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Category: Contre le racisme
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Face aux provocations d’extrême droite, il est temps de réagir à gauche!

En juin, 500 antifascistes se sont réunis à Gand à l’initiative de Blokbuster. Avec la récente percée électorale du Vlaams Belang, l’extrême droite a gagné en confiance pour agir en dehors du parlement. Depuis les élections, des racistes ont attaqué un homme de couleur à la gare de Tongres, des lettres de menaces ont été envoyées à des habitants issus de l’immigration à Alost, Anuna De Wever et ses amies ont été attaquées au festival Pukkelpop. A Dour, de jeunes Flamands d’extrême droite avaient écrit des slogans tels que ‘‘Pas de Wallons’’ sur leur tente au milieu de la Wallonie…
Par Kenzo (Gand)
La fin de l’été n’a pas calmé les choses. Le Vlaams Belang (VB) tente de faire revenir son nouveau député Dries Van Langenhove (fondateur du groupuscule de jeunes néonazis Schild & Vrienden exclu de l’université de Gand) à l’université de Gand comme orateur, tandis que le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV tente d’utiliser sa photo sur de grandes affiches puisqu’il en fut un temps président. En septembre 2018, un reportage de la VRT (traduit et diffusé ensuite par la RTBF dans Question à la Une) avait fait grand bruit au sujet de Shild & Vrienden et de leur racisme et sexisme virulents. Un an plus tard, le chef de fil de cette bande nauséabonde n’a été condamné pour rien, il a même atterri au Parlement ! Les cercles étudiants d’extrême droite tels que le KVHV et le NSV se sentent ainsi renforcés.
Cette confiance renouvelée est également évidente dans la reprise limitée des activités autour de Blood&Honour, un groupe de ‘‘néonazis à bières’’ devenu célèbre en 2006 et depuis lors condamné pour avoir organisé un groupe de néonazis dans l’armée belge. Le 15 septembre, leur dirigeant, Thomas Boutens, voulait organiser une manifestation à Bruxelles. Malgré une interdiction – qui portait scandaleusement aussi sur une manifestation antifasciste non-violente – des dizaines de militants d’extrême droite se sont venus et ont été immédiatement arrêtés. Des groupes comme Blood&Honour se développent dans le sillage du VB. Blood&Honour a d’ailleurs été fondé par des jeunes du VB au lendemain du dimanche noir de 1991 et a connu son «pic» au début de ce siècle, lors de la dernière percée du VB.
L’extrême droite abuse du mécontentement contre la politique traditionnelle et prétend être opposée au monde de l’establishment, mais elle défend essentiellement les intérêts des responsables de ce système. Lorsque Raoul Hedebouw (PTB) a soulevé la question de l’indemnité de départ généreuse du patron de la poste Koen Van Gerven, Dries Van Langenhove a déclaré que ce salaire de 500.000 euros était normal à ses yeux ! L’extrême droite tente de nous dresser les uns contre les autres par le racisme et le sexisme pour mieux servir les intérêts des ultra-riches.
Notre meilleure arme contre l’extrême-droite, c’est la mobilisation, de sorte qu’elle perde confiance et qu’elle ait plus de mal à s’organiser. A Gand, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont pris l’initiative de protester contre la rencontre avec Dries Van Langenhove organisée par le KVHV le 26 septembre (tout juste après l’envoi de ce journal à l’imprimeur). Les positions parlementaires de l’extrême droite ne signifient pas qu’elle a les mains libres.
Mais pour une lutte antifasciste efficace, il faut également nous opposer au terreau sur lequel il repose : les inégalités et la politique de casse sociale. La conclusion des élections est la suivante : les gens en ont assez de cette politique. Nous avons besoin de logements abordables pour tous, de transports publics plus nombreux et gratuits, d’une éducation libre et démocratique, d’un salaire minimum de 14 euros / heure et d’une pension décente.
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150 personnes au rassemblement et au meeting antifascistes à Bruxelles

Ce dimanche 15 septembre, les militants néonazis de “Blood, Soil, Honour and Faith” & co s’étaient donnés rendez-vous à Bruxelles pour tenter eux aussi de bénéficier d’une plus grande visibilité et de capter une part du succès international de l’extrême droite, et plus particulièrement du Vlaams Belang en Belgique.
Notre campagne antifasciste Blokbuster participe à la coalition “Stand Up” et a collaboré à la mise sur pied d’une riposte face à cette présence inadmissible de néofascistes ouvertement violents dans nos rues. Nous tenons à souligner que l’interdiction que le bourgmestre a décidée concernant notre rassemblement est parfaitement inadmissible. Son discours vise à renvoyer dos à dos les néofascistes et les antifascistes, à les mettre sur un pied d’égalité.Nous entendons également rappeler que l’extrême droite instrumentalise la colère contre les pénuries sociales. Ces dernières sont le fruit des politiques antisociales appliquées par les partis traditionnels, dont le parti du bourgmestre. Leurs politiques affament nos services publics, détruisent nos conditions de travail et bousillent nos pensions. Le succès du Vlaams Belang s’explique notamment par la colère contre les politiques néolibérales et l’austérité. Ce parti est parvenu à la dévier, caché derrière des thèmes sociaux et un profil prétendument anti-establishment qu’il a combiné aux préjugés racistes. Une fois les élections passées, le parti a directement balancé à la poubelle cette approche qui n’était qu’un leurre.
Lors de la discussion, la coalition Stand Up a donné rendez-vous pour une manifestation à Gand le 26 septembre (événement Facebook). Le cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV veut organiser un meeting avec le nouveau député du Vlaams Belang Dries Van Langenhove, par ailleurs chef de file du groupe néofasciste Schild en Vrienden.
La coalition Stand Up organise ensuite le 28 septembre une après-midi de rencontre et de discussion suivie d’une soirée concert au Garcia Lorca à Bruxelles (plus d’infos).
Dans le cadre de ce 15 septembre, nous avons distribué ce tract pour discuter notamment du programme pour la lutte anti-fasciste. No Pasaran !
