Category: Syndical

  • STIB. Tous ensemble pour faire aboutir les revendications!

    Grève de la STIB du 29/10/2004

    La grève réussie de tous les dépôts le 21/10, la grève de Molenbeek mercredi, celle de Haren et de Delta hier, la grève d’aujourd’hui montrent le ras-lebol de TOUS les conducteurs.

    AU DÉTRIMENT DE LA SANTÉ

    Les conducteurs ont raison de se révolter car le manque de personnel, les services coupés, les temps de parcours trop serrés (aggravés par la montée à l’avant), le non respect du break, la remise des horaires de roulement à la dernière minute,… tout cela se fait au détriment de la santé des conducteurs. Les deux récents accidents graves de tram (ligne 44 et 39) ont montré que cela se fait aussi au mépris de la sécurité des passagers. Et malgré tout la direction persiste! Comment expliquer cela?

    GÉRER UN SERVICE PUBLIC SELON UNE LOGIQUE CAPITALISTE?

    Il suffit de lire dans la presse les déclarations rageuses de Flausch contre la grève, pour comprendre. Lui, qui vient du secteur privé, estime qu’il faut gérer un service public comme la STIB selon une logique capitaliste: faire rouler le plus de trams, de bus et de métro possible… avec le moins de personnel possible. Faire de la STIB une entreprise qui rapporte de l’argent, pour avoir ensuite la possibilité de s’associer au secteur privé.

    C’est pour cela que la STIB est aujourd’hui divisée en 3 modes (tram, bus, métro) qui doivent être chacun rentables. C’est la raison de l’instauration de la montée à l’avant dans les bus: augmenter la vente des billets en demandant aux chauffeurs de faire deux métiers à la fois pour un seul salaire. (N’oublions pas que dans le passé il y avait par véhicule un conducteur ET un receveur qui vendait les billets).

    La logique capitaliste vise avant tout à faire de l’argent, et pas à gérer un service public. En réalité il ne faut pas seulement tenir compte du nombre de billets vendus, mais aussi du fait que les transports publics coûtent globalement moins cher à la collectivité que des centaines de milliers de voiture dans les rues de Bruxelles (bouchons, pertes de temps, accidents, pollution).

    C’est pour cela qu’une partie importante des recettes de la STIB doit venir du financement par les pouvoirs publics. A la STIB, la logique capitaliste de Flaush c’est la même que celle des dirigeants de La Poste qui se préparent à un partenariat avec le privé. C’est pour cela qu’ils ont instauré le nouveau système de distribution du courrier (Géoroute) contre lequel protestent tous les facteurs.

    TOUS ENSEMBLE!

    Pour faire aboutir les revendications, il faut l’unité dans la grève. D’abord l’unité entre tous les travailleurs de la STIB, entre les affiliés des trois syndicats. La bonne façon de lutter, c’est la paralysie de tout le réseau par la grève. C’est la seule mesure qui a de l’effet. Le fait que des milliers d’usagers arrivent en retard au boulot exerce une forte pression sur la direction de la STIB qui doit encaisser toutes les réclamations des patrons du privé. (Les usagers qui rouspètent contre la grève sont souvent les premiers à ne pas oser réclamer devant leur patron). Les actions «tarif zéro» ont peu d’effet: rien ne change pour les abonnés, c’est impossible de vérifier si tous les conducteurs appliquent la mesure, c’est peu mobilisateur (cela ne se voit pas), cela n’a aucun effet sur les firmes privées.

    Nous souhaitons que les affiliés de la CSC qui ont voté pour ce mode d’action se rallient à la grève votée par les affiliés de la CGSP.

    PRÉPARONS UNE GREVE DES SERVICES PUBLICS

    La lutte que les postiers mènent contre la pénurie de personnel et contre Géoroute, est la même que celle des travailleurs de la STIB: résister à la dégradation des conditions de travail provoquée par la logique capitaliste dans un service public. Or, on ne peut gagner si chacun lutte tout seul dans son coin. On ne peut gagner une grève dépôt par dépôt, bureau de poste par bureau de poste. C’est pourquoi nous proposons que les affiliés de la STIB et de La Poste demandent à leurs syndicats d’organiser des assemblées en commun (éventuellement avec d’autres services publics, comme la SNCB) pour préparer un plan d’action commun des travailleurs des services publics. Ce n’est qu’en généralisant le combat que l’on peut faire aboutir les revendications.

    ON MANQUE DE PERSONNEL

    à la STIB et à La Poste, mais des dizaines de milliers de jeunes sont au chômage. Depuis quelques mois le gouvernement organise une chasse aux chômeurs (en commençant par les jeunes) en vue de leur faire accepter n’importe quel emploi à n’importe quelle condition (notamment comme intérimaire). Cette chasse aux chômeurs ne vise pas seulement les chômeurs: c’est une attaque contre tous les travailleurs car ce sont les conditions de travail de tous qui vont se dégrader. C’est pourquoi, de concert avec les organisations de jeunesse des syndicats, nous avons pris l’initiative d’organiser une Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars prochain. Pour faire de cette Marche un succès, le MAS va mettre sur pied des comités locaux dans les écoles et dans les entreprises.

