Blog

  • Le Vlaams Belang veut faire la chasse aux jeunes

    Le Vlaams Belang à Malines n’aime pas trop les « jeunes qui traînent ». Le parti veut expérimenter l’invention d’un ingénieur britannique contre les jeunes. Cette invention s’appelle le «moustique». L’appareil émet des ultrasons qui ne sont audibles que des jeunes de moins de 25 ans !

    Extraits choisis…

    Bruno Valkeniers, un dirigeant frais émoulu du VB, sur la violence de l’organisation étudiante NSV: « Beaucoup de membres du Belang étaient mes amis lorsque j’étais au NSV. Certes, ce n’était pas des enfants de choeur. Tu sais, on est jeunes et on en veut. Alors on choisit la voie du radicalisme. Je n’ai pas honte de cette violence de rue occasionnelle ».

    Le député VB Filip Deman répète un vieux slogan du VB des années 80, qu’il avait lui-même repris aux nazis des années 30. « Pourquoi faut-il des immigrés s’il y a plus d’un demi million de chômeurs ?! » Les étrangers qui sont ici depuis quelque temps demeurent suspects et ne deviennent en aucun cas des nouveaux Belges. « Si une chatte met bas dans une poissonnerie, aura-t-elle des poissons ? », se demande Deman.

    Armé de cet appareil, le VB veut chasser les jeunes des rues de certains quartiers de Malines. D’après un conseiller communal du VB, Frank Creyelman, « le son est comme un cri haut et fort avec des tons changeants. La diffusion du son en continu sera tellement désagréable que les jeunes disparaîtront automatiquement de la rue ».

    La proposition a été mise à l’ordre du jour du conseil communal de Malines. D’après ses propres dires, le VB voudrait chasser les jeunes d’un quartier comme le Bethaniëpolder. Là, le système serait idéal selon le VB.

    Les jeunes n’ont qu’à rester à la maison, affalés devant la télévision. En tout cas, pas question d’aller dans une maison de jeunes. Au conseil communal, le VB a en effet demandé pourquoi la maison de jeunes Rzoezie disposait encore de la moitié de ses moyens de fonctionnement. La maison de jeunes avait déjà perdu la moitié de son budget annuel de 30.000 euros. Le VB se demande pourquoi elle a encore droit à 14.000 euros.

    Flâner un peu après les cours n’est pas davantage une option pour le VB. Le parti réclame des contrôles policiers au moment de la fin des cours. Les récalcitrants seraient embarqués au commissariat. Le VB ne manque évidemment pas de réclamer le doublement des amendes administratives contre les incivilités : un petit tour en combi coûterait 200 euros au lieu de 100 euros si ça ne dépendait que du VB.

    Le VB prétend être un parti qui défend les intérêts des jeunes, mais les mesures qu’il propose au niveau communal démontrent que sa seule réponse est la répression.

  • Participez à la campagne du CAP

    Pour sa participation aux élections, le Comité pour une Autre Politique ne fera pas appel à des agences publicitaires et ne lancera pas de campagnes coûteuses. Il prendra appui sur les revendications des mouvements sociaux et syndicaux et ne pourra mener campagne qu’avec les moyens dont il dispose : ceux des travailleurs, des allocataires et des jeunes à la recherche d’une nouvelle politique.

    Listes de parrainage

    Depuis le 3 février, la campagne de récolte des signatures de parrainage a déjà reçu beaucoup de réactions positives. Lors d’un changement d’équipe à VW, le CAP a recolté plus de 100 signatures. Beaucoup de travailleurs ont pris des formulaires supplémentaires pour les faire signer par leur famille et leurs amis. Des dizaines de personnes ont adhéré au cours du mois. Cela montre le potentiel du CAP!

    La récolte des signatures est très importante parce qu’elle conditionne notre participation aux élections. En moins de trois mois, nous devons en récolter plus de 10.000 et les faire valider dans les différentes communes. Cette obligation est totalement antidémocratique mais le CAP est déterminé à surmonter cet obstacle.

    Nous allons nous servir de la récolte comme d’une « pré-campagne » afin de mieux informer les gens sur le CAP et d’élargir notre réseau de sympathisants. Après la récolte des signatures, ce réseau nous permettra de mener une campagne électorale avec un maximum de forces après le 1er mai.

    C’est pourquoi nous vous lançons un appel à vous impliquer dans la campagne! Téléchargez les formulaires sur le site web du CAP (www.autrepolitique.be) ou contactez-nous pour en obtenir. Demandez à vos amis, votre famille et vos collègues de signer également. Utilisez les formulaires dans votre bistrot préféré, dans votre club de sport,… et, pourquoi pas, prenez rendez-vous avec d’autres membres du CAP pour recolter les signatures sur les marchés, dans les cafés, devant des entreprises,…?

