Category: Europe

  • Mouvement étudiant en France et en Allemagne

    A l’appel des étudiants de Rennes II, une vague de grèves a touché les facultés en France: le 30 novembre, il y avait 27 universités en grève et une quinzaine d’universités mobilisées.

    Emiel Nachtegael

    Dans de nombreux cas, le personnel a suivi les appels de grève et de mobilisation. L’ Appel de Rennes dénonce les réformes libérales dans le supérieur et exige l’abrogation des décrets LMD (Licence, Master, Doctorat; Bac+ 3, Bac+5, Bac+8; la Déclaration de Bologne en France, ndlr) et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités.

    Selon l’UNEF, le caractère national des diplômes est mis en cause par le LMD qui "sous couvert d’une souhaitable harmonisation européenne, remet en cause la valeur de nos diplômes et l’égalité entre étudiants." Avec plus d’autonomie pour les universités, elles auront une plus grande souplesse dans l’organisation de leur cursus.

    En Allemagne aussi, 20.000 étudiants ont manifesté à Berlin contre le programme d’austérité du gouvernement social-démocrate/vert. Plusieurs facultés étaient en grève. A Hambourg, un rassemblement pacifique de quelque 500 étudiants en grève a dû faire face à une répression policière féroce.

  • Mouvement des étudiants en France

    A l’appel des étudiants de Rennes-II, en grève depuis le 5 novembre, une vague de grèves a touché les facultés hexagonales : elles étaient 22 à être en grève mercredi 26 novembre selon l’UNEF. Dans de nombreux cas, le personnel a suivi les appels de grève et de mobilisation.

    L’ «appel de Rennes «dénonce» les réformes libérales dans le supérieur «et exige» l’abrogation des décret LMD (Licence-master-doctorat ; bac+ 3, bac+5, bac+8 ; l’application de la Déclaration de Bologne en France, ndlr) et le retrait du projet de loi sur l’autonomie des universités «. Selon l’UNEF, le caractère national des diplômes est mis-en-cause par le LMD qui « sous couvert d’une souhaitable harmonisation européenne, remet en cause la valeur de nos diplômes et l’égalité entre étudiants.»

    Avec plus d’autonomie pour les universités, elles auront une plus grande souplesse dans l’organisation de leur cursus.

    En Allemagne aussi, 20 mille étudiants allemands ont manifesté à Berlin jeudi le 27 novembre contre le programme d’austérité prévu par le gouvernment social-démocrate-verts. Il a été calculé que trois grandes universités allemandes auront 125 millions d’euros de moins en 2009 par rapport à leur situation actuelle.

    Plusieurs facultés sont en grève. A Hambourg, un rassemblement pacifique de quelque 500 étudiants en grève a dû faire face à une répression policière féroce.

  • FSE: Citoyenneté ou Socialisme?

    Samedi 15 novembre, 35 camarades d’Etudiants de Gauche Actifs et du Mouvement pour une Alternative Socialiste ainsi que des camarades de France, d’Angleterre, d’Allemagne, d’Ukraine, de Russie et du Kazakstan ont formé une délégation internationale de Résistance Internationale et de la Gauche Révolutionnaire (section soeur du MAS en France) au sein de la manifestation du Forum Social Européen (FSE) à Paris. La manifestation était massive. La presse parle de 100.000 manifestants. Les intermittants francais en lutte depuis des mois pour défendre leur statut étaient à la tête de la manif. Ceux-ci avaient déja manifesté à plus de 3500 deux jours auparavant lors de l’ouverture du FSE. Le caractère international (de fortes délégations de manifestants italiens, la délégation d’IG-Metal d’Allemagne,…) de la manif est très important.

    Boris Malarme

    50.000 personnes ont participé aux deux jours de « débat » du FSE. Nous sommes intervenus au Forum pendant plusieurs jours mais nous ne nous sommes pas limités à cela. Nous avons mené une campagne dans plusieurs unifs et lycées. Aucune affiche était présente dans les facs. Quasi aucune campagne n’a été menée à Paris pour sensibiliser les jeunes et les travailleurs. Le FSE s’est tenu quelque peu coupé de la population. Après le mouvement contre la réforme de Raffarin et contre la décentralisation de l’enseignement, beaucoup de jeunes et de travailleurs à la recherche d’une alternative à la politique antisociale du gouvernement s’étaient rassemblés dans le Larzac autour de José Bové (200.000 participants). Bové refuse que le mouvement antimondialiste fasse de la politique. Nikonoff, le président d’ATTAC dénonce le risque d’assimilation à l’extême-gauche si le mouvement est trop radical.

