Blog

  • 8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    8 mars: manif anti-fasciste à Anvers

    Le 8 mars, le NSV (organisation étudiante proche du Vlaams Belang, mais parfois bien plus radicale) va manifester dans les rues d’Anvers. Cette organisation sert en fait d’école de formation pour les futurs cadres du VB. Chaque année, ils infligent à une ville différente une manifestation autour d’un thème touchant à l’indépendance flamande.

    Comme chaque année aussi, il est important d’organiser une contre-manifestation pour montrer qu’existe une résistance contre le racisme et le fascisme du NSV. Nous pouvons montrer que, même à Anvers, les opinions fascistes et les méthodes violentes de l’extrême-droite ne sont pas acceptées. Car, sans contre-manifestation, les gros bras du NSV ou d’autres groupes encore plus radicaux qui fréquentent leurs manifs, se sentiraient encouragés non seulement dans leurs idées mais dans leur envie de montrer leur violence contre des immigrés ou des jeunes ‘alternatifs’. Une contre-manif assure une pression à la fois politique et physique : à la fin de leur parcours, les manifestants du NSV doivent rapidement disparaître dans leurs bus.

    La précédente manifestation de ce groupe à Anvers, en mars 2004, a provoqué une contre-manif nettement plus nombreuse, bien que le NSV ait été renforcé par des délégations du Voorpost (service d’ordre du VB), de Nation (fachos francophones) ou même de Blood&Honour. Cette dernière organisation a fait parler d’elle ces derniers mois pour ses opinions néonazies et la découverte des réserves d’armes qu’elle avait constituées. Le NSV n’a cependant aucun problème avec la présence de Blood&Honour à sa manif. Et malgré les positions du NSV en faveur de l’indépendance flamande, un groupe comme Nation est également le bienvenu.

    Que la présence de néo-nazis soit acceptée par le NSV n’a rien d’étonnant car sa propre liste de membres en est truffée. Le président du NSV-Hasselt, Thierry Vanroy, a écrit sur internet : « une fois que la démocratie s’enfoncera dans le chaos, j’espère qu’il y aura une main de fer fasciste ». Ce type était candidat Vlaams Belang aux dernières élections communales. On n’en mesure que mieux l’hypocrisie d’une prise de distance de ce parti avec des individus violents comme Hans Van Themse, responsable des attentats racistes et meurtriers de mai dernier à Anvers (deux morts et une blessée).

    Bien sûr, il y a d’autres raisons qui poussent certains à devenir membres du NSV. Des carriéristes espèrent utiliser cette organisation comme tremplin pour une carrière politique au Vlaams Belang. Mais parmi la direction, de tels calculateurs ne sont pas dominants. Les actions internes du NSV fourmillent de symboles ou de « jeux » nazis comme celui de placer leurs bouteilles de bière en forme de croix gammée.

    Manifestez avec nous ce 8 mars à Anvers contre la violence de l’extrême-droite et le racisme. Le racisme peut progresser si l’attention se porte sur ce qui divise les travailleurs et leurs familles. Par contre, une résistance unifiée contre les véritables causes de beaucoup de malaises sociaux peut faire reculer ces divisions. La lutte contre l’extrême-droite doit être combinée à la lutte pour une alternative politique au néo-libéralisme. Le VB et encore plus le FN se basent sur le mécontentement passif qui progresse parmi la population. Mais un vote pour les fascistes n’amènera aucune solution positive aux problèmes des travailleurs. Pour cela, il faut une véritable alternative à la politique actuelle, comme celle que propose le Comité pour une Autre Politique (CAP).

    Jeudi 8 mars

    19h

    manif anti-NSV

    Gare d’Anvers Berchem

  • Prince Laurent & co. Une vie de luxe à nos frais

    Le procès qui vient de se tenir à Hasselt a permis de mettre en lumière le style de vie luxueux des membres de la maison Royale… et ses à-côtés peu reluisants. L’enquête a ainsi démontré que le prince Laurent avait bénéficié de 175.000 euros détournés du budget de la Marine – l’argent du contribuable – pour retaper sa villa « Clémentine ».

    Peter Delsing

    De cette somme, 32.150 euros ont été consacrés à l’éclairage du jardin, plus d’un million de vieux francs belges! Pour qu’il puisse admirer de nuit son jardin, il dépense plus que ce qu’un salarié gagne en une année !

    La villa elle-même est propriété de la donation royale et mise gratuitement à disposition du prince. Laurent doit donc peu s’inquiéter du loyer ou de l’hypothèque au contraire de bien des familles de travailleurs.

    Dans les années ’90, Laurent recevait mensuellement 1.859 euros du gouvernement. Pour cette «allocation de chômage» bien fournie, le prince n’a pas eu à craindre le plan d’activation des chômeurs. Il n’a pas non plus été suspendu de son allocation – comme 10.000 personnes ces dernières années – pour s’être complu dans sa vie « d’assisté ». Mais, selon les commentaires de l’élite sociale qui colle à la maison royale, les revenus de Laurent étaient nettement insuffisants pour son style de vie princier. Son entourage d’alors – comme le colonel Vaessen, le patron de Belgacom Bessel Kok et le dirigeant de la Banque Nationale Fons Verplaetse – ont fait état de son besoin d’argent permanent. Selon le colonel Vaessen, les factures des ordinateurs, des meubles de bureau, d’une photocopieuse… ont été « données » à la Marine. Mais, depuis 2001, le sort du pauvre Laurent et de la princesse Astrid s’est nettement amélioré : ils reçoivent désormais une dotation de plus de 300.000 euros par an : 25.000 euros (net d’impôts) par mois !

