Category: Syndical

  • STIB. Comment améliorer le rapport de forces?

    Les travailleurs de la STIB ont fait grève le 10 janvier. C’est la sixième journée de grève depuis l’automne. La grève a été un succès relatif (50% des bus et des trams ne sont pas sortis, le métro a roulé). Malgré les efforts, le mouvement piétine et recule.

    Guy Van Sinoy

    Division syndicale

    Deux facteurs essentiels freinent la lutte. D’une part, la principale revendication (augmentation des temps de parcours) ne concerne pas le métro. D’autre part, seule la CGSP (FGTB) continue la lutte car depuis le 10/11 les secrétaires de la CCSP (CSC) et du SLFP (CGSLB) ont signé une convention bidon avec la direction: l’embauche de 50 conducteurs et beaucoup de promesses en l’air.

    Manoeuvres et coups bas

    D’autres éléments compliquent la lutte. La direction de la STIB multiplie les mesures cosmétiques pour faire croire que tout va mieux: allongement spectaculaire du temps de parcours de quelques lignes (environ 20% des lignes), mobilisation des agents improductifs (chef de ligne, etc) pour seconder les conducteurs de certaines lignes aux heures de pointe. Si la STIB voulait vraiment améliorer les temps de parcours de toutes les lignes et compléter les effectifs dans les ateliers et les bureaux, il faudrait embaucher plusieurs centaines de travailleurs, et pas 50. Pour étouffer la grève du 10/1, des coups bas ont été donnés aux délégués du métro (qui transporte 50% des voyageurs). La CCSP veut exclure deux délégués (métro) en désaccord avec la signature de la convention. Le premier délégué CGSP (métro), mis sous pression par son chef, a édité un tract remerciant les travailleurs pour leur participation aux luttes passées… sans même mentionner la date du 10 janvier!

    Lutte au sein de la CGSP

    La CGSP focalise la combativité… à la base. Car si le secrétaire de la CGSP n’a pas signé l’accord bidon c’est parce que sa base s’y oppose fermement. Pour la manifestation syndicale du mardi 21/12 (couverte par un préavis de grève national dans tous les secteurs), il a convenu avec la direction de la STIB, quelques jours avant le 21/12, que les travailleurs qui souhaitaient être déclarés grévistes pour aller à la manif devaient prévenir leur chef… 48 heures à l’avance! Par ailleurs, aucun tract de mobilisation n’a été prévu par les permanents CGSP pour la grève du 10/1 (quelques délégués de base ont sauvé les meubles en sortant un tract).

    Mais la combativité à la base de la CGSP s’exprime aussi dans une certaine confusion. La grève avait initialement été prévue pour le 24/12. Une assemblée a décidé de reporter la grève au 10/1. Certains militants combatifs, mécontents du report, ont malheureusement refusé de faire grève le 10/1 et ont diffusé un tract (Nouveau Comité des Chauffeurs) dénonçant cette grève «comme un diversion destinée à assurer la tranquillité des permanents».

    Organiser l’opposition syndicale

    Une lutte qui piétine finit par reculer. Elle risque d’isoler les militants les plus combatifs et ouvre la voie à la répression. Multiplier les journées de 24 heures de grève sans perspectives, c’est aller vers l’épuisement des militants. C’est d’ailleurs la tactique choisie par le secrétaire CGSP: incapable d’affronter la combativité de la base, il joue la carte du pourrissement.

    Il faut regrouper dans une opposition syndicale démocratique les militants syndicaux soucieux de lutter pour de meilleurs conditions de travail et élaborer un plan de mobilisation allant crescendo vers une grève prolongée. Une étape importante est l’organisation d’assemblée du personnel dans les dépôts pendant le temps de travail (c’est prévu par la loi) pour souder l’ensemble du personnel, au-delà des frontières syndicales.

  • Accord Interprofessionnel. Si ça passe, le patronat a gagné!

    Faut le faire! Malgré la participation de 50.000 travailleurs à la manifestation syndicale du 21 décembre, les négociations pour l’accord interprofessionnel ont abouti à un projet d’accord qui ne contient que des cadeaux pour le patronat, et des concessions pour les ouvriers et les employés. En outre, les négociateurs syndicaux ont laissé le gouvernement détourner 250 millions d’euros d’impôts afin de « huiler » les négociations, Pas étonnant que Pieter Timmermans, dirigeant de la FEB, parle d’un accord «historique» et que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (Sp.a) le qualifie de «fantastique».

    Eric Byl

    Norme salariale de 4,5%

    La FEB mentionne que la norme salariale de 4,5% est la plus basse jamais négociée! En deux ans elle réduira de 60% le handicap salarial par rapport aux pays voisins. Paul Soete, le chef extrémiste d’Agoria (Fédération patronale du métal) félicite chaleureusement les négociateurs patronaux, Il trouve cependant l’accord trop coûteux. Il aurait préféré une norme salariale inférieure à 4% et encore plus de flexibilité, mais ne remettra pas pour autant l’accord en question. Qu’y a-t-il là-derrière? Soete sait que si le patronat reporte une victoire trop insolente, la base syndicale pourrait ruer dans les brancards. Sa désapprobation est par conséquent tactique: un avertissement aux syndicats pour leur dire qu’ils feraient mieux de signer cet accord.

