Category: Europe

  • [VIDEO] Weekend "Socialisme" en Angleterre : les idées socialistes sont de retour!

    socialistparty_socialism2015Le weekend “Socialism 2015” organisé ces 7 et 8 novembre par le Socialist Party d’Angleterre et du Pays de Galles (parti-frère du PSL et section du Comité pour une Internationale Ouvrière) fut la meilleure édition de cet événement. Les discussions qui ont pris place durant ce weekend ont été très sérieuses et reflètent les débats qui agitent la classe des travailleurs dans le cadre de l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste. La confiance et la volonté de se battre contre l’austérité ont augmenté.

    Plus de 1.000 combattants de la classe des travailleurs, socialistes, syndicalistes et jeunes ont débattu et affiné leurs analyses et leur compréhension des questions de tactique et de tâches au cours des 38 ateliers et forums ainsi que des deux meetings centraux qui ont été organisés, sans encore parler des discussions qui ont eu lieu au bar par la suite.

    L’appel financier a permis de récolter pas moins de 30.000 £ (un peu plus de 42.000 euros), ce qui constitue un précieux indicateur de la volonté des membres et sympathisants du Socialist Party de faire face aux défis qui arrivent. Le stand de livres politiques de Socialist Books a vendu pour 2.000 £ de matériel (2800 euros), ce qui illustre la détermination de s’armer d’idées socialistes.

    socialistparty_socialism2015_02La vidéo ci-dessous reprend les discours du meeting central du samedi soir avec :

    * Peter Taaffe, secrétaire général du Socialist Party et ancien éditeur en chef du journal “Militant”, exclu du Parti Travailliste
    * Paul Murphy, député irlandais du Socialist Party (section irlandaise du Comité pour une Internationale Ouvrière) et de l’Anti-Austerity Alliance
    * Jawad Ahmed, chanteur pakistanais et activiste de l’International Youth and Workers’ Movement
    * Chris Baugh, assistant du secrétaire général du syndicat PCS
    * Suzanne Muna, membre de l’exécutif du syndicat Unite
    * Helen Pattison, membre de Youth Fight Austerity à Londres

  • Turquie: Guerre, intimidations et répression des droits démocratiques derrière la victoire de l'AKP

    La lutte pour l’unité des travailleurs, la paix et la justice sociale est plus importante que jamais.

    erdoganLe Parti conservateur AKP a remporté une majorité décisive lors des élections générales qui ont eu lieu ce dimanche, en remportant 315 sièges sur les 550 que comprend le Parlement (pour 49,3% des suffrages). L’opposition capitaliste principale, le CHP, n’a que légèrement augmenté son soutien depuis la tenue des élections de juin dernier tandis que le parti d’extrême-droite MHP a chuté de 16% à 12%, une perte essentiellement au profit de l’AKP.

    Par Mike Cleverley, Socialist Party (COI-Angleterre et Pays de Galles)

    La rhétorique nationaliste menaçante de l’AKP et la campagne militaire brutale menée contre les Kurdes ont sans aucun doute réussi à attirer le vote d’une couche importante de partisans du MHP. Ces élections représentent un coup de pouce pour le président Erdogan, mais cette aide est insuffisante pour lui permettre de modifier la Constitution turque afin de consolider les pouvoirs présidentiels.

    Le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique du peuple), dont le soutien électoral en juin dernier avait été stimulé par le vote de jeunes Turcs radicaux, a également perdu 21 députés et franchit tout juste le seuil électoral antidémocratique de 10% nécessaire pour obtenir des sièges au parlement. Cette perte de soutien pour le HDP sera une déception pour la gauche, mais nombreux sont ceux qui remettront en question à juste titre l’idée de la tenue «d’élections libres» alors que des villes et villages kurdes étaient militairement assiégés. Beaucoup de partisans du HDP ont été arrêtés au cours de ces derniers mois et les locaux du HDP ont été physiquement pris pour cibles par des foules liées à l’AKP et au MHP.

    Ces élections ont pris place dans un contexte d’intimidation massif, de violence généralisée et de répression de l’opposition – y compris avec interférence du président le jour du scrutin, contrairement à ce que précise la Constitution qu’il est censée défendre. Avant les élections, des rumeurs émanant d’un dénonciateur au sein du gouvernement ont accusé l’AKP d’avoir installé ses partisans en position de truquer les résultats du scrutin.

    Un nombre croissant de rapports de fraudes électorales et de perturbations du scrutin émergent, en particulier des régions kurdes où le HDP avait obtenu des scores élevés en juin. Différentes tactiques d’intimidation ont visé les électeurs, les journalistes critiques et les observateurs électoraux. Certains observateurs électoraux internationaux ont été embarqués par la police et des bureaux de vote ont été fermés ou privés d’accès par l’armée. Dans un certain nombre de régions, des bulletins de vote ont disparu, tandis qu’à Izmir, par exemple, il y a eu 700.000 voix de plus que le nombre d’électeurs inscrits!

    Quelques jours avant les élections, le groupe Koza Ipek Holdings, qui publie des médias liés à des opposants d’Erdogan, a été repris et les rédacteurs en chef ont été remplacés par des partisans de l’AKP. L’Association du Barreau turc a condamné ces mesures comme étant inconstitutionnelles.

    Ces actions et le climat général de crise ont sans aucun doute contribué à assurer la victoire de l’AKP. Le HDP a très certainement également été touché par sa décision d’annuler les rassemblements prévus après l’attaque à la bombe à Ankara le 10 octobre.

    Tous ces facteurs ont contribué à ce que ces élections soient totalement biaisées. La voix de l’opposition était difficilement audible tandis que celle du parti au pouvoir a été amplifiée.