    Cette affaire de détournement pose la question du rôle de la monarchie. Pourquoi devons-nous payer chaque année 12,5 millions d’euros pour entretenir une institution survivante du Moyen-Age et du féodalisme… alors que la fortune de la famille royale est estimée au bas mot à 300 millions d’euros à laquelle il faut encore ajouter 450 millions d’euros de donation royale ?

    Certains partis flamands parlent de restreindre le rôle de la maison royale à une fonction protocolaire voire purement décorative. Mais l’élite politique et économique comprend néanmoins que la monarchie garde une utilité. Il suffit de se rappeler le rôle qu’a joué le roi en 1996 pour paralyser le mouvement blanc en rencontrant les parents des enfants assassinés ou disparus et en les abreuvant de bonnes paroles afin de faire retomber la colère qui montait dans la population contre les institutions.

    Dans ces moments de crise, la maison royale «neutre» reste bien utile pour convaincre le peuple de rester à sa place. Jusqu’à ce que…

  • Italie : Les étroites limites du « moindre mal »

    Les élections d’avril 2006 ont porté la coalition de Prodi au pouvoir, mais surtout fait tomber Berlusconi. Christel Dicembre, membre de Lotta per il Socialismo, organisation-soeur du Mouvement pour une Alternative Socialiste en Italie, nous explique quel bilan nous pouvons déjà tirer de cette élection du « moindre mal ».

    Alternative Socialiste : En avril 2006, la coalition de Prodi l’a emporté de justesse sur Berlusconi. On peut dire que cette légère victoire était surtout dû à l’effet anti-Berlusconi plutôt qu’à un vrai programme. Peut-on déjà faire une petite analyse du gouvernement Prodi et voir ses résultats ?

    Christel Dicembre : "Et ses dégâts ! Ce que l’on peut constater c’est que, comme on l’avait prévu lors de la campagne électorale, Prodi se trouve être un atout de la bourgeoisie pour attaquer les travailleurs tout en limitant au maximum la contestation sociale. En décembre, un sondage réalisé par l’Institut National de Statistiques pendant la crise du budget, a fait ressortir qu’à la question de savoir si Prodi faisait mieux ou pire que berlusconi, 40% des sondés ont répondus « pire ». L’illusion du moindre mal n’a pas duré longtemps. Sa situation actuelle résulte de 3 facteurs :

    1. Le sentiment anti-Berlusconi qui règne encore, renforcé par une manifestation ce 2 décembre dernier où Berlusconi a réussi à mobiliser sa base à tel point que l’on a pu assister au défilé d’un million de manifestants à Rome pour réclamer la chute du gouvernement et la démission de Prodi.

    2. Le rôle de la bureaucratie syndicale. En Italie, le taux de syndicalisation est nettement plus bas qu’en belgique et la base est étouffée par une bureaucratie qui est comme cul et chemise avec le gouvernement et l’équivalent italien de la FEB, la Confindustria.

    3. L’absence d’un parti capable de représenter les intérêts des jeunes, des travailleurs et des immigrés."

    AS : Il existe tout de même le PRC (Partito di Rifondazione Comunista/Parti de la refondation communiste, créé en 1991 et issu de l’aile gauche du vieux Parti Communiste italien). N’est-il pas capable de représenter la classe ouvrière ?

    CD : "Le PRC participe au gouvernement et a jusqu’à présent a signé toutes les attaques qui en sont sorties."

    AS : Peux-tu préciser ?

    CD : "Le PRC a finalement signé le refinancement de la mission militaire italienne en Afghanistan, la mission de l’ONU au Liban (le mouvement anti-guerre est assez fort en Italie NDLR), mais surtout, le PRC a signé le Budget (Finanziaria) qui prévoit des coupes drastiques dans l’enseignement et l’augmentation du nombre d’élèves par classe (alors qu’il y a déjà 30 élèves par classe actuellement), des coupes dans les soins de santé (avec l’instauration d’une taxe supplémentaire pour les urgences selon la gravité), le passage à un système d’enveloppe fermées pour les transports publics dans les communes et le service civil (pompiers, gardes forestiers,…), et d’autres choses encore."

    AS : Le PRC a-t-il un autre choix pour éviter le retour de Berlusconi ?