    Ces formulaires doivent être deposés auprès du responsable local ou doivent être centralisés auprès du responsable national : Liesje Ulburghs, Rode Lijvekensstraat 16, 9000 Gent. Après tri, les signatures recoltées pour le Sénat seront renvoyées aux sections locales pour les faire valider dans les communes. Le 12 mai, les listes électorales seront déposées avec les listes de parrainage validées.

    Moyens financiers

    Un autre obstacle est la collecte d’un budget électoral. Pour mener campagne, nous ne disposons pas de centaines de milliers d’euros comme les partis traditionnels. Mais c’est un obstacle que nous sommes prêts à surmonter.

    Notre objectif est de récolter 25.000 euros, surtout au moyen de dons financiers de membres et de sympathisants. Les syndicats aussi se sont construits jadis avec les petites contributions financières des travailleurs. Pourquoi encore attendre pour faire la même chose sur le plan politique ? Versez votre contribution au 733-0358698-22 !

    Actifs sur le plan local

    Le CAP, c’est un réseau de sections locales combatives. Du côté francophone aussi, les choses prennent de l’ampleur. A Liège, le CAP était présent lors des actions des sapeurs pompiers. Dans plusieurs villes, nous participons aux actions contre les fermetures de bureaux de poste. A Nivelles, nous sommes intervenus lors de la grève à Arjo Wiggins.

    Pour en savoir plus, visitez notre site web www.autrepolitique.be

  • Que faire face à la violence scolaire?

    Ces dernières semaines, on a pu lire dans la presse une profusion d’articles sur la montée de la violence gratuite, notamment dans les transports publics et dans l’enseignement. Je suis délégué syndical dans une école qui a été citée dans les journaux pour la violence qui y règne entre élèves et personnel.

    Par Micha Teller, enseignant à Deurne

    Les médias ne prennent pas en compte que la violence n’est en réalité que le sommet de l’iceberg. Depuis des années, le personnel revendique plus de moyens pour pouvoir éviter ce type de conflit. Le personnel est menacé (physiquement) presque chaque semaine et les nombreuses dépressions ces dernières années parmi le personnel ont rendu la situation presque intenable.

    Il est souvent dit, à tort, que les organisations de gauche nient ou minimisent l’existence de tels comportements asociaux. Les socialistes tentent au contraire de replacer ces comportements dans leur contexte de frustrations et de manque de perspectives pour différents groupes de la population.

    Quand on parle de violence, il faut regarder dans quel environnement elle prend place. Mon école se situe dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Anvers, Deurne-Nord. Les autorités anversoises parlent de diversité, mais on y voit en fait une même pauvreté sous différentes couleurs. Des jeunes d’origine marocaine, turque ou romanichelle arrivent en masse dans les statistiques de chômage, déjà loin d’être jolies. A Anvers, le chômage touche 17% de la population, et, parmi ceux-ci, 41% sont d’origine non-européenne.

    Presque 60% des écoliers anversois sont d’origine étrangère et dans certaines écoles professionnelles communales, pour 90% des jeunes, le néerlandais n’est que la deuxième ou la troisième langue. Presque la moitié de ces jeunes quittent l’école sans diplôme.

    Face à un mur

    Après un nouvel incident dans mon école, le personnel a débrayé pour exiger une négociation avec l’échevin de l’enseignement (SP.a).

    Une délégation du personnel a informé l’échevin, a écouté sa réponse et… est revenue les mains vides. Elle n’a trouvé aucune compréhension ni volonté d’aider l’école. Pour l’échevin, le problème était un cas individuel, suggérant même que le personnel réagissait de façon “incorrecte” face à la violence et devait donc suivre des “cours de perfectionnement”. Avec de telles déclarations hypocrites, la situation ne peut pas évoluer d’un pouce.

    Notre demande pour plus de moyens pour l’enseignement ne peut que rencontrer un mur d’hostilité. Depuis des années, nous assistons à des assainissements, plus particulièrement dans les secteurs qui ne sont pas économiquement intéressants. “Ce qui ne rapporte pas doit pourrir” semble être la logique suivie.

    Cela se remarque dans l’enseignement professionnel communal. Depuis des années, il est connu que l’orientation professionnelle “Techniques de bureau et de vente” ne mène à rien. Le “passage au monde des entreprises” signifie dans la pratique un cadeau de main-d’oeuvre presque gratuit durant les stages et les années de spécialisation. Les opportunités d’emploi par la suite sont quasiment inexistantes. La situation est identique pour beaucoup d’autres orientations. Pour l’échevin, les écoles doivent résoudre cela elles-mêmes…

    Plus de moyens pour l’enseignement!

