Category: Syndical

  • Elections sociales. Quand la STIB déraille…

    Elections sociales

    Le 11 et le 18 juin, le tribunal du travail de Bruxelles examinait la demande de rectification du résultat des élections sociales à la STIB introduit par William Caers, chauffeur de bus et délégué CGSP au dépôt de Delta.

    Guy Van Sinoy, Francine Dekoninck, militants CGSP-Bruxelles

    La CGSP a décroché 6 mandats ouvriers au Comité pour la Prévention et la Protection au Travail. Placé par ses responsables syndicaux comme 20e candidat sur 26, William Caers obtint le 5e résultat de la liste. Or, pour déterminer les élus, on additionne aux voix de préférence la répartition de celles non nominatives de la liste, et plus rien ne restait pour la 20e place. William Caers a été élu suppléant et a manqué le mandat effectif de trois voix.

    Si l’ordre d’élection est sans importance pour les effectifs, tous siègeants au CPPT, il est indispensable de connaître celui des suppléants en cas de remplacement.

    Mais le procès verbal du vote et l’avis affiché par la STIB mentionnait effectifs et suppléants dans l’ordre de la liste sans tenir compte des résultats. William Caers est ainsi mentionné comme 5e suppléant, bien qu’il soit 3e. La direction s’est retranchée derrière le programme informatique fourni par Kluwer et affirma que tout était correct. Le secrétaire CGSP, lui, estimait que « ce n’était pas important »! William Caers a donc dû, dans le court délai légal, introduire au tribunal de travail une demande de rectification des résultats.

    L’avocat de la STIB, avouant que William Caers fut élu comme 3e suppléant, insistait sur le fait que le software fourni par Kluwer ne permettait pas un classement des suppléants. Toutefois la STIB était prête à afficher l’ordre des suppléants,… sans mentionner qu’il s’agissait d’un rectificatif.

    De son côté, William Caers s’est appuyé sur l’article 80 de l’AR du 15/ 05/03 qui précise l’ordre de remplacements des effectifs et sur l’article 66 selon lequel l’avis d’affichage doit être clair et précis. La présidente du tribunal, suivant l’avis de l’avocat de la STIB, a condamnéWilliam Caers à payer 102,63 euros de frais de justice!

    Plusieurs questions restent en suspens. Quelle est la liste des entreprises qui ont utilisé ce programme? Faudra-til dans ces entreprises revoir la liste des suppléants? Pourquoi le secrétaire CGSP trouve-t-il cela « peu important »? Pourquoi William Caers doit-il payer plus de 100 euros pour que la loi électorale soit respectée?

  • Elections Sociales. Ce que les chiffres ne disent pas

    LES RESULTATS provisoires, sur base de 83% des résultats, annoncent une légère avancée pour la CSC et la CGSLB aux dépens de la FGTB. Les résultats complets ne seront publiés qu’à la fin septembre. La FGTB espère encore pouvoir améliorer un peu son score puisque un nombre de résultats de grandes entreprises comme Caterpillar, Carrefour, Match et Lidl ne sont pas encore connus.

    Eric Byl

    Finalement les rapports de forces entre les syndicats n’ont pas changé. Ce n’est pas étonnant. Il fallait être un fin connaisseur pour découvrir les différences entre «10 mesures sur lesquelles nous signons à deux mains» (FGTB) et «Le Programme de 10 points» (CSC). Les instances officielles ont suivi leur tactique traditionnelle: dépolitiser les élections par des slogans sans contenu et ne pas se lier les mains par des revendications concrètes qui pourraient être comprises par la base comme un feu vert pour passer à l’action. Pour la FGTB le slogan était «Notre force, c’est vous!», celui de la CSC était «Notre boulot: défendre le vôtre». Les deux slogans expriment vers où les directions syndicales entendent aller: transformer les syndicats en entreprises purement de services.

