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Category: Nouveau parti des travailleurs
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JournĂ©e pour la reconquĂȘte sociale Ă Charleroi
Le samedi 24 octobre avait lieu Ă Charleroi la journĂ©e de rĂ©flexion «Quelle stratĂ©gie pour une reconquĂȘte sociale?» organisĂ©e par la FGTB Charleroi – Sud Hainaut. Six partis politiques y Ă©taient invitĂ©s : le PTB, le PSL, la LCR, le PC ainsi que le PS et Ecolo pour cet Ă©vĂšnement placĂ© dans le cadre des activitĂ©s liĂ©es Ă lâappel lancĂ© par cette rĂ©gionale FGTB le 1er mai 2012 et ses « dix objectifs dâun programme anticapitaliste dâurgence».Par Ben (Charleroi)
L’idĂ©e de la journĂ©e Ă©tait que chaque parti vienne avec sa «boĂźte Ă idĂ©es» ; des propositions concrĂštes et constructives afin de stimuler les discussions parmi les militants et dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux. Trois thĂšmes ont Ă©tĂ© dĂ©battus dans les ateliers du matin : « faire payer les grosses fortunes ? », « la rĂ©duction du temps de travail » et, enfin, «la rĂ©sistance sociale est aussi une affaire europĂ©enne !». L’aprĂšs-midi, des rapports de ces ateliers ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s en session plĂ©niĂšre avant de passer au dĂ©bat politique et Ă la synthĂšse de la journĂ©e. De tels dĂ©bats sont bien Ă©videmment nĂ©cessaires et c’est avec enthousiasme que nous y avons participĂ©.
Afin de concrĂ©tiser ces Ă©changes, nous avons soumis aux diffĂ©rents partis la proposition de sâengager ensemble, au minimum, Ă signer une dĂ©claration commune relative aux dĂ©bats de la matinĂ©e : concernant lâEurope, s’engager Ă nâaccepter aucune directive europĂ©enne, aucun traitĂ© ou quoique ce soit qui implique dâappliquer l’austĂ©ritĂ© (ce que d’autres appellent la rigueur) ; concernant le temps de travail, s’engager Ă n’accepter, Ă aucun niveau de pouvoir (communal, rĂ©gional ou fĂ©dĂ©ral), aucune mesure visant Ă augmenter le temps de travail (allongement de la carriĂšre, heures supplĂ©mentaires, etc.) ; et, enfin, concernant la fiscalitĂ©, s’engager Ă ne pas participer Ă un gouvernement qui refuse dâinstaurer une taxe des millionnaires censĂ©e rapporter 8 milliards dâeuros et Ă supprimer le mĂ©canisme de la dĂ©duction des intĂ©rĂȘts notionnels.
Ces propositions ne se basent pas sur le programme dĂ©fendu par le PSL pour changer la sociĂ©tĂ© ; elles sont beaucoup plus limitĂ©es. Nous sommes ouverts au dĂ©bat et prĂȘts Ă travailler ensemble sur base de programmes et de revendications qui ne sont pas forcĂ©ment les nĂŽtres, pour peu qu’elles soient considĂ©rĂ©es comme Ă©tant un pas en avant par le mouvement des travailleurs et une bonne partie des forces de gauche.
Malheureusement, ni le PS ni le PTB ne se sont prononcĂ©s en faveur de cette proposition, le PTB se limitant Ă dĂ©noncer lâapprobation de divers traitĂ©s dâaustĂ©ritĂ© par le PS et Ecolo. Ecolo a par contre rĂ©pondu favorablement, mais avec deux nuances. La premiĂšre est que la suppression de la dĂ©duction des intĂ©rĂȘts notionnels soit comprise dans les 8 milliards dâeuros prĂ©citĂ©s. La seconde Ă©tant que certains traitĂ©s europĂ©ens peuvent contenir de bonnes choses, notamment concernant la rĂ©duction des gaz Ă effet de serre. Cela signifie-t-il quâEcolo serait prĂȘt Ă accepter des mesures dâaustĂ©ritĂ© pour peu quâelles soient emballĂ©es dans un traitĂ© qui aborde la rĂ©duction des gaz Ă effet de serre ?
La FGTB de Charleroi a fait le choix dâouvrir son initiative au PS et Ecolo, deux partis pourtant explicitement dĂ©noncĂ©s pour leur politique antisociale dans lâappel de 2012. Ce qui devait ĂȘtre un front anti-austĂ©ritĂ© est devenu un «front des progressistes». Ce changement d’approche est comprĂ©hensible vu la composition de gouvernement fĂ©dĂ©ral. LâarrivĂ©e du PS et d’Ecolo Ă la table des discussions risque de susciter confusion et dĂ©ception chez de nombreux militants et dĂ©lĂ©guĂ©s qui pensaient en avoir fini avec les partis prĂ©tendument de gauche qui appliquent une politique de droite. Ceci explique par ailleurs probablement en partie le faible nombre de participants en comparaison avec la journĂ©e Ă la GĂ©ode de 2013.
Le dĂ©bat portant sur la stratĂ©gie pour une reconquĂȘte sociale doit se poursuivre et le PSL reste favorable Ă la collaboration avec l’ensemble des forces de la gauche anti-austĂ©ritaire. Mais cette journĂ©e a dĂ©montrĂ© que ni le PS, ni Ecolo, ni le PTB ne veulent sâengager sĂ©rieusement. Le PS a dâailleurs clairement refusĂ© la moindre pression extĂ©rieure sur le parti. La FGTB de Charleroi va devoir en tenir compte.
Un groupe de citoyens a filmé quelques-unes des interventions de cette journée, celles-ci ont été publiées sur facebook.
Voici sur le lien suivant l’intervention de notre camarade Benjamin.
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Nouvelles formations de gauche, réformisme ou rupture ?