    La délégation a demandé des moyens supplémentaires pour pouvoir embaucher plus d’enseignants afin de limiter ainsi la grandeur des classes, plus de moyens pour l’accompagnement psychosocial des élèves et un membre du personnel administratif en plus pour que les enseignants n’aient à s’occuper que de leur boulot de base. La réponse de l’échevin était claire et simple : “non”.

    Il ne s’agit que d’un exemple mais qui illustre clairement l’attitude des partis traditionnels envers les problèmes quotidiens des travailleurs.

    Le personnel et les jeunes doivent, avec leurs organisations syndicales, démasquer les politiciens et montrer les véritables causes de la violence : l’absence de perspectives dans le système actuel. Les syndicats doivent exiger un renforcement des moyens et du personnel accordés aux écoles pour l’enseignement, l’administration et les centres PMS. Pour cela, ils doivent élaborer un plan d’action avec les délégués et le personnel.

    L’année dernière, la CGSP-Enseignement flamande a constaté que 80% du personnel était prêt à passer à l’action mais rien n’a été organisé. Il faut pourtant un meilleur rapport de forces pour en finir avec des conditions de travail parfois horribles. Ou alors attend-on simplement le prochain « accident » ?

  • FEB: “Travailler plus longtemps pour le même salaire”

    A l’occasion des élections fédérales de juin, la fédération patronale FEB (Fédération des Entreprises Belges) a communiqué son cahier de revendications. La FEB profite souvent de ce genre d’occasions pour mettre en avant des revendications radicales. Mais, en ce moment, les patrons n’ont pas beaucoup à se plaindre.

    En 2006, ils ont réussi à conclure différents accords avec les directions syndicales qui prévoyaient noir sur blanc que le gouvernement accorderait une nouvelle série de cadeaux supplémentaires au patronat.

    Si tout cela est possible avec l’accord du gouvernement et des directions syndicales, pourquoi le patronat chercherait-il à provoquer inutilement ? C’est sans doute pourquoi, cette année, les patrons ne réclament plus l’abolition de l’index. Mais cela ne les empêche pas d’avancer d’autres “pistes” qui feront mal.

    La FEB veut augmenter les possibilités de recourir aux heures supplémentaires et instaurer une “annualisation automatique du temps de travail” (ce qui veut dire calculer le temps de travail sur base annuelle et non plus hebdomadaire, ce qui permettrait de faire varier celui-ci très fort suivant les semaines sans avoir à payer des heures supplémentaires). Le patronat souhaiterait aussi pouvoir augmenter encore la flexibilité en facilitant l’accès au travail intérimaire (le nombre d’heures prestées par le travail intérim a encore augmenté de 14% en 2006).

    La FEB réclame aussi une semaine de 40 heures sans augmentation salariale. “Travailler plus longtemps pour le même salaire est une des manières de se défaire du titre de champion mondial des coûts salariaux” affirme-t-elle. La FEB pense que cela peut dégager des solutions pour certaines entreprises en difficulté. Il est légalement nécessaire pour cela de prévoir la possibilité de travailler une moyenne de 40 heures par semaine sur base annuelle dans les secteurs qui en ont besoin (un projet copié de l’exemple allemand). Combien de temps faudra-t-il encore avant que les patrons de tous les secteurs en aient “besoin”?

  • Québec. Une élection aux enjeux très importants

    Déclaration du Comité exécutif du Parti Communiste du Québec à la veille des élections du 26 mars.

    Nous publions cet article de la part du Parti Communiste du Québec. Il s’agit d’une déclaration de son Comité Exécutif à l’occasion des élections du 26 mars. Le PCQ collabore à la construction d’un parti de gauche plus large qui s’appelle « Québec Solidaire » et qui se présentera lors de ce scrutin.

    Introduction du MAS/LSP

    Le PCQ a entammé des discussions avec plusieurs organisations de gauche sur le plan international. L’une d’entre elles est le Comité pour une Internationale Ouvrière (Committee for a Workers’ International) dont le MAS/LSP est la section belge. Nous trouvons que la déclaration du PCQ est une contribution intéressante, tout en reconnaissant que le MAS/LSP n’a pas pu suffisamment étudié les spécificités locales et ne peut donc pas s’engager sur l’ensemble des positions prises dans ce texte.

