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  • 2e Conférence du CAP. Et maintenant, en avant !

    La conférence du 3 février a été un nouveau pas en avant pour le Comité pour une Autre Politique. Cette réunion a posé les premières bases du programme dont a besoin aujourd’hui une formation combative et a décidé de participer de manière indépendante aux élections.

    Karel Mortier

    Un programme combatif

    Le projet de programme électoral a été présenté par Danny Carleer, un militant syndical du Brabant Flamand. Suite aux discussions dans les groupes locaux, de très nombreux amendements ont été proposés. La discussion a permis de présenter une partie de ceux-ci et d’aborder de nouvelles questions qui n’étaient que peu abordées dans le projet de programme.

    Stefan Roumen est intervenu pour défendre la revendication “pas de limitation dans le temps des allocations de chômage.” Jo Coulier (CGSP-VUB) et Stefanie Lagae au nom d’Etudiants de Gauche Actifs/Actief Linkse Studenten ont développé des propositions concernant l’enseignement.

    Eric Byl a défendu un amendement du MAS/LSP précisant que le CAP se prononce contre le néolibéralisme, ne participera donc pas à des coalitions qui mènent une telle politique mais qu’en définitive, il doit aussi défendre une idéologie qui vise à transformer le système de production afin de garantir les besoins des travailleurs et de leurs familles. Pour le MAS/LSP, cette idéologie est le socialisme démocratique. Eric a tout de suite ajouté qu’il s’agissait là d’une discussion à mener et qu’en cas d’absence d’unanimité, nous voulions y consacrer tout le temps nécessaire.

    Raf Verbeke a proposé d’utiliser comme sous-titre le slogan «un autre monde est possible» afin d’indiquer que le CAP offre un espace à divers courants.

    Parmi les nouveaux points abordés figuraient les soins de santé. John Kennes (BSV-Anvers) a soutenu l’idée du « modèle kiwi » tandis qu’un délégué SETCA a défendu l’idée qu’il était préférable d’avoir un service national de santé avec un contrôle démocratique sur l’industrie pharmaceutique.

    Anja Deschoemacker a clôturé la discussion en expliquant qu’un bon programme naît sur base d’une confrontation d’idées et que, de ce point de vue, le CAP est unique. Le contraste est frappant avec les programmes des partis traditionnels qui sont surtout déterminés par des technocrates et des publicitaires. Sur les points où subsistent encore des désaccords, la discussion continuera et s’approfondira sur base des interventions dans les luttes.

    Une autre campagne électorale

    Après une présentation rapide des contacts qui ont eu lieu avec le PTB et Groen!, nous avons discuté de la campagne électorale. Le point central mis en avant par Bart Vandersteene dans son introduction était qu’une autre politique ne peut être crédible que si l’on veut vraiment l’appliquer. Ce ne sont pas les postes et les jeux politiques qui importent pour nous mais au contraire la volonté de renforcer les luttes et la critique du gouvernement Verhofstadt telle qu’elle a émergé du débat sur la Constitution européenne ou encore lors des mouvements contre le Pacte de Solidarité.

    Les propositions de Groen! en vue d’une participation électorale commune n’ont séduit qu’une poignée de participants. Même d’anciens militants verts ont répondu par la négative. Par ailleurs, le SAP/LCR (ex-POS) a fait part de ses doutes sur l’opportunité d’une participation électorale, notamment parce qu’il n’y a pas de certitude d’obtenir un bon résultat. Gustave Dache, de Charleroi, a fait référence à de précédentes initiatives émanant de travailleurs, comme la liste Debout de d’Orazio en 1999, qui avaient eu un gros potentiel. Il a aussi dit qu’aller au piquet de VW sans vouloir offrir d’alternative aux travailleurs aux élections fédérales n’avait aucun sens.

    Plusieurs membres du MAS/LSP ont fait état des différences entre la situation politique d’aujourd’hui et celle qui existait lors de précédentes initiatives à gauche. Des occasions sont à saisir, comme l’ont démontré la lutte contre le Pacte de Solidarité – et la fissure qui s’est aggrandie suite à cela entre le PS et le SP.a et la FGTB, surtout en Flandre – tout autant que la lutte contre la fermeture de VW-Forest.

    En avant !

    La conférénce a été clôturée par Jef Sleeckx qui a insisté sur la nécessité de se présenter aux élections. “Pour certains, il sera toujours trop tôt pour se présenter. Mais nous avons parcouru le pays et nous avons vu qu’ il existe un espace pour nous. Cet espace est beaucoup plus grand que ce petit comité dont rient certains”.

    “Là où nous sommes allés, beaucoup ont dit que nous devions commencer quelque chose de nouveau. Nous l’avons fait. Cela requiert un engagement, nous devons travailler ensemble pour recolter les deux fois cinq mille signatures pour nos listes pour le Sénat. EN AVANT!!!”

  • AU SECOURS !!!! Sapeurs-pompiers à la recherche de respect !

    Quelque milliers de sapeurs-pompiers sont venus des 4 coins de la belgique, dans le capitale ce 28 février en front commun syndical. Ils ( et elles!!!) revendiquent, notamment, la reconnaissance du caractère à risque de leur métier, la pension complète à 55 ans et un refinancement massif de nos services d’incendie (certaines unités travaillent avec des véhicules de près de 30 ans !).

    CAP

    Différents membres du Comité pour une Autre Politique, de Gand, de Liège et de Bruxelles sont venus manifester avec les travailleurs du feu. Le même bus qui avait accompagné les travailleurs de VW à leur piquet de grève était dans le cortège et a servi de refuges à bien des pompiers sous l’averse. Une bonne tasse de café n’était pas de trop !