Les néonazis veulent avoir leur part du succès du Vlaams Belang aux élections : résistance !
La victoire électorale du Vlaams Belang donne aux néo-nazis de notre pays une plus grande confiance en eux. L’été dernier, 25 néonazis se sont retrouvés au café De Bengel, au marché d’Anvers sur la Grand Place. Par la suite, cinq d’entre eux ont été arrêtés parce qu’ils faisaient le salut hiltérien sur l’avenue commerciale dans le centre. Parmi eux, Tomas Boutens a été reconnu coupable d’avoir mis sur pied un groupe neo-nazi armé Blood&Honour au début du siècle dernier. Ce groupe veut manifester à Bruxelles le 15 septembre pour tenter de répéter la “Marche contre Marrakech”, mais aussi autour de l’exigence que le Vlaams Belang entre au gouvernement.Les précurseurs de Blood&Honour ont été mis sur pieds aux Pays-Bas à la suite de la première percée électorale du Vlaams Blok au début des années 90. C’est à cette époque qu’ont eu lieu les premiers concerts avec des groupes nazis associés au groupe britannique Blood&Honour, un groupe ouvertement fan d’Hitler et des nazis. Ce n’est pas un hasard si l’un des premiers organisateurs d’un tel concert au début des années 90 a également été actif localement avec les jeunes du Vlaams Blok. Le parti n’a eu aucun problème avec cela. Au tournant du siècle, deux groupes de combat de Blood&Honour étaient actifs aux Pays-Bas. L’un d’eux a utilisé le nom de’Bloed Bodem Eer Trouw’ et comptait plusieurs soldats parmi les organisateurs. Le réseau des néo-nazis armés a été démantelé en 2006, après quoi les pionniers se sont surtout occupés de leurs problèmes juridiques.
Les condamnations définitives ont été limitées : quatre prévenus, dont Boutens, ont été condamnés à des peines allant de quelques mois à cinq ans. Toutefois, le tribunal a déclaré qu’ils formaient un groupe terroriste qui voulait mener des attaques. Ces dernières années, le dirigeant du BBET, Boutens, est apparu plus régulièrement dans les manifestations d’extrême droite. Par exemple, il a assisté à plusieurs reprises à une manifestation du NSV (Nationalistische Studentenvereniging), le club étudiant non officiel du Vlaams Belang.
Lorsque l’existence d’un groupe armé de néonazis est devenue largement connue par les médias en 2006, le VB a dû prendre ses distances. Cela a été plus explicitement fait par certains que par d’autres. L’ancien vice-président Roeland Raes a fait remarquer : “A droite de nous, la politique n’est pas possible. Nous nous abstenons d’adopter des positions qu’une petite minorité de nos membres trouvent attrayantes, mais qui nous ralentissent.” Il ajoute avec un peu de nostalgie : “Dans les années soixante-dix, il y avait moins de tabous sur le langage ou sur les réminiscences des années 30 et 40. Les mesures prises contre nous à l’époque n’étaient pas si fortes et déterminées.” En bref : selon le vice-président du VB, les partisans du nazisme appartenaient à “ nous “, c’est-à-dire au parti et à sa périphérie.
Maintenant que le Vlaams Belang progresse à nouveau dans les élections, certains néonazis voient l’occasion de repartir avec plus de confiance en eux. Leurs actions antérieures n’ont donné lieu qu’à de légères punitions. Leurs collègues de Schild&Vrienden, l’élite nazie diplômée, ont pris leur propre route avec leurs déclarations racistes, sexistes et homophobes. Cela les ont incités à commettre des actes violents. Aujourd’hui le chef de ce gang a été catapulté directement au parlement par le Vlaams Belang. Alors pourquoi les nazis plus traditionnels, moins diplômés, ne tenteraient-ils pas leur chance à nouveau ? C’est dans ce contexte que s’inscrit la “marche” annoncée à Bruxelles le 15 septembre.
Le Vlaams Belang a dû se dissocier, mais comme l’ancien vice-président Roeland Raes l’a fait remarquer il y a des années, certains membres du parti trouvent cette initiative “attrayante”. Le profil anonyme utilisé comme initiateur de la manifestation est, entre autres, un ami du président du VB gantois Johan Deckmyn. Sur Facebook, environ 1000 personnes ont indiqué qu’elles iraient à la manifestation. C’est impressionnant pour une initiative néo-nazie, même si, bien sûr, il devient extrêmement difficile d’égaler la manifestation des 5 500 à la manifestation contre l’accord de Marrakech et même s’il y a sans doute beaucoup de faux profils de trolls d’extrême droite sur les 1 000 personnes inscrites. La manifestation contre Marrakech a été activement soutenue par le Vlaams Belang et ses organisations amies (KVHV, NSV, Schild&Vrienden, ….) qui ont de nouveau été attirées par le succès du VB. Avec l’attention croissante accordée aux réfugiés, la N-VA a de nouveau renforcé le groupe d’extrême droite.
Il est difficile de prédire ce que l’action du 15 septembre apportera, mais il n’est pas exclu que quelques dizaines de militants d’extrême droite tentent de faire une manifestation. On ne devrait pas permettre que cela se produise. Ll y a une discussion au sujet d’une contre-manifestation. Blokbuster est d’avis qu’une mobilisation s’impose, dans laquelle nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour manifester pacifiquement avec autant d’antifascistes que possible et limiter ainsi la portée de l’extrême droite.
En même temps, Blokbuster défend la nécessité d’un programme social qui démasque les tentatives du VB de répondre à l’insatisfaction et à la peur justifiées concernant les salaires, les pensions, les soins de santé, les soins pour les personnes âgées, etc. Ce ne sont pas les réfugiés qui économisent sur notre sécurité sociale pour offrir des cadeaux aux super riches ; c’est ce que font les marionnettes néolibérales des grandes entreprises avec lesquelles le VB avait tant voulu former une coalition ! Depuis les élections, le VB a laissé son masque “ social “ pour ce qu’il est : il ne reste plus que le racisme et l’agitation du drapeau. Avec une lutte active autour de revendications telles qu’un salaire minimum plus élevé, une pension minimum plus élevée, des investissements publics dans les services publics et le logement social, …. nous pouvons aller à l’encontre de la politique d’austérité et dénoncer les fausses “réponses” de l’extrême droite pour ce qu’elles sont : semer la division qui entrave la lutte pour faire respecter nos revendications !