    Nous pouvons nous imaginer que certains lecteurs feront le parallèle avec la situation en Belgique et se poseront donc la question de savoir pourquoi offrir une tribune à un parti qui se dit indépendantiste, voir même en faveur du séparatisme du Québec, même si ce parti affirme, avec justesse, que la libération nationale, pleine et entière, est indissociable d’une prise du pouvoir politique par les travailleurs.

    Notre position sur la question nationale est toujours concrète et dépend de la situation sur le terrain. Si, en ce moment, le MAS/LSP ne défend pas le séparatisme, ni même la poursuite de transferts de pouvoirs vers les régions en Belgique, ce n’est nullement à cause d’un attachement à l’Etat bourgeois belge. Bien au contraire, c’est la raison pour laquelle le MAS/LSP n’est pas signataire, contrairement à certains dirigeants syndicaux, des pétitions qui plaident en faveur de l’unité de la Belgique sur base de l’Etat actuel.

    Si nous nous opposons aujourd’hui à un transfert de compétences vers les régions, c’est justement parce que ceux qui le proposent veulent s’en servir pour créer des conditions de travail, des systèmes de sécurité sociale, des marchés de travail, des concertations sociales et des salaires concurrentiels afin de mieux diviser les travailleurs. Le fait que même en Flandre 74% de la population s’oppose actuellement à un nouveau transfert de compétences aux régions alors que tout les partis traditionnels flamands le défendent sous une forme ou l’autre, indique la justesse de notre position.

    Mais cela ne veut évidemment pas dire que le MAS/LSP s’opposerait dans toutes les conditions à la régionalisation, voir même au séparatisme, là où il y a réellement un sentiment d’oppression nationale. L’unité des travailleurs ne s’impose pas. Au contraire, l’unité n’est possible que sur une base volontaire, ce qui sous-entend la reconnaisance du droit à l’autodétermination, même jusqu’au séparatisme.

    Les camarades du PCQ ont un site et nous invitons nos lecteurs à aller le visiter http://www.pcq.qc.ca

    Le site de Québec Solidaire: http://www.quebecsolidaire.net


    Déclaration du Comité exécutif du PCQ à la veille des élections du 26 mars

    Une élection aux enjeux très importants

    Par le Comité exécutif central du PCQ

    Les élections au Québec sont en branle. Jean Charest cherche à être réélu, André Boisclair essaie de prouver à ses propres troupes qu’il est capable de l’être, tant qu’à Mario Dumont il traîne encore dans le populisme le plus crasse. Une belle campagne électorale pour les humoristes et les caricaturistes se déploie devant nos yeux!

    Le Mike Harris du Québec

    La situation au Québec est complexe. Après les pires sauvageries anti-syndicales et le charcutage des acquis sociaux des quarante dernières années, Charest tente de réussir l’exploit de Mike Harris : se faire élire de nouveau en présentant une hystérie néolibérale comme étant la révolution du bon sens. Dans les publicités qui ont précédé les élections, Charest expliquait à la population que le Québec va bien et que le Québec va mieux.

    Pourtant le Québec va mieux uniquement pour les grandes entreprises. La sous-traitance fleurit partout au Québec depuis la modification à l’article 45 : donc les conditions de travail s’effondrent. Charest chantait lors des élections précédentes que sa priorité était la santé. Malheureusement la bactérie C difficile n’a jamais fait autant de ravage et les salles d’urgences ne sont pas moins engorgées.

    Charest avait promis des défusions municipales massives pour se rallier les populistes de la droite qui voyaient une tragédie dans les dites fusions municipales qui ne sont qu’un fait social accompli depuis plus de deux décennies. Pourtant les défusions se sont faites au compte goûte grâce a un système référendaire spécial, mais surtout spécialement douteux. Le mandat de Jean Charest n’a donc pas été le mandat de l’accomplissement de ses promesses à l’électorat mais celui de l’accomplissement de ses engagements pris en coulisse envers le patronat.

    Ce qui est pourtant surprenant c’est que Jean Charest et les libéraux risquent de gagner à nouveau! Malgré ses promesses de dégel des frais de scolarité qui déjà suscitent une résistance du mouvement étudiant. Charest ne semble avoir rien compris du message envoyé lors de la dernière grève étudiante; ce qui prouve que cette victoire ne sera pas vraiment dû à Jean Charest lui même mais plutôt à ses adversaires.

    Le PQ face à lui-même

    Le nouveau chef du Parti Québécois, André Boisclair, ne réussit toujours pas à satisfaire ses propres troupes. Le Parti québécois réussit encore tant bien que mal à convaincre les syndicats qu’il est un parti indépendantiste, mais la "famille" péquiste en est encore à s’arracher les cheveux.

