Category: Syndical

  • STIB. Une nouvelle couche de militants s’éveille

    STIB: INTERVIEW D’UN DÉLÉGUÉ

    A la STIB (tram, bus et métro bruxellois), les travailleurs se battent depuis plusieurs mois pour améliorer les conditions de travail. Plusieurs journées de grève de 24 heures ont eu lieu, initiées en grande partie par des militants de la CGSP. Nous avons interviewé Marco Devuyst, délégué CGSP au dépôt de Haren.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    STIB EN BREF…

    Grève le 10 janvier

    Au début décembre, l’assemblée des délégués CGSP a décidé de continuer la lutte pour arracher un nouvel accord sur les temps de conduite. Elle avait cependant décidé de ne pas faire grève pendant les examens des écoles secondaires et de faire grève le 24 décembre. L’assemblée du jeudi 16 décembre a décidé de reporter la grève prévue le 24 décembre au lundi 10 janvier. Le 24/12 avait en effet peu d’effet sur les entreprises (beaucoup de travailleurs sont en congé) et pénalisait surtout les usagers à la veille de Noël. Le 10 janvier est le jour de la reprise des cours.

    Deux délégués exclus de la CSC !

    La CSC vient d’exclure bureaucratiquement deux délégués, dont Max Feraille, qui participaient aux grèves car ils rejettent l’accord bidon signé par les secrétaires CSC et CGSLB. Dans ce cas, la loi prévoit que le délégué garde son mandat au Conseil d’entreprise ou au CPPT. Il y a quelques semaines, la direction était déjà au courant des exclusions prévues car elle avait annoncé au Conseil d’Entreprise que Max Feraille n’en ferait bientôt plus partie. Naniot, le secrétaire de la CSC, serait-il compromis avec la direction à ce point ?

    – Alternative Socialiste: Dans ton dépôt y a-t-il, au cours des derniers mois, un changement dans l’attitude des travailleurs?

    – Marc De Vuyst: Oui, il y a une réaction totalement différente du passé. Il y a une réflexion collective: les problèmes de toutes les catégories de personnel sont mis sur la table. Les querelles individuelles ont été mises de côté. Il y a une radicalisation et beaucoup de discussions. On le voit notamment par la participation de militants de base aux assemblées générales de la CGSP.

    – A.S.: Il y a donc une nouvelle couche de travailleurs qui s’impliquent et qui n’étaient pas auparavant des militants syndicaux?

    – M.D.: Ils s’impliquent dans les discussions et dans les actions menées. Au cours des récents jours de grèves, j’ai parfois eu plus d’aide de ces nouveaux militants que de délégués qui, finalement, n’ont fait que ce qu’ils doivent faire. Venant de travailleurs qui, chaque jour depuis des années ne disaient pas un mot pour se plaindre, cela impressionne: ils ont battu le pavé avec nous car ils ont compris que le danger est là.

    – A.S.: Est-ce qu’il y a beaucoup de jeunes parmi ces travailleurs qui s’éveillent à l’action?

    – M.D.: Pas mal de jeunes de 25 ou 26 ans, qui ont quatre ou cinq ans d’ancienneté, ont mûri non seulement en âge mais aussi en réflexion et surtout en action. La radicalisation ne concerne pas seulement les jeunes: il y a aussi des travailleurs dans la trentaine, la quarantaine ou la cinquantaine. Mais il est évident que le dynamisme est différent: à 50 ans un travailleur restera toute la journée au piquet de grève tandis qu’un jeune prendra plus facilement sa voiture pour faire un saut à un autre dépôt et aller renforcer un piquet qui en a besoin.

    – A.S.: Comment vois-tu ton activité de délégué?

    – M.D.: Même si elle me passionne, elle est difficile: on est confronté à des gens qui ont vécu une vie de travail relativement calme car la STIB était un fleuron social, et maintenant on est confronté à une direction agressive. Sur le terrain bon nombre de travailleurs commencent à réfléchir de la même manière, mais le processus est inégal. Il est parfois difficile de rassembler tout cela: de tempérer les ardeurs excessives et de réveiller les plus hésitants pour organiser l’action collective, tout en fournissant une information claire et compréhensible pour tous.

    – A.S.: Quel genre de pressions sont exercées par la hiérarchie?

    – M.D.: Un exemple: un conducteur dont l’épouse est sur le point d’accoucher reçoit un sms l’informant qu’il doit la conduire d’urgence à la maternité. Après avoir immobilisé son bus, il appelle son épouse pour lui demander qu’elle prévienne le dispatching, ce qu’elle fait. Le dispatching prévient le dépôt qui répond que ce n’est pas grave, et qu’il faut laisser l’agent rouler jusqu’à la fin de son service, qui est presque terminé, et par ce fait qu’il ne faut pas remplacer l’agent sur ligne. C’est scandaleux et totalement contraire aux règles en vigueur, mais sur un plan humain c’est tout bonnement inqualifiable!

  • Un hiver chaud inéluctable

    Minimum 50.000 manifestants présents à Bruxelles, ce 21 décembre, pour le traditionnel parcours Nord- Sud. Enfin une réponse à l’attitude agressive du patronat dans les négociations sur un nouvel Accord Interprofessionnel (AIP). La position des syndicats s’en est trouvée renforcée. Ce fut également l’occasion, pour beaucoup de délégations et de secteurs, d’apporter leurs propres revendications. Même si un accord sort finalement des négociations secrètes pour l’AIP, un hiver chaud est inéluctable.

    Eric Byl

    Les dirigeants syndicaux n’ont pas épargné leurs critiques envers le patronat. Xavier Verboven (ABVV) a qualifié les propositions patronales mises sur table de « déclaration de guerre ». Et André Mordant (FGTB) d’avertir le patronat : « si nous ne sommes pas écouté, nous reviendrons ». A la CSC, Josly Piette ajouta que les patrons veulent l’insécurité sociale, son collègue Cortebeeck a averti également le gouvernement: gouvernement et employeurs ne savent ni ne comprennent que les travailleurs valent mieux . Guy Haaze de la CGSLB renchérit : on a voulu nous faire travailler aux conditions des Japonais, puis des Russes et actuellement des Chinois. « Nous en avons assez du management de ressources humaines, des délocalisations, de la soustraitance et des fermetures d’entreprises », rajouta le patron du syndicat libéral.

    Les dirigeants syndicaux reflètent ce qui vit à la base. Une augmentation de salaire de 1% en échange de flexibilité n’est plus suffisante. Les calicots et les interviews montraient que dans beaucoup d’entreprises la flexibilité est arrivée à un niveau intenable. Autre revendication émanant plus particulièrement des grandes entreprises, entre-autre dans la pétrochimie à Anvers : le maintien du système des pré-pensions, également comme moyen d’adoucir les fermetures et les licenciements.

    Qu’il fut grand temps pour les syndicats de montrer leurs dents s’illustra notamment par les grèves spontanées qui accompagnèrent la manifestation. A Anvers et à Gand des secteurs de De Lijn sont partis en grève, et en Wallonie, pratiquement aucun bus des TEC n’est sorti. Le constructeur de bus Van Hool avait moins de 150 des 4000 travailleurs présents.