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Vlaams Belang : des députés qui font froid dans le dos…
Le 26 mai, le Vlaams Belang a obtenu 46 sièges dans plusieurs parlements. Un passage en revue de certains de ces élus illustre de façon limpide que le VB agit contre les intérêts de la majorité de la population. Ce parti est composé de marchands de haine. Il représente une menace pour tous les travailleurs, les allocataires sociaux, les femmes, les personnes LGBTQI+, les migrants,… Vous pensez qu’on exagère ? Tremblons ensemble avec le petit aperçu ci-dessous.Au Parlement européen : un bagarreur de rue condamné
Tom Vandendriessche a beau être un nouveau venu au Parlement européen, la campagne Blokbuster le connaît depuis le milieu des années 90. À cette époque, Vandendriessche était le président du NJSV (une association d’écoliers nationalistes de droite) à Bruges. Sous sa direction, le groupe est passé à la violence physique. D’actions dans les cafés progressistes à l’intimidation lors de réunions de gauche en passant par un véritable raid sur une action de protestation contre le rôle de la multinationale pétrolière Shell au Nigeria. Lors de ce raid, Els Deschoemacker, militante de Blokbuster, a reçu des coups qui l’ont menée tout droit à l’hôpital. La violence à Bruges a encore dégénéré lorsqu’un membre du NJSV a commis une attaque à la grenade contre lui-même afin d’accuser Blokbuster. L’homme a été démasqué. Une campagne nationale contre la violence fasciste avec une manifestation en 1997 a fini par mettre fin à la violence du gang de Vandendriessche.
Après cela, Vandendriessche est allé à l’Université de Gand. Après un court passage au NSV (association d’étudiants nationalistes), il a été plus longuement actif au KVHV, un club étudiant catholique de droite. Vandendriessche s’est vanté qu’on y buvait exclusivement du champagne. La violence a également repris. Le 15 février 2000, Vandendriessche et un ancien conseiller provincial du VB ont attaqué deux étudiants de gauche qui, sac poubelle à la main, demandaient à tout le monde de jeter les tracts du VB. Vandendriessche et son compagnon, Tanguy Veys, ont traîné l’un des étudiants dans les escaliers et l’ont frappé. Résultat: en novembre 2001, Vandendriessche a été condamné à un mois de prison et à une amende de 372 euros. En appel, la culpabilité a été confirmée, mais une remise de peine a été prononcée. Cela n’a pas empêché le KVHV d’avoir Vandendriessche comme président de sa section gantoise de 2001 à 2004.
Après une courte carrière en dehors de la politique, Vandendriessche est revenu au Parlement européen en tant qu’assistant parlementaire de Gerolf Annemans. Il entre maintenant lui-même dans ce parlement en tant que successeur de Patsy Vatlet, élue en deuxième position sur la liste du VB – une de ces élues du Vlaams Belang qui a été immédiatement échangée contre un successeur masculin.
A la Chambre et au Parlement flamand : des homophobes
Dominiek Sneppe-Spinnewyn, la nouvelles élue homophobe de Flandre occidentale, pense que le mariage homosexuel est ‘‘un pont trop loin’’. Elle n’est pas la seule à penser ainsi au VB. L’ancien président du KVHV et nouveau député VB Filip Brusselmans a déclaré dans le magasine Humo l’année dernière : ‘‘Les transgenres sont une anomalie, une aberration. (…) Tout a commencé avec les personnes LGBT qui défendaient leur orientation sexuelle. Nous pensions alors que cela devrait être permis. Nous avons accepté que la reproduction et l’amour soient déconnectés. L’étape suivante a été le mariage homosexuel : les pouvoirs publics ont reconnu la relation homosexuelle. Le concept ‘‘d’amour’’ a reçu un sens différent : il n’était ainsi plus nécessaire qu’un enfant naisse de l’amour.’’
Cette position n’est pas nouvelle : en 2011, Filip Dewinter a déclaré au Parlement flamand que la meilleure prévention contre le sida est de ‘‘promouvoir des relations hétérosexuelles durables’’. En 1998, le parti écrivait dans une brochure : ‘‘L’homosexualité, ne serait-ce que parce qu’elle n’est pas adaptée à l’ordre naturel (c’est-à-dire à la différence entre l’homme et la femme), n’est pas bénéfique à la société’’. (Un choix pour la vie, brochure du VB ‘Een keuze voor het leven’, 1998, p. 10).
Dominiek Sneppe utilise explicitement le nom de son mari. Il faut dire que ‘Spinnewyn’ est un concept en soi dans les milieux nationalistes flamands. Le père Roger et ses fils ont joué un rôle central dans la milice privée interdite VMO (Vlaamse Militanten Orde). Roger Spinnewyn, décédé en 2013, était l’un des dirigeants du VMO, avec Bert Eriksson (qui disait jusqu’à la fin de sa vie être resté fidèle au Führer). Jusqu’en 2012, Roger Spinnewyn était sur la liste du VB à Zedelgem, où sa belle-fille poursuit maintenant sa carrière.
Au Parlement flamand : un briseur de grève
En 2014, une campagne a eu lieu sur les médias sociaux contre le mouvement de masse contre la politique antisociale du gouvernement Michel (notamment : recul de l’âge de la retraite et le saut d’index). Le KVHV a lancé la campagne ‘‘Nous ne faisons pas grève’’, avec 100.000 followers. Les grèves étaient qualifiées de ‘‘dictature des syndicats’’. L’auteur de la campagne, Bart Claes, a été immédiatement engagé par le VB et est maintenant parlementaire. Ce n’est pas un hasard : dans les années 80, le Vlaams Blok a fait campagne sous le slogan ‘‘Travailler est bénéfique, faire grève est nuisible’’.
