Durant le camp d'été de Youth Against Racism in Europe (YRE) et de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) en Grèce, un meeting a été consacré à la lutte anti-austéritaire en Europe. L'un des orateurs était Paul Murphy, parlementaire irlandais également membre du CIO.
Category: Europe
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Grèce: Un nouveau mouvement contre le mémorandum et les politiques d'austérité
Avant-hier, une déclaration a été rendue publique par des forces de gauche qui s’opposent au nouveau troisième mémorandum qui a été approuvé et défendu par le gouvernement grec d’Alexis Tispras. Cette déclaration est à l’initiative de forces de gauche telles que la plate-forme de gauche au sein de SYRIZA mais aussi d’organisations comme Xekinima, le section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière dont le PSL fait partie, ainsi que d’organisations membres d’Antarsya (alliance anti-capitaliste) ou qui étaient précédemment associées au KKE (Parti communiste grec).
Hier matin, le Parlement a approuvé le troisième mémorandum, mais avec une majorité différente de celle qui a formé le gouvernement. Les forces de gauche supposent que des élections anticipées seront annoncées, peut-être même avant le congrès de SYRIZA du 17 septembre, de sorte que Tsipras puisse reléguer au second plan les candidats les plus à gauche (dans des élections anticipées, c’est le chef du parti qui établit les listes de candidats).
Les organisations de gauche qui ont signé la déclaration suivante s’opposent au troisième mémorandum et appellent à une large lutte de la base pour stopper la politique d’austérité.
NON AU NOUVEAU MEMORANDUM – APPEL A LA LUTTE ET A LA MOBILISATION DANS TOUT LE PAYS
Les soussignés, représentants un large éventail de forces et d’organisations de gauche, rejettent le nouveau et troisième mémorandum soumis aujourd’hui au Parlement et appellent à de grandes luttes unitaires pour renverser tous les mémorandums et imposer une nouvelle orientation progressiste au pays.
La signature d’un nouveau mémorandum par un gouvernement élu pour abolir les deux précédents équivaut à une catastrophe majeure pour le peuple grec et la démocratie. Le nouveau mémorandum signifie encore plus d’austérité, davantage de restrictions aux droits des citoyens et la perpétuation du régime de tutelle sur le pays. Le nouveau mémorandum est un renversement complet du mandat du peuple grec qui a rejeté dans leur intégralité les politiques néolibérales d’austérité et de dépendance néocoloniale lors du référendum du 5 juillet.
Tout au long des cinq dernières années, le peuple s’est opposé par tous les moyens possibles à la peur et au chantage et a lutté pour une Grèce juste, reconstruite, indépendante, démocratique et souveraine. Comme ce fut le cas pour les précédents, ce mémorandum doit rencontrer la large résistance militante d’une société cohérente et déterminée. Nous allons continuer sur la voie du 5 juillet jusqu’à la fin, jusqu’au renversement des politiques des mémorandums, avec un plan alternatif pour l’avenir, la démocratie et la justice sociale en Grèce.
La lutte contre le nouveau mémorandum commence maintenant, avec la mobilisation de la population dans tous les coins du pays. Pour développer et gagner ce combat, il est nécessaire de construire une organisation populaire à tous les niveaux et dans tous les domaines sociaux.
Nous appelons à la constitution d’un vaste mouvement national politique et social et à la création de comités de lutte contre le nouveau mémorandum, contre l’austérité et contre la tutelle du pays. Ce sera un mouvement unitaire qui justifiera les aspirations du peuple pour la démocratie et la justice sociale.
La lutte qui a conduit au triomphe du “non” le 5 juillet continue vaincra!