    Cette manifestation était une opportunité, pour beaucoup de délégations, d’attirer l’attention sur leurs problèmes particuliers. La FGTB de Glaverbel était en grève dans toutes ses divisions en solidarité avec leurs collègues de Splintex. Une délégation du call-center Up-Call, où une filiale a été déclarée en faillite, portait des calicots avec dessus « des pratiques de Cowgirl ». Les travailleurs du groupe électronique Scanfil d’Hoboken ont défilé portant un cercueil, symbole des 102 emplois perdus sur 252. L’AIP a autant de significations pour le secteur privé que pour tous les travailleurs des services publics. Tous se rendent compte des conséquences qu’aurait un mauvais AIP sur l’attitude du gouvernement et des managers des entreprises publiques. Le Non-Marchand, quant à lui, revendiquait un 13ième mois et 25.000 emplois supplémentaires.

    Pour la presse flamande, il semblerait que la manifestation du 21 n’est qu’une preuve supplémentaire de la volonté du patronat et des syndicats de chercher la surenchère et la confrontation. « Le Soir » écrit à juste titre que la manifestation ne fait qu’apporter un brin d’équilibre après les attaques continuelles du patronat.

    Toutefois, on peut regretter le manque d’appels pour gérer l’après 21 décembre. L’annonce d’une grève générale avec celle du Non-Marchand du 27 janvier, par exemple, mettrait véritablement les patrons sous pressions. Nous espérons qu’en cas d’accord, celui-ci serait présenté à la base avant d’être signé par les dirigeants syndicaux.

    Nous sommes intervenus dans la manifestation avec 90 militants. 7.000 tracts furent distribués, 165 numéros de l’Alternative Socialiste vendus, et les autocollants de la marche des jeunes nous ont permis de récolter plus de 300 euros. Trois stands et une petite camionnette sont venu compléter notre dispositif pour appeler à la marche des jeunes du 19 mars, appel auquel une vingtaine de délégués ont souscrit pour le lancement de comités pour la marche des jeunes dans leurs entreprises.

  • ACCORD INTERPROFESSIONNEL. Le calme avant la tempête?

    ACCORD INTERPROFESSIONNEL

    L’OFFENSIVE D’AUTOMNE sur les salaires et les conditions de travail n’est pas issue du néant. Patronat et gouvernement la préparent de longue date. Bien avant l’été déjà, les ministres SP.a Vande Lanotte et Vandenbroucke avaient déclaré que des mesures structurelles étaient nécessaires pour faire face au vieillissement de la population. Parallèlement, les différents conseils de ministres ont lancé un véritable cocktail d’attaques sur les chômeurs pendant que patrons et fraudeurs ployaient sous les cadeaux fiscaux.

    Eric Byl

    Pendant ce temps, c’était le calme plat sur le plan syndical. Ici et là émergeaient des actions contre les mesures antichômeurs, mais les directions syndicales ont pris garde de ne laisser à ces actions que la marge de manoeuvre pour faire baisser la pression. Les gouvernements n’ont pas cédé face au non-marchand, les syndicats de la SNCB ont laissé passer la scission de l’entreprise (en route vers la libéralisation !), et les directions syndicales de La Poste ont laissé les postiers faire grève contre l’introduction de Géoroute et de Poststation de façon désordonnée ; et donc encaisser défaite sur défaite.

    La faiblesse provoque l’agression. Le patronat ne pouvait interpréter autrement la molle attitude des directions syndicales durant le printemps. De l’été à aujourd’hui, le patronat, la presse et le gouvernement ont préparé l’opinion publique à un incroyable programme de recul social. L’augmentation du temps de travail sans hausse de salaire, le gel des salaires, un triplement du nombre d’heures supplémentaires permises, un assouplissement des conditions pour recourir au travail intérimaire, une diminution des charges sociales et son remplacement par la TVA, l’abolition du principe d’ancienneté, la limitation des mesures de fin de carrière, le nivellement (vers le bas, évidemment) du statut des services publics avec le privé, etc.

    Délégués et militants ont dû subir cette vague de propagande patronale pendant des mois sans réponse de leurs syndicats.

    Le top des 30.000 entreprises belges, dressé par l’hebdomadaire (de droite) Trends, montre pourtant que les profits d’entreprises ont doublé en 2003 pour atteindre 27,8 milliards d’euros. Ces entreprises se sont donc mis quelques 300.000 FB en poche par personne à l’âge d’être actif (y compris, donc, les chômeurs,…)

    L’attitude défaitiste des directions syndicales contraste violemment avec la volonté d’action à la base. Pendant toute l’année, grèves et manifestations de postiers, de chauffeurs de bus, du non-marchand ou du privé se sont succédées. La tentative d’imposer la semaine de 40 heures dans l’entreprise liégeoise Marichal- Ketin a été repoussée par les travailleurs et la délégation syndicale. Chez Splintex les travailleurs se battent énergiquement contre la suppression de 300 emplois. À la base on veut répondre à l’offensive patronale. Cette pression et l’agression du patronat ont finalement poussé les appareils syndicaux à une manifestation le 21 décembre. Ne permettez pas que ce soit une fin, mais le début d’une contre-offensive des travailleurs. Demandez des comptes à votre secrétaire et à vos délégués. Seule une grève générale bien préparée pourra retourner la situation.

  • Mon emploi c’est ma tartine: on n’y touche pas!

    ACG AUTOMOTIVE (Ex-SPLINTEX)

    LES TRAVAILLEURS d’AGC Automotive (ex-Splintex) à Fleurus, en grève depuis le 1er décembre, sont plus déterminés que jamais à lutter pour défendre tous les emplois.

    Guy Van Sinoy

    En 2000, les ouvriers de Splintex ont connu une restructuration et perdu 300 emplois. En décembre 2001 le groupe japonais Asahi a pris le contrôle total du groupe Glaverbel. A l’époque, l’administrateur délégué, Luc Willame, déclara que cela n’aurait "aucun impact négatif sur l’emploi en Belgique" (La Libre Belgique, 16/12/ 2001).

    En 2002 Glaverbel a fusionné AS Technology et Splintex, son département fabriquant des vitres pour le secteur automobile. Le nouvel administrateur de Glaverbel, Arthur Ulens, déclara que cela n’aurait pas d’impact sur l’emploi en Belgique. En plus de l’usine de Fleurus, le groupe fabrique des vitres pour voitures en Italie, en France et en Tchéquie. En juin 2004 à l’occasion d’un Comité d’entreprise européen, la direction a réaffirmé qu’elle n’avait pas l’intention de supprimer des emplois.

    Jeudi 2 décembre 2004, la direction d’AGC Automotive Europe (plus connu sous le nom de Splintex) a annoncé par courrier la suppression de 284 emplois (sur 844!), la fermeture d’un four produisant des vitres latérales, le recours à la soustraitance et à l’intérim pour absorber les variations de la demande. Pour certains, c’est l’épouse qui a ouvert le courrier et qui a téléphoné à l’usine pour prévenir le mari, pensant qu’il avait perdu son emploi. Les travailleurs sont partis immédiatement en grève et on retenu une partie de la direction dans l’usine.

    "Séquestration! Prise d’otages!" ont hurlé les patrons et les médias à leur botte. En réalité ce sont les travailleurs qui sont pris en otages par la multinationale et ses men-songes à répétition. Après 24 heures, l’assemblée générale des travailleurs a voté pour que les directeurs retenus puissent se rendre à Bruxelles à une réunion de négociation.