D’autres députés VB sont allés plus loin et ont eu recours à la violence physique. Les troupes de Van Langenhove (Schild & Vrienden) ont attaqué des piquets de grève. Juste après, un cambriolage a été effectué au bureau de la FGTB de Gand pour y voler un drapeau afin de le brûler à la façon Etat Islamique. Les milieux d’extrême droite ont toujours essayé d’intimider les militants syndicaux. C’est l’attitude du Vlaams Belang et précédemment du Vlaams Blok : contre les syndicats, mais aussi plus généralement contre les acquis sociaux des travailleurs.
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Le moment est venu de vous organiser contre l’extrême droite !

Le Vlaams Belang a remporté les élections et a immédiatement bénéficié d’une plus grande plate-forme pour répandre sa haine. Et il y a eu des incidents. A Tongres, un homme de 58 ans a été grièvement blessé suite à une agression raciste. Un courrier à caractère raciste a été déposé dans les boîtes aux lettres de personnes étrangères et d’origine étrangère à Alost : ‘‘Vous êtes tellement en retard et non civilisés, impolis, lâches, sales, bêtes, stupides et sans valeurs. Et surtout, vous êtes de sales profiteurs, vos enfants sont si impolis, si marginaux et sans éducation.’’ L’an dernier, des jeunes avaient chanté ‘‘Handjes kappen, de Congo is van ons’’ (‘‘Couper les mains, le Congo est à nous’’) au festival Pukkelpop. Il est grand temps de s’organiser contre l’extrême droite.
Par Geert Cool, porte-parole de la campagne Blokbuster
Prenons ce combat au sérieux
Pour combattre efficacement l’extrême droite, il faut tout d’abord comprendre sur quoi repose son succès et ne pas nous limiter à exprimer notre colère, même si cela est bien entendu important. Nous n’irons pas très loin en disant : ‘‘le racisme, c’est mal’’ de manière moralisatrice. Nous devons entrer en action mais aller au-delà de ceux qui sont déjà convaincus.
Si le Vlaams Belang a remporté les élections de cette manière, c’est parce qu’il a lié son racisme à des revendications sociales. Comme d’autres partis, le Vlaams Belang a parlé des pensions et du pouvoir d’achat, souvent avec des exigences à première vue similaires à celles de la gauche. Cela a suffi pour que la fédération patronale FEB proclame que le PTB et le VB ont des programmes socio-économiques similaires. C’est une absurdité totale. Le VB cherche à masquer sous un verni social un programme totalement antisocial qui prend pour cible non seulement les migrants et les Wallons, mais aussi les chômeurs, les LGBT, les femmes, les syndicalistes,… Un salaire minimum plus élevé de 14 euros de l’heure (ou 2.300 euros par mois), une retraite de 1.500 euros dès 65 ans, des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté,… quand la gauche et les syndicats revendiquent cela en se limitant presqu’exclusivement aux mots, il est difficile de faire la différence avec le VB. Le VB sera démasqué pour ce qu’il est dès que nous entrerons sérieusement en lutte pour arracher ces revendications, car il n’est pas prêt à faire quoi que ce soit. C’est par la lutte que le caractère antisocial du VB peut être démasqué.
Le Vlaams Belang lie ces revendications au racisme et à la division : la facture doit être payée par les migrants et les Wallons. Lorsque d’autres partis parlent de ‘‘payer’’, la plupart des Flamands savent immédiatement que c’est leur portefeuille qui est en ligne de mire. L’arrivée des premiers députés flamands de gauche radicale permettra, espérons-le, de donner un plus large écho au débat sur l’impôt sur le capital. Ce ne sont pas les réfugiés ou les migrants qui ont profité de la politique du gouvernement Michel : ce sont les riches et les spéculateurs. Au cours des cinq dernières années, les profits des entreprises ont en moyenne augmenté de 3,2% en Belgique contre 1,8% dans les pays voisins.
Il est facile de se reposer sur les préjugés inhérents au capitalisme pour faire porter aux migrants la responsabilité de la régression sociale. Améliorer le sort de la population – c’est-à-dire obtenir des salaires plus élevés, un renforcement de la sécurité sociale, mais aussi la fin des guerres et du pillage du monde néocolonial – exige de défier le système capitaliste. C’est la seule option réaliste : le capitalisme en crise entraîne de plus en plus d’inégalités et de tensions sociales. Sans renverser ce système, il est impossible de disposer d’une société où la majorité de la population connaitra une vie décente. C’est pourquoi nous programme repose sur la perspective de transformation socialiste de la société. (Voir également notre dossier central)
Ensemble dans la rue
La victoire électorale du VB a accru la confiance des militants d’extrême droite et de toutes sortes de racistes. Nous devons assurer que cette confiance ne donne pas lieu à des agressions en rue en occupant celle-ci quand il le faut. Depuis des années, à chaque fois que le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang (le NSV, Nationalistische Studentenvereniging) a voulu manifesté dans une ville étudiante flamande, la campagne antifasciste Blokbuster était à l’origine d’une contre-manifestation à la participation systématiquement plus nombreuse. Nous avons cherché à mettre sous pression ce cercle dans lequel le Vlaams Belang va chercher ses nouveaux parlementaires (de même qu’au cercle étudiant catholique ultra-conservateur KVHV).
Nous devons nous organiser et discuter des actions à mener dans des comités d’action qui permettent d’affiner notre approche à chaque étape de la lutte. C’est de cette façon que l’on est le mieux à même de réagir efficacement à chaque déclaration raciste à l’école ou au boulot, pour isoler ces déclarations et encore plus le comportement qui les accompagne. Ce ne sont pas les migrants ou les réfugiés qui nous volent nos moyens : c’est le résultat du manque d’investissement pour des emplois décents, de bonnes allocations sociales, des soins de santé décents, l’enseignement, les loisirs,…
De la crise du capitalisme surgissent des éléments de barbarie, dont l’extrême droite. Vouloir la bloquer, cela implique de combattre le système qui l’alimente. La force de la société qui est capable de produire un changement de système, c’est le mouvement ouvrier. Une manifestation dynamique de jeunes est contagieuse pour le mouvement syndical, c’est d’ailleurs ce que nous avons vérifié une fois de plus au début des grèves pour le climat en janvier et février.