    Le message du CAP (voire annexe) a d’ailleurs été fort bien reçu. Des dizaines de manifestants ont signé les listes de parrainage pour aider le CAP à se présenter aux élections législatives.

    La différence entre le CAP et les partis au pouvoir a aussi été vivement démontrée aujourd’hui. Les centaines de pompiers n’ont eu personne pour les recevoir, le ministre de l’Intérieur, Patrick Dewael (Open-VLD), était absent. Ce mépris des travailleurs a été vivement ressenti parmi les manifestants. L’ordre a même été donné à la police de bloquer le parcours de la manifestation. La police a également fait usage de ses auto-pompes, plusieurs manifestants ont été blessés, dont au moins un grièvement.

    Les revendications des travailleurs se sont heurtées à un mur, mais les pompiers sont retournés chez eux résolus à continuer la lutte. Solidarité et changement de CAP !

    Pompiers: Gouvernements et communes économisent sur notre sécurité

    Tract du Comité pour une Autre Politique

    Sapeurs-pompiers, vos revendications sont on ne peut plus légitimes. Elles entraînent de nombreuses questions quant aux priorités du gouvernement.

    La reconnaissance du caractère à risque du métier de sapeur-pompier, la pension complète à 55 ans, un refinancement important du secteur, la réorganisation complète des services d’incendie en fonction de ses besoins et l’engagement de personnel suplémentaire ne sont pas des demandes uniquement en faveur des pompiers, c’est la population surtout qui en bénéficiera !

    A côté de la situation préoccupante des travailleurs du feu, nous voyons la fermeture de nombreux bureaux de poste (277 uniquement avant les élections), l’augmentation des tarifs des transports en commun (sans que la qualité du transport ni les conditions de travail ne soient meilleures), ou encore les moyens de l’enseignement sans cesse moins en rapport avec le nombre d’élèves. Doit-on s’étonner qu’il y ait plus de violence scolaire ?

    Pour les partis traditionnels, un véritable service à la population passe après avoir loyalement servi les intérêts des patrons.

    Les réponses faites aux revendications des travailleurs des services publics sont identique : « il n’y a pas d’argent dans les caisses». Mais qui les a vidées ? La politique des partis établis est faite de diminution de charges patronales. C’est autant d’argent de nos salaires indirects qui manque pour le service à la population. Selon la Banque Nationale, en 2003, les diminutions de charges patronales à la sécurité sociale s’élevaient à 3.451 millions d’euros, en 2004, à 4.073 millions, en 2005, à 4.547 millions et à 4.697 millions l’an dernier !

    Nos entreprises seraient donc en difficulté ? Non ! En 2005, les entreprises belges (à l’exception du secteur financier) ont réalisé 41 milliards d’euros de profits : 50% de plus qu’en 2004, et même quatre fois plus qu’en 1996.

    Mais par la lutte, plus de moyens sont possibles! Les pompiers de Liège ont ainsi pu obtenir de nouveaux engagements et une augmentation après leurs actions.

    L’argent existe !

    Mais pour l’utiliser, nous avons besoin d’une autre politique, une politique qui mette au centre de son action les intérêts des travailleurs et de leurs familles et non ceux des actionnaires et des patrons.

    Le comité pour une autre politique (CAP) veut faire entendre une autre voix et construire une alternative à cette politique néo-libérale et aux partis traditionnels. Nous voulons agir de manière concrète et quotidienne dans nos quartiers, nos entreprises, nos écoles,… et nous voulons aussi nous présenter aux élections légilatives du 10 juin.

  • Les autorités ne veulent pas des Romanichels à Gand … ni des sans-papiers à Verviers

    Faute de meilleures possibilités d’accueil, un groupe itinérant de familles de Romanichels occupe depuis quelques mois des batiments vides appartenant à la ville de Gand. Mais il semblerait que même cette « solution » soit jugée encore trop lourde par les autorités communales.

    Par deux fois, ce groupe a été mis à la porte des maisons qu’il occupait. Certaines familles ont dû dormir dans des parcs publics.

    Les Romanichels font désormais officiellement partie de l’Union Européenne. Cependant, leur accès au marché de l’emploi en Belgique reste problématique. De plus, le Forem ne veut même pas les accompagner. Les situations de chômage et de pauvreté sont monnaie courante. Pour cause d’absence d’une adresse fixe, nombreux sont les Romanichels qui perdent leur permis de séjour.

    La Ville de Gand a trouvé une solution au problème : elle a proposé de les accueillir un mois dans une grande tente dans une caserne militaire…

    Verviers

    D’après les Maisons médicales qui les soignent, il y aurait 300 familles «sans papiers» à Verviers. Jusqu’en décembre 2006, la Ville accordait une aide financière limitée aux familles qui en faisaient la demande. Mais, depuis lors, toute l’aide du CPAS «sur fonds propres» a été supprimée, ce qui a plongé de nombreuses familles de sans-papiers dans un désarroi total.

    Le Comité de Soutien des Sans-Papiers tente de colmater les brèches en organisant des soupers dont les bénéfices vont aux familles en difficulté : certaines attendaient les quelques dizaines d’euros qui feraient patienter leur propriétaire pour ne pas être jetées à la rue … Mais un souper de temps en temps ne peut pas régler le problème. A l’heure actuelle, des gens ont faim et froid à Verviers et ne savent pas s’ils pourront se loger au mois de mars.

