Category: Asile

  • Après la grève de la faim, reconstruire la lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers

    Manifestation pour la régularisation. Photo : James

    Manifestation nationale pour la régularisation le 3 octobre, 14h, Gare du Nord.

    Le 20 avril 2020, ce sont les sans-papiers qui avaient en premier fait sortir la lutte sociale hors du confinement. À partir de ce moment, les actions de solidarité et manifestations de sans-papiers et de leurs soutiens se sont succédé tout au long l’année 2020. En 2021, les sans-papiers ont lancé un mouvement d’occupations politiques à Bruxelles, tout d’abord à l’Église du Béguinage (le 28 janvier, avec le soutien du Père Alliet, des syndicats et de diverses associations) et ensuite à l’ULB et à la VUB, avec le soutien des étudiants.

    Par Pietro (Bruxelles)

    Dans la foulée des occupations organisées par l’USPR (Union des sans-papiers pour la régularisation) à Bruxelles (Béguinage, ULB,…), l’occasion se présentait de prendre le temps de construire une large mobilisation vers une manifestation nationale en faveur de la régularisation des sans-papiers. Mais la situation tragique dont sont victimes les sans-papiers, encore aggravée par la pandémie, liée à l’énorme frustration et au désespoir face à l’arrogance du secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V) a mené à la méthode extrême de la grève de la faim, qui a été lancée le 23 mai.

    Le secrétaire d’État Sammy Mahdi (CD&V) n’a cessé de répéter qu’il n’y aurait pas de règle de régularisation collective ou d’exception. Face au blocage, certains sans-papiers sont entrés en grève de la soif. Finalement, le 21 juillet, après quasiment 2 mois de la grève de la faim, les sans-papiers ont déclaré arrêter temporairement leur action.

    Tensions au sein du gouvernement

    Alors que la situation devenait dramatique, le PS et Ecolo ont menacé de démissionner du gouvernement en cas de décès d’un gréviste de la faim. Avant de très vite changer de ton. Il n’a fallu que deux jours à Paul Magnette pour déclarer : « Non, il n’y a pas de crise gouvernementale par les grévistes de la faim. » Le coprésident d’Ecolo Jean-Marc Nollet a suivi sur la même ligne.

    Finalement, un « accord » a été trouvé reposant uniquement sur des procédures individuelles, sans aucune certitude de régularisation. Le changement de cap du côté du PS et d’ECOLO a eu un très mauvais impact sur ces négociations. Une fois de plus, les sans-papiers ont été trahis par les partis traditionnels prétendument progressistes qui ont préféré préserver l’unité d’un gouvernement qui mène une politique raciste au lieu de défendre les revendications des sans-papiers.

    Autre élément déterminant : ce ne sont pas des porte-paroles élus démocratiquement par le mouvement des sans-papiers qui se sont rendus à la table de négociation, mais des représentants de la société civile proches des militants.

    Tout en comprenant bien le désespoir et la frustration des sans-papiers en lutte, le PSL/LSP, notamment par le biais de ses membres sans-papiers, avait défendu, dès le début, le point de vue que la grève de la faim n’allait pas être capable d’obtenir une réelle victoire pour le mouvement. Il faut toutefois reconnaitre qu’elle a permis d’attirer l’attention de couches larges de la population concernant la situation des sans-papiers. Mais la stratégie s’est révélée être un raccourci vers une voie sans issue.

    Relancer une dynamique de construction de rapport de force

    Après cette année de lutte acharnée, il est normal que le mouvement connaisse un moment de recul. Mais nous assistons aujourd’hui à une recomposition du mouvement, à la naissance de nouveaux collectifs comme celui qui a lancé en août l’occupation de l’ancien siège de la KBC à Molenbeek. Ces derniers mois de lutte ont donné envie à d’autres sans-papiers de sortir de l’ombre et de commencer à s’organiser.
    Nous allons continuer à intervenir dans le mouvement pour le soutenir tout en accentuant qu’une réelle victoire exige d’élaborer un plan d’action national qui se lie aux autres mouvements sociaux. Il sera par exemple important que des sans-papiers participent à la manifestation de la FGTB du 24 septembre contre la loi sur les salaires. La régularisation des sans-papiers permettrait d’en finir avec leur exploitation clandestine qui participe aux pressions à la baisse sur nos salaires. Ce serait également un excellent endroit où mobiliser pour la prochaine manifestation nationale pour la régularisation du 3 octobre.

    Nous appelons tous les collectifs de sans-papiers et leurs soutiens à faire de cette date la réussite la plus éclatante possible et de l’utiliser comme point de départ pour une campagne de longue haleine qui lie la régularisation à un programme de revendications sociales. Une telle approche renforcerait grandement les efforts visant à construire l’unité entre les mouvements de tous les « oubliés de la crise ».