Contrairement Ă la tendance dâil y a quelques mois, la trajectoire ascendante de la nouvelle formation Podemos est aujourdâhui freinĂ©e. A lâoccasion des derniĂšres Ă©lections rĂ©gionales espagnoles, en mai dernier, Podemos avait obtenu une digne mais insuffisante troisiĂšme position. Depuis lors, la formation violette laisse entrouverte la possibilitĂ© de conclure des pactes avec des partis traditionnels. LâambiguĂŻtĂ© de Podemos par rapport Ă la notion de classe devient maintenant dĂ©cisive Ă lâheure de choisir entre rupture ou acceptation dâune austĂ©ritĂ© ââlightââ. Lâune des questions clĂ©s, en vue des Ă©lections gĂ©nĂ©rales de la fin de lâannĂ©e en Espagne, est la formation de coalitions post-Ă©lectorales et en particulier dâune possible entente entre le PSOE (la social-dĂ©mocratie) et Podemos.Par Marisa (Bruxelles), article tirĂ© de l’Ă©dition d’octobre de Lutte Socialiste
Le PSOE sâest engagĂ© sur la voie du nĂ©olibĂ©ralisme et a appliquĂ© lâaustĂ©ritĂ© au travers de coupes budgĂ©taires et de rĂ©ductions salariales. La social-dĂ©mocratie europĂ©enne a tout Ă fait suivi le discours de la droite durant tout le processus de âânĂ©gociationsââ en GrĂšce. En gĂ©nĂ©ral, les partis sociaux-dĂ©mocrates ont Ă©tĂ© incapables de fournir des rĂ©formes progressistes et se sont ouvertement positionnĂ©s dans le camp des capitalistes et des contre-rĂ©formes. Malheureusement, Syriza a fini par trahir les intĂ©rĂȘts des travailleurs de la mĂȘme façon que le parti social-dĂ©mocrate grec Pasok.
Cela a un impact pour la lutte contre lâaustĂ©ritĂ© dans dâautres pays, comme le Portugal, lâIrlande, lâItalie ou lâEspagne. Les dirigeants de Podemos, aprĂšs avoir tournĂ© Ă droite, ont dĂ©clarĂ© quâils auraient soutenu lâaccord en GrĂšce ! Ils ajoutent que lâEspagne serait dans une meilleure position pour âânĂ©gocierââ avec les institutions europĂ©ennes. Comme si la troĂŻka nâĂ©tait pas disposĂ©e Ă utiliser nâimporte quelle mĂ©thode pendant les âânĂ©gociationsââ pour Ă©craser et discrĂ©diter tout gouvernement qui remet en question leur diktat !
Si une chose est devenue claire aprĂšs la crise grecque, câest que les nouvelles formations de travailleurs ont besoin dâun programme qui vise Ă aller jusquâau bout dans la lutte contre lâaustĂ©ritĂ©. La victoire de Corbyn lors de lâĂ©lection pour la prĂ©sidence du Parti travailliste en Grande-Bretagne est aussi importante que lâĂ©mergence de Podemos en Espagne. Mais le plus intĂ©ressant, câest que Corbyn sâest prĂ©sentĂ© avec un programme encore plus radical que celui de Podemos et avec une orientation claire envers la classe des travailleurs, ce qui montre que la recherche dâune alternative Ă lâaustĂ©ritĂ© se poursuit.
Il est impossible de mettre en Ćuvre un programme de rĂ©formes sans remettre en cause la base Ă©conomique du systĂšme capitaliste actuel. Une restructuration de la dette nâest pas suffisante et, en plus, elle est souvent utilisĂ©e pour rendre la dette plus soutenable et Ă©viter de dĂ©faut de paiement nocif pour les crĂ©anciers. Le point de dĂ©part pour un gouvernement de gauche est un programme qui exprime le vote anti-austĂ©ritĂ© avec des mesures socialistes telles que le refus du paiement de la dette, la nationalisation sous contrĂŽle dĂ©mocratique des travailleurs des secteurs-clĂ©s de lâĂ©conomie et des investissements publics massifs pour rĂ©pondre aux nĂ©cessitĂ©s sociales.
Câest seulement sur base dâune nationalisation du systĂšme bancaire sous contrĂŽle populaire quâil serait possible de se dĂ©barrasser des spĂ©culateurs qui retiennent la classe ouvriĂšre en otage. Dans un secteur bancaire nationalisĂ©, le fardeau des prĂȘts hypothĂ©caires pourrait ĂȘtre remplacĂ© par des loyers abordables, les petites entreprises pourraient obtenir des prĂȘts bon marchĂ©, et des travaux publics tels quâun programme de construction de logements massif pourraient ĂȘtre financĂ©s Ă moindre coĂ»t. Il est clair quâaucun parti pro-austĂ©ritĂ© nâaccepterait de telles mesures de rupture et, par consĂ©quent, un pacte anti-austĂ©ritĂ© dans une coalition avec ces partis nâest ni âârĂ©alisteââ ni ââstableââ, câest impossible.
Pour clarifier cette question, il est important de se rappeler de ce qui est arrivĂ© lors des Ă©lections en Andalousie, oĂč Izquierda Unida (Gauche Unie) a obtenu le pire rĂ©sultat de son histoire. Personne nâignore que IU a Ă©tĂ© punie pour sa participation Ă un gouvernement de coalition avec le PSOE, un gouvernement qui a Ă©galement appliquĂ© lâaustĂ©ritĂ© mais Ă un rythme plus lent. Cela a Ă©tĂ© perçu par le public comme une erreur et la crĂ©ation dâune nouvelle coalition de Podemos ou dâautres formations alternatives avec des partis pro-austĂ©ritĂ© serait Ă nouveau perçue comme une erreur. La nĂ©cessitĂ© dâune large confluence de gauche avec un programme anti-austĂ©ritĂ© pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales du 20 dĂ©cembre en Espagne – avec Podemos, IU et les mouvements sociaux – est plus quâĂ©vidente.
GrÚce : Abstention record aux élections du 20 septembre
Tsipras et la direction de Syriza ont transformĂ© le âânonââ au mĂ©morandum en un ââouiââ. Au lieu de sâappuyer sur le mandat populaire qui lui Ă©tait donnĂ© par les 61 % des voix contre lâaustĂ©ritĂ©, Syriza est devenu rien de moins que le parti qui appliquera le nouveau mĂ©morandum austĂ©ritaire.
Nous ne pouvons pas analyser les rĂ©sultats du 20 septembre sans commencer dâabord par faire remarquer le taux dâabstention record de 43,4 %. Si nous y ajoutons les 2,42 % des votes nuls ou blancs, cela signifie que prĂšs dâun Ă©lecteur sur deux nâa pas participĂ© aux Ă©lections. La frustration qui existe dans la population et dans de grandes parties de la gauche est Ă©norme. Le rĂ©sultat est un parlement avec 6 partis pro-mĂ©morandum, un parti nazi et le KKE (Parti communiste grec) comme seule expression de la gauche.
Les deux partis ayant reçu le plus de votes, Syriza et Nouvelle DĂ©mocratie (droite), ont obtenu ensemble 3,45 millions de voix. En comparaison avec le rĂ©sultat des Ă©lections de janvier, Syriza a perdu 320.074 voix et ND 192.489. En 2004, lâancien systĂšme des deux partis, le PASOK (social-dĂ©mocratie) et la ND, obtenait 6,36 millions de voix ensemble. Le âânouveauââ bipartisme a moins dâimpact et est plus instable que lâancien. Cela affectera la coalition de Syriza / ANEL (droite nationaliste) qui sera rapidement testĂ©e lorsque le poids du mĂ©morandum provoquera les premiĂšres rĂ©actions politiques et sociales.