Jeudi, 13 août 2015
Panagiotis Lafazanis (Plateforme de gauche – Courant de gauche)
Alekos Vernardakis (Renouveau Communiste)
Nikos Galanis (Intervention de gauche)
Dimitris Kavouras (Organisation communiste reconstruction)
Kaltsonis Dimitris (Association Yannis Kordatos)
Panagiotis Mantas (DIKKI – Gauche socialiste)
Anthonis Davanelos (Platforme de gauche –DEA)
Andreas Pagiatsos (Xekinima)
Spyros Sakellaropoulos (ARAN – Recomposition de gauche)
Dimitris Sarafianos (ARAS – Regroupement de la gauche anticapitaliste)
Maria Souani (Lutte ouvrière)
Themis Tzimas (Ancien membre du conseil national du PASOK)
Lambros Heetas (Initiative des 1000) -
[VIDEO] Lucy Redler au camp d'été de nos camarades grecs
Ce début août, un camp d’été antiraciste a été organisé avec succès par Youth Against Racism in Europe (YRE) et Xekinima, section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière. Avec plus de 500 participants, il s’agissait du plus grand camp de ces dernières années. L’attention portée au débat politique était remarquable. Beaucoup de militants locaux ont participé aux réunions, dont des jeunes de SYRIZA et des représentants de la Plate-forme de gauche de SYRIZA qui a fait des déclarations très dures contre les politiques d’austérité. Un rapport plus détaillé sur ce camp d’été suivra, une petite délégation belge était présente. Voici une vidéo du discours de Lucy Redler, membre de notre parti-frère allemand (le SAV), lors de la réunion internationale. -
Traité Transatlantique (TTIP) : tout ne se passe pas comme prévu…
Depuis presque deux ans, des négociations sont en cours entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant le partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP, ou Traité Transatlantique). L’objectif est la création de la plus grande zone de libre-échange au monde, qui réunirait plus de 40% du PIB mondial et environ 820 millions de consommateurs. Pour les travailleurs, cette gigantesque zone de libre-échange est synonyme de pression accrue sur leurs conditions de travail sous le prétexte de la position concurrentielle des entreprises. Mais concernant les réglementations qui protègent notre environnement et notre santé (en dépit de leurs grandes limitations et de leur efficacité toute relative), l’impact sera encore plus dévastateur. De leur côté, les multinationales comptent bien sur cet accord pour dépasser les records actuels de bénéfices et de profits.Par Jeroen Demuynck
Malgré le secret des négociations – l’UE a même proposé d’interdire 30 ans durant toute publication des documents sur lesquels se sont basés les négociations – le TTIP a dès le départ été fortement contesté par divers activistes et par le mouvement organisé des travailleurs Environ 300 organisations européennes, dont la CSC, ont lancé une initiative citoyenne contre le TTIP qui a récolté plus de 2,2 millions de signatures. Des actions de protestation ont été organisées partout dans le monde. Au cours de la journée internationale d’action contre TTIP du 18 avril, 230 actions ont été organisées dans 170 villes. A Bruxelles, plus de 2.000 personnes ont participé à l’événement.
Les actions ne manquent et les premières fissures apparaissent au sein de l’establishment. Obama a perdu tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants le vote du ‘‘Trade Promotion Authority Act’’, une loi qui devait faciliter la prise de décision en faveur du TTIP. La principale raison de cette défaite était l’énorme pression de la base de la société, entre autres organisée par le plus grand syndicat du pays, l’AFLCIO. Lorsqu’elle a annoncé sa candidature aux primaires du Parti Démocrate pour les élections présidentielles à venir, Hillary Clinton n’a pas osé dire un mot sur le TTIP. Les partisans du TTIP ne veulent pas trop en parler. Au Parlement européen, par exemple, le débat sur TTIP a été reporté en raison de son caractère trop controversé.
Certaines couches de l’establishment subissent une forte pression. Elles restent favorables au néolibéralisme, beaucoup ont approuvé un accord similaire avec le Canada (AECG), mais les protestations commencent à avoir trop d’ampleur. Continuons sur cette voie et assurant que cette pression continue d’augmenter! Adoucir les arrêtes les plus vives de ce traité ne sera pas assez. Tout cet accord pourri doit dégager !
Le mieux pour ce faire est d’amplifier le mouvement contre le TTIP en le liant à la résistance mondiale contre la politique austéritaire. Ce n’est qu’au travers de mobilisations massives que nous pourrons mettre fin à cette tentative de détruire nos conquêtes sociales. Ce serait aussi le meilleur terreau pour développer l’alternative politique au libre-échange, à l’austérité, au néolibéralisme et au capitalisme dont nous avons besoin.