  • Sans-papiers : Construire le mouvement alors que menace le retour des visites domiciliaires

    Photo : James Morrison

    Ce 20 juin, environ 2.000 personnes (notamment des représentants de diverses structures syndicales) ont manifesté à Bruxelles en soutien à la régularisation des personnes sans-papiers. A ce moment-là, des sans-papiers de l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation (USPR) venaient de dépasser les 25 jours de grève de la faim. Le lendemain, le secrétaire d’État à l’asile et à la migration Sammy Mahdi (CD&V) déclarait « Je ne vais pas négocier ».

    Pour la galerie, le secrétaire d’État a versé des larmes de crocodile : « Cette situation me préoccupe, je me fais du souci pour la santé de ces personnes et je déplore leur décision de faire cette grève de la faim. » Dans les faits, il défend un projet de loi qui autoriserait les visites domiciliaires afin de déloger les sans-papiers qui s’inspire du projet de loi du gouvernement Michel qui a dû être abandonné face au tollé. Aujourd’hui, la question divise le gouvernement, le grand écart devenant très gênant pour le PS ou ECOLO entre les belles paroles en soutien des sans-papiers et la participation à la politique raciste du gouvernement.

    Avec le déconfinement et dans la foulée des occupations politiques organisées par l’USPR à Bruxelles (Béguinage, ULB,…), l’occasion se présentait de prendre le temps de construire une large mobilisation vers une manifestation nationale en faveur de la régularisation des sans-papiers. La manifestation du 20 juin en a d’ailleurs illustré le potentiel : il s’agissait de la plus importante manifestation sur ce thème depuis 2018 alors que la date n’avait été connue que peu de temps à l’avance.

    Mais la situation tragique dont sont victimes les sans-papiers, encore aggravée par la pandémie, liée à la frustration face à l’arrogance du secrétaire d’État a ouvert un espace à l’idée de lancer une mesure aussi extrême que la grève de la faim. Le PSL/LSP est, comme toujours, solidaire de la lutte des sans-papiers. Nous partageons leur frustration face à l’immobilisme du gouvernement. Mais nous estimons que la grève de la faim est bien moins capable d’obtenir une réelle victoire qu’une mobilisation large tout en étant dangereuse pour la santé physique et psychologique des militants. Si le gouvernement continue de faire la sourde oreille, quelle étape ultérieure ?

    Une réelle victoire exige de rassembler largement pour forger un puissant rapport de forces grâce à un plan d’action national lié aux autres mouvements sociaux. La grève de la faim ouvre le risque que le mouvement se referme sur lui-même et s’épuise au lieu de s’ouvrir vers les couches plus larges de la société. La marche de ce 20 juin était un bon pas en avant pour stimuler le mouvement pendant l’été et, nous l’espérons, donner un élan vers une mobilisation nationale annoncée suffisamment à l’avance à la rentrée.

  • Solidarité avec les travailleurs et travailleuses sans-papiers !

    Depuis le 23 mai, plus de 450 sans-papiers ont entamé une grève de la faim pour la dignité et la régularisation dans les occupations politiques de l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation (USPR). Après plus d’un mois, les effets sur la santé des occupants se font sentir et la souffrance augmente. Des dizaines de personnes ont dû être amenées à l’hôpital, dont plusieurs en conditions graves. Entre-temps le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration Sammy Mahdi (CD&V) reste fermement sur sa position en annonçant sur twitter qu’il n’y aura ni régularisation, ni changement de législation. De plus, il a proposé au gouvernement un projet de loi qui autoriserait les visites domiciliaires afin de déloger les sans-papiers. Appliquer la même politique que celle du Vlaams Belang n’est pas une option !

    Tract distribué par le PSL/LSP à la marche de ce 20 juin

    La situation tragique dont sont victimes les sans-papiers est le résultat des politiques discriminatoires du gouvernement Vivaldi et de ses prédécesseurs. Le refus de la part de Sammy Mahdi de donner des réponses concrètes aux revendications du mouvement des sans-papiers est la cause de la frustration qui les a poussé à mettre en place cette action de protestation extrême qu’est la grève de la faim. Le silence des autres forces politiques aux gouvernement, y compris PS et Ecolo, reflète le manque d’alternative politique concrète pour les sans-papiers. Face aux désespoir croissant des sans-papiers, le gouvernement est incapable de donner une réponse autre que la répression et l’intimidation. Pour les militants sans-papiers du PSL, la seule solution, c’est la régularisation!

    Les travailleuses et travailleurs sans-papiers se sont retrouvés en première ligne pendant la pandémie : en soignant des personnes à domicile, en fabriquant des masques, en travaillant sur des chantiers et dans les métiers essentiels. Ils comblent une pénurie structurelle dans ces secteurs tandis que l’Etat refuse d’entendre les revendications du mouvement. Au lieu de permettre aux travailleuses et travailleurs sans-papiers de cotiser à la sécurité sociale via leur régularisation, le secrétaire d’Etat préfère les laisser dans la clandestinité. De cette manière, les sans-papiers sont exploités par des patrons qui profitent de cette main d’œuvre à bon marché tout en faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires. C’est pour cela que nous avons toujours défendu que la lutte pour la régularisation ne concerne pas seulement les personnes sans-papiers : une victoire de ce combat serait au bénéfice de l’ensemble de la classe travailleuse.