    Pourquoi pas à la STIB? Si vous êtes intéressé, prenez contact avec nous.

  • Choisir l’emploi ET la santé. PAS LA SOIF DE PROFIT!

    Choisir l’emploi ET la santé

    La santé et l’emploi sont-ils incompatibles? L’emploi est-il seulement possible au détriment du sommeil des riverains? Si on croit la direction de DHL, les divers gouvernements et les médias, la réponse est trois fois oui.

    Santé et emploi: contradictoires?

    La direction, les politiciens et les médias parlent beaucoup de l’incompatibilité entre santé et emploi. Quand ils parlent de «santé» ils veulent dire «le sommeil des riverains», quand ils parlent de «l’emploi» ils veulent dire «le job des travailleurs de DHL». C’est une définition au sens étroit. La santé des travailleurs de DHL , travaillant dans des conditions précaires, privés eux aussi d’un sommeil réparateur et confrontés à un avenir incertain, tombe visiblement sous la catégorie «emploi». Mais beaucoup de riverains sont eux aussi des travailleurs. Ce sont eux qui, avec le consentement du gouvernement flamand, Biac et depuis le début des années 80 DHL (qui ne comptait alors que 20 travailleurs), ont été séduits par les offres d’agences immobilières qui leur ont proposé de s’établir là où le terrain était bon marché. Les riverains paient maintenant le prix: leur sommeil est perturbé et ils ne sentent sans doute pas bien pendant le reste de la journée – ça aussi c’est du travail. En bref : au lieu d’être contradictoires, santé et emploi sont inséparables, sans bonne santé pas de bon travail. Tout travailleur le sait.

    La vraie contradiction n’est pas entre l’emploi et la santé, mais entre l’emploi et la santé d’une part et la soif de profit d’autre part. DHL, dépendant de la Deutsche Post, un ancien service public, veut à tout prix devenir un concurrent mondial vis-à-vis d’UPS, Fedex et TNT. Voilà pourquoi DHL veut à tout prix réduire les coûts. C’est possible en faisant travailler le personnel de façon très flexible et en ayant recours massivement au travail intérimaire. En outre, en utilisant des avions bon marché, de seconde main, de gros volume et faisant beaucoup de bruit la nuit. Deutsche Post, de son côté, ne manque pas de moyens. L’an dernier ses profits ont atteint 2,975 milliards d’euros (120 milliards de FB). Pour les cinq dernières années, le profit de la Deutsche Post s’élève à 11,7 milliards d’euros (450 milliards de FB). En termes économiques, une telle politique se nomme pillage de l’homme, de l’environnement et de l’entreprise.

    Le gouvernement n’est pas innocent non plus!

    Toute la Flandre, en particulier les partis dits "linguistiques", se révoltent quand un avion de trop survole la périphérie Nord ou Est de Bruxelles. Le gouvernement a, pendant des années, mené une politique irresponsable d’aménagement du territoire. De nouveaux quartiers résidentiels ont été construits à deux pas de l’aéroport. Les bureaux et les agents immobiliers ont empoché les bénéfices, le gouvernement a encaissé les taxes, et les problèmes prévisibles ont été reportés à plus tard. Certains partis communautaires souhaiteraient que Bruxelles prenne en charge davantage de vols de nuit. En bref: les Bruxellois devraient subir plus de vols. Quelle explication les lèche-culs du patronat donneront-ils si jamais un avion s’écrase au beau milieu de Bruxelles? Verser des larmes de crocodile?

    Depuis des années, Verhofstadt et Vandelanotte ont mené une politique d’austérité et de privatisation. Ce qui est public est déclaré «inefficace», ce qui signifie pour eux «non-rentable». Le privé est pour eux «plus efficace», ce qui ne signifie pas «de meilleurs services», mais «plus rentable». Entre-temps, les désastres se succèdent. La Sabena a fait faillite, à La Poste et à la SNCB 20.000 emplois vont disparaître et 9.000 ont déjà disparu chez Belgacom. Les conditions de travail ont été systématiquement saccagées par les contrats temporaires, à temps partiel et intérimaires. La base légale pour permettre cela a été élaborée par tous les partis réunis.