Aube DorĂ©e reste, pour la troisiĂšme fois consĂ©cutive, la troisiĂšme force Ă©lectorale du pays, mais la formation dâextrĂȘme droite a perdu 10.000 voix en chiffres absolus, malgrĂ© que le procĂšs liĂ© Ă lâassassinat du militant antifasciste Pablos Fyssas a dĂ©jĂ commencĂ©. Le KKE a perdu 38.000 voix et UnitĂ© Populaire (scission de lâaile gauche de Syriza) nâest parvenue Ă dĂ©crocher aucun siĂšge. UnitĂ© Populaire nâa pas Ă©tĂ© en mesure de prĂ©senter une alternative cohĂ©rente, ni un processus dĂ©mocratique ouvert et connectĂ© aux forces prĂ©sentes dans la sociĂ©tĂ©. Le mauvais rĂ©sultat Ă©lectoral de la gauche anti-austĂ©ritĂ© ne peut ĂȘtre que la base pour un nouveau commencement, en tenant compte des erreurs de la gauche rĂ©formiste.
Catalogne : La justice sociale et le droit dâautodĂ©termination sont insĂ©parables
La victoire des listes de confluence de gauche dans des grandes villes comme Madrid et Barcelone a reprĂ©sentĂ© un grand pas en avant. Les nouveaux Ă©lus ont dĂ©jĂ mis en place des mesures pour arrĂȘter des expulsions, un audit de la dette municipale et la crĂ©ation dâun rĂ©seau des villes refuge face Ă la crise migratoire. Cependant, les contraintes auxquelles ces coalitions sont confrontĂ©es commencent Ă©galement Ă devenir palpables.
Une nouvelle occasion se prĂ©sente pour utiliser la force accumulĂ©e par les luttes et les mobilisations de ces derniĂšres annĂ©es. Ă lâheure dâĂ©crire cet article, les Ă©lections catalanes du 27 septembre sont imminentes et la question nationale jouera un rĂŽle trĂšs important dans celles-ci. Mais polariser la question autour du ââouiââ ou âânonââ Ă lâindĂ©pendance favorise uniquement les secteurs plus rĂ©actionnaires. Quel que soit le rĂ©sultat final par rapport Ă lâindĂ©pendance, le nouveau gouvernement devra choisir entre appliquer plus dâaustĂ©ritĂ© ou sây opposer.
En outre, les questions sociale et nationale sont intrinsĂšquement liĂ©es. Il ne peut pas y avoir une vĂ©ritable justice sociale si ce nâest pas possible dâexercer le droit dâautodĂ©termination, et il ne peut pas y avoir une vraie indĂ©pendance si celle-ci nâest pas accompagnĂ©e de justice sociale. Toute collaboration avec des organisations bourgeoises sur un de ces sujets est une lourde charge pour les intĂ©rĂȘts dĂ©mocratiques et sociaux de la population.
IdĂ©alement, il ne faudrait quâune seule liste de gauche et de rupture, mais en pratique deux listes essayeront de jouer ce rĂŽle : la CUP (gauche indĂ©pendantiste et anticapitaliste) et Catalunya SĂ que es Pot (confluence de gauche anti-austĂ©ritĂ©). Mais voter nâest pas suffisant. Il est nĂ©cessaire que des nouvelles couches de travailleurs et de jeunes participent Ă leurs campagnes et rentrent en masse dans lâactivitĂ© politique. La lutte contre lâaustĂ©ritĂ© et pour la dĂ©fense des droits dĂ©mocratiques des travailleurs ne sera pas possible sans une Ă©troite collaboration entre la gauche catalane, espagnole, europĂ©enne et internationale.
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MEETING Syriza, Podemos et perspectives de luttes en Belgique
Quelles sont les perspectives de luttes sociales en Europe et en Belgique ? Comment renforcer la solidaritĂ© europĂ©enne et internationale pour les soutenir ?« En janvier 2015, un Ă©vĂšnement dâune portĂ©e politique historique sâest dĂ©roulĂ© en Europe. En portant au pouvoir un parti qui refuse le discours nĂ©olibĂ©ral, le mouvement ouvrier grec a Ă©branlĂ© la classe dominante grecque et europĂ©enne. »
MEETING en prĂ©sence d’orateurs de SYRIZA, mais aussi d’orateurs belges comme JEAN-FRANĂOIS TAMELLINI (secrĂ©taire fĂ©dĂ©ral de la FGTB) et BART VANDERSTEENE (porte-parole national du PSL).
Ce samedi 30 mai, 15h, Ă La Maison Des Huit Heures Ă Charleroi, 23 Place Charles II.
La crise Ă©conomique qui a Ă©clatĂ© en 2008 a dĂ©clenchĂ© une vague de politique dâaustĂ©ritĂ©. AprĂšs avoir sauvĂ© le systĂšme bancaire mondial Ă coup de milliers de milliards, les gouvernants ont prĂ©sentĂ© la note Ă la population. Celle-ci nâest pas restĂ©e sans rĂ©action. De par le monde des vagues de femmes et dâhommes se sont levĂ©-e-s : rĂ©volutions en Afrique du Nord et au Moyen Orient, luttes des Ă©tudiants aux Chili et au QuĂ©bec, luttes aux USA, combat autour de la question salariale Ă Seattle, luttes des enseignants et dans les transports au BrĂ©sil, mais aussi Ă Shanghai, en Afrique du Sud, au Burkina Faso, au SĂ©nĂ©gal,…
LâEurope nâest pas restĂ©e Ă lâĂ©cart de ce processus. En Europe du Sud, les luttes Ă©normes de la classe ouvriĂšre ont conduit Ă l’Ă©mergence de partis politiques Ă gauche des partis traditionnels. En Belgique, le plan dâaction syndical de lâautomne 2014 a dĂ©montrĂ© le potentiel du mouvement des travailleurs.
Venez en débattre avec nous le 30 MAI à 15H à la « Maison des 8h » à CHARLEROI.
Entrée à PRIX LIBRE. -
Dâoù provient la crise, quelle réponse de la gauche?