    CD : "Il faut savoir que Refondazione Comunista était, ou est encore, mais de moins en moins, un parti radical qui a eu jusqu’à l’invasion de l’Irak un grand potentiel de mobilisation avec une implantation aussi bien chez les jeunes que chez les travailleurs. Si, comme il le prétend, il s’est présenté dans la coalition de Prodi pour la tirer à gauche, il aurait pu tout à fait donner un soutien critique au gouvernement en restant à l’extérieur et en donnant son accord en fonction des propositions comme c’était le cas lors du précédent gouvernement Prodi (entre 1996 et 1998). Il y a une incohérence complète : il participe à la fois au gouvernement et essaye de mobiliser à la base. Ce double jeu ne peut duper longtemps les travailleurs. Alors que dans cette période de remontée des luttes au niveau européen, on peut assister à la création de nouveaux parti des travailleurs (comme le WASG en Allemagne ou le CAP en Belgique), le PRC aurait pu être un fameux facteur d’attraction. Mais sa direction est complètement bourgeoisifiée, a oublié sa base et se tourne vers la « gauche » européenne. Et vu que le PRC a en son sein des tendances bien plus radicales, on ne peut lui donner encore une espérance de vie bien longue."

    AS : En 1998, c’était le PRC qui avait fait chuter Prodi en lui retirant son soutien, Berlusconi était ensuite arrivé au pouvoir. Est-ce qu’on en est réduit à un jeu de pendule entre Berlusconi et Prodi ?

    CD : "Entre 1996 et 1998, il y a eu le début de la libéralisation des chemins de fer, l’introduction de l’Italie dans le processus de l’euro (qui a signifié une inflation de 50% pour les Italiens…et l’incapacité de dévaluée la monnaie comme ce fut le cas dans le passé) entre autres mesures associales. Plutôt qu’un balancement entre Prodi e Berlusconi, il y a une continuité. Mais c’est vrai que tant qu’il n’y a pas d’alternative à la politique néo-libérale, ce sera sans cesse un jeu entre une droite dure et un « moindre mal » qui ressemble au choix entre la peste et le choléra. Mais si le PRC n’abaissait pas son programme et défendait vraiment un programme socialiste, au vu de son potentiel de mobilisation, il irait vers un succès croissant, notamment avec le détachement des travailleurs par rapport aux syndicats confédéraux et la montée d’influence de syndicats de base (comme COBAS).

    "Pour illustrer cela, on a vu il y a quelques semaines le directeur général de la CGIL (Confédération générale italienne du travail), se rendre à l’usine Mirafiori (l’usine historique de Fiat) pour y défendre le budget du gouvernement. Il s’est fait suffler par les travailleurs, qui sont sortis avant la fin du speetch, certains criant « Bertinotti, traître ! » (Bertinotti est l’ancien président du PRC et depuis peu Président de la Chambre des députés italienne).

    "Un appel à la grève générale a été lancé par COBAS pour le 17 novembre contre le Budget austère de Prodi, la CGIL est aller tracter devant les usines pour dire que la grève ne serait couverte en aucun cas !

    "Le PRC reste un point de référence, mais cela risque de basculer avec les nouvelles réformes des pensions (une augmentation de l’âge pour accéder à la retraite) alors que le PRC s’est toujours présenté comme le défenseur des pensions. Bertinotti n’en souffrira pas, il a déjà deux pensions en plus d’un salaire…"

    AS : Peux-tu dire un mot au sujet de notre organisation en Italie ?

    "Nous sommes très très peu présent pour l’instant puisque le travail du CIO (Comité pour une internationale Ouvrière, organisation révolutionnaire mondiale dont le MAS/LSP est la section belge) sur place ne date que de 4 mois, en envoyant là-bas des camarades de différents pays. On ne peut pas développer de véritable travail en Europe sans être présent en Italie, où le développement des luttes est impressionant.

    "Nous avons cependant déjà de bonnes perspectives de construction. cela faisait déjà quelques années que nous avions des contacts sur place, mais nous tirions nos analyses et perspectives de l’extérieur. Mais de l’extérieur, il est difficile de savoir exactement ce qui vit parmi la classe ouvrière."

  • En Wallonie et à Bruxelles aussi… Le CAP passe au sud

    Né en Flandre il y a un an, le CAP s’est aussi développé ces dernières semaines à Bruxelles et dans plusieurs villes de Wallonie. Nous en avons parlé par Jean Peltier.

    Une liste du CAP aux élections en juin. Une grande première ?

    Oui et non. Oui parce que c’est évidemment la première fois que le CAP présentera des listes et que celles-ci seront présentes partout dans le pays. Non, parce que, ces dernières années, il y a eu, du côté francophone, au moins deux autres expériences de liste unitaire qui se voulaient une alternative au PS et à Ecolo. En 1993, les grèves menées par la FGTB contre le Plan Global (un programme d’austérité imposé par le gouvernement Dehaene-Di Rupo) avaient déjà provoqué une grosse tension entre la gauche de la FGTB wallonne et le PS. En réaction, un nouveau mouvement s’était formé à l’initiative du PC, du POS, de syndicalistes FGTB, de féministes,… sous le nom de Gauches Unies. Mais il n’a guère tenu qu’un an.

    En 1999, Roberto d’Orazio, dirigeant de la lutte des Forges de Clabecq, a présenté une liste Debout aux élections européennes, qui regroupait surtout des syndicalistes et des militants des divers partis de la gauche radicale (PTB, POS, MAS, PC). Cette liste a réussi une belle percée (2%) et avait une ouverture plus grande vers les milieux populaires mais n’a pas eu de suite non plus.