    Existe-t-il alors une solution? Si on suit la logique de DHL, bientôt personne ne pourra plus dormir la nuit. Soit parce qu’on travaille la nuit pour DHL ou pour un sous-traitant avec un contrat précaire et un petit salaire, soit à cause des avions bruyants qui rasent les toits. Un gouvernement à la hauteur aurait immédiatement mis le couteau sous la gorge de DHL. DHL aura au moins besoin de quatre ans pour délocaliser. Entre-temps, DHL reste basé à Zaventem car c’est un endroit clé pour le marché le plus important: le Benelux, l’Allemagne et la France. Ni Vatry, et certainement pas Leipzig n’offrent d’alternative à Zaventem. Un gouvernement à la hauteur aurait menacé de nationaliser les infrastructures sans indemnités. Il aurait repris les infrastructures et le personnel de DHL et aurait transformé la société en société publique offrant des services. Dans le pire des cas il aurait proposé une collaboration avec un des concurrents de DHL sur base d’une convention collective conclue préalablement avec les syndicats, le personnel et, sur base des normes de bruit, avec tous les riverains.

    Une solution qui garantisse tant l’emploi que la santé est possible, mais pas si on continue à raisonner dans la logique du profit du système actuel. Les problèmes chez DHL ne sont que l’expression de la crise du capitalisme, de même que les problèmes du non-marchand, de la STIB (les transports en commun bruxellois), de la Poste, de la SNCB, d’Opel, de Cockerill, de VW et de tant d’autres. Soit on continue à lutter chacun dans son coin, soit on essaye de contraindre le patronat et le gouvernement à céder si on lutte tous ensemble, de manière intersecto-rielle, organisés dans des assemblées générales afin que chacun et chacune reste concerné.

    Pour faire un pas en avant, le MAS (Mouvement pour une Alter-native Socialiste) a pris l’initiative d’organiser, avec les organisations de jeunesse des syndicats, une Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars 2005.

    Afin de faire de cette Marche un succès le MAS lance un appel à la formation de comités locaux dans les quartiers, les lycées et les entreprises.

  • Il faut une grève nationale contre Georoute!

    Pression du travail accrue? Heures sup’ non-payées? Manque de personnel?

    On ne compte plus les actions spontanées contre Georoute. Les dernières semaines ont vu des actions à Lokeren, Bruxelles, Beauraing et Zaventem. A Zaventem, la direction régionale a essayé, à la demande de quelques gros clients de La Poste, de faire distribuer le courrier par des "volontaires" via le bureau voisin de Woluwé-St-Etienne. Les grandes entreprises et leurs bénéfices pèsent apparemment plus lourd aux yeux de La Poste et du gouvernement (cfr. DHL) que l’emploi et les conditions de travail du personnel.

    Modèle 9, Discussion et information pour les postiers

    La direction de La Poste ne recule devant rien pour que Georoute soit partout d’application. Elle a même mis un numéro vert à la disposition des clients qui subissent des désagréments du fait de la "réorganisation" de la distribution initiée par Georoute. La vraie question est pourtant de savoir ce qu’il va advenir des milliers de facteurs et d’employés qui perdent leur tournée ou leur service, qui ne peuvent plus suivre le rythme de travail sans parler des contractuels et des intérimaires qui sont mis à la porte.

    Entre-temps, les syndicats ont déposé un préavis de grève national à partir du 13 octobre. La raison officielle est le refus de l’introduction de la semaine des 36 heures. Les syndicats et la direction étaient tombés d’accord sur son principe lors des négociations de 2000, mais elle n’est toujours pas d’application.

    Une semaine de travail plus courte ne peut mener à de meilleures conditions de travail qu’avec embauche compensatoire et sans perte de salaire. En outre, il faut que tous les contrats à durée déterminée et les contrats d’intérim soient convertis en contrats à durée indéterminée.

    A Anvers 1, les postiers partent en grève le 25/10. La direction régionale ne tenait aucun compte des critiques des facteurs pour qui Georoute est inapplicable. Berchem, Brasschaat, Deurne et Malines 1 , où Georoute est en vigueur depuis quelques mois, se joignent aussi à la grève. En outre, des délégations de ces bureaux se rendront au quartier général de La Poste à la Place de la Monnaie pour donner plus de force à leurs revendications.

    Les trois grands syndicats (CGSP, CCSP et SLFP) appellent à une grève nationale pour le 10 novembre. Nous devons veiller à ce que cet appel à la grève ne reste pas lettre morte et organiser des assemblées d’information et de mobilisation pour faire de cette action nationale un succès.

    Le personnel de La Poste n’est pas tout seul: il y a un grand mécontentement dans d’autres secteurs comme le non-marchand, la SNCB, la STIB, l’enseignement,… et les appels à l’action y trouvent de plus en plus d’écho. Tous les secteurs sont confrontés aux mêmes problèmes: manque de personnel, licenciements collectifs, pression du travail accrue et manque de moyens. Des actions communes aux différents secteurs, par-delà les frontières catégorielles, auraient un bien plus grand impact.

