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  • Participe à la campagne contre la manif des fachos du NSV!

    Ce 8 mars, le NSV veut manifester dans les rues d’Anvers. Le thème de cette manif n’est pas une surprise : « Halte à l’Etat PS, la Flandre indépendante ». La contre-manifestation organisée sera le premier grand rassemblement des anti-racistes à Anvers depuis les élections communales du 8 octobre.

    Les raisons pour contre-manifester ne manquent pas :

    • La manif du NSV est un rassemblement de tous les radicaux de droite en Belgique – du Vlaams Belang à Nation et Blood&Honour. Un de leurs passe-temps est d’aller à la confrontation avec leurs opposants ou les immigrés. Contre l’alliance du racisme et de la violence, il nous faut une réaction forte des jeunes et des travailleurs.
    • Les élections communales ont soi-disant brisé l’avancée du VB à Anvers. Dans les faits, le VB progresse de 0,5% ! Sur le plan national, ce parti néo-fasciste a maintenant presque 800 conseillers communaux. Du côté francophone, l’extrême-droite a aussi des élus, dont un membre de Nation à Verviers.
    • Une contre-manif peut mettre en avant la nécessité d’une autre politique en réponse à la politique néolibérale de « diviser-pour-mieux-règner » et au racisme du Vlaams Belang et autres.

    La manifestation anti-NSV va montrer une résistance pacifique contre l’extrême-droite, le racisme, la violence gratuite,… mais aussi contre la politique néolibérale. Nous appelons à venir manifester et à participer à la campagne de mobilisation. En organisant les antifascistes dans les écoles, les universités, les syndicats,… pour distribuer tracts et affiches et pour discuter autour d’eux, on peut renforcer la résistance antifasciste. A Anvers et ailleurs !

    8 mars: 19h, Anvers. Gare de Berchem. Manif anti-NSV!

  • 31 mars: Socialisme 2007

    31 mars: Socialisme 2007

    Pour la septième année consécutive, le MAS/LSP organise une journée de discussion nationale. Pourquoi ? Parce que nous pensons que la lutte contre le néolibéralisme et le capitalisme a besoin d’une alternative.

    Els Deschoemacker

    Nous y débattrons de thèmes importants, tant sur le plan international que national. Au niveau international, par exemple, nous parlerons de l’échec de l’impérialisme américain en Irak et au Moyen-Orient. Apporter la “démocratie” a-t-il été le réel motif de l’intervention? Quelles sont les conséquences de cette défaite et comment pouvons-nous mettre fin au cauchemar de la population irakienne ?

    L’immigration et ses effets sur les conditions de travail seront un autre thème débattu. Comment élaborer un programme pour les travailleurs immigrés et belges et comment nous battre ensemble contre les profits grandissants faits sur notre dos? Un camarade de Pologne sera présent à ce sujet afin de parler de la condition des travailleurs polonais et de la manière dont nous pouvons arriver à faire un front commun.

    Les nouveaux partis de gauche ont succité un intérêt grandissant l’année dernière et des expériences importantes ont été acquises notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Ecosse et en Italie. Pour en discuter, des camarades de chacun de ces différents pays serons là.

    Dans la recherche d’une alternative à la société actuelle, les mouvements de lutte en Amérique latine occupent une place centrale. Au Venezuela, Chavez a fait un pas dans la direction d’une révolution socialiste, à Cuba, la maladie de Castro est une épée de Damoclès pendue au-dessus du pays et la Bolivie peut sombrer dans une guerre civile portant sur l’unité du pays. Des intérêts opposés sont en lutte, ceux des pauvres contre ceux des riches. Nous ferons état dans cette discussion des débats qui ont pris place au Congrès Mondial de notre organisation internationale, le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO), et des interventions de nos sections dans quelques-uns de ces pays.

    D’autres thèmes seront encore abordés: l’histoire du trotskisme en Belgique, une réponse marxiste aux problèmes environnementaux, la critique d’un livre sur la révolution russe, la thématique des femmes au sein du mouvement ouvrier, etc.

    Le grand débat électoral occupera toutefois une place centrale. Les orateurs ne sont pas encore définis, mais nous voulons que des candidats de gauche et des membres du Comité pour une Autre Politique (CAP) prennent la parole et se rencontrent afin de trouver une solution contre les programmes néo-libéraux et asociaux des partis de droite. Jef Sleeckx sera bien évidemment de la partie, mais nous nous adresserons au monde syndical et aux mouvements sociaux dans les semaines à venir pour leur demander de nous faire partager leur opinion.

    Vu l’agenda bien rempli de ces prochains mois, il n’a pas été possible d’organiser un week-end entier. La participation sera donc moins élevée: entre 5 et 7 euros et nous espérons persuader trois cents personnes de venir engager le débat avec nous.

    S2007 aura lieu le samedi 31 mars, à Bruxelles, dans les salles de l’ULB. La journée commencera au début de l’après-midi et finira le soir avec le débat électoral.

    Vous pouvez vous inscrire en envoyant un mail à S2007@lsp-mas.be, ou en nous contactant au 02/345.61.81. Alors, on se voit le 31 mars?