    Les mesures prises par le CPAS de Verviers ne sont pas exceptionnelles : il semble que partout, on coupe les vivres pour contraindre les sans-papiers à quitter le territoire.

  • Les rebelles de VW. « Sans nous, tout serait resté dans le vague »

    Le 25 janvier, moins de trois semaines après la grève de 7 semaines, les ouvriers de VW ont de nouveau débrayé. Si l’on en croit la presse et les politiciens, le site de VW a échappé de peu à la fermeture lors de cette grève.

    Eric Byl

    Le jour même, la direction de Audi était en visite à Forest. “Irresponsable”, clamait notre premier ministre Verhofstadt, relayé par la presse. Pourtant, “les têtes brûlées” – nous préférons les appeler “rebelles” – ont obtenu ce qu’il leur fallait : des garanties sur papier. Ni les négociateurs syndicaux, ni Verhofstadt, ne parlons même pas des charognards de la presse, n’avaient pu l’obtenir.

    Ces derniers mois, beaucoup a été écrit sur ces “rebelles”, et ce furent en général des insultes. La presse, surtout flamande, les a décrits comme des “gros bras de la FGTB wallonne”, “au plus une centaine de têtes brûlées”, qui “prennent en otage” par leur brutalité et leur agression la grande majorité des 3.000 travailleurs, composée principalement de “Flamands durs à la tâche”. Une coloration communautaire a ainsi été ajoutée à la lutte. La presse devrait venir à VW voir ces milliers d’âmes pieuses qui se laisseraient prendre en otage et nous montrer la centaine de costauds capables de réaliser ce tour de force !

    Les trois rebelles en face de moi ont ensemble bossé presqu’un siècle. Ils partent tous en prépension et me semblent plutôt de bons pères de famille que des gros bras.

    Comment avez-vous ressenti l’annonce de la restructuration le 21 novembre ?

    “Nous l’avions pressenti. La conférence de presse de Verhofstadt a montré qu’il était informé d’avance. D’autres doivent l’avoir également su. Le bruit courait que 1.500 postes de travail devraient être supprimés, nous sommes donc partis en grève. Mais quand il est apparu à l’assemblée générale qu’il faudrait finalement en supprimer 4.000, une révolte a éclaté.”

    “Quelques ouvriers ont spontanément lancé une manifestation. Notre délégué avec son cigare l’a vu, s’est placé à la tête, nous a fait tourner en rond et nous a ramenés à l’écurie. Dès lors, l’état d’esprit à l’entrée était très nerveux.”

    “Nombreux sont ceux qui pensaient que le site allait fermer. Sept semaines durant, ils ont vécu dans l’incertitude. Les délégations négociaient, mais nous ne savions ni sur quoi ni comment. Tout semblait temporaire, rien de concret, tout dans le vague.”

    Depuis quand êtes-vous devenus des rebelles ?

    “C’était le 24 décembre. La direction espérait utiliser la période des vacances pour effacer l’ardoise et reprendre les activités après le Nouvel An. Ce même délégué avec son cigare est alors arrivé, accompagné de la chaîne télé commerciale flamande VTM, pour clôturer l’affaire. Nous avons refusé. Il aurait fallu les voir.”

    “Nous sommes alors restés pendant une semaine au piquet sans présence d’un délégué. Tout au plus 2 ou 3 sont-ils passés en vitesse. On menaçait de nous reprendre nos tentes et d’éteindre le feu, mais nous avons tenu bon.”

    “Nous avons dû discuter pendant deux semaines pour obtenir une assemblée. Finalement elle s’est seulement tenue une demie-heure avant le réferendum du 8 janvier. Sandra a pu parler, mais elle n’était même pas traduite en néerlandais!”

    “Le référendum a été organisé pour assurer la reprise du travail. Les gens étaient mal informés, ce qui fait qu’environ 900 n’ont pas voté. Dès le résultat connu – 1.075 pour la reprise et 873 contre – il était clair que ce serait difficile de faire retourner tout le monde au boulot, mais nous n’avions plus d’autre choix.”

    Le jeudi 25 janvier, vous êtes repartis en grève ?

    “Nous avions repris sans aucune garantie, les tensions sur les conditions de travail et de départ étaient vives. Les prépensionnés voulaient au moins garder leur salaire. Le mercredi soir (24 janvier), après la réunion syndicale à 20h, nous nous sommes arrêtés, c’était l’équipe 2. Le lendemain, l’équipe 1 a suivi.”

    “Aussitôt Verhofstadt est intervenu et le vendredi une réunion de conciliation a été organisée. Verhofstadt peut dire que notre action était irresponsable; dans les faits, cette grève à obligé VW-Allemagne à mettre son plan industriel sur papier le samedi matin : des garanties pour les salaires des prépensionnés, l’allongement de la prime de départ jusqu’en 2009, la production de l’A3 et de 14.000 Golf supplémentaires et finalement aussi la production d’au moins 100.000 Audi A1 à partir de la fin de 2009.”

    “Mais il reste évidemment encore beaucoup d’inconnues dont les détails ne sont connus que goutte à goutte. Ainsi, Audi veut réduire les coûts salariaux de 20%, entre autres en passant de 35 heures à 38 heures pour le même salaire mensuel. Des avantages supplémentaires, y compris la prime de fin d’année, seraient épargnés afin de financer une prime de productivité et les pauses ne seraient plus rémunérées. Et évidemment, Audi veut imposer une clause de paix sociale.”

  • Israël. Des travailleurs intérimaires et sous-payés envahissent le siège du syndicat officiel.