    Mais le résultat de ces élections ne saurait masquer les profondes divisions qui règnent au sein de la classe dirigeante. Cela ne se reflète pas seulement dans l’existence de l’AKP et de son rival plus laïc, le CHP, mais aussi dans le difficile équilibre du pouvoir entre le président Erdogan et le Premier ministre Davutoglu.

    Les trois partis de l’opposition se pencheront sur les résultats électoraux pour y détecter les fraudes, dont le fait que 650.000 électeurs ont disparu des listes d’électeurs entre les élections de juin et celles de novembre tandis que 400.000 nouveaux électeurs ont fait leur apparition. Ces anomalies semblent être concentrées dans les districts électoraux où la marge était étroite entre les résultats des deux principaux partis en juin.

    Ces élections sont intervenues à un moment où la classe des travailleurs et les syndicats gagnent en confiance. La grève générale de deux jours qui a immédiatement suivi les attentats d’octobre à Ankara (pour lesquels la politique de l’AKP est à blâmer) a illustré la puissance potentielle de la classe des travailleurs. Malheureusement, cette grève n’a pas été suivie d’un appel à intensifier la mobilisation, en laissant ainsi le mouvement sans stratégie claire. L’AKP a continué de dominer le discours public dans la perspective de ces élections.

    La grève générale d’octobre est survenue après une période prolongée de la lutte des travailleurs. En mai 2014, après une catastrophe minière, les travailleurs avaient protestés contre l’effroyable manque de sécurité dans les mines turques. En mai 2015, une grève a éclaté à l’usine Renault et a entrainé dans l’action d’autres usines du cœur industriel du pays en dépit des lois anti-syndicales extrêmement dures. En Turquie, les «syndicats autorisés» omettent souvent de protéger les intérêts des travailleurs. En conséquence de cela, la Turquie possède la plus faible proportion de travailleurs syndiqués de l’OCDE (les «pays développés»). Les médecins sont eux aussi entrés en grève en mai 2015 pour protester contre les charges de travail excessives.

    Les socialistes en Turquie organisés autour de Socyalist Alternatif (CIO-Turquie) continueront de faire campagne pour l’unité des travailleurs et pour un parti des travailleurs de masse indépendant, vers lequel le HDP pourrait potentiellement constituer un tremplin s’il s’oriente vers les travailleurs de toutes les communautés avec un programme d’action audacieux et s’il démocratise ses structures internes.
    Un tel parti doit adopter un programme clairement socialiste reposant sur la propriété et le contrôle publics des grandes industries; sur le droit à l’autodétermination du peuple kurde et sur la fin des attaques contre les droits nationaux kurdes sous couvert d’une prétendue lutte contre le terrorisme.

  • Attaque raciste en suède contre nos camarades

    sweden-attaquesLa nuit dernière, les appartements de plusieurs membres de Rättvisepartiet Socialisterna (section-soeur du PSL en Suède) ainsi que le local de notre parti à Göteborg ont été victimes d’incendies criminels. Ceci intervient après une vague d’attaques racistes : plusieurs foyers de demandeurs d’asile ont été incendiés et une attaque terroriste raciste au sabre a eu lieu dans une école de banlieue, faisant au moins deux victimes.

    Il est trop tôt pour dire qui sont les coupables, mais il suffit de faire le lien avec cette augmentation des attaques racistes contre les réfugiés et les immigrants. A présent, ce sont les militants et les révolutionnaires qui sont ainsi ciblés.

    Les attaques contre nos camarades sont clairement des attaques politiques contre la lutte antiraciste, contre la solidarité avec le peuple kurde et contre les campagnes locales qu’ils mènent avec courage et ténacité à Göteborg.
    Nos camarades ne se laisseront pas intimider. Un meeting de soutien organisé aujourd’hui a rassemblé 70 personnes ; et une manifestation est d’ores et déjà prévue mardi prochain, pour continuer la lutte contre le racisme et les divisions nationales, pour l’égalité des droits et pour le socialisme !

    Le PSL et l’ensemble de ses membres et sympathisants adressent leur entière solidarité aux camarades de Göteborg.

    Laissez vos messages de soutien sur la page facebook Rättvisepartiet Socialisterna et par mail à rs@socialisterna.org copie à redaction@socialisme.be

  • Nouvelles formations de gauche, réformisme ou rupture ?

    podemos_syrizaContrairement à la tendance d’il y a quelques mois, la trajectoire ascendante de la nouvelle formation Podemos est aujourd’hui freinée. A l’occasion des dernières élections régionales espagnoles, en mai dernier, Podemos avait obtenu une digne mais insuffisante troisième position. Depuis lors, la formation violette laisse entrouverte la possibilité de conclure des pactes avec des partis traditionnels. L’ambiguïté de Podemos par rapport à la notion de classe devient maintenant décisive à l’heure de choisir entre rupture ou acceptation d’une austérité ‘‘light’’. L’une des questions clés, en vue des élections générales de la fin de l’année en Espagne, est la formation de coalitions post-électorales et en particulier d’une possible entente entre le PSOE (la social-démocratie) et Podemos.

    Par Marisa (Bruxelles), article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste

    Le PSOE s’est engagé sur la voie du néolibéralisme et a appliqué l’austérité au travers de coupes budgétaires et de réductions salariales. La social-démocratie européenne a tout à fait suivi le discours de la droite durant tout le processus de ‘‘négociations’’ en Grèce. En général, les partis sociaux-démocrates ont été incapables de fournir des réformes progressistes et se sont ouvertement positionnés dans le camp des capitalistes et des contre-réformes. Malheureusement, Syriza a fini par trahir les intérêts des travailleurs de la même façon que le parti social-démocrate grec Pasok.