    De ces 4,5%, 3,3% au moins seront mangés par l’index santé, la liaison des salaires au coût de la vie. Avec l’ancien index (y compris avec le prix des produits pétroliers, du tabac et de l’alcool), il ne resterait plus rien. En outre, en comptant les augmentations barémiques (0,5% par an, rien que pour les employés) et le flux salarial vers le haut (la croissance du salaire moyen – 0,5% en 2003) dû à la disparition progressive des emplois les moins qualifiés et leur remplacement progressif par des emplois plus qualifiés. Dans le meilleur des cas, il ne restera donc plus rien de la norme salariale. Etant donné la hausse de la productivité (en moyenne de 1 à 1,5% l’an) le salaire réel par unité produite baissera au cours des deux prochaines années de 2 à 3%. “Historique” pour les patrons, “fantastique” pour le gouvernement.

    Flexibilité

    Comme si ce n’était pas assez, la loi de 1971 qui limitait les heures supplémentaires à 65 heures passe à 130 heures! Il ne manque ainsi plus que 20 heures par an pour revenir à la semaine de 40 heures. Les syndicats gardent encore il est vrai un certain contrôle. Le gouvernement consacrera 80 millions € pour subsidier les heures supplémentaires et 120 millions € pour réduire la pression fiscale sur le travail en équipes et sur les heures supplémentaires. 40 millions € sont encore prévus pour compenser la baisse des charges sociales sur les bas salaires et améliorer ainsi le salaire net. Le reste de l’argent servira à faciliter l’accès au marché du travail pour les moins valides (5 millions €) et le Fonds de Fermeture (7 millions €). La problématique des fins de carrière et le refinancement de la sécurité sociale (pillée par les gouvernements précédents) est reportée à la fameuse conférence prévue en mars.

    Rejeter cet accord

    Ce que les directions syndicales peuvent aussi affirmer: cet accord est le plus mauvais depuis longtemps. L’affirmation selon laquelle cette norme est la plus haute depuis des années est complètement fausse. De même que la position des négociateurs syndicaux qui prétendent avoir ainsi réussi à endiguer le recul social. Avec l’appui de 50.000 manifestants et une base qui attend un mot d’ordre clair, on aurait pu arracher beaucoup plus. La faiblesse mène à l’agressivité. L’encre de l’accord était à peine sèche que les travailleurs en grève chez AGC Automotive (ex-Splintex) ont vu leur piquet attaqué par un commando d’huissiers et de policiers fédéraux. Une direction syndicale digne de ce nom aurait exigé la solution de ce conflit comme préalable à la signature d’un accord interprofessionnel. Un seul mot d’ordre est possible: il faut rejeter cet accord. La direction syndicale soumettra la ratification de cet accord à des instances triées sur le volet. Les régionales et les centrales combatives seront noyées dans les votes en bloc des secrétaires syndicaux qui ne prendront même pas la peine de consulter leur base. Ne croyez pas la fable selon laquelle on rattrapera dans les secteurs ce qui a été lâché sur le plan national.

  • Non-marchand: Il faut un plan d’action

    Nous faisons partie des retraités les plus pauvres, nous gagnons en moyenne 10,5% de moins que nos collègues d’autres secteurs, nous n’avons pas le droit à un treizième mois, nous sommes soumis à un grand stress et une grande pression au travail dû au manque de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Le secteur connaît un grand manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et aux autres utilisateurs. Voilà où on en est dans le non-marchand aujourd’hui.

    Depuis 10 ans les syndicats du non-marchand font des grèves et d’autres actions pour en arriver là. Pendant cette période, nous avons pu arracher beaucoup de concessions des divers gouvernements. Hélas jamais suffisamment pour récupérer le retard salarial et assurer des conditions de travail acceptables.

    Cette période est maintenant derrière nous. Le gouvernement en est au point de ne plus rien céder du tout. Comme d’habitude les gouvernements régionaux se cachent derrière le fédéral pour ne pas avancer d’un pas. En Flandre, nous n’avons pas encore commencé les négociations, bien que le cahier de revendications ait déjà été déposé au cabinet dès la fin de 2003. Entretemps on a divisé les syndicats en créant des groupes de travail afin de les informer et d’éliminer des mal entendus. Mais certainement pas pour décider ni même pour négocier.

    Sur le plan fédéral, quelques pourparlers se sont faits. Après les actions des vendredis en décembre, Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans dans le nonmarchand. Il n’a rien dit à propos de l’augmentation salariale et des autres revendications. La promesse d’augmenter le personnel a été oubliée dès que les syndicats n’étaient plus dans les rues.

    Il est clair que les autorités n’ont pas l’intention de passer à des négociations sérieuses. Pire que cela, ils lancent une contre-attaque frontale. Ainsi en Flandre, la ministre de la santé, Inge Vervotte (CD&V), a rejoint son collègue d’emplois, Frank Vandenbroucke (SP.a), qui défend un gel salarial de deux ans. Elle a confirmé que le gouvernement Flamand « a finalement constaté qu’il n’y avait pas d’espace pour une augmentation salariale ».