    En tant que militants actifs dans le mouvement de sans-papiers depuis plusieurs années, les membres du PSL-LSP ont une approche critique envers la méthode des grèves de la faim. Bien que nous sommes, comme toujours, solidaires de la lutte des sans-papiers et que nous partageons leur frustration face à l’immobilisme du gouvernement, nous ne croyons pas que la grève de la faim sera capable d’obtenir une réelle victoire. Nous basons ce constat non seulement sur notre propre analyse politique mais aussi sur l’expérience du mouvement des sans-papiers de 2009. Bien que la grève de la faim à l’époque ait réussi à aboutir à des concessions de la part du gouvernement, celles-ci n’ont été que des gouttes d’eau dans l’océan. Ces victoires n’étaient que temporaires. Cela a été le cas dans la régularisation en 2009 où plus de la moitié des personnes régularisées se sont retrouvées sans-papiers par la suite.

    Une réelle victoire exige de rassembler largement dans la construction d’une véritable relation de forces grâce à un plan d’action national lié aux autres mouvements sociaux. Avec la grève de la faim, l’USPR ne doit pas enfermer le mouvement sur lui-même mais l’ouvrir à des couches plus larges de la société, surtout dans cette période de déconfinement social et politique. Pour cela, l’initiative de la marche de ce 20 juin est un très bon début pour stimuler le mouvement pendant l’été et donner un élan vers une mobilisation nationale en septembre. Cette unité entre les mouvements sociaux de tous les oubliés de la crise peut être développée au travers d’un programme de revendications sociales liés à la régularisation pour défier les racines systémiques de notre misère.

    •Régularisation immédiate et permanente de toutes et tous les sans-papiers!
    •Jamais plus d’impunité policière! Stop à la criminalisation des sans-papiers!
    •Des solutions sociales pour les problèmes sociaux : il faut des investissements dans l’enseignement, les soins de santé, les logements et les salaires plutôt que dans la répression policière. Taxons les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
    •Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profit d’une infime élite.

  • [INTERVIEW] Les travailleurs sans-papiers en lutte pour un permis de travail !

    Interview de Fortunat Kabwebeya, porte-parole du comité des travailleurs avec et sans papiers de la CSC-Bruxelles

    Depuis le 14 décembre 2020, le Comité des travailleurs avec et sans papiers de la CSC-Bruxelles a lancé une campagne sur la nécessité d’ouvrir un accès au permis de travail pour les personnes sans-papiers. Nous soutenons ces revendications dans le cadre de la lutte pour un bon emploi et des salaires décents pour tous, notamment via la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire.

    Propos recueillis par Pietro (Bruxelles)

    Comment envisages-tu la lutte contre le dumping social ?

    Pour lutter contre le dumping social et la mise en concurrence des travailleurs, nous devons être unis et arracher de meilleures conditions de travail et de vie pour tous. Les sans-papiers sont avant tout des travailleurs. Pour survivre, nous sommes forcés de travailler au rabais, et aujourd’hui sans protection. Corvéables à merci, durant le confinement, nous avons continué à travailler en première ligne. Les travaux de démolition et de rénovation n’ont pas cessé, et nous avons également pris soin des personnes âgées qui n’étaient pas soignées à l’hôpital ou encore effectué le nettoyage des entreprises ou des hôpitaux.

    Pourtant, si le travail des 100.000 personnes sans-papiers de Belgique était régularisé, cela rapporterait directement 65 millions d’euros nets chaque mois dans les caisses de la sécurité sociale. A Bruxelles, il existe par exemple environ 80.000 postes à pourvoir dans des emplois en pénurie (et 140.000 pour toute la Belgique). D’autre part, la crise sanitaire a mis en lumière le rôle des métiers essentiels, notamment dans le soin aux personnes (travail domestique, soins à domicile, travail dans les maisons de repos et dans le secteur hospitalier), où l’on trouve déjà beaucoup de sans-papiers. C’est pour cela que nous serons mobilisés à côté du personnel soignant et des oubliés de la crise dans la deuxième manifestation de la santé à l’initiative de La Santé en Lutte le 29 mai.

    Quelles revendications défend le comité contre l’exploitation des travailleurs sans-papiers ?

    Pour nous, à partir du moment qu’un travailleur porte plainte, ou quand un contrôle de l’inspection sociale découvre un travailleur sans-papiers, le travail informel doit pouvoir être régularisé au travers du permis unique, comme cela se fait en France, en Suisse ou en Italie.