    Les syndicats doivent appeler à en finir avec cette politique de régression sociale. De plus, il faut aussi tisser des liens avec les chômeurs, les lycéens et les étudiants (dont l’avenir est assombri par les économies dans l’enseignement). Les salariés actifs, les chômeurs et leurs enfants ont tous les mêmes intérêts: la fameuse chasse aux chômeurs, qui oblige les chômeurs à accepter n’importe quel emploi contre n’importe quel salaire, est une attaque contre nous tous. Cela permettra de faire baisser l’ensemble des salaires.

    C’est pourquoi le MAS, de concert avec les organisations de jeunesse des syndicats, a pris l’initiative d’organiser une Marche des Jeunes pour l’Emploi le 19 mars 2005 à Bruxelles.

    Pour faire de la Marche des Jeunes pour l’Emploi un succès, le MAS va mettre sur pied des comités locaux pour la Marche des Jeunes dans les quartiers, les écoles et les entreprises.

    Vous avez des remarques ou des suggestions à faire à ce Modèle 9? Vous voulez mobiliser pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi? N’hésitez pas à prendre contact avec nous. Vous pouvez aussi nous envoyer des rapports d’action ou des demandes d’info sur des actions par e-mail ou par la poste:

  • Modération salariale? Semaine de 40 heures? Chasse aux chômeurs? Pas question! Il faut un plan d’action!

    Modération salariale? Semaine de 40 heures? Chasse aux chômeurs? Pas question!

    Non seulement pour le non-marchand, mais aussi au niveau intersectoriel!

    A l’approche des négociations pour un nouvel AIP (Accord interprofessionnel: un accord entre patrons et salariés qui vaut pour tous les secteurs), le patronat et le gouvernement ont déjà dévoilé leurs projets. Si le mouvement syndical n’y réagit pas avec toute la pugnacité requise, nous risquons de nous retrouver dans un cimetière social à l’américaine bien plus tôt que nous ne l’imaginons.

    HYPERTENSION, Publication de militants CSC et FGTB du MAS dans le non-marchand

    Le non-marchand n’est pas tout seul: il y a un grand mécontentement dans d’autres secteurs comme La Poste, la SNCB, la STIB, l’enseignement,… où les personnels sont de plus en plus tentés de passer à l’action. Il serait donc totalement insensé de passer à l’action en ordre dispersé alors que les problèmes et les revendications sont les mêmes dans les différents secteurs. Des actions en commun, par-delà les frontières des différents secteurs, auront un impact d’une toute autre ampleur; le patronat et le gouvernement pourront les ignorer moins facilement. Dans tous les secteurs, nous sommes confrontés à

  • un problème de personnel (trop peu de personnel ou des menaces de licenciements collectifs qui augmentent la pression du travail)
  • un manque structurel de moyens qui empêche de garantir un service de qualité
  • la nécessité de hausses salariales pour maintenir notre pouvoir d’achat. C’est d’autant plus le cas dans le non-marchand où notre important retard salarial (11% de moins) par rapport aux autres secteurs menace de s’aggraver suite au niet radical du gouvernement d’augmenter notre pouvoir d’achat
  • le refus catégorique, comme dans le non-marchand, ou le report, comme à La Poste, de l’introduction immédiate de la semaine des 36 heures

    C’est la tâche du mouvement syndical de s’opposer avec force à ce train fou d’austérité. La résistance ne doit pourtant pas se limiter au monde syndical classique, mais doit aussi être étroitement liée aux chômeurs, aux lycéens et aux étudiants (dont l’avenir est plombé par les économies dans l’enseignement; il suffit d’évoquer l’application des Accords de Bologne). Les salariés actifs, les chômeurs et leurs enfants ont tous les mêmes intérêts: la désormais fameuse chasse aux chômeurs, qui vide le droit au chômage de tout contenu, va enclencher une spirale descendante pour les conditions de travail et les salaires des travailleurs vu que les chômeurs seront contraints d’accepter les emplois les plus mal payés et les plus précaires. Tout ce qui nous divise nous affaiblit!

    C’est dans cet esprit que le MAS a engagé des négociations avec les syndicats pour organiser une Marche des Jeunes pour l’Emploi. Un accord de principe s’en est dégagé pour organiser une marche des jeunes le 19 mars 2005 à Bruxelles. Cette marche des jeunes doit servir à forger une unité d’action dans la résistance contre les mesures d’austérité entre les salariés actifs, les chômeurs et les jeunes (lycéens et étudiants). Dans les entreprises, la marche des jeunes peut être l’occasion d’impliquer les jeunes dans le travail syndical (qui risque de plus en plus de reposer sur les épaules de quelques "vétérans"). Pour faire de la Marche des Jeunes pour l’Emploi un succès, le MAS va entreprendre la mise sur pied de comités locaux de mobilisation pour la marche des jeunes dans les villes, mais aussi, là où c’est possible, des comités d’entreprise de telle sorte que les jeunes militants syndicaux puissent agir sur leur lieu de travail en dépassant les clivages syndicaux. Il faut voir la marche des jeunes, non pas comme un but en soi afin de relâcher un peu "la vapeur", mais bien comme un moyen de construire un véritable rapport de force dans les écoles, les quartiers et les lieux de travail, qui puisse stopper cette politique brutale de régression sociale.