    Une centaine de travailleurs contractuels des services postaux ‘Do`ar Israel’ ont mené, la semaine passée, une action de protestation devant le siège central de la fédération des syndicats à Tel Aviv. Cette action exprimait le profond dégoût et colère que ressentaient ces travailleurs par rapport au rôle du syndicat Histadrut et de la trahison de la lutte par sa direction.

    Par Shahar Ben-Khorin

    Les travailleurs sont en lutte pour des emplois statutaires, pour mettre fin aux conditions précaires et contre l’arrogance et le mépris de la direction. Dans cette entreprise, les travailleurs sont juifs et arabes. Beaucoup d’entre eux travaillent sous des contrats intérims et ce pour certains depuis 15 ans. Cela est le cas d’énormément de travailleurs israéliens qui sont employés par MANPOWER, entreprise assoiffée de profit. Au sein de la poste, les employés sont payés selon le nombre de lettres qu’ils traitent et non selon leur temps de travail. La plupart de ceux-ci rentrent alors chez eux à la fin du mois avec environ NIS 3000 (545euros). Le salaire minimum officiel est de NIS 3585 (650 euros), ce qui en réalité ne couvre à peine que les coûts de base du logement et de la nourriture.

    La fédération syndicale Histadrut, a toujours dit être contre ce type d’agences Manpower, qui en réalité aujourd’hui emploient plus ou moins 10% des travailleurs en Israël. Ce qui est certain c’est que Histadrut n’a pas voulu organiser de lutte sérieuse, mais pire encore, il y a trois ans, la direction du syndicat a signé un accord avec Manpower qui fait que le syndicat reçoit un petit pourcentage prélevé sur le salaire de l’intérimaire. Cela est donc le cas pour ces employés postaux mais en plus ceux-ci ne sont même pas reconnus comme des membres à part entière du syndicat.

    Le dirigeant actuel d’ Histadrut, Ofer Evni, avait promis que la fédération lutterait pour des contrats indéterminés pour les travailleurs des services postaux. Mais Histadrut n’organisa rien pour tenir sa promesse. En fait, la direction du syndicat a fait un deal, l’année passée, avec la direction de la poste, qui stipule que les travailleurs n’obtiendrait pas de contrats fixes s’ils entamaient des actions. Les travailleurs, dont beaucoup sont des femmes, ont surmonté leur peur d’être licenciés en prenant part à des actions durant leur temps de travail. Ils décidèrent par exemple de se rendre au siège central de la fédération syndicale pour amener la bureaucratie syndicale à se positionner.

    Le dirigeant du syndicat se cache dans son bureau.

    Une foule de travailleurs s’est donc rassemblée devant le siège de la fédération, criant des slogans tel que : ‘L’Histadrut est la maison des travailleurs mais la clique autour d’Eyni’s est en train de la détruire’. Après un court laps de temps, les travailleurs décidèrent d’envahir le bâtiment pour exiger d’être reçus par Eyni. Les portes massives du bureau d’ Enyi étaient fermées et on expliqua aux manifestants que celui-ci était absent. Il y eu certaines rumeurs, non confirmées, comme quoi il était dans le bâtiment mais refusait de recevoir les travailleurs.

    Un autre dirigeant d’Histadrut, Jihad Akel, qui est un membre du parti communiste, Hadash, est venu pour parler avec les manifestants. Hadash fait parti de la coalition dirigeant Histadrut. Akel déclara qu’il soutenait leur lutte et se positionna contre les agences de type Manpower. Mais en même temps, il donna tout son soutien à Enyi. Les travailleurs avait déjà entendu quelque chose comme ça auparavant et se mirent à chanter ‘Eyni est un traitre. Est-ce que les travailleurs ne comptent pas?’

    Akel accusa alors les travailleurs d’être venu ici sous l’injonction du management de la poste. Quand un des travailleurs protesta contre cette calomnie, le dirigeant syndical lui dit de la fermer. Les travailleurs demandaient autre chose que des promesses creuses. Un peu après, la direction d’Histadrut promit d’organiser une série de meetings avec les travailleurs afin de discuter d’une campagne. La manifestation devant le siège du syndicat fut couverte largement dans les médias. Des prochaines actions sont déjà planifiées. Les travailleurs de la poste sont extrêmement exploités et font face à un management très vicieux. Maavak Sotzialisti, la section israélienne du CIO, appelle les syndicalistes et socialistes du monde entier à envoyer des messages de solidarité à DOAR@MAAVAK.ORG.IL

    Photos

  • La social-démocratie est en pleine effervescence : la chasse aux voix a commencé !

    Marie Arena : en pleine campagne électorale !

    Un invité inhabituel est apparu à la Faculté des Sciences Universitaires de Gembloux mercredi passé (14/02/07) : Marie Arena, Ministre-Présidente en charge de l’Enseignement obligatoire et de promotion sociale pour la Région Wallonne, devait donner le coup d’envoi de la série de conférences "Relations sociales en entreprise", à destination des étudiants bio-ingénieurs de 4ème année.

    Gilles

    On commence par présenter la dame : cinq minutes de titres, de diplômes, de responsabilités présentes et passées, etc. pendant que Marie hoche la tête. Marie Arena, quelqu’un d’important!

    Puis, le cours. Le thème de la première conférence est "La négociation sociale" ; l’égérie du PS va nous parler de l’AIP, des commissions paritaires, etc. après un bref survol de l’histoire du syndicalisme.

