Category: Politique belge

  • [LIVRE] Il faut tuer TINA – 200 propositions pour rompre avec le fatalisme et changer le monde

    Un vent de panique souffle sur les dirigeants du monde à mesure que la colère se développe contre ce système injuste et que les vieilles certitudes partent en lambeaux. La célèbre expression de Margaret Thatcher ‘‘TINA’’ (There Is No Alternative) était brandie triomphalement par l’establishment capitaliste il n’y a pas si longtemps encore. Aujourd’hui, dix ans après le début de la crise, le ton a changé, la formule en est réduite au rang d’argument désespéré. Comme cela est rappelé au tout début de l’ouvrage, une étude réalisée dans 20 pays avait récemment mis en lumière la profondeur de la crise de légitimité du système capitaliste. De 2005 à 2009, le nombre de personnes qui pensent que le système capitaliste reste le meilleur système possible est passé de 63% à 36%.

    Par Nicolas Croes

    Dans son livre ‘‘Il faut tuer TINA’’, le fruit de 7 années de travail, Olivier Bonfond veut démontrer que des alternatives existent, et en grand nombre. Et, de fait, les quelque 500 pages de l’ouvrage fourmillent d’informations des plus intéressantes sur la thématique de la dette publique ; le dogme de la croissance économique ; le combat contre les OGM ; la nature de l’ONU, l’OMC, l’OTAN et autres G7 ; les luttes féministes ; etc. Les anecdotes abondent également, souvent savoureuses. Saviez-vous par exemple comment le roi François II avait géré le problème de la dette ? En mettant en place une loterie, en 1561, et en procédant à un tirage au sort pour définir le tiers des créanciers qui allait être remboursé…

    L’ambition de l’auteur est de ‘‘proposer un outil accessible, pratique, concret et rigoureux pour rompre avec le fatalisme ambiant et montrer que, dans tous les domaines (finance, économie, éducation, culture, démocratie, agriculture, etc.), des alternatives crédibles à la mondialisation capitaliste sont à notre portée.’’ La force de l’ouvrage réside dans l’impressionnante compilation de données qui illustrent à quel point des initiatives – certaines audacieuses, d’autres moins – sont prises partout pour tenter de se frayer un chemin vers un autre monde.

    Dépasser le capitalisme

    Olivier explique très justement que: ‘‘Dès lors que l’on admet que les crises sociales et écologiques sont le produit de la nature intrinsèque du capitalisme, on comprend que l’humanité a le choix : soit réaliser une révolution, à savoir dépasser le capitalisme et construire une autre société basée sur d’autres valeurs, soit être entrainé vers toujours plus de barbaries.’’ La grande question étant de savoir comment faire. Cela est à notre avis insuffisamment traité dans ‘‘Il faut tuer TINA’’.

    Comme cela est expliqué en quatrième de couverture : ‘‘L’Histoire a montré qu’il est vain d’attendre passivement que nos dirigeants servent les intérêts des populations. Ce ne sont pas le bon sens ou l’intérêt général qui mènent le monde, mais les rapports de force. Face à la puissance organisée des transnationales et de la finance, il est temps que les peuples s’organisent, prennent en main leur destin et, par l’action collective, relèvent le défi du changement’’ et cela dès aujourd’hui.

    Olivier a raison de juger stérile de rester dans sa tour d’ivoire en attendant le Grand Soir et de défendre de s’impliquer dans le combat pour des réformes applicables aujourd’hui. Mais, à notre sens, une des faiblesses de ce travail titanesque est de compiler des pratiques réformistes et révolutionnaires sans les lier véritablement, au risque d’entretenir une confusion entre ces deux registres, voire même d’entretenir des illusions quant à la possibilité d’obtenir un capitalisme domestiqué.

    Ainsi est développé l’exemple de l’augmentation de la taxation des multinationales en Bolivie (passé dans le secteur du gaz de 12% à 80% en 2006) pour illustrer que les multinationales ne partent pas nécessairement quand une mesure progressiste est adoptée. Ailleurs dans le livre, l’urgence de l’expropriation et de la collectivisation de telles entreprises afin d’opérer une véritable transition énergétique est très justement défendue. Quelle conclusion tirer ? Autre part encore est-il expliqué que ‘‘les bases d’une résolution de la crise passent donc nécessairement par une série de mesures, dont la régulation stricte des marchés financiers et des banques.’’ Ne devrait-on pas dans ce domaine également défendre la collectivisation du secteur pour en finir avec la dictature des marchés ?

    Nous tenons également à soulever un autre élément, qui n’est pas des moindres, celui de la stratégie à adopter. Cette question est évacuée un peu cavalièrement, en disant : ‘‘Soyons pragmatiques et ouverts : avoir la certitude qu’il faut abolir le capitalisme et le remplacer par un autre système, quelle que soit la stratégie, c’est déjà être révolutionnaire.’’ Mais peut-on tout simplement affirmer que tout ce qui va dans le bon sens est nécessairement bon à prendre ? Ne faut-il pas débattre des méthodes les plus émancipatrices et les plus efficaces dans la construction de l’action collective ? Des priorités à établir pour éviter que l’énergie de la lutte ne soit dilapidée en allant dans tous les sens ? Dire que tout est intéressant ne signifie pas de considérer que tout se vaut. De là découle logiquement une absence de perspectives qui peut être étouffante, tout spécialement pour un lecteur non-militant ou qui en est encore au début de la formation de sa grille d’analyse politique.

    Nous conseillons la lecture de cette belle brique regorgeant d’informations des plus diverses. Mais nous invitons également le lecteur à entrer en profondeur dans le débat crucial sur le programme, les méthodes et la stratégie nécessaire pour une transformation anticapitaliste de la société. Cela ne pourra se faire qu’en mobilisant les masses pour retirer le contrôle des secteurs clés de l’économie des mains de la classe capitaliste afin de les organiser démocratiquement dans le cadre d’une économie planifiée.