Malgré son rejet, la proposition du PSL au PTB tient toujours
Lors dâun dĂ©bat organisĂ© par Rood Ă Gand le 13 novembre dernier, le modĂ©rateur a posĂ© les deux questions suivantes Ă un panel de 7 invitĂ©s : DâoĂč provient la crise et quelle rĂ©ponse doit apporter la gauche ? Il a ainsi exprimĂ© le mystĂšre qui tracasse nombre de jeunes et de travailleurs depuis des annĂ©es maintenant. Comment expliquer que la crise du nĂ©olibĂ©ralisme et du capitalisme nâouvre pas la voie Ă la gauche, mais semble au contraire souffler dans les voiles de la droite populiste et de lâextrĂȘme droite ?
Par Eric Byl, article tirĂ© de l’Ă©dition de dĂ©cembre-janvier de Lutte Socialiste
- Lettre ouverte du PSL/LSP pour une union électorale de nos forces en 2014
Lâespace manquait pour aborder la combinaison de facteurs qui a conduit Ă cette crise qui dure depuis 5 ans. Stephen Bouquin, de Rood, a Ă©voquĂ© lâaustĂ©ritĂ©, Ivo Flachet, du PVDA (nom du PTB en Flandre) sâest rĂ©fĂ©rĂ© Ă la croissance des inĂ©galitĂ©s et le philosophe Bleri Leshi a insistĂ© sur lâimportance de lire Marx. GĂ©nĂ©ralement, tous les orateurs sâaccordaient Ă dire que la crise est systĂ©mique, la consĂ©quence directe du mode capitaliste de production et de distribution. Cela a encore Ă©tĂ© confirmĂ© par lâOrganisation de coopĂ©ration et de dĂ©veloppement Ă©conomiques (OCDE), le club des pays riches dont Yves Leterme est secrĂ©taire-gĂ©nĂ©ral adjoint.
Dans son dernier rapport, lâOCDE dĂ©crit les Etats-Unis comme Ă©tant la plus importante menace pour lâĂ©conomie mondiale. Pourquoi ? Parce que la croissance Ă©conomique sây accĂ©lĂšre. La possibilitĂ© que le chĂŽmage diminue et que les prix augmentent est, par consĂ©quent, une perspective rĂ©aliste. Bonne nouvelle, penserait nâimporte quel humble mortel. Mais cela ne marche pas comme ça. Cela peut pousser la RĂ©serve FĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (la FED, la Banque centrale des Etats-Unis) Ă raidir sa politique dâassouplissement monĂ©taire, ce qui fera grimper les taux dâintĂ©rĂȘts et rendra le crĂ©dit plus cher. La croissance Ă©conomique serait ainsi Ă©tranglĂ©e. Le second danger le plus important, toujours selon lâOCDE, se trouve en Europe. Le manque de croissance peut y conduire Ă une spirale dĂ©flatoire, une baisse gĂ©nĂ©rale du niveau des prix avec en consĂ©quence lâarrĂȘt de la consommation et lâĂ©rosion de la rentabilitĂ© des entreprises.
Bref: un cas classique de âcul de sacâ. Quâimporte ce qui est tentĂ©, le rĂ©sultat est nĂ©gatif. Pour tout le monde ? Lâan dernier, la fortune des 500 Français les plus nantis sâest accrue de 25%. Il ne sâagit pas dâun phĂ©nomĂšne français ou europĂ©en, mais dâun processus mondial. Pour certains, une crise est surtout synonyme dâopportunitĂ©. Ainsi, les patrons de la fĂ©dĂ©ration patronale flamande Voka sâen saisissent comme arme pour essayer de fortement rĂ©duire notre salaire indirect, les cotisations sociales nĂ©cessaires pour nous protĂ©ger contre la maladie, lâinvaliditĂ©, le vieillissement et le chĂŽmage.
Daniel Piron, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la FGTB Charleroi & Sud-Hainaut, a dĂ©clarĂ© Ă Gand que la gauche doit quitter la politique de casse âsocialementâ accompagnĂ©e pour adopter une attitude plus offensive, dâoĂč son plaidoyer pour unifier tous ceux qui se trouvent Ă la gauche du PS et dâEcolo. Sa collĂšgue Katrien Neyt de la FGTB de Gand a surtout pointĂ© du doigt le danger de la NV-A et des rĂ©glementations europĂ©ennes afin de plaider pour un front âde tous les progressistesâ. LâĂ©chevin gantois Tom Balthazar (SP.a) a quant Ă lui prĂ©tendu que lâindex et la sĂ©curitĂ© sociale avaient Ă©tĂ© sauvegardĂ©s grĂące Ă la social-dĂ©mocratie. Un plaidoyer peu convaincant.
Egalement prĂ©sent comme orateur, jâai utilisĂ© la ââuneââ de lâĂ©dition prĂ©cĂ©dente de Lutte Socialiste, sur laquelle figuraient les cinq patrons dâentreprises publiques qui refusent de travailler pour un ââpourboireââ de seulement 290.000 euros. Quatre dâentre eux ont Ă©tĂ©s nommĂ©s par le PS et le SP.a ! Jâai aussi accentuĂ© que la gauche est plus forte dans les pays oĂč il y a plusieurs formations de gauche – les Pays-Bas, lâAllemagne, la France, lâEspagne, la GrĂšce,… – que lĂ oĂč une seule formation a le monopole. A lâoccasion de lâappel de Daniel Piron, jâai Ă nouveau proposĂ© au PTB de renforcer sa campagne avec le PSL et toute la gauche en vue des Ă©lections de mai 2014.
Ivo Flachet a confirmĂ© au nom du PTB la rĂ©ponse que nous avions dĂ©jĂ reçue au tĂ©lĂ©phone de Jan Hasaers, le responsable du PTB pour ces Ă©lections: le PTB ne dĂ©sire pas collaborer avec le PSL et nâen a pas besoin. Nous espĂ©rons que cette position sera revue. Un front ouvert, pluraliste et unitaire autour dâun programme dâurgence offensif tel que le propose la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut reste nĂ©cessaire avant, mais surtout aprĂšs les Ă©lections afin de riposter contre lâattaque antisociale qui suivra ces Ă©lections.
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Une brochure pour clarifier et pousser en avant l'appel de la FGTB de Charleroi !
PrĂšs de 10.000 brochures ont Ă©tĂ© produites par la FGTB de Charleroi Ă la mi-septembre et on parle dĂ©jĂ d’une possible réédition. Une version en nĂ©erlandais est Ă©galement disponible et il se discute la possibilitĂ© de traduire dans d’autres langues comme par exemple l’italien. Le sujet? Ce fameux appel de la rĂ©gionale FGTB de Charleroi pour construire une alternative de gauche contre la crise capitaliste.