    Mais le plan de relance économique 2020-2030 ne répond même pas à l’avis du Conseil économique et social de la Région du 16/06/16, dont notre comité était à l’initiative. Cet avis exige de garantir le droit des victimes de porter plainte en donnant un titre de séjour durant toute la durée de la procédure.

    Pour lutter contre notre surexploitation et finalement contre le dumping social, nous demandons la sanction effective des patrons abuseurs, qui ne peut être garantie qu’en assurant notre protection. Notre campagne sur ce point s’appelle #FautILMourirPourAvoirLesPapiers ? Combien de travailleurs sans-papiers ont-ils eu un accident de travail et ont été laissés sur le bas-côté d’une route ? Combien de travailleuses domestiques ont-elles été harcelées ou confinées au travail auprès de particuliers ?

    Nous voulons aussi garantir le droit à la formation. Notre 2ème campagne vise ainsi Actiris à Bruxelles. Le Comité de Gestion d’Actiris a écrit une note en janvier 2019 qui se penche sur l’hypothèse de permettre aux personnes sans titre de séjour d’accéder à des formations professionnelles dans les métiers en pénurie. Ce que nous voulons ! Selon nous, il faut revoir la liste des métiers en pénurie en fonction de la crise sanitaire et des besoins essentiels pour reconnaître les compétences des sans-papiers.

    Enfin, nous avons une campagne « Pour un permis de travail maintenant ! » (www.permisdetravailmaintenant.net). La directive européenne Permis Unique demande aux Etats membres d’établir une procédure unique (travail et séjour) pour les ressortissants de pays tiers et nous proposons de l’assouplir y donnant accès aux sans-papiers. Pour reprendre l’avis du conseil économique et social de la Région bruxelloise, dont nous sommes à l’initiative, l’autorisation de travail délivrée par la Région doit ouvrir directement le droit au séjour.

    La régularisation des sans-papiers reste notre revendication principale. Il s’agit d’une prérogative du gouvernement fédéral, mais les régions ne sont pas impuissantes, comme l’illustrent les thèmes de nos 3 campagnes. Nous vous invitons à les soutenir le 9 juin prochain, à 12h devant le parlement bruxellois, place Saint Jean.

  • Pas d’immunité collective sans régularisation des sans-papiers

    Depuis le début du plan de vaccination en Belgique les politiques mettent en avant la volonté de vacciner tous les publics, y compris les plus précaires, dont les sans-abris et les sans-papiers. Cela ne sera pas un enjeu facile à réaliser sans leur donner des droits !

    Par Pietro (Bruxelles), article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

    Dans le cadre de la crise sanitaire, la détérioration de l’état de santé des personnes sans-papiers est manifeste. Peu des mesures ont été prises pour essayer d’inverser cette tendance.

    Sous l’impulsion des associations, les démarches d’Aide Médicale Urgent (AMU) ont été assouplies afin d’encourager les personnes sans papiers présentant les symptômes à consulter un médecin rapidement, et ainsi à éviter la propagation du virus. Ces dispositions sont tout à fait insuffisantes: étant donné leur situation administrative, les sans-papiers redoutent et repoussent le moment de consulter un médecin, par méconnaissance de ces nouvelles dispositions et par peur d’une facturation ultérieure ou d’une arrestation sur le chemin des urgences. De plus, les dispositifs médicaux associatifs habituellement fréquentés par un public sans-papiers ont été limités, restreignant l’offre d’information et de soin.

    Fin mars, un centre de soins médicaux a été mis en place à Tour & Taxis, où les personnes sans domicile et les migrants, surtout sans papiers, sont testés, en collaboration avec la plateforme citoyenne Refuges Welkom et Médecin du Monde. Cette structure a accueilli 163 personnes, soit très peu par rapport au nombre de sans-papiers présents sur le territoire.

    Sans des investissements publics importants dans les structures d’accueil, dans les centres d’hébergement et associations du secteur, dans les centres médicaux et dans le secteur de la santé en général, il ne sera pas possible de rentrer en contact avec ce public précaire.

    La vaccination des sans-papiers

    Selon le Secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, chaque sans-papiers, chaque réfugié, chaque demandeur d’asile doit être vacciné. Réagissant aux propos de Dries Van Langenhove (Vlaams Belang) à la Chambre concernant le coût de la vaccination des sans-papiers, le Secrétaire d’État (CD&V) a répondu avec des arguments d’extrême droite : « La vaccination va faciliter les expulsions des sans-papiers puisque les pays d’origine invoquent le COVID comme excuse pour le refus de retour » !

    En Région bruxelloise l’idée est d’utiliser les équipes de terrain et de proposer à ce public un vaccin en une seule dose. Cela montre l’absence totale de volonté de prendre sérieusement en considération les sans-papiers. La réalité c’est que les sans-papiers sont exclus du système de soins de santé traditionnel.