Le mouvement antifasciste doit être massif. Et pour assurer l’implication de couches larges de la population, le mieux est de reprendre des revendications qui touchent à leurs préoccupations quotidiennes. Ces revendications portant sur le travail, l’enseignement, les soins de santé,… représentent la meilleure réponse à la politique de ‘‘diviser pour régner’’ dont le racisme fait partie. Ces revendications ne seront satisfaites que par un changement de société : les inégalités croissantes sont dans l’ADN du capitalisme. Une société socialiste concrétisera les aspirations à un meilleur avenir pour la majorité de la population et fermera ainsi définitivement la porte au désespoir réactionnaire.
La campagne Blokbuster a joué un rôle de premier plan dans les premières actions qui ont suivi les élections – dont les manifestations des 28 mai et 23 juin à Gand. Il en ira de même à l’automne. Lorsque les étudiants du VB et du NSV manifesteront à Anvers en mars de l’an prochain, nous organiserons à nouveau la riposte antifasciste avec une contre-manifestation. Aidez-nous et rejoignez-nous !
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Retour sur le dimanche noir précédent et la riposte antifasciste qui a suivi

Blokbuster, début des années ’90 24 novembre 1991. Le jeune Filip Dewinter lève un gant de boxe en l’air pour encourager ses partisans. Son Vlaams Blok (qui deviendra le Vlaams Belang en 2004) est devenu le plus grand parti d’Anvers et a franchi pour la première fois le seuil des 10% en Flandre. De 3 sièges fédéraux, le Blok est passé à 17 députés (12 à la Chambre, 5 au Sénat). Immédiatement, on a parlé d’un ‘‘dimanche noir’’. Le choc est grand. Des jeunes et des travailleurs déferlent dans les rues contre le racisme et l’extrême droite.
La percée de l’extrême droite entraine une riposte antifasciste
La percée du Vlaams Blok s’est déroulée dans un contexte de perte de confiance dans les partis traditionnels. Dès le début des années 1980, une politique d’austérité néolibérale a entraîné une baisse du niveau de vie d’une grande partie de la population. Cette tendance s’est encore renforcée après la chute du mur de Berlin et l’offensive idéologique néolibérale qui l’a accompagnée. Il n’était pas surprenant que le rejet des partis traditionnels, en particulier des socialistes censés défendre les travailleurs, ait tant augmenté. Tout comme en France avec le FN, le Vlaams Blok a pu en profiter. Parallèlement, la violence raciste a fortement augmenté en Allemagne de l’Est, avec 3 morts et 449 blessés dans 1.300 cas enregistrés en 1991.
Cela a immédiatement suscité une réaction. Les jeunes et les travailleurs voulaient montrer leur rejet du racisme et de la violence raciste et de grandes manifestations nationales ont eu lieu, mais surtout des dizaines d’actions locales. Des actions ont été organisées contre de nombreuses réunions locales du Vlaams Blok. Au cours de l’été 1991, la campagne antifasciste Blokbuster a été créée par les marxistes qui forment aujourd’hui le PSL. L’objectif était d’organiser la colère des jeunes contre le racisme et le fascisme et de discuter des réponses à apporter autour de slogans tels que ‘‘Des emplois, pas de racisme’’ et ‘‘32 heures par semaine sans perte de salaire’’. Ces revendications entendaient s’en prendre au terreau fertile de l’extrême droite et apportaient une réponse sociale. Bientôt, il y eut environ 50 comités Blokbuster avec plusieurs milliers de jeunes antifascistes organisés en leur sein.
Blokbuster a pris l’initiative d’organiser une manifestation européenne, entre autres après le choc de la violence raciste mortelle exercée contre des demandeurs d’asile à Rostock, en Allemagne. Le 24 octobre 1992, un an après le dimanche noir, 40.000 jeunes et travailleurs ont ainsi manifesté à Bruxelles contre le racisme ! Un an plus tard, une nouvelle ‘‘Marche des jeunes pour l’emploi’’ a suivi, faisant suite aux précédentes grandes manifestations de 1982 et 1984. Entre-temps, le 24 novembre de chaque année, des grèves scolaires et étudiantes prenaient place contre l’extrême droite et le racisme. Beaucoup de jeunes actifs contre le Vlaams Blok dans les années 1990 sont devenus plus tard des délégués syndicaux très actifs et combattifs.
Similitudes et différences entre 1991 et aujourd’hui
26 mai 2019, nouveau dimanche noir. Le Vlaams Belang relégué dans l’arrière-cour électorale à partir de 2006 a fait un retour spectaculaire. Ceux qui pensaient que la N-VA coupait l’herbe sous le pied de l’extrême droite en sont pour leurs frais. La politique antisociale du gouvernement fédéral a poussé la N-VA à mettre de plus en plus l’accent sur les réfugiés. Cela a rendu le racisme plus acceptable, au grand bonheur du Vlaams Belang. En outre, le VB a instrumentalisé la colère contre le politique menée par la N-VA et le gouvernement.
D’importantes différences existent entre le dimanche noir actuel et celui de 1991. Aujourd’hui, le Vlaams Belang fait un score plus élevé que le Vlaams Blok à l’époque. Alors que le Blok était avant tout un phénomène urbain, les résultats les plus élevés du Belang ont été obtenus dans les zones périurbaines et à la campagne. Le Vlaams Belang n’est plus un phénomène neuf : en 2004, le parti a remporté jusqu’à 24% des voix. Par rapport à 1991, les partis traditionnels et toutes les institutions de l’establishment sont encore plus discréditées. Autre différence : il existe aujourd’hui une gauche radicale au Parlement, ce qui signifie que le débat officiel ne se limite pas aux partis établis et à l’extrême droite. Avec une présence parlementaire et une position forte dans le mouvement ouvrier, le PTB peut apporter une contribution importante à la résistance contre la politique d’austérité et contre l’extrême droite.