    Olivier Bonfond est économiste et conseiller au CEPAG (Centre d’Éducation populaire André Genot), membre du CADTM et de la plateforme d’audit citoyen de la dette en Belgique (ACiDe).

  • La percée électorale du PTB place ce parti face à d’énormes défis

    Si des élections devaient avoir lieu aujourd’hui, le PTB serait le deuxième parti en Wallonie, tout juste derrière le MR mais devant les sociaux-démocrates du PS. A Bruxelles, le parti deviendrait la troisième force avec une large avance sur Ecolo, Défi (l’ex-FDF) et les chrétiens-démocrates du CDH. En Flandre, le PTB franchirait le seuil électoral et obtiendrait trois sièges. Au total, le parti aurait donc pas moins de 16 sièges.

    Par Eric Byl, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Le spectre de la pasokisation doit empêcher quelques pontes du parti de dormir… Avec des résultats comparables aux élections régionales, le PTB obtiendrait pas mal de parlementaires supplémentaires. Cela signifie des centaines d’assistants pour les parlementaires et la fraction au Parlement ainsi qu’un afflux financier phénoménal pour le parti qui permettra sans doute de disposer de dizaines de permanents en plus. Aux élections communales, cela signifierait l’arrivée de centaines d’élus. Ce ne sont évidemment que des sondages, mais tout indique que le PTB réalise une percée historique.

    La social-démocratie ne doit s’en prendre qu’à elle-même

    Ce développement n’est pas dû au hasard. Il s’agit d’une tendance internationale. L’autrefois si puissant PASOK grec est complètement débordé par Syriza. En Espagne, Podemos a dépassé le PSOE social-démocrate. Au Portugal, le bloc de gauche et le parti communiste talonnent la social-démocratie. Aux Pays-Bas, le social-démocrate PvdA a été rayé de la carte aux récentes élections et se retrouve loin derrière le Socialistische Partij, plus radical. En Allemagne, le SPD doit compter avec Die Linke sur son flanc gauche. Le Labour britannique a bien connu une résurgence avec l’élection de Jeremy Corbyn à sa présidence, mais il doit subir plus d’attaques de la part de l’aile droite du Labour que des Tories. En France, Mélenchon ne fut qu’à un pas du second tour des élections présidentielles et le candidat officiel du PS est tombé sous les 7%.

    La social-démocratie ne doit s’en prendre qu’à elle-même. Des dizaines d’années de politiques de casse néolibérale, le fait de regarder l’électorat traditionnel de haut, d’attirer des parvenus qui ne visent que des carrières rapides, de se débarrasser de l’idéologie socialiste, d’être impliqué dans de nombreuses affaires, avec des dirigeants de parti qui gagnent un tas d’argent,… Tout ça a finalement sapé le mouvement. Ces mêmes dirigeants peuvent prétendre que les programmes de Corbyn, Mélenchon ou du PTB nous conduisent droit à l’abîme économique, la grande majorité des gens n’a cure de cet argument. Sont-ils à ce point éloignés du monde qu’ils n’ont même pas conscience que beaucoup d’entre nous sont déjà dans l’abîme, bien loin de la petite vie luxueuse à laquelle ces élus estiment avoir droit ?

    Percée du PTB

    Le PTB s’enorgueillit d’envoyer au parlement des représentants qui vivent du salaire d’un simple ouvrier. On les voit sur des piquets de grève, aux actions pacifistes, aux manifestations et actions de quartier. Le PTB est et veut rester un parti populaire. Au lieu de négliger ses sections, il essaie de les construire et d’être présent sur le terrain. Il sensibilise, mobilise et organise, ce que la social-démocratie a hélas abandonné depuis des années déjà. Au lieu de sortir des mesures incompréhensibles qui sont toujours tellement pondérées qu’elles se retournent contre les gens, le PTB propose des mesures concrètes liées à l’action sociale, à ses maisons médicales et à sa fraction parlementaire qui fait entendre la voix du commun des mortels au Parlement et dans les débats politiques.

    Au lieu de reprocher aux gens d’être de droite, de suivre les nationalistes et les partis qui prônent l’ordre et la loi, le PTB met l’accent sur la solidarité. Il veut impliquer son élu à Liège, parfait bilingue, pour s’opposer à la droite en Flandre, de la même façon que la social-démocratie a jadis fait élire des Flamands en Wallonie ! Les prédécesseurs du PSL ont été actifs pendant des années au SP et y ont représenté son aile marxiste. La base nous considérait comme des militants très actifs et idéologiquement aguerris, la direction comme des infiltrés qu’il fallait éjecter. Mais qui sont les vrais infiltrés ? Ceux qui ont utilisé le mouvement pour s’enrichir !

    Aujourd’hui encore, le PSL sera aux côtés du mouvement des travailleurs pour renforcer ce qu’il considère être un instrument pour défendre ses droits. Nous voulons oeuvrer à ce que ces sondages en faveur du PTB deviennent réalité, de préférence de manière encore plus éclatante, lors des élections communales de 2018 et des élections régionales, nationales et européennes de 2019. Mais, tout comme à l’époque du SP, nous continuerons à avertir, même de l’extérieur, des pièges à éviter et des faiblesses à surmonter tout en construisant notre propre courant. Les gens ne votent pas pour le PTB juste pour quelques mesures concrètes. Ils le font parce qu’ils veulent rompre avec la politique néolibérale de casse sociale qui creuse tellement le fossé entre pauvres et riches que cela en devient insupportable. C’est impossible sans une confrontation avec l’ensemble du système capitaliste.