    La seule manière de vacciner les plus précaires et de protéger ainsi toute la population est une régularisation de tous les sans-papiers. Le fait de ne pas trouver rapidement une solution durable pour les sans-papiers met en péril non seulement la santé de ces personnes, mais aussi celle de tous les citoyens de Belgique. Il est temps de se battre pour une véritable stratégie de vaccination avec un plan de santé publique à long terme, en accordant la citoyenneté pleine et entière aux sans-papiers.

    Pour cette raison, les militants sans papiers du PSL mèneront campagne dans les occupations politiques pour mobiliser autour de la manifestation nationale de La Santé en Lutte le 28 mai à Bruxelles. L’unité des travailleurs sans-papiers avec le personnel de la santé et des autres secteurs essentiels sera une étape importante dans la construction du rapport de forces contre ce gouvernement pour gagner la régularisation et un système de soins de santé gratuit et de qualité.

    Le capitalisme est désastreux pour les travailleurs et notre santé. Ce système nous apportera davantage de pandémies et constitue un frein pour y faire face. Une alternative socialiste est nécessaire de toute urgence : une société qui repose sur les besoins et les revendications des travailleurs et de leur famille.

    1) L’aide médicale d’urgente (AMU) est une forme d’aide sociale octroyée par les CPAS. Elle a pour objectif de garantir l’accès aux soins médicaux des personnes sans séjour légal.

  • Liège : Vottem, 22 ans déjà, nous ne l’acceptons toujours pas

    Hier, nous avons participé à la mobilisation contre la prison pour étrangers qu’est le centre fermé de Vottem. A l’initiative du @Cracpe (Collectif de résistance aux centres pour étrangers), une présence symbolique a été organisée à l’enclos des fusillés de la Citadelle, puis un rassemblement et des prises de paroles ont eu lieu au Centre fermé de Vottem.
    Nous dénonçons l’attitude scandaleuse du bourgmestre qui a décidé d’interdire la manifestation qui devait partir du centre-ville pour se rendre à Vottem. Respecter les mesures sanitaires était bien entendu tout à fait possible dans le cadre d’une manifestation. Cette interdiction inquiétante survient après que le rassemblement antifasciste du Premier mai ait lui aussi été interdit.
    Régularisation de tous les sans-papiers – COMBATTONS LE RACISME PAR LA SOLIDARITÉ
    • Régularisation immédiate de tous les sans-papiers.
    • Abolition des politiques inhumaines de détention et d’expulsion massive, tous les migrants doivent bénéficier de tous les droits.
    • Luttons contre les causes qui poussent à fuir : la guerre, le terrorisme, l’exploitation et la destruction de l’environnement. Stop au néocolonialisme ! Les matières premières et les richesses doivent appartenir à la collectivité, pas aux capitalistes. Annulation des dettes publiques.
    • Pour un plan massif d’investissements publics : logements sociaux, enseignement de qualité et gratuit, des emplois décents avec un salaire de minimum 14€/heure, des soins de santé gratuits et de qualité.
    • Défendons une alternative au capitalisme : une société socialiste basée sur les besoins de la majorité de la population et non les profits d’une poignée par la nationalisation sous contrôle et gestion démocratique de la collectivité des secteurs clés de l’économie.

    Photos de Giulia (Campagne ROSA – Liège)

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    Photos d’Emily

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  • Liège. Marche contre le centre fermé de Vottem ce 9 mai

    Régularisation des sans-papiers ! Non aux centres fermés !

    Appel du CRACPE (Collectif de résistance aux centres pour étrangers) // Evénement Facebook

    14:00 Départ de la place St Lambert à Liège
    15:00 Départ de l’enclos des fusillés de la Citadelle
    – Prises de paroles à l’arrivée au Centre fermé de Vottem

    « Votre politique de migration solidaire et humaine, vous pouvez la prendre et la mettre à la poubelle, il n’y en aura plus dans les trente prochaines années. », Sammy Mahdi, nouveau Secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, interviewé dans Le Soir le 16/ 11/2020
    NON NON NON ! NOUS NE L’ACCEPTONS PAS ! Toujours en résistance face à l’illégitime, les centres fermés pour étrangers et les expulsions !

    Nous vous invitons à rejoindre la marche annuelle du CRACPE ce 9 mai, jusqu’au centre fermé de Vottem.

    Il y a un an, nous avions dû annuler notre manifestation, pour raison de confinement, ce n’était que partie remise ! Cela ne nous a pas empêché de maintenir notre présence auprès des détenus : les samedi à Vottem, au quotidien avec notre permanence téléphonique, avec des recharges téléphoniques, et avec un rassemblement le 24 décembre…

    Depuis 22 ans nous poursuivons notre mobilisation inlassable pour rendre visible et dénoncer cette politique d’enfermement et d’expulsion, et nous n’allons pas arrêter alors que cette invisibilité est encore accrue en période de Covid ! Un centre fermé c’est une prison qui cache son nom, qui tente de briser au quotidien, physiquement et psychologiquement, par tous les moyens, les capacités de s’opposer à une expulsion.
    En 2019 environ 9000 personnes ont été « éloignées de la Belgique. Ces personnes n’ont pu obtenir l’asile ici du fait de la politique restrictive de nos gouvernements en matière d’asile et d’immigration. Elles ont été renvoyées vers l’insécurité politique, sociale, économique, climatique qu’elles ont fuie, vers la guerre… les discriminations, souvent au péril de leur vie. Parmi ces personnes la majorité sont passées par un centre fermé, soit une prison pour étrangers, sans jugement, simplement parce qu’elles n’avaient pas ou plus de titre de séjour. Sur une année ce sont environ 1000 personnes qui sont détenues à Vottem.