    Pour trouver un contenu concret à la campagne, il fallait se contenter d’un nombre restreint de délégations syndicales. La délégation CGSP à la VUB a diffusé une édition spéciale «Elections sociales» de son bulletin d’information. On y trouve un cahier de revendications concrètes et une argumentation élaborée. Résultat: le score massif de 2000 (63,2%) progresse de 1,5% (64,7%). Malheureusement cet exemple de la VUB est une exception. Pas mal de syndicalistes combatifs ont été placés en milieu de liste sans consulter la base, et il n’y avait presque pas de propositions concrètes. L’ère où la FGTB défendait la lutte et la CSC la concertation fait partie du passé. Surtout depuis la formation des gouvernements Verhofstadt I et II la FGTB s’est profilée en partenaire loyal du gouvernement.

    Les militant syndicaux combatifs récoltent en général plus de voix que leurs camarades qui se limitent au syndicalisme de services. Mais ils ne sont que très exceptionnellement capables de casser la tendance nationale et de compenser au niveau de l’entreprise le déficit de combativité des structures nationales, notamment parce qu’il n’y pas de gauche syndicale organisée. Le sommet syndical argumentera que son image ne peut être tellement mauvaise, puisque pas moins de 80% des électeurs potentiels – bien plus qu’en 2000 – ont voté. Il se réjouira sans doute du fait que le nom-bre de syndiqués progresse et que la composition des listes a été plus facile que jamais. La CSC avait plus de 63.000 candidats, la FGTB plus de 50.000 et le nombre de candidats de la CGSLB a fortement augmenté.

    Selon le MAS cela ne s’explique pas par la popularité du sommet syndical, ni par un choix clair pour ou contre les propositions d’un des syndicats. Pour nous c’est l’expression d’une insécurité croissante dans une période de montée du chômage et d’attaques contre la sécurité sociale. L’avancée de la FGTB dans le non-marchand s’explique par le fait que le monopole de la CSC dans les institutions catholiques n’est plus de notre temps.

    Le recul de la FGTB dans l’industrie et les finances est partiellement dû à la désindustrialisation. La légère avancée de la FGTB à Bruxelles est principalement le résultat d’une croissance dans l’enseignement libre et dans les cliniques privées et pas de l’éviction de l’ancien président de la FGTB de Bruxelles, Albert Faust, plus à gauche que l’actuelle direction.

    Les nouveaux élus dans les entreprises devront faire face à une situation difficile. Ils devront défendre les travailleurs et leur famille contre un patronat déterminé à leur faire payer la crise, contre un gouvernement prêt à couper de manière drastique dans les dépenses sociales. Ils ne pourront pas compter sur les états-majors syndicaux, qui agissent plutôt comme représentants des partis gouvernementaux au sein des syndicats. La seule garantie dans la prochaine période c’est la politisation de la base par son implication active, la construction d’un réseau de syndicalistes et une campagne pour briser le lien entre la CSC/ ACV et les partis sociaux-chrétiens d’une part, entre la FGTB et le PS/ SP.A d’autre part. Ceci ouvrira la voie à un syndicat unifié et à un nouveau parti des travailleurs qui lutte vraiment pour nos intérêts.

  • Secteur non-marchand: A l’offensive!

    DEPUIS QUELQUES mois, le cahier de revendications du non-marchand est prêt. Plus de 15.000 travailleurs de tous les secteurs du non-marchand et de toutes les catégories professionnelles ont fixé directement les priorités de ce cahier de revendications. En bref, il se compose de quatre priorités: les salaires, l’engagement de personnel, la durée du travail et la formation. S’y ajoutent quelques revendications supplémentaires comme l’abaissement du seuil pour la mise en place de délégations syndicales et la lutte contre les privatisations dans ce secteur.

    Jef Maes

    Parmi ces revendications: les 36 heures de travail par semaine. Cela permettrait, outre la création d’emplois, de diminuer le stress et la pression sur le lieu de travail. Le MAS met également en avant la revendication de la diminution du temps de travail: la semaine de 32 heures sans per te de salaire ni augmentation de la flexibilité ou de la pression du travail et avec embauche compensatoire.

    Les syndicats, qui exigent des accords solides pour l’été 2004, ont préparé un programme d’actions pour maintenir l’attention sur le dossier et pour exercer une pression accrue. Le gouvernement préfère reporter la confrontation après les élections de juin. En mars, les syndicats ont protesté chaque mardi avant d’organiser une manifestation nationale à Bruxelles le 1er avril. Plus de 20.000 travailleurs du secteur étaient présents à cette manifestation.