    Il apparaît que les divers gouvernements feront tout pour éviter des concessions. Il n’est pas du tout irréaliste qu’ils essayeront d’isoler le non-marchand en les traitant d’égoïstes. C’est pourquoi il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne se contentent pas de manifestations en blocs de couleur et de grèves d’une journée, limitées aux délégués et aux militants.

    Déjà beaucoup de travailleurs dans le non-marchand ne considèrent pas les grèves comme les leurs mais celles des syndicats. Il faut faire plus d’efforts pour expliquer le cahier de revendications aux membres du personnel et pour les impliquer dans les actions.

    « Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais nécessaires pour la société. »

    Nous pourrions entre autre expliquer aux étudiants infirmiers, aux éducateurs et aux étudiants du secteur social que les 25.000 emplois que nous revendiquons doivent non seulement réduire la pression du travail, mais également contrarier le chômage des jeunes.

    Il faut conscientiser les organisations de consommateurs et les patients que plus de personnel, de moyens et de formations assurerait l’obtention de ce à quoi ils ont droit : des soins sur mesure. Les revendications du non-marchand sont loin d’être égoïstes, au contraire, elles servent le bien être de la société.

    Les actions doivent être élargies et renforcées. Les syndicats pourraient augmenter notre force de frappe en construisant des comités d’actions par région. De cette façon, il y aurait plus de possibilités de concertation entre les divers secteurs du non-marchand et un plan d’action pourrait être rédigé afin d’atteindre les nombreuses institutions, organisations et hôpitaux où il n’y a actuellement pas d’activités syndicales.

    Manifestation jeudi 27 janvier 11h00 Av. Albert II – Gare du Nord

    Nous ne pouvons pas oublier que des mouvements de lutte ont lieu dans d’autres secteurs et entreprises. La manifestation nationale du 21 décembre en était un bel exemple. 50.000 travailleurs ont protesté dans les rues de Bruxelles pour répondre à l’agression du patronat dans les négociations sur le nouveau Accord Interprofessionel. Cette manif s’est accompagnée d’une série de grèves spontanées e.a. à la TEC, De Lijn, Van Hool et dans tous les sites du groupe Glaverbel. De plus, il y a eu des grèves à La Poste, la STIB, la SNCB, DHL et beaucoup d’entreprises plus petites. Les travailleurs ne peuvent pas se permettre de se laisser diviser entre syndicat, catégorie professionnelle ou secteur. Une lutte d’ensemble est nécessaire, non seulement intersectorielle mais aussi interprofessionelle.

    Marche des Jeunes pour l’Emploi

    A la demande de Résistance Internationale (RI), la campagne jeune du Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS), les jeunes FGTB, jeunes CSC, la JOC et RI organisent le 19 mars une Marche des Jeunes pour l’Emploi, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit.RI a 3 objectifs avec cette Marche des Jeunes:

    1) Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.

    2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.

    3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie.

  • Travailleurs du bassin de Charleroi; tous ensemble avec les grévistes de Splintex!

    Après plus de cinquante jours de grèves, la combativité est toujours bien présente. Pour rappel, la direction a décidé de congédier 284 travailleurs des 844 que compte l’entreprise, alors que 300 emplois avaient déjà disparus en 2000. La direction, prévoyant une réaction lors de l’annonce du licenciement, avait engagé, il y a plusieurs mois, des intérimaires afin d’augmenter la production et de constituer des stocks en prévision de la grève.

    Alors que l’avenir est incertain pour Splintex, le pré-accord interprofessionel, signé par le patronat et les syndicats, outre l’augmentation de la norme salariale de seulement 4,5%, prévoit la possibilité d’augmenter les heures supplémentaires à 130 heures ( la loi de 71 limitait auparavant le nombre d’heures supplémentaires à 65). Ceci n’est plus très loin du retour aux 40 heures tant réclamées par le patronat ces derniers mois. Cette concession va provoquer la perte de plusieurs dizaines de milliers d’emplois en Belgique ! La lutte contre les licenciements à Splintex et la lutte pour l’emploi par la diminution du temps de travail sont liées comme deux faces d’une même pièce.

    DU COTE DU PATRONAT ET DE SES LAQUAIS : UNE REPRESSION ECOEURANTE

    Après les accusations de « prise d’otage de la direction » dans les journaux, ce fut au tour de cadres de l’entreprise de faire pression sur les ouvriers pour qu’ils reprennent le travail en leur téléphonant personnellement. La direction a établi une ‘liste grise’ des travailleurs à ‘évaluer’ régulièrement au sein de l’entreprise lorsqu’elle redémarrera (les délégués syndicaux et ouvriers actifs dans la grève). Quant au gouvernement, il a proposé l’organisation d’un «référendum démocratique» sur l’acceptation du plan de restructuration ou la fermeture de l’usine ! Même la justice s’en est mêlée, réclamant aux grévistes 5.000 euros par ouvriers qui serait empêcher d’accéder à son travail. Ces astreintes n’étaient qu’un premier pas avant l’intervention de la police ; 150 policiers avec matraques, auto-pompes et hélicoptère ont attaqué le piquet de grève en pleine nuit ce 19 janvier!