    Cela a un impact pour la lutte contre l’austérité dans d’autres pays, comme le Portugal, l’Irlande, l’Italie ou l’Espagne. Les dirigeants de Podemos, après avoir tourné à droite, ont déclaré qu’ils auraient soutenu l’accord en Grèce ! Ils ajoutent que l’Espagne serait dans une meilleure position pour ‘‘négocier’’ avec les institutions européennes. Comme si la troïka n’était pas disposée à utiliser n’importe quelle méthode pendant les ‘‘négociations’’ pour écraser et discréditer tout gouvernement qui remet en question leur diktat !

    Si une chose est devenue claire après la crise grecque, c’est que les nouvelles formations de travailleurs ont besoin d’un programme qui vise à aller jusqu’au bout dans la lutte contre l’austérité. La victoire de Corbyn lors de l’élection pour la présidence du Parti travailliste en Grande-Bretagne est aussi importante que l’émergence de Podemos en Espagne. Mais le plus intéressant, c’est que Corbyn s’est présenté avec un programme encore plus radical que celui de Podemos et avec une orientation claire envers la classe des travailleurs, ce qui montre que la recherche d’une alternative à l’austérité se poursuit.

    Il est impossible de mettre en œuvre un programme de réformes sans remettre en cause la base économique du système capitaliste actuel. Une restructuration de la dette n’est pas suffisante et, en plus, elle est souvent utilisée pour rendre la dette plus soutenable et éviter de défaut de paiement nocif pour les créanciers. Le point de départ pour un gouvernement de gauche est un programme qui exprime le vote anti-austérité avec des mesures socialistes telles que le refus du paiement de la dette, la nationalisation sous contrôle démocratique des travailleurs des secteurs-clés de l’économie et des investissements publics massifs pour répondre aux nécessités sociales.

    C’est seulement sur base d’une nationalisation du système bancaire sous contrôle populaire qu’il serait possible de se débarrasser des spéculateurs qui retiennent la classe ouvrière en otage. Dans un secteur bancaire nationalisé, le fardeau des prêts hypothécaires pourrait être remplacé par des loyers abordables, les petites entreprises pourraient obtenir des prêts bon marché, et des travaux publics tels qu’un programme de construction de logements massif pourraient être financés à moindre coût. Il est clair qu’aucun parti pro-austérité n’accepterait de telles mesures de rupture et, par conséquent, un pacte anti-austérité dans une coalition avec ces partis n’est ni ‘‘réaliste’’ ni ‘‘stable’’, c’est impossible.

    Pour clarifier cette question, il est important de se rappeler de ce qui est arrivé lors des élections en Andalousie, où Izquierda Unida (Gauche Unie) a obtenu le pire résultat de son histoire. Personne n’ignore que IU a été punie pour sa participation à un gouvernement de coalition avec le PSOE, un gouvernement qui a également appliqué l’austérité mais à un rythme plus lent. Cela a été perçu par le public comme une erreur et la création d’une nouvelle coalition de Podemos ou d’autres formations alternatives avec des partis pro-austérité serait à nouveau perçue comme une erreur. La nécessité d’une large confluence de gauche avec un programme anti-austérité pour les élections générales du 20 décembre en Espagne – avec Podemos, IU et les mouvements sociaux – est plus qu’évidente.


     

    Grèce : Abstention record aux élections du 20 septembre

    Tsipras et la direction de Syriza ont transformé le ‘‘non’’ au mémorandum en un ‘‘oui’’. Au lieu de s’appuyer sur le mandat populaire qui lui était donné par les 61 % des voix contre l’austérité, Syriza est devenu rien de moins que le parti qui appliquera le nouveau mémorandum austéritaire.

    Nous ne pouvons pas analyser les résultats du 20 septembre sans commencer d’abord par faire remarquer le taux d’abstention record de 43,4 %. Si nous y ajoutons les 2,42 % des votes nuls ou blancs, cela signifie que près d’un électeur sur deux n’a pas participé aux élections. La frustration qui existe dans la population et dans de grandes parties de la gauche est énorme. Le résultat est un parlement avec 6 partis pro-mémorandum, un parti nazi et le KKE (Parti communiste grec) comme seule expression de la gauche.

    Les deux partis ayant reçu le plus de votes, Syriza et Nouvelle Démocratie (droite), ont obtenu ensemble 3,45 millions de voix. En comparaison avec le résultat des élections de janvier, Syriza a perdu 320.074 voix et ND 192.489. En 2004, l’ancien système des deux partis, le PASOK (social-démocratie) et la ND, obtenait 6,36 millions de voix ensemble. Le ‘‘nouveau’’ bipartisme a moins d’impact et est plus instable que l’ancien. Cela affectera la coalition de Syriza / ANEL (droite nationaliste) qui sera rapidement testée lorsque le poids du mémorandum provoquera les premières réactions politiques et sociales.

    Aube Dorée reste, pour la troisième fois consécutive, la troisième force électorale du pays, mais la formation d’extrême droite a perdu 10.000 voix en chiffres absolus, malgré que le procès lié à l’assassinat du militant antifasciste Pablos Fyssas a déjà commencé. Le KKE a perdu 38.000 voix et Unité Populaire (scission de l’aile gauche de Syriza) n’est parvenue à décrocher aucun siège. Unité Populaire n’a pas été en mesure de présenter une alternative cohérente, ni un processus démocratique ouvert et connecté aux forces présentes dans la société. Le mauvais résultat électoral de la gauche anti-austérité ne peut être que la base pour un nouveau commencement, en tenant compte des erreurs de la gauche réformiste.