    A côté des nombreuses actions de tout le secteur non-marchand, il y avait également des tensions ces derniers mois entre le secteur des handicapés et le gouvernement flamand. En décembre 2003, le gouvernement ne voulait pas verser les subventions au secteur. Dans ce cas-là, les structures du non-marchand n’avaient plus d’autre possibilité que de contracter des emprunts auprès des banques. Sous peine de ne plus pouvoir payer le personnel et de baisser la qualité du service. Après deux actions réussies à la fin de l’année passée, le secteur des handicapés est arrivé à un accord de principe avec le gouvernement flamand.

    Au lieu de tenir leur parole, Bart Somers (VLD) et Adelheid Byttebier (Groen!) ont cru pertinent d’attribuer en partie l’allongement des listes d’attente aux «faux handicapés». Ils causeraient une demande accrue de soins dans le secteur des handicapés. Du coup, ils refusent de tenir leurs engagements de résoudre le problème du financement. Cela touche tous ceux qui sont impliqués dans le secteur de l’assistance sociale. C’est pour cette raison que les syndicats, les organisations patronales et les organisations de handicapés ont protesté en masse le 26 mars.

    Il y a quelques années, l’ensemble du non-marchand entrait pour la première fois en action. Maintenant le secteur est plus fort que jamais. Le gouvernement va essayer de casser la force de ce mouvement en le divisant: le secteur public contre le secteur privé, les ouvriers contre les employés, les travailleurs mieux lotis contre les travailleurs les plus désavantagés et les différents syndicats les uns contre les autres. Cette stratégie de «diviser pour régner» conduit les différents groupes à se disputer les miettes. On ne peut déjouer cette stratégie qu’en faisant bloc.

    La question de la possibilité ou non d’obtenir un salaire décent pour tous se confond avec celle de la construction du rapport de force nécessaire. Il en allait de même de la journée des huit heures au 19ème siècle. La solution du problème dépendra de l’issue de la lutte sociale.

  • William Caers, candidat CGSP à la STIB

    William Caers, candidat CGSP à la STIB

    Nous avons interrogé William Caers, conducteur de bus au dépôt Delta, et candidat au CPPT sur la liste CGSP à la STIB pour les prochaines élections sociales.

    Comment se présentent les élections sociales à la STIB et qu’est-ce qui motive ta candidature?

    William Caers: "Ces élections sociales vont se dérouler quelques mois après une grève de 24 heures. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres il y a quelques mois était une pr ime accordée uniquement au personnel du métro et dont le montant augmentait très fort pour les haut placés dans la hiérarchie.

    "Mais le mécontentement est plus profond que cette affaire de pr ime. Le personnel doit subir quotidiennement une dégradation continue des conditions de travail: les horaires sont de plus en plus serrés, les conducteurs n’ont plus le temps de souffler, la direction veut nous imposer encore plus de flexibilité. De plus, la scission de la STIB en trois entités (métro, tram, bus) laisse présager une éventuelle privatisation, ou du moins une entrée du secteur privé dans cer taines entités. Les délégués qui sont sur le terrain ressentent fortement ce mécontentement. En étant candidat aux élections sociales, j’entends un peu Interview d’un candidat aux élections sociales être un des porte-parole de la protestation sourde qui vient de la base."

    Sur le plan syndical, comment se présent présente la situation à la STIB?

    William Caers: "Tout dépend d’un dépôt à l’autre: le rapport de forces entre CGSP et CSC , le comportement des délégués, etc. La STIB est une entreprise de plusieurs milliers de travailleurs, avec un seul Conseil d’Entreprise et un seul CPPT, mais la réalité que vivent quotidiennement les travailleurs s’organise autour du dépôt ou de l’atelier (pour les services techniques). Il n’est, par exemple, pas évident pour le délégué d’un dépôt d’être connu par les travailleurs d’un autre dépôt. Je me considère cependant comme candidat pour tous les travailleurs de la STIB et pas seulement pour ceux de Delta. Je défends l’idée d’un syndicalisme qui soit à la fois revendicatif et démocratique. Mais le combat syndical ne se limite pas aux élections sociales. Après les élections il faudra s’y mettre pour forger l’unité de tous les travailleurs afin de stopper le rouleau compresseur que la direction a mis en route pour mieux nous exploiter."