    Un plan d’action doit s’inscrire dans la durée

    Une mobilisation ne peut se maintenir durablement que si les directions syndicales élaborent un plan d’action qui s’étale sur plusieurs mois vu qu’il semble bien que le non-marchand soit engagé dans un combat de longue haleine. Pour pouvoir mobiliser nos collègues pour une longue période, nous devons leur indiquer clairement où nous voulons aller. Il faut que des discussions ouvertes et honnêtes s’ouvrent entre les différents syndicats, à la base comme au sommet. Dans nombre d’institutions, le front commun syndical est davantage une forme de courtoisie qu’une convergence de forces réelle.

  • Le recteur de l’ ULG cède….

    Ce lundi 18 octobre, 400 étudiants de l’université de Liège excédés par la hausse du minerval intermédiaire de 55% se sont rassemblés devant l’unif et ont envahi le rectorat pour demander le rétablissement de l’ancien taux de 277€. Cette action était menée à l’appel du Collectif Etudiant Contre l’Augmentation du Minerval (CECAM), initiative à laquelle a largement contribué la section EGA de l’Ulg.

    Simon Hupkens

    Alors que depuis des mois, les représentants officiels des étudiants (la Fédé) négociaient en vain avec le recteur et refusaient toute idée de mobilisation, les étudiants du CECAM et EGA ont tenu le rectorat toute la nuit et ont obtenu des engagements de la part du recteur Willy Legros. Engagements tenus puisque jeudi, le recteur a alloué 100.000€ supplémentaires au budget des aides sociales pour accéder aux revendications du CECAM.

    Willy Legros, homme de parole?

    Il s’agit surtout d’un recteur mis sous pression qui ne tenait pas à voir se propager un mouvement étudiant radical dans l’université dont il a la gestion. Contrairement à l’avis répandu dans la bureaucratie étudiante, l’action de lundi a prouvé une foi de plus que seule la lutte collective apporte des résultats. Loin des pratiques technocratiques habituelles des représentants étudiants officiels, le collectif a su mener son action de façon démocratique en faisant avaliser ses décisions par des assemblées générales aux quelles étaient conviés tous les étudiants (tous, même la Fédé). La campagne contre la hausse du minerval et la prise du rectorat qui en a découlé ont de plus reçu le soutient de nombreux profs, assistants et membres du personnel ainsi que des marques de sympathie de l’associatif liégeois, témoins que la lutte des étudiants pour leurs droits n’est pas un sursaut corporatiste mais touche également tous ceux dont les acquis sont attaqués par la politique néolibérale du gouvernement. Bien sûr, nous sommes conscients que les 100.000€ arrachés au recteur ce lundi ne représentent qu’une victoire fragile et éphémère. La situation dans l’enseignement reste insoutenable dans les universités et surtout dans les hautes écoles au bord de l’asphyxie. C’est pourquoi il nous semble vital de continuer la lutte pour un enseignement gratuit et de qualité en réclamant le refinancement global de l’enseignement en solidarité avec les profs et en construisant un mouvement étudiant radical qui puisse faire pencher la balance en faveur de la solidarité, de la justice sociale et de la liberté qui en découlent.

  • STIB: Le ras-le-bol des conducteurs

    Lundi 13 septembre au petit matin, les chauffeurs de bus du dépôt de Haren ont arrêté spontanément le travail. Normalement les conducteurs doivent recevoir leur feuille horaire de roulement de 2 semaines cinq jours à l’avance. Mais régulièrement ils ne la reçoivent que le jour même! C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres. Car beaucoup de conducteurs sont à bout: les temps de parcours imposés sont trop serrés. Souvent ils n’ont plus le temps de prendre leur temps de repos (break).

    Cécile Mangin

    A Haren les chauffeurs ont spontanément refusé de sortir leur bus. Des chauffeurs qui avaient pris leur service plus tôt sont rentrés au dépôt avec leur bus en apprenant qu’il y avait grève. Les autres dépôts n’ont pas suivi le mouvement car les syndicats n’ont pas transmis l’information. La CSC puis la FGTB ont reconnu le mouvement.

    Au piquet tous les problèmes sont ressortis: temps de parcours trop serrés, mauvaise communication avec le dispatching,… La montée des passagers à l’avant et le contrôle des titres de transport par les chauffeurs: cela met les chauffeurs dans le rôle du gendarme (incidents fréquents avec des passagers) et les temps de parcours n’ont pas été adaptés valablement. On constate une augmentation des rapports d’incidents avec des passagers suite à la nouvelle pression mise sur les chauffeurs qui font un double travail: conduire et contrôler.