Par Ben (Charleroi)
Photo ci-contre : JournĂ©e du 27 avril 2013 dernier autour de l’appel de la FGTB de Charleroi
L’idĂ©e de la brochure est Ă©videmment de clarifier la position de la FGTB carolo, mais ce sera surtout un outil pour la diffuser le plus largement possible en permettant Ă chaque dĂ©lĂ©guĂ© ou militant syndical – de Charleroi ou d’ailleurs – de mener le dĂ©bat dans sa dĂ©lĂ©gation et plus largement avec l’ensemble de ses collĂšgues.
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Comment se procurer la brochure ?
En tĂ©lĂ©phonant Ă la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. Ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail Ă info@socialisme.be. DĂ©pĂȘchez-vous, elle partent trĂšs vite !
Vous pouvez la trouver ici en format PDF
Comment travailler avec elle ?
En en discutant avec vos collÚgues, en proposant que la brochure soit discutée en réunion syndicale, en assemblée interprofessionnelle ou en comité exécutif et, par exemple, en invitant un orateur de la FGTB de Charleroi.
[/box]La brochure s’intitule ”8 questions en relation avec l’appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut’‘. Lors de sa prĂ©sentation en assemblĂ©e interprofessionnelle, un dĂ©lĂ©guĂ© est montĂ© Ă la tribune pour dire que le ”8” de la premiĂšre page lui faisait penser aux affiches de la campagne pour la journĂ©e des 8 heures au dĂ©but du siĂšcle dernier. ”Si on ne fait rien, a-t-il Ă©galement dit, c’est à ça qu’on va arriver, Ă un retour en arriĂšre de 100 ans, Ă la perte de tous les acquis que les travailleurs ont gagnĂ© par leur lutte.”
C’est en partant du mĂȘme constat que Carlo Briscolini, PrĂ©sident de la FGTB de Charleroi-Sud Hainaut, introduit la brochure. ”Nous continuons Ă payer, depuis 1974, les consĂ©quences de ces crises successives dont nous ne sommes pas responsables. Nous devons rĂ©agir de toutes nos forces contre ce systĂšme capitaliste qui nous entraĂźne progressivement, mais sĂ»rement, vers la misĂšre. A Charleroi, nous voulons lutter pour un nouveau projet de sociĂ©tĂ©. (…) Rien ne tombe du ciel, rien n’est toujours acquis dĂ©finitivement et c’est dans le combat syndical que nous avons obtenu nos plus grandes victoires. (…) Pour changer les rapports de force face au patronat et Ă la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelles force politique Ă gauche digne de ce nom.” Et il conclut en disant qu’au ”travers de cette brochure informative et explicative de notre dĂ©marche, nous souhaitons lancer un large dĂ©bat dĂ©mocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.”
AprĂšs la brĂšve introduction de Carlo, la brochure réédite la dĂ©claration de principes de la FGTB afin de rappeler Ă chaque militant les fondements de la FGTB, dont son premier point: ”Ămanation directe des forces laborieuses organisĂ©es, la FGTB proclame que l’idĂ©al syndicaliste, visant Ă la constitution d’une sociĂ©tĂ© sans classe et Ă la disparition du salariat, s’accomplira par une transformation totale de la sociĂ©tĂ©.”
Elle continue par un extrait du rapport au CongrĂšs d’orientation politique du 4 mai 2010 oĂč la FGTB a dĂ©cidĂ© de reconsidĂ©rer le lien privilĂ©giĂ© qu’elle avait avec le PS et, accessoirement, Ecolo. Suit alors le discours du 1er mai 2012 dans son intĂ©gralitĂ©, ainsi qu’une motion de lâexĂ©cutif du 22 mai 2013. Enfin, les 8 questions/rĂ©ponses clĂŽturent la brochure.
La premiĂšre question posĂ©e est de savoir si le syndicat peut s’occuper de politique, et la FGTB de Charleroi de rĂ©pondre ”Oui. Non seulement il le peut, mais il le doit. Notre FGTB dĂ©fend un projet de sociĂ©tĂ© sans classes. (…) Sa rĂ©alisation implique lâabolition de ce systĂšme et son remplacement par un autre, socialiste et dĂ©mocratique.”
Face Ă l’impasse de la stratĂ©gie de l’aiguillon sur les partis traditionnels, nous avons besoin dâune nouvelle stratĂ©gie politique : ”Nous avons Ă©videmment besoin en premier lieu dâun syndicalisme plus combatif et dĂ©mocratique. (…) Mais cela ne suffit pas. (…) Pour changer les rapports de forces face au patronat et Ă la droite, nous avons besoin dâune FGTB forte et dâune force politique nouvelle, anticapitaliste, Ă gauche du PS et dâEcolo. Aider Ă lâĂ©mergence et au dĂ©veloppement de cette force pour quâelle devienne la plus large possible, voilĂ la stratĂ©gie politique que nous proposons Ă la place de celle de lâaiguillon.â‘
Une autre question posĂ©e est de savoir si la FGTB veut crĂ©er un nouveau parti politique : ”Nous proposons que la FGTB favorise activement lâapparition dâune nouvelle force anticapitaliste sur le champ politique et Ă©lectoral. Ce nâest pas la mĂȘme chose. Nous voulons mettre notre poids dans la balance pour rassembler celles et ceux qui aspirent Ă une alternative anticapitaliste. Nous les mettons devant leurs responsabilitĂ©s de crĂ©er une force aussi fidĂšle aux intĂ©rĂȘts du monde du travail que les forces existantes sont fidĂšles aux intĂ©rĂȘts des patrons.”
Un nouveau relais politique de la FGTB ?
”Non, nous voulons que se forme un nouveau relais politique du monde du travail dans son ensemble. Câest Ă©videmment au sein de notre organisation, la FGTB, que nous menons le dĂ©bat. Nous ne nous immiscerons pas dans le fonctionnement dâautres organisations syndicales. Mais la FGTB nâest pas la seule Ă ĂȘtre confrontĂ©e Ă lâimpasse de la stratĂ©gie politique de lâaiguillon. La CSC est dans la mĂȘme situation. Câest pourquoi, dans le fond, notre appel Ă une autre stratĂ©gie ne concerne pas que la FGTB. Le fait que la CNE a voulu sâassocier Ă notre dĂ©marche est trĂšs important. Cela montre que notre stratĂ©gie, loin dâĂȘtre une source de division, peut contribuer au contraire Ă dĂ©passer certaines divisions historiques du monde du travail.”