    Le CAP semble néanmoins moins avancé au sud du pays qu’en Flandre…

    Oui, pour des raisons qui tiennent tant à la société qu’à l’histoire propre du CAP. En Wallonie et à Bruxelles, l’attitude du PS pendant la lutte contre le Pacte des Générations a ouvert de nouvelles brèches dans les rapports entre ce parti et de larges couches de syndicalistes FGTB. Mais l’évolution du PS vers la droite a été moins rapide et moins profonde que celle du SP.a, le fossé entre le parti et le syndicat est moins ouvert chez nous qu’en Flandre, le PS garde des liens – et un contrôle ! – plus forts avec l’appareil de la FGTB que le SP.a. De plus, malgré ses revers, Ecolo a mieux tenu le coup électoralement que Groen !. Et l’échec des partis traditionnels à lutter contre l’extrême-droite est plus criant en Flandre qu’en Wallonie,… L’espace pour construire une alternative à gauche du PS et des Verts est donc moins dégagé du côté francophone que du côté flamand. Mais si les premiers pas seront plus difficiles à faire, il est clair que la base sociale et les traditions de lutte – au sein des syndicats et de la population – sont plus grands au sud et que cela jouera par la suite.

    Le CAP a aussi démarré plus tard du côté francophone..

    Au début de 2006, une autre initiative – intitulée Une Autre Gauche – a été lancée du côté francophone parallèlement au CAP. Dans un premier temps, le MAS a pris part à cette initiative. Mais il est rapidement devenu clair pour nous que cette initiative avait une autre orientation que celle du CAP. Dans les faits, UAG ne vise pas comme le CAP à se tourner vers des couches larges pour redonner une voix aux travailleurs et à leurs familles mais elle reste tournée vers les petits « milieux » de la gauche radicale et des associations et, de plus, uniquement au niveau francophone . Nous en avons déduit après quelques mois qu’UAG était une impasse. Le MAS a donc pris ses responsabilités et a commencé à construire le CAP également en Wallonie et à Bruxelles, ce qui correspondait d’ailleurs à l’objectif de départ de Sleeckx, Van Outrive et Debunne qui souhaitaient dès le départ que se développe un mouvement national. En trois mois, des dizaines de personnes, non membres du MAS, ont déjà adhéré au CAP et ce n’est qu’un début…

  • “Il faut aussi une autre campagne électorale”

    Le CAP se prépare pour les élections du 10 juin. Les médias flamands ont semé pas mal de confusion à propos de cette participation électorale. Raison suffisante pour faire le point avec Bart Vandersteene qui est actif au sein de l’équipe de campagne du CAP et qui est en même temps membre du Bureau exécutif du MAS/LSP.

    Les médias ont parlé d’une collaboration avec le PTB qui a tourné court et de discussions avec les écologistes flamands de Groen !. Qu’en est-il finalement ?

    Lors de la conférence du 28 octobre, il a été dit expressément que le CAP examinerait les possibilités de collaborer avec d’autres forces dans la résistance à la politique néolibérale.

    Du fait qu’à gauche, la conscience politique est en pleine croissance, certains milieux syndicaux ont fait part de leur intérêt d’avoir une discussion avec le CAP comme avec le PTB. Nous y avons évidemment donné suite mais il est vite apparu que le PTB n’était intéressé que par la figure de Jef Sleeckx et son potentiel électoral. Le CAP en soi n’intéressait pas le PTB qui a réduit à néant toute possibilité de cartel lorsqu’il est apparu que Jef Sleeckx ne serait pas candidat.

    Le PTB a diffusé un communiqué de presse à ce sujet qui a été à l’origine d’une série d’articles dans plusieurs journaux et magazines flamands. Plusieurs articles ont fait part de l’intention du CAP de parler avec Groen !. Or, il n’en était rien , même s’il y avait eu quelques discussions individuelles avec des militants verts qui se sentaient interpelés par le projet du CAP.

    Toujours est-il que la nouvelle a incité Vera Dua, présidente de Groen ! à prendre contact avec Jef Sleeckx et le CAP. Elle a proposé qu’il y ait une « bande rouge » de candidats du CAP qui occuperaient les mêmes places sur toutes les listes de Groen !

    Il se peut qu’au sein du CAP, les avis soient partagés sur cette proposition mais, pour le MAS/LSP, il est clair que ce ne serait pas un pas en avant. Collaborer avec un parti traditionnel qui n’a jamais renié sa participation à une politique néolibérale ou son soutien à la Constitution européenne reviendrait selon nous à enterrer le projet du CAP.

    Le CAP est justement né du constat de la nécessité d’une nouvelle formation politique qui opte pour une autre politique et qui, par exemple, refuse de convoiter des postes dans une optique purement électoraliste.

    Comment le CAP peut-il aller aux élections dans les meilleures conditions ?

    Lors des assemblées provinciales en décembre, il y avait partout un grand enthousiasme pour aller aux élections avec des listes CAP. La présence d’un maximum de listes provinciales à la Chambre à côté des listes pour le Sénat constituerait un signal fort. Le MAS/LSP plaidera dans ce sens lors des assemblées nationales et locales du CAP.

    Les élections constituent un moment privilégié où un public plus large s’intéresse à la politique, ce qui offre des possibilités de mieux populariser l’idée qu’on a besoin d’une autre politique.

    Qu’est-il possible d’obtenir avec cette participation électorale ?