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Massacre à Suruç : une atteinte à l’un de nous est une atteinte à nous tous
Les peuples kurde et turc payent le prix du soutien d’Erdo?an à l’Etat IslamiqueCe lundi, au moins 30 militants de la Fédération socialiste des associations de jeunesse (SGDF) ont été tués dans une explosion provoquée par un kamikaze de l’Etat Islamique dans la ville de Suruç, située au sud-ouest de l’Etat turc près de la frontière syrienne. Ces jeunes militants étaient rassemblés pour une conférence de presse avant de partir pour Kobané, à treize kilomètres de Suruç, où ils prévoyaient d’aider à la reconstruction de la ville.
Déclaration de nos camarades de Sosyalist Alternatif (CIO en Turquie)
Cette attaque est une conséquence directe de la politique du président turc Erdo?an, qui soutient l’Etat Islamique en Syrie. Ces derniers jours, Erdo?an a planifié une intervention militaire en Syrie et son discours à la suite de cette dernière attaque terroriste a démontré une nouvelle fois ses intentions bellicistes. Les atrocités de ce lundi montrent clairement que ce sont les travailleurs et les pauvres, Turcs et Kurdes, qui payent le prix du soutien tacite d’Erdo?an aux groupes de l’Etat Islamique.
Le massacre prouve aussi que les militants de l’Etat Islamique, armés de fusils et des bombes, agissent et se déplacent librement à l’intérieur de la Turquie.
Pour la première fois, l’Etat Islamique a directement attaqué une organisation socialiste sur le territoire turc. Cela démontre le caractère profondément réactionnaire et anti-travailleurs de ce groupe terroriste.
Nous, Sosyalist Alternatif (partisans du Comité pour une Internationale Ouvrière dans l’Etat turc), sommes solidaires de la SGDF et considérons que cette attaque est une attaque contre nous tous.
• Stop à la guerre et aux projets des forces armées turques concernant la Syrie et le Rojava!
• Ouverture des frontières pour faciliter le déplacement des personnes et des biens à Kobané, afin de reconstruire la ville!
• Nous exigeons la démission immédiate des ministres turcs des Affaires étrangères et de l’Intérieur!
• Stop au soutien du gouvernement turc à l’Etat Islamique et aux autres groupes djihadistes!
• Stop à la politique hostile de l’état turc envers le PYD et le peuple kurde!
• Pour une lutte de masse des travailleurs et des pauvres, kurdes et turcs, contre le terrorisme des djihadistes et contre le gouvernement de l’AKP! -
Rassemblement de soutien à la Grèce en lutte ce mercredi à Liège
A la suite d’un appel publié 24h plus tôt par une militante indépendante, une centaine de personnes se sont rassemblées ce mercredi à Liège pour soutenir la Grèce qui résiste. Ce rassemblement était de taille modeste mais la rapidité et la modestie des moyens avec lequel il a été organisé sont illustratifs du soutien que la lutte des travailleurs grecs peut recueillir dans la population partout en Europe. Parmi les gens rassemblés sur la place du marché, beaucoup faisaient part de leur étonnement quand à la résignation du gouvernement grec à faire peser l’austérité sur les épaules de leurs concitoyens les plus fragiles mais beaucoup hésitaient aussi à le condamner absolument. En ce qui concerne les militants du PSL présents à ce rassemblement, nous n’avons pas voulu trancher sur les motivations du gouvernement grec. Pour nous la question se pose autrement: l’accord conclu avec les institutions européennes est un mauvais accord, qui trahit le mandat que les travailleurs grecs ont confié aux négociateurs au travers du référendum et qui sert objectivement les intérêts des classes dirigeantes en Europe. Cet accord doit donc être rejeté. Pour appuyer cette position, nous avons distribué la déclaration de nos camarades grecs de Xekinima (à lire ici: Grèce : Tsipras franchit le Rubicon) qui appelle la gauche à refuser cet accord, à rompre avec l’austérité et à s’engager dans la voie de l’alternative socialiste en élargissant la participation active de la classe ouvrière et de la jeunesse dans la lutte contre la Troïka. -
Grèce : Tsipras franchit le Rubicon
Il est temps d’avoir une nouvelle gauche révolutionnaire de masse pour s’opposer à l’austérité sous toutes ses formes !