    Rompre avec le capitalisme

    Les marges pour mener une autre politique se restreignent de plus en plus aujourd’hui. N’importe quelle majorité, qu’elle soit locale, régionale ou nationale, qui voudrait mettre fin à la casse sociale se trouvera face à un mur d’opposition de la part des patrons et de l’establishment. Ils mettront l’économie financièrement à sec, comme ils l’ont fait en Grèce avec Tsipras. Tsipras avait pris des ‘‘mesures concrètes’’ telles que le relèvement des salaires minimum, le rétablissement du treizième mois pour les pensionnés, l’arrêt des licenciements de fonctionnaires et de la privatisation de l’entreprise énergétique. Mais pour s’opposer à l’establishment, des ‘‘mesures concrètes’’ ne suffisaient pas. Cela exigeait des interventions socialistes comme la nationalisation du secteur financier et des secteurs clé de l’économie, un monopole sur le commerce extérieur et un appel au mouvement ouvrier international pour soutenir le gouvernement de gauche par la mobilisation. Aujourd’hui, Tsipras applique un quatrième mémorandum austéritaire encore plus féroce que les précédents.

    Le PTB veut sensibiliser, mobiliser et organiser, mais le mouvement ouvrier grec était mobilisé, sensibilisé et organisé, surtout dans la période précédant le référendum sur le troisième mémorandum. Les syndicats mobilisent aussi mais, trop souvent, ils baissent encore le ton à la première confrontation sérieuse. Celui qui veut affronter le système capitaliste doit aller plus loin : en préparant dès maintenant les électeurs, les électeurs potentiels et les sympathisants en discutant ouvertement et démocratiquement avec eux de la stratégie, des tactiques et du programme nécessaires. Les opposants l’entendront aussi, mais cela ne pèse pas face à l’énorme avantage de puiser ses forces dans la réelle participation consciente de milliers de militants capable de convaincre et de mobiliser d’autres personnes dans les syndicats,es groupes d’action, les entreprises, les quartiers, les universités et les écoles.

  • La Grande Parade: la colère contre l’austérité ne s’est pas évanouie

    Nous n’avons pas connu ces derniers mois de résistance sociale générale contre le gouvernement austéritaire de Charles Michel et sa bande. Les actions entreprises dans les secteurs des soins de santé et du non-marchand ou, plus récemment, dans celui de la chimie ont toutefois illustré que cela est loin de constituer le signe d’un ralliement à la logique de casse sociale. Après des années de politique d’austérité, d’autres mesures du même tonneau arrivent encore. Toutes les actions entreprises en opposition ont dépassé les attentes en terme de présence, mais nous attendons encore qu’arrive un plan d’action sérieux et crescendo pour nous débarrasser de ce gouvernement de malheur. Ici et là, cette situation conduit inévitablement à la désillusion, à la frustration et au cynisme. Malgré tout, la résistance sociale dispose toujours d’un beau potentiel. Cela a une fois de plus été illustré par la Grande Parade de Hart boven Hard / Tout Autre Chose.

    Les organisateurs parlent de 10.000 participants et il est vrai que la participation fut appréciable. Les médias dominants compareront sans doute ce chiffre à ceux des précédentes Grandes Parades, sans évidemment prendre en compte le contexte particulier de l’absence d’un mouvement social généralisé. La mobilisation a en outre été principalement menée du côté néerlandophone, une campagne plus visible côté francophone aurait sans aucun doute accru le nombre de manifestants.

    Le concept de la Parade reposait sur un défilé aboutissant à une longue table pour tous ensemble “taper du poing sur la table” contre les politiques anti-sociales. De nombreuses alternatives étaient défendues par divers groupes de manifestants. Si tout cela est resté très vague, l’ouverture était grande pour la discussion.

    Ce système ne peut pas être apprivoisé, il porte en lui les inégalités et l’exploitation. Le capitalisme doit être renversé. Nous défendons la construction d’une alternative socialiste. Voilà le massage qui a été défendu par nos militants présents, qui ont vendu 45 exemplaires de notre mensuel. D’autre part, 109 euros de fonds de lutte ont été récoltés avec nos badges.

    Photos de Jean-Marie Versyp:

    Grote Parade - Grande Parade // Jean-Marie Versyp

    Photos de Liesbeth (Anvers):
    Grote Parade // Foto's door Liesbeth

  • Le PS semble finalement rejoindre l’agonie de la social-démocratie européenne

    Partout en Europe, les partis historiques de la social-démocratie font triste mine. L’argument du prétendu ‘‘moindre mal’’ est usé jusqu’à la corde, peu de gens se laissent encore convaincre, surtout depuis le début de la crise économique actuelle. Le spectre d’une ‘‘pasokisation’’ hante les partis sociaux-démocrates, en référence au Pasok, le parti ‘‘socialiste’’ grec passé de 43,92 % aux élections de 2009 à 4,68 % à celles de 2015…

    Par Ben (Charleroi), édito du numéro de mai de Lutte Socialiste

    En France, le PS a perdu plus de 40.000 membres durant le quinquennat de François Hollande, une hémorragie qui représente un quart de ses membres. Le magazine Marianne n’hésite pas à dire aujourd’hui que cette campagne présidentielle marque la fin du PS(1). On pourrait encore parler de l’Italie, de l’Irlande, de l’Espagne,… Contrairement à son homologue flamand, le PS francophone semblait jusqu’ici faire figure d’exception à la règle. En dépit de sa participation au pouvoir (ininterrompue au fédéral entre 1987 et 2014), ce dernier parvenait encore à ne pas paraître trop ridicule lorsqu’il brandissait l’image d’un parti de gauche opposé à la droite flamande. Mais, au siège du PS Boulevard de l’Empereur, les derniers sondages ont dû glacer le sang.

    Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse

    Rien d’étonnant à cela. Déjà du temps où la social-démocratie faisait rêver les masses, ce n’est que sous la pression de ces dernières qu’elle promettait, et réalisait même parfois, une redistribution relative des richesses. La social-démocratie s’est construite dès ses origines en organisant la classe des travailleurs pour tirer parti de sa force – ce qui nécessite un discours radical – tout en oeuvrant à limiter l’impact de cette puissance potentiellement fatale pour le système social en place.(2) Pour reprendre la caractérisation de Lénine, il s’agissait de partis ouvriers à leur base, mais bourgeois à leur direction.

    En Belgique, au sortir de la grande grève générale de l’hiver 60-61, le PS a obtenu 47,1% des voix à la chambre en Wallonie. Une fois élu, il trahira son programme, une expérience amère qui a ouvert la voie à la frustration, à la colère et aux sanctions électorales. Aux élections de 1965, un quart de l’électorat du PS avait déserté. S’accrochant au pouvoir dans des coalitions de plus en plus improbable, le PS a continué à oeuvrer à sa chute jusqu’à la crise des années ‘70 et son rejet dans l’opposition en 1981.

    Quand la social-démocratie revient au pouvoir en 1987, les 43,9% des suffrages obtenus en Wallonie expriment essentiellement le rejet de la droite, ce n’est plus du tout un vote d’adhésion. Depuis lors, tout a reposé sur cette logique de ‘‘moindre mal’’. Suite aux désillusions, aux départs ou aux exclusions de ses éléments les plus combatifs, progressivement :‘‘Voilà le sommet livré à luimême, menacé par les tendances conservatrices et par l’inertie bureaucratique qu’aucune poussée populaire n’équilibre plus. L’organisation reste en place, mais la révolte s’est tue, privant le mouvement d’une dynamique encombrante et précieuse’’.(3)

    Combien sont-ils à avoir résolument tournés le dos au parti après les attaques contre les pensions de 2005 (le Pacte des Générations), à l’image de Fréderic Gillot, devenu depuis député wallon du PTB ? Et après l’instauration de la ‘‘chasse aux chômeurs’’ ? Le manque d’alternative crédible a longtemps permis de freiner la chute du PS. Faute de mieux, et en dépit de son dégoût, l’électorat restait présent.

    Le vent de la lutte des classes souffle à nouveau

    L’arrivée du PTB au parlement a révélé la fragilité de l’électorat du PS. Depuis, au PS, c’est la panique. La direction du parti a bien tenté de se repositionner à gauche. Di Rupo a déclaré que son ‘‘coeur saigne’’ à l’idée de ces dizaines de milliers de chômeurs exclus de leurs allocations. Magnette a saisi l’occasion du CETA pour tenter de donner une image de résistant au PS. C’était trop peu et trop tard. Et puis est arrivé le scandale à tiroirs Publifin-Nethys…

    En mars dernier, un sondage RTBF / La Libre / Dedicated présentait le PTB en deuxième place en Wallonie (20,5 %), dépassant de peu le PS (20,3 %). Autre élément, le PS a perdu la moitié de ses membres depuis les années ’70. Sa crédibilité est en chute libre. Le spectre de la pasokisation doit empêcher quelques pontes du parti de dormir… L’immense espace politique qui existe à gauche va continuer de grandir. Ce qui présente de nombreux et passionnants nouveaux défis très concret pour le PTB et tous les opposants de l’austérité et du néolibéralisme. Comment éviter de tomber dans les mêmes travers que Syriza en Grèce ? Comment répondre au piège de la collaboration avec les partis de l’austérité ? Comment transformer un soutien électoral passif en mobilisation sociale active ? Comment construire cette dynamique en Flandre également ? Autant de questions sur lesquelles le PSL est prêt à contribuer de façon constructive.

    (1) Marianne N°1046-1047 du 14 au 24 avril 2017
    (2) Jean Faniel dans son article intitulé ‘‘le Parti Socialiste est-il populaire ?’’, Revue Politique numéro 62, Décembre 2009.
    (3) M. Liebman, les socialistes Belges 1914-1918, Bruxelles, La Revue nouvelle/FJJ/EVO, 1986, pp 66-67 cité par Jean Faniel

  • Contre les inégalités, luttons pour le socialisme !

    Depuis 2016, le pourcent le plus riche de l’Humanité possède autant que les 99% restant. En Belgique, les 20 familles les plus riches possèdent ensemble 86 milliards d’euros. Ce montant est 82 fois plus élevé que les coupes budgétaires de la ministre Maggie De Block dans la sécurité sociale et les soins de santé combinées. C’est 86 fois le budget pour l’asile et la migration en 2016. 1500 fois le montant des nouvelles mesures d’austérité sur les pensions. Et ainsi de suite. Voilà des chiffres qui font tourner la tête, qui mettent en colère, mais qui font aussi parfois hausser les épaules. Un parti peut-il y changer quelque chose après tout ?

    Par Michael Bouchez, article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    La politique d’austérité que nous subissons depuis des années n’est rien d’autre qu’un transfert d’argent des pauvres vers les hyper-riches. A travers le globe, la logique néolibérale a démoli ou privatisé les services publics afin de garantir les profits de l’infime élite capitaliste. On nous vole le peu que nous avons tandis que les milliardaires dorment tranquilles. Les inégalités empirent quotidiennement: 32,5% de tous ceux qui vivent du salaire d’intégration sont des jeunes entre 18 et 24 ans. En 2014, il ne s’agissait que de 10,7%. Nous nous épuisons à la tâche, recevons moins de pension, les jeunes tombent dans la pauvreté et le gouvernement prétend que les fonctionnaires, les chômeurs, les malades ou les réfugiés sont des profiteurs.