    Le terme citoyeneté revenait de nombreuse fois lors des débats du FSE. Ce terme avait un sens révolutionaire lors de la révolution francaise de 1789. Il déclarait la fin des privilèges de la noblesse et l’égalité en droit. Mais comme le disait Lénine : «Le sens réel du mot d’ordre d’égalité ne peut résider que dans l’abolition des classes sociales». Ce terme aujourd’hui sème la confusion. Les travailleurs produisent toutes les richesses et ont en mains les armes pour mettre à plat toute l’économie. La bourgeoisie na plus aucun rôle progressiste à jouer aujourd’hui. Le mouvement doit arrêter de ce limiter à dénoncer les horreurs du capitalisme mais doit avancer une stratégie pour en finir avec ce système. EGA avance dans le mouvement la nécessité d’un monde socialiste. La classe ouvrière (les salariés) a la force potentielle de le réaliser.

  • Blocage des salaires aux Pays-Bas

    Les Pays-Bas sont en récession. Le gouvernement ne se limite pas à lancer une attaque en règle contre la sécurité sociale (pour économiser dans les soins de santé, les congés de maladie des salariés, la réglementation des fins de carrière, les allocations de chômage et les plans de carrières). Les coûts salariaux seront aussi concernés par les mesures d’austérité.

    Jan Van Emous

    Les prévisions de croissance économique sont de 0,6% pour 2004 (2% pour l’Union européenne) et on prévoit que le chômage augmentera de 100.000 unités en 2004, comme cette année. Le déficit public atteindra et dépassera l’année prochaine, malgré les solides mesures d’austérité, le seuil des 3 % fixé par le pacte de stabilité de l’Union monétaire européenne.

    Aux Pays-Bas, les partenaires "sociaux" (gouvernement, employeurs et syndicats) sont arrivés à un accord pour un gel des salaires pour 2004 et 2005. En échange d’un report de deux ans de l’exécution d’une part minime du plan d’austérité (17 milliards d’euros) le mouvement syndical a promis de ne pas revendiquer d’augmentations de salaires lors des négociations pour les conventions collectives. Concrètement cela signifie que le pouvoir d’achat des salariés va faire un saut en arrière. L’indexation automatique des salaires est impossible au Pays-Bas depuis des années.

    Les pays voisins qui sont d’importants partenaires commerciaux de la Belgique (France et Allemagne) ne sont pas non plus en bonne santé sur le plan économique. Quel danger cela représente-t-il pour les travailleurs de Belgique? Les exportations, dont dépend une partie importante de l’économie belge, seront plus difficiles que ce que Verhofstadt imaginait. Mais les patrons vont ici aussi appeler à une compression plus forte des coûts salariaux. Ils disposent également d’un moyen de pression légal avec la loi sur la compétitivité de 1996 – qui prévoit que la moyenne salariale belge ne peut pas croître plus vite que dans les pays voisins (Pays-Bas, Allemagne et France).

    En Belgique les patrons viennent déjà frapper à la porte du gouvernement Verhofstadt pour obtenir de nouvelles baisses des charges salariales. Les dirigeants syndicaux ont soldé la sécurité sociale. Cela ne sera cependant pas assez pour les patrons. La norme salariale cumulée pour cette année et l’année prochaine est de 5,4% maximum d’augmentation. Comme les bas salaires vont chuter aux Pays-Bas, les patrons belges insistent plus durement pour que les syndicats ne revendiquent pas le maximum de la norme salariale lors des conventions.

    Le danger existe que la direction syndicale – en contact étroit avec le gouvernement à travers la social-démocratie – cède aux exigences salariales. Comme il y aura des élections en 2004 et que l’économie ne se portera pas sensiblement mieux, l’appel patronal pour supprimer l’indexation des salaires sera de nouveau fortement écouté, en préambule au prochain tour de négociations sur la norme salariale.

  • Allemagne: La résistance à l’austérité s’amplifie

    Le SPD du Chancelier Schröder a connu récemment une série de revers aux élections locales. La raison en est "l’Agenda 2010": le programme d’austérité le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale. Les travailleurs, les sans-emplois, les jeunes et les retraités en font les frais.

    Tania Niemeyer

    L’Agenda 2010 comprend entre-autres un rabotage des pensions et des allocations de chômage et de maladie. Un chômeur sera contraint à l’avenir d’accepter n’importe quel emploi (y compris un travail à l’autre extrémité du pays). L’allocation de chômage sera limitée dans le temps et retombera après un an et demi à l’allocation du minimex. Les travailleurs ayant perdu leur emploi tomberont plus vite sous le seuil de pauvreté. Jusqu’à présent les consultations chez le médecin étaient gratuites. Cela va aussi changer.

    La crise économique rampante est la toile de fond de la politique de Schröder. L’Allemagne est confrontée à une augmentation du chômage (officiellement 4,2 millions) et un gigantesque déficit budgétaire. Schröder n’est pas en état de satisfaire aux critères de Maastricht et beaucoup de villes et de communes sont dans les faits en faillite. L’homme de la rue va devoir payer la crise. Les grandes entreprises et ceux qui déclarent un revenu élevé sont choyés car les impôts directs ont diminué.