    Premièrement, les déclarations ouvertement antisyndicales de Boisclair avant les élections n’ont en rien aidé. André Boisclair a entre autres déclaré que "c’était finie l’époque ou les négociations entre le PQ et les syndicats se finissaient par des soupers bien arrosés"! Les dirigeants syndicaux des grandes centrales l’ont "avalé de travers". Certains ont même déclaré que "les progressistes ne s’empresseraient pas d’aller voter pour le Parti Québécois aux prochaines élections."Sans compter que le PQ ne s’est jamais prononcé sur le dossier Olymel et que André Boisclair a clairement dit qu’un gouvernement péquiste ne reviendrait pas sur la modification à l’article 45. De quoi à créer des remous!

    Le mythe selon lequel le Parti Québécois est une coalition de classes qui lutte pour l’indépendance du Québec s’effrite. Le PQ montre plus que jamais son visage de parti bourgeois aux travailleurs. Sans compter que dans la plateforme du PQ le mot référendum a été changé par consultation populaire. Le PQ ne sait plus sur quel pied danser pour rallier les travailleurs à son projet de "souveraineté association". De toute façon, n’est-il pas normal que les indépendantistes soient sceptiques face à un projet à demi ou au tiers indépendantiste sans aucune garantie de gains sociaux?

    Les plus récents appels d’André Boisclair à tous les "progressistes", pour qu’ils retournent au PQ, sonnent faux. Jamais le chef du PQ n’utilisaient ce terme avant; le fait qu’il le fasse aujourd’hui tend à montrer que cela ne va probablement pas aussi bien pour son parti qu’il le prétend.

    L’ADQ : être plus à droite que la droite

    Si beaucoup d’indépendantistes n’iront pas voter aux prochaines élections, certains nationalistes se laisseront peut-être tenter par l’Action démocratique du Québec (ADQ). Ce parti né d’une scission du Parti libéral au début des années 90 sombre de plus en plus dans le populisme le plus crasse. Quelques mois avant les élections, Mario Dumont est parti en croisade contre les accommodements raisonnables. Cette exploitation des préjugés xénophobes a malheureusement été profitable à sa formation. Dumont, tout comme Charest d’ailleurs, a applaudi un arbitre qui a expulsé une joueuse musulmane d’un terrain de soccer parce ce qu’elle portait le foulard. Le fait que partout sur terre cette jeune fille aurait pu jouer au soccer en paix, comme tout le monde, n’a pas ébranlé les adéquistes qui ont, tout comme leur chef, applaudi ce geste intolérant à souhait.

    Nationaliste, mais pas indépendantistes, Dumont se fait le chevalier du "fédéralisme d’ouverture". C’est tout aussi logique que le cannibalisme végétarien, mais nous en sommes pas à la première absurdité de l’ADQ. Cette position de Mario Dumont, qui est proche du beau risque de René Lévesque et des pitreries chauvines de Maurice Duplessis, pousse Jean Charest à taxer Dumont de l’épithète de "séparatiste." Le Parti libéral du Québec n’ayant survécu jusqu’ici uniquement grâce à son anti-indépendantisme maladif, rien de surprenant que Jean Charest imagine des séparatistes partout. Qui sera le prochain ? Peut-être le Juge Gomery ou la reine d’Angleterre en personne. On a cessé depuis longtemps de se surprendre des déclarations des chefs fédéralistes.

    L’ADQ périclitait financièrement il a un an, mais les animateurs de radio d’extrême droite de la région de Québec ont permis à ce parti de survivre jusqu’à aujourd’hui; c’est sûrement parce qu’ils s’y reconnaissent. Ce parti n’hésite jamais à nager sur toutes les vagues de mécontentements quitte à utiliser l’ignorance et les préjugés les plus immondes pour gagner de la popularité. Un candidat libéral a même comparé Dumont à Jean-Marie Le Pen au début de la campagne. La comparaison est peut-être exagérée, mais l’ADQ occupe un rôle politique un peu semblable au Front National : être plus à droite que la droite pour rendre la droite plus socialement acceptable.

    À propos du Parti Vert

    L’élection 2007 voit par contre arriver du sang neuf au point de vue politique : le Parti Vert gagne beaucoup de popularité. L’opinion publique étant de plus en plus alarmée par le réchauffement climatique, ce parti ne pouvait que gagner l’attention de l’électorat. Cela dit, les Verts québécois sont très différents des Verts que l’on peut trouver en Europe. Ce parti n’amène pas de réelles solutions. Si un candidat du Parti Vert est élu, ne vous attendez pas a ce qu’ils soit surnommé le "khmer vert" comme cela s’est vu en France.