    A l’assemblée générale du 16 décembre, après deux semaines de grève, les délégués syndicaux ont annoncé aux travailleurs que la direction refusait de revoir sa position. Des actions sont prévues auprès des sous-traitants où sont stockés les produits finis.

    Venez soutenir les travailleurs en lutte: AGC vailleurs Automotive, zoning industriel, avenue du Marquis, triel, 6220 Fleurus. Tél 071/ 82.62.11, Fax 074/ 82.62.99.

  • Grande mobilisation lors de la manifestation syndicale et motivation à entrer en action

    21 décembre 2004

    La manifestation syndicale qui a prit place aujourd’hui à Bruxelles a connu une grande participation même si la mobilisation n’a pas été menée partout avec la même clarté. Dans de nombreux secteurs, il n’était pas évident si oui ou non un appel à la grève était lancé. Mais la motivation de bouger de la base était forte, ce qui s’est exprimé par l’importance de la participation. Autant les syndicats que la police ont estimé celle-ci à 50.000 manifestants.

    La manifestation était dirigée contre l’offensive patronale sur le plan des salaires et des conditions des travailleurs. Les patrons revendiquaient plus de flexibilité et une baisse du revenu réel par la réduction de la norme salariale (pourcentage au sein duquel le salaire peut augmenter). Les pré-pensions sont également menacées. La méthode de la pré-pension en soi n’est pas remise en question par le patronat, mais il veut naturellement se débarrasser des travailleurs âgés au moindre coût possible. Aujourd’hui on avait la démonstration d’une réponse vigoureuse contre l’offensive patronale. Tandis que pour de nombreux dirigeants syndicaux, la manifestation était peut-être un moyen de laisser échapper la vapeur, il y avait surtout une pression à la base pour bouger. Cela ne peut pas en rester là et d’autres pas pour aller de l’avant doivent être entrepris.

    Il n’est donc également pas étonnant que le patronat réagisse hargneusement à la manifestation d’aujourd’hui. La FEB (Fédération des Entreprises de Belgique) déclarait que les actions avaient comme but intentionnel d’ "harceler les employeurs ". Peut-être la FEB comptait-elle imposer ses revendications vu qu’elles étaient quand même soutenues par le gouvernement ? A cela il est d’ailleurs significatif que la CSC, au travers de son porte-parole Luc Cortebeek, se prononce avec insistance contre les plans du gouvernement et du patronat sur le plan de la flexibilité et de la fin de carrière.

    Cette combativité actuelle doit recevoir une expression. La manifestation d’aujourd’hui a vu le retour offensif du mouvement ouvrier et cette position ne doit pas se perdre. Les militants du MAS avaient une forte présence sur la manif et distribuaient entre-autre un tract appelant à un plan d’action pour préparer une grève générale. Une telle action dans tous les secteurs, autant dans le privé que dans le secteur public, devrait clairement construire le rapport de force afin de pouvoir rejeter l’offensive du gouvernement et du patronat!

  • Accord Interprofessionnel – face à l’agression patronale: Il est temps de passer à la contre-attaque!

    Accord Interprofessionnel – face à l’agression patronale:

    Les profits ont plus que doublé, mais pas le pouvoir d’achat.

    Dès avant l’été, les patrons ont lancé l’offensive en vue du nouvel Accord Interprofessionnel (AIP). Sur leur cahier de revendications: plus de flexibilité, un gel des salaires et un système de fin de carrière encore plus favorable aux patrons. Il s’agit de préserver la compétitivité des entreprises. Sous peine de mettre en danger l’emploi et l’Etat-Providence. Bref: nous devons remercier les patrons de pouvoir faire des sacrifices.

    La presse, qui est entièrement aux mains du patronat, ne cesse d’asséner ce non-sens. De temps en temps, la presse spécialisée publie pourtant les vrais chiffres. Et qu’en ressort-il? D’après l’hebdomadaire de droite ‘Trends’, les 30.000 plus grandes entreprises de Belgique ont doublé leurs bénéfices en 2003, engrangeant le montant record d’au moins 27.8 milliards d’euros ou 1.121 milliards de francs belges, soit un peu moins de 300.000 frs par habitant actif.

    L’entreprise la plus rentable en 2003 était Belgacom. Les 15.975 travailleurs ont rapporté au moins 5 milliards d’euros de profits nets, soit 12,65 millions de francs belges par travailleur.

    Brisons le carcan de de la norme salariale

    Malgré ces super-profits, le patronat ne veut pas entendre parler d’augmentation de salaire. Les extrémistes du Voka, l’ancien VEV, vont jusqu’à remettre en question l’indexation des salaires. La FEB et l’UCM veulent limiter l’augmentation des salaire à 3.3 %, soit le niveau de l’inflation. Il n’est toujours pas question de compensation pour l’augmentation de la productivité. Même l’augmentation barémique de 1 % est remise en cause.

    Le patronat invoque le Conseil Central de l’Economie (CCE). Celui-ci calcule la soi-disant norme salariale qui impose que les salaires belges ne doivent pas augmenter plus que ceux des pays voisins. Le CCE a pourtant fait savoir “discrètement” qu’il s’était trompé de 0.9% au détriment des travailleurs. La réaction de Paul Soete, de l’organisation patronale Agoria, en dit long: “Ne cédons pas au fétichisme des chiffres”. Bref: la norme salariale ne vaut que lorsqu’elle arrange les patrons.

    Les directions syndicales ne revendiquent que 1% d’augmentation de salaire au- delà de l’inflation et des augmentations barémiques. Ce n’est rien d’autre qu’un appât pour nous faire avaler plus de flexibilité. Lorsqu’on voit l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres, les chiffres de profits qui donnent le tournis, les prestations de la bourse belge et les salaires mirobolants que s’accordent royalement les managers d’entreprises, on ne peut qu’exiger une hausse substantielle du pouvoir d’achat des travailleurs et l’abrogation immédiate de la norme salariale.

    La classe politique et le patronat: bras dessus, bras dessous

    Malgré les chiffres de profits, beaucoup de travailleurs pensent que les entreprises sont sur le point d’être foudroyées par la concurrence. Depuis l’été, les arguments patronaux ne cessent d’être martelés par le patronat lui-même et la presse, mais aussi par les politiciens.

    Frank Vandenbroucke a déjà annoncé le gel des salaires des fonctionnaires flamands avant même que le patronat n’y ait songé. En culpabilisant les chômeurs et en les contraignant à accepter n’importe quel job, on cherche à brader le prix de la main d’oeuvre. Les patrons jouent là-dessus sans vergogne pour mettre les salaires sous pression et faire reculer les conditions de travail.

    Il est de bon ton aujourd’hui de dénoncer la “fraude sociale” pour faire accepter la politique de suspension des chômeurs. Mais qui sont ces gens qui suspendent? Marie Arena a été prise la main dans le sac pour avoir dépensé au moins 300.000 euros – soit 12 millions de francs! – dans la rénovation de son cabinet.

    Il semble que chaque législature voit les ministres dépenser entre 50.000 et 70.000 euros pour la rénovation de leur cabinet. La plupart des travailleurs ne consacrent pas autant d’argent à la maison dans laquelle ils espèrent habiter toute leur vie!