  • Les partis traditionnels se mettent en ordre de bataille pour faire encore un peu plus de la même politique

    La campagne pour les élections fédérales de cette année est désormais lancée. Les préparatifs des partis traditionnels vont de pair avec une série de propositions antisociales, le tout nappé d’une sauce communautaire. Le Premier ministre Verhofstadt (VLD) a pondu un “nouveau” Manifeste du Citoyen. Son possible successeur Yves Leterme (CD&V) y est allé d’une petite phrase sur la nécessité d’une politique d’austérité pure et dure comme aux Pays-Bas.

    Geert Cool

    Le Manifeste du Citoyen de Verhofstadt est moins innovateur que son auteur voudrait nous le faire croire. Verhofstadt y propose de calculer davantage le temps de travail plutôt en termes d’heures de carrière. Des horaires individuels permettent d’augmenter la flexibilité, bien entendu parce que les travailleurs demanderaient « des horaires de travail souples », et aussi de remettre en cause l’âge de la pension.

    Sauce hollandaise…

    Pour les chômeurs, Verhofstadt a repris une idée de son collègue de parti Rik Daems. Il s’agit d’imposer aux chômeurs des “emplois de proximité” à temps partiel en échange de leur allocation de chômage. Les fossoyeurs néolibéraux du service public ne précisent évidemment pas que cela se fera au détriment d’emplois qui étaient auparavant prestés par du personnel statutaire.

    Le candidat le plus souvent cité à la succession de Verhofstadt, Yves Leterme (CD&V), est politiquement proche des propositions de Verhofstadt. Leterme se prononce aussi pour accentuer… la même politique. Au début du mois de décembre, lors d’un déjeuner-débat avec de petits entrepreneurs à Gand, il a dit qu’il voulait mener une politique similaire à celle de son homologue hollandais Balkenende: une politique néolibérale pure et dure avec de graves atteintes à la sécurité sociale et aux salaires. Balkenende et son parti chrétien-démocrate sont même allés aux élections avec la « promesse » d’allonger la durée du travail hebdomadaire de 38 heures à 40 heures sans augmentation de salaire.

    Leterme ne semble pas se soucier de la résistance que vont susciter de telles atteintes aux conditions de travail et de salaire ainsi qu’aux droits des chômeurs. « Mieux vaut une adaptation en profondeur que laisser les choses suivre leur cours » (…) Même si ça doit susciter quelques remous en septembre et octobre. »

    De son côté, Frank Vandenbroucke (SP.a), ministre de l’enseignement flamand et promoteur de la chasse aux chômeurs, trouve lui aussi qu’il faut régionaliser l’emploi. Cela aboutira immanquablement à des différences dans les conditions d’accès au chômage, les critères d’ “emploi convenable”,…

    Tout cela doit remplir d’aise Karel Van Eetvelt, porte-parole de l’Union des Classes Moyennes flamandes (UNIZO) qui s’indigne qu’ “actuellement seuls 10% des milliers de chômeurs qui n’ont pas suffisamment cherché d’emploi ont été sanctionnés. Il y a obstruction au niveau national.”

    Régionaliser l’emploi servira donc à exclure plus de chômeurs en Flandre d’abord, en Wallonie ensuite.

    … et goût de l’effort

    Un autre candidat Premier ministre, c’est Elio Di Rupo. Il a surtout insisté sur le fait qu’il était peut-être temps qu’un francophone devienne Premier ministre. Malgré toutes les chamailleries et les problèmes internes, il ne ménage pas ses efforts pour former un front de tous les partis francophones.

    Le profil très flamand du CD&V lui facilite la tâche à tel point que la présidente du CDH Joëlle Milquet a déclaré : « sur le plan institutionnel, le CD&V n’est absolument pas notre parti frère, (…) les partis francophones sont ma famille politique. » En même temps, elle propose un “contrat collectif” qui obligerait chaque chômeur inscrit à suivre une formation.

    Le ministre wallon de l’emploi et de l’économie, Jean-Claude Marcourt, lui emboîte le pas avec son nouveau contrat de gestion pour le FOREm. Il y prône une « culture de l’effort » et une individualisation accrue de l’accompagnement des chômeurs, un doux euphémisme qui dissimule une pression accrue à accepter n’importe quel emploi.

    L’une et l’autre présentent leurs propositions, qui augmentent la concurrence entre salariés sur le marché du travail sans créer d’emplois, comme des alternatives aux revendications flamandes de régionalisation accrue de la politique de l’emploi. Di Rupo était satisfait du Manifeste du Citoyen de Verhofstadt parce qu’il y évitait toute surenchère communautaire. Verhofstadt y parle d’emploi, d’économie et du climat. « Nous sommes donc sur la même longueur d’onde », a déclaré di Rupo.

    Que Verhofstadt se succède à lui-même ou qu’il soit remplacé par Leterme ou di Rupo, il est déjà certains que les prochaines années seront encore marquées du sceau de la politique néolibérale qui consiste à économiser sur le dos des travailleurs et de leurs familles pour augmenter les profits des entreprises.

    Tests de popularité

    Vu que les partis traditionnels convergent sur l’essentiel, ils vont de nouveau mettre l’accent sur la forme. Les publicistes dominaient déjà la campagne pour les élections communales. Patrick Janssens a donné l’exemple. Le publiciste Noël Slangen lui a emboîté le pas en rejoignant le bureau du VLD. Mais les autres partis n’accordent pas moins d’importance à la perception.