    En 2020 il y a eu la COVID. Une partie des détenu.e.s des centres fermés ont été libéré.e.s dans un premier temps pour diminuer la promiscuité dans les centres et à cause des fermetures de frontières. Une autre partie a retrouvé la liberté grâce au travail acharné d’avocats engagés, le CRACPE les en remercie ! Mais certain.e.s sont restés enfermé.e.s, dans un cadre de règles sanitaires peu respectées, avec une très forte limitation des visites (à certains moments complètement supprimées) et ce pendant de très longs mois, puisque de fait les possibilités d’expulsion sont très réduites (vols supprimés, ambassades qui ne délivrent pas les laissez-passer et toujours certaines frontières complètement fermées) ! Ces personnes sont donc encore détenues aujourd’hui.

    En 2020 la déclaration gouvernementale Vivaldi a prévu d’augmenter le nombre de détentions et d’expulsions, en appliquant le master plan de Théo Francken, du gouvernement précédent !

    « Le gouvernement prévoira les moyens nécessaires pour rencontrer une capacité suffisante pour le rapatriement des personnes en séjour illégal dans de bonnes conditions de vie. Le master plan sera amélioré tout en respectant le timing de telle sorte que les besoins soient rencontrés. » (30 septembre 2020)

    Une fois la pandémie ralentie, détentions et expulsions reprendront de plus belle. Ce master plan prévoit la création de plusieurs centaines de nouvelles places en centres fermés : celui d’Holsbeek a déjà été ouvert il y a deux ans, 40 femmes peuvent y être détenues. Il est prévu d’ouvrir deux nouveaux centres à Jumet, et à Zandvliet (près d’Anvers). Le nouveau secrétaire d’Etat Sammy Mahdi, et le gouvernement Vivaldi, marchent dans les pas de leurs prédécesseurs !

    Cela porterait le nombre de places disponibles en moyenne dans les centres fermés à 1000 (578 places en 2018). L’objectif du master plan est aussi d’expulser 1000 personnes de plus chaque année.
    Nous rappelons nos revendications :
    ➡️ Suppression des centres fermés pour étrangers
    ➡️ Arrêt des expulsions
    ➡️ Pour une politique d’asile et d’immigration qui respecte les Droits Humains
    ➡️Pour la régularisation des sans-papiers !

    Marchons ensemble ce 9 mai jusqu’à Vottem, camp de la honte, rendez-vous dès 14 heures Place Saint-Lambert à Liège !
    Au lendemain du 8 mai, pour rendre hommage à la résistance au nazisme au nom de la défense des Droits Humains aujourd’hui, la manifestation passera par l’Enclos des Fusillés à la Citadelle, où il y aura une prise de parole, à 15 heures

  • Régularisation des sans-papiers : bilan après deux mois d’occupation de l’église du Béguinage 

    Des collectifs de sans-papiers occupent l’église du Béguinage depuis le 31 janvier, fédérés en tant qu’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation (USPR). Depuis le 8 février, le mouvement occupe également de nouveaux lieux, comme l’ULB et la VUB. Quel bilan provisoire tirer de cette lutte afin de la renforcer via un plan d’action et une stratégie claire ?­

    Par Lahoucine et Pietro (Bruxelles), article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Les sans-papiers et le silence de la politique établie

    Durant les 5 années du gouvernement Michel, les personnes sans-papiers ont été durement attaquées par des politiques migratoires brutales. Le racisme institutionnel a été aggravé. Mais nous n’avions pas d’illusions quant aux possibilités de changement du nouveau gouvernement. Le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Sammy Mehdi (CD&V) refuse d’écouter les sans-papiers. Il veut continuer à traiter les dossiers au cas par cas sans rien céder concernant un changement de législation. Une fois de plus, les personnes sans-papiers sont sacrifiées.

    Les travailleuses et travailleurs sans-papiers se sont retrouvés en première ligne pendant la pandémie : en soignant des personnes à domicile, en fabriquant des masques, en travaillant sur des chantiers et dans les métiers essentiels. Ils comblent une pénurie structurelle dans ces secteurs tandis que l’Etat regarde ailleurs. Au lieu de permettre aux travailleuses et travailleurs sans papiers de cotiser à la sécurité sociale via leur régularisation, le secrétaire d’Etat préféré les laisser dans la clandestinité. De cette manière les sans-papiers sont exploités par les patrons qui profitent de cette main d’œuvre à bon marché tout en faisant pressions sur l’ensemble des salaires.