  • Jo Coulier, candidat CGSP

    Jo Coulier, candidat CGSP à la VUB

    C’est la troisième fois que Jo Coulier, délégué principal à la VUB (université flamande à Bruxelles), est candidat aux élections sociales. Nous lui avons demandé son point de vue sur la situation sociale à la VUB.

    Jo: «Près de 2.800 personnes travaillent sur le campus de la VUB: personnel enseignant, technique et administratif. Tout commence avec un bon travail syndical envers les différentes catégories du personnel, ce qui n’est pas toujours simple. Pour rester en contact avec chacun, notre délégation syndicale édite une feuille d’informa-tion qui paraît 4 à 5 fois par an.

    "Au cours de ces dernières années, la direction de l’université a lancé plusieurs offensives contre le statut du personnel et les conditions de travail. Un exemple: le personnel d’entretien est remplacé par des travailleurs engagés par des firmes de sous-traitance. Plusieurs membres du personnel sont «en attente d’être recrutés» et se retrouvent dans une situation précaire.

    "Nous avons été en mesure de marquer des point car nous sommes bien organisés. Plus de 300 contractuels ont été assimilés au personnel statutaire. Il est important que les travailleurs votent pour un programme qui parte des intérêts collectifs de l’ensemble du personnel. Nous tenons à ce que l’enseignement soit financé par le secteur public et non par des firmes privées. Il faut aussi de bonnes conditions d’études pour les étudiants. L’université ne peut devenir une entreprise privée".

    Quels sont les défis pour après les élections sociales?

    – Jo: "On attend les conséquences concrètes de l’accord de Bologne. On entend parler de «plus de mobilité pour le personnel», et donc nous devons voir ce que cela signifiera pour les conditions de travail. Au conseil d’administration trop de gens ont l’idée de mener plus loin la politique d’austérité et de réduire le volume de l’emploi. Nous devons donc constituer une délégation syndicale plus puissante.

    "Nous n’avons pas toujours le soutien de la direction syndicale nationale et cela s’est produit à plusieurs reprises. Récemment, nous n’avons pas eu la possibilité de changer quoi que ce soit au cahier de revendications. concernant la convention collective qui a été élaborée par le sommet syndical. Que signifie encore la démocratie syndicale?

    "Notre délégations est aussi confrontée à des questions comme: qui va payer un enseignement de bonne qualité? S’il faut choisir entre d’une part augmenter les frais d’inscription et démanteler les acquis du personnel et d’autre part faire en sor te que les pouvoirs publics garantissent un enseignement de qualité. En tant que délégation syndicale notre choix est fait."

  • Interview de candidats aux élections sociales

    Marieke, candidate CSC dans le secteur non-marchand:

    “36 heures sans perte de salaire!”

    Marieke est déléguée syndicale pour la LBC dans une institution pour handicapés à Gand. Elle est autant candidate pour le comité de sécurité hygiène que pour la délégation syndicale. C’est la troisième fois qu’elle est candidate.

    Alternative Socialiste: quels sont les enjeux de cette campagne pour les élections sociales?

    – «Notre secteur est fort présent dans les luttes. Il y a déjà eu deux manifestations nationales dans le non-marchand cette année, la dernière du 1er avril a rassemblé 20.000 (!) participants. Les manifestations étaient organisées pour mettre le gouvernement sous pression afin qu’il prenne au sérieux notre cahier de revendications: 36 heures par semaine, augmentation de salaire, augmentation des primes de nuit et de week-end, travail adapté pour les travailleurs âgés, mesures contre la commercialisation des soins de santé,… Chacune de ces revendications est importante, mais nous sommes par exemple aussi solidaires avec les travailleurs des hôpitaux privés qui ont reçu moins de 1% d’augmentation de salaire en 5 ans.»