    Michel Daerden (PS) a accédé à la renommée mondiale avec sa fameuse interview où il n’était manifestement pas en possession de tous ses moyens. Il a suffit de cette prestation comique à la télévision pour faire grimper en flèche la cote de popularité de Daerden. D’après un sondage de La Libre Belgique, il est maintenant le sixième politicien le plus populaire du côté francophone. Daerden s’appuie maintenant là-dessus pour revendiquer la tête de liste à Liège.

    C’est ainsi qu’on fait de la politique actuellement. L’image prime tout sans qu’elle ait besoin de la politique pour être façonnée. La popularité ne repose pas sur une politique, mais sur une image.

    Besoin d’une autre politique

    Face aux partis traditionnels et à l’extrême droite, nous avons besoin d’une autre politique. D’une politique qui rompe avec le néoliberalisme et qui soit du côté des travailleurs et de leurs familles. Après le mouvement contre le Pacte des Générations, c’est la conclusion qu’a tirée un groupe de militants syndicaux et politiques, de travailleurs, … Le Comité pour une Autre Politique (CAP) a été créé sur cette base.

    Le CAP présentera ses propres listes aux élections. Des pourparlers avec le PTB sur la possibilité d’un cartel dans la province d’Anvers ont buté sur la condition du PTB que Jef Sleeckx y soit lui-même candidat malgré ses 70 ans. Le PTB n’était intéressé que par le nom de Sleeckx. Nous pensons pourtant qu’on a besoin d’une autre politique qui parte de la base.

    Quand Jef Sleeckx a dit dans une interview qu’il y avait eu des discussions avec des militants de Groen !, certains médias ont aussitôt annoncé que le CAP négociait avec Groen !. Il n’y a pas de discussions prévues avec Groen !. La motion qui a été votée le 28 octobre dit clairement que le CAP ne collaborera pas avec des forces politiques qui participent ou ont participé à la politique néolibérale ou qui ont approuvé la Constitution européenne. Dans un cas comme dans l’autre, Groen ! peut se sentir visé à juste titre selon nous. Cela n’empêche pas que beaucoup de membres de Groen ! montrent de l’intérêt pour le projet du CAP.

    Ce type de réaction médiatique fait partie intégrante de la politique actuelle : beaucoup d’attention aux personnalités et aux petits jeux politiciens à visée électoraliste. Il ne manque plus que les demandes de participation à toutes sortes de programmes de divertissement à la télévision.

    Le CAP rompt avec cette politique avec un programme et une campagne où la solidarité occupe la place centrale. Solidarité avec toutes les victimes du système néolibéral: les ouvriers de VW qui doivent travailler plus dur ou pour moins cher, les usagers des bureaux de poste qui vont disparaître, les chômeurs qui se font radier, les travailleurs déjà financièrement exsangues à cause des prix élevés du logement et qui doivent payer plus cher leur électricité suite à la libéralisation,…

    Le MAS/LSP apportera sa pierre à la campagne électorale. Nous voulons nous atteler avec le CAP à la construction d’un large réseau de solidarité qui puisse renforcer la résistance à la politique néolibérale. Nous livrons en pages 6 et 7 des interviews sur l’état des lieux de la campagne du CAP : le programme, la campagne électorale, la construction d’une organisation nationale, …

  • Neo-nazis. Passée l’attention des médias, la menace persiste!

    Il y a quelques mois, les groupes néo-nazis comme Blood&Honour ont fait l’objet de beaucoup d’attention dans la presse suite à une série de révélations sur leurs activités. Cette tempête médiatique s’est entretemps arrêtée, ce qui pourrait donner l’impression que le danger est écarté. C’est malheureusement loin d’être vrai.

    Karel Mortier

    Certaines figures de ce mouvement peuvent bien être derrière les verrous, à différents endroits des individus continuent tranquillement à construire des organisations telles que Blood&Honour.

    Le café brugeois «De Kastelein» qui a été éclaboussé par certains incidents (notamment un attentat raciste en mai 2006) est maintenant réouvert après une période de fermeture et sert de nouveau de lieu de rencontre pour skinheads et autres excités. Des skinheads arrêtés en mai pour violence raciste y ont déjà fait un concert. Et, le 4 novembre, le groupe « Short Cropped », des skinheads néonazis de Turnhout, s’y sont eux aussi produit. C’est un retour symbolique aux traditions de ce café, puisqu’un membre du groupe a été inculpé à l’occasion des actions racistes violentes de mai dernier.

    La police locale et la justice donnent l’impression qu’il n’y a guère de menaces à craindre de ce genre de lieu et d’organisation. On aurait pourtant pu s’attendre à une intervention après la dernière série d’incidents à Bruges et Tienen mais cela n’a pas été le cas. Fin novembre, à Beerse (Turnhout), un néonazi bien connu de Blood&Honour a pourtant encore attaqué des jeunes du village.

    Ce n’est pas là qu’une « histoire flamande ». Dans de nombreux pays – particulièrement dans l’ancien bloc de l’Est – on assiste à une croissance inquiétante de groupes neo-nazis qui ne craignent pas d’employer la violence. Même des pays où les fascistes avaient toujours été marginaux – comme la Grande-Bretagne ou la Suède – voient la percée électorale de partis d’extrême-droite et, dans leur sillage, le développement de groupes néo-nazis.

    Ce serait une illusion de penser que la police puisse réellement empêcher le développement de telles organisations. C’est pourquoi il est important que les antifascistes tiennent eux-mêmes à l’oeil des organisations comme Blood&Honour. Mais il faut aussi – et même surtout – faire une analyse sérieuse des raisons de la croissance de telles organisations au lieu d’attendre que de nouveaux incidents se produisent.