Le texte continue sur cette idĂ©e, qui s’applique par ailleurs Ă©galement trĂšs bien Ă la question du travail unitaire des formations de la gauche radicale ; ”Nous devons ĂȘtre conscients de la chance qui sâouvre ainsi et, sans abandonner notre identitĂ©, mais dans le respect des diffĂ©rences, favoriser la convergence autour dâun projet politique commun. Nous devons bien voir que cette possibilitĂ© de convergence trouve son origine fondamentale dans lâextrĂȘme gravitĂ© des menaces qui pĂšsent sur le monde du travail.”
Petit rappel
Depuis plusieurs dĂ©cennies de participation ”socialiste” (on parle bien entendu du PS) Ă diffĂ©rents niveaux de pouvoir, la colĂšre s’est accumulĂ©e dans les rangs syndicaux. Entre la rĂ©forme de l’enseignement, le plan global, le pacte des gĂ©nĂ©rations, le contrĂŽle de la disponibilitĂ© des chĂŽmeurs, jusqu’aux mesures du budget 2012, il a Ă©tĂ© chaque fois plus clair que la stratĂ©gie du ”moindre mal” menait tout droit dans le mur.
Comme Daniel Piron l’expliquait lors de la confĂ©rence de presse de prĂ©sentation de la brochure, on peut dire qu’entre 2002 et 2010, il Ă©tait dĂ©jĂ clair que l’action commune ne fonctionnait plus. C’est ce qui explique que lors du CongrĂšs d’orientation politique du 4 mai 2010 ”la FGTB a dĂ©cidĂ© de reconsidĂ©rer le lien privilĂ©giĂ© qu’elle avait avec le PS et accessoirement avec Ecolo et d’engager des rapports suivis avec tous les partis dĂ©mocratiques de gauche.”
Fin 2011, L’arrivĂ©e d’un premier ministre PS a coĂŻncidĂ© avec le pire budget d’austĂ©ritĂ© que la Belgique ait connu depuis longtemps. Cela a menĂ© a la grĂšve gĂ©nĂ©rale du 30 janvier 2012 et lors de l’Ă©valuation qui en a Ă©tĂ© faite en assemblĂ©e interprofessionnelle Ă Charleroi, de nombreux dĂ©lĂ©guĂ©s on dĂ©clarĂ© que ”Le PS nous a trahi une fois de plus, une fois de trop.”
C’est ce long processus qui va nous amener au discours du 1er mai 2012 de la FGTB Charleroi, discours dans lequel il est clairement dit que la politique du moindre mal ne passe plus et que c’est pourquoi les instances de la FGTB de Charleroi appellent a un rassemblement a gauche du PS et d’Ecolo. Et comme l’a dit Daniel Piron dans cet appel, ”Je sais que cela ne sera pas chose facile, mais si chacun peut faire un pas vers l’autre, PTB, LCR, PSL, PC, gauche chrĂ©tienne peut-ĂȘtre, gauche du PS et d’Ecolo s’il en reste, sĂ»rement, nous pourrons certainement, nous lâappelons de toutes nos forces, renouer avec l’espoir du monde du travail.”
Par aprĂšs, la FGTB de Charleroi n’a pas voulu interfĂ©rer avec les Ă©lections communales et ce n’est donc que dĂ©but 2013 qu’un comitĂ© de soutien Ă l’appel s’est constituĂ© avec l’ensemble des partis Ă gauche du PS et d’Ecolo. Les discussions ont conduit Ă l’organisation d’une grande journĂ©e de lutte et de dĂ©bat le 27 avril 2013 Ă Charleroi. PrĂšs de 400 militants syndicaux et politiques y ont participĂ© et ont Ă©mis le souhait que l’initiative montre qu’elle existe avant 2014. Une autre proposition y a Ă©tĂ© faite, l’Ă©criture d’un programme anticapitaliste pour la FGTB.
Tout cela nous a amenĂ© au mois de septembre et a l’Ă©dition d’une premiĂšre brochure expliquant la dĂ©marche de la FGTB de Charleroi, qui sera suivie d’une deuxiĂšme, base pour un programme anticapitaliste de la FGTB.
L’idĂ©e est de refaire une grande journĂ©e de dĂ©bat et de discussion autour de l’appel et du programme anticapitaliste de la FGTB entre la fin de cette annĂ©e et le dĂ©but de l’annĂ©e 2014. Mais cette fois-ci, en mobilisant plus largement et en y impliquant le plus de dĂ©lĂ©guĂ©s et de militants possibles.
Ce dĂ©bat interne est d’autant plus important qu’il y a un congrĂšs de la FGTB en 2014.
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Présentation de la brochure intitulée: "8 questions en relation avec l'appel du premier mai 2012 de la FGTB Charleroi-Sud Hainaut"
Conférence de presse de la FGTB de Charleroi
AprĂšs la grĂšve gĂ©nĂ©rale du 30 janvier 2012, de nombreux militants syndicaux ont dĂ©noncĂ© les liens existants entre la FGTB et un PS qui âtrahitâ les travailleurs en appliquant la politique d’austĂ©ritĂ©. AprĂšs divers dĂ©bat dans le syndicat, la FGTB de Charleroi & Sud-Hainaut avait lancĂ© un appel lors du 1er mai 2012, Ă l’occasion du discours du secrĂ©taire rĂ©gional Daniel Piron. Cet appel invite Ă un rassemblement politique anticapitaliste Ă la gauche du PS et dâEcolo. La brochure, produite en plusieurs milliers d’exemplaires, doit servir Ă diffuser largement cet appel.
Dans la presse:
- Lavenir.net : Les huit questions qui balisent la voie
- Lavenir.net : La FGTB Charleroi précise le sens de son appel du 1er mai 2012 et annonce un plan «anticapitaliste»
Rubrique de socialisme.be consacrĂ©e Ă la nĂ©cessitĂ© d’un nouveau parti large des travailleurs
Extrait de l’introduction de Carlo Briscolini :
“Lors de son congrĂšs d’orientation du 4 mai 2010, la FGTB Charleroi-sud Hainaut a dĂ©cidĂ© de reconsidĂ©rer le lien privilĂ©giĂ© avec le PS et d’engager des rapports suivis avec tous les partis dĂ©mocratiques de gauche.
Nous avons besoin d’une nouvelle stratĂ©gie politique car, sans relais politiques forts Ă gauche, nous sommes condamnĂ©s au recul en permanence. Au mieux, nous limitons les dĂ©gĂąts mais sur le long terme, c’est le pire qui dĂ©truit toutes nos conquĂȘtes. Pour changer les rapports de force face au patronat et Ă la droite, nous avons besoin d’une FGTB forte et d’une nouvelle force politique Ă gauche digne de ce nom.