    Les Verts, qui en Europe font souvent alliance avec les communistes et les altermondialistes, refusent ici toute alliance avec Québec solidaire; ceux et celles qui dirigent cette formation représentent un courant très petit-bourgeois, ils intègrent dans leur programme le principe de pollueur payeur, mais seulement pour ce qui est des individus (qui rouleraient par exemple en SUV ou qui ne prendraient pas le transport en commun); les compagnies ne sont pas visées. Étrange, ne trouvez-vous pas ? Le Parti Vert ne se gène pas en même temps pour critiquer le programme de Québec solidaire comme trop radical et socialisant, notamment en ce qui concerne le projet de nationalisation de l’éolien.

    Les Verts au Québec, tout comme leur homonyme au fédéral, ne comprennent pas et ne veulent surtout pas comprendre que le dossier environnementale est indissociable de la lutte aux inégalités sociales.

    Le refus très clairement exprimé par le chef du Parti Vert, Scott MacKay, d’endosser même la possibilité d’une éventuelle alliance avec Québec solidaire, telle qu’envisagée dans un reportage du journal Le Devoir et publié le 17 mars, confirme l’attitude très sectaire de la direction actuelle du Parti vert ; d’un simple point de vue légal, une telle entente de dernière minute n’aurait pas été possible à cause du trop court délai d’ici aux élections; le Parti Vert, par la voie de son chef, aurait quand même pu démontrer un peu plus d’ouverture d’esprit, au moins sur le principe, face à une telle éventualité puisque Québec solidaire est lui-même écologique; mais c’est plutôt le contraire qu’il a fait. En agissant ainsi, le chef du Parti Vert oeuvre objectivement contre la cause écologique.

    Une autre vision

    Le parti, et de loin le plus intéressant, est le nouveau parti de gauche : Québec solidaire. Québec solidaire (QS) est né de la fusion du mouvement Option citoyenne qui était dirigé par Françoise David, ainsi que du parti Union des force progressistes (UFP) dont le principal porte parole était Amir Khadir. QS amène une toute nouvelle vision de la politique au Québec. Bien sûr la plateforme à tendance écologiste, féministe et social progressiste est audacieuse. On y trouve entre autres le projet de Pharma Québec, une société d’État qui aurait pour tâche de produire des médicaments pour le système de santé publique. Une économie pour le système de santé qui s’évaluerait à 1 milliard de dollars, somme qui bien sûr serait investi pour des dépenses autres dans le dit système de santé.

    Mais Québec solidaire ne fait pas qu’innover du point de vue social et environnemental. Plus Vert que les verts, Québec solidaire est aussi réellement indépendantiste contrairement au Parti Québécois (PQ). La stratégie dit "de la constituante" montre que Québec solidaire est bel et bien déterminé à en finir avec la prison que représente pour les Québécois la structure politique fédérale. Québec solidaire fera bien sûr un référendum, mais ce référendum aura pour fonction de sanctionner une constitution d’un Québec indépendant qui aura été écrite suite à une vaste consultation populaire établie sur 12 à 18 mois pour que les travailleurs québécois soient les bâtisseurs de leur nouveau pays. Une constitution écrite par et pour les masses populaires ne peut pas perdre un référendum; les travailleurs n’iront certes pas sacrifier "leur propre enfant" après avoir mis autant d’effort pour le mettre au monde. C’est une stratégie que bien sûr le Parti Québécois ne peut se permettre.

    À cause de son caractère de classe le PQ ne peut donner le mandat aux travailleurs de mettre directement leur nez dans l’écriture de la loi fondamentale de l’État; ce serait du suicide! Mais Québec solidaire, n’étant pas un parti bourgeois, peut se le permettre et se fera un plaisir de le faire. Sans être nationaliste, Québec solidaire est le seul parti politique de masse réellement indépendantiste actuellement au Québec.