    Grâce aux liens traditionnels entre les centrales syndicales et la social-démocratie, le SPD de Schröder pouvait jusqu’à présent compter sur le soutien électoral des dirigeants syndicaux. Les syndicats commencent à organiser un certain nombre d’actions locales symboliques contre le plan d’austérité, mais ils ont promis de ne pas mobiliser plus largement.

    Cela ne semble pas réussir. En octobre, se sont tenus les congrès des deux plus grands syndicats, IG Metall et Verdi (qui organise tous les travailleurs du secteur des services, y compris tous les services publics). Les dirigeants syndicaux doivent prendre en compte l’impétueuse pression venant de la base. Elles ont donc radicalisé leur discours. A la tribune des congrès les représentants du SPD ont été accueillis par des huées et des calicots de protestation.

    Le nouveau président d’IG Metall a dû prendre position: «Si la social-démocratie applique une telle politique, elle ne pourra plus être un allié!». Dans ce cadre, les motions des militants syndicaux de gauche ont eu beaucoup de succès, surtout celle qui appelait à participer à la manifestation nationale du 1er novembre à Berlin. Le congrès a décidé de soutenir la manifestation et de mobiliser. La tentative du président Bsirski d’appeler à l’action était tellement vague qu’elle est tombée à l’eau. C’est la première fois que la direction syndicale est obligée de mobiliser contre la politique de ses amis sociaux-démocrates au gouvernement.

    En Westphalie-Nord-Rhénanie, il y a déjà eu une manifestation de 45.000 fonctionnaires contre l’augmentation du temps de travail, la diminution des congés payés et de la prime de fin d’année. Plus de 15.000 métallurgistes de la région du Sud de l’Allemagne ont pris part à l’action de grève contre les atteintes aux conventions collectives sectorielles. Le 14 octobre, les équipes de Daimler Chrysler (12.000 travailleurs) ont arrêté le travail pour protester contre le démantèlement de leur statut. Et cela seulement une semaine après des arrêts de travail chez Daimler, Porsche et Bosch.

    L’idée de manifester le 1er novembre à Berlin a été annoncée pour la première fois fin août, lors d’un meeting national de coordination des initiatives de sans-emplois, d’Attac, etc. L’idée avait été lancée par notre organisation soeur en Allemagne, le SAV (Sozialistische Alternative ). Le SAV, en collaboration avec Résistance Internationale, a également organisé une grève de 1.500 lycéens à Kassel. Grâce à ce succès un de nos camarades a été désigné comme orateur officiel des jeunes à la manif du 1er novembre.

    Au moment de boucler ce numéro du journal nous apprenons que la manifestation de la Toussaint a rassemblé 100.000 personnes.

    Le SAV mène actuellement campagne pour une grève générale de 24 heures pour stopper l’Agenda 2010. Il y a en Allemagne une large combativité dans la population et tous les ingrédients sont présents pour une explosion sociale. La seule carence – et c’est pourquoi ce retard est préoccupant – est une direction militante de masse de la classe ouvrière.

  • UDC: Le consensus à la suisse victime de la crise

    Les élections législatives du 19 octobre en Suisse ont vu la percée spectaculaire de l’Union démocratique du Centre (UDC), un parti populiste de droite. L’UDC est désormais le premier parti suisse en voix et en sièges.

    Thierry Pierret

    La progression de l’UDC est spectaculaire: elle obtient 27,7% des voix, soit le score le plus élevé jamais enregistré par une formation populiste de droite ou d’extrême droite en Europe. Pendant longtemps, les Suisses ont vécu dans l’idée que leur pays était un sanctuaire à l’abri de la crise du capitalisme mondial. La faillite de Swissair a frappé les esprits. Les Suisses ont massivement rejeté la politique néolibérale, les uns en votant pour la social-démocratie et les Verts – qui ont fait campagne pour le maintien des acquis sociaux – les autres en votant pour l’UDC qui a surtout fait campagne contre l’immigration et l’ouverture de la Suisse sur l’extérieur. Cette démagogie protectionniste dissimule pourtant mal les orientations néolibérales de l’UDC.

    Son leader, le milliardaire Christoph Blocher, exige une baisse d’impôts pour les riches et s’oppose à l’intervention de l’état dans l’économie, même lorsqu’il fallait sauver Swissair et ses milliers d’emplois.

    La polarisation gauche/droite sonne le glas du consensus à la suisse et met à l’ordre du jour la question d’un nouveau parti des travailleurs capable d’organiser la lutte contre la politique antisociale et de (re)gagner à la gauche les salariés et les petits indépendants séduits par la démagogie de l’UDC.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop