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Luttons pour un enseignement de qualité!
Tous nos acquis en matière d’enseignement – comme les restaurants sociaux, les kots bon marché, la démocratie étudiante (il fut un temps où les étudiants avaient leur mot à dire sur le contenu des cours!) – proviennent de la période de la fin des années soixante.
Simon Van Haeren
En 1968, lorsque les étudiants de la faculté de Nanterre à Paris ont complètement paralysé l’université parce qu’ils ne voulaient pas devenir les futurs «cadres du capitalisme», le recteur a réagi en appelant la police. C’est l’étincelle qui mit le feu aux poudres. La lutte des classes a embrasé toute la société. Le résultat fut une grève générale phénoménale à laquelle participèrent 10 millions de travailleurs. La voie était libre pour une révolution socialiste, mais les staliniens et les sociaux-démocrates ont commis une trahison scandaleuse qui a permis à la bourgeoisie de reprendre le contrôle de la situation.
S’il ne devait y avoir qu’une seule leçon à retenir de cette période, c’est que nous ne pouvons compter que sur nos propres forces pour défendre le droit à un enseignement pour tous.
A certains endroits, les étudiants de gauche ont continué à défendre leurs droits avec succès jusque dans les années septante. Mais depuis la défaite de 1968, depuis qu’on a laissé passer la chance d’en finir définitivement avec le capitalisme, la politique a viré vers la droite et le vent a commencé à tourner en faveur de la bourgeoisie. La séparation rapide du PS et du SP d’avec leur base ouvrière après la chute du Mur en est une illustration. Aujourd’hui, ils luttent côte à côte avec les libéraux… pour les intérêts des patrons! Qu’est-ce qui nous attend à présent?
L’Union européenne (UE) a inscrit depuis des années l’objectif de privatiser complètement le secteur public dans l’Accord Général sur le Commerce et les Services (AGCS). La privatisation de la SNCB, de La Poste, de Belgacom,… démontre que le gouvernement est effectivement en train de mettre en oeuvre les préceptes de l’AGCS.
L’enseignement n’est rien d’autre qu’une marchandise pour l’Union européenne. Le financement public doit par conséquent être limité, car l’Union économique y voit une «distorsion de concurrence»! La fameuse Déclaration de Bologne y ajoute que «l’enseignement doit être davantage orienté vers le marché». Merci d’éclairer ainsi notre lanterne. La ministre Françoise Dupuis, qui prépare un décret pour appliquer les préceptes de Bologne en Communauté française, n’en continue pas moins de nier l’évidence.
Les Pays-Bas ont été l’un des premiers pays à jeter le masque. On y a modifié la loi pour autoriser l’instauration de minervals astronomiques (jusqu’à 7000 euros). En Belgique, il y a une proposition de doubler les droits d’entrée dans les hautes écoles: cette mesure est suspendue jusqu’à présent car la loi ne le permet pas encore! Entre-temps, l’enseignement en général doit constamment faire face à un manque de moyens. Dans les hautes écoles, plus de la moitié des professeurs sont au bout du rouleau à cause du manque chronique de support matériel pour leur travail. C’est pourquoi ils vont descendre dans la rue le 19 novembre à Bruxelles. Les universités ont privatisé leurs restaurants et/ou augmenté le prix des repas. A la VUB, les loyers des kots ont été relevés, les infrastructures sportives vendues, etc.
Pour pouvoir résister aux attaques du gouvernement, les étudiants doivent construire un rapport de force vis-à-vis des autorités universitaires.
Rejoignez Résistance Internationale, Etudiants de Gauche Actifs et Actief Linkse Studenten!
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Irlande: Joe Higgins et Clare Daly relâchés
Après avoir purgé une peine de prison d’un mois, pour leur opposition à la taxe sur la récolte des déchets ménagers, Joe Higgins et Clare Daly, deux élus du Socialist Party (notre parti frère en Irlande), ont été libérés. Entre-temps, une discussion sur la taxe est en cours dans la société irlandaise. Les différents médias: le journal, la radio et même la télévision en parlent. Sur le site internet du MAS-LSP vous pouvez télécharger et suivre ces débats avec Joe et Clare. Cependant douze opposants à la taxe, dont une femme enceinte, restent en prison.
Frank Hoste
Après leur libération, un meeting s’est tenu auquel ont participé près de 500 membres et sympathisants. Une contreaction a été également organisée par le parti de droite Fine Gael. Elle n’a rassemblé que… 8 personnes.
La tentative de briser le mouvement de refus du paiement de la taxe, en incarcérant les deux porte-paroles de la résistance, a échoué. Car la campagne connaît même une intensification. Il y a eu des manifestations massives et une grève de 48 heures des éboueurs en solidarité avec la campagne, ce qui constitue un fait majeur. Le fait qu’une partie importante des habitants refuse de payer la taxe, au risque d’aller en prison, reflète l’exaspération de la population.
Après leur libération, Joe et Clare ont insisté sur la nécessité de continuer la résistance et ont dénoncé les mensonges du gouvernement qui tente de criminaliser le mouvement. Ils restent du côté des travailleurs et de leurs familles dans les quartiers. Ils appellent les syndicats à mobiliser pour une grève générale sur Dublin, avec comme revendications la libération des douze activistes et la révision par le gouvernement de sa politique envers ceux qui refusent de payer la taxe.
En Irlande, la lutte contre la taxe sur les déchets ménagers a connu une répression inouïe, sans précédent dans l’histoire récente de la lutte ouvrière. Cette campagne montre aussi l’impact de nos idées et de notre parti comme instrument des travailleurs et des habitants dans leur lutte contre la classe dominante.
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Nigéria: L’annonce d’une grève fait reculer le gouvernement
En juin de cette année, l’économie nigériane était paralysée par une grève générale. La raison de cette action de masse: la proposition d’augmenter le prix des carburants de 54%. L’explosion de colère des ouvriers nigérians, qui s’est traduite par des protestations de masse et des grèves, a forcé le gouvernement – qui travaille main dans la main avec l’industrie pétrolière – à réduire la hausse des prix. Cette "demi-concession" visait à faire retomber la colère de la population afin de pouvoir exécuter plus tard les mesures prévues. Le gouvernement se trompait lourdement en s’imaginant qu’il pourrait reculer pour mieux sauter…
Laurent Grandgaignage
Fin septembre, une nouvelle tentative d’appliquer la hausse des prix s’est heurtée à la même réaction de colère généralisée. Dès l’annonce de la mesure, la principale confédération syndicale, le NLC, annonçait une grève générale à partir du 10 octobre. Un comité de mobilisation s’est formé dans lequel on retrouvait non seulement les syndicats et les partis politiques, mais aussi les organisations étudiantes et les mouvements de défense des droits de l’homme. Le Democratic Socialist Movement (DSM), notre organisation soeur au Nigéria, jouait un rôle important dans la mobilisation pour une plate-forme plus large qui organise les ouvriers. Avec le DSM et ses membres dans les syndicats, le National Conscience Party (dans lequel nous travaillons) et les mouvements étudiants.
Quelques heures avant le début de la grève, elle était annulée par le NLC: le gouvernement venait de retirer sa nouvelle hausse des prix. Malgré cette victoire, la décision unilatérale du NLC n’est pas exempte de critique: elle a été prise sans aucune concertation démocratique avec les organisations de la plate-forme de mobilisation. De cette manière, le NLC a laissé tomber les organisations militantes, ce qui n’est pas de nature à jeter les bases d’une plate-forme solide et à tisser des liens de solidarité avec les gens qui ne sont pas organisés dans les syndicats.
La lutte contre la politique antisociale et les multinationales pétrolières est loin d’être gagnée. Le gouvernement peut toujours restreindre la distribution de carburant jusqu’à ce que les consommateurs se résignent à la hausse des prix. Mais si les travailleurs se montrent déterminés à passer à l’action de façon organisée, même la menace d’action peut forcer le gouvernement à faire des concessions.
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UDC: Le consensus à la suisse victime de la crise
Les élections législatives du 19 octobre en Suisse ont vu la percée spectaculaire de l’Union démocratique du Centre (UDC), un parti populiste de droite. L’UDC est désormais le premier parti suisse en voix et en sièges.
Thierry Pierret
La progression de l’UDC est spectaculaire: elle obtient 27,7% des voix, soit le score le plus élevé jamais enregistré par une formation populiste de droite ou d’extrême droite en Europe. Pendant longtemps, les Suisses ont vécu dans l’idée que leur pays était un sanctuaire à l’abri de la crise du capitalisme mondial. La faillite de Swissair a frappé les esprits. Les Suisses ont massivement rejeté la politique néolibérale, les uns en votant pour la social-démocratie et les Verts – qui ont fait campagne pour le maintien des acquis sociaux – les autres en votant pour l’UDC qui a surtout fait campagne contre l’immigration et l’ouverture de la Suisse sur l’extérieur. Cette démagogie protectionniste dissimule pourtant mal les orientations néolibérales de l’UDC.
Son leader, le milliardaire Christoph Blocher, exige une baisse d’impôts pour les riches et s’oppose à l’intervention de l’état dans l’économie, même lorsqu’il fallait sauver Swissair et ses milliers d’emplois.
La polarisation gauche/droite sonne le glas du consensus à la suisse et met à l’ordre du jour la question d’un nouveau parti des travailleurs capable d’organiser la lutte contre la politique antisociale et de (re)gagner à la gauche les salariés et les petits indépendants séduits par la démagogie de l’UDC.
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Dockers: Ils résistent au détricotage de leur statut
Le lundi 29 septembre, il y a eu une grève de 24h dans les ports néerlandais, belges et français. Des milliers de dockers se sont rassemblés à Rotterdam pour protester contre le “port package”. C’est le “texte de compromis” qui traduit la volonté européenne de libéraliser les ports.
Micha Teller
Avec la possibilité pour les entreprises de faire charger et décharger les navires par leur propre personnel sans devoir recourir aux dockers patentés, c’est le statut des dockers, coulé dans la Loi Major, qui est menacé. La menace se situe autant sur le plan social que sur celui des salaires, des conditions de travail et de la sécurité.
Les craintes des travailleurs du port ne sont pas sans fondement. Les 15 dernières années ont vu le détricotage progressif des statuts reconnus dans tous les ports européens. Non seulement du fait de l’abrogation du monopole des dockers, mais aussi à cause du recours à toutes sortes de statuts précaires, au travail intérimaire, etc. Dans le port d’Anvers, un millier d’ouvriers ont déjà repris les tâches des dockers attitrés, mais avec un salaire inférieur de 30% à celui des dockers! Outre l’abrogation du monopole honnie par les dockers, le “texte de compromis” prévoit à terme la libéralisation des services portuaires.
Il y a de quoi être en colère! Surtout lorsqu’on sait que la ville d’Anvers a énormément investi dans le port jusque dans les années nonante. Alors que les autorités communales veillaient à la bonne marche des services portuaires, la société qui gère le port empochait les profits. Dans le même temps, la ville d’Anvers accumulait une montagne de dettes, ce qui a accru la pression pour privatiser différents secteurs de l’entreprise portuaire. Nous en sommes là aujourd’hui et les travailleurs du port n’ont pas lieu de réjouir.
2500 dockers sont partis d’Anvers pour aller à la manifestation de Rotterdam. 2 partis politiques étaient présents au point de départ: le MAS/LSP et le Vlaams Blok. La présence des gens du Vlaams Blok, parmi lesquels il y avait un administrateur du Port, suscitait des réactions négatives de la part des dockers. Le Blok avait beau utiliser des formules ronflantes dans ses tracts – un tract qui commençait par l’interpellation “camarades” – pour gagner la sympathie des dockers, ceux-ci n’étaient pas dupes de l’écart béant qui existe entre les paroles et les actes du Blok.
Au Parlement européen, les élus du Blok n’ont rien fait pour s’opposer à la libéralisation du travail portuaire. A Anvers, sa représentation dans le Conseil communal lui permet de siéger dans la direction de l’entreprise portuaire. Le Blok dit aux dockers qu’il est de leur côté, mais il dit la même chose aux patrons du port!
Les dockers ont vivement pris à partie les représentants du Vlaams Blok sur leur double langage. Tant qu’il y avait peu d’actions, le Blok pouvait dissimuler sa véritable nature derrière une rhétorique démagogique. Maintenant que les dockers passent à l’action pour de bon, ils distinguent plus clairement leurs alliés de leurs adversaires. Le tract du MAS/LSP suscitait en revanche nombre de réactions positives en dépit du fait que notre parti est encore petit et assez peu connu.
Les actions ne doivent pas en rester là. Il faut un plan d’action qui s’oriente résolument vers l’unité avec les autres secteurs qui sont menacés par la libéralisation et la privatisation. C’est tous ensemble que nous devons lutter pour la sauvegarde de notre statut!
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Get in SHAPE : Un millier de militants sur le terrain
Le 25 octobre plus de 1.000 personnes ont mené l’action à Casteau, près de Mons, au SHAPE, quartier général de l’OTAN. L’action était organisée par l’asbl Bomspotting. Il y avait beaucoup de militants organisés, parmi lesquels une large délégation du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS/LSP). Plus d’une centaine de membres et de sympathisants étaient là.
Geert Cool
On avait annoncé dans les cars que le but était de se faire arrêter en petits groupes et que nous devions nous disperser si possible. Nous n’étions pas d’accord avec la dispersion et nous trouvions préférable de rester en groupes importants afin de pouvoir éviter une répression brutale et pour pouvoir également par après pénétrer sur la base militaire. Il y a deux ans, l’action Bomspotting à Kleine Brogel était pour la première fois massive: nous étions partis avec tout un groupe sur la base militaire. Nous n’avons pas réussi par la suite à refaire cela. En s’accrochant les uns aux autres nous pouvons éviter la répression brutale. L’action collective est pour nous la plus solide forme d’action directe parce que le rapport de forces est clairement montré, au lieu de se baser sur des éléments comme la rapidité avec laquelle des manifestants individuels peuvent courir tout comme ils peuvent se cacher dans les bois.
Nombre de manifestants ont été déposés dans les bois autour de la base militaire du SHAPE pour se séparer plus loin en petits groupes. Plusieurs membres du MAS ont été avec ces groupes et ont été aussi vite arrêtés. Le plus gros groupe de membres et sympathisants ont organisé une manifestation d’une soixantaine de personnes en direction de la base. Où ils ont finalement été arrêtés collectivement.
Etrangement les médias officiels ont montré de l’attention pour quelques politiciens de partis traditionnels, qui étaient présents marginalement. Des parlementaires comme Vankrunkelsven ou comme Lambert de Spirit étaient présents, mais avec très peu de partisans et manifestement seulement parce qu’ils savaient par expérience que les médias pouvaient répercuter leur présence. Leur souci le plus important n’est pas de protester contre les armes nucléaires, contre la guerre ou contre l’exploitation, mais bien de montrer leur tête à la Télé. S’ils voulaient réellement faire quelque chose contre la présence d’armes nucléaires en Belgique, pourquoi ne le font -ils donc pas au gouvernement? Il y avait également des politiciens du SP.a /Spirit et du VLD. Ils siègent au gouvernement mais ne se prononcent pas sur les armes nucléaires. C’est de la pure hypocrisie.
Pour les prochaines actions il sera important d’avoir une discussion sérieuse sur la tactique. Lors des arrestations il était clair que le MAS et Résistance Internationale ont formé un facteur important dans le mouvement. Nous voulons renforcer le mouvement et nous voulons aussi discuter sur la manière la plus efficace de mener des actions. Nous sommes pour mener des actions collectives qui, avec une action directe disciplinée, iront beaucoup plus loin. Pour cela il faut mobiliser dans les écoles, les universités,… et organiser les jeunes pour préparer ensemble l’action. A partir de comités de mobilisations actifs sur le long terme, la campagne aurait plus de visibilité et impliquerait plus de gens.
En outre, il faudra se prononcer contre les partis traditionnels qui sont les bienvenus dans l’action, mais qui n’offrent pas d’alternatives politique pour des milliers de jeunes et de travailleurs qui veulent lutter contre la guerre et l’exploitation. Nous devrons construire notre propre instrument politique afin qu’à l’avenir, le gouvernement ne puisse de façon hypocrite attendre la fin des mobilisations contre la guerre pour continuer la même politique. Le MAS/LSP veut engager cette discussion. Contactez-nous pour plus d’informations ou pour prendre part à notre travail. Devenez actifs et résistez!. Rejoignez le MAS/LSP!
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La lutte des réfugiés iraniens
Le 19 septembre, une bonne quinzaine d’Iraniens sont venus occuper l’Université Libre de Bruxelles afin d’arracher une régularisation de leur situation. Certains d’entre-eux résidaient au Petit Château depuis près de trois ans et ont reçu un avis d’expulsion. Mais l’absurde de la situation est que l’Iran n’accepte pas les rapatriements forcés. De plus pour la majorité de ces Iraniens, un retour en Iran est synonyme de persécution ou de mort.
Karim Brikci
La répression des opposants au régime est violente (des milliers d’étudiants emprison-nés, torturés, pendus,….) et des châtiments immondes y sont toujours appliqués (lapida-tion,…).
L’attitude de l’ULB
Fabrizio Bucella, vice-président du Conseil d’Administration, a été chargé par l’ULB de "négocier". Après avoir passé deux semaines entre les deux restaurants universitaires, les Iraniens ont pu occuper la salle Honoris Causa après des "négociations" avec Bucella et la délégation étudiante. Une motion de soutien politique a été votée au Conseil d’Administra-tion. Mais il est clair que les au-torités académiques ne mettent aucun moyen sérieux à la dis-monde néo-colonial que l’on peut espérer arriver à une victoire. Il faut que les sans-papiers arrivent à gagner prioritairement le soutien d’une frange plus large de la population et non pas celui d’Ecolo, du PS qui participent ou ont participé à cette politique d’asile. Rejoignez-nous dans cette lutte! position des Iraniens pour qu’ils puissent mener leur lutte à bien. Elles les soutiennent du bout des lèvres alors que leurs conditions matérielles sont inadmissibles. Ils sont entassés à plus de 250 dans cette salle, et depuis peu 20 Iraniens ont entamé une grè-ve de la faim dans un petit local où il n’y a ni électricité ni chauffage. Nous avons toujours défendu que seule l’ULB avait les moyens de leur fournir les besoins nécessaires et non pas les étudiants (local correct, lits de camps, nourriture,…).
Depuis mardi, les autorités académiques de l’ULB ont fourni des lits de camp aux iraniens, une démarche qui, a surpris beaucoup d’entre nous, mais largement insuffisante et tardive. Nous exigeons que les autorités académiques mettent à la disposition des iraniens les infrastructures nécessaires. La salle honoris causa n’est pas là pour accueuillir 250 iraniens, enfants, malades et grévistes de la faim inclus.
Le comité de soutien
Un comité de soutien a été mis sur pied et nous y avons participé dès les premières réunions. Rapidement, on s’est rendu compte qu’il allait fonctionner plus ou moins comme l’Assemblée des Voisins d’Ixelles, c’est-à-dire en se concentrant sur l’humanitaire et en rejetant toute analyse politique. Deux assemblées se sont tenues sur l’avenue Héger et ont été présidées de façon totalement bureaucratique, un camarade s’est même vu refuser la parole. De plus, il n’est pas question pour la direction de ce comité de discuter des revendications du mouvement étudiant et de traiter de la problématique des sans papiers en général. Le refus de la discussion politique n’est pas compatible avec cette lutte car il est clair que ce problème est politique. Nous ne croyons pas que passer 5 semaines pour interpeller les parlementaires comme Di Rupo amènera une quelconque victoire.
Il est clair que l’expérience du Comité des Voisins d’Ixelles n’a pas été prise en compte et que ce comité refait les mêmes erreurs. La possibilité d’étendre ce mouvement est très grande, de nombreux étudiants veulent faire quelque chose. Notre rôle sera de mener la discussion politique et de clarifier le rôle de délégation étudiante et de la direction du comité qui, jusqu’à présent font tout pour freiner les initiatives avancées dans ce comité.
Comment avancer dans la lutte?
Nous pensons que le but d’un comité comme celui à l’ULB doit être de politiser les étudiants à la problématique des sans papiers. La majorité des Af-ghans de l’Eglise Sainte-Croix n’ont toujours pas de papiers ni de permis de travail. La communauté équatorienne est aussi en lutte,… C’est en clarifiant le lien entre les politiques néolibérales de nos gouvernements qui poussent des milliers d’hommes à fuir la misère et la guerre dans le monde néo-colonial que l’on peut espérer arriver à une victoire.
Il faut que les sans-papiers arrivent à gagner prioritairement le soutien d’une frange plus large de la population sans se faire d’illusions sur d’Ecolo ou le PS qui participent ou ont participé à cette politique d’asile. Rejoignez-nous dans cette lutte!
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Bolivie. L’insurrection populaire a chassé le président
Presque deux ans après le mouvement de lutte qui a contraint en Argentine quatre présidents successifs à démissionner, la Bolivie a suivi l’exemple pendant ce mois d’octobre. Un mouvement de grève générale de durée illimitée de la classe ouvrière à laquelle se sont ralliés les paysans pauvres et les peuples indigènes, a évincé le président détesté Gonzalo Sanchez de Losada.
par Andrés Aravena, membre de Socialismo Revolucionario (Chili)
"Le président déchu était détesté par les travailleurs et par les pauvres. C’est le patron fortuné d’une compagnie minière, éduqué aux États-Unis et parlant l’espagnol avec un accent américain. La Bolivie est le pays le plus pauvre du continent. 5,6 millions de Boliviens sur 8 millions souffrent de la pauvreté. Chaque heure, 20 Boliviens de plus viennent grossir les rangs des affamés. Alors que l’entourage du président roule en limousine, amasse fortune et séjourne fréquemment à Miami, le lieu de séjour huppé de l’élite latino-américaine. Gonzalo Sanchez a été incapable de résoudre le chômage et la question agraire. 3 millions de Boliviens n’ont pas accès à l’eau potable ni à l’électricité. La police a durement réprimé l’insurrection, tuant plus de cent personnes. La grève générale a été appelée pour le 29 septembre. Les revendications principales du mouvement portaient sur la nationalisation de l’industrie du gaz que le gouvernement voulait exporter aux USA, et la démission du président. Les autres revendications réclamaient l’arrêt des privatisations, la fin du rabotage des pensions et une réforme agraire.
Après la démission du président, le vice-président a pris la relève. La classe dominante reste donc au pouvoir. Tandis que certaines franges du mouvement, dont le MAS(*) de Evo Morales, ont provisoirement suspendu les actions pour tester le nouveau gouvernement, d’autres continuent la grève. Le nouveau gouvernement capitaliste s’est vite avéré incapable de résoudre la crise sociale. Il faut mettre en avant un programme révolutionnaire qui lui seul soit capable de donner une issue à la crise. Sinon, la lassitude s’emparera des activistes si le mouvement piétine. Ainsi, des comités de grève doivent être constitués, coordonnés sur le plan local, régional et national. Ils peuvent être l’embryon d’une Assemblée constituante révolutionnaire, composée des représentants des travailleurs, des paysans, des peuples indigènes, des soldats et des petits commerçants. Une assemblée capable de diriger le mouvement et de coordonner la lutte. Face aux illusions réformistes des directions syndicales et du MAS (par exemple, Morales a appelé à une médiation de l’ONU dans la question du gaz), nous devons avancer la nécessité d’une direction révolutionnaire du mouvement ouvrier pour se débarrasser du capitalisme. Une telle direction avancerait l’idée d’un gouvernement ouvrier et paysan qui en finirait avec la domination des capitalistes et des grands propriétaires fonciers liés à l’impérialisme. En entamant le processus de transformation socialiste du pays, il donnera une impulsion et la confiance en soi des classes opprimées latino-américaines qui soutiendront la lutte pour une Amérique latine socialiste, seule base sur laquelle le continent peut être unifié."
(*) Evo Morales est le leader des paysans cultivateurs de coca et ex-candidat à la présidence pour le Mouvement vers le Socialisme (MAS: Movimiento al Socialismo). Interrogé par le quotidien Le Monde pour savoir si le MAS soutenait la passation de pouvoir au vice-président, Morales déclare «soutenir cette solution, mais le nouveau gouvernement devra défendre le gaz de la nation, convoquer une Assemblée constituante (ce que le gouvernement va hésiter à faire, NDLR) et suspendre les programmes d’éradication de la coca.»
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Lutter contre le néo-sexisme
Le 11 novembre une journée nationale des femmes aura lieu à Bruges. Cette journée passe pratiquement inaperçue et le féminisme est généralement considéré comme «vieillot». Entre-temps le sexisme progresse chaque jour. Mais comment protester contre cela sans être considérée comme «coincée»?
Ann Van Cutsem
Les annonces publicitaires utilisent les femmes à grande échelle comme objet pour vendre les marchandises. Souvent avec des images et des textes inspirés par la pornographie soft. Dans le passé le mouvement des femmes aurait protesté contre cette utilisation du corps des femmes à des fins mercantiles. Mais on serait entré dans une société post-féministe. Les femmes seraient plus indépendantes et les jeunes femmes surtout seraient plus sûres d’elles, y compris sur le plan sexuel.
Ces idées sont généralement acceptées et trouvent leur place dans une idéologie qui met l’accent sur l’ascension individuelle dans la société capitaliste. Dans les médias et surtout dans les périodiques féminins on propage l’idée que les femmes peuvent obtenir une meilleure vie "en s’améliorant".