Aider Ă l’Ă©mergence et au dĂ©veloppement de cette force pour qu’elle devienne la plus large possible, voilĂ la stratĂ©gie politique que nous proposons Ă la place de celle du “moindre mal” (social-dĂ©mocratie). C’est le sens de l’appel que nous avons lancĂ© le 1 Mai 2012.
Nous voulons donc que se forme un nouveau relais politique fort à gauche pour un changement de cap des politiques menées ces derniÚres décennies.
Au travers de cette brochure informative et explicative de notre démarche, nous souhaitons lancer un large débat démocratique au sein des structures de la FGTB, mais aussi en dehors avec toutes les forces progressistes qui voudraient nous rejoindre.
Se taire ou se rĂ©signer, jamais.”
Vous pouvez vous procurer la Brochure en tĂ©lĂ©phonant Ă la FGTB de Charleroi au 071/64.12.62. ou en nous contactant au 02/345.61.81 ou via mail Ă info@socialisme.be. DĂ©pĂȘchez-vous, elle partent trĂšs vite !
Brochure au format PDF
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Lâenjeu des élections du 25 mai 2014… et le défi à relever pour la gauche
Cela semble encore loin, mais dĂšs lâautomne, tout sera consacrĂ© aux Ă©lections si redoutĂ©es du 25 mai 2014. La bourgeoisie traditionnelle et leurs partis parviendront-ils Ă nouveau Ă nous vendre leur politique comme un mal nĂ©cessaire ? A moins que la petite bourgeoisie flamande impatiente et ses extrĂ©mistes communautaires ne leur mettent des bĂątons dans les roues, au risque dâune nouvelle crise politique prolongĂ©e ? De leur cĂŽtĂ©, les dirigeants syndicaux parviendront-ils encore une fois Ă mobiliser leur base derriĂšre le âmoindre malâ ou le fossĂ© existant entre des pans du mouvement ouvrier et les partis traditionnels se manifestera-t-il enfin au Parlement ?
Edito de l’Ă©dition de septembre de Lutte Socialiste, par Eric Byl, membre du Bureau ExĂ©cutif du PSL
Câest avec satisfaction que la grande bourgeoisie belge peut regarder en arriĂšre et considĂ©rer le choix tactique auquel elle a poussĂ© il y a prĂšs de deux ans. Un gouvernement dirigĂ© par le PS Ă©tait en effet lâinstrument le plus adĂ©quat pour faire avaler au mouvement ouvrier le programme dâaustĂ©ritĂ© le plus sombre de lâhistoire du pays. En deux bonnes annĂ©es, une demi-lĂ©gislature Ă peine, le gouvernement Di Rupo a mis en Ćuvre toute une batterie de rĂ©formes jugĂ©es nĂ©cessaires par la bourgeoisie. Nous allons maintenant travailler plus longtemps, la chasse Ă ce quâĂ droite on qualifie de âprofitariat socialâ (allocataires sociaux, chĂŽmeurs, malades chroniques, handicapĂ©s, rĂ©fugiĂ©s politiques et autres immigrĂ©s) est passĂ©e Ă la vitesse supĂ©rieure, les salaires sont gelĂ©s, la flexibilitĂ© accrue et la fonction publique Ă©touffĂ©e. Pour la bourgeoisie, ce sont de bonnes nouvelles.
ParallĂšlement, les banques ont Ă©tĂ© soutenues avec les ressources de la collectivitĂ©, les spĂ©culateurs de la dette publique ont eu leur attention provisoirement attirĂ©e ailleurs et les entreprises ont Ă©tĂ© irriguĂ©es de subventions et dâallĂšgements fiscaux. De plus, le gouvernement a gracieusement pu Ă©riger une rĂ©forme dâEtat et lâunification des statuts ouvrier et employĂ©. Enfin, il a pu respecter avec un certain retard les normes budgĂ©taires imposĂ©es par lâEurope. La rĂ©sistance Ă la politique menĂ©e a fait face Ă une augmentation de la rĂ©pression. PĂ©titions et gentilles âmanifestationsâ doivent soutenir la façade dĂ©mocratique, mais au- delĂ , mĂ©fiez-vous des Sanctions Administratives Communales (SAC). Lâamnistie ou la rĂ©duction de peine ne sont que des privilĂšges pour les grands fraudeurs et autres criminels de haut vol, car lĂ aussi il sâagit dâune sociĂ©tĂ© de classe.
AprĂšs cinq ans de la plus grande crise du capitalisme depuis la Grande DĂ©pression des annĂ©es â30, plus rien nâest garanti. On peut toutefois supposer que le gouvernement va passer en mode Ă©lectoral. Pour la N-VA, la casse sociale nâest pas assez dure. De Wever & Co vont tout faire pour augmenter la pression y compris, quand ils le peuvent, en utilisant systĂ©matiquement la rhĂ©torique de âresponsabilisationâ des partis traditionnels : tu as des droits, mais aussi pas mal de devoirs. AprĂšs les Ă©lections, la casse sociale prendra fortement de lâampleur ; avec la N-VA pour illustrer la force du changement, ou sans elle pour montrer que âle changementâ peut sâen passer. La N-VA sera lâenjeu majeur des Ă©lections et quâimporte la maniĂšre dont cela se jouera, cela annonce de mauvaise nouvelles pour le mouvement ouvrier.
Ă moins toutefois que le mouvement des travailleurs ou certaines de ses sections ne commencent Ă inflĂ©chir cette tendance en forçant les portes des Parlements avec un ou plusieurs Ă©lus indĂ©pendants de la bourgeoisie. Câest ce Ă quoi la rĂ©gionale de la FGTB Charleroi & Sud- Hainaut et la CNE, la centrale des employĂ©s de la CSC, ont ouvertement appelĂ© avec sans aucun doute une large approbation de militants syndicaux de tout le pays. A LiĂšge et Anvers, surtout, le PTB est bien placĂ© pour ce faire. Comme dâinnombrables autres militants, le PSL aimerait y contribuer, dâoĂč notre appel pour des listes unitaires sous le nom de PTB-UnitĂ©.
Le PSL ne peut pas dĂ©terminer ce que pourrait faire le PTB de ses Ă©lus, mais nous avons quelques suggestions. Nous ferions de ces Ă©lus les porte-paroles de lâensemble du mouvement, pas seulement de nos propres militants. Nous sommes Ă©galement dâavis quâil ne faut pas chercher Ă nâimporte quel prix Ă formuler des revendications acceptables pour le Parlement, mais rĂ©pondre aux besoins rĂ©els du mouvement, et aussi rester le plus loin possible de petits postes et des coalitions avec les partis de lâaustĂ©ritĂ©. Enfin, nous souhaiterions les encourager Ă utiliser leur position afin de populariser un vĂ©ritable programme socialiste dĂ©mocratique car cela renforcerait le mouvement.