Des similitudes existent aussi avec la situation des années 1990. Beaucoup de jeunes n’ont pas encore connu le Vlaams Belang en tant que menace réelle, après plus de 10 ans d’érosion de l’extrême droite. Ils sont choqués par la percée du VB et par le fait que les organisateurs de forums de discussion néonazis, racistes, sexistes et homophobes siègent maintenant au parlement. Comme au début des années 1990, la croissance du VB s’est accompagnée d’un grand nombre de déclarations inacceptables, d’intimidation et de violence raciste. Beaucoup de jeunes et de travailleurs veulent riposter. C’est important : la mobilisation limite la portée de l’extrême droite dans la rue. En même temps, elle offre l’occasion de discuter de nos réponses au terrain fertile de l’extrême droite. Blokbuster a défendu cette approche dans le mouvement antiraciste des années 1990 et a continué ses activités alors que l’extrême droite était moins considérée comme une menace concrète. Nous entendons continuer sur cette voie.
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Stopper l’extrême droite par la lutte contre la politique antisociale
‘‘Des homos qui se marient et ont des enfants, c’est un pont trop loin’’, déclarait Dominiek Sneppe-Spinnewyn, députée nouvellement élue du Vlaams Belangau Parlement fédéral. En dépit de l’indignation massive que cela a – à juste titre – suscité, elle s’en tient à cette position. La direction du VB lui a conseillé de ne plus parler à la presse. Mais la figure de proue du parti Filip De Winter n’hésite pourtant pas à parler d’envoyer un ‘‘Go Back bus’’ à Bruxelles-Nord pour ‘‘ramener dans leur pays tous les migrants tuberculeux, atteint de malaria et autres’’. Quant à Dries Van Langenhove, il a été inculpé d’infractions à la loi sur le racisme, à la loi réprimant les faits de négationnisme, ainsi qu’à celle portant sur les armes dans le cadre de l’enquête sur les agissements de son groupuscule néonazi Schild & Vrienden.Par Fabian (Gand)
Ce ne sont là que quelques-unes des personnes bien peu recommandables qui siégeront dans les parlements dans les années à venir et qui auront donc une tribune pour faire entendre leur haine et leur logique de division. Depuis les élections, Bart De Wever mène des négociations (de façade) avec le président du Vlaams Belang, l’ancien bagarreur de rue Tom Van Grieken, pour la formation d’un gouvernement flamand. Il se peut qu’il n’y ait pas (encore) de rupture du cordon sanitaire, mais ce terrain est sérieusement exploré pour l’avenir tandis que les textes rédigés ensemble par le Vlaams Belang et la N-VA sur la migration, l’éducation et le bien-être dans le cadre des négociations pour la formation du gouvernement serviront comme base pour la suite, avec d’éventuels partenaires d’une coalition autour de la N-VA. Après tout, c’est bien de cela qu’il s’agit : appliquer une politique de droite dure au profit des plus riches et au détriment des travailleurs et des pauvres. Cette même politique qui explique pourquoi les partis au pouvoir ont reçu une claque aux élections.
Durant la campagne électorale, le Vlaams Belang prétendait être opposé à cette politique, au point même d’avoir repris des revendications syndicales (le retour de la pension à 65 ans ou encore l’augmentation des allocations sociales). Mais une fois le scrutin passé, Tom Van Grieken et sa bande ont annoncé se rendre aux négociations de coalition ‘‘sans points de rupture’’. La seule chose concrète qu’ils ont publiquement formulée depuis est la fin des subventions pour les organisations culturelles turques. Les promesses sociales n’ont pas mis longtemps à être jetées par-dessus bord.
Partout où l’extrême droite accède au pouvoir, elle ne fait pas barrage à la politique antisociale : elle attaque au contraire de front les conquêtes sociales des travailleurs et des pauvres. Le gouvernement autrichien, qui comprend le FPÖ d’extrême droite, a immédiatement assoupli les horaires de travail pour permettre de travailler jusqu’à 12 heures par jour ! En Hongrie, Orban a introduit la possibilité de travailler jusqu’à 400 heures supplémentaires par an (sans compensation !) et a donc dans les faits introduit un sixième jour de travail par semaine. Au Brésil, Bolsonaro est déjà sous le feu de grèves massives contre sa réforme haïe des retraites (la grève générale a mobilisé 45 millions de travailleurs !) et contre les diminutions de budgets dans l’enseignement.
L’extrême droite n’a aucune solution pour les bas salaires, le manque de logements à prix abordables, la pression au travail, le sous-investissement dans les services publics, etc. Ce n’est pas en montant les opprimés les uns contre les autres que l’on peut vaincre l’austérité et défendre nos conditions de vie ! Laisser le champ libre à l’extrême droite signifie simplement que la chasse aux boucs émissaires ira de plus belle et de manière plus violente. La victoire électorale du VB donnera plus de confiance aux groupes et individus d’extrême droite violents. Des habitants d’Alost issus de l’immigration ont ainsi été ciblés par une lettre anonyme raciste une fois les élections passées.
L’accession de l’extrême droite au pouvoir est dangereuse, non seulement pour les minorités, mais pour tous les travailleurs. Ne laissons aucun espace à ses mensonges ! Démontrons par la lutte concrète que nous sommes les meilleurs défenseurs des revendications sociales qu’ils instrumentalisent ! Entrons en action pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension mensuelle minimale nette de 1.500 euros pour toute personne de plus de 65 ans et un enseignement gratuit et de qualité. De cette manière, nous pourrons exposer le Vlaams Belang pour ce qu’il est et offrir une alternative à sa haine et aux dogmes néolibéraux des partis traditionnels.
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Gand. Manifestation réussie contre la haine et pour une politique sociale

Un mois après les élections et juste avant les vacances, une nouvelle manifestation contre l’extrême droite a eu lieu à Gand. Sous le slogan “Ensemble dans la rue contre la haine et pour une politique sociale”, quelque 500 antifascistes se sont rassemblés pour une manifestation et des discours. Cette initiative fait suite à une première action tenue à Gand juste après les élections, le 28 mai. 250 personne avaient participé à cette action. Notre campagne antifasciste Blokbuster a joué un rôle essentiel dans ces initiatives, soutenues par un large éventail d’organisations et d’individus.