    Partout, en Europe et ailleurs, la classe des travailleurs réagit à cette misère en tournant le dos aux partis traditionnels et en recherchant des alternatives. C’est ce que l’on a observé en Grèce, avec Brexit, le déclin du parti travailliste néerlandais ou encore à la présidentielle française où les candidats des deux formations politiques traditionnelles (PS et Les Républicains) n’ont pas survécu au premier tour.

    Le danger est que les populistes de droite essayent d’instrumentaliser les ruines créées par la politique de démantèlement social. Or, là où se présentent des candidats de gauche qui défendent une redistribution radicale des richesses et proposent des investissements massifs dans les services publics, ils génèrent un enthousiasme énorme. C’est le cas de Mélenchon en France, de Corbyn au Royaume-Uni ou de Sanders aux Etats-Unis.

    Aux Etats-Unis, des activistes et des socialistes ont fait de ce 1er mai une journée de lutte contre Donald Trump. L’initiative était importante pour coupler la lutte contre le populisme de droite à celle contre la politique effrénée au profit de la classe des milliardaires. Cela a aussi permis de renouer avec la tradition des grèves du 1er mai, une démarche essentielle car, face au carnage austéritaire d’une part et à la droite populiste de l’autre, la seule réponse qui existe, c’est la lutte. C’est grâce à des combats acharnés et à la défense d’un programme socialiste, avec le 1er mai comme journée de lutte récurrente, que les mouvements de masse du XXe siècle ont repoussé l’inégalité et ont arraché l’instauration d’un rythme de travail plus digne.

    La chute des dictatures staliniennes du bloc de l’Est a initié une période de triomphalisme néolibéral. Mais le capitalisme est incapable d’empêcher l’arrivée de nouvelles crises. Refaisons du 1er mai, Fête internationale des travailleurs, une journée de lutte contre les inégalités croissantes et en faveur d’une autre société. Il nous faut une société au service de la majorité, capable d’en finir avec la misère sociale, la guerre et la destruction écologique. Opposons aux inégalités, aux discriminations et à l’exploitation capitalistes les mots-clefs du mouvement ouvrier socialiste: la lutte, la solidarité et le socialisme.

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    La campagne de Mélenchon illustre le potentiel

    La France Insoumise : plus 400.000 membres, 70.000 participants au meeting de Marseille, 70.000 à Toulouse, 20.000 à Lille, 130.000 à Paris. Après le drame de Syriza en Grèce, de nouvelles opportunités se présentent pour une gauche conséquente

  • Occupation à l’ULB en solidarité avec les étudiants étrangers

    Depuis ce jeudi 20 avril, le rectorat de l’ULB est occupé par des étudiants solidaires. En cause, le fait que le minerval des étudiants originaires de pays en voie de développement soit passer à 4175€ (contre 835€ pour les étudiants de Belgique francophone). Depuis longtemps déjà, en prévision de cela, des actions de sensibilisation ont eu lieu. Face à l’inaction des autorités, la manifestation de ce jeudi a décidé d’aboutir à l’occupation du siège de l’ULB, à durée indéterminée.

    Par Julien (EGA-Bruxelles)

    Dans une  interview à la RTBF, un étudiant concerné explique sa situation : “Plus de 4000 euros c’est impossible. Déjà avec un minerval de 2700 euros, je travaille entre 15 et 20 heures par semaine en job d’étudiant en plus des études, parce que la vie est chère ici: il y a le loyer, la nourriture, les vêtements… C’est épuisant”. (1)

    Du côté de l’ULB, on oscille entre le silence et se renvoyer la balle. La vice-rectrice, Marie-Soleil Frère, justifie la hausse du minerval par le manque de moyen. D’un côté, le système de l’enveloppe fermée bloque le refinancement de l’enseignement (alors que le nombre d’étudiants augmente) et, de l’autre, les subsides à la coopération au développement ont baissé d’environ un million d’euros cette année pour l’ULB.

    Plutôt que de revendiquer le refinancement public de l’enseignement, les universités jouent la carte du néolibéralisme : on vend tout ce qui peut l’être : les services (de nettoyage, de restauration et de surveillance), les bâtiments (à ING, Sodexo ou des agence de voyage par exemples).

    La vice-rectrice pense que nous nous trompons de cible et demande que nous interpellions les pouvoirs publics plutôt que la direction de l’université. Il y a un élément de vrai là-dedans, l’ULB n’est effectivement pas responsable de son financement public. Pourquoi n’a-t-elle dès lors pas tenté de mobiliser les étudiants et le personnel en prévision de cette situation ? Les gestionnaires de l’université ne devraient pas chercher la rentabilité mais veiller à assurer que leurs infrastructures soient accessibles au plus grand nombre, sans discrimination.

    Comme nous l’avons souligné lors de la grève du personnel de nettoyage du principal campus de l’université en mars dernier, seul un refinancement public et massif de l’enseignement dans l’intérêt des étudiants et du personnel peut non seulement répondre aux problèmes rencontrés, mais également unifier les luttes.

    Dans quelques mois, l’ULB renégociera le contrat des différents sous-traitants pour le nettoyage de ses campus (pour un budget d’environs 6 millions d’euro) en lançant un appel d’offre aux société de nettoyage. Nous devons veiller à ce que l’université ne saisisse pas cette occasion pour diminuer son budget pour le nettoyage afin de financer, en partie, l’égalité du minerval pour tous les étudiants. Plus généralement, nous devons éviter que l’ULB n’aille chercher son budget pour les étudiants étrangers en piochant dans un autre (que ce soit le nettoyage ou un autre service).