    D’entrée de jeu, il convient de préciser que la campagne électorale ne peut pas être une campagne traditionnelle. Lorsque Jef Sleeckx dit qu’il faut une autre politique, on peut en dire autant de la campagne électorale.

    Le MAS/LSP est pour une campagne qui parte d’actions concrètes : des actions locales contre la fermeture de bureaux de poste, des campagnes sur le logement ou des actions autour du changement climatique. Il ne s’agit là que de quelques points d’action parmi d’autres mais le CAP peut, à travers ces actions, rendre plus clair que sa politique est effectivement différente de celle des partis traditionnels.

    Le CAP doit, selon nous, orienter sa campagne de façon à organiser dans des groupes locaux cette couche plus large qui s’insurge contre le néolibéralisme. A partir de ça, le projet d’un nouveau parti pourra démarrer après les élections.

    Le CAP n’espère pas avoir des élus le 10 juin ?

    Non, ça ne sera probablement pas encore le cas. Nous demanderons évidemment à un maximum de gens de voter pour le CAP. Mais nous devons être réalistes et constater que nous avons encore trop de carences en termes d’implantation, de moyens financiers et de renommée pour pouvoir franchir dès à présent le seuil – complètement anti-démocratique – des 5%.

    Ce n’est pas un problème en soi, ça nous donne plus de temps pour construire une alternative politique. Cela rend aussi d’autant plus clair que nous ne sommes pas en quête de postes ou de mandats grassement payés. Les actions que le CAP mènera pendant la campagne électorale donneront le ton des actions qui suivront dans les années à venir.

  • Les journalistes du Sri Lanka protestent contre la violente répression

    Mardi dernier (23 janvier), à Colombo, la capitale du Sri Lanka, s’est déroulée une action de centaines de journalistes et de travailleurs du secteur des médias. Ils ont protesté contre les menaces et l’intimidation auxquels sont confrontés les journalistes. Ces derniers temps, d’innombrables reporters ont été kidnappés, arrêtés et même assassinés.

    Par un journaliste de Colombo

    Sunantha Deshappriya, le coordinateur de Free Medias Movement (FMM), a déclaré: "Les médias au Sri Lanka ont un avenir difficile devant eux en tentant d’apporter de l’information correcte et véridique dans un environnement hostile."

    Les menaces contre les journalistes continuent et malgré les interpellations répétées au gouvernement et au président Mahinda Rajapakse pour ne plus déranger les journalistes.

    Dans ce contexte de progression de la violence et des mesures répressives du gouvernement, les activités des syndicats sont sanctionnées et les protestations des travailleurs à Colombo sont confrontées à la répression armée de la police et même de l’armée. Le 9 janvier, une action de travailleurs a eu lieu au quartier général du Colombo Transport Board à laquelle étaient présents certains parlementaires. Cette action a été violemment réprimée. Le même jour, une réunion du United People’s Movement a été attaquée à Nugegoda, attaque menée par le vice-ministre Mervyn Silva.

    La semaine passée, ce même vice-ministre était présent à l’action des journalistes, avec une centaine de partisans, pour une contre-action sous le slogan : " Les journalistes doivent raconter la vérité ". C’était une tentative visant à faire croire que son comportement, notamment à Nugegoda, n’était pas correctement relayé. Il avait pour cela amené deux autobus de contre-manifestants criants bruyamment des slogans à la fois contre les médias et pour l’armée.

    Lors de l’attaque de Nugegoda, trois journalistes ont été rossés par les partisans de Mervyn. Ces derniers voulaient ainsi avertir les journalistes contre tout rapport de l’usage de la violence contre une réunion anti-guerre démocratique. Un récent rapport publié dans les médias fait état, pour l’année dernière seulement, de pas moins de 8 assassinats de journalistes au Sri Lanka.

    Ce dernier mois uniquement, 10 incidents graves ont été perpétrés contre les médias. Trois journalistes du journal de l’Etat Sunday Observer et du journal dominical cinghalais Silumina ont subi un interrogatoire du Criminal Investigation Department sur base de la nouvelle législation sur la prévention du terrorisme. Une jeune journaliste tamoule de l’hebdomadaire cinhalais Maubida a été arrêtée et un rédacteur de la chaîne de télévision Derana a été attaqué. Trois autres employés des médias, dont un photographe de l’agence Reuters et le président du Sri Lanka Tamil Medias Alliance, ont dû quitter le pays après des menaces de mort.

    Restrictions inacceptables

    Les barrages routiers et les restrictions des transports vers le nord veillent à ce que les journaux tamouls qui publient de la péninsule de Jaffna n’aient plus de matériel pour produire leurs journaux. Les groupes paramilitaires travaillent avec les troupes du gouvernement dans l’est du pays pour empêcher toute publication de journaux tamouls à Colombo. Le droit à l’information et à la liberté d’expression est gravement menacé sous le régime actuel du président Rajapaksa.

    Ceci va de pair avec une grave dégradation des droits démocratiques en général. Tous les droits démocratiques subissent une attaque dans l’escalade vers la guerre et des actions violentes sont entreprises contre toutes initiatives de paix. Des incidents tels que des enlèvements, des meurtres et des attaques de toutes sortes contre les Tamouls à Colombo continuent à augmenter. Plus de 80 cas sont déjà connus.