Ces actions visent à ne laisser aucune place à l’extrême droite. “Nous ne pouvons pas changer les résultats des élections, mais nous pouvons montrer que nous ne tolérons pas l’augmentation de l’intimidation, de la haine et de la violence”, a déclaré Bart Vandersteene aux médias. Plusieurs incidents racistes ont déjà eu lieu une fois les élections passées. Cela souligne l’importance d’un antifascisme actif reposant sur des mobilisations dans la rue et des discussions sur la manière de détruire le terreau sur lequel l’extrême droite peut croître. C’est pourquoi les manifestants voulaient non seulement dénoncer la haine qui et le fond de commerce de l’extrême droite, mais aussi s’opposer à la politique antisociale.
Cet été, nous serons présent à de nombreux festivals afin d’organiser le soutien aux mobilisations antifascistes. De nouvelles actions prendront sans doute place cet automne et, en mars prochain, une contre-manifestation sera organisée à Anvers contre la marche annuelle de la haine du NSV, organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang. Rejoignez nous !
Reportage-photos de Jean-Marie:
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/Nc7DA7eSaX38q9LS8]Reportage-photos de Liesbeth:
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Tous ensemble à Gand le 23 juin contre le Vlaams Belang !

Emploi, logement, enseignement, salaire,… L’extrême droite n’a aucune solution !
Dimanche 23 juin, 15h, Gand,Vrijdagmarkt
Le succès remporté par le Vlaams Belang aux élections du 26 mai fut un véritable choc : l’extrême droite est devenue le deuxième parti de Flandre. Deux jours plus tard, des milliers d’antifascistes sont descendus dans les rues de Bruxelles et des centaines d’autres se sont réunis à la même heure à Gand. Le lendemain, près d’un millier d’autres étaient à Liège. Ce n’était qu’un début, continuons la lutte ! Ne laissons aucun espace à leurs mensonges !
Bien sûr, Theo Francken et sa N-VA ont normalisé le racisme et cela a ouvert la voie au Vlaams Belang. Mais il y a plus : les partis traditionnels ont perdu toute leur crédibilité. Le gouvernement antisocial Michel-De Wever a reçu une claque aux élections. Le SP.a et Groen se sont montrés incapables de représenter une réelle opposition : eux aussi acceptent le néolibéralisme et la soif de profits des ultra-riches !
Le Vlaams Belang a su instrumentaliser le mécontentement social et le dévier pour remporter sa plus grande victoire électorale depuis 2004. Il a tout fait pour se présenter comme une ‘‘alternative sociale’’ à la N-VA. Les gens n’en peuvent plus du coût de la vie ? Le Vlaams Belang s’est dit opposé aux « taxes aburdes » comme la taxe kilométrique. Les gens sont en colère et désespérés pour leur pension ? Le Vlaams Belang a défendu le retour de l’âge de la pension à 65 ans durant la campagne. Mais il ment !
Le parti et les autres groupuscules du type de Schild & Vrienden (les néonazis qui ont fait scandale l’année dernière après un reportage de la VRT) s’opposent toujours – et parfois physiquement – à ceux qui s’opposent concrètement à la politique de casse sociale, comme les syndicats. Le Vlaams Belang vote systématiquement contre les intérêts des travailleurs et des pauvres !
Ne laissons aucun espace aux mensonges de l’extrême droite ! Rendons-nous à Gand ce 23 juin pour accompagner les antifascistes flamands à dire NON à l’extrême droite mais aussi à la société qui la nourrit !
Nous devons nous organiser pour que les racistes et les néofascistes du Vlaams Belang et autres n’aient pas confiance pour occuper les rues et empêcher que ce score ne conduise à des attaques et à des violences contre les migrants, leurs opposants politiques et les militants syndicaux.
Mais nous devons aussi les empêcher d’instrumentaliser la colère et la misère en luttant pour des transports en commun gratuits ; pour plus de moyens publics pour l’enseignement, pour les soins de santé et les services publics au sens général ; pour des emplois décents et de bons salaires. Des mouvements de masse autour de revendications concrètes (un salaire minimum de 14 euros de l’heure, une pension minimale de 1.500 euros, de meilleures allocations sociales,…) peuvent démasquer le Vlaams Belang et convaincre ses électeurs qu’il ne faut pas se battre les uns contre les autres pour des miettes, mais lutter ensemble pour plus, beaucoup plus !
L’extrême droite instrumentalise les problèmes sociaux et la colère des gens, sans offrir la moindre solution viable, ni pour les guerres, ni pour la pauvreté, ni pour les changements climatiques, ni pour le chômage, ni pour le sans-abrisme, ni pour les bas salaires, ni pour les pensions de misère. Organisons-nous et occupons les rues ! Non seulement contre la discrimination, mais aussi pour une société qui réponde aux besoins de tous. Luttons contre le système capitaliste, qui engendre misère, haine et division pour satisfaire la cupidité de la classe dominante !
Cette manifestation est appelée par un certain nombre de signataires, avec le soutien de la coalition antifasciste StandUp, du Front Antifasciste 2.0,… (plus d’infos)
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23 juin à Gand : “Dans la rue contre la haine et pour une politique sociale”

Le Vlaams Belang a récemment remporté sa plus grande victoire électorale depuis 2004. Depuis lors, plusieurs cas de haine, d’intimidation et de violence ont eu lieu contre des groupes minoritaires ou des dissidents. Nous ne pouvons tolérer cela.
Le Vlaams Belang s’est attiré des électeurs avec un message socialement trompeur et en même temps anti-immigrés. Ils disent qu’une meilleure prospérité ne sera accessible que lorsque les services sociaux seront fermés aux étrangers et demandeurs d’asile. C’est faux. Ils pointent du doigt un bouc émissaire pour les problèmes sociaux et protègent les réels responsables.
