition et de l’organiser. Pour qu’une transition juste soit possible, les entreprises polluantes doivent être placées sous le contrôle de la collectivité. Le pouvoir de décision doit être retiré des capitalistes pollueurs pour revenir aux travailleuses et travailleurs ainsi qu’à la communauté dans son ensemble.

    Militants pour le climat et syndicats : solidaires les uns des autres !

    Nous participerons à l’action et à la manifestation de Code Rouge, en défendant la nécessité de faire de l’ensemble du secteur de l’énergie un secteur public. Nous appelons également à ce que la manifestation pour le climat « Walk for your future » du 23 octobre soit la plus réussie possible. Là aussi, nous défendrons la nationalisation du secteur énergétique.

    Nous le ferons dans le cadre du renforcement de la dynamique de lutte pour le pouvoir d’achat et pour la grève générale du 9 novembre. Nous appelons tous les activistes du climat à participer à cette grève ou à effectuer des visites de solidarité aux piquets de grève qui bloqueront les entreprises du secteur de l’énergie.

    1. Lorsque Macron a fait passer une hausse de la taxe sur les carburants fin 2018, rendant la vie encore plus inabordable, les personnes en gilet jaune sont descendues dans les rues partout en France. Ils ont occupé des ronds-points et organisé des manifestations. Bientôt, les militants des gilets jaunes ont pu être vus partout dans le monde pour protester contre la classe dirigeante corrompue et la répartition injuste des richesses.

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