    Solidarité !

    Le régime du président Rajapaksa renforce sa campagne contre les droits démocratiques, les syndicats, les médias, les organisations qui se prononcent contre le gouvernement ou qui sont simplements critiques face aux promesses du gouvernement d’un plus haut niveau de vie et d’une paix « honorable ». Dans ses tentatives désespérés pour continuer à tenir l’Etat entre ses mains, le régime passe à des mesures répressives avec une grande pression sur les petits partis et le recours à des groupes répressifs violents comme celui sous la direction du vice-ministre Silva. Les partis d’opposition les plus importants cèdent à ces manipulations politiques. Les travailleurs et d’autres forces démocratiques doivent faire appel au soutien international pour mettre fin au développement du Sri Lanka vers un régime totalitaire.

  • Action à l’ambassade du Sri Lanka : Non à la répression politique !

    Hier matin, une dizaine de membres du MAS/LSP se sont rendus à l’ambassade du Sri Lanka à Bruxelles. Au même moment, des actions similaires ont eu lieu dans d’autres pays. Nos lettres de protestation envoyées ces dernière semaines et autres actions ont eu pour effet que nous n’avons cette fois-ci pas eu l’occasion de voir l’ambassadeur. Cela a même duré un certains temps avant que nos portes-paroles ne soient enfin acceptés au sein de l’ambassade.

    Ces dernières semaines, la répression politique au Sri Lanka n’a fait qu’augmenter.

    Ainsi, des meetings politiques sont attaqués et dispersés par la force par des bandes sous la direction d’un vice-ministre, les journalistes sont menacés, kidnappés ou assassinés, des dirigeants politiques se retrouvent sur des « listes noires » de bandes armées tolérées par le gouvernement,… Tout cela doit renforcer la position du gouvernement dans un contexte de guerre civile croissant. Le silence est imposé à chaque personne en désaccord avec le chauvinisme cinghalais du gouvernement et du président Rajapakse et, si besoin est, au moyen de violence brutale.

    C’est pour dénoncer cette situation que nous sommes allés aujourd’hui à l’ambassade du Sri Lanka. Nous y étions déjà il y a quelques semaines suite au meurtre d’un parlementaire tamoul. Il était encore possible à ce moment d’avoir une discussion, même si l’ambassadeur a osé affirmer que son gouvernement est contre chaque meurtre politique et qu’aucun problème social n’existe au Sri Lanka (!). Malgré cette assurance apparente, il était pourtant assez ennuyé par notre action.

    Il en a été autrement aujourd’hui et c’est après un certains temps que nos porte-paroles ont été admis dans l’ambassade, et seulement dans le hall d’entrée, sans que l’ambasadeur ne daigne nous recevoir. Un membre du personnel de l’ambassade nous a demandé pourquoi nous manifestions. A nos explications, c’est à peine s’il a réagit et il s’en est ensuite allé, nous assurant que notre lettre serait remise à l’ambassadeur, de même qu’il serait averti que nos prochaines actions se dérouleront devant les agences de voyages qui organisent des séjours au Sri Lanka, ceci afin d’ajouter une pression économique à nos protestations.

    Le fait d’avoir mené de telles actions dans plusieurs pays peut mettre pression sur le régime du Sri Lanka. Mais si la répression continue contre les militants politiques, davantage sera nécessaire, comme en menant des actions aux bureaux de voyage. Nous continuerons à suivre attentivement le développement de la situation au Sri Lanka et mettrons en marche, si besoin est, une campagne de solidarité.


  • VW-Forest. Une paix sociale sans accord est une illusion

    Trois semaines à peine après la fin d’une grève de 7 semaines, les travailleurs de VW ont de nouveau stoppé le travail. Motif? Pour certains: la prise en otage et la menace de la survie de l’entreprise par un petit noyau dur de militants-FGTB principalement francophones. Selon l’Alternative Socialiste : le fait que la grève s’est terminée sans solutions, tant pour ceux qui ont accepté la prime de départ, que pour ceux qui ont “l’obligation morale” (c’est formulé ainsi) de partir en prépension et pour la structure future de l’entreprise.

    Eric Byl

    Pas de garanties écrites

    Même le journal patronal flamand de Tijd, qu’on ne peut pas soupçonner d’être à gauche, a conclu ainsi son éditorial du 26 janvier: “Le personnel de Forest qui ne part pas avec une super-prime, veut des garanties quant à son avenir. Sur papier. Tant que celles-ci ne sont pas réalisées, il y aura du chahut aux portes de Forest.”

    La direction de Forest pensait pouvoir s’en sortir avec sa stratégie de pourrissement. Sept semaines de grève, dont 6 payées par VW, et la promesse de primes record auraient dû suffire pour que les travailleurs retournent au turbin sur les genoux.. Les délégations syndicales ont été habilement trompées. Tant la direction belge que Verhofstadt, Van Velthoven et Vande Lanotte se sont présentés comme des alliés “pragmatiques”. Ils ont, d’après leurs dires, tout fait pour limiter les dégâts et sauver l’entreprise. Même les organisations patronales ont soudainement trouvé des milliers de postes vacants. Une exception aux règles du Pacte de Générations n’a finalement pas été retenue, mais « avec tant de chômeurs, la possibilité de réemployer des plus de 50 ans est minimale » ont annoncé les délégations syndicales.