    DU COTE DES TRAVAILLEURS : UN ELAN DE SOLIDARITE

    Les ouvriers de Splintex ont pu compter sur la solidarité de délégations de tout le pays, cela autant lors de la manifestation régionale à Charleroi qui a rassemblé plus de 6.000 personnes que lors du piquet du 17 janvier où plus de 400 ouvriers étaient présents, dont de nombreuses délégations de Flandre mais aussi Bruxelles, Liège, … Le mardi 18 une assemblée générale, réunissant plus de 450 travailleurs a décidé le refus des restructurations et la poursuite de la grève. Seule cette assemblée à une légitimité, le référendum, sujet à des manipulations et tentatives de pressions, est une atteinte aux principes démocratiques des travailleurs.

    Le comité de soutien qui fut constitué par des militants syndicaux combatifs avait organisé une soirée de solidarité ce mercredi 19 qui a réuni plus de 200 personnes. On pouvait autant y ressentir la combativité, que la rage envers les moyens utilisés pour casser le piquet de grève. Parmi les interventions des militants, on peut citer un délégué de la SONACA appelant à une mobilisation interprofessionnelle, … espérons que cela se traduira en actes. Pour le moment, seule les délégations des sites de GLAVERBEL ont effectivement lancé et débrayé par un appel à la grève de 24 heures.

    CETTE LUTTE DOIT ETRE GAGNEE !

    Comme le disait Silvio Marra, ancien délégué syndical des Forges de Clabecq également présent à la soirée de soutien: ‘Une lutte doit aboutir’ ; pour ne pas que soit perdu le sacrifice de chaque ouvrier en lutte ; pour ne pas que les ouvriers, leurs familles et leurs entourages ne soient abattus ou démotivés par une défaite; enfin pour que les ouvriers de tout le pays voient et sachent que le patronat n’est pas inébranlable, que l’homme n’est pas un esclave qui n’a qu’à subir l’arrogance d’exploiteurs dictant leurs lois. Les grévistes de Splintex ont posé un jalon important dans le renouveau de luttes combatives qui vont et doivent se développer les prochains mois et années en Belgique. La prochaine étape est de gagner à tout prix cette lutte, la fatigue, les pressions familiales et financières guettent les ouvriers de Splintex ; il est primordial pour les délégations et les ouvriers des entreprises de la région d’apporter leur soutien afin d’arracher une victoire : soutien financier, présence au piquet,…Il est également indispensable de mettre sur pied un véritable comité de grève pour continuer la lutte. L’appel à une grève régionale générale doit être utilisé comme outil de mobilisation et de pression sur le patronat.

    POUR UNE GREVE GENERALE REGIONALE POUR L’EMPLOI ET LES DROITS SYNDICAUX

    Cette grève doit d’abord être vue et planifiée afin d’aider les travailleurs de Splintex dans leur lutte ; une victoire des ouvriers de Splintex aura un impact immense régionalement et nationalement sur la confiance des travailleurs et sur leur capacité à rendre coup sur coup les attaques du patronat. Mais cette grève doit également aller plus loin : il faut se battre pour les droits syndicaux, le droit de grève, bafoués par la justice et la police. C’est un acquis fondamental de tous les ouvriers du pays qui est attaqué, une riposte de la part d’un maximum de syndicalistes et travailleurs du pays est nécessaire. En outre, les travailleurs doivent se mobiliser pour réclamer plus de l’accord interprofessionnel. Celui-ci prépare des centaines d’autres plans de licenciement tel que celui d’AGC-Splintex. Le potentiel de mobilisation pour arracher un meilleur accord interprofessionnel est présent ; le problème est l’absence de volonté des directions syndicales de l’utiliser. Les délégations syndicales des entreprises de la région doivent se mobiliser pour assurer la victoire des travailleurs de Splintex. Un plan d’action régional est nécessaire afin d’élargir la lutte de manière aussi efficace que possible et de la gagner avant que la pression ne retombe et pour ne pas que la fatigue ait raison de cette lutte.

    -Aucun licenciement chez AGC-Automobile

    -Stop aux attaques contre les droits syndicaux, non aux listes grises, non aux astreintes.

    -Non aux conditions du pré-accord professionnel : pas de flexibilité mais 32h/semaine, sans perte de salaire et avec embaûche compensatoire et un salaire décent pour tous.

    Vous pouvez soutenir les travailleurs par votre présence au piquet de grève à l’adresse suivante: AGC Automotive, Zoning industriel, avenue du Marquis, 6220 Fleurus.

    Pour contacter le comité de soutien : 071/ 56 14 11 (Gustave Dache).

    Vous pouvez également donner un soutien financier à la délégation syndicale au compte suivant: 063-1589760-62 avec mention « soutien aux grévistes de Splintex »

    Marche des Jeunes pour l’emploi

    En réponse à l’appel de Résistance Internationale, la campagne jeune du MAS, la CSC-jeunes, la FGTB-jeunes, la JOC et Résistance Internationale organisent le 19 mars une Marche desJeunes pour le Travail, l’Egalité et l’Enseignement Gratuit. Résistance Internationale a trois objectifs avec cette marche des jeunes :

    1)Cela fait quelques années que les jeunes descendent massivement en rue pour protester contre les conséquences de la mondialisation capitaliste. Ces jeunes expriment un sentiment vivant dans des couches plus larges de la société ; nous voulons amener ces jeunes vers le mouvement ouvrier.