    La semaine des 40 heures en pratique

    L’accord dans le secteur de la construction, qui permet de prester 130 heures supplémentaires non-récupérables à seulement 120 % du salaire normal, a donné des idées aux patrons. Ils veulent maintenant 175 heures supplémentaires par an (au lieu de 65h) et ce sans devoir passer par la délégation syndicale. Celui qui travaille 150 heures supplémentaires par an preste en moyenne une semaine de 40 heures. Les patrons veulent en plus que les heures de travail soient comptabilisées en base annuelle. Pour les travailleurs, cela signifie en pratique qu’ils pourront travailler 48 heures une semaine et puis 28 heures la semaine suivante.

    Les jeunes surtout sont touchés par les emplois précaires et hyperflexibles. C’est une pratique illégale courante de ne faire signer leur contrat aux intérimaires qu’après la prestation de leur semaine de travail. Certaines entreprises comptent plus de 50% d’intérimaires dans leur personnel. Pour lutter contre cela, les jeunesses syndicales et Résistance Internationale organisent le 19 mars une nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi. Le MAS essaie de lui donner un caractère combatif en lançant dès à présent des comités de mobilisation aux bureaux de pointage, dans les entreprises avec les délégations jeunes des syndicats, dans les quartiers, dans les écoles et les universités. N’hésitez pas à prendre contact avec nous.

    La combativité y est

    Vers une grève générale!

    Cela fait des mois déjà que les entreprises entrent en action les unes après les autres contre un patronat de plus en plus agressif. Licenciements, allongement de la durée du travail, flexibilité accrue, menaces de délocalisation, les patrons mettent en oeuvre toute la panoplie de menaces à leur disposition. Les entreprises publiques ne sont pas épargnées. De Lijn, les TEC, la STIB, La Poste, la SNCB,… partout des milliers d’emplois sont en jeu et les conditions de travail se dégradent. Il n’y a pas d’argent pour les bâtiments scolaires. Le Non-Marchand a un besoin urgent de 25.000 emplois supplémentaires et d’un rattrapage salarial.

    L’offensive du patronat et de ses laquais politiques est générale. Nous devons y répondre par des actions de grève générales. Le Non-Marchand part en grève le 27 janvier. Pourquoi pas une grève générale de 24 heures ce jour-là ou, mieux encore, de 48 heures les 27 et 28 janvier?

    Avec quel programme? Cela fait plus d’un an que le Non-Marchand a rassemblé ses militants en front commun syndical lors d’un grand meeting pour travailler à une plateforme commune de revendications.

    Pourquoi ne pas faire de même sur une base interprofessionnelle. Une telle plate-forme de revendications pourrait aligner les mots d’ordre suivants:

  • Abrogation de la norme salariale, pour une hausse réelle du pouvoir d’achat
  • Stop à la flexibilité, pas d’assouplissement des heures supplémentaires
  • Maintien des horaires sur base hebdomadaire, pas d’annualisation
  • Des services publics de qualité: stop à la libéralisation et à la privatisation
  • Non à l’exclusion: il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs
  • 32 heures sans perte de salaire et avec embauche compensatoire
  • 25.000 emplois pour le Non-Marchand
  • Suppression du travail intérimaire. Des emplois fixes, correctement rémunérés
  • Nationalisation sous contrôle ouvrier de toute entreprise qui menace de délocaliser, de licencier ou de baisser les salaires

    Le mot d’ordre de grève générale est un vain mot s’il ne va pas de pair avec un programme clair et un plan d’action qui soient discutés dans les entreprises et qui reçoivent le soutien de tous les travailleurs. Non à la grève pour faire retomber la pression, oui à la grève pour imposer nos revendications.

    Il faut un nouveau parti des travailleurs!

    Même si les travaillleurs parviennent temporairement à faire plier le genou au gouvernement et au patronat, ceux-ci ne renonceront jamais à nous imposer les mêmes mesures sous l’une ou l’autre forme tant que le capitalisme subsistera. D’où la nécessité de construire le MAS/ LSP en tant que parti révolutionnaire.

    Un parti qui ne rejette pas l’anticapitalisme et le socialisme dans un avenir lointain, mais qui y travaille quotidiennement en partant de la pratique. Nous ne disons pas d’attendre des lendemains qui chantent. Bien au contraire, nous devrons lutter pour y arriver, y compris avec tous ceux qui ne sont pas encore convaincus aujourd’hui de la nécessité de changer fondamentalement la société. Mais même si nous faisons tomber le gouvernement, nous savons que nous n’avons rien de bon à attendre d’une autre coalition. Les travailleurs sont en effet privés d’instruments politiques. Le SPa, le PS et les verts sont devenus des partis intégralement au service du patronat.

    Nous plaidons pour la formation d’un grand parti de lutte, ouvert à tous ceux qui veulent lutter contre les mesures d’austérité néo-libérales. Un parti qui fasse également retentir les griefs des travailleurs dans l’enceinte du Parlement et qui sache l’utiliser pour soutenir les luttes quotidiennes et les populariser.

    Un tel parti ne pourra voir le jour en Belgique que si la CSC/ACV rompt avec le CDh/CD&V et la FGTB/ABVV avec le PS-SPa et que des pans entiers du mouvement syndical décident de se donner un prolongement politique. La seule mise sur pied d’un tel parti signifierait déjà un énorme pas en avant. Il serait cependant rapidement placé devant le choix de s’intégrer au système ou de rompre avec lui.

  • Rupture des négociations sur l’ Accord Inter-Professionnel. A quand un plan d’action?

    Rupture des négociations sur l’ Accord Inter-Professionnel. A quand un plan d’action?

    Rejoins nos militants afin de populariser l’idée et d’avancer la nécessité de mobiliser pour la Marche des Jeunes pour l’EMPLOI du 19 Mars 2005!

    A Charleroi, le 13/12, ce sont 6000 militants syndicaux qui ont manifesté contre l’offensive patronale. Mardi prochain (21 décembre), une manifestation nationale se déroulera à Bruxelles, liée à une reconnaissance de la grève par les syndicats. Le fait qu’il y ait eu une forte présence à une manifestation locale à Charleroi a entraîné une grosse pression de la base du syndicat pour donner une réponse forte aux exigences du patronat.

    Il ne faut pas s’étonner que les négociations sur un nouvel accord interprofessionnel (AIP) ont complètement échouées. Hier, syndicats et patrons se sont réunis toute la journée, mais les patrons restent sur leurs positions càd "gel des salaires" et "flexibilité du travail". Evidemment, il n’est pas acceptable qu’il y ait une baisse des salaires ou que l’on touche aux pré-pensions. La pression de la base dans le syndicat rend impossible à la direction syndicale d’approuver une norme salariale, limitée à l’index ou même plus bas que celui-ci.

    La manifestation du 21 décembre pour riposter à l’offensive patronale qui exige plus de flexibilité et une diminution des salaires sera d’une énorme importance. Contre cette offensive, on doit montrer quelle est la force du mouvement ouvrier organisé. Cela peut pousser le patronat dans la défensive et leur montrer qu’ils doivent retirer leurs exigences.

    Pour faire de cette manifestation un succès, il est nécessaire que les travailleurs soient le mieux informés, et cela sur tous les lieux de travail. Cela peut par exemple être organisé par des réunions d’information, diffusion de tracts,…. Pour réussir à mobiliser aussi le personnel des petites entreprises, où il n’y a pas toujours une présence syndicale organisée, il pourrait y avoir par exemple des réunions d’information régionales ou des assemblées au niveau des entreprises.