Ce 9 juillet fut une journée noire pour la gauche grecque. L’équipe dirigeante de SYRIZA, autour du Premier ministre Tsipras, s’est d’elle-même complètement et absolument subordonnée aux exigences des créanciers de la Troïka. La classe ouvrière grecque se trouve dans une position tragique. Elle a voté pour SYRIZA afin de trouver des solutions pour ses problèmes et d’échapper aux mémorandums (plans d’austérité). Pourtant, après cinq mois de gouvernement, la seule chose que SYRIZA a été en mesure de livrer est un nouveau mémorandum catastrophique destiné à compléter les politiques pro-austérité des gouvernements précédents de la Nouvelle Démocratie et du PASOK.
Déclaration de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière)
Les masses laborieuses n’oublient pas que ces mêmes personnes qui trahissent aujourd’hui les idées et les principes de la gauche sont celles qui avaient promis de se débarrasser des mémorandums « en une journée et avec une seule loi ». Ces mêmes personnes avaient promis d’appliquer le programme de Thessalonique (le programme de promesses électorales radicales de SYRIZA) qui, selon leurs dires de l’époque, devait être réalisé indépendamment des négociations avec la Troïka.
Le groupe dirigeant de SYRIZA et Alexis Tsipras se sont montrés tragiquement incapables de répondre aux tâches du moment et indignes de la confiance de la classe ouvrière. Ils sont indignes du tremblement de terre que fut la victoire du « Non » le 5 juillet dernier, qui a résonné dans toute l’Europe et à travers le monde entier. Ils ont trahi la confiance des travailleurs, des retraités, des chômeurs et des pauvres qui ont voté à 70% – 80% en faveur du « Non » dans les quartiers ouvriers et dans les villes. Ils ont trahi la grande lutte lancée par la gauche et la classe ouvrière, partout en Europe, en soutien au combat des travailleurs grecs.
Et pourtant, même après cela, les dirigeants de SYIRZA autour Tsipras ont le culot de demander à ceux qui s’étaient prononcés en faveur du « Non » de les rallier aujourd’hui parce que, soi-disant, ce « gouvernement de gauche » a besoin du soutien populaire ! Mais pourquoi donc la classe ouvrière doit elle se rassembler et manifester pour défendre ceux qui l’ont poignardé dans le dos ! Surtout quand, il y a quelques jours à peine, le vendredi 3 juillet, les travailleurs et la jeunesse sont sortis à des centaines de milliers dans le centre d’Athènes et ont voté, le 5 juillet, à 61,3% nationalement en faveur du « Non ».
Les prétendues négociations avec la Troïka seraient toujours en train de se poursuivre et il semble que la seule possibilité, même lointaine, d’une inversion du processus de subordination de SYRIZA est que des sections des classes dirigeantes Européennes décident de pousser la Grèce hors de la zone euro. Ce serait le seul cas de figure dans lequel Tsipras pourrait parvenir à un choc frontal avec « les institutions ». Et si cela se produisait, cela n’invaliderait en rien les critiques formulées ci-dessus contre la direction de SYRIZA.
Le 9 juillet représente un tournant historique dans la transformation de SYRIZA d’un parti de gauche en un parti au service du système capitaliste. Tsipras et son équipe dirigeante ont franchi le Rubicon. Et ils vont continuer sur cette voie même si cela les conduit dans les mains d’un « gouvernement national » avec les ennemis d’hier, même s’ils doivent pour ce faire expulser l’aile gauche de SYRIZA et « détruire » le parti.
Ce qui se trouve derrière cette nouvelle tragédie historique de la gauche grecque n’est rien d’autre que l’absence totale de compréhension de la part la direction de SYRIZA du caractère de classe de la réalité vivante ; ainsi qu’une complète omission du mécanisme de lutte de classe. Ils sont allés à Bruxelles pour défendre leurs propositions avec des pistolets à eau contre des mitrailleuses. Ils ont naïvement essayé « d’expliquer », et de « convaincre » Schäuble et le reste du gang capitaliste à la tête de l’UE qu’ils appliquaient des politiques erronées et qu’ils devaient les changer. Ils n’ont jamais eu, ni manifesté, la moindre confiance envers la puissance de la classe des travailleurs et sa capacité à prendre son destin en mains. Ils ont avalé le conte de fées répété par la classe dirigeante capitaliste selon lequel leur système de profit serait invincible, le capitalisme impossible à renverser et la sortie de l’euro équivalente à une catastrophe sociale.