    Après 10 minutes, une équipe télé arrive. Stupeur. "Bonjour, que faites-vous là ? Je n’ai pas été prévenue ?" "Ah madame on nous a demandé de venir filmer ici." "Mais, bon, évidemment ça ne me dérange pas, je suis habituée aux caméras -huhu- mais il faudrait demander l’avis de l’audience, n’est-ce pas ?" "Ah mais madame on a reçu l’autorisation." "Ah bon, si vous le dites, enfin, ça m’attriste un peu qu’on ne demande pas l’avis de l’auditoire, mais bon, soit ; ça ne dérange personne ?" Murmures dans l’auditoire, mais personne ne se manifeste. Les étudiants se retrouvent ainsi piégés par la campagne électorale PS.

    L’exposé est clair et concis, bien expliqué : madame la Ministre-Présidente sait parler et connaît son sujet à fond : pas besoin de feuilles de notes, le débit est fluide et rapide.

    Il apparaît qu’au cours de l’histoire, le gouvernement a su "prendre ses responsabilités" pour éviter une crise quand les négociations ont bloqué, comme, par exemple, l’an dernier avec le "Pacte de Solidarité entre les Générations", ou l’année précédente avec l’AIP.

    "Ces blocages ont eu pour conséquence de remettre en question notre modèle social, et beaucoup demandaient la fin de la négociation sociale. Mais heureusement, tout s’est bien passé pour le nouvel AIP de cette année, et j’en sui très contente car cela me permet de terminer cet exposé sur une note positive : la négociation sociale a encore de beaux jours devant elle !" Marie Arena répète au moins trois fois qu’elle est "très attachée" à notre modèle de négociations.

    Il apparaît également au cours de l’exposé que les troubles des dernières années sont uniquement le fait de Verhofdstadt : le PS ne semble avoir rien à faire là-dedans, ouf, et dire qu’on pensait qu’ils nous avaient trahis !

    Mais le meilleur est à la fin : "Mais bon, s’il y a une chose que je regrette, c’est que dans tous ces accords, on ne laisse jamais rien à l’environnement ! … Bon, eh bien on peut commencer le débat !" Des doigts se lèvent "Beh, madame, puisque vous en parlez, qu’est-ce que vous pensez faire au niveau de l’écologie ?" "Haha, ah oui c’est vrai qu’on est dans une Faculté d’agronomes et d’environnementalistes, donc évidemment ça doit vous intéresser, huhu ! Eh bien, avec mes amis du PS…" Bien joué Marie !

    L’histoire pourrait s’arrêter ici, mais je devais dire que j’ai encore revu Marie Arena hier, toute de rouge vêtue (et avec un horrible chapeau, mais soit) au carnaval de Binche : à l’entrée d’une salle du PS qui offrait des drinks gratuits (avec Michel Daerden en guest-star !). Elle y accueillait tout le monde avec un grand sourire, et posait devant les photographes avec chaque enfant qui passait : "Et tu t’appelles comment ?" Il ne lui manque plus que la barbe, et elle est bonne pour la St-Nicolas !

    Plus de plaisir sur www.mariearena.be (il y a les photos du carnaval)

  • NATION: un groupuscule dangereux. Comment le combattre?

    Dans le petit monde des fascistes francophones, NATION n’a pas l’impact électoral du Front National mais ce groupe veut donner la priorité à la formation de cadres politiques et à la présence sur le terrain, y compris en tentant de s’infiltrer dans des manifestations de gauche. Quel est son projet et son programme et quel danger représente-t-il ?

    Karim Brikci et Laure Miège

    Origines et méthodes

    NATION trouve ses origines dans des groupuscules néo-fascistes violents des années 70-80 comme l’Assaut et AGIR. Il puise ainsi sa tradition dans la haine raciale et les actions violentes.

    A titre d’exemple, un de ses dirigeants, Hervé Van Laethem, a été un des dirigeants historiques du groupe violent L’Assaut (en lien avec les milices privées illégales du VMO), créé dans les années 80 et dissout en 1993. Ensuite, le groupe autour de Van Laethem a notamment formé le « comité d’Action Rudolf Hess – Belgique » à la mémoire de ce dirigeant nazi et, en 2001, « le comité des nationalistes contre la mondialisation » avec lequel Nation a organisé différentes actions. Lors de celles-ci, les militants de Blood&Honour étaient présents ainsi que le NSV (l’Alliance des Etudiants Nationalistes flamands). Ces organisations ont par exemple essayé, en 1997, d’attaquer physiquement un rassemblement de Blockbuster (notre campagne antifasciste) à Bruges.

    En retour, NATION participe à la manifestation annuelle du NSV (voir page 12) et a aussi co-organisé différentes activités et actions contre la Gay Pride, la multiculturalité, l’avortement, et pour « la défense et la remise à l’honneur des valeurs telles que le travail et la cellule familiale ».

    Ceci laisse transparaître leur réel programme mais surtout le caractère fondamental qui le caractérise : la construction d’une milice néofasciste.

    Défenseurs des travailleurs ?

    En parallèle, le groupuscule tente de se profiler comme une organisation honnête défendant les droits des travailleurs belges. Ainsi, on a pu les voir pour la première fois dans une manifestation massive de travailleurs, celle du 2 décembre en solidarité avec les travailleurs de VW, distribuant des tracts sous le nom de « Gauche Nationale » sans évoquer leurs revendications racistes et xénophobes.

    En effet, cette organisation, se revendiquant du national-socialisme, prétend combattre le capitalisme et défendre les droits sociaux en proposant une politique nationaliste d’extrême droite.