    Après ça, il sera nécessaire que l’action du 21/12 ne reste pas isolée au secteur privé. Il est positif que le secteur non marchand qui avait planifié des actions hebdomadaires les vendredi ait déplacé son action de la semaine prochaine au mardi afin de mobiliser tout le monde à la manifestation. Il y a aussi également sur différents lieux, des initiatives prises dans les services publics pour participer à la manifestation. Par exemple à la VUB, il a été décidé de participer à la mobilisation avec un groupe de membres du personnel.

    L’unification du mécontentement dans les différents secteurs est d’une énorme importance pour donner une réponse forte au gouvernement et au patronat. De cette façon, il est possible de construire un rapport de force par lequel on pourrait stopper les plans d’austérité. C’est pour cela qu’il est nécessaire que la manif du 21/12 ne soit pas vu comme un évènement uniquement pour faire évacuer un peu de vapeur. Cela doit plutôt être le commencement d’une offensive syndicale. Un plan d’action qui développe une série d’actions à long terme couplée à la mise en action et à l’ organisation de couches plus larges de travailleurs et de jeunes sera crucial!

  • HYPERTENSION, Journal d’action de syndicalistes combatifs CSC et FGTB du non-marchand

    HYPERTENSION, Journal d’action de syndicalistes combatifs CSC et FGTB du non-marchand

    Voilà déjà un an que nous sommes en mouvement dans le non-marchand et quelques manifestations plus tard… il semble que le gouvernement est seulement prêt à faire quelques concessions… mais le niet radical du gouvernement au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat est inacceptable.

    Concrètement cela voudrait dire que nous (dans le secteur hospitalier) allons connaître sur une période de 10 ans ( de 2000 jusqu’à 2009) une réelle perte du pouvoir d’achat. L’augmentation de salaire de 1 % pour le secteur hospitalier dans le précédent accord comme « sacrifice expiatoire » pour la montée des barèmes dans les maisons de repos etc. était naïf car il allait de soi que nous devions aller de l’avant avec le précédent accord et avec le prochain accord en ce qui concerne la revalorisation salariale… Et maintenant le gouvernement veut nous diviser au moyen d’un gel des salaires… Le fossé avec les autres secteurs ( représentant actuellement en moyenne 10,5%) devrait donc encore plus s’accroître à la place de diminuer. L’accouplement du non-marchand à l’Accord Interprofessionnel concernant l’augmentation de salaire (ou plutôt: le rattrapage du retard salarial) -une revendication du gouvernement- nous semble donc également une choquante absurdité.

    Sur quoi portent les négociations ?

    Le paquet de revendications des syndicats en ce qui concerne l’emploi et la formation comprend des mesures pour un montant total de presque 2,5 milliards d’euros, divisé comme suit : 2.245 millions pour l’emploi, 798 millions d’euros pour intégrer la croissance des besoins de soins et donc encore 246 millions d’euros pour la formation. Ce qui signifie concrètement : 53.850 équivalents temps-plein ou 77.000 travailleurs complémentaires. Dans la proposition des négociateurs gouvernementaux il y avait au total 13.710 équivalents temps-pleins pour de nouveaux jobs à pourvoir. Le coût était estimé à 600 millions. Les revendications des syndicats au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat s’élève à 415.5 millions d’euros. Dans ce montant se trouve un 13ième mois complet (amélioration des revenus de 3.39%) , la rectification de l’anomalie au sujet de l’indemnité pour des prestations irrégulières et une amélioration du règlement de travail. Mais tout comme il a déjà été dit : le gouvernement reste sourd comme un pot pour à ces revendications.

    Si nous voulons forcer une augmentation du pouvoir d’achat et d’autres concessions nous devons cependant passer vers des moyens d’action qui sont en état d’élargir substantiellement le pouvoir de mobilisation des blouses blanches. Nous devons donc ramener la lutte sur le lieu de travail avec les collègues au lieu de les laisser s’épuiser longuement dans les énièmes cortèges à Bruxelles ou dans toutes sortes de mini-actions (par une poignée de militants) qui ne portent pas leurs fruits.

    Il est également nécessaire de mobiliser le non-marchand dans sa globalité comme pour la précédente colère blanche de 1999-2000 : pas seulement les secteurs au niveau fédéral ( jusqu’à présent la FGTB s’est limitée à ces secteurs) mais également les secteurs au niveau régional (comme la LBC) et le secteur public. Avec les négociations qu’il y a eu, entre-autre en ce qui concerne l’augmentation du personnel, une claire division a été faite entre le privé et le secteur public… Alors où demeure le personnel des hôpitaux publics dans les manifestations et les actions ?

    PROPOSITION D’ACTION

    Concrètement nous appelons à lancer une grève d’une semaine durant laquelle la régionale syndicale dans un front commun syndical choisi chaque jour de fermer un hôpital ou une institution différente hermétiquement avec un piquet de masse et donc ne peut être amenée ue de l’intérieur.

    C’est seulement de cette manière qu’une grève dans notre secteur peut avoir un effet réel. Concrètement les grévistes ( et pas seulement les délégués) de tous les hôpitaux et institutions de la région peuvent se rassembler les matins toujours au même endroit où des bus peuvent les charger vers les institutions en question. Cette semaine d’action peut devenir un succès uniquement si elle est précédée par une campagne d’information intensive envers le personnel et l’opinion publique sur la forme de l’action. Selon la situation les piquets de masses peuvent aussi bien s’engager les matins que les midis (deuxième service). Ce que nous proposons donc sont des piquets volants sur une large échelle. Un piquet massif peut toujours se terminer par une petite manifestation à proximité de l’institution. Avant l’arrivée et après le départ des piquets volants l’objectif est naturellement qu’un piquet restreint ( et convaincu) avec des militants de l’institution même reste au poste.

    Pas d’argent ?

    L’argument par excellence pour balayer les revendications du non-marchand est de réitérer l’argument cent fois connus « Il n’y a pas d’argent ». Ce qui ne se dit pas: les milliards de gains de l’industrie pharmaceutique sont manifestement pas visibles aux yeux de certains! Il y a bien de l’argent en suffisance mais il est mal réparti (selon la logique capitaliste) : les profits reviennent aux entreprises, les charges pour l’Etat (donc pour le petit contribuable).

    Comment se fait-il que l’industrie pharmaceutique internationale est la proie de psychose d’angoisse quand le réalisateur de documentaires bien connu Michael Moore annonce qu’il voudrait mettre cette industrie « sous la loupe » ? Y-a t’il donc tant de cadavres dans les placards de l’industrie pharmaceutique ? Et c’est n’importe quoi de dire que les médicaments sont si chers par le fait qu’il faut beaucoup dépenser pour la recherche ; cet argument est également depuis longtemps déjà démonté: l’industrie donne plus pour la publicité que pour la recherche. Vous pouvez lire le reste de l’histoire dans le livre de Dirk Van Duppen : La guerre du Cholestérol : Pourquoi les médicaments sont si cher.

    Unité dans les actions de masses ! Pas de divisions ou de mini-actions qui ne mènent nulle part !

    Dans les actions précédentes il y a déjà eu des incidents entre les membres de la CSC et de la FGTB. A la manifestation du 21 octobre à Bruxelles il y avait des bourrades au départ pour prendre la tête de la manifestation et une distribution de coups. Cela est déjà suffisant que le gouvernement essaie de nous diviser, pour ne pas que nous nous laissions dresser les uns contre les autres par nos propres appareils syndicaux. La comparaison de qui, quoi, avec combien et à quelle vitesse : des rouges ou des verts… on peut se passer de ces petits jeux comme de la peste.