    Catalogne : La justice sociale et le droit d’autodétermination sont inséparables

    La victoire des listes de confluence de gauche dans des grandes villes comme Madrid et Barcelone a représenté un grand pas en avant. Les nouveaux élus ont déjà mis en place des mesures pour arrêter des expulsions, un audit de la dette municipale et la création d’un réseau des villes refuge face à la crise migratoire. Cependant, les contraintes auxquelles ces coalitions sont confrontées commencent également à devenir palpables.

    Une nouvelle occasion se présente pour utiliser la force accumulée par les luttes et les mobilisations de ces dernières années. À l’heure d’écrire cet article, les élections catalanes du 27 septembre sont imminentes et la question nationale jouera un rôle très important dans celles-ci. Mais polariser la question autour du ‘‘oui’’ ou ‘‘non’’ à l’indépendance favorise uniquement les secteurs plus réactionnaires. Quel que soit le résultat final par rapport à l’indépendance, le nouveau gouvernement devra choisir entre appliquer plus d’austérité ou s’y opposer.

    En outre, les questions sociale et nationale sont intrinsèquement liées. Il ne peut pas y avoir une véritable justice sociale si ce n’est pas possible d’exercer le droit d’autodétermination, et il ne peut pas y avoir une vraie indépendance si celle-ci n’est pas accompagnée de justice sociale. Toute collaboration avec des organisations bourgeoises sur un de ces sujets est une lourde charge pour les intérêts démocratiques et sociaux de la population.

    Idéalement, il ne faudrait qu’une seule liste de gauche et de rupture, mais en pratique deux listes essayeront de jouer ce rôle : la CUP (gauche indépendantiste et anticapitaliste) et Catalunya Sí que es Pot (confluence de gauche anti-austérité). Mais voter n’est pas suffisant. Il est nécessaire que des nouvelles couches de travailleurs et de jeunes participent à leurs campagnes et rentrent en masse dans l’activité politique. La lutte contre l’austérité et pour la défense des droits démocratiques des travailleurs ne sera pas possible sans une étroite collaboration entre la gauche catalane, espagnole, européenne et internationale.

  • Manifestation européenne contre le TTIP

    TTIP_rene_19ÉTUDIANTS-TRAVAILLEURS, SOLIDARITÉ CONTRE L’AUSTÉRITÉ ET LE TTIP!

    TTIP, TAFTA, PTCI… Autant de noms pour désigner ce traité de libre-échange unilatéralement favorable aux multinationales et au big-business qu’est le traité transatlantique. Hier, quelque 3000 manifestants environ ont occupé les rues de la capitale pour dénoncer les négociations en cours visant à créer la plus grande zone de libre-échange au monde, entre les Etats-Unis et l’Union européenne mais aussi pour dénoncer les politiques d’austérité. Cette mobilisation était le point culminant de trois jours d’évènements initiés à l’appel de l’alliance D19-20, de Tout Autre Chose – Hart boven Hart, de l’Alter summit,… Des délégations d’activistes grecs, espagnols, allemands,… étaient également présents.

    TTIP_rene_20Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs étaient également présents pour défendre un autre projet de société, un projet basé sur une rupture claire avec la logique du système capitaliste, basé sur la collectivisation sous contrôle et gestion démocratiques des leviers fondamentaux de l’économie (les secteurs-clés tels que la finance, la pharmacie, la sidérurgie,…) afin de pouvoir enfin disposer d’une économie capable de satisfaire les besoins de la population tout en respectant l’environnement. C’est ce que nous appelons le socialisme démocratique. La soif de profits et l’avidité capitalistes doivent être balancés dans la poubelle de l’Histoire !

    La lutte contre le TTIP ne s’arrête bien entendu pas aujourd’hui, elle est d’ailleurs à inclure dans une lutte générale contre les politiques d’austérité et contre le capitalisme. C’est ensemble – étudiants, travailleurs, chômeurs, immigrés, jeunes, vieux, avec ou sans-papiers – que nous devons pourrons vaincre par une lutte unitaire reposant sur l’implication active des masses et le recours aux méthodes du mouvement des travailleurs comme la grève générale.

    De nouveaux rendez-vous militants sont déjà prévus avec la grève générale qui prendra place à Liège demain, la manifestation des sans-papiers du 25 octobre et le départ vers Paris et le sommet de l’ONU sur le climat le 29 novembre!

    Photos : René Andersen.

    Manifestation contre le TTIP - 17 octobre 2015

    Photos : Sebastian Daglinckx

    Manif. contre le TTIP - oct. 2015

  • Bruxelles, action d'encerclement contre le TTIP

    Encerclement_TTIP_07Lundi prochain commencera le 11e round de négociations du TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, le Traité Transatlantique). Ce traité qui implique l’Union Européenne et les États-Unis vise à créer la plus grande zone de libre-échange, un véritable désastre pour nos conditions de vie et de travail ainsi que pour la législation environnementale. Un traité similaire, le CETA, est en discussion entre l’Union Européenne et le Canada. La logique de ces pourparlers qui se déroulent dans le plus grand secret est de mettre en concurrence directe les travailleurs et de supprimer toute règle considérée comme un obstacle à la «libre concurrence » et à la soif de profits des grandes entreprises.

    Encerclement_TTIP_03Plusieurs manifestations et évènements ont été organisés en Belgique pour dénoncer le TTIP, les accords de libre-échange en général ainsi que la politique d’austérité, du 15 au 17 septembre. Ce 10 octobre, des milliers de personnes avaient également défilé dans les rues d’Amsterdam dans le même cadre, et Berlin a connu une manifestation monstre de 250.000 personnes ! Une pétition de l’initiative « Stop TTIP » a également réuni plus de trois millions de signataires.