    Plus encore que le FN, NATION avance doublement masqué. D’une part, il cache son programme violemment anti-ouvrier derrière un profil anticapitaliste. D’autre part, depuis sa condamnation pour racisme, une partie de son programme politique – les attaques les plus ouvertement racistes, sexistes et homophobes – n’est plus disponible sur son site internet parce que censurée par le tribunal.

    Ce qui reste visible en dit pourtant encore long sur ses intentions :

    • « Combattre l’Etat syndical par le développement de nouveaux syndicats et la mise en place de systèmes de concertation en vue de prévenir les conflits »
    • « Lutte contre l’absentéisme au travail par plus de contrôles. »
    • « Suppression de l’avortement »
    • « Imposition d’un couvre-feu pour les enfants de moins de 16 ans »
    • « Création de corps de discipline au sein des établissements scolaires […] Ce Corps aura le droit de contrôler l’entrée des élèves ainsi que celui de fouiller leurs affaires.»
    • « L’arrivée massive d’une jeunesse issue de l’immigration est certainement une des causes majeures d’un grand nombre des problèmes apparus récemment dans le monde de l’enseignement.»

    Dans ce programme public, NATION garde une certaine retenue mais on voit quand même bien que dans la société qu’ils souhaitent, les droits des travailleurs, des jeunes, des femmes, des immigrés,… seraient réduits au strict minimum. Mais, quand ils peuvent défendre l’intégralité de leur programme (comme sur les forums où leurs membres « se lâchent »), leur politique apparaît pour ce qu’elle est vraiment : violente, raciste, antisociale et pro-nazie.

    Le défi de NATION

    NATION se concentre sur la construction d’un parti de cadres formés militairement et politiquement et capable de mener à bien la « révolution des peuples européens ». Ils cherchent à recruter et à être présents sur le terrain, font des stands, produisent un journal et organisent des journées de formation « politique ». Depuis quelques temps, NATION a engagé une dynamique de construction sérieuse qui doit faire pâlir plus d’une chemise brune.

    Par rapport à l’extrême droite francophone, dans un article titré « Nettoyons devant nos portes», NATION évoque les derniers scandales de détournements de fonds au FN et désigne Féret comme le principal obstacle à la construction d’une force politique crédible. Pour eux, l’unité néofasciste passe d’abord par l’éviction de Feret.

    Ils ont donc entamé, à côté de leur propre construction, des démarches unitaires avec différents groupes ou partis d’extrême-droite comme par exemple avec le FNB (Front Nouveau de Belgique) qui leur a permi d’obtenir un élu sur cette liste à Verviers.

    Comment les combattre?

    Il est évident que les groupuscules du type NATION sont un danger par les idées politiques haineuses qu’ils propagent et les actions qu’ils organisent. Nous devons les dénoncer en montrant leur vrai visage et les empêcher d’avoir la voie libre dans les quartiers.

    Mais la croissance de l’extrême droite est alimentée par la politique néolibérale et antisociale menée par les partis traditionnels partout en Europe. Beaucoup de votes pour l’extrême-droite et d’affiliations à ces organisations résultent d’une difficulté de plus en plus grande à vivre décemment. Les partis d’extrême-droite ont alors beau jeu de se profiler comme la seule et vraie opposition alors qu’ils sont en réalité porteurs d’une politique encore plus violente et encore moins sociale. Ce n’est pas en les faisant condamner pour racisme par les tribunaux ou en multipliant les discours moralistes et culpabilisants (« Nos différences nous enrichissent », « Il ne faut pas rejeter l’autre et sa culture ») que nous stopperons leur croissance.

    Nous devons expliquer que la cause de la montée du chômage, du manque de logements, des difficultés scolaires,… se trouve dans la course au profit maximum, la concurrence à outrance, la liquidation des services publics, c’est-à-dire dans la politique néo-libérale qu’on nous impose depuis trente ans.

    Et que, pour en finir avec cette politique, il est essentiel de construire une alternative combative à gauche, un parti dans lequel jeunes et travailleurs pourraient s’organiser et lutter ensemble pour défendre leurs intérêts, sans distinction de sexe ou d’origine.

    Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons transformer en réalité notre slogan : NO PASARAN !

  • Libéralisation de l’électricité et du gaz. Un gain pour le consommateur et l’environnement?

    Aujourd’hui, tous les politiciens se découvrent une fibre environnementale. Le sujet s’est immiscé dans la campagne présidentielle française avec l’appel de Nicolas Hulot, dont presque tous les candidats ont signé le Pacte écologique. Les politiciens wallons, Di Rupo en tête, ont également repris cet appel à leur compte en vue des élections fédérales. Mais, au-delà de l’image qu’il tentent de créer, apportent-ils une réponse à la mesure des problèmes sociaux et environnementaux ?

    Boris Malarme

    Tous les partis – y compris Ecolo ! – se sont déclarés favorables à la libéralisation du secteur de l’électricité et du gaz effective depuis le 1er janvier à Bruxelles et en Wallonie. Selon eux, la concurrence devrait faire diminuer le prix payé par les consommateurs.

    Cet argument est totalement mensonger, comme l’illustre la situation en Flandre où cette libéralisation est effective depuis juillet 2003. Le dossier que « Test Achats » lui a consacré récemment démontre que la note d’électricité n’a pas cessé d’augmenter depuis l’ouverture du secteur à la libre concurrence. Pourquoi ?

    D’une part, parce que les entreprises s’entendent pour limiter l’impact de la concurrence et assurer que leurs profits continueront à prospérer : Electrabel (aujourd’hui filliale de Suez) et qui détient 70% de la production d’électricité en Belgique a réalisé un bénéfice net de près de 2 milliards d’euros en 2005.