    A propos de délégués, se réunissant à un comité professionnel BBTK-Setca de Bruxelles-Halle-Vilvoorde pour répondre à la question d’une action énergique, nous avons reçu une réponse puérile dans la pratique : pour ainsi dire une action d’enterrement après la manifestation du vendredi. La semaine dernière il y avait donc l’occupation du hall d’entrée de l’INAMI. La seule chose que nous avons obtenu, c’est de nous réchauffer nos pieds. De telles actions sont de purs gaspillages d’énergie et peuvent juste amener à la démoralisation des membres. Y étaient aussi présents à cette action des membres de la LBC. Un secrétaire de la BBTK-Setca a alors exigé que les gens enlèvent tout leur matériel vert « car c’était une action exclusive des rouges » Les militants « rouges » présents n’étaient cependant pas d’accord avec le procédé de leur secrétaire et ensemble ont commencé à scander « tous ensemble, tous ensemble » !

    Pas de « blocs de couleurs » séparés dans la manifestation mais un bloc non-marchand !

    Nous trouvons également qu’il doit être mis fin avec les obsessionnels « blocs de couleur » dans les manifestations. Cela ne fait que renforcer les divisions entre les collègues et les soucis de problèmes inutiles (voir précédemment). Il serait beaucoup plus logique de marcher en délégations par institution, toutes couleurs mélangées. A la manifestation de Bruxelles du 21 octobre les secrétaires se comportaient comme des surveillantes d’écoles gardiennes qui désignaient avec leurs mégaphones ceux qui marchaient « avec la mauvaise couleur » : wel,wel,wel : where will it all end ?

    21 décembre à 10h30 Esplanade de la gare du Nord

    TOUS ENSEMBLE contre la politique de démolition sociale !

    A la lumière de ces attaques brutales sur nos acquis sociaux, Blokbuster et Résistance Internationale ont engagé des négociations avec les syndicats pour lancer une Marche des Jeunes pour l’Emploi. Un accord de principe a été dégagé pour organiser à Bruxelles une marche des jeunes le 19 mars 2005. Cette Marche des Jeunes doit être intégrée dans une action unitaire dans la résistance contre les plans d’austérités qui tombent sur les travailleurs, les chômeurs et les jeunes (écoliers et étudiants). Dans les entreprises la marche des jeunes peut apporter une occasion de faire entrer les jeunes dans le travail syndical (qui est de plus en plus menacé d’être le travail de quelques « vieux doyens »).

    Pour faire de cette marche des jeunes un succès, le MAS va procéder à la formation de comités locaux pour la marche des jeunes dans les villes. Mais, également là où c’est possible, nous allons prendre l’initiative de mettre sur pied des comités semblables au niveau des entreprises ; pour mobiliser de jeunes militants syndicaux plus globalement qu’avec le syndicat, et pouvoir déployer de l’activité sur le lieu de travail. La marche des jeunes doit donc être vue non pas comme un objectif en soi, mais comme un moyen pour aider à construire un réel rapport de force dans les écoles, les quartiers, les lieux de travail afin de pouvoir stopper cette politique brutale d’austérité

  • NON-MARCHAND. APPEL A LA DIRECTION SYNDICALE

    Voilà déjà un an que nous sommes en mouvement dans le non-marchand et quelques manifestations plus tard… il semble que le gouvernement est seulement prêt à faire quelques concessions… mais le NIET radical du gouvernement au sujet de l’augmentation du pouvoir d’achat est inacceptable.

    Par des délégués combatifs de la CSC et de la FGTB

    Concrètement cela voudrait dire que nous allons connaître pendant une période de 9 ans une réelle diminution du pouvoir d’achat (l’augmentation de salaire de 1% du précédent accord pour le secteur hospitalier était ridicule) et que le fossé avec les autres secteurs (représentant actuellement en moyenne 10,5 %) devrait donc encore croître à la place de diminuer. L’accouplement du non-marchand à l’Accord Interprofessionnel concernant l’augmen-tation de salaire (une revendication du gouvernement) nous semble donc également une absurdité choquante (car il est sûr qu’on veut nous imposer un gel des salaires).

    Si nous voulons forcer une augmentation du pouvoir d’achat et d’autres concessions nous devons passer par des moyens d’actions qui sont capables d’élargir substantiellement la capacité de mobilisation des blouses blanches. Nous devons donc ramener la lutte sur le lieu de travail avec les collègues au lieu de les laisser s’épuiser longuement dans les énièmes cortèges à Bruxelles ou dans toutes sortes de mini-actions (par une poignée de militants) qui ne porteront pas de fruits.

    Il est également nécessaire de mobiliser le non-marchand dans sa globalité comme pour la précédente colère blanche de 1999-2000 : pas seulement les secteurs au niveau fédéral ( jusqu’à présent la FGTB s’est limitée à ces secteurs) mais également les secteurs au niveau régional (comme la LBC) et le secteur public. Avec les négociations qu’il y a eu, entre-autre en ce qui concerne l’augmentation du personnel, une claire division a été faite entre le privé et le secteur public… Alors où demeure le personnel des hôpitaux publics, dans les manifestations et les actions ?

    PROPOSITION D’ACTION – PROPOSITION D’ACTION

    Il faut déclarer une grève d’une semaine durant laquelle la régionale syndicale, dans un front commun syndical, choisit chaque jour de fermer un hôpital ou une institution différente hermétiquement avec un piquet de masse.

    C’est seulement de cette manière qu’une grève dans notre secteur peut avoir un effet réel. Concrètement les grévistes (et pas seulement les délégués) de tous les hôpitaux et institutions de la région peuvent se rassembler les matins toujours au même endroit où des bus peuvent les charger vers les institutions en question. Cette semaine d’action peut devenir un succès uniquement si elle est précédée par une campagne d’information intensive envers le personnel et l’opinion publique sur la forme de l’action. Selon la situation les piquets de masses peuvent aussi bien s’engager les matins que les midis (deuxième service). Ce que nous proposons est donc des piquets volants sur une large échelle. Un piquet massif peut toujours se conclure avec une petite manifestation aux alentours. Avant l’arrivée et après le départ des piquets volants l’objectif est naturellement qu’un piquet restreint (et convaincu) avec des militants de l’institution même reste au poste.

    Cet appel est lancé par les travailleurs collaborant à ‘l’Hypertension’: le journal d’action des syndicalistes combatifs CSC et FGTB du non-marchand Contact: polsslagnonprofit@yahoo.co.uk

  • MARCHE DES JEUNES POUR L’EMPLOI

    Une réponse à la politique du gouvernement et du patronat

    IL ÉTAIT LARGEMENT reconnu que le gouvernement et le patronat allait entamer l’attaque contre les acquis des travailleurs et leurs familles vers la fin de 2004. La résistance n’a pas attendu le moment où ces attaques allaient s’intensifier. Les dernières semaines, on a assisté aux grèves dans le secteur non marchand, dans l’enseignement francophone, à La Poste et à la STIB (transports en commun bruxellois). Le secteur privé, exception faite pour l’aéroport de Zaventem, demeure relativement calme, mais derrière les apparences la tension monte. L’automne chaud est déjà une réalité, mais malheureusement le mouvement ouvrier ne dispose pas d’un programme, d’une stratégie et surtout d’une direction capable de gagner la bataille.