    Les tendances du mouvement

    La pandémie est arrivée à un moment où le mouvement des sans-papiers se cherchait une nouvelle stratégie. La crise a radicalisé le mouvement et différentes approches se sont développées.

    Il y a les sans-papiers regroupés dans l’USPR qui en ont eu marre d’attendre et qui ont relancé un mouvement d’occupations pour la régularisation. Leur énergie a réussi à redonner une visibilité à ce combat dans l’opinion publique, notamment avec leurs actions devant le Béguinage. La recherche d’une solidarité large autour des occupations est décisive, la victoire ne s’obtient pas en étant isolés.
    Il y a des années de travail accompli par plusieurs collectifs des sans-papiers, mais il faut reconnaître qu’une certaine fatigue s’est installée dans les dernières années en même temps qu’une incapacité à construire des actions de masse.

    Le mouvement d’occupations politiques de l’USPR a été capable de répondre à la difficulté de mobiliser dans le contexte difficile de la pandémie. Il a donné une nouvelle visibilité à la cause des sans-papiers avec une chaîne humaine autour de l’église du Béguinage et l’organisation de plusieurs meetings et rassemblements, donc l’action organisée conjointement avec la Campagne Solidarity le 21 mars à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre le racisme.

    Notre approche

    Une nouvelle occasion se présente, il ne faut pas la gâcher en raison d’un manque de clarté stratégique. Les militants sans papiers du PSL ont joué un rôle important dans ce mouvement. Ils essayent de souligner systématiquement la nécessité de se lier au mouvement ouvrier ainsi qu’au récent mouvement « Jeunesse en lutte ». A l’occasion de 8 mars, les femmes sans-papiers se sont mobilisées autour de la Campagne ROSA.

    La phase actuelle de la lutte est compliquée, la seule issue est la construction d’une unité solide entre les travailleurs – avec et sans papiers – pour lutter ensemble pour la régularisation. Car, oui, les sans-papiers sont aussi des travailleurs. Nombre d’entre eux se seront d’ailleurs impliqués dans la grève du 29 mars sur les salaires. Il ne peut y avoir de solution sérieuse contre le dumping social sans régularisation de tous les sans-papiers.

    En ouvrant le mouvement à des couches plus larges de la société et en le structurant notamment via des assemblées démocratiques et transparentes, il sera possible de politiser toutes les personnes impliquées et de repousser la division qui sert les ennemis de la régularisation. Une victoire exige de rassembler toutes les forces possibles dans la construction d’une véritable relation de forces grâce à un plan d’action national lié aux autres mouvements sociaux.

    Les prochaines étapes seront la chaîne humaine qui partira de l’église du Béguinage pour rejoindre l’Office des étrangers le 2 avril et la marche du 24 avril vers Vilvorde, où le Secrétaire d’Etat Sammy Mehdi est également chef de groupe au conseil communal. Ces dates permettront de populariser les revendications du mouvement et de construire un élan vers une mobilisation nationale début juin, après la manifestation du groupe d’action militant La Santé en Lutte.

  • Journée internationale contre le racisme : Rassemblement à l’église du Béguinage.

    Dimanche 21 mars, 17h, Eglise du Béguinage à Bruxelles (Place du Béguinage)

    Ce dimanche 21 mars, c’est la journée internationale de lutte contre le racisme. A cette occasion, l’Union des Sans-Papiers pour la Régularisation organise un rassemblement avec le soutien de la Campagne Solidarity et de Amitié Sans Frontières / Vriendschap Zonder Grenzen. Les soutiens de la cause des sans-papiers sont invités à les rejoindre devant l’église du Béguinage à Bruxelles.

    Texte de l’appel :

    En tant que sans-papiers, nous sommes victimes de la discrimination et du racisme systémiques. 150.000 travailleur·euses sans-papiers sont laissés dans l’exploitation et la misère, sans droits, aujourd’hui en Belgique, malgré le fait que nous vivons, travaillons, élevons nos enfants et participons à la vie de nos quartiers depuis de nombreuses années. Avec quelle justification morale ? Que nous venons d’ailleurs et que nous ne sommes pas en ordre au point de vue administratif ? Nous servons d’armée de réserve que l’économie utilise à sa guise, en fonction de ses besoins et sursauts du moment. Nous constituons une main d’oeuvre corvéable à merci et qui permet de faire pression à la baisse sur les salaires et les droits de toute la population.

    Nous servons aussi de boucs émissaires pour certains responsables politiques. Ceux-ci n’hésitent pas à manipuler la population et à la diviser. Ils donnent de nous une image négative, en nous accusant de “voler” le travail, le logement ou les acquis sociaux des “Belges”. Il s’agit d’une stratégie de diversion. Ces mêmes responsables politiques sont justement les premiers à s’attaquer aux droits sociaux et démocratiques de l’ensemble de la population.