Le système capitaliste n’est évidemment pas mis en cause.
Cette évolution s’est développée avec le démantèlement néo-libéral des acquis collectifs, qui avaient été arrachés auparavant par la lutte des femmes et des hommes. Aujourd’hui on pousse les femmes à trouver des solutions individuelles, puisqu’elles ont les mêmes chances (ce qui est contredit par toutes les statistiques, notamment en matière d’emploi, de salaires, de pauvreté,…). Si une femme ne réussit pas à "saisir sa chance" c’est de sa propre faute.
Ce ne sont pas les symboles et les images sexuels qui manquent dans la société d’aujourd’hui. En même temps il y a une menace constante de retour du puritanisme. Nous sommes forcées de choisir entre "l’ordre moral" ou "le tout est permis".
Sur le plan de la sexualité il y a eu une inversion des valeurs dans les 10 dernières années. Ce qui était subversif hier fait aujourd’hui partie de l’ordre établi. La libération sexuelle n’est plus un défi lancé à l’ordre mondial, mais répond à ses intérêts.
Le sexe est un produit rentable, vendu par les revues pornographiques, la prostitution, le tourisme sexuel,… Le porno est devenu un produit de masse. Grâce à la télé le sexe arrive directement dans votre living. Internet véhicule les formes les plus extrêmes de pornographie, y compris la pédophilie. Parmi les messages publicitaires véhiculés par internet le porno trouve de nombreux acheteurs. Selon les statistiques 98,8% de la pornographie est consommée par des hommes.
Qui y a-t-il de négatif dans la pornographie? Elle réduit les femmes à des objets sexuels et renforce les idées de domination masculine, des idées qui ont malheureusement des racines profondes dans la société. La manière dont les femmes sont représentées renforce en plus l’idée que l’aspect physique des femmes est plus important que ce qu’elles pensent, disent, ou font.
Mais aujourd’hui l’anti-sexisme est présenté comme étant du puritanisme. Les femmes qui déclarent se sentir agressées par les images pornographiques sont considérées comme prudes ou ayant des problèmes sexuels. Les images sexistes réduisent les femmes au rang d’objets et renforcent les inégalités et les discriminations. La pornographie n’est pas la cause réelle de l’oppression des femmes: c’est le produit du capitalisme, une société basée sur l’inégalité. Car le sexisme divise. Tout comme le racisme, le sexisme et la pornographie divisent. Ils constituent un obstacle à l’unité dans la lutte pour de vrais changements économiques et matériels, indispensable à l’épanouissement de la vie des femmes et des hommes. Ils renforcent la division au sein de la classe ouvrière. Et qui a dit que celui qui ne vit pas comme il pense, commence à penser comme il vit? Lénine!
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Soutenons la lutte pour le socialisme aux Etats-Unis!
En septembre j’étais invité par notre organisation soeur aux Etats-Unis (Socialist Alternative) pour prendre la parole à une série de meetings à Seattle, New York, Boston, Minneapolis, Salt Lake City,…
Bart Vandersteene
Des meetings sur le thème "Un monde en crise et l’alternative socialiste". Cela a été une expérience enrichissante de passer un mois avec des militants socialistes aux États-Unis et d’entamer la discussion avec des centaines de jeunes à la recherche de réponses à leurs questions. Il était important de faire partager en Belgique ces expériences. J’ai donc participé à 16 meetings en Belgique organisés par le MAS/LSP. L’intérêt pour ce qui vit sur le plan politique et social en Amérique est grand dans notre pays. Des auteurs tels que Michael Moore et Gore Vidal, qui décrivent la politique américaine de façon critique se vendent en librairie comme des petits pains.
La "superpuissance" américaine, dont on parle souvent, a des limites sur plusieurs terrains. L’obstacle le plus important à terme pour la bourgeoisie américaine est sa propre classe ouvrière. C’est pourquoi la classe dominante américaine essaie de neutraliser la majorité de la population sous des tonnes de patriotisme et de nationalisme.
Mais il existe de sérieuses brèches dans le système. C’est au coeur du système capitaliste, dans les blocs impérialistes, que les batailles décisives se livreront pour construire un autre monde socialiste. Les forces socialistes aux États-Unis méritent donc tout notre soutien pour résister à l’idéologie dominante nationaliste et pour défendre les idées socialistes. C’était le but de ma tournée aux USA et cela devrait être un sujet de discussion dans chaque mouvement.