La défaite dans laquelle Tsipras et son gouvernement ont conduit la classe ouvrière grecque est historique, mais aucunement définitive. Cela n’est pas comparable à la défaite subie par la gauche et la classe ouvrière durant la guerre civile grecque. Le potentiel de résistance est encore grand.
La tâche immédiate qui nous fait face est de regrouper les forces de la gauche qui comprennent la nécessité d’un rassemblement selon les lignes du socialisme révolutionnaire, pour planifier les prochaines étapes à franchir. De sérieuses forces au sein de la gauche non-parlementaire, d’ANTARSYA (gauche anticapitaliste), de SYRIZA, etc., comprennent que sans rupture avec le système capitaliste et la zone euro n’existe pas de perspective de vie meilleure. Ces forces doivent se réunir d’urgence et discuter des mesures nécessaires à adopter pour poser les bases d’une nouvelle gauche révolutionnaire de masse pour diriger les luttes de demain et offrir la perspective d’une lutte pour l’avenir contre les faux espoirs de Tsipras et de son cercle.
Une manifestation organisée par SYRIZA est prévue place Syntagma, au centre d’Athènes, ce 10 juillet au soir. Cela va probablement maintenant devenir un rassemblement essentiellement de la gauche de SYRIZA et d’ANTARSYA contre le revirement de Tsipras. Les membres de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) distribueront la déclaration ci-dessous lors de cette manifestation.
Xekinima (CIO-Grèce) appelle les députés de la gauche de SYRIZA ainsi que les députés des autres partis de gauche à s’opposer aux dernières propositions de la direction Tsipras. La gauche en Grèce doit faire appel aux travailleurs et aux jeunes pour qu’ils se mobilisent contre le nouveau mémorandum, y compris par l’organisation de manifestations de masse, en invoquant le puissant mandat du « Non » obtenu lors du référendum de dimanche dernier, pour s’opposer à toute mesure allant à l’encontre de leurs intérêts de classe.
Xekinima appelle la gauche à rompre avec l’austérité et à adopter un programme socialiste. Cela inclut le refus de payer la dette ; l’imposition d’un contrôle des flux de capitaux ; un monopole d’Etat sur le commerce extérieur ; la nationalisation des banques et secteurs-clés de l’économie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs ; le renversement de l’austérité ; la création d’emplois pour tous, avec un salaire décent, ainsi que l’instauration de soins de santé et d’un enseignement de qualité et gratuit.
La planification de l’économie pour satisfaire les besoins de la population et non pas les bénéfices des capitalistes – la réorganisation socialiste de la société – mettrait un terme aux crises économiques, à la pauvreté, au chômage et à l’émigration forcée.
Pour y parvenir, il est essentiel de développer des politiques d’indépendance de classe, à l’intérieur et à l’extérieur de SYRIZA. A la suite des gigantesques rassemblement qui se sont tenus en faveur du « Non » la semaine dernière à travers toute la Grèce, il faut poursuivre, approfondir et élargir la participation active de la classe ouvrière et de la jeunesse dans la lutte contre la Troïka et pour une alternative socialiste. Cela signifie la création d’assemblées populaires et de comités d’action de base sur les lieux de travail et dans les communautés.
Il faut également appeler les travailleurs et les jeunes à travers l’Europe à lutter contre l’austérité et pour une Europe socialiste.
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[VIDEO] La lutte pour un syndicalisme de combat en Grèce
Ce week-end s'est tenu à Londres la 9e conférence annuelle du National Shop Stewards Network, un réseau britannique de syndicalistes combatifs dans lequel sont activement impliqués nos camarades du Socialist Party. Lors de la session de clôture de l'événement, un invité spécial a pris la parole, un syndicaliste grec, Harris Sideris, qui a abordé la riposte des militants syndicaux en Grèce. Ce militant, qui est par ailleurs également membre de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière), a été licencié par Vodafone pour avoir organisé ses collègues sur leur lieux de travail. Dans cette vidéo, il aborde le contexte des luttes syndicales en Grèce et la situation politique plus générale. A titre d'exemple, nombre de dirigeants syndicaux ont fait campagne en faveur du "OUI" dans le récent référendum sur l'accord avec la Troïka… Pour lui, le peuple grec n'a pas à payer la crise des patrons. Il appelle le gouvernement Syriza à nationaliser les banques au lieu de faire des concessions aux diktats des Institutions (la Troïka).