    Beaucoup de promesses, donc. Mais rien sur papier. Un employé a écrit sur le site néerlandophone des travailleurs de VW: “Comme employé, j’ai les réflexions suivantes. Cela fait 3 semaines que nous avons repris le travail. Nous n’avons toujours pas plus d’info qu’avant la reprise. Nous ne savons encore rien sur notre avenir. Notre direction n’a aucune réponse concrète à donner. Est-ce qu’il faut s’étonner alors de la frustration régnante? De plus en plus, je me demande si tout ce scénario n’est pas un jeu prémédité de la direction.”

    Aucun plan d’action

    La situation à VW est porteuse de leçons pour tous les syndicalistes.

    Au printemps 2006: l’hebdomadaire “Der Spiegel” annonce un plan de restructuration pour Forest, voire même sa fermeture. Pas de calicots, ni de tracts, ni de réunions d’informations. Au contraire, les délégations syndicales reconfirment leur confiance dans la direction. Du temps précieux pour construire un rapport de forces est perdu.

    Au conseil d’entreprise du 21 novembre, un débrayage spontanné a déjà lieu. La direction annonce la perte de 4.000 emplois. Suit une assemblée du personnel avec une participation massive, y compris des travailleurs des usines de sous-traitance. Les discours se font à partir du deuxième étage du parking sans possibilité de poser des questions ou de faire des remarques. Il n’y a pas de tract reprenant les points principaux du conseil d’entreprise, ni de mot d’ordre. L’option des primes de départ est tout de suite évoquée, pas un mot sur un plan d’action. Chaque orateur conclut avec une déclaration de solidarité avec les travailleurs en sous-traitance, mais leurs délégués et militants ne sont jamais invités aux réunions de militants à VW et ils se retrouvent, comme beaucoup d’autres, dépendants de la presse.

    Mis sous pression, les syndicats organisent une manifestation de solidarité le 2 décembre. Des bus sont alors organisés pour tracter les autres usines d’assemblage. Mais un vrai plan d’action en vue de transformer la large solidarité avec les travailleurs de VW en mobilisation concrète n’est pas construit. C’est au MAS, au PTB et au Comité de soutien de VW de distribuer des affiches de solidarité, là où les syndicats disposent d’un réseau énorme de délégués, de militants et de membres qui peuvent, sur un mot de leurs directions, distribuer partout dans le pays de telles affichettes. Une grève de solidarité dans toutes les grandes entreprises, même durant une seule heure, n’est à aucun moment prise en considération. Néanmoins, 25.000 personnes participent à la manif, mais elles sont renvoyées chez elles sans mot d’ordre.

    Les délégations syndicales rendent bien visite aux patrons et aux politiciens, mais les travailleurs, chez eux ou au piquet, en sont réduits à deviner ce qui se passe. Verhofstadt réussit à se profiler comme le sauveur de VW après avoir obtenu de vagues concessions de la direction sur le maintient de 3.000 postes et la possibilité de produire, à partir de 2009, des Audi A1 à Forest.

    Victoire à la Pyrrhus

    Ce n’est donc pas étonnant que beaucoup de travailleurs ont choisi de mettre de l’eau dans leur vin en acceptant les primes de départ. Après deux ans d’impôts, il n’en restera plus qu’un tiers, ce dont beaucoup ne s’étaient pas encore rendu compte. Les délégations ont laissé s’inscrire des travailleurs avant même d’avoir trouvé des solutions pour toutes les catégories, y compris les pré-pensionnables et ceux qui continueront à travailler à VW. De cette façon, ils ont de nouveau abondonné la construction d’un rapport de forces.

    Finalement, les délégations ont, sans garanties pour le futur, fait voter la fin de la grève par un référendum mal organisé, et même selon certains manipulé. Le résultat : 56% contre 44% pour l’arrêt de la grève. Cette “victoire d’en haut” la direction la paiera cher. Une paix sociale ne s’impose ni par la menace, ni par l’usure, mais par un accord porté par la base.

  • Accord interprofessionel 2007-2008. Un bel emballage cadeau pour le patronat, une boîte vide pour les travailleurs

    Accord interprofessionel 2007-2008.

    Début janvier, les 3 syndicats (CSC, FGTB et CGSLB) se sont prononcés pour le projet d’Accord Interprofessionel 2007-2008. La CSC et la CGSLB ont voté très majoritairement pour l’AIP. A la FGTB, seuls 55% ont voté pour. Cela ne signifie pas une absence de critiques à la base de la CSC, mais les traditions et les procédures de vote sont différentes.

    Par un militant du SETCa

    Quelle participation de la base?

    La ‘consultation de la base’ a été limitée aux organes exécutifs des sections et des centrales. Malgré cela, le fossé entre une partie importante de la base et la direction nationale de la FGTB a été de nouveau confirmé.

    La plus importante centrale de la FGTB, la centrale des employés SETCa-BBTK, n’était pas favorable à l’AIP, mais on trouvait aussi de la résistance chez les métallos francophones, à la Centrale Générale d’Anvers et de Gand,… Beaucoup de militants se sont abstenus ou ont voté sans enthousiasme.