    Nous pensons dès lors qu’il est nécessaire que les différentes luttes qui ont émergé ces dernières années se lient entre elles: étudiants étrangers face à l’explosion du minerval, personnel de nettoyage face au harcèlement et, plus généralement, communauté universitaire face à la marchandisation. Etudiants et membres du personnel, nous avons tous un intérêt, celui de revendiquer un refinancement public massif de l’enseignement.

    Occupation de l'ULB

  • Soirée “Liège, ville refuge”. Une belle réussite!

    Une cinquantaine de personnes ont participé hier à la soirée “Liège, ville refuge” organisée par les JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et EGA (Etudiants de Gauche Actifs).

    Pour discuter de ce thème, nous avions comme orateurs François Grenade (chargé de la campagne “justice migratoire” au cncd), Amélie Feye (travailleuse de l’asbl d’aide aux sans-papiers Point d’appui), Pietro Tosi (permanent au MOC pour le comité des travailleurs sans-papiers) de même que plusieurs sans-papiers du collectif la Voix des Sans Papiers (VSP) de Liège.

    Cette soirée fut extrêmement riche, tant en termes d’informations concrètes que de partage d’expériences. Nous aurons l’occasion de revenir bientôt sur cette soirée et sur les diverses propositions qui y ont émergé en défense des droits des personnes migrantes.

    En attendant, le prochain rendez-vous est déjà connu: ce lundi 18h pour une manifestation de soutien à la VSP devant le conseil communal.

    La “Voix des Sans Papiers de Liège” occupe depuis presque deux ans les bâtiments de l’ancienne école d’horticulture de la Ville de Liège. Malheureusement, ces bâtiments ont été vendus et doivent être libérés par l’occupation le 30 juin. Malgré les recherches d’autres bâtiments, aujourd’hui, il n’y a pas encore de solution tangible. Les occupants craignent d’être contraints de rendre les lieux disponibles alors qu’aucune solution de relogement n’a été trouvée, ce qui mettrait les membres du collectif à la rue.

    Ce rassemblement devant le conseil communal vise à exiger que Liège devienne une ville hospitalière et que les autorités communales liégeoises trouvent au plus vite une solution de relogement pour les habitants de Burenville.

    => Evénement Facebook

    Merci à Cathy et Emily pour ces quelques photos.

    Soirée "Liège, ville refuge"

  • Non, le racisme n’a rien de normal !

    Alors qu’il essayait d’attirer à lui des électeurs de Geert Wilders, le premier ministre hollandais sortant Mark Rutte a tiré sur les migrants : qu’ils aient enfin l’air normal ou qu’ils dégagent ! Une fois les élections passées, il a reçu – sans rire – l’éloge de l’establishment européen pour avoir été l’homme qui a fait barrage au racisme et au populisme…

    Par Geert Cool

    Cela fait penser à ceux qui pensaient de même en Belgique au sujet de la N-VA: De Wever et sa clique n’avaient-ils pas enrayé la progression du Vlaams Belang? Le philosophe de gauche Ludo Abicht s’était d’ailleurs exprimé en ces termes : ‘‘J’ai été sympathisant du Front antifasciste et de Blokbuster ainsi que de tous les mouvements de gauche qui ont essayé en vain de lutter contre le Vlaams Blok. En même temps, j’ai toujours défendu que la seule manière de bloquer le vent qui souffle dans les voiles du Blok serait le développement d’un parti flamand nationaliste conservateur, mais démocratique.’’

    Cet argument ne tient pas compte du sol à partir duquel poussent des préjugés raciaux. Le racisme peut toujours faire des percées électorales en l’absence de réponse collective de la part du mouvement des travailleurs. Voilà pourquoi Theo Francken parvient à être l’homme politique le plus populaire de Flandre avec son approche excessivement condescendante et arrogante des réfugiés. Lui et ses camarades de parti sont en pleine surenchère de propos racistes.

    Zuhal Demir a débuté à son poste de Secrétaire d’Etat à la lutte contre la pauvreté et à l’égalité des chances en s’en prenant à Unia, anciennement Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Liesbeth Homans ne voulait pas se laisser dépasser par Demir et a parlé d’Unia comme du ‘‘centre pour les immigrés geignards’’ (traduction libre). Demir n’en est pas restée là et a expliqué le nombre record de personnes ayant fait appel à une banque alimentaire l’an dernier (143.287 personnes !) par ‘‘l’afflux massif de réfugiés’’.

    L’abolition de la double nationalité est juridiquement impossible à l’heure actuelle, mais la N-VA s’engage à remettre cette question à l’ordre du jour. L’eurodéputée Sarah Smeyers n’a d’ailleurs pas tardé à dire qu’en l’absence de possibilité de revenir sur la double nationalité, des règles plus strictes devaient entrer en vigueur pour obtenir la nationalité belge. Elle veut instaurer un examen de citoyenneté pour tous ceux qui veulent devenir belges et ceux dont au moins un parent n’a pas la nationalité belge. De Roover, chef de fraction à la chambre, a appelé à l’interdiction de la ‘‘propagande politique étrangère’’ en Belgique. Il s’agit de trois propositions copiées du fameux programme raciste en 70 points du Vlaams Belang à l’époque où il s’appelait encore Vlaams Blok.