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Grèce : Un puissant «NON» de classe qui fait trembler l'union européenne des patrons
Le tremblement du référendum voit la classe des travailleurs défier hardiment la Troïka et la classe dirigeante grecque.Déclaration de Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière), 6 juin 2015
Le référendum grecque de ce dimanche a vu la classe des travailleurs donner une réponse cinglante aux tentatives de la Troïka / des institutions européennes de la faire chanter pour qu’elle accepte encore plus d’austérité afin de rester dans la zone euro. Lors du référendum du dimanche 5 juillet, 61,5% ont voté en faveur du NON (aux exigences des dirigeants de l’eurozone) et à peine 38,5% en faveur du OUI tant prôné par Bruxelles. La campagne pour le «OUI» a été menée en Grèce par la classe dirigeante, les médias de masse, les institutions européennes et la classe dirigeante internationale. Mais le «NON» a gagné partout dans le pays.
Les résultats ont montré que, dans toutes les zones de Grèce, l’énorme majorité de la société a voté «NON». Selon un sondage, 85% des jeunes en dessous de 24 ans ont voté NON, tout comme 71 % des travailleurs du secteur privé et du secteur public, 72% des sans-emplois et 87,3% des électeurs de Syriza. 86,9% des électeurs du KKE (Parti Communiste Grec) ont votés NON en dépit de la position sectaire adoptée par les dirigeants du KKE, qui ont décidé de s’abstenir dans cette bataille historique de la classe des travailleurs grecs contre la classe dirigeante et l’élite européenne. Un nombre important de petit commerces et d’autres représentants de la «classe moyenne» ont également voté «NON».
La propagande pour le «OUI» était sans précédent. Cette pression a été aidée par de terribles erreurs faites par le gouvernement grec dans les prétendues «négociations» de ces dernières semaines, qui ont conduit à la fermeture des banques grecques au moment du référendum. Cela a été utilisée comme instrument de pression de la part de la classe dirigeante et des institution européennes dans leur tentative de terroriser les travailleurs grecs et la jeunesse pour qu’ils votent en faveur du «OUI». Sans résultat.
Avec ce résultat au référendum, le premier ministre grec Alexis Tsipras a reçu un mandat immensément puissant. Cependant, la manière avec laquelle Tsipras a utilisé ce mandat jusqu’à présent peut causer de grands problèmes. La première mesure de Tsipras a été de demander au président grec de convoquer un «conseil national» des dirigeants des principaux partis (excepté la parti néonazi grec Aube Dorée) au nom de l’«unité nationale». La seconde fut de demander à Yanis Varoufakis, le ministre des finances, de démissionner de son poste de ministre des finances afin d’apaiser les créanciers de la Troïka. Ces mesures ne sont pas celles que les masses grecques attendaient du mandat de Tsipras et de Syriza.
Xekinima (section grecque du Comité pour une Internationale Ouvrière) a compris la signification historique de ce référendum et s’est battu en faveur du «NON». Xekinima a distribué plus de 100.000 tracts en 5 jours et a vendu 2.700 exemplaires de l’édition spéciale de son journal produite pour le référendum. Xekinima a également produit des pancartes et des banderoles pour les manifestations en faveur du «NON» et a fait une grande campagne dans les médias sociaux.
Le texte qui suit est un éditorial posté ce lundi sur le site web de Xekinima, accompagné d’articles consacrés à plusieurs aspects du «NON» au référendum.
D’un côté se trouvaient les travailleurs, les pauvres et les jeunes. De l’autre, la classe dirigeante grecque et ses médias de masse, avec les représentants de la Troïka : Schauble, Deisenbloom, Sultz etc. Les partisans du «OUI» ont été au-delà de tous les excès de propagande réactionnaire et mensongère, étalant mensonges et cynisme. Ils ont outrepassé toutes les lois concernant les campagnes électorales dans les médias de manière ostentatoire et provocante, en exposant leurs propres positions sans la moindre tentative d’objectivité la semaine ayant précédé le référendum. Les classes dirigeantes du monde entier ont elles aussi essayé de terroriser les électeurs afin de pousser la classe des travailleurs grecs a voter «OUI».