  • Vénézuela : « Si il n’y a pas encore eu de révolution, on l’aperçoit cependant à l’horizon ».

    Interview de Johan Alexander Rivas Vasquez, membre de "Socialismo Revolucionario", la section vénézuelienne du Comité pour une Internationale Ouvrière auquel est affilié le MAS/LSP. Il est le porte-parole du syndicat SIRTRASALUD à l’hôpital "El Agodonal", le plus grand hôpital de Caracas (capitale du Vénézuela).

    AS : Quels effets a eu l’élection de Hugo Chavez au poste de président pour la population pauvre ?

    JARV : Les projets du gouvernement, les "missions", ont rendu possible l’accès à l’enseignement et à l’assistance médicale à un tas de personnes pauvres ou de conditions modeste. Un programe d’étude a permi à des millions de personnes d’apprendre à lire et à écrire. Dans ce secteur, il a apporté beaucoup : bien plus de jeunes finissent l’école avec un diplôme et les privatisations dans le secteur educatif ont été stoppées.

    Mais dans d’autre secteurs aussi, son apport peut se sentir. Par exemple, depuis la "grève des entrepreneurs" contre Chavez en 2002 (qui a eu comme conscéquence une augmentation des prix alimentaires et la pénurie de certains aliments), l’Etat subventionne des supermarchés alternatifs qui sont beaucoup moins cher. Mais malgré ces améliorations, la pauvreté persiste encore, comme au "Petare" à Caracas, qui est le deuxième plus grand bidonville d’Amérique Latine.

    AS : Dans son serment, Chavez a parlé de la mise en place du socialisme au Vénézuela et de nationalisations. Comment vois-tu ça?

    JARV : Chavez est très fortement en conflit avec les riches, les capitalistes. Les supermarchés alternatifs que j’ai déjà mentioné sont aussi une réponse au fait que le marché alimentaire est aux mains de trois familles ulrapuissantes.L’opposition de droite est faible pour l’instant, mais elle va à nouveau tenter de faire tomber Chavez.

    En ce qui concerne les nationalisations, nous devons attendre de voir si Chavez va mettre en pratique ses promesses, notamment pour l’entreprise de communication mobile CANDV, qui a été précédemment privatisée.

    Chavez a déjà annoncé plusieurs fois la nationalisation de cette entreprise, mais n’a rien fait jusqu’à présent. Au Vénézuela cependant, l’idée du socialisme est fort présente et on parle d’un "pocessus de développement révolutionnaire". Quelque chose est en mouvement dans la societé. Si pour l’instant une révolution pour accéder à un autre système n’a pas eu lieu, on l’aperçoit cependant à l’horizon.

    AS : Dans ses dernières déclarations, Chavez parle même de la formation d’un "parti de la révolution".

    JARV : En fait, les partis du parlement qui supportent Chavez et qui forment le gouvernement se sont montrés favorables à intégrer ce nouveau parti. L’avenir nous montrera si ce nouveau parti sera seulement un rassemblement des partis gouvernementaux dans un bloc plus homogène et plus structuré ou si des militants du mouvement y entreront.

    AS : Et sur les lieux de travail ?

    JARV : A l’hôpital où je travaille, nous sommes actifs dans le SIRTRASALUD, qui s’est uni à la nouvelle fédération syndicale UNT. Dans beaucoup d’entreprises, les ouvriers s’activent, créent des groupes syndicaux et se battent pour leurs droits.

    Souvent, ils doivent lutter contre l’appareil de la bureaucratie. Un exemple : dans l’entreprise pharmaceutique Russel, quelques collègues ont fondé un syndicat et ont été licenciés. Peu après, Rusel fut fermée. Ce sont surtout de jeunes travailleurs qui s’organisent : dans la plupart des groupes syndicaux, les membres du conseil dirigeant ont entre 20 et 40 ans.

  • La prochaine offensive néolibérale, vous la voulez en français ou en néerlandais ?

    Des mois durant, la presse et les hommes politiques ne nous ont parlé que de risque grandissant de scission du pays, de Wallons fainéants et profiteurs ou de Flamands égoïstes et séparatistes. Les démentis du style « il faut éviter les préjugés » n’étaient que trop rares et trop timides, si bien que le matraquage a tout de même fini par convaincre que tout était possible, comme en décembre dernier, lorsque des centaines de milliers de téléspectateurs francophones ont cru que les parlementaires flamands avaient voté la scission du pays.

    Stéphane Delcros

    Aujourd’hui, la pré-campagne électorale a commencé. Les différents partis se livrent déjà bataille pour s’imposer comme le chef de file de leur propre communauté linguistique en vue de la future coalition gouvernementale mais aussi, et même surtout, des négociations sur la réforme de l’Etat.

    Les partis du sud du pays tentent de s’organiser en « front des francophones »… ce qui n’empêche pas chacun de tirer la couverture à soi. Olivier Maingain, président du FDF, cherche à confirmer son image de chevalier sans peur face aux attaques flamandes tandis que Joëlle Milquet (CDH) propose aux partis francophones de refuser toute modification de la Constitution et qu’Elio Di Rupo (PS), se posant en « premier-ministrable » responsable, monte en ligne pour défendre la monarchie et l’unité du pays. La logique est la même du côté flamand, et même du côté germanophone : chaque parti essaie de séduire son électorat à coup de communautaire.