    Est-ce ainsi que l’on stoppe le racisme et l’extrême droite ? Il est vrai qu’en procédant de la sorte, la N-VA rend difficile au Vlaams Belang de sortir de son coin. Mais, en attendant, les provocations racistes pleuvent toujours. Si la N-VA se concentre aujourd’hui si fortement sur les réfugiés et les migrants, c’est en partie dû au fait que le ‘‘changement’’ qu’elle promettait pour la majorité de la population équivaut à une baisse du niveau de vie. Elle se déchaîne donc sur de nombreux boucs émissaires : les Berbères, les migrants, les travailleurs sociaux, les chômeurs,… Si le mouvement ouvrier ne tape pas du poing sur la table en faveur de ses propres revendications, il est plus facile d’attirer l’attention sur des questions telles que celles de l’asile et de la migration.

    On ne stoppe pas l’extrême droite de cette manière. La bulle de la N-VA se dégonflera un jour, c’est inévitable. Sa politique néolibérale est impopulaire. Le Vlaams Belang va sûrement faire son retour en profitant de la voie tracée par la N-VA. Peut-être que ce parti pourra encore obtenir des scores impressionnants.

    On ne barrera pas la route aux préjugés racistes en les reprenant à son compte. Nous nous opposons au racisme, notamment parce qu’il divise les masses et rend par conséquent plus difficile de lutter pour une autre société, une société débarrassée des inégalités et des problèmes sociaux associés.

    Un programme massif d’investissements publics dans le logement social, la santé, l’éducation, les infrastructures, les besoins sociaux,… s’en prendrait drastiquement aux diverses pénuries sociales tout en créant de nouveaux emplois socialement utiles. Ce sera plus que nécessaire pour s’en prendre à la racine des inégalités. Pour cela, la population devra prendre le contrôle démocratique des secteurs -clés de l’économie. Cela exige de mener une politique socialiste cohérente en tant qu’alternative à la misère du capitalisme. Mener un combat acharné contre ce gouvernement d’apprentis-Thatcher est la première étape pour construire cette alternative.

  • [Débat] Comment stopper Trump et la classe des milliardaires ?

    Jeudi 1er juin, 19h, Pianofabriek (35 rue du fort à Saint-Gilles)

    DÉBAT introduit par Anja Deschoemacker porte parole de Gauches Communes et de la campagne ROSA

    Ne nous laissons pas diviser, luttons ensemble.

    Trump participera le 24 mai prochain au sommet de l’OTAN à Bruxelles. Ce sera sa première visite officielle en Europe depuis son élection. Des mobilisations, d’une ampleur sans précédent depuis la guerre du Vietnam, traversent les Etats-Unis : Million Women’s March, Student Walk Out, Black Lives Matter,… Assurons-nous aussi de lui réserver l’accueil qu’il mérite par un torrent de protestation contre sa politique.

    Non au Muslim-Ban et au mur à la frontière mexicaine

    Trump mène une politique haineuse et raciste. Réfugiés, musulmans, Mexicains,… sont pointés comme la source des problèmes. Trump et ses adeptes en Europe, les Le Pen et Francken, distillent le racisme comme un poison dans la population pour détourner l’attention des politiques antisociales. Contre la haine et les divisions : la solidarité !

    Contre le sexisme et pour le libre choix des femmes

    Trump illustre un retour à l’avant-plan des idées conservatrices. La position et les droits des femmes sont en ligne de mire. Déclarations sexistes encourageant la violence, coupes budgétaires dans les plannings familiaux et pour l’accès à l’avortement. Défendons les droits des femmes : ‘‘mon corps mon choix !’’

    Contre la guerre et la course à l’armement

    Le sommet de l’OTAN sera l’occasion pour pousser en avant les dépenses militaires. Trump parle de doubler celles-ci. Les tensions commerciales, l’escalade militaire et les conflits armés s’intensifient. Les interventions militaires aux Moyen-Orient ne font qu’approfondir le chaos et amplifier le terreau pour le terrorisme. Contre les guerres et l’augmentation des budgets militaire ! Sortie de la Belgique de l’OTAN !

    Stoppons le réchauffement climatique

    Le gouvernement de Trump est ouvertement climato-sceptique. Les énergies fossiles reçoivent la préférence d’un gouvernement au service des grands groupes pétroliers. Malgré l’insuffisance des accords climatiques internationaux, Trump veut s’en dégager. Cela ne fera qu’aggraver la crise climatique et ses conséquences sur les populations : famines, migrations, guerres, etc. Pour une planification écologique ! Changeons le système, pas le climat !

    Tous ensemble contre Trump et la classe des milliardaires

    Le gouvernement Trump est constitué presque entièrement de milliardaires, ceux-ci pèsent tous ensemble 35 milliards de Dollars ! Les grandes banques et multinationales sont directement aux postes de commandes. Un patron de fast food dirige le département de l’emploi, avec ExxonMobil aux affaires étrangères et la banque Goldman Sachs à la Finance, ils mènent et mèneront évidemment une politique en faveur des 1% les plus riches et contre les 99% de la population.

    Manifester contre Trump renforce notre lutte contre la droite

    Les politiciens du gouvernement Michel ne rechignent pas non plus à utiliser le racisme à l’image de Théo Francken (NVA) qui a accusé Médecin Sans Frontière de «causer indirectement plus de morts» en Méditerranée. La mobilisation qui prendra place contre Trump à Bruxelles sera bien plus qu’un mouvement de solidarité avec les jeunes et les travailleurs en lutte aux États-Unis : cela visera également le gouvernement fédéral, et la N-VA en particulier. La volonté de s’opposer à Trump en Belgique doit être saisie comme une occasion de renforcer la lutte sociale contre Michel et sa bande.