    Cette journée du 15 octobre avait débuté en accueillant des marcheurs européens venus d’Espagne, de France, de Grèce, d’Allemagne,… qui se sont mis en route vers la capitale de l’Union européenne afin d’y protester contre les traités néolibéraux. Ensuite, plusieurs blocages de rue avaient été prévus pour encercler le sommet européen qui prend actuellement place avec la participation d’agriculteurs ; de syndicalistes de la CGSP, des Jeunes FGTB ou encore de la CNE ; d’activistes d’ONG,…

    Différentes prises de parole ont pris place sur le podium disposé au blocage central, à l’entrée du parc du Cinquantenaire. Là différents porte-paroles (des sans-papiers, de Vie Féminine,…) ont accentué l’un ou l’autre aspect de ces négociations toxiques pour les travailleurs et l’environnement, tout en soulignant à chaque fois la nécessité d’une lutte menée de concert. Violations des droits humains à travers les politiques migratoires, paradis fiscaux, politiques anti-écologiques et anti-climatiques, agro-business, d’austérité, dumping social, bas salaires,… les sujets touchés ont été nombreux, de la tribune comme entre les manifestants où les discussions ont été animées, notamment autour de la question cruciale de savoir comment construire un rapport de force capable d’inverser la lourde tendance antisociale actuelle.

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) étaient également de la partie. Au-delà de la nécessité de lutter ensemble contre l’austérité sous toutes ses formes, nous avons accentué qu’il est impossible de sortir de l’austérité sans sortir du capitalisme et que cette Union Européenne ne devait pas être réformée, elle devait être renversée, à l’instar du système capitaliste, afin d’ouvrir la voie à une société débarrassée de la logique d’exploitation, une société socialiste démocratique où les leviers économiques (finance, énergie,…) seraient intégralement aux mains de la collectivité.

    La manifestation s’est terminée par le traditionnel jeu du chat et de la souris avec la police, ce que cette dernière a saisi comme occasion pour procéder à une centaine d’arrestations administratives.

    Bruxelles, action d'encerclement contre le TTIP

    Reportage-photos de PPICS :

    No TTIP // Photos: PPICS

  • [INTERVIEW] TTIP, CETA,… Pour en finir avec la camisole de force néolibérale

    ttip-300x257Ces 15, 16 et 17 octobre, divers évènements prendront place en Belgique contre le très mortifère traité transatlantique (TTIP ou TAFTA). Nous en avons parlé avec Sebastian Franco, représentant de l’Alter Summit Europe, une des plateformes organisatrices de ces évènements aux côtés de Tout Autre Chose / Hart boven Hard, de l’Alliance D19-20 et du Réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté.

    Propos recueillis par Pietro (Bruxelles)

    Peux-tu nous expliquer en quoi consiste cette nouvelle plateforme contre l’austérité en Europe? Quels objectifs politiques vous êtes-vous donnés?

    ‘‘Alter Summit est né suite au déclin du Forum Social Européen. L’idée première du réseau est de construire un rapport de force plus favorable à la mise en place des politiques alternatives que nous discutons depuis des années. Car changer l’Europe c’est discuter des alternatives mais aussi de comment pouvoir les imposer aux forces économiques et politiques qui aujourd’hui gouvernent.’’

    Dans le cadre des 3 jours contre le traité transatlantique (TTIP) les 15, 16 et 17 octobre, tu coordonnes une alliance entre plusieurs plateformes européennes contre le traité de libre-échange. Peux-tu nous expliquer les revendications politiques et le programme de ces trois journées?

    ‘‘Les journées d’actions vont au-delà de la question du libre-échange. Nous travaillons avec des forces sociales qui dénoncent les politiques d’austérité, l’Europe Forteresse ou encore l’évasion fiscale et la corruption des élites européennes. Le message politique est donc celui de vouloir changer radicalement les politiques européennes (celle de l’Union et des pays membres). C’est pourquoi nous disons : OXI, BASTA, ENOUGH. Nous voulons une autre Europe et pour cela nous savons que nous devons travailler tous ensemble pour imposer nos alternatives dans tous les domaines de la vie sociale et économique.
    ‘‘Donc, un message d’unité pour construire cette autre Europe, démocratique, sociale, pacifiste, solidaire, etc.’’

    Quels enjeux concernant le TTIP touchent le plus les travailleurs? Et quel rôle penses-tu qu’ils peuvent jouer dans cette lutte?

    ‘‘Le TTIP (et les autres accords du même acabit, CETA, TISA, etc.) auront un impact sur quasi tous les aspects de notre vie en société. Les conditions de travail bien sûr, mais aussi ce que nous mangeons, comment nous serons soignés et éduqués, mais aussi notre environnement. C’est véritablement un modèle de société, marchand et individualiste, que l’on veut renforcer.

    ‘‘Les travailleurs ont un rôle important à jouer, notamment pour remettre en question cette concurrence de tous contre tous, mais c’est là une posture plus politique pas forcément évidente dans les organisations de travailleurs. Par contre, les travailleurs ont une connaissance approfondie de leur outil de travail, donc ils peuvent bien évaluer l’impact que de telles politiques auraient sur le quotidien.’’