    Et, d’autre part, parce que les taxes soi-disant écologiques sur la consommation particulière d’électricité se sont envolées ces dernières années. La cotisation « Kyoto » a augmenté de 20,3% en 2005 et la taxe pour la dénucléarisation des sites de 34,9% depuis mi-2003.

    En plus, le consommateur flamand paie maintenant une taxe communale complémentaire destinée à compenser la perte de revenu que la libéralisation engendre pour les finances communales.

    Laisser échapper le secteur énergétique des mains du secteur public fait dominer les intérêts du privé (bénéfices, dividentes, argent, argent… et argent) au détriment de l’intérêt collectif (service, accessibilité,…).

    En Flandre, les fournisseurs privés n’hésitent plus à couper sans scrupules l’électricité aux dizaines de millliers de ménages qui ont des difficultés pour payer les factures et qui n’ont dès lors plus accès qu’à la fourniture minimum. Le portefeuille et le bien-être du consommateur ne sortent donc pas gagnants de la libéralisation. Mais l’environnement, lui, peut-il bénéficier réellement du fait que les caisses de l’Etat et des entreprises sont mieux garnies ?

    Gros profits et courte vue

    Des mesures en faveur de l’environnement ont certes été prises ces dernières années mais leur impact reste limité : les entreprises cherchent à compenser les coûts supplémentaires (nouveau matériel, nouvelles taxes,…) en comprimant les salaires ou en reportant ces coûts sur les consommateurs. Et, en agitant la menace de perte de compétitivité, elles pèsent de tout leur poids sur leurs politiciens pour éviter la mise en oeuvre de tout programme environnemental conséquent et contraignant.

    Les investissements dans la recherche scientifique sont faits majoritairement par les entreprises et dans les domaines qui assurent un profit maximum à court et moyen terme. Donc, en ce qui concerne l’énergie, majoritairement dans les technologies de combustibles fossiles et pas assez (loin de là) dans les énergies renouvelables. Aucune percée scientifique conséquente n’a donc pu être faite dans ce domaine.

    Comme solution, plusieurs pays européens préfèrent donc abandonner l’idée de stopper la production d’énergie nucléaire (un secteur qui est en pleine croissance : 29 nouvelles centrales en construction dans le monde!). Les capitalistes et leurs politiciens utilisent comme argument que cette technologie ne produit pas de gaz à effet de serre, mais ils se taisent sur les problèmes colossaux que pose l’accumulation de déchets radioactifs (encore une fois le court terme…). De toute manière, le souci de sortir de la dépendance des hydrocarbures tient plus à l’augmentation des prix qu’à un quelconque souci écologique.

    Résoudre les problèmes environnementaux majeurs tels que le réchauffement climatique, l’appauvrissement de la couche d’ozone et les risques toxiques de l’activité nucléaire doit se faire à l’échelle internationale. Mais les puissances capitalistes ne coopéreront jamais si les profits de leurs entreprises en sont affectés et ne peuvent ainsi même pas arriver à un accord limité, situation renforcée en cas de récession économique. Les Etats-Unis, puissance impérialiste dominante produisant à elle seule 25% des gaz à effets de serre, seraient le plus grand perdant d’un accord général, ce qui explique leur refus de signer le Protocole de Kyoto. L’échec de celui-ci illustre à quel point le capitalisme est incapable d’aborder la crise environnementale.

    Crise écologique et socialisme

    Un programme d’investissement public massif à long terme dans la recherche, le développement des transports publics et la production énergétique via des sources d’énergie renouvelable est nécessaire afin de remplacer progressivement les centrales à combustibles fossiles ou nucléaire. Cela doit être accompagné d’un plan de reconversion des travailleurs de ces secteurs qui garantisse le maintien de tous les emplois, des salaires et des conditions de travail. Mais un plan environnemental ne peut être efficace que si les entreprises énergétiques sont nationalisées et contrôlées démocratiquement par les travailleurs.

    Les problèmes environnementaux sont largement imputables aux quelques centaines de multinationales qui dominent l’économie mondiale et produisent n’importent quoi en toute anarchie. Puisque l’environnement dépend de presque tous les aspects de la production des marchandises et des services, un plan dans le domaine de l’énergie doit faire partie d’un plan plus général de nationalisation et de planification de l’ensemble des secteurs-clés de l’économie.

    Lutter pour le socialisme n’est pas une diversion face à la crise écologique. En définitive, seule une société socialiste peut apporter une issue à la crise environnementale qui assure le bien être de chacun tout en préservant la planète.

  • Des directions de multinationales acceptent les revendications syndicales

    Chimie à Anvers: Bayer/Lanxess & Agfa-Gevaert

    Renault, Ford et dernièrement VW ont illustré les difficultés d’arrêter la direction d’une multinaltionale quand celle-ci décide de faire baisser les coûts salariaux. Mais à côté des nombreuses défaites existent ausi quelques victoires partielles importantes.

    Ainsi, la direction d’Agfa-Gevaert (4.000 travailleurs) vient de renoncer à un plan de départs obligatoires d’ouvriers, cinq mois après l’annonce d’une réorganisation. En août, elle avait pourtant déclaré qu’il fallait encore diminuer le personnel de 405 ouvriers. Après presque 6 mois de discussion avec les centrales syndicales des ouvriers, les négociations ont échoué.