    Mais, finalement, qui est réellement pour la scission de la Belgique ? Le Vlaams Belang, bien sûr, mais toutes les enquêtes montrent que la grande majorité du soutien qu’il obtient ne provient pas de son caractère séparatiste mais plutôt du fait qu’il apparaît comme le seul parti « anti-establishment ». La N-VA, alliée du CD&V, serait donc la seule formation ne vivant que du séparatisme. Mais la sur-médiatisation de ces derniers temps est inversement proportionnelle au soutien réel qu’elle obtient auprès de la population flamande. Sans son allié, la N-VA n’est même pas certaine d’atteindre le seuil des 5%…

    Les syndicats se disent clairement opposés à toute poursuite de la fédéralisation du pays,… même s’il est évidemment plus facile, pour les directions syndicales, de s’opposer à une régionalisation « abstraite » plutôt qu’aux partis qui mènent, dans la même logique, une politique néolibérale tellement décriée par leurs affiliés.

    Dans les faits, les dossiers communautaires suscitent peu d’intérêt chez les travailleurs, qui se rendent de plus en plus compte que l’existence de ces problèmes ne sert qu’à masquer le programme de démantèlement social prévu par les partis politiques traditionnels du nord comme du sud. Les sondages démontrent que, contrairement au tableau qui est souvent présenté chez nous, les sujets qui intéressent le plus les Flamands sont ceux de l’emploi, de la sécurité sociale et du logement. Et le tiercé n’est guère différent en Wallonie. Or, il est clair que les régionalisations successives n’ont pas permis l’amélioration des conditions de vie des travailleurs d’une communauté ou de l’autre.

    La bourgeoisie a, en permanence, besoin de moyens de pression pour imposer ses attaques contre les travailleurs. En Belgique, la question communautaire est utilisée pour diviser les travailleurs, ce qui permet de faire plus facilement passer les attaques d’un côté du pays pour avoir, ensuite, beaucoup plus facile à imposer le même type de « réforme » de l’autre côté. Cette méthode permet aux patrons et à leurs relais politiques de détourner l’attention des travailleurs des mesures antisociales avancées.

    A l’heure actuelle, les pronostics vont bon train sur la nature de la future coalition gouvernementale et sur le nom du futur premier ministre. Mais quelque soit la coalition qui sortira des urnes le 10 juin prochain, nous pouvons déjà être sûrs qu’elle mènera un peu plus loin encore la politique néolibérale. Car le réel enjeu de ces élections est bien de durcir cette politique. Et la vraie question peut donc se résumer ainsi : « Quelle coalition sera la plus à même de faire avaler la politique néolibérale la plus copieuse possible aux travailleurs ? » A TOUS les travailleurs, bien sûr, car aucune région ou communauté ne sera épargnée par les attaques à venir.

    Ces dernières années, le mécontentement a continué de grandir, au nord comme au sud du pays. Les mobilisations n’ont pas manqué mais l’absence de relais politique à ces luttes s’est cruellement fait sentir.

    Aujourd’hui, la construction du Comité pour une Autre Politique (CAP) ouvre une perspective d’alternative pour les travailleurs et leurs familles et constitue un élément-clé pour organiser les luttes et donner une voix à tous ceux qui veulent lutter contre la politique de démantèlement des acquis sociaux.

  • Solidarité avec les pompiers de Liège et d’ailleurs. Gouvernement et communes économisent sur nos vies !

    Depuis des années, les pompiers revendiquent les mêmes choses, sans que leur sort ne soit pour autant amélioré. Que se soit au niveau fédéral ou au niveau des communes, les pompiers ont beaucoup à exiger pour pouvoir faire efficacement leur travail : protéger nos vies.

    Faites l’expérience autour de vous, demandez à quel métier on pense quand on parle de métier à risque. Nombreux sont ceux qui vous répondront « pompier ». Mais pas le gouvernement, pour qui les hommes du feu ne font pas un métier « à risque » ! Cette situation est d’autant plus ridicule qu’une récente étude a fait ressortir que les pompiers, en plus des dangers évidents d’un incendie par exemple, sont bien plus exposés à quatre types de cancers en raison des produits chimiques auxquels ils sont confrontés durant leur travail (gaz d’échappements, suies, benzène,…).

    Autre revendication pour le fédéral, l’accès à la pension dès 56 ans. Mais là encore, il y a blocage, surtout depuis que le soi-disant Pacte de Solidarité entre les Générations est passé fin 2005.

    Ces deux demandes valent déjà à elles seules de rentrer en lutte, mais les conditions de travail des pompiers sont encore empirées par la situation au sein de leur Intercommunale (Intercommunale d’Incendie de Liège et Environs, IILE).

    C’est tout d’abord l’ambiance de travail que citent les pompiers. Le manque de communication et de respect caractérise la direction. Nominations et promotions, par exemple, connaissent des conditions assez obscures aux yeux des travailleurs. Il y a aussi les bâtiments dans lesquels travaillent les pompiers 24h/24, dans un état déplorable au contraire des locaux de la direction, qui n’y passe, elle, que 8 heures par jour. « Et encore… » nous dit avec humour un travailleur. Deux mots qui en disent beaucoup sur les rapports qu’entretient la direction avec « son » personnel…

    La direction roule en voitures de fonction, de grosses BM, sans en avoir l’utilité, et bénéficie de cartes de crédits et d’autres avantages, alors que les 500 pompiers liégeois sont en sous-effectif d’au moins 30 hommes. Voilà un danger supplémentaire qui pourrait être évité en utilisant mieux l’argent disponible.