    Parmi les signataires de l’appel, on trouve des organisations syndicales, des ONG, des collectifs féministes et antiracistes,… Comment la préparation de ces trois jours s’est-elle déroulée ?
    ‘‘Ce n’est pas évident de mettre tout ce monde autour de la table, les manières de s’organiser sont différentes, les processus de décision complexes. Ceci dit, nous pouvons compter sur une certaine expérience puisque depuis quelques années nous avons en Europe des lieux où nous nous rencontrons. La confiance s’installe, mais c’est un processus long.

    ‘‘C’est d’ailleurs un des enjeux majeur de ces journées : mobiliser différents secteurs de la société, faire converger des luttes qui ne se rencontrent pas toujours. Un vrai défi, pas seulement pour ces journées, mais pour l’avenir du mouvement social en Europe.’’

    Cette année, vous avez articulé traité de libre-échange, austérité et politiques migratoires: tu pourrais nous expliquer le sens de cette démarche?

    ‘‘Il nous semble important aujourd’hui de lier les nombreuses luttes, parfois isolées, qui existent. Car c’est vraiment le projet européen qui est en crise, ça fuit de partout. L’Europe s’enfonce toujours plus dans le néolibéralisme, l’autoritarisme et le chauvinisme. Et nous sommes tous, les habitants du continent, liés à l’avenir de cette Europe. L’alternative ne peut être un retour à la nation. Nous n’avons le choix que de lutter pour la changer, en faire une Europe des peuples, solidaire, ouverte, etc. Et c’est seulement ensemble que nous y arriverons.’’

    Penses-tu que ces trois jours de mobilisations internationales pourront jouer un rôle dans les futures luttes, ici, en Belgique, contre le gouvernement Michel ? Les syndicats et le mouvement des travailleurs pourront-ils jouer un rôle dans ce combat contre le TTIP?

    ‘‘J’espère bien. Mais cela dépendra de la mobilisation des organisations belges dans ces journées. Et ce n’est pas encore gagné. L’idée de faire des actions sur des questions européennes doit encore faire du chemin. Je pense que c’est important d’avancer sur les deux fronts en même temps : au niveau national et au niveau européen. Parce que les rapports de forces se retrouvent à ces deux niveaux.

    ‘‘On l’a vu avec la Grèce. Au-delà des débats que cette expérience pose, on a vu une réelle force s’exprimer avec le référendum. Ce qui n’a pas empêché d’avoir tous les autres gouvernements et institutions contre elle. Et ce malgré une certaine mobilisation européenne.’’

    Les négociations concernant le TTIP sont bien avancées et les négociateurs veulent faire passer au plus vite le dossier, avant qu’il ne soit trop tard. Penses-tu que le mouvement a vraiment la possibilité de stopper l’accord ? Comment poursuivre la lutte par la suite ?

    ‘‘Les négociations du TTIP peuvent encore durer quelques temps, c’est bon pour nous car la résistance grandit. Ceci dit, le CETA, l’accord de libre-échange avec le Canada, pourrait très vite être adopté et constituerait un très mauvais précédent pour nous.

    ‘‘Sur le TTIP, je pense que l’on peut gagner, ça serait important, les victoires nous manques. Mais cet accord n’est qu’une partie de toute l’architecture économique et commerciale néolibérale construite depuis des décennies. Une victoire sur le TTIP devra nous donner l’élan pour continuer à gagner sur d’autres terrains et déconstruire cette camisole néolibérale qui nous emprisonne tous.’’


    Le TTIP, un AMI qui ne vous veut pas du bien…

    Le traité transatlantique (TTIP) vise à créer la plus vaste zone de libre-échange au monde, entre l’Union Européenne et les USA. Ce projet prévoit de forcer l’ouverture des marchés publics, d’accentuer la mise en concurrence des travailleurs, d’écraser les petits producteurs (agricoles et autres), d’abaisser les normes de protection sociales, sanitaires et environnementales existantes, de permettre l’usage de produits chimiques et de méthodes de production aujourd’hui interdites en Europe, de contraindre les pays du Sud à accepter des rapports commerciaux défavorables, de donner le droit aux investisseurs de poursuivre un Etat devant une justice privée à cause de ses législations sociales et environnementales,… En bref, c’est une horreur.

    Il s’agit très largement de l’héritier d’un accord involontairement rendu public et tué dans l’œuf en 1998 : l’Accord Multilatéral sur l’Investissement (AMI). Les très vives protestations, syndicales et autres, qui avaient suivi sa médiatisation avaient conduit à son abandon à tel point que l’accord avait été comparé à Dracula, car il meurt à être exposé en plein jour… Le voilà de retour, il faudra cette fois-ci fermement enfoncer le pieu dans son cœur !


     

    Notre opinion : Contre l’Europe du capital, pour une Europe socialiste!

    Après des décennies de politique néolibérale et de dictature des marchés, l’idée que cette Union Européenne est la nôtre n’est plus défendue par grand monde en dehors des cénacles patronaux. L’UE n’a rien à voir avec la paix et la collaboration entre les peuples européens, c’est une machine d’attaque contre nos salaires, nos conditions de travail et notre niveau de vie. Quand l’Union Européenne parle ‘‘d’harmonisation’’, c’est toujours vers le bas, pour imposer aux travailleurs plus de flexibilité, plus de privatisations, plus de libéralisations et moins de protection sociale.

    Le TTIP est un pas en plus dans cette direction, mais vaincre ce traité sera insuffisant. Il faut en finir avec cette Union Européenne néolibérale et construire une société véritablement basée sur la solidarité entre les travailleurs et les pauvres en Europe. Cette solidarité et cette unité doivent être basées sur la libre coopération entre travailleurs des différents pays d’Europe dans le cadre d’économies débarrassées de la logique d’exploitation, où les secteurs clés de l’économie ne seront plus aux mains des banquiers et des grands actionnaires. Une fédération socialiste européenne basée sur la planification démocratique de l’économie permettrait que les énormes moyens dont dispose la société soient utilisés en faveur des intérêts de la majorité de la population.