    Pour une alternative de gauche

    Le dégoût et la colère suscités par les politiques d’assainissements, les licenciements, les pénuries, ouvrent un espace politique pour une alternative. Sans une alternative de gauche anti-austéritaire conséquente, les trumpistes pourront obtenir des succès. La campagne de Bernie Sanders aux Etats-Unis et celle de la France Insoumise de Mélenchon nous illustrent le potentiel pour de telles initiatives. Les sondages qui indiquent que le PTB devient un vrai challenger en Belgique sont très enthousiasmants. Quelle occasion pour rassembler des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes au sein d’un large parti combatif de gauche inclusif ! Le PSL est prêt à y contribuer.

    Pour un plan massif d’investissements publics

    De telles nouvelles formations auraient la tâche de répondre à la colère et de l’organiser autour de programmes visant à résoudre les énormes pénuries : logements, soins de santé, enseignement, emplois, … Défendons un plan massif d’investissements publics pour résoudre les besoins des 99% et la crise environnementale. Pour réaliser un tel plan, nationaliser les banques et les secteurs vitaux de l’économie sera nécessaire. Construisons une société socialiste démocratique débarrassée des guerres, du terrorisme et de l’exploitation.

    24 mai: Manifestation contre la venue de Trump à Bruxelles – 17h Gare du Nord

    • STOP AU RACISME, AU SEXISME ET À L’AUSTÉRITÉ
    • CONTRE LA GUERRE ET LA TERREUR
    • POUR UNE SOCIÉTÉ AU SERVICE DES 99%, PAS POUR LES 1% LES PLUS RICHES
  • Des électeurs kurdes victimes de violences à l’ambassade turque

    Photo: NavBel

    Des affrontements ont eu lieu hier à l’ambassade de Turquie à Bruxelles. Actuellement, toutes les personnes de nationalité turque présentes en Belgique sont appelées à s’y rendre pour prendre part au référendum concernant les pouvoirs présidentiels. Le président turc Erdogan (AKP) veut renforcer son emprise sur la société mais, au vu des sondages, il a besoin du vote des Turcs européens pour y parvenir.

    Aux dernières élections, 63% des Turcs belges ont choisi l’AKP d’Erdogan. En Flandre, il s’agissait même de 68%. Etant donné le plus grand soutien dont bénéficie Erdogan parmi les migrants d’origine turque en Belgique et aux Pays-Bas, ces derniers ont reçu l’attention du gouvernement turc pour cette campagne. D’autre part, des activistes ont également fait campagne en faveur du « non » à l’extension des pouvoirs présidentiels. Cette campagne a particulièrement été active à Bruxelles.

    Les choses en sont venues jusqu’à l’affrontement hier au bureau de vote de l’ambassade de Turquie à Bruxelles. Des Kurdes qui se rendaient participer au vote ont été violemment agressés par des membres de l’extrême droite turque venus tenter d’intimider les électeurs favorables au « non ». Lors de cette attaque, une dame âgée d’une soixantaine d’années a reçu plusieurs coups de couteau. Elle a été emmenée d’urgence à l’hôpital pour y être soignée.

    L’association kurde Navbel a déclaré dans un communiqué de presse: « Nous estimons que cette agression n’est en aucun cas un «incident» entre partisans et adversaires [d’Erdogan] comme les médias belges tentent de nous le faire croire. Il s’agit d’une provocation délibérée. Depuis quelques jours, il était dans l’air que « quelque chose » allait se produire. Depuis quelques jours, des personnes suspectes trainaient autour de l’ambassade. (…) Le président de NavBel, Mustafa Kumral, qui est également représentant du HDP et à ce titre autorisé à participer au processus de vote afin d’en vérifier le déroulement, a eu des contacts répétés avec la police de Bruxelles ces derniers jours pour les prévenir. Le jeudi matin, ces personnes étaient à nouveau présentes et le Président du NavBel a directement mis en garde l’ambassadeur. Il a réagi de manière laconique et s’est mis à rire de la menace. Ensuite, Mustafa a été en contact avec les représentants des autres partis politiques turcs, y compris l’AKP. Mais personne n’a rien fait.”

    Il n’est pas question d’un « incident » ou d’un « conflit importé », comme essayent de la faire paraître les médias et le gouvernement. Les électeurs kurdes ont été délibérément attaqués et intimidés dans le cadre de la campagne du régime turc visant à accroître son pouvoir. Il est de notoriété publique que les militants kurdes sont impliqués dans la campagne du « non ». Aux dernières élections législatives, le parti de gauche pro-kurde HDP a été le deuxième choix des électeurs en Belgique.

    NavBel appelle à ne pas céder à l’intimidation et à participer dans la paix et la dignité au référendum pour voter « non » à l’instauration d’un régime présidentiel. Dans son communiqué de presse, le NavBel souligne : « La lutte des Kurdes est une lutte pour la démocratie, les droits de l’homme, les droits nationaux et le socialisme. C’est une lutte pour l’émancipation des opprimés, un combat qui doit être mené ensemble et au niveau international. Nous ne pouvons pas regarder passivement la Turquie glisser vers une théocratie dictatoriale. Nous continuerons notre combat politique pour une société alternative, démocratique, féministe et socialiste radicale.”

    Comme nous le faisons remarquer dans l’édition d’avril de notre mensuel Lutte Socialiste : “L’opposition turco-kurde doit (…) pouvoir faire appel au mouvement ouvrier et à tous les progressistes. La solidarité avec les représentants du HDP emprisonnés, le mouvement féministe et les grèves de protestation en faveur des droits démocratiques sont cruciaux pour contrer la division nationale et religieuse de la population dans l’Etat turc. De grandes mobilisations communes des Turcs, Kurdes, de la gauche européenne et des syndicats ainsi qu’une campagne commune dans les quartiers et les entreprises pour un ‘‘non’’ au referendum sont les réponses qu’il faut donner aux meetings organisés par le régime dans l’Etat turc et en dehors.” Cela est encore plus le cas aujourd’hui.

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