    Comme cité plus haut, les travailleurs du feu demandent la reconnaissance de leur métier comme étant « à risque ». Mais tous ne sont pas exposés aux mêmes dangers. Les « plongeurs » ou le GRIMP (Groupe d’Intervention en Milieu Périlleux) effectuent, selon la direction, le même travail que les autres ! Le GRIMP, pourtant, se distingue déjà dans les entraînements, qui se font parfois à 50 ou 60 mètres de hauteur sur des grues, des clochers,… Ils doivent de plus recevoir des formations en dehors des heurs de travail, qui ne sont bien entendu pas payées par leur patron, l’Intercommunale!

    Les pompiers demandent aussi une revalorisation de leur salaire de l’ordre de 5%. Augmentation salariale, plus de clarté dans les nominations et promotions, plus de moyens et d’effectifs, reconnaissance du caractère « à risque » de leur métier,… Les pompiers ne demandent finalement rien d’extraordinaire, ils demandent à pouvoir assurer au mieux la vie de la population. Et pourtant…

    Et pourtant, beaucoup de blabla et rien de concret. Face à cette situation, les travailleurs sont ainsi donc rentrés en action, tout en assurant le service. Ce sont donc des pompiers en congé qui ont commencé la tournée des communes dépendant de leur Intercommunale, à commencer par celle de Beyne-Heusay dont le bourgmestre est président de l’IILE. Ainsi, en quelques jours, le centre-ville, Visé, Saint-Georges, Grâce-Hollogne, Ans, Herstal ont connu la même visite et le même arrosage des façades. Rien de dégradant, donc, mais plutôt d’impressionnant, d’autant plus que les arrosages, la mousse et la fumée étaient accompagnés des sirènes des véhicules qui attiraient les habitants du quartier. A ce titre, les pompiers ont fait un effort particulier pour informer la population de la teneur de leurs actions, notamment en organisant au centre-ville un barbecue géant et une soupe populaire.

    Ils se sont également rendus ce 5 février devant les bâtiments liégeois de la RTBF et de RTL. Les médias traditionnels furent enfumé et chahuté en signe de protestation contre la manière dont ils retransmettent leur lutte. « On a quasi 10 minutes sur une école qui a un nouveau toit, mais rien sur les problèmes sociaux » nous dit un pompier, un travailleur en lutte face au black-out médiatique.

    Pour Alain Charlier, délégué des pompiers de Liège, la réussite des actions (une centaine de participants à chaque fois, alors qu’ils devaient être en congé) tient à un travail de sensibilisation à l’intérieur de la caserne, mais aussi à une longue histoire de ras-le-bol. Et en effet, il ne faut pas remonter loin pour trouver des traces de lutte des pompiers. En décembre dernier, ils avaient déjà mené des actions contre l’assureur Ethias qui refusait de couvrir les accidents de travail. A ce moment déjà, on parlait aussi du manque de considération de la direction pour les travailleurs et du salaire sans rapport avec les risques quotidiens du métier de pompier.

    Alain Charlier remarque aussi qu’avant leurs actions, rien n’était possible. Mais après avoir visité quelques communes, 6 euros de chèques repas par garde prestée ont tout de même été trouvé. Alors que les politiques disaient être arrivés à un maximum, l’argent arrive quand on lutte un peu.

    Cette situation de sous-financement est commune à l’ensemble des services publics. Il est facile aux politiciens de répondre qu’il manque de l’argent pour concrétiser les revendications légitimes des travailleurs, mais ce sont pourtant eux qui ont organisé (et organisent encore) la privatisation des services publics tout en vidant les caisses de l’Etat à force d’offrir des cadeaux fiscaux au patronat « pour sauvegarder l’emploi ». L’exemple de VW nous a récemment démontré à quel point cela était utile…

    Ce dont nous avons besoin, c’est d’une autre politique, une politique qui mette au centre de son action les intérêts des travailleurs et de leurs familles et non ceux des actionnaires et des patrons.

  • Politique des partis traditionnels : 277 bureaux de Poste en moins…

    Politique des partis traditionnels : 277 bureaux de Poste en moins…

    En février et mars, La Poste va fermer 277 bureaux et 400 à 500 autres suivront après les élections de juin. Tout ça parce que La Poste entrera d’ici peu dans le marché «libre» et devra subir la concurrence d’autres sociétés. Les politiciens belges affirment qu’ils s’opposent à la libéralisation européenne. Mais c’est avec leur soutien qu’une partie de La Poste a été cédée à une société postale danoise. Cette dernière insiste maintenant pour que La Poste devienne une société rentable et capable, elle aussi, de fournir de super-bénéfices.

    Bart Vandersteene

    Pour cela, il faut d’abord « assainir »… aux frais de la collectivité. Le personnel est réduit, le timbre non-prior disparaît (suite à quoi nous allons payer le prix d’un timbre prior pour n’importe quel envoi), des prestations de services sont supprimées, … Les gouvernements successifs de Martens, Dehaene et Verhofstadt ont chacun suivi cette voie néo-libérale. Ces vingt dernières années, le PS et le SP.a ont participé aux gouvernements et portent par conséquent une grande responsabilité dans la dégradation de nos services publics.