Mais les travailleurs grecs, les sans-emplois et les pauvres ont répondu avec un message cinglant : «nous n’avons pas peur de vous et nous ne courberons pas l’échine!»
Un «NON» de classe
Ce «NON» était un non clairement basé sur la classe sociale des travailleurs. Il s’agit d’un NON issu de toutes les couches de la société grecque, mais surtout des travailleurs, des pauvres et de certaines sections de la classe moyenne contre le «OUI» des riches grecs et des capitalistes.
Il s’agissait d’un vote contre le «OUI» du président de la république grecque Pavlopoulos, contre le parti «à la mode» La Rivière, contre la horde d’«experts», de «spécialistes», d’«économistes» et de «professeurs». Il s’agissait aussi d’un vote contre le OUI de la droite, des journaliste pro-establishment, de ces quelques un qui se filmaient en pleurant à la télévision autrichienne sur les périls de se retrouver hors de l’eurozone. Mais non n’avons pas vu ces mêmes journalistes pleurer pour les conditions de vie qui ont été imposées à la Grèce ces quelques dernières années avec la profonde austérité. Nous ne les avons pas vu pleurer pour ceux qui travaillent 8 ou 10 heures par jour pour n’être payés que 3 ou 5 heures de leur journée, ou bien pour les pensionnés qui reçoivent un 300 ou 400 euros par mois.
Un «NON» International
Le puissant NON a également fait aux espoirs de millions de travailleurs à travers l’Europe inspirés par la lutte des travailleurs grecs. Beaucoup d’entre eux résistent également à leurs propres classes dirigeantes. 250 manifestations et rassemblements ont eu lieu à travers l’Europe en solidarité avec les travailleurs grecs les trois jours autour du référendum. Il n’y a tout simplement pas de précédent dans l’histoire contemporaine pour cela, que ce soit en Grèce ou ailleurs en Europe.
Une fois de plus, il a été absolument clair qu’il existe deux «Europe». D’une part celle des riches, des multinationales et de l’Eurogroupe. D’autre part celle des travailleurs, des chômeurs, des pauvres et de la jeunesse! “Notre” Europe est la seconde – et seulement celle-là!
Passer à la vitesse supérieure
Le «NON» a envoyé un message de résistance très fort à travers toute l’Europe et le monde entier, comme c’était le cas dans les années précédentes avec les travailleurs vénézuéliens, le peuple Bolivien et le reste des peuples d’Amérique centrale et latine. Ce vote massif en faveur du «NON» est lié à des développements politiques majeurs – un processus de radicalisation de la classe des travailleurs et des jeunes – que nous avons vu dans nombre de pays industrialisés récemment, particulièrement en Espagne, en Irlande et même aux USA.
Ce vote est une victoire qui ouvre de nouveaux processus et pousse sur le devant de la scène le combat des travailleurs en Europe et internationalement et favorise de nouvelles luttes de classe. Le vote de ce dimanche a aussi assisté le processus de création de nouvelles formations de gauche.
Un clair démenti pour un compris
La victoire du «NON» illustre aussi combien est fausse, irréaliste et passéiste l’argumentation de certains à gauche qui insistent sur les politiques de «rupture» avec la troïka et qui affirment que les combats de masse vont isoler la gauche du reste de la société. Ce dimanche, c’est tout le contraire qui a été démontré.
Le plus grand soutien que SYRIZA ait jamais reçu, avant et depuis qu’il gouverne, a été durant ce référendum. Que l’on se souvienne de cela lorsque les «réalistes» qui vont sans aucun doute revenir à la surface essayeront de faire passer leur lecture de ce qui doit être fait.
Le gouvernement SYRIZA prend bien note
Mais le gouvernement SYRIZA doit aussi prendre note des résultats de dimanche. Ils ont commis des concession inacceptables à la Troïka avant le référendum. Ils ont accepté de faire des coupes budgétaires à hauteur de 8 milliards d’euros (sur 18 mois) afin de parvenir à un compromis avec des ennemis déterminés du peuple grec et des peuples d’Europe.