    Un État construit sur l’oppression nationale

    Il ne faut pas oublier que l’État fédéral canadien est construit sur l’oppression nationale. Comme le disait Stanley Ryerson dans son livre "Capitalisme et confédération", c’est pour assimiler les francophones et se débarrasser des autochtones que la couronne britannique mit sur pied la "confédération" canadienne. La destruction de cet État impérialiste passe donc par la question nationale. L’indépendance du Québec ne peut que mener qu’à une remise en cause de l’état bourgeois canadien; un tel mouvement pourrait être la bougie d’allumage d’un vaste mouvement de libération des nations d’Amérique du Nord. Ce n’est pas pour rien que l’ensemble de la bourgeoisie au Canada s’y oppose catégoriquement et que la bourgeoisie nationale québécoise a toujours d’autre chose de plus urgent à faire que l’indépendance du Québec. On ne peut pas arracher un morceau de cette envergure au beau milieu du Canada sans que l’État fédéral en soit ébranlé. Et c’est justement parce que la bourgeoisie ne veut rien savoir de l’indépendance du Québec que seul un parti des travailleurs pourra mener ce mouvement jusqu’au bout. Une libération nationale, pleine et entière, est indissociable d’une prise du pouvoir politique par les travailleurs, et une prise du pouvoir politique par les travailleurs est indissociable de la lutte de libération nationale québécoise.

    Québec solidaire n’est pas un parti homogène. Plusieurs tendances y cohabitent. Plusieurs courants socialistes y sont d’ailleurs représentés : Gauche socialiste de la quatrième internationale, Socialisme International, le Collectif pour une masse critique ainsi que le Parti communiste du Québec y font un travail résolu. Bien que la question des collectifs ne soit toujours pas réglée, le Parti communiste est fier de mettre tous ses efforts pour que Québec solidaire puisse s’implanter le plus possible sur le terrain et même faire élire des candidats. André Parizeau et Francis Gagnon Bergman, membres du comité exécutif et du comité central du Parti communiste du Québec, se présentent d’ailleurs aux élections sous la bannière de Québec solidaire. Pour les marxistes, Québec solidaire joue un rôle de premier plan historiquement parlant puisqu’au Québec la culture de parti de classe n’existe pas.

    La plupart des dirigeants au sein du mouvement syndical ont été pendant des années en appui au Parti québécois; sauf que même les plus fervents défenseurs du PQ d’hier doivent aujourd’hui reconnaître qu’il devient de plus en plus difficile de justifier le maintien d’un tel appui; on parle de plus en plus d’un appui circonstanciel et critique, en prétextant le fait qu’il n’y aurait pas vraiment d’autre alternative capable de prendre le pouvoir à court terme; avec le temps, cela est devenu un appui beaucoup plus tiède; d’autres se cantonnent désormais dans un neutralisme, qui n’a pas vraiment sa place, mais qui démontre néanmoins un malaise très clair face au PQ.

    Un vide à gauche

    Une telle situation pourrait, en définitive, devenir très profitable pour Québec solidaire. Il existe de plus en plus un vide à gauche que Québec solidaire peut combler. Les défis sont grands. Pour la première fois au Québec, un parti qui veut devenir un parti de masse, n’est pas dirigé par la bourgeoisie. Les travailleurs apprennent enfin à s’organiser sur leur propre base dans toutes les régions du Québec, sans trembler devant les impératifs des transnationales. Et, au sein même des syndicats, on commence également à discerner un mouvement pour se rapprocher de Québec solidaire; ce mouvement est encore faible, mais il existe.

    Québec solidaire n’a pas pour autant un programme socialiste. Mais il n’est pas impossible que, dans le futur, le projet socialiste devienne partie prenante du programme de Québec solidaire. Actuellement les débats vont bon train au coeur de l’organisation et au jour le jour, les militants du parti s’enrichissent politiquement. C’est là que le rôle des marxistes dans QS est d’une importance déterminante. Beaucoup de membres de Québec solidaire sont des gens qui, ne s’étant jamais reconnus dans le discours des politiciens bourgeois, sentent qu’ils ont leur place en politique grâce à ce parti. Donc beaucoup d’entre eux sont en plein apprentissage face à la politique. C’est là que les marxistes ont un rôle important jouer.

    Montréal 18 mars 2007

  • La Poste : Un “bon résultat” pour les actionnaires, pas pour les utilisateurs et le personnel

    Le grand patron Thijs est extrêmement content des résultats de La Poste. Il a annoncé que les profits nets seront de plus de 40 millions d’euros. La recette de 2006 a en effet augmenté de 6% et les profits opérationnel de 10%. Les actionnaires privés de la Poste danoise (qui domine désormais La Poste belge) vont pouvoir sabler le champagne.

    Les “bons” résultats pour les actionnaires, selon Thijs, existent grâce aux réformes: Géoroute, la fermeture des bureaux, le licenciement du personnel… En 2005, 2.255 emplois ont été perdus et encore 1.134 en 2006. L’annonce de la suppression du timbre non-prior à l’avantage du timbre prior (plus cher) a suivi de peu l’annonce de la fermeture de 270 bureaux de poste cette année.