    AS: Lancez-vous une campagne spécifique?

    – «A vrai dire nous sommes dans une campagne depuis des mois: «Colère blanche» et cela prend du temps. Bientôt nous allons planifier d’autres actions aux secrétariats de Groen!, du SP.a et du VLD. S’ils pensent nous faire lanterner avec toutes sortes de groupes de travail d’évaluation, ils se sont trompés d’adresse. Au cours des mobilisations, j’ai beaucoup discuté avec les travailleurs. La question est aussi de savoir ce qu’on attend d’un délégué. En tant que représentante des travailleurs il y a naturellement des éléments spécifiques qui nous intéressent. Ainsi pour le précédent accord, le jour de carence (le premier jour de maladie qui n’est habituellement pas payé chez le personnel ouvr ier) a été aboli. En tant que mère, je trouve également important que l’on fasse suffisamment attention à la combinaison du travail et de la vie de famille et donc aux systèmes de crédit-temps et de congé parental.

  • Elections sociales. Votez pour un syndicalisme démocratique et de lutte!

    LES ELECTIONS sociales pour les Conseils d’Entreprise et les Comités pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) auront lieu au cours du mois de mai dans les entreprises du secteur privé. C’est un événement important car des centaines de milliers de travailleurs vont élire ceux qui vont les représenter pendant quatre ans. Il faut au moins 100 travailleurs pour avoir un Conseil d’Entreprise et au moins 50 pour avoir un CPPT. Il n’y aura pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB, par exemple) ni dans les petites et moyennes entreprises du privé. Voilà qui permet déjà de mesurer les limites des conceptions «démocratiques» des patrons: les élections sociales n’ont été rendues obligatoires que là où les syndicats représentent un rapport de forces important.

    Guy Van Sinoy

    Que faut-il penser des élections sociales?

    Le mouvement syndical en Belgique évolue dans un cadre institutionnel ambigu. D’une part on a un mouvement syndical numériquement puissant, capable à la fois de paralyser le pays par la grève générale et de canaliser le mécontentement social grâce à une bureaucratie syndicale chevronnée. D’autre part un cadre légal d’intégration du mouvement syndical: Conseil d’Entreprise, CPPT, Conseil national du Travail sont officiellement des organes de «concertation», c’est-à-dire de collaboration de classe et d’intégration des syndicats à l’Etat bourgeois.

    Mais aux yeux de centaines de milliers de travailleurs, Conseil d’entreprise et CPPT sont vus, à côté de la délégation syndicale, comme des organes revendicatifs. De plus le statut de délégué dans ces organes permet aux militants syndicaux de mieux organiser la résistance sociale des travailleurs (droit de circuler dans l’entreprise, d’informer les travailleurs, d’afficher et de distribuer des tracts, etc.) Il est donc vital d’utiliser les facilités accordées aux délégués dans ces organes pour développer l’esprit de lutte chez les travailleurs.

    FGTB FGTB ou CSC?

    Depuis sa création en 1945, la FGTB est officiellement indépendante des partis politiques. Mais chacun sait que son appareil syndical est étroitement sous le contrôle bureaucratique du PS et du SP.A. Et ce n’est pas la candidature de Mia De Vits sur la liste SP.A aux élections européennes qui infirmera cela.

    La CSC, de son côté, était lors de sa création un syndicat officiellement «antisocialiste». Mais aujourd’hui, sur le terrain, on trouve de nombreux militants et délégués combatifs dans les deux syndicats… et aussi pas mal de candidats uniquement sur les listes pour être «protégés».

    Le MAS refuse la division des rangs des travailleurs. Il refuse d’appeler à voter pour un syndicat plutôt que pour un autre, ce qui reviendrait en outre (en appelant à voter pour ce syndicat) à cautionner toutes les manoeuvres bureaucratiques de son appareil.

    Le MAS appelle à élire des délégués combatifs – FGTB ou CSC – qui pratiquent la démocratie syndicale: des délégués qui informent et mobilisent leurs camarades de travail, capables – au-delà de l’esprit de chapelle – d’oeuvrer à la réalisation d’un véritable front commun syndical de lutte.