    Les syndicats sont convaincus qu’à travers des prépensions classiques – 56 ans pour les travailleurs en équipes et 58 ans pour les autres – 230 emplois vont disparaître d’ici 2010. De plus, 20 ouvriers ont déjà quitté l’entreprise et une solution pourrait être trouvée pour 60 autres ouvriers en étalant dans le temps la sous-traitance. Par contre, les syndicats refusent un plan social prévoyant le départ obligatoire de 100 ouvriers puisqu’ils ont appris par la direction elle-même que l’usine de Mortsel (le plus grand site d’Agfa-Gevaert) a momentanément un gros cahier de charges. Pour les employés, que la direction voulait amputer de 333 travailleurs, il était prévu d’appliquer des prépensions à 52 ans. Ceci devait se passer conformément aux règles du Pacte des Générations, c’est-à-dire avec une cellule de reconversion et une disponibilité obligatoire pour n’importe quel emploi. Les syndicats ont refusé ces propositions et s’opposent à toute perte d’emploi sèche durant les quatre prochaines années.

    C’est la deuxième petite victoire des syndicats sur le patronat de la chimie en quelques semaines seulement. Il y a déjà deux mois, le 4 décembre dernier, la direction de Lanxess (1.050 travailleurs) a retiré son intention de scissioner l’entreprise en trois entités distinctes.

    En 2003, Lanxess a été séparée de Bayer (900 travailleurs). Ainsi, deux entités juridiques ont été créés mais dans une seule unité d’entreprise technique (avec, donc, le maintien d’une seule délégation syndicale et des élections sociales communes). Une clause de garantie d’emploi a alors été négociée. Si la direction ne respecte pas cette clause, elle s’engage à payer une indemnisation de 4 semaines de salaire par année d’ancienneté aux travailleurs (avec un minimum de 26 et un maximum de 104 semaines pour les ouvriers et, pour les employés, un minimum de 9 mois et un calcul correspondant à la formule Claeys). De plus, une imdemnisation morale forfaitaire de 17.500 euros s’ajoute pour les travailleurs et les employés barémiques engagés au moment de la conclusion de la CCT.

    Mi-octobre, la direction avait annoncé une scission supplémentaire de Lanxess. Ainsi, elle voulait tripler ses options en cas de restructuration. Les syndicats ont tout de suite organisé une campagne de sensibilisation. Des calicots pendus dans l’entreprise, une série de tracts et de réunions d’information liée à des grèves éclairs ont illustré qu’ils n’allaient pas facilement avaler cela. Cette campagne, combinée au coût d’une restructuration due aux accords prévus dans la CCT concernant les indemnisations de licenciements, a poussé la direction à reculer sur ses intentions.

  • Nous n’avons pas besoin de “points poste”, mais de véritables bureaux!

    La Poste

    La Poste commence l’année par une fermeture massive de ses bureaux. La plupart le seront… après les élections ! A terme, des 1.300 bureaux actuels, la moitié devra disparaître.

    Un correspondant

    Attaque contre la prestation de services

    Pour la direction, La Poste doit être concurrentielle sur le marché international et doit donc être attractive pour les investisseurs. Après l’application des plans Géo-route, il est clair qu’à La poste, ce n’est pas spécialement la prestation des services à la population qui compte, mais bien le développement lucratif de la «société». Géoroute a déjà attaqué le rôle social du facteur. Maintenant, 277 bureaux de poste doivent fermer dans une première phase.

    Ce sont surtout les bureaux des quartiers populaires qui sont appelés à disparaître parce que, selon la logique d’entreprise, trop peu d’argent arrive sur le comptoir. Dans beaucoup de communes, c’est l’unique bureau de poste qui va fermer (seul un bureau par commune fusionnée peut rester ). Que beaucoup de personnes âgées ou à bas revenus se rendent dans ces bureaux n’intéresse en aucun cas la direction.

    Dans les autres banques, les heures d’ouverture sont plus limitées et l’accent est davantage mis sur le home-banking ou les automates, ce qui a déjà diminué fortement la prestation des services. A La Poste aussi, celui qui n’est pas en mesure d’utiliser ces techniques est maintenant considéré comme une charge.

    Attaque contre le personnel

    En 1998, La Poste comptait encore 43.000 employés. Ils sont aujourd’hui moins de 36.000. D’ici fin 2008, il ne devrait rester que 30.000 travailleurs en service.

    Les pertes d’emploi seront compensées temporairement par des interimaires. Selon le journal «Trends», La Poste est N°1 de l’utilisation de travail interim’: 1,1 millions d’heures pour 2006. Le journal d’entreprise «Texto» proclame fièrement que seuls 300 contrats à durée déterminée sont devenus des contrats à durée indéterminée.

    Avec la classification des fonctions (plus de 400 descriptions de poste!), à partir du 1er janvier, La Poste va en finir avec les recrutements statutaires, malgré l’obligation légale (loi du 21 mars 1991 en matière d’entreprises publiques économiques.) Ceci a d’importantes conséquences pour le personnel contractuel :

    • Dans un premier temps, ces travailleurs vont gagner davantage qu’actuellement, mais à terme, ils ne vont jamais arriver aux échelles de salaire du personnel statutaire :
    • Ils devront travailler jusque 65 ans car les contractuels n’ont pas accès à une pension anticipée à 58 ans comme prévue dans les Conventions Collectives de Travail.
    • Pas de retraite de fonctionnaire
    • Moins de jours de congé ;
    • Pas d’accès à une meilleure couverture maladie;

    Progressivement, la direction veut peut-être faire disparaître les travailleurs statutaires. Il lui sera ainsi plus facile de se débarrasser du personnel.

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