    La direction de la STIB, sentant que les syndicats étaient débordés par leur base, a vite dépêché sur place deux directeurs. Face à la détermination des chauffeurs, ils ont montré profil bas. Ils ont promis d’examiner la situation dans un groupe de travail avec des représentants syndicaux. La direction de la STIB agit dans une pure logique de rentabilité capitaliste: fixer les temps de parcours au plus serré de manière à parcourir le plus de km possible avec le moins de conducteurs possible. Il est fort probable que ce groupe de travail ne soit qu’un moyen de canaliser la révolte et d’encommissionner le problème des temps de parcours.

    Une chose est sûre: l’arrêt de travail des conducteurs a fait plus pour débloquer la situation que dix réunions de groupes de travail! Mais il faut voir aussi les limites d’une action isolée dans un dépôt: cela permet à la direction d’exploitation de donner quelques minutes en plus à tel trajet en volant quelques minutes à un autre: dépouiller Pierre pour habiller Paul. Seul un mouvement d’ensemble des conducteurs pour obtenir des temps de parcours corrects (qui tiennent compte des difficultés réelles du trajet, des travaux, du respect du temps de break,…) peut imposer une amélioration des conditions de travail de tous les conducteurs.

  • VW: Quand il pleut à Wolfsburg, il bruine à Forest

    A Wolfsburg (Allemagne) des négociations sont en cours entre la direction de Volkswagen et le syndicat IG Metall pour le nouvelle convention collective. Avant l’ouverture de négociations le directeur financier du groupe, Hans Dieter Poetsch, a avancé que si les exigences de la direction n’était pas rencontrées plus de 30.000 emplois sur 174.000 pourraient disparaître chez VW Allemagne.

    Karel Mortier

    C’est la même stratégie de chantage utilisée cette année chez le concurrent Daimler Chrysler. L’IG Metall avait alors accepté un plan d’austérité de 500 millions d’euros et plus de flexibilité en échange d’une promesse de garantie d’emploi pour quelques années. Chez Siemens aussi la direction est parvenue à imposer le retour aux 40 heures sans hausse de salaire. Peter Hartz, le directeur du personnel de Volkswagen et à la fois démolisseur de l’Etat providence en Allemagne affirme non seulement que les allocations doivent baisser pour contraindre les chômeurs à accepter n’importe quel emploi, mais aussi que ceux qui ont un emploi doivent travailler plus pour moins d’argent pour sauvegarder l’emploi.

    A l’usine de VW de Forest la direction entend aussi imposer l’austérité. Au cours des prochaines années, la production devra croître et les coûts baisser dans le cadre de ForMotion, un nouveau plan d’austérité de VW. La direction de VW Forest veut notamment réduire l’équipe de weekend et produire plus de véhicules par travailleur. Voilà qui présage une hausse des cadences, de la précarité de l’emploi et du stress chez les ouvriers.

    Volkswagen a réalisé en 2003 plus de 1,12 milliard d’euros de bénéfice (2,6 milliards d’euros en 2002). Mais ce n’est apparemment pas assez pour les actionnaires. D’ici 2001 Volkswagen veut à l’échelle mondiale réduire de 30% (2 milliards d’euros) les coûts salariaux. Le plan ForMotion doit rapporter (aux actionnaires) 2 milliards d’euros au cours des deux prochaines années.

  • C’est tous ensemble qu’il faut lutter!

    Le contrôle des chômeurs, demandé par les patrons et accordé par le ministre Vandenbroucke est en route. Les premières vagues de jeunes chômeurs ont déjà été convoquées devant l’ONEm. Les sanctions vont pleuvoir. L’objectif du patronat et du gouvernement n’est pas seulement d’exclure en masse les chômeurs mais de les pousser à accepter du travail à n’importe quel prix. Question de faire pression sur les salaires et les conditions de travail. Voilà pourquoi la lutte contre les exclusions du chômage concerne l’ensemble du monde du travail.

    Guy Van Sinoy

    Dans le secteur privé le patronat est à l’offensive sur tous les fronts: encore plus de flexibilité, diminution des charges sociales, allongement de la carrière, annualisation du temps de travail. Le verdict scandaleux au procès de l’explosion de la cokerie à Cockerill (voir p.5) donne la mesure de l’insolence de la bourgeoisie.

    Dans les services publics ce n’est pas mieux. A la SNCB plus d’un millier de travailleurs ont reçu une note de service les informant que leur poste était supprimé! A La Poste on ne compte plus les arrêts de travail contre Géoroute, le nouveau système de distribution du courrier.