De part en part, le gouvernement grec a, à la fin, été piégé et c’est à la dernière minute qu’il a réalisé que le véritable but de la Troïka était de ridiculiser et d’humilier SYRIZA et de causer la chute du gouvernement grec. Ce n’est qu’à partir de ce moment là que le gouvernement grec a décidé de se tourner vers le peuple et de demander son soutien.
Bien sûr, les travailleurs grecs ont défendu le gouvernement dans cette bataille. Les masses grecques l’ont fait de manière si merveilleuse que ni le ministre de droite allemand Schable ni le reste du gang des créanciers de la Troïka, et pas même le gouvernement grec lui-même, n’auraient pu l’imaginer.
Plus d’illusion dans l’Eurozone des capitalistes et des patrons
Le gouvernement grec répondra-t-il aux attentes du peuple grec ? Ou bien va-t-il continuer à entretenir des illusions envers ses prétendus «partenaires» et les diverses institutions ? Va-t-il se démarquer avec son mandat du «NON» en refusant de revenir sur ses promesses de électorale (le programme de Thessalonique) ? Ou est-ce que SYRIZA va accepter un nouveau Memorandum et plus d’austérité afin de rester au sein de la zone euro ?
La vérité est qu’il est impossible pour SYRIZA de respecter ses promesses électorales en restant dans le système capitaliste et l’eurozone des patrons.
Dans la course au référendum les «partenaires» Européens (comme les armateurs et les grands banquiers) ont montré leur caractère véritable, rude, inhumain et cynique. Est ce que la direction de SYRIZA et du gouvernement pensent que ces «partenaires» de l’Union européenne peuvent soudainement changer et devenir socialement sensibles au peuple grec ?
Est ce que Tsipras pense qu’en convenant d’un conseil national des principaux dirigeants politiques du pays et en licenciant Varoufakis parce que la Troïka l’a exigé, il serait en mesure d’apaiser la Troïka ?
Non, les créanciers de la Troïka ne serons pas satisfaits ! En posant de tels actes, la seule chose que Tsipras peut faire, c’est envoyer des messages négatifs qui vont décevoir les Grecs qui ont mené campagne pour le «NON». Les travailleurs et les jeunes se sont battus contre les créanciers et contre l’austérité et non en faveur de l’euro, comme le disent la classe dominante et de grandes sections de la direction de SYRIZA.
Si le gouvernement grec essaye de parvenir à un nouvel arrangement avec la Troïka sur base d’un nouveau Memorandum destiné à satisfaire ses exigences, le gouvernement tournerait inévitablement le dos aux désirs du peuple grec exprimés par le massif «NON» du référendum. Il n’a pas le droit ou bien le mandat de prendre de telles mesures.
Xekinima appelle SYRIZA a être consistant avec ses promesses préélectorales et anti-austérité, en rompant avec l’austérité tout en adoptant un programme socialiste.
Ceci inclus le refus de payer la dette ; l’imposition de contrôles sur les flux de capitaux ; l’instauration du monopole d’Etat sur le commerce extérieur; la nationalisation des banques et des secteurs-clés de l’économie sous le contrôle et la gestion démocratiques des travailleurs; le renversement de la politique d’austérité en assurant à chacun un bon travail, des revenus décents, la gratuité des soins de santé et de l’enseignement. Il faut planifier démocratiquement l’économie pour qu’elle serve les besoins du peuple et non ceux des profits des capitalistes. Cette réorganisation socialiste de la société devrait voir la fin des crises économiques, de la pauvreté endémique, du chômage et de l’émigration forcée.
Afin de parvenir à ce but, il est essentiel de construire une politique de classe indépendante au sein et à l’extérieur de SYRIZA. A la suite des rassemblements de masse de la semaine dernière à travers toute la Grèce, il faut approfondir et étendre la participation active des travailleurs et des jeunes dans la lutte contre la Troïka et pour une alternative socialiste. Cela signifie que des assemblées populaires et des comités de base doivent être établis sur les lieux de travail et dans les quartiers.
Le gouvernement devrait aussi appeler les travailleurs et les jeunes à travers toutes l’Europe à se battre ensemble contre l’austérité et pour une Europe socialiste.