    La Poste est parfois appelée la « banque des pauvres ». Nombreux sont ceux – souvent les personnes âgées – qui vont encore régulièrement à leur bureau de poste pour effectuer leurs virements, poser des questions au sujet de l’arrivée du courrier, demander de l’aide pour toutes sortes d’envois,… Pour eux, la fermeture de leur bureau est un petit drame. Mais conserver beaucoup de bureaux de poste n’est pas conforme au modèle néo-libéral qui a pour seule règle : le moins possible pour la collectivité et le plus possible pour les riches. La suppression de la prestation des services ne profitera qu’aux riches actionnaires.

    Tous les partis traditionnels se retrouvent sur une même politique néo-libérale. Face à cela, il y a un besoin urgent d’une autre politique qui remettrait au premier plan les besoins de la collectivité et la solidarité.

    Une résistance locale contre les fermetures des bureaux commence à se développer. Des associations de quartier, des commerçants, des paroisses et beaucoup de personnes touchées par ces fermetures ont lancé des pétitions, des campagnes d’affichage, … Mais le plus souvent tous les espoirs sont mis dans des démarches envers des personnalités politiques. C’est une réaction compréhensible mais cela ne suffira pas. Beaucoup de politiciens ne versent que des larmes de crocodile. Dans le conseil communal gantois, par exemple, où quelques dirigeants nationaux (comme Verhofstadt lui-même) sont pourtants présents, une motion a été votée contre la fermeture de bureaux. Mais que font réellement ces partis contre la politique qui mène à la fermeture des postes ?

    C’est d’une résistance collective des groupes locaux et des syndicats au niveau national dont nous avons besoin! Une telle résistance a besoin d’un partenaire politique pour défendre et appliquer une autre politique. C’est l’ambition du Comité pour une Autre Politique (CAP). À l’initiative de Jef Sleeckx, et avec le soutien du MAS/LSP, le CAP s’est attelé à la construction d’une alternative au néo-libéralisme. En participant aux élections, nous voulons rassembler les forces qui peuvent construire une nouvelle formation politique. Vous aussi, participez avec nous à relever ce défi !

  • 9e Congrès Mondial du CIO. Unifier la planète pour un monde socialiste!

    9e Congrès Mondial du CIO

    Venus d’une trentaine de pays des quatre coins du globe, 130 militants se sont réunis à la mi-janvier pour une pleine semaine de discussions portant sur la situation politique, économique et sociale internationale, mais également sur la construction de l’organisation marxiste internationale qu’est le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO). Ce Congrès restera dans les mémoires grâce au formidable enthousiasme et à la grande confiance en notre travail qui font suite aux résultats positifs obtenus depuis notre dernier Congrès Mondial, il y a un peu plus de quatre ans en 2002.

    Nicolas Croes

    La domination américaine contestée

    Depuis lors, de grands changements sont survenus, à la fois pour la la bourgeoisie et pour les travailleurs du monde entier. A l’époque, la scène internationale était dominée par les attentats du 11 septembre et leurs répercussions. L’impérialisme américain était résolu à s’occuper par la force armée, même unilatéralement, de tous les points "chauds" et on nous rabattait les oreilles de perspectives grandioses pour le "siècle américain". Ce siècle n’a pourtant duré que quelques années… Jamais dans l’Histoire l’influence d’une puissance n’a connu de déclin aussi rapide et nous ne sommes encore qu’au début d’une crise prolongée. La majorité de la population mondiale considère à l’heure actuelle que Washigton est une plus grande menace que Téhéran !

    Dans ce processus, l’intervention en Irak a été un point crucial. Depuis mars 2003, il y a eu en moyenne 4.000 personnes tuées chaque mois, majoritairement des civils et ce chiffre n’a pas arrêté d’augmenter au cours des derniers mois. Alors que l’Irak était autrefois l’un des pays les plus modernes du monde arabe, les infrastructures essentielles sont détruites, la population tente de survivre quasiment sans électricité ni eau courante. La majorité des habitants affirme vivre dans des conditions pires que sous Saddam alors que le pays s’enfonce toujours plus dans une guerre civile, à la fois confessionelle et pour le contrôle des richesses. Tout le Moyen-Orient est secoué par une série de crises (Iran, Liban, Palestine,…) que les Etats-Unis ont de plus en plus de mal à contrôler.

    Même dans l’antre de la bête US, le mouvement ouvrier commence à montrer ses crocs, poussé par les travailleurs immigrés (qui ont manifesté à plusieurs millions contre les lois racistes de Bush l’an dernier) largement issus d’Amérique Latine et qui réflètent la formidable remontée de la lutte des travailleurs qui s’opère dans cette région.

    Mais l’impérialisme américain n’est pas le seul colosse au pied d’argile sérieusement ébrêché. L’expérience est le meilleur professeur qui soit, et la mondialisation est maintenant vue par les masses – et non plus par les seules couches radicalisées – comme un signe d’insécurité et de pollution extrême. L’ère du "Nouvel Ordre Mondial" et le règne proclamé éternel du néo-libéralisme ont subi le même sort que le "siècle américain".

    Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres

    Notre monde connaît partout une croissance économique soutenue. Or, comme le disait Marx, "une croissance économique doit aussi se refléter dans la poche des travailleurs". Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui et si les profits augmentent bien et atteignent des records faramineux, les salaires sont loin de suivre la même courbe : il est plutôt question de sortir de la classe moyenne que d’y rentrer.