    Car un peu partout les travailleurs résistent. A la Sonaca les employés ont mené une semaine de grève malgré les astreintes et les intimidations. A Cockerill les arrêts de travail se multiplient dans l’une ou l’autre division. Les travailleurs de DHL sont sur la brèche pour la défense de leur emploi. A la STIB les conducteurs ont débrayé pour protester contre les cadences imposées par les horaires trop serrés.

    Mais ces luttes restent isolées car elles ne sont pas répercutées et centralisées par les organisations syndicales. Celles-ci ne prennent aucune initiative pour organiser la riposte à l’offensive de la bourgeoisie et du gouvernement. A la base, les travailleurs sentent cela. Il est révélateur qu’à Malines, lors de la diffusion de notre bulletin d’information pour les postiers (Modèle 9), les facteurs refusaient le tract dans un premier temps car ils croyaient que c’était une feuille du syndicat! Voilà qui en dit long sur la méfiance de la base à l’égard des bureaucrates. Il faut dire qu’à La Poste les directions syndicales ont accepté Géoroute, tout comme à Cockerill les responsables syndicaux se sont résignés à la fermeture de la phase à chaud.

    Nous ne mettons pas tous les responsables syndicaux dans le même panier. Mais il est révélateur qu’au moment où les travailleurs sont mis sous pression la direction de la FGTB soit paralysée par un conciliabule secret au sommet pour trancher qui va devenir son secrétaire général.

    Sur le terrain militaire une armée qui se battrait peloton par peloton, régiment par régiment contre un ennemi discipliné et armé jusqu’aux dents est battue d’avance. Il en est de même sur le plan social. Pour l’instant il n’y a pas d’alternatives aux directions syndicales sclérosées. Mais on peut prendre des initiatives pour tenter de rompre l’isolement. Allez secouer votre délégation syndicale pour qu’elle soutienne une lutte sociale menée dans une entreprise de votre secteur ou de votre localité. Etablissez des passerelles entre les secteurs et les délégations qui ne se résignent pas à capituler. Au cours des prochains mois, malgré ses forces encore limitées, le MAS entend mettre la main à la pâte pour rompre l’isolement entre les résistances sur le plan social.

    Un vieux militant qui a participé à de nombreuses luttes nous a raconté ceci. En 1932 lors de la grève générale des mineurs, Emile Vandervelde, à l’époque président du Parti Ouvrier Belge, avait lors d’un discours comparé les différents corps de métiers aux instruments de musique: les métallos ce sont les tambours, les mineurs la grosse caisse, les employés les violons, les services publics les trompettes, etc. Et un jeune ouvrier s’était écrié du fond de la salle: «Mais Nom de Dieu! Qu’est-ce que le chef d’orchestre attend pour faire jouer?»

  • Liège: Journée d’action contre une justice de classe

    En front commun, CSC et FGTB ont lancé ce mercredi 29 septembre une appel à une grève de 24h dans le bassin sidérurgique liégeois. Cette action a été menée (tardivement hélas…) en réaction à la légitime colère des travailleurs contre le verdict du tribunal correctionnel de Liège, tribunal qui a préféré, ce 20 septembre, condamner des ouvriers plutôt que de reconnaître la responsabilité du groupe ARCELOR dans l’explosion de 2002.

    Nicolas Croes

    Les ouvriers ont donc tenu des piquets de grève et se sont rendus à 9h au Palais de Justice de Liège, où les quelques 200 travailleurs n’ont trouvé que la porte close de l’orgueilleux bâtiment, forteresse des droits et des lois du patronat. Les directions syndicales y ont réaffirmé leur volonté de faire tout ce qui est judiciairement possible pour casser les condamnations, seconde blessure, bien plus grave, pour les ouvriers blessés. Mais pourquoi la justice changerait-elle d’avis ? Les juges se sont déjà positionnés, et ils ne sauraient de toute manière s’enfoncer plus encore dans le ridicule et l’arrogance.

    Il est bien plus facile de condamner une entreprise publique – par exemple la SNCB, condamnée récemment pour l’accident de Pécrot – car l’investisseur ne risque pas d’en profiter pour partir. Et puis, reconnaître la mauvaise gestion de l’Etat est un argument supplémentaire pour bien enfoncer dans les esprits que les services publics seraient bien plus efficaces dans le privé… Question de point de vue, selon que l’on accorde la priorité au bien-être de la population ou à celui des actionnaires. De plus, politiques et juges ont cruellement besoin d’Arcelor pour la reconversion des emplois qui seront perdus lors de la fermeture de la phase à chaud. Quand on sait comment sont gérées les reconversions dans notre économie de marché et les efforts déjà effectués par Arcelor, on ne peut qu’être étonné : tant d’attentions pour si peu !