    Pour une Europe socialiste, sous le contrôle de la population, au lieu d’une Europe dominée par les intérêts des grandes entreprises !


     

    15, 16 et 17 octobre : 3 journées de résistance !

    Le 15 octobre, des Marches arriveront d’Europe à Bruxelles pour encercler et perturber le sommet des chefs de l’Etat de l’Union Européenne et ainsi protester contre les négociations sur le traité transatlantique.

    Le 16 octobre, plusieurs actions et débats auront lieu avec notamment une manifestation contre la pauvreté à Namur, une conférence sur la dette et un meeting sur les alternatives politiques en Europe.

    Le 17 octobre après-midi, une manifestation européenne est prévue avec d’importantes délégations internationales.

    Plus d’infos (programme, horaires, lieux de rendez-vous,…) : www.ox15.eu/fr/actions

     

  • Ankara. Un double attentat à la bombe tue plus de 100 personnes lors d'une manifestation pacifiste

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    Les 48 heures de grève générale à l’appel des syndicats doivent être la première étape de la construction d’un mouvement unitaire de masse contre le régime meurtrier d’Erdo?an

    L’horrible double attentat qui a frappé un rassemblement de protestation pacifiste organisé par plusieurs syndicats à Ankara, la capitale de l’Etat turc, ce samedi 10 octobre, a conduit, au dernier décompte, à au moins 128 morts ainsi qu’à des centaines de blessés. C’est le plus grand attentat terroriste de l’histoire du pays. Beaucoup de victimes sont toujours en unités de soins intensifs dans divers hôpitaux tandis qu’un certain nombre de corps, rendus méconnaissables, n’a pas encore été identifié. Cette attaque, de par son ampleur humaine et politique, a ébranlé le pays jusque dans ses fondements.

    Déclaration de Sosyalist Alternatif (Section du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat turc)

    La manifestation de samedi était organisée par la Confédération des syndicats du secteur public (KESK), la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), l’Association turque médicale (TTB) et l’Union des chambres des ingénieurs et architectes turcs (TMMOB). Quelques minutes avant le début de la manifestation, une bombe a explosé à l’endroit où les militants du parti de gauche et pro-kurde HDP (Parti démocratique du peuple) étaient rassemblés. Une deuxième explosion a eu lieu à une cinquantaine de mètres de là, apportant plus de destruction et de morts sur son chemin. Les témoins, parmi lesquels des membres de Sosyalist Alternatif (CIO) arrivés sur la scène quelques minutes après l’attentat, ont rapporté des scènes d’horreur indicible.

    Ces témoins ont également confirmé les rapports faisant état de tentatives policières visant à entraver l’arrivée des secours. Des gaz lacrymogènes ont été lancés sur la foule de manifestants survivants et des proches de victimes ainsi que des ambulances ont été stoppés par la police. La police anti-émeute a été envoyée sur la scène du carnage avant même que les premières ambulances ne soient arrivées. Huseyin Demirdizen, de l’Association des médecins de Turquie (TTB) a déclaré : “Alors que les médecins de l’Union des travailleurs de la santé ont appelé à des dons de sang, le gouvernement a annoncé qu’il n’y avait pas besoin de sang. Si des travailleurs de la santé n’avaient pas été sur place parce qu’ils participaient à la manifestation, le nombre de décès et de blessés aurait été beaucoup plus élevé.”

    Presque immédiatement après l’attaque, le régime a décidé de bloquer Twitter et Facebook, dans une tentative évidente d’empêcher les rapports issus des gens présents sur place et de laisser le champ libre aux médias contrôlés par l’AKP (Parti de la Justice et du Développement, le parti au pouvoir), qui ont accusé des groupes de gauche ou le PKK d’être derrière le double attentat.

    La première réponse des forces de l’Etat n’a laissé aucun doute planer quant à la responsabilité du régime vis-à-vis de ce qui est non seulement une tragédie, mais aussi clairement un massacre politiquement orchestré. Quel que soit le rôle exact joué par le régime d’Erdo?an dans cette attaque, sa responsabilité politique est écrasante. Cet attentat a eu lieu dans le contexte d’une stratégie du régime d’Erdogan et de ses sbires basée sur l’escalade de la violence et des provocations, y compris avec des attaques physiques, contre la gauche et le mouvement national kurde. Une brutale guerre d’agression est également en cours de la part de l’armée turque contre le PKK et le peuple kurde au Sud-Est du pays. Des centaines de personnes ont déjà été tuées. Même après que le PKK ait déclaré ce samedi observer un cessez-le-feu avant les élections du 1er novembre, l’armée turque a bombardé des positions du PKK au sud-est de la Turquie et au nord-est de l’Irak, tuant des dizaines de personnes au cours du seul week-end.

    Le battement de tambour “anti-terroriste” du régime ne trompe personne, cela n’a été qu’une couverture pour une répression visant la gauche ainsi que les activistes pro-kurdes et du HDP, qui ont massivement été les victimes d’une campagne de terreur orchestrée par l’Etat. Au cours de ces dernières années, des groupes comme l’Etat Islamique et d’autres groupes djihadistes ont, au contraire, bénéficié de la complicité établie de l’Etat turc dans le cadre de leurs activités en Syrie.