    2) Les jeunes se sentent à peine impliqués dans le travail syndical ; avec la marche des jeunes, nous espérons que les syndicats renforceront leur attention vis-à-vis des jeunes et intéresseront en même temps les jeunes au travail syndical.

    3) Au travers de la Marche des Jeunes, nous voulons mener la discussion sur la nécessité d’un parti des travailleurs indépendant et de la rupture des liens entre les syndicats, PS et CDh, qui mènent tous les deux la politique pour la bourgeoisie.

  • MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI

    Contre l’offensive du gouvernement et du patronat

    PATRONAT ET gouvernement ont lancé une offensive contre les acquis des travailleurs et des jeunes. D’un côté, attaques brutales contre les chômeurs, et en particulier les jeunes, avec des pressions sous forme de menace de suspension afin d’imposer des emplois mal payés et très flexibles. De l’autre coté; le patronat veut garder les travailleurs au turbin plus longtemps, pour moins d’argent, dans le but égoïste de sécuriser leurs profits.

    Nikei De Pooter

    Attaques à l’encontre des chômeurs et travail intérimaire (en constante augmentation) sont utilisés consciemment par le patronat pour monter les jeunes travailleurs contre ceux qui ont encore la chance d’avoir un contrat fixe et une sécurité d’emploi. Si tu ne veux pas accepter les baisses de salaires, des heures flexibles,… derrière toi il y a maintenant 10 intérimaires ou chômeurs suspendus qui n’ont pas d’autre choix que d’accepter.

    Cette politique de démantèlement social est également visible dans l’enseignement secondaire et supérieur. L’enseignement est toujours plus orienté vers les entreprises, l’infrastructure est systématiquement sous-financée, les classes sont trop petites pour le nombre d’élèves, et l’on assiste à la création d’un enseignement à deux vitesses: un enseignement de qualité pour qui sait le payer, des écoles-poubelles pour les autres.

    Avec un système aussi pourri, si on veut un avenir, on va devoir se battre! C’est la raison pour laquelle nous avons, avec les jeunes FGTB, CSC et le JOC (organisation de jeunes du MOC), pris l’initiative d’organiser une marche des jeunes pour le 19 mars. Contacte-nous pour mettre sur pied un comité de mobilisation pour cette marche dans ton école ou entreprise, avec tes amis, dans ton quartier,…

    Le 19 mars, c’est également la date à laquelle le CES (syndicat européen) a choisi de manifester à Bruxelles contre la directive Bolkestein et la flexibilisation du marché du travail. De l’Union européenne, des pressions arrivent pour accélérer le rythme de libéralisations et de flexibilisations. La proposition de libre circulation des services n’est qu’un triste exemple. Une fois cela accepté, des entreprises polonaises pourront vendre des services en Belgique en payant des salaires en usage en Pologne tout en imposant des conditions de travail polonaises. Les luttes de tout le mouvement ouvrier et la lutte des jeunes et des jeunes travailleurs doivent être liées. Ces attaques ne sont que les deux revers d’une même médaille.

    C’est pourquoi il est absolument nécessaire de lier la Marche des Jeunes et la manifestation de la CES. Nous sommes tous les victimes d’une même politique d’austérité! C’est pour cela que l’on en appelle aux délégations jeunes dans les entreprises pour bouger autour de ces questions du chômage chez les jeunes et des emplois précaires et de mobiliser avec nous pour la marche des jeunes.

    Aidez nous à mettre sur pied des comités locaux dans les entreprises et les écoles pour construire une marche des jeunes combative et massive. Nous voulons avec ces comités organiser des réu nions d’information, planifier et organiser les actions locales, par exemple des actions devant les agences d’intérim, qui considèrent que leurs travailleurs sont des citrons qu’on presse et qu’on jette ensuite, et pourquoi pas des manifestations locales ?

    Une telle marche des jeunes pour l’emploi ne doit pas être une ballade de carnaval, mais doit être construite autour de revendications concrètes:

    – Il faut s’attaquer au chômage, pas aux chômeurs;

    – Pas de petits boulots instables, mais des emplois fixes à un salaire décent;

    – 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires!

  • HAUTES ÉCOLES. Nous ne voulons pas de miettes!

    LE PROBLÈME du refinancement est toujours là, et celui de la volonté des représentations étudiantes pour le résoudre aussi…

    Simon Hupkens

    Un pas en avant: les organisations étudiantes (Fédération des Etudiants Francophones et Union des Etudiants en Communauté Française) mobilisent leurs bases en début d’année scolaire et obtiennent une rallonge de 5.000.000 d’euros pour les Hautes Ecoles. Sur cette somme, seuls 3.750.000 euros seront effectivement alloués, le solde ne sera attribués aux écoles que sur base d’un plan «d’optimisation» (un mot du jargon patronal qui signifie «austérité budgétaire», la ministre de l’Enseignement supérieur Dominique Simonet n’a pas été pour rien la patronne du port autonome de Liège). De plus, il ne s’agit en rien d’une augmentation structurelle du budget des Hautes Ecoles. Cette augmentation ne sera pas reconduite l’année prochaine.