  • Le SETCa traîne ses militants en justice!

    Echos du syndicat

    Les responsables du SETCa national exerçant la tutelle sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde (Christian Roland, Jean-Michel Cappoen) traînent devant les tribunaux 11 militants de leur propre syndicat. Motif: ces 11 militants avaient demandé, en 2002, et obtenu la désignation par le tribunal d’un administrateur judiciaire provisoire lors de l’élimination musclée d’Albert Faust par le SETCa national. Le SETCA national leur réclame le paiement de plus 50.000 euros (rémunération de l’administrateur judiciaire + frais divers). Parmi ces 11 militants il y a des candidats aux élections sociales, des prépensionnés, des invalides. La direction du SETCa a perdu la tête! Nous appelons tous les militants FGTB à exiger l’arrêt de ces poursuites. La première séance du procès est prévue pour le 29 avril.

    Par ici la sortie…

    Le 8 mars Mia De Vits annonçait qu’elle quittait la présidence de la FGTB (voir notre éditorial). Quelques jours plus tôt, les instances nationales du SETCa décidaient de se débarrasser de Thierry Nollet, secrétaire national du SETCa (et fils de Michel). Le communiqué officiel du SETCa remercie Thierry Nollet pour sa collaboration et vante ses compétences. Dans ce cas pourquoi se priver de ses services? En réalité, Thierry Nollet avait collaboré avec Mia De Vits pour introduire une plainte devant la COFI (Commission financière de la FGTB) sur la manière dont le SETCa national exerce la tutelle financière sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde. Il nous revient que Michel Nollet, en personne, est venu négocier l’indemnité de rupture de son fiston. Gageons que le fiston n’est pas parti les mains vides.

  • Après les millions pour le patronat à Gembloux: LES MIETTES A OSTENDE

    Après les millions pour le patronat à Gembloux:

    LE GOUVERNEMENT est en crise. Dans les sondages, les partis libéraux se prennent une sérieuse raclée; mais le SP.a n’y échappe pas pour autant. Seul le PS maintient le cap. Ce parti, beaucoup mieux que les sociaux-démocrates flamands, arrive encore à se présenter comme "social". Ainsi, la ministre PS Marie Arena s’est rendue au conseil extraordinaire des ministres à Ostende avec une proposition pour augmenter les allocations sociales.

    Anja Deschoemacker

    Concrètement, elle préconisait d’augmenter le revenu d’intégration (anciennement appelé "minimex") de 4% d’ici 2007. Cela s’est déjà vu sous le gouvernement précédent. "C’est mieux que rien", direz-vous. Mais l’adoption d’une telle proposition (augmentation du revenu d’intégration de 8% en 8 ans, soit 1% par an) avec une inflation moyenne de 1,5% l’an signifierait une diminution du pouvoir d’achat!

    Les miettes distribuées servent à masquer la politique associale de ce gouvernement. Au conseil extraordinaire des ministres à Gembloux, il y a quelques mois, les libéraux ont pu pavoiser: ouverture de la chasse aux chômeurs, chèques-services. Les élections approchent à grands pas: les sociaux-démocrates veulent aussi gagner des voix. Il leur reste à espérer que, dans l’isoloir, les travailleurs se souviendront d’Ostende et oublieront Gembloux.

    A Gembloux, une série de grandes lignes politiques ont été tracées. Limitation des allocations de chômage dans le temps, suppression des prépensions, obligation d’accepter des petits boulots,… . La social-démocratie pouvait encore être perçue comme un "moindre mal". Mais rien de ce qui n’a été proposé à Ostende ne remet fondamentalement en question ces mesures. Le problème est qu’il n’y a pas d’autre parti plus valable pour qui voter, du moins si l’on se cantonne aux grands partis.

    Depuis 1987, ce sont surtout les ministres sociaux-démocrates qui ont régi la politique de régression sociale. Depuis la victoire des libéraux et des sociaux-démocrates en 1999, ce phénomène s’est accentué la social-démocratie a donc aussi plus l’habitude d’appliquer des mesures d’austérité que des mesures sociales. Là où Rik Daems (VLD) va à la confrontation directe contre ce qu’il appelle le "profitariat social", Frank Vandenbroucke (SP.a) trouve "dommage" que des décisions douloureuses "doivent" être prises… Est-ce qu’un vote pour Vandenbroucke est pour autant un vote utile?