    Il est pourtant très clair que les patrons du numéro 1 de la sidérurgie mondiale ont acquis cette place en sacrifiant la sécurité des travailleurs… Il n’y a eu aucun accident mortel durant les six années qui ont précédé l’arrivée d’Usinor (ancien nom d’Arcelor) en 1998 dans la sidérurgie liégeoise, mais cette situation à bien changé depuis lors. Dans la seule région liégeoise, 8 familles ont eu à pleurer la mort d’un proche entre octobre 2002 et février 2004. Il ne saurait en être autrement alors que la politique du groupe est d’engager de plus en plus d’intérimaires, deux fois plus touchés par les accidents par manque de formation. Arcelor se targue pourtant d’être un champion de la sécurité, probablement en parlant de celle de ses actionnaires ?

    Ceux-ci n’ont vraiment pas à s’en faire, car, malgré la crise qui « oblige » les gouvernements à attaquer nos acquis sociaux, Arcelor s’en sort plutôt bien : 25,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2003, chiffre qui sera probablement en-dessous des résultats de 2004 (la direction a annoncé fièrement une progression par rapport au précédent semestre).

    L’action de mercredi restera probablement isolée, mais elle met une nouvelle fois en lumière la nécessité de combattre ce système assassin et l’urgence de construire une alternative à la politique des patrons et gouvernements.

  • Procès de l’explosion à la cokerie d’Ougrée

    Procès de l’explosion à la cokerie d’Ougrée

    Le tribunal correctionnel de Liège a rendu son verdict dans le dossier de l’explosion de la cokerie à Cockerill Ougrée en octobre 2002. L’accident avait fait 3 morts et 26 blessés dont 13 graves. Sept personnes avaient été renvoyées devant le tribunal: le responsable de la division coke-fonte, 2 cadres, 2 contremaîtres et 2 ouvriers. A l’issue du verdict seul le directeur a été acquitté. Les 2 ingénieurs et les 2 cadres bénéficient de la suspension du prononcé, et… les 2 ouvriers sont condamnés trois mois de prison et à des amendes de 250 euros assorties d’un sursis de trois ans. C’est le monde à l’envers! Plus on occupe un poste important dans la hiérarchie moins on a de responsabilité!

    Guy Van Sinoy

    Le tribunal a aussi établi une discrimination entre le personnel de Cockerill et les travailleurs de la sous-traitance. Les travailleurs de Cockerill seront indemnisés forfaitairement selon la loi sur les accidents du travail. Pour les travailleurs des firmes de sous-traitance (notamment les trois tués) Cockerill paiera des indemnités (plus élevées) de dommages matériel et moral.

    A la lecture du verdict scandaleux, la colère a éclaté dans la salle d’audience: «C’est facile de condamner les travailleurs! Combien vaut la vie d’un ouvrier!» La FGTB/Métal a immédiatement annoncé qu’elle irait en appel. A l’usine, dès l’annonce du verdict les ouvriers ont arrêté le travail pour protester contre ce jugement inique. La FGTB et la CSC ont annoncé qu’elles couvraient tous les arrêts de travail.

    Il faut replacer l’accident et le jugement dans le contexte social. Arcelor a planifié la fermeture de la phase à chaud (fours à coke, hauts-fourneaux, aciérie, coulée continue) et les directions syndicales s’y sont résignées. La manifestation de 50.000 travailleurs protestant contre cette fermeture planifiée est restée sans lendemain. C’est dans ce contexte de détérioration du rapport de forces au détriment des travailleurs qu’il faut replacer l’accident et le procès.

    Comme l’expliquait Silvio Marra, ancien délégué Sécurité et Hygiène aux Forges de Clabecq, dans une interview parue dans Alternative Socialiste de mars 2004 («La sécurité n’est pas une fatalité…»): «Dans une situation de restructuration le fatalisme commence à s’installer tant du point de vue politique que sur le plan de la sécurité. Il faut continuer la prévention comme si l’entreprise allait continuer. Cela dépend une fois de plus de la conscience politique des militants syndicaux. Il ne faut jamais dire “Puisqu”on va fermer, on ne sait plus rien faire…’ car alors c’est la catastrophe. C’est la situation la plus dangereuse qui puisse exister dans une usine: si on laisse tomber les bras, les accidents se multiplient.»

    Le verdict du tribunal de Liège est celui d’une justice de classe qui défend les profits à tout prix: un verdict digne de l’époque de Germinal. Mais il est aussi le reflet d’une détérioration du rapport de forces au détriment des travailleurs. Une large mobilisation dans les entreprises pour envoyer des délégations massives au palais de justice aurait donné aux travailleurs plus de poids dans ce procès où les cartes étaient truquées. Le procès en appel sera l’occasion de rattraper le terrain perdu en mobilisant non seulement dans le bassin liégeois mais nationalement. Car les enjeux de ce procès concerne tous les travailleurs de ce pays.

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