    Réaliser plus de recettes avec moins de personnel et faire payer plus les utilisateurs pour moins de services, voilà la recette de la libéralisation de La Poste!

  • Crèches à Anvers : 3.741 enfants attendent…

    Depuis août existe à Anvers une liste centralisée des demandes pour des places dans les crèches communales. Cette liste compte déjà 3.741 enfants alors que seules 53 places se libèrent chaque mois.

    Le manque de places pour l’accueil des enfants est depuis longtemps un problème à Anvers. Le manque de moyens accordés aux crèches communales est criant. Et quelles solutions proposent les autorités de la ville ? Plus de flexibilité pour le personnel et une coopération avec le secteur privé…

    En avril 2005, le syndicat chrétien CCOD (CCSP) a déjà organisé une grève. Ces actions n’étaient pas soutenues par l’ACOD (CGSP) dont le secrétaire responsable, Guy Lauwers, est depuis lors devenu échevin pour les “socialistes” flamands.

    A Anvers, on a trouvé 4 milliards d’euros pour les travaux, dont la moitié au moins pour le grand projet de la liaison Oosterweel (un grand viaduc au-dessus d’une partie de la ville). Ce genre de projet de prestige peut toujours compter sur des moyens plus que suffisants, mais pour des projets sociaux moins “prestigieux”, comme l’accueil des enfants, les moyens manquent.

  • Budget en équilibre ? Le gouvernement instrumentalise les taxes écologiques.

    Celui qui attendait un minimum d’originalité du dernier contrôle budgétaire du gouvernement Verhofstadt en a été pour ses frais. L’intérêt grandissant pour les problèmes liés aux changements climatiques n’a été qu’une occasion de ressortir une fois encore le vieux concept d’écotaxes. En d’autres termes : payer plus, mais sous un emballage soi-disant « progressiste ».

    Ce week-end, le gouvernement s’était rendu à Louvain pour une réunion au sommet sur le contrôle budgétaire. Il était déjà certain que le gouvernement chercherait des revenus supplémentaires en jouant sur l’environnement, devenu de la dernière mode chez nos politiciens. Ceux qui avaient déjà surfé sur la vague de la précampagne du probable candidat aux présidentielles américaines Al Gore sont passés aux taxes environnementales.

    Le gouvernement espère trouver 67 millions d’euros avec des impôts sur les emballages (sacs plastique, films fraîcheur, papier aluminium, ustensiles de tables jetables) et 65 millions d’euros avec des impôts sur les voitures polluantes. De plus, des moyens supplémentaires seront octroyés à la lutte antifraudes.

    Une taxe est donc introduite sur les emballages jetables: 3 euros par kilo de sacs plastiques, 2,7 euros par kilo de films fraîcheur, 4,5 euros par kilo d’aluminium et 3,6 euros par kilo de couverts en plastique. Le gouvernement va continuer à évaluer les possibilités de mettre en place une taxe d’emballage généralisée. Si une chose est bien claire, c’est que ceux qui devront mettre la main au portefeuille seront vous et moi.

    Des propositions comme cet impôt sur les emballages sont pour le gouvernement des réponses crédibles à nos préoccupations au sujet de l’environnement. Il semblerait que la règle derrière ce genre de proposition est celle du pollueur-payeur. Pourtant, si tout est fait pour rendre le consommateur responsable de la pollution, le patronat, lui, reçoit (énormes) cadeaux sur (énormes) cadeaux de la part du gouvernement. Qu’il serait peut-être temps de produire autrement pour engager un combat sérieux contre la pollution ne semble pas encore avoir effleuré la tête de nos politiciens.

    Un volet social assez limité

    Le gouvernement a fièrement ajouté un volet social à la révision du budget de l’Etat. Les socialistes flamands ont annoncés vouloir plus d’allocations familiales. Les parents isolés reçoivent maintenant 20 euros supplémentaires par enfant. Bien que ces 20 euros sont les bienvenus, ils sont limités à 62.000 enfants.

    Vers les élections

    Les mesures approuvéeses au conseil des ministres de ce week-end sont loin de pouvoir être qualifiées de spectaculaires. Le gouvernement, clairement, est déjà rentré en campagne électorale et les vraies décisions sont reportées pour l’après-10 juin. Aussi longtemps que la croissance économique restera restreinte, la marge de manoeuvre le sera également. Mais une série de mesures d’austérité peuvent être appliquées sans trop de résistance : il suffit de penser au dernier Accord Interprofessionnel, aux accords ALL-IN ou à l’allongement du temps de travail à AUDI-Forest, l’ancien VW-Forest.

0
    0
    Your Cart
    Your cart is emptyReturn to Shop