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Aperçu du Meeting à Bruxelles :âLes suites de lâappel de la FGTB de Charleroi afin de construire un rassemblement de gauche en Belgique !â
La salle était comble ce 18 juin, une centaine de personnes étaient présentes pour participer à ce débat organisé dans le cadre des ââMardis politiquesââ du Garcia Lorca par ââAlternatives à Bruxellesââ (un collectif de sections de partis de gauche étrangers en Belgique : Izquierda Unida (Espagne), Rifondazione Comunista (Italie), Die Linke (Allemagne) et le Parti Socialiste Unifié (Maroc)), et par la fondation Joseph Jacquemotte.
Par Boris Malarme
Daniel Piron, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi et Sud-Hainaut et Lahoucine Tazribine secrétaire permanent CNE-GNC dans le secteur privé, ont ouvert le débat, suivis par des orateurs de la gauche politique, Saïd Cherrid pour le Mouvement de Gauche, Anja Deschoemacker pour le PSL et Stephen Bouquin pour Rood! Voici un aperçu – non-exhaustif – de cette rencontre.
Daniel Piron a expliqué la démarche de lâappel de la FGTB de Charleroi. Pour celle-ci, il fallait faire quelque chose et ne pas se contenter de gérer les restructurations et les plans dâaustérité. Après la grève générale du 30 janvier 2012, de nombreux militants sont montés à la tribune pour sâopposer au lien existant entre la FGTB et un PS qui âtrahitâ les travailleurs en appliquant lâaustérité. Après débat dans le syndicat, cela a conduit à lâappel du 1er mai 2012 appelant à un rassemblement politique anticapitaliste à la gauche du PS et dâEcolo. Après les élections communales, la régionale de la FGTB sâest réunie avec 8 formations politiques invitées et avec la CNE, la centrale des employés de la CSC, pour créer un espace de discussion entre organisations.
Le 27 avril de cette année, une journée de discussion sur ce thème avait rassemblé environ 400 personnes. Daniel Piron a expliqué que deux conclusions ressortaient de lâévénement : une demande ââdâexister avant les élections de 2014ââ et une demande dâétendre lâinitiative parmi les travailleurs dâune part, à toutes les régions du pays dâautre part. Câest pourquoi la FGTB de Charleroi prépare une ââplaquetteââ explicative qui sera distribuée en masse dans les entreprises à Charleroi et ailleurs.
Pour Lahoucine Tazribine, il faut premièrement défendre des alternatives aux restructurations, comme la réduction collective du temps de travail. Ensuite, aucun élu des partis traditionnels nâa répondu à lâopposition des syndicats au traité européen dâaustérité (le TSCG), la CNE compte bien le rappeler aux prochaines élections. Un autre élément est la percée du PTB, qui a notamment maintenant deux conseillers communaux à Bruxelles, ce qui reste insuffisant. Câest pourquoi il faut soutenir lâappel de la FGTB de Charleroi pour la construction dâun relais politique large pour les luttes des travailleurs. Il a poursuivit en expliquant que le combat de la gauche est celui de lâEgalité, et quâil faut développer lâunité des travailleurs au-delà des frontières linguistiques et construire un front commun. Il a encore rappelé lâattachement de la CNE à lâindépendance syndicale, ce qui signifie de ne pas avoir de partenaire privilégié et de rester un contre-pouvoir. Il a conclu en expliquant que Bruxelles-Hal-Vilvorde représente la moitié des 160.000 affiliés de la CNE, la centrale sâimpliquera donc activement à Bruxelles pour construire autour de lâAppel de Charleroi.
Anja Deschoemacker, a développé que lâAppel de Charleroi est un fait historique en tant quâexpression du gouffre existant entre la basse syndicale et la social-démocratie. Quelle que soit la composition du prochain gouvernement, lâaustérité sera approfondie et ce fossé est destiné à croître. Des figures telles que Hollande ou Di Rupo nâont pas de solution face à la crise, aucun espace nâexiste pour un programme néo-keynésien ou néo-réformiste. Appliquer un plan radical dâinvestissements publics pour répondre aux innombrables nécessités sociales (en termes de logement, dâenseignement, dâemploi, de soins de santé,…) exige de nationaliser les banques ainsi que les secteurs-clés de lâéconomie.
Après ces éléments de programme, Anja a également développé la proposition du PSL de combiner la campagne autour de la ââplaquetteââ avec un deuxième meeting à Charleroi en octobre après une campagne dans les entreprises de tout le pays afin dâen faire un succès plus massif. Même si ce sont les luttes des travailleurs qui peuvent changer la société, obtenir des élus de gauche en 2014 peut constituer une aide précieuse pour donner plus dâimpact aux idées de gauche, développer la conscience de classe et représenter un porte-voix pour les luttes. Comme le PTB est actuellement dans la meilleure position électorale, le PSL a proposé à lâensemble des formations de gauche de se présenter ensemble aux élections de 2014, sous la forme de listes ââPTB-Unitéââ ou quelque chose de similaire, avec une composition de liste qui soit motivante pour toutes les formations, avec une bonne coordination et la liberté de chaque composante de diffuser son matériel politique propre et dâexpliquer les raisons de sa participation à de telles listes.
Ensuite ont suivi les orateurs du Mouvement de Gauche et de Rood!, avant que de nombreuses personnes interviennent de la salle pour exprimer leur soutien à lâAppel de Charleroi et leur volonté de sâengager à lâélargir. Parmi ceux-ci se trouvaient des militants et délégués du Setca et de la LBC à Bruxelles, ou encore des camarades de la gauche européenne comme Maïté Mola (Izquerdia Unida, vice-présidente du PGE, le Parti de la Gauche Européenne) et Giorgos Karatsioubanis (président de Syriza-Belgique). Le seul regret exprimé par la salle était le fait le PTB ait décliné lâinvitation de participer au débat.
Lâorganisation dâun prochain débat à Bruxelles plus orienté vers des syndicalistes a été proposée par les orateurs syndicaux en guise de piste de conclusion, ainsi quâun appel aux organisations à faire réussir lâinitiative, face aux risques quâont pris la FGTB de Charleroi Sud-Hainaut et la CNE.
Le PSL a envoyé le 24 mai dernier une lettre ouverte pour lâunité de la gauche. Ce texte est disponible ici.