    Les capitalistes deviennent de plus en plus des parasites: le 0,01% le plus riche de la population mondiale contrôle pour ses seuls intérêts 24% des richesses…

    Cependant, la masse d’argent qui tombe dans leurs mains et l’arrogance sans limites qui est l’apanage de ces puissants les aveuglent alors que des nuages menaçants s’accumulent au-dessus des Bourses.

    Car l’économie mondiale s’érige sur le sable extrêmement mouvant des relations économiques entre les USA et la Chine: les investissements américains dans la Chine soi-disant "communiste" contribuent à la production massive de produits chinois qui, en retour, sont vendus à bas prix aux consommateurs américains. Cela permet de maintenir la consommation – et la croissance économique – aux Etats-Unis malgré la stagnation des salaires réels depuis 20 ans. En échange, les profits chinois sont placés en dollars dans les coffres des banques américaines, ce qui permet de limiter l’effet de l’endettement astronomique des Etats-Unis. Mais les consommateurs américains sont aussi des travailleurs. A force d’attaques sur les salaires et les conditions de vie, ceux-ci éprouvent des difficultés croissantes à maintenir leur consommation. Et la politique de crédit à bas prix qui les a poussés à dépenser même l’argent qu’ils n’avaient pas encore gagné a des limites. Il est encore trop tôt pour dire si une récession arrivera en 2007 – le timing est trop aléatoire (des événements comme, par exemple, le cyclone Katrina et ses conséquences sont imprévisibles) mais l’important est de voir le processus et celui-ci mène à une crise d’importance.

    La Chine peut-elle sauver l’économie mondiale?

    Ce qui est certain, c’est que la Chine ne dispose pas d’un marché intérieur capable d’absorber sa production. Une récession, plus que probable, du marché mondial, engendrerait donc une crise majeure dans le pays au grand déplaisir de la bureaucratie chinoise qui tente lentement de transformer l’économie bureaucratiquement planifiée du pays en une économie capitaliste (entre 1989 et 2002, 45 millions d’emplois ont été perdus à cause de privatisations).

    L’impact de cette crise ne serait pas seulement économique, mais également politique. Actuellement, il y a déjà une grève toutes les 5 minutes en Chine "populaire" et il y a eu officiellement 78.000 actions de protestation rien que pour l’année 2005, à la fois contre les conditions de travail (dans certaines usines, on travaille 12 heures par jour, 7 jour sur 7 et parfois même de nuit quand les objectifs ne sont pas atteints, pour des salaires de misère) et contre la pollution croissante.

    Montée de la résistance anti-néolibérale

    Mais en terme de remontée des luttes et d’espoir, l’Amérique Latine fait figure de phare. Nous sommes arrivés à un moment crucial dans cette région où le capitalisme n’a jamais été autant critiqué. Dans plusieurs pays, les luttes massives des travailleurs et des pauvres ont amené au pouvoir des gouvernements qui évoluent vers des positions plus radicales sous la pression de la base.

    Même les gouvernements de droite restés au pouvoir connaissent une contestation grandissante qui rend leur position instable (l’exemple le plus flagrant est celui du Mexique). L’impérialisme américain, habitué à faire appliquer sa loi en Amérique Latine (on se rappelle de Pinochet…) est aujourd’hui fortement affaibli. Outre le fait que 40% de son matériel militaire est immobilisé en Irak, le discrédit du néo-libéralisme et la crise de la domination idéologique américaine laisse plus de marges à un développement favorable des protestations anti-capitalistes dans cette région comme partout ailleurs.

    Un des éléments importants dans ce développement est l’exemple, même imparfait, donné par Cuba comme alternative au capitalisme. Mais celui qui a le plus aidé à la diffusion des idées socialistes a été le président vénézueliens Hugo Chavez. Il a même été récemment jusqu’à annoncer que le Venezuela allait devenir une république socialiste et à dire qu’il était trotskiste (ce qui voudrait dire communiste anti-stalinien et opposé à la collaboration avec la bourgeoisie nationale dans le cadre de la lutte contre l’impérialisme et pour la construction d’une société socialiste)!.

    Mais ce sont surtout là des paroles car dans un même temps, Chavez appelle les capitalistes vénézuéliens à rejoindre le processus révolutionnaire! Au Vénézuela comme partout en Amérique Latine ou dans le reste du monde néo-colonial, les travailleurs ne doivent compter que sur leurs seules forces pour arracher leurs chaînes et ne pas remplacer celles qu’ils subissent actuellement par celles que les bourgeoisies locales rêvent de leur attacher.

    Jadis engourdis par la capitulation des anciens partis ouvriers et des directions syndicales face au néo-libéralisme et à la nouvelle situation née de l’effondrement du stalinisme, les travailleurs recommencent partout à prendre le chemin de la lutte. Même l’Europe connaît cette situation comme l’ont exprimé les mobilisations contre la Constitution Européenne, les grèves générales en Italie, en Grèce (et même en Belgique !) ou encore la lutte contre le Contrat Première Embauche en France.

    Plus que jamais, notre tâche est d’aider au développement de cette résistance en développant des organes de lutte comme de nouveaux partis des travailleurs dans lesquels nous défendons une orientation clairement socialiste tout en continuant la construction de notre parti révolutionnaire international.

    Balisons la route vers un avenir débarassé de l’exploitation, un avenir socialiste!

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