VB = Un cauchemar pour les groupes socialement vulnérables et leurs familles
Beaucoup de gens sont indignés ou même choqués qu’un parti qui alimente la haine et sème la discorde puisse atteindre pareil résultat électoral. Le secrétaire d’État Theo Francken et la N-VA ont normalisé le racisme envers les réfugiés et les migrants dans la société. Cela a été fait tout en appliquant une politique d’austérité et de réduction de l’Etat-providence.
D’autre part, les expressions de mécontentement et les appels en faveur d’une politique sociale ont été ignorés par le monde politique. Les jeunes ont manifesté par centaines de milliers et ont exigé d’allier justice climatique et justice sociale, mais aucune action décisive n’a été prise. Les syndicats et les Gilets jaunes sont descendus dans la rue contre la politique d’austérité antisociale, mais ils en ont obtenu encore plus.
Beaucoup d’électeurs ont cherché une alternative sociale aux partis traditionnels et espéraient la trouver au VB. Mais le VB est opposé à l’augmentation du salaire minimum, a voté en faveur des flexi-jobs et a voté pour le blocage des salaires. Ils ont voté pour une convention fiscale avec le Panama et pour la chasse aux malades de longue durée. Ils ne veulent autoriser de pension complète qu’après 40 ans de travail à plein temps, sans chômage, sans maladie, sans travail à temps partiel ni congé parental, donc seulement pour une très petite minorité.
Une société fondée sur la solidarité sociale est nécessaire
Les sondages montrent que la grande majorité de la population est en faveur de logements abordables et de qualité pour tous. Les gens veulent un travail réalisable à un salaire décent. L’idée d’une pension minimale de 1.500 euros bénéficie d’un large soutien. Tous ensemble, nous voulons des soins de santé accessibles à tous. Il existe un large consensus sur le fait qu’une politique climatique efficace doit être sociale et que les grands fortunes doivent contribuer beaucoup plus. Nous voulons une société où tout le monde, y compris les plus faibles, peut pleinement avoir sa place. Ce n’est qu’alors que chacun pourra se sentir soutenu socialement et faire preuve de solidarité.
- Nous sommes dans la rue contre la haine et pour une politique sociale.
- Nous ne tolérons pas l’intimidation et la violence.
- Nous nous opposons au racisme, au sexisme, à la LGBTQI+phobie et à toute autre forme de discrimination.
- Nous lutterons contre la politique du diviser pour régner.
- Nous n’adopterons pas de politiques fondées sur ces pratiques.
- Nous voulons une société fondée sur la solidarité et l’égalité pour tous.
- Nous n’y parviendrons pas sans nous battre pour cela.
C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui peuvent soutenir cette approche à descendre dans la rue, à soutenir ce texte de plate-forme et à lutter ensemble pour une société sociale et solidaire.
Rendez-vous ce dimanche 23 juin à 15 heures au Vrijdagmarkt à Gand. -> Événement Facebook
Premiers signataires: Bart Vandersteene (Blokbuster), Elise Craeghs (Campagne ROSA), Ludo Debrabander (Vrede vzw), Marijke Pinoy (actrice), Karim Zahidi (philosophe UAntwerpen/UGent) Laura Bracke (indépendante) Patrick Legein (vzw Humain), Evelyne Huughe (Een hart voor vluchtelingen), Thomas Weyts (Solidair Gent et SAP), Max Vancauwenberge (COMAC), Jan Naert (pédagogue), Thomas Pieters (archéologue et humaniste), Tim Joosen (délégué CGSP UGent), Thomas Baeyens (Syndicalisten tegen Fascisme), Alice Holemans (Vrouwen tegen Racisme/Fascisme et Steunpunt Antifascisme), Myriam Joos (syndicaliste), Fabian Colyn (PSL Gand), Mai Vermeulen (Etudiants de Gauche Actifs), Sabine Dick (déléguée CGSP Proximus), Jozef Hertsens (Vluchtelingen Ondersteuning Sint Niklaas), Chris Bens (Hand in Hand, Vluchtelingewerking Gent), Benjamin Loison (Bite Back), Eefje van der Meer (Genderbende), Stand Up, Front Antifasciste.2.0
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Retour sur le premier “Dimanche noir” et la naissance de la campagne antifasciste Blokbuster


Le logo initial de Blokbuster, le “Vlaams Belang” s’appelait encore “Vlaams Blok” à l’époque. Ce 26 mai 2019 fut un nouveau “Dimanche noir” qui a vu une nouvelle percée du Vlaams Belang en Belgique tandis que Le Pen, Salvini et d’autres figures d’extrême droite fêtaient leur succès aux élections européennes. Dans ce cadre, nous tenons à revenir sur l’expérience de la campagne antifasciste flamande Blokbuster lancée à l’été 1991, tout juste avant le “Dimanche noir” du 24 novembre 1991. Les trois articles ci-dessous sont issus de nos archives.
Le premier date de 2011 et revient sur les conditions de la fondation de Blokbuster 20 ans après sa naissance. L’article avertissait dans son paragraphe introductif “certains déclarent à tort que le danger de l’extrême-droite est passé”… Le second revient sur la manifestation du 24 octobre 1992 lorsque des jeunes issus de toute l’Europe se sont retrouvés à Bruxelles pour manifester contre le racisme et le fascisme à l’appel de “Youth Against Racism en Europe”. En première ligne se trouvaient des milliers de membres de Blokbuster. Enfin, le 3e revient sur des leçons utiles pour les combats d’aujourd’hui. Il a été écrit en octobre dernier à la suite du reportage de la VRT consacré à Shild & Vrienden.
- 20 ans de Blokbuster : Des emplois, pas de racisme ! Tout ce qui nous divise, nous affaiblit
- 40.000 personnes à la manifestation européenne contre le racisme et le fascisme
- La tradition de Blokbuster dans la lutte contre l’extrême droite – Leçons pour aujourd’hui
=> Mardi 4 juin, 18h30, Liège “Rencontre avec la campagne antifasciste flamande Blokbuster”

Manifestation de 1992. 
Blokbuster, lors d’une manifestation le 9 mai à Louvain contre la marche de la haine du cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, le NSV.