    Ne tombons pas dans le panneau. Continuons à résister à l’injustice et à la division. Restons unis pour défendre nos droits démocratiques et sociaux. Car plus de droits pour nous, ce n’est une question d’humanité, mais c’est aussi plus de droits pour l’ensemble de la population.

  • [INTERVIEW] Les “oubliés du confinement” lancent de nouvelles occupations

    L’une des visites de solidarité des Etudiants de Gauche Actifs à l’ULB.

    Des sans-papiers ont récemment entamé une occupation politique de l’Église du Béguinage, suivie peu après par d’autres à l’ULB et à la VUB, afin d’attirer l’attention du nouveau gouvernement sur les “oubliés du confinement” et revendiquer des réelles solutions pour faire face à la crise sociale et sanitaire. L’objectif du mouvement est de réclamer un véritable dialogue avec les autorités pour obtenir l’égalité des droits et la possibilité de travailler légalement dans le pays. Nous en avons discuté avec Elhoucin, militant du PSL et l’un des porte-paroles du mouvement des sans-papiers à Bruxelles.

    Propos recueillis par Eugenio (Bruxelles)

    Pourquoi une occupation politique à l’ULB?

    Le choix de faire une occupation politique est venu suite à plusieurs mois de mobilisation du mouvement des sans-papiers. A la suite du premier confinement, nous avons été en première ligne pour déconfiner les luttes sociales, en nous mobilisant pour revendiquer des réponses concrètes pour les 100.000 sans-papiers qui résident en Belgique. La crise sanitaire et économique a touché de façon disproportionnée les couches les plus précaires de la société, dont les sans-papiers.

    Beaucoup d’entre nous vivent dans des conditions instables et insalubres et, faute d’alternative, ils sont forcés de travailler au noir sans aucune protection sociale et sanitaire. Cela n’est pas seulement dangereux pour les sans-papiers, mais pour toute la société. Nous ne pouvons pas prétendre faire face à la pandémie en ignorant les plus vulnérables. Nous avons donc décidé d’augmenter la pression sur les autorités.

    Les deux lieux d’occupation sont symboliques pour le rôle qu’ils ont joué dans les luttes des sans-papiers, notamment avec l’occupation du Béguinage en 2009, et qu’il joue toujours dans la conscience de la population bruxelloise. Avec l’occupation de l’ULB et de la VUB, nous voulons plus particulièrement tisser des liens de solidarité avec les étudiants et les travailleurs pour que nos combats se rejoignent. Pour élargir la base sociale de notre mouvement, nous devons construire des ponts avec les couches sociales qui souffrent des conséquences de la crise et des politiques des gouvernements belges.

    Comment organiser les étudiants et les travailleurs pour soutenir le mouvement pour la régularisation ?

    Il est important pour nous de souligner le profil politique de ces nouvelles occupations, il ne s’agit pas seulement d’abriter des gens qui en ont besoin ou de faire du chantage, comme l’a déclaré le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration Sammy Mahdi (CD&V). Nous sommes là pour mettre en avant des revendications politiques nécessaires pour répondre à la crise qui plonge les sans-papiers dans la misère. Beaucoup des problèmes auxquelles nous sommes confrontés ne sont pas uniques aux sans-papiers, bien que cela nous affecte de façon particulièrement brutale.

    La pénurie de logements à un prix abordable, d’emplois avec un salaire suffisant, d’accès aux protections sanitaires et sociales ou encore les difficultés de recevoir un enseignement de qualité sont des problèmes que nous partageons avec la majorité de la population belge. Il est donc essentiel, si on veut faire avancer notre mouvement, de mettre en avant un programme de revendications sociales qui répond aux besoins des couches exploitées et opprimées de la société.

    La régularisation de toutes les personnes sans-papiers ne doit être que une première étape pour garantir la santé et les droits de tout le monde et lutter pour de meilleures conditions de vie et de travail. C’est sur la base d’un tel programme que nous pouvons lier la lutte des sans-papiers avec les combats des travailleurs.ses et des étudiants.es et nous organiser ensemble pour le renversement de ce système économique fondé sur la discrimination et l’exploitation.

    • Régularisation immédiate et permanente de toutes les personnes sans-papiers!
    • Jamais plus d’impunité policière ! – Stop à la criminalisation des sans-papiers !
    • Des solutions sociales pour les problèmes sociaux : il faut des investissements dans l’enseignement, les soins de santé, les logements et les salaires plutôt que dans la répression policière. Taxons les riches au lieu de tirer sur les pauvres !
    • Malcolm X a dit : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”. Nous devons combattre le système capitaliste, un système d’exploitation économique pour la majorité au profit d’une infime minorité.

    Rejoignez le mouvement – le comité de soutiens se réunit tous les mardis à 17h30 à place du Béguinage pour continuer à organiser la lutte.

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