    Eric Byl

    Les partis traditionnels de gauche

    Les travailleurs n’ont pas à compter sur le soutien des partis traditionnels prétendument «de gauche». Pour Ecolo et Agalev, il n’a fallu qu’une seule participation au pouvoir pour qu’ils apparaissent clairement dans quel camp ils jouaient. Grâce à ces deux partis on nous a imposé nombre de sanctions (contre la décharge de déchets clandestins, contre les fumeurs,…) et de nouveaux impôts (des taxes écologiques, eau de surface, essence,…), mais l’industrie et les gros pollueurs n’étaient jamais touchés. Deleuze (Ecolo), ancien Secrétaire d’État, voulait éviter la confrontation avec le patronat sur Kyoto en achetant de l’air propre à l’ex-Union Soviétique.

    Au gouvernement, Agalev surtout a compris l’art de mépriser la population. Mieke Vogels a menacé en tant que ministre flamande de la Santé de courtcircuiter les syndicats. Byttebier, qui lui a succédé, a insinué que pas mal d’handicapés fraudaient. Maintenant qu’il est chassé du gouvernement, Groen a fait sa réapparition dans les manifestations du non marchand. Mais ces manifestations sont organisées autour des mêmes revendications que les Verts rejetaient brutalement quand ils siégeaient sur les bancs du gouvernement.

    La social-démocratie participe au gouvernement depuis 1988. Pendant cette période la flexibilité a tellement augmenté que 39,5% des travailleuses sont aujourd’hui engagées à temps partiel. Les jeunes doivent presque exclusivement recourir au travail intérimaire. Les bâtiments publics et les entreprises publiques, construits avec l’argent de la communauté, sont vendus pour un quignon de pain aux amis du secteur privé. En échange, les dirigeants «socialistes» reçoivent des postes bien rémunérés dans une série de conseils d’administration. LucVanden Bossche, ancien ministre SP.a, a reçu en récompense le poste de directeur de Biac, la société qui exploite de l’aéroport de Bruxelles National. Le bourgmestre de Gand, Beke, siège au conseil d’administration de Dexia. Pour cette charge (assister à 7 réunions par an!), il reçoit 34.000 euros par an. Si le PS joue ici et là le jeu d’enfant terrible, le SP.a est l’instigateur de la politique d’austérité. Vande Lanotte et Vandenbroucke ont bataillé depuis le début de l’année pour la mise en oeuvre de mesures «structurelles». Vandenbroucke est l’arrogant responsable de la chasse aux chômeurs. Vande Lanotte est celui qui prépare la privatisation des services publics.

    Les directions syndicales

    Les syndicats organisent au moins 58% des travailleurs actifs (sans compter les prépensionnés et les chômeurs), ce qui représente une hausse de la syndicalisation de 8% sur dix ans. Si les syndicats s’étaient servi de cette force, le gouvernement et le patronat aurait pu faire une croix sur tous leurs plans d’austérité. Cela exige par contre une alternative contre la politique actuelle et c’est exactement cela qui fait défaut aux directions syndicales.

    Elles ne voient pas comment aller à contre-courant de la logique néo-libérale. Elles ont donné leur accord à l’introduction du travail intérimaire et des contrats précaires. Elles ont accepté la disparition de presque 10 000 postes de travail chez Belgacom au prix de cadences infernales. Elles sont maintenant sur le point d’accepter la scission de la SNCB qui coûtera à terme 10.000 emplois et menacera la sécurité des voyageurs et du personnel. A La Poste elles ont avalé Géoroute et Poststation qui feront disparaître 10.000 emplois.

    Faute d’une alternative réelle, les directions syndicales ne dépassent pas le stade d’une opposition superficielle. Si la pression d’en bas devient trop forte, elles organisent des actions pour donner un peu de voix à la colère, en mobilisant les travailleurs de façon divisée. Le mot «mobiliser» ne décrit pas vraiment la situation, car les directions syndicales «démobilisent». En fait, la politique syndicale actuelle consiste à organiser des manifestations d’enterrement lors des fermetures et d’entretenir des relations d’affaires avec les politiciens amis.

    Le lien entre l’ACV et le CVP, prédécesseur du CD&V , a toujours été problématique. Des gouvernements CVP successifs ont abusé de leurs liens avec l’ACV pour vendre leur politique aux travailleurs. Maintenant que le CVP n’est plus l’instrument le plus important de la bourgeoisie, le PS et le SP.a sont mis en avant. Les dirigeants de la FGTB et de l’ABVV ne se servent pas de leurs positions dans les bureaux politiques de ces deux partis pour imposer une politique plus sociale mais, inversement, pour faire avaler à la base syndicale la politique antisociale de ces deux partis.

    Cette démarche est plus d’une fois récompensée par une fonction publique lucrative. Tant que l’ACV restera dominé par le CD&V et la FGTB par le SP.a et le PS, les syndicats accumuleront les défaites dans la lutte des travailleurs.

    La crise structurelle

    Si on suit le patronat et ses valets politiques, la Belgique ne peut que se maintenir au sommet qu’en restant plus efficace que tous les autres pays du monde. «Efficace» ne signifie pas «plus social» ou « de meilleurs services et plus nombreux» ou «la satisfaction maximale des besoins d’un maximum de personnes». Non, «efficacité» doit exclusivement être synonyme de «rentabilité». Si l’on prend en considération les 30 dernières années, depuis la crise de 1974, alors notre système économique ne s’avère pas si «efficace». Il est vrai que les profits des entreprises ont considérablement augmenté. Cela ne résulte cependant pas de la croissance globale des richesses, mais de la politique de pillage au détriment de notre santé et de nos revenus. Les travailleurs de Belgique sont n°2 du monde, derrière la Norvège, au niveau de la productivité. Nous produisons en moyenne 11% de plus de valeurs par heure que nos collègues américains, 32% de plus qu’en Grande Bretagne, 39% de plus qu’au Japon et 8% de plus qu’en France. Notre système économique est tellement efficace que des personnes actives ne travaille même pas. Qui a du travail est en proie à un stress anormal. La Belgique est au premier rang mondial en matières de maladies liées au stress: l’infarctus et les dépressions.

    Selon les patrons et les politiciens qui les servent, les travailleurs belges coûtent trop cher. Entre 1981 et 2001 le coût salarial réel par unité produite a diminué annuellement de 0,3%. L’an dernier cette diminution se chiffrait au moins à 1,4%! On pourrait prétendre que les inactifs prennent tout l’argent.

    Mais en réalité, en vingt ans les pensions sont passées de 34% du salaire moyen à 32%. Ceux qui «profitent» des allocations de chômage ont subi la même perte en valeur: de 42% par rapport au salaire moyen à 28% en 20 ans. Il n’est donc pas étonnant que la pauvreté ait progressé. Au début des années 90 il y avait 6% de pauvres (chiffres officiels), c’est maintenant 13%. Voilà pour cette fameuse efficacité.

    Les propositions patronales pour les négoociations de l’accord interprofessionnel

    En préparation du budget et des négociations pour un nouvel accord interprofessionnel, le patronat, depuis l’été, a préparé l’une après l’autre diverses propositions. Il utilise comme un pied de biche l’exemple de Siemens en Allemagne: un allongement de la durée du travail sans adaptation du salaire. Le patronat prétend ainsi «sauver l’emploi». A Marichal Ketin (Liège), le patron avait proposé d’aug-menter le temps de travail de 36 à 40 heures et de licencier entre 10 et 20 intérimaires. En voilà une drôle de façon de «sauver» l’emploi! Heureusement, il n’a pas réussi à faire gober cela aux travailleurs.