    Une fois de plus, il est prouvé que les travailleurs et leur famille ne peuvent obtenir satisfaction d’aucun parti traditionnel pour la défense de leurs intérêts et pour organiser la lutte contre le recul du pouvoir d’achat. La population laborieuse a besoin de son propre instrument politique, un nouveau parti des travailleurs de masse. Le MAS ne peut se substituer à ce parti, mais il est bien le seul à se présenter avec un programme qui défende cette idée.

    Celui qui veut propager activement l’idée d’un nouveau parti des travailleurs et en même temps mener la lutte à différents niveaux, ne peut être "utile" qu’en rejoignant la seule alternative socialiste démocratique: le MAS/LSP.

  • Manif syndicale à Ostende: Une participation à la mesure du mécontentement

    EN DEPIT d’une plateforme de revendications limitée, les syndicats ont mobilisé environ 20.000 manifestants le 20 mars à Ostende. La CSC et les autres organisations du mouvement ouvrier chrétien avaient mobilisé massivement. Des organisations de retraités, les travailleurs des hôpitaux, des maisons de repos, des centres pour handicapés, etc. ont répondu à l’appel et ont exprimé leurs griefs. Les manifestants étaient unanimes pour dire que le gouvernement se souciait trop peu des besoins sociaux et de l’emploi.

    Els Deschoemacker

    Mais quelle différence entre l’attente des manifestants et les mots d’ordre des directions syndicales! La direction de l’interrégionale flamande de la FGTB soutenait ouvertement la politique du SP.a au gouvernement à titre de «moindre mal». La critique du gouvernement sonnait moins creux auprès de l’interrégionale wallonne de la FGTB et des syndicats chrétiens.

    Le lien qui assujetti les directions syndicales à leurs prétendus relais politiques joue un rôle néfaste. Leurs revendications se limitent aux allocations sociales qui souffrent d’un retard de 6% par rapport à la hausse des salaires. La revendication de la liaison de l’évolution des allocations à celle des salaires est évidemment une revendication juste mais insuffisante. Ce n’est qu’une aumône pour tous ceux qui perdent leur emploi. Les statistiques publiées par De Morgen (19/3/04) indiquent une augmentation du chômage de 7,7% entre 2002 et 2003. 16,8% de la population active, soit 1.140.463 personnes, dépen-dent de ces allocations. Il faut plus qu’une allocation pour tous ces gens-là, il faut un vrai emploi avec un vrai salaire.

    En se bornant à des revendications relatives aux alloca-tions et en ne s’opposant pas au projet politique du gouvernement violet on affaiblit le camp des travailleurs et on ralentit la construction d’un rapport de forces, y compris sur le plan politi-que. Où les travailleurs et leur famille peuvent-ils exprimer leur colère? Actuellement il manque un canal d’expression sur le plan politique et sur le plan syndical. Les directions syndicales empêchent la création d’un véritable rapport de force pour une politique vraiment socialiste, qui défende les intérêts de la population laborieuse. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques miettes tombées de la table de ce gouvernement soi-disant social. Le gouvernement fera tout pour atteindre les normes fixées par l’Europe capitaliste et rattraper son retard par rapport aux autres pays européens dans l’offensive d’austérité. Ce n’est un secret pour personne que le patronat exerce une pression maximale pour baisser à nouveau les charges sociales. Ce sont tou-jours les travailleurs qui en font les frais.

    A l’approche des élections, le conseil ministériel d’Ostende sert surtout à donner l’image d’un gouvernement qui agit de façon unanime. Les élections seront un cap difficile pour le gouvernement Verhofstadt. Les ministres libéraux ont pu se pavaner devant les caméras à Gembloux, les ministres sociaux-démocrates ont fait de même à Ostende. Loin d’être l’expression d’une politique sociale, ces quelques miettes ne servent qu’à dévier l’attention de la politique néolibérale.

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