    Désolation et rage

    La tristesse et la désolation provoquées par les horribles attentats de ce samedi se sont rapidement jointes, à juste titre, en une rage contre le gouvernement AKP, y compris à l’échelle internationale. Le samedi après-midi, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre le gouvernement à Istanbul et d’autres villes du pays. Le dimanche, à Ankara, environ 10.000 personnes étaient de retour dans les rues, près de la gare où les bombardements avaient eu lieu la veille. Cela illustre l’état d’esprit de défi et d’intrépidité qui existe actuellement. A l’enterrement de certaines des victimes, la colère des masses était profonde, et il est très peu probable qu’elle s’évapore de sitôt.

    Les quatre confédérations syndicales de gauche ont appelé à la tenue d’une grève générale de 48 heures ces 12 et 13 octobre. Il s’agit d’une réponse très appropriée qui doit être soutenue par la gauche et les travailleurs à l’échelle internationale. Une grève générale qui rassemble le peuple kurde et turc pour combattre de manière unitaire est la meilleure riposte à offrir à Erdo?an et les tentatives de sa clique dirigeante d’utiliser le sang des travailleurs pour diviser la résistance contre leur politique et pour assurer leur pouvoir ainsi que les profits des riches capitalistes qu’ils défendent. Au vu de l’échec total des forces de l’Etat et de la police pour protéger la population, les rassemblements et manifestations de gauche et syndicales devront être correctement protégées par un bon service d’ordre. Des mesures d’auto-défense appropriées, impliquant toutes les communautés, doivent être prises en collaboration avec les organisations syndicales.

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) veut apporter sa pleine solidarité, sa sympathie et ses condoléances à tous ceux qui ont été victimes de l’attaque de samedi, à tous ceux qui ont perdu des proches, des amis et des camarades. La meilleure façon d’honorer leur mémoire est de continuer la lutte contre le régime brutal et dictatorial d’Erdo?an, contre les puissances impérialistes qui se tiennent derrière lui et contre le capitalisme, et en faveur d’un monde socialiste et démocratique.

  • Irlande : Manifestation contre la répression politique

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    Aux dires des médias dominants, plus de 2000 personnes ont manifesté samedi dernier à Dublin contre la persécution de militants opposés à la nouvelle taxe qui vise à en finir avec la gratuité de l’eau en Irlande, une nouvelle mesure antisociale qui cristallise la colère contre la politique d’austérité. La résistance est grande, 57% des personnes concernées n’ont toujours pas payé leur première facture en signe de protestation. L’establishment capitaliste tente de faire taire l’opposition, notamment en poursuivant en justice plus de 27 activistes du quartier dublinois de Jobstown. Parmi eux figure le député Paul Murphy, élue de l’Anti Austerity Alliance (AAA), un front dans lequel est activement impliqué le Socialist Party (section du Comité pour une Internationale Ouvrière en Irlande et parti-frère du PSL). Voici ci-dessous le discours qu’il a donné lors de la manifestation de ce samedi.

  • L'establishment irlandais à l'offensive contre la contestation – nous ne l'acceptons pas!

    jobstown1Hier midi, une dizaine de membres du PSL / LSP se sont rendus à l’ambassade irlandaise à Bruxelles afin d’y protester contre les poursuites judiciaires qui frappent 27 activistes irlandais, parmi lesquels le député Paul Murphy ainsi que des conseillers municipaux, suite à un action opposée à la nouvelle taxe sur l’eau. Une lettre de protestation a été remise à l’ambassade.

    Il y a quelques mois, une action spontanée avait eu lieu dans le quartier de Jobstown, au Sud-Ouest de Dublin, après qu’il ait été connu que la vice-première ministre Joan Burton (parti travailliste) se rendait dans le quartier. Elle a été bloquée dans sa voiture deux heures durant. Cette dernière a ensuite déposé plainte pour «privation de liberté». La police a pris cette plainte au sérieux et des militants ont été arrêtés chez eux, au petit matin, alors qu’ils étaient encore dans leur lit pour être interrogés. Maintenant, ils sont même poursuivis en justice. Nous ne sommes pas dupes, il s’agit très clairement d’une manière de criminaliser l’opposition à l’austérité. L’opération en cours est une véritable opération de police politique visant à atteindre l’opposition.

    La nouvelle taxe sur l’eau vise à en finir avec la gratuité de l’eau dans le pays. Cette mesure antisociale est particulièrement haïe dans le pays, elle a cristallisé toute la colère ressentie contre la politique d’austérité brutale imposée à la population des années durant. Une campagne de non-paiement massive a été lancée et, aujourd’hui, 57% de la population n’a toujours pas payé la première facture. Le gouvernement se trouve dans les cordes, et recours à la répression pour tenter de garder le contrôle de la situation.

    Demain, une manifestation prendra place à Dublin pour en finir avec la répression politique et pour exiger la relaxe des “27 de Jobstown”. Le PSL soutient bien entendu cette mobilisation.

    Tanja Niemeier, membre du PSL et ancienne collaboratrice de Paul Murphy alors qu’il était député européen, a déclaré : Nous nous montrons solidaires des 27 de Jobstown. Ces 27 activistes sont innocents. Le succès de la campagne de non-paiement menace la taxe sur l’eau et pourrait même faire chuter le gouvernement. Voilà les véritables raisons qui se cachent derrière cette persécution. Le gouvernement irlandais est confronté à un mouvement de masse qu’il ne contrôle pas. La population en a assez de l’austérité et a choisi de s’organiser pour lutter. La poursuite des 27 militants est politiquement inspirée, c’est une tentative agressive de criminaliser et d’intimider le mouvement. Nous exigeons le retrait des poursuites et dénonçons les visées politiques de la police.”

    Voici ci-dessous une vidéo et quelques photos.

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