    Pour la majorité des patrons, le débat sur le temps de travail est un épouvantail mis en avant pour effrayer les travailleurs et imposer d’autres mesures de régression sociale. La fédération patronale du métal, par exemple, réclame davantage la baisse des charges et surtout le gel des salaires. Dans la construction les patrons réclament surtout l’annualisation du temps de travail. Dans le secteur de distribution et de l’alimentation, la question centrale porte sur un assouplissement des heures supplémentaires.

    Afin d’être sûr que ce recul social sera accepté, on menace beaucoup. On essaye de nous faire croire que l’élargissement de l’Europe va mener à une invasion de main-d’oeuvre à bon marché. La Commission Européenne veut permettre que des travailleurs de l’Europe de l’Est soient embauchés, en Europe occidentale, aux salaires de l’Est! Il est évident que cela va saper les salaires et les conditions de travail ici. En même temps, Vandenbroucke veut obliger les chômeurs à accepter n’importe quel emploi. Sa chasse aux chômeurs n’a rien à faire avec la prétendue «fraude sociale». Pour chaque poste vacant, il y a au moins 7 candidats. Chaque examen d’embauche suscite la candidature d’un nombre impressionnant de demandeurs d’emploi. Celui qui veut suivre une formation à l’Orbem ou au Forem doit patienter pendant des mois ou n’y a pas droit. L’objectif de la politique d’exclusion est d’utiliser les chômeurs pour saper les conditions de travail et les salaires de ceux qui ont encore du travail. Selon le rapport sur les salaires du Conseil Central de l’Economie, en préparation des négociations sur l’accord interprofessionnel, il n’y a, comme par hasard, toujours pas de marge pour une augmentation des salaires. Les salaires en Belgique ont progressé apparemment de 1,4% de plus que les salaires dans les trois pays voisins (France, Allemagne, Pays-Bas). Ce ne sont évidemment que des moyennes. Les salaires de managers comme Jan Coene, qui s’est octroyé une récompense de 800 millions de FB en trois ans, y sont aussi inclus. Par ailleurs, quand on dit que nos salaires ont «progressé plus rapidement» que dans les pays voisins, il est plus exact de dire qu’ils ont «baissé moins vite». En comparaison avec le patronat allemand et néerlandais, la Belgique est loin de la situation «optimale». En bref: malgré la misère dans laquelle vivent nos pensionnés, malgré la montée officielle du nombre de pauvres, nos patrons et leurs serviteurs politiques ont l’eau à la bouche quand ils rêvent d’une politique aussi anti-sociale que celle de Schröder et de Balkenende.

    Construire un rapport de forces

    Jamais dans l’histoire il n’y a eu autant de richesses et autant de profits qu’aujourd’hui. Mais il n’y a jamais eu non plus autant de pauvres. Plus que jamais il faut que les travailleurs et leurs familles contrôlent la richesse qu’ils produisent et qu’ils l’utilisent pour satisfaire les besoins de l’ensemble de la population. Si les dirigeants syndicaux le voulaient, ils pourraient paralyser toute l’Europe. Mais la nécessité de se réapproprier les richesses disponibles, accaparées aujourd’hui par un petit nombre de parasites, cette idée ne leur vient pas à l’esprit. Leur attitude mène au défaitisme chez beaucoup de travailleurs.

    Le défaitisme peut temporairement paralyser le mouvement ouvrier, mais ne contrebalance pas les effets de la situation vécue. Chaque secteur se met en mouvement l’un après l’autre, souvent sans les directions syndicales qui ne peuvent garder les travailleurs sous contrôle. La seule capacité qu’elles développent magnifiquement c’est de fractionner la lutte secteur par secteur. Mais si on veut forcer le gouvernement et le patronat à faire des concessions, l’action coordonnée et généralisée est indispensable. C’est précisément ce que les directions syndicales essaient à tout prix d’éviter depuis la grève contre le Plan Global de 1993.

    Marche des jeunes

    Le MAS seul ne peut pas transformer cette situation. Nous pouvons tout au plus intervenir dans la situation politique et sociale sur base du mécontentement dans divers secteurs. Dans une période de montée rapide du chômage et avec en arrière-plan une chasse aux chômeurs, nous avons décidé de faire un appel avec notre campagne Blokbuster à une nouvelle Marches des Jeunes pour l’Emploi. En 1982 et 1984 il y avait des dizaines de milliers de jeunes dans la rue contre le chômage. Ces marches étaient préparées par de nombreux comités locaux de mobilisation dans les écoles et les entreprises. Ce n’étaient pas des manifestations comme les autres, mais des campagnes menées pendant toute une année.

    En 1993 Blokbuster et les Jeunes FGTB ont organisé une petite Marche des Jeunes de 7.000 manifestants. Cette Marche s’est tenue juste après la chute du stalinisme, quand le capitalisme semblait pour beaucoup de gens le seul système possible. De plus les Jeunes CSC avaient refusé de participer. La «petite gauche» était, comme d’habitude, plus occupée à insulter les organisateurs qu’à mobiliser. Le journal La Gauche appelait Blokbuster «une filiale de la maison de mère britannique Militant» et dépeignait les Jeunes FGTB comme «une organisation inerte avec juste un fichier de membres» . Solidaire ne pensait pas grand-chose de cette Marche des Jeunes.

    Aujourd’hui la situation est totalement différente. Le chômage monte à nouveau en flèche. Le gouvernement a lancé une offensive. Différents secteurs sont en lutte. Il ne manque qu’une initiative capable d’unifier les luttes et d’offrir une perspective. Nous pensons que la Marche des Jeunes pourrait jouer ce rôle. En avril 2004 Blokbuster a contacté les jeunesses syndicales avec une proposition d’une Marche des Jeunes en octobre. Elles ont marqué finalement leur accord pour le 19 mars 2005.

    Nous craignons toutefois que les jeunesses syndicales ne pensent pas au même type de Marche que nous. Nous la voyons comme un point culminant où des comités locaux dans les entreprises, les écoles et les quartiers mobilisent pendant des mois avec des tracts, des réunions, des sessions d’information dans les entreprises, des actions locales devant les agences d’intérim, à l’ONEM, etc. La Marche elle-même, on la voit comme une marche combative où les jeunes pourront mettre en avant avec force leurs revendications sur l’emploi et les conditions de travail. Pas par des émeutes ou d’autres sottises, mais par une présence massive et décidée.

    Nous craignons cependant que les jeunesses syndicales pensent plutôt en termes d’une grande city parade, avec plein de ballons, des chars carnavalesques, de la musique à plein tube, des groupes de danseurs, mais pas beaucoup de réelle mobilisation autour des revendications concrètes. Le caractère final de cette Marche dépendra en grande partie de notre force. Nous appelons nos lecteurs à mettre sur pied partout où ils peuvent des comités pour la Marche des Jeunes autour d’un nombre de revendications concrètes: il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs; pas de petits boulots précaires, mais des emplois stables avec un vrai salaire; 32 heures hebdomadaires sans perte de salaire et avec embauche compensatoire.

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