    Enfin, le budget de l’enseignement ne sera toujours pas lié à l’augmentation du nombre d’élèves. On aurait pu penser que devant cette faible conces-sion de la part de la ministre, les syndicats allaient redoubler d’ardeur mais…

    Un saut en arrière : plutôt que de continuer les actions et de les lier avec celles des profs et du non-marchand, les même organisations laissent retomber la pression. Sans doute ont-elles été persuadées que l’accord que leur présentait la ministre était le seul possible. Comme d’habitude, l’argent semble introuvable mais les mêmes qui voudraient voir l’enseignement réduit au rôle de succursale des grandes entreprises nagent dans les coupons de dividendes. Et comme d’habitude, les organisations étudiantes gobent et se lamentent qu’aucune solution structurelle ne soit envisageable.

    Une seule solution : activer les étudiants, les convaincre de ne faire confiance qu’à euxmêmes pour obtenir des concessions du gouvernement communautaire et mobiliser à la base sans attendre une décision de leurs représentants officiels. C’est ce à quoi travaille Etudiants de Gauche Actifs, notre organisation dans les Hautes Ecoles et les universités tout en mettant en avant la nécessité d’un mouvement étudiant radical, fort et uni qui puisse faire aboutir les revendications étudiantes.

  • Bayer Anvers: Travailleurs illégaux chinois à des salaires de misère

    LE JOURNAL De Morgen a révélé que le site anversois du géant de la chimie Bayer recourait en toute illégalité à de la main d’oeuvre chinoise ; les Chinois suivent officiellement une formation qui doit les rendre opérationnels sur le site de Bayer à Shangaï.

    Eric Byl

    La multinationale Bayer est en train d’investir en Chine: elle vient ainsi de débourser 350 millions d’euros pour le site de Shangaï où une usine comparable à celle d’Anvers est en construction. En Chine, les travailleurs de la chimie gagneraient à peine plus d’1 euro de l’heure, ce qui est évidemment la principale raison pour laquelle Bayer investit en Chine. La direction a décidé de faire venir des travailleurs qualifiés de Chine pour qu’ils se familiarisent avec les méthodes de la Maison avant de retourner là-bas pour y organiser et diriger l’entreprise.

    La direction avait apparemment perdu de vue que le recours à de la main d’oeuvre chinoise (même partiellement à titre de formation) nécessite l’obtention d’un permis de travail et d’une carte de travail. En outre, les Chinois n’étaient pas rémunérés selon les normes belges mais selon les normes chinoises. Lors de leur séjour en Belgique, ils ne d’heures que les travailleurs belges. Le non-respect des dispositions légales est passible de lourdes amendes pour l’entreprise. Il est en effet inacceptable d’importer de la main d’oeuvre étrangère aux conditions de travail et de salaire du pays d’origine sous peine de mener à toutes sortes d’abus. Si c’est déjà partiellement possible au sein de l’UE, il n’en va pas de même pour des travailleurs d’un pays extérieur à l’UE.

    Le recours par Bayer à de la main d’oeuvre chinoise en Belgique a évidemment un double objectif. Il s’agit de hisser les travailleurs chinois (sous-payés) à un niveau de qualification suffisant d’une part, de faire pression sur les travailleurs d’ici d’autre part. Il va de soi que nombre de travailleurs de Bayer/ Anvers se posent des questions sur la venue de ces Chinois et craignent qu’une partie de la production du site d’Anvers soit délocalisée en Chine. La direction ne manquera d’ailleurs pas d’utiliser cet argument pour faire accepter des baisses de coût sur le plan des salaires ou du temps de travail. La révélation de ces faits dans De Morgen a eu ceci de positif que le secrétaire syndical du secteur concerné s’est élevé publiquement contre ces pratiques.

  • Les soins de santé suffoquent

    LA PRESSE le dit tous les jours: la situation des soins de santé est “inquiétante”. En 2004 le budget avait un déficit de 850.000.000 d’euros. Excellente raison pour Rudy Demotte (ministre PS des Affaires Sociales et de la Santé) d’intervenir avec toute une batterie de coupes budgétaires.

    Bart Van der Biest

    Expliquer toutes ces mesures prendrait trop de place, mais l’on peut déjà dire que toutes sortes de sommes forfaitaires vont êtres augmentées, certaines consultations vont être limitées, la partie non-remboursée pour les visites à domicile va être augmentées,…

    Part dans le budget de l’Inami (en milliards d’euros):

    Salaires des médecins: 5013 (30,8%)

    Jour d’hospitalisation: 3803,5 (23,4%)

    Médicaments: 2876 (17,7%)

    Maisons de repos: 1407,5 (8,7%)

    Infirmiers: 689,6 (4,2%)

    Orthodontie: 512,7 (3,1%)

    Kinésithérapeutes: 414,5 (2,5%)

    Implants: 374,4 (2,3%)

    Revalidation: 337,9 (2,1%)

    Autres: 828,7 (5,1%)

    Il est intéressant de voir la répartition des coûts dans les soins de santé (voir cadre). Le budget total de l’Inami (qui n’était pas suffisant) est de 16.257,8 milliards d’euros. Fait remarquable: une grande partie de cette somme arrive chez les médecins (30,8%), et l’industrie pharmaceutique n’est pas non plus en reste, puisque quelque 17,7% leur sont réservés (à comparer avec 12 ,2 % au Luxembourg, 11% aux Pays-Bas et 8,5% au Danemark). L’industrie pharmaceutique belge coule des jours heureux… En comparaison de ces deux goinfres, le coût des infirmiers (4,2%) est presque négligeable. Demotte annonce en fanfare qu’il va s’attaquer à l’industrie pharmaceutique… ce boucan permet de passer sous silence ce qu’il compte faire avec les patients. «Tout le monde doit payer sa part », déclare t-il. Léger problème: en s’en prenant aux patients, ce ne sont pas les profits qui passsent à la trappes, mais notre santé.

    Le modèle kiwi: l’oeuf de Colomb?

    Une proposition lancée par un docteur du PTB, défendue par le ministre Spa et les présidents du SP.A, VLD et CD&V, applaudie par la presse bourgeoise… on se méfierait à moins! Mais qu’est-ce-que le modèle kiwi? En Nouvelle Zélande l’Etat fait des adjudications publiques ouvertes, et seul le médicament générique le meilleur marché répondant aux exigences du produit est remboursé par la mutuelle. Grâce à cela les médicaments y sont 50 à 90% moins chers qu’en Belgique. Par patient et par an, la mutuelle rembourse 63 euros, contre une moyenne de 270 euros en Belgique.

    Mais en Nouvelle Zélande, l’industrie pharmaceutique fait également des profits. Le modèle kiwi n’est donc certainement pas une mesure « anticapitaliste », mais cherche justement à maintenir la fonction de vache à lait pour les médecins et l’industrie pharmaceutique, protégeant ainsi ce beau monde de leur propre gloutonnerie: si le système n’est plus tenable, fini les profits!

    L’argument selon lequel on laisserait jouer le marché libre est tout aussi dénué de sens. Le jeune capitalisme de la libre concurrence est mort, et a laissé place au capitalisme monopoliste, dans lequel les grandes multinationales dictent leur loi.

    L’industrie pharmaceutique a une machine de marketing énorme qui doit assurer que seuls les produits les plus chers sont disponibles. De différentes manières, les prescripteurs sont «convaincus»: offre de petits voyage masqués comme jours d’étude, restaurants de luxe, échantillons gratuits (qui obligent plus ou moins le patient à continuer après avec le même médicament), sponsoring des magazines professionnels,… La «pharma-maffia» dépense plus en publicités qu’en recherches. Pour autant que cela continue, on pourrait encore installer 100 modèles kiwi, sans réel changement. Un autre cancer des soins de santé: la médecine de prestation Au lieu d’abolir résolument la médecine de prestation (dans lequel le médecin est payé par « client »), Demotte se limite à quelques mécanismes de contrôle.

    Chaque hôpital regorge d’histoires d’abus de prestations (non-nécessaires, ou tout simplement inexistantes). Cela peut revêtir la forme de consultations hebdomadaires de tous les patients d’un hôpital, pour finalement ne pas s’y intéresser. Comment un mécanisme de contrôle va-t-il différencier ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas? Les patients qui en ont besoin sont menacés d’être les victimes de ces mesures limitatives. Un contrôle de qualité va s’avérer pratiquement impossible.

    Dernière couche d’absurdité ; ce sont bien souvent les infirmiers qui s’occupent de ces prestations, le rôle du médecin se limitant à garder ouvert son portefeuille.

    Une alternative socialiste

    au hold-up capitaliste sur les soins de santé Pour un programme socialiste relatif aux soins de santé, nous mettons en avant les trois éléments suivants, parmi d’autres:

    1. La mise sur pied d’un service de santé national aux mains de l’état et sous contrôle des travailleurs et des consommateurs. Cela permet d’éliminer la concurrence entre hôpitaux et de simplifier le financement. Actuellement, les hôpitaux dépendent de subventions de l’état et des cotisations des médecins.

    2. L’abolition résolue de la médecine de prestation et le payement des médecins comme des salariés: la surconsommation n’aurait donc plus aucun intérêt. De plus, il serait fini le temps des médecins se comportant en seigneurs intouchables dans leur hôpital.

    3. La nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que seuls les meilleurs produits soient vendus, et à bas prix. La montagne d’argent qui est gaspillée aujourd’hui dans la publicité pourrait aller intégralement à la recherche.

    Est-ce que la scission est une solution?

    L’explosion des dépenses a renforcé l’appel flamand pour une fédéralisation des soins de santé. Des deux côtés de la frontière linguistique, chiffres et statistiques sont mis en avant. Mais ces chiffres sont flexibles et peuvent être interprétés de différentes manières.

    En plus, les avocats de la scission ne proposent pas de projet réfléchi. Pour les travailleurs et les consommateurs une scission serait tout sauf une bénédiction. Selon Gilbert De Swert (CSC) une sécurité sociale flamande serait (encore) plus libérale étant donné que le rapport de forces est moins favorable à classe ouvrière en Flandre qu’en Wallonie. Il ne se passerait guère de temps avant qu’on ne commence à privatiser le secteur peu à peu. Aux Etats- Unis on voit bien ce qu’un tel système a à offrir: bien qu’une partie importante de la population vit dans la précarité, les dépenses par habitant sont les plus élevées du monde développé, et cela avec une espérance de vie et un degré de mortalité infantile tragique. Difficile de voir là un modèle d’efficacité. Quoique encore une fois, tout dépend du côté où l’on se trouve.

    Il n’y a aucun espoir de diminution des abus tant que la maximalisation des profits reste le moteur des soins de santé. Ceux-ci ne peuvent être de qualité et durable que dans une société socialiste qui part des besoins de la population et non pas des profits des entreprises.

  • ACG Automotive (Splintex): Cette lutte est aussi notre lutte

    Ce lundi 17 janvier, il y avait un grand rassemblement de militants originaires de tout le pays au piquet de grève de Splintex à Fleurus, près de Charleroi. Le défi des grévistes est de taille. Après 48 jours de grèves, les huissiers et la police tentent de casser la grève.

    La direction d’AGC automotive est décidée à entrer en confrontation de manière brutale. Le licenciement des 284 travailleurs fut la première attaque frontale. Nous soutenons la résistance contre l’agression patronale, cette lutte est aussi notre lutte.

    Les "négociations" ne changèrent pas la politique patronale. La direction d’AGC Fleurus utilise même le tribunal pour déposer une requête unilatérale en exigeant des astreintes contre les grévistes. Ceux-ci résistent toujours en menant la lutte pour la sauvegarde de tous les emplois.

    Lundi matin, plusieurs centaines de militants se sont réunis au piquet. L’huissier, qui s’est présenté, a dû faire demi-tour sous la pression des travailleurs. Ceux-ci redoutaient une réaction la police pour casser la grève et criminaliser le mouvement. La forte mobilisation, ce jour-là, a remonté le moral des travailleurs.

    La Centrale Générale a mobilisé des délégations dans tout le pays. On annonçait que le secteur métal mobiliserait régionalement au piquet ce mardi matin. Plusieurs militants venant d’autres entreprises avaient déjà pris part aux piquets.

    Cette mobilisation doit être un départ pour organiser une mobilisation la plus large possible. La lutte que mène les travailleurs de Splintex nous concerne tous. Elle met en avant, de manière claire, la politique du patronat et du gouvernement en Belgique aujourd’hui : licenciements et criminalisation de mouvements sociaux.

    Vendredi passé, une « concertation » avec le ministère de l’emploi et du travail avait déjà eu lieu, mais elle n’a aboutit que sur le fait que la direction ne voulait faire aucune concession.

    Cette politique patronale n’est pas seulement appliquée à Splintex. Il faut discuter de l’élargissement du mouvement. Il est nécessaire d’avoir une action locale comme une grève générale régionale. Cela pourrait catalyser la colère contre les astreintes et créer une plus grande solidarité.

    Les piquets de grèves ont un caractère très combatifs et les travailleurs sont déterminés. Ils ne se laissent pas intimider par l’attitude agressive de la direction.

    C’est un exemple important pour la lutte des travailleurs en Belgique. Nous appelons à participer aux piquets et à la fête de solidarité pour élargir le mouvement.

    Mercredi 19/01 – 19h00 : fête de solidarité organisé par le comité de soutien – présence des militants syndicaux de la région.

    La Ruche Verrière

    Place Edmond Gilles

    Lodelinsart

    Prendre l’A54, direction Gilly/Lodelinsart, prendre la Chaussée de Châtelet direction Lodelinsart, prendre la deuxième rue à droite, au bout de cette rue le bâtiment est sur la place). Le piquet de grève est accessible par l’E42, (sortie 15 Fleurus), direction Charleroi-Gilly jusqu’au rond-point près du zoning industriel de Fleurus. Là il faut prendre la première à gauche.

  • De Lijn. Les temps de repos et de parcours: un problème partout

    LA CIRCULATION automobile, de plus en plus dense, bloque souvent les bus et les trams dans les embouteillages. Ce qui signifie que les temps de parcours des bus et des trams sont de plus en plus utopiques. Même au départ des lignes, il y a souvent du retard. Pas de pause pour les chauffeurs, même pas pour l’administration. Afin de rattraper le temps perdu, les règles de sécurité sont de moins en moins respectées, y compris sur la vitesse maximum.

    Correspondant

    Dans les grandes villes, le problème est très présent, mais dans les petites villes et sur les routes régionales, les embouteillages sont une réalité de tous les jours. A Anvers, à Bruxelles et à Gand, la situation est alarmante et le mécontentement croît de plus en plus au sein du personnel. Depuis longtemps les syndicats de De Lijn revendiquent une solution à ce problème. Comme aucune réponse ne venait la direction, ni des conseils communaux concernés, les travailleurs ont menacé de passer à l’action.

    A Gand, les chauffeurs ont mené plusieurs actions au cours des dernières semaines. Quand ils ont menacé de faire grève pendant les périodes d’achat de Noël et de nouvel an, des mesures ont été prises pour assurer un trafic plus fluide pour les trams. A Anvers les chauffeurs de bus ont décidé de ne plus emprunter certaines rues trop encombrées jusqu’à ce que les problèmes soient résolus. Les chauffeurs en ont pardessus la tête des promesses en l’air!

    Le stress monte, pas seulement pour les chauffeurs, mais aussi pour les techniciens et les employés. La direction temporise. Investir dans le transport public ne signifie pas seulement envoyer plus de bus et de trams dans les rues ou sur les routes encombrées, mais aussi assurer qu’il y ait suffisamment de personnel et que l’on puisse travailler dans de bonnes conditions.

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