    La direction n’était de toute façon pas prête à tirer les conclusions logiques d’un vote contre l’AIP, c’est-à-dire prendre le chemin d’une mobilisation active.

    Pour les négociateurs de la FGTB, le contenu de l’accord importait moins que son approbation par la « base ». La direction de la FGTB voulait démontrer au patronat que ses négociateurs sont « représentatifs » et qu’elle contrôle sa base.

    Le rejet de l’accord interprofessionnel précédent par la FGTB et la rébellion rouge contre le Pacte des Générations avaient déjà suffisamment gêné le sommet syndical. Un nouveau « non» aurait été malvenu.

    AIP : une mauvaise norme salariale

    L’AIP est un accord négocié tous les deux ans entre les syndicats et le patronat qui vaut pour tous les travailleurs du secteur privé. Comme cet accord concerne aussi des mesures du Pacte des Générations, une partie du secteur non-marchand, normalement exclue de l’AIP, était aussi concernée.

    L’AIP fixe la norme salariale qui pèse sur les négociations sectorielles et qui détermine dans quelle mesure les salaires peuvent augmenter les 2 années suivantes.

    Cette norme est « indicative » et des secteurs forts peuvent l’outrepasser. Mais la loi impose des sanctions dans ces cas-là (dans le temps, il n’y avait pas de norme).

    Les 5% retenus cette année (incluant les indexations et les indemnités barémiques) ne sont pas suffisants pour beaucoup de militants, surtout dans une situation où il y a des profits spectaculaires et en forte hausse. En 2005, les entreprises belges (à l’exception du secteur financier) ont réalisé 41 milliards d’euros de profits : 50% de plus qu’en 2004, et même quatre fois plus qu’en 1996!

    Le pouvoir d’achat des travailleurs, lui, baisse, entre autres à cause de la mise à mal de l’index. Un nombre significatif de produits ou de services de base ne sont pas inclus dans l’index, alors que des produits multimédias y sont repris. Mais il y a une tendance à la baisse dans ce secteur…

    Qui y gagne quoi ?

    L’AIP a bien un effet de « redistribution » des richesses, mais à l’envers. Car cet accord comprend surtout de nouveaux cadeaux pour le patronat.

    Pour les travailleurs, il n’y a que quelques points positifs dans l’accord, comme l’augmentation du salaire de base mensuel brut de 25 euros chaque année (50 euros au total). En réalité, cela signifie une augmentation de 4% après des années sans augmentation du salaire de base.

    Un autre point positif est la définition des périodes assimilées pour les travailleurs à mi-temps dans le cadre des prépensions. Cette définition reste un pas en arrière comparé à la situation d’avant le Pacte des Générations. Mais c’est déjà mieux.

    Mais c’est surtout le patronat qui reçoit des cadeaux: une diminution fiscale sur les heures supplémentaires à partir le 1er avril 2007 (cadeau de 70 millions d’euros), une diminution du précompte professionnel pour financer 0,25% de la norme salariale (environ un quart de l’augmentation salariale au-dessus de l’inflation : 1,1% sur 2 ans pour une inflation cumulée de 3,9%). Le patronat va recevoir 180 millions d’euros par an en plus des 7 milliards de diminution de charges patronales déjà promises pour 2007.

    Accord unilatéral

    L’AIP est devenu une plaisanterie, un marché de dupes entre le patronat et les directions syndicales. « De dupes », car les « concessions » du patronat sont toujours largement compensées par des cadeaux du gouvernement payés avec notre argent. La seule alternative pour arriver à un accord équilibré est de construire un rapport de force sur les lieux de travail avec un plan d’action et des mobilisations de masse. Pour cela, il nous faudra une pression de la base.

    Cela peut se développer via un réseau de syndicalistes combatifs. Un tel réseau ne va sans doute pas se développer sur une base purement syndicale au vu des échecs passés. Mais la construction d’une nouvelle formation politique des travailleurs peut aider à unifier des syndicalistes combatifs. Le CAP peut et doit jouer un rôle dans ce processus.

  • Actions internationales en réponse aux attaques orchestrées contre un meeting anti-guerre

    Sri Lanka :

    >>> ACTION ce mercredi 31 janvier à 10H devant l’ambassade du SRI LANKA (Rue Jules Lejeune/Jules Lejeunestraat, 27 – 1050 Ixelles)

    • Stop aux attaques contre les militants anti-guerre !
    • Luttons pour garantir les libertés démocratiques !
    • Soutenons la lutte des travailleurs et des pauvres face à l’inflation galopante !

    Depuis les attaques vicieuses perpétrées contre le rassemblement anti-guerre qui s’est tenu le 9 janvier à Nugegoda, Colombo (Sri Lanka), des actions de protestation devant les ambassades et les consulats se sont tenues à Londres, Berlin, Bonn, Dublin et Melbourne, à l’initiative des sections-soeur du CWI. Des rassemblements sont encore prévus cette semaine, notamment en Suède, en Grande-Bretagne, en France et en Belgique.

    Pour plus d’informations sur le développement de la situation sur place, pour des rapports sur les actions internationales en soutien à la campagne, consultez régulièrement le site web du CWI, www.socialistworld.net (en anglais

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop