Category: Contre le racisme

  • Il y a 25 ans – 40.000 personnes à la manifestation européenne contre le racisme et le fascisme

    24 octobre 1992. Des jeunes de toute l’Europe se retrouvent à Bruxelles pour manifester contre le racisme et le fascisme. A l’avant de la manifestation de Youth Against Racism en Europe, des milliers de membres de Blokbuster. Retour sur cet évènement.

    Violence à Rostock, marche contre l’extrême-droite en Europe de l’Ouest

    Fin août 1992, des militants d’extrême-droite ont attaqué à coups de pierres et de bombes artisanales un bâtiment abritant des immigrés vietnamiens à Rostock, en ex-Allemagne de l’Est. Avec la restauration du capitalisme en Europe de l’Est, une petite élite s’est enrichie tandis que la majorité était condamnée au chômage et à la misère. Un sol fertile pour le racisme et l’extrême-droite. En 1991, l’Allemagne comptait pas moins de 40.000 membres d’organisations néo-nazies. Cette année-là, on a relevé 1.300 cas de violence raciste qui ont causé 3 morts et 449 blessés.

    Parallèlement, en Europe de l’Ouest, des partis d’extrême-droite ont commencé à faire une percée, à la suite du Front National. En 1986, le parti alors dirigé par Jean-Marie Le Pen a profité de la représentation proportionnelle introduite par Mitterrand afin de diviser la droite. Mauvais calcul de sa part : le FN a également capté pas mal d’électeurs déçus du PS et a obtenu 10 %. L’enthousiasme pour les réformes initiales du gouvernement Mitterrand est devenu déception lors du ‘‘tournant de la rigueur’’, quand le gouvernement français s’est rangé au néolibéralisme en 1983.

    En Belgique, le Vlaams Blok (l’ancien nom du Vlaams Belang) a fait sa première percée (18%) à Anvers aux élections communales de 1988. Le ‘‘dimanche noir’’ du 24 novembre 1991, le VB obtenait 10% dans toute la Flandre. Du côté francophone, des groupuscules d’extrême-droite atteignaient les 5 % à Liège. En Autriche, un groupe d’extrême-droite autour de Haider a pris le pouvoir au FPÖ en 1986 et est devenu un parti ouvertement raciste. Ce parti a notamment essayé, en vain, de rassembler un million de signatures contre les étrangers en 1992.

    La chute du Mur de Berlin a renforcé l’offensive néolibérale lancée dans les années 1980. Chez les capitalistes, c’était l’euphorie : ‘‘nous avons gagné, il n’y a pas d’alternative’’. La social-démocratie est restée muette et s’est compromise dans la politique d’austérité afin de protéger les bénéfices et la ‘‘position concurrentielle’’ des plus riches. Le mouvement des travailleurs se retrouvait sur la défensive et cela a créé un espace dans lequel l’extrême-droite s’est engouffré.

    Les jeunes contre le racisme

    Cela ne s’est pas fait sans réaction. Beaucoup de gens étaient choqués par la violence raciste et l’essor de l’extrême-droite. Ce sont les jeunes qui ont pris l’initiative.

    La campagne Blokbuster a été lancée au cours de l’été 1991 par les marxistes qui constituent aujourd’hui le PSL. Elle offrait aux jeunes le moyen d’organiser leur colère contre le racisme et le fascisme et débattre des réponses à apporter. Après le fameux ‘‘dimanche noir’’, des grèves d’écoliers et d’étudiants et de nombreuses manifestations spontanées antiracistes ont eu lieu jusque dans les plus petites villes. Très vite, une cinquantaine de comités Blokbuster ont été mis sur pied avec quelque 2000 membres.

    Des mouvements de jeunes antiracistes équivalents existaient dans divers pays européens et ils se sont coordonnés sous le nom de ‘‘Jeunes contre le racisme en Europe’’ (Youth Against Racism in Europe, YRE). L’internationalisme de cette nouvelle génération d’activistes s’est également concrétisé dans la manifestation antiraciste internationale du 24 octobre 1992.

    Blokbuster défendait de mobiliser activement pour ne laisser aucun espace à l’extrême-droite tout en s’en prenant au terreau sur lequel se développait l’extrême droite à l’aide d’un programme socialiste résumé autour du slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’. Ce mouvement de jeunes s’orientait vers le mouvement des travailleurs, même si la lutte des travailleurs était alors limitée à des actions défensives.

    Les marxistes n’ont jamais perdu leur confiance envers le mouvement ouvrier. Cette période difficile d’échecs et de triomphalisme néolibéral allait inévitablement être suivie de nouvelles luttes offensives. Nous ne nous sommes pas limités à émettre des commentaires, nous avons voulu aider la lutte à prendre son envol. La dynamique du mouvement antiraciste du début des années ‘90 a eu un certain effet de contagion sur les éléments de la classe ouvrière les plus tournées vers l’avenir. Renforcer le mouvement antiraciste en les organisant et en leur proposant une alternative politique était dès lors un grand défi. Avec des initiatives audacieuses comme Blokbuster, YRE et la manifestation internationale du 24 octobre 1992, le ton était donné.

    40.000 manifestants

    Le 24 octobre 1992, des jeunes et des travailleurs étaient venus en nombre d’Allemagne (avec notamment 300 jeunes de Rostock) mais aussi de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de Suède, d’Irlande, de France,… Un service d’ordre bien organisé, propre au mouvement qui avait également accompagné les manifestations britanniques contre la Poll Tax, a empêché toute provocation. Les précédentes grandes manifestations, les marches des Jeunes pour l’Emploi de 1982 et 1984, s’étaient malheureusement terminées par des bagarres de sorte que la direction syndicale a décidé de ne plus organiser des marches de jeunes.

    40.000 manifestants ont donc pris part à une manifestation combative et paisible dans les rues de Bruxelles clôturée par un concert antiraciste à Forest National. 100 personnes ont rejoint Blokbuster durant cette manifestation qui a fait la une de huit journaux et figurait parmi les titres principaux des journaux télévisés. Le mensuel ‘‘Militant’’ (le prédécesseur de Lutte Socialiste) soulignait : “La manifestation aurait pu être encore plus grande si la direction syndicale nationale et le PS n’avaient pas fait l’autruche et avaient mobilisé.” Le cortège était particulièrement combatif. “Tout au long de la manifestation et du concert, le fil rouge était que la lutte antiraciste est liée à la lutte contre ce système capitaliste malade et pour une alternative socialiste.”

    25 ans plus tard

    La violence fasciste à Charlottesville (USA) et l’augmentation des crimes racistes depuis l’élection de Trump soulignent que l’extrême-droite représente toujours un danger. En Europe aussi, Marine Le Pen, Geert Wilders (Pays-Bas),… connaissent de bons résultats électoraux.

    Nous devons correctement estimer ces phénomènes. Nous n’avons jamais déclaré que le fascisme était à nouveau à nos portes. Le fascisme classique était un mouvement de masse qui a pu briser le mouvement ouvrier. Aujourd’hui, les forces d’extrême droite parviennent régulièrement à bénéficier d’un important soutien passif aux élections, sans qu’il n’y ait de grande participation active. Pour consolider leur soutien passif, les partis néofascistes doivent même se reposer sur le populisme.

    Ni le FN, ni le Vlaams Belang ne sont parvenus à élargir leur base militante ces 25 dernières années. Dans un contexte de plus grande méfiance à l’égard des institutions et des partis traditionnels, diverses formations d’extrême-droite peuvent cependant enregistrer de plus gros scores électoraux, ce qui accroît le risque de leur participation au pouvoir.

    En l’absence d’une riposte suffisamment forte contre la politique néolibérale, les politiciens établis ont repris systématiquement plus d’éléments du populisme de droite dans l’espoir de gagner en popularité mais aussi afin de ‘‘diviser pour régner’’. Des propositions qui ne pouvaient être défendues que par l’extrême-droite il y a 25 ans sont maintenant adoptées par d’autres partis. Et Theo Francken en remet une couche.

    La conjugaison d’éléments tels que le fait de ne pas trouver tout de suite une réponse à la crise migratoire, les attentats terroristes et le discours islamophobe des politiciens établis et des autorités a repoussé la lutte antiraciste dans une position défensive en comparaison du début des années 1990.

    Nous ne sommes pas pour autant pessimistes. Le triomphalisme néolibéral bat sérieusement de l’aile depuis la Grande Récession de 2007-2008, une différence majeure par rapport aux années ’90. Des luttes offensives sont à nouveau à l’ordre du jour et de nouvelles formations de gauche peuvent compter sur un large enthousiasme. L’ouverture est aussi plus grande aujourd’hui pour l’alternative socialiste que nous défendions déjà il y a 25 ans comme alternative au désespoir de l’extrême-droite.

    Dans le ‘‘Militant’’ d’octobre 1992, nous écrivions: “Le noyau dur des néonazis ne disparaîtra pas, en dernière instance, il faudra lutter pour mettre un terme au chômage et à la crise sociale du capitaliste. C’est la lutte pour une société socialiste qui détruira les nazis.” Nous partions du principe que les travailleurs se manifesteraient à nouveau comme étant la plus grande force de la société. Cette approche se confirme aujourd’hui.

    Mais le retour de la lutte offensive et un intérêt renouvelé pour le socialisme ne conduisent pas automatiquement aux victoires. Nous devons rendre les mouvements de lutte plus massifs, y compris au niveau de la participation concrète, en répondant aux inquiétudes de tous les jours. Des revendications sociales en matière de travail, d’enseignement, de soins de santé,… représentent la meilleure réponse à la politique de diviser pour mieux régner dont le racisme est un élément. Nous n’obtiendrons ces revendications que par un changement de société : les inégalités grandissantes sont propres au capitalisme. Une société socialiste réalisera l’espoir en un meilleur avenir de la majorité de la population et barrera définitivement la route au désespoir réactionnaire.

  • Anvers, 26 octobre : Manifestation contre Theo “Trump” Francken

    Manifestation antifasciste à Louvain, mars 2017.

    ‘‘Refugees welcome’’ NON au racisme, NON à Francken ! 

    Jeudi 26 octobre : 17h30, De Coninckplein, Anvers

    Le caractère raciste de la politique migratoire du gouvernement et du secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration Theo Francken (NVA) n’est plus un mystère pour personne. Francken avait qualifié de ‘‘nettoyage’’ les véritables rafles qui ont frappé les sans-papiers du parc Maximilien et de la Gare du Nord à Bruxelles. Au même moment, on apprenait que le gouvernement collaborait avec la dictature soudanaise pour identifier des personnes ayant fui ce régime.

    Les actions de solidarité avec les migrants ont été nombreuses (près de 200 personnes ont par exemple hébergé des migrants chez eux à Bruxelles pour les protéger des rafles), tandis que prenaient place diverses actions de protestations dans la rue ou sur le net, à l’image du photomontage d’Ecolo J présentant Francken en uniforme nazi. En Flandre, des actions ont déjà ciblé plusieurs conférences de Francken, et deux nouvelles dates arrivent en octobre. Le texte ci-dessous est inspiré du tract de mobilisation distribué dans les rues d’Anvers.

    Pour éviter que la politique antisociale de la N-VA soit sous les projecteurs, le parti est passé à la vitesse supérieure contre les migrants et les réfugiés. Francken & Co voudraient ainsi que l’on oublie que ce parti est à la manœuvre contre nos salaires, nos pensions et nos services publics ! Ne nous laissons pas piéger: ripostons !

    Le racisme est de retour, sans être jamais parti

    Le racisme de la N-VA prend des proportions grotesques. Après avoir visé les Amazighs (berbères) d’Anvers, Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers, a soudainement considéré que l’avenue de Turnhout grouillait de terroristes.

    La police a tenu son scoop en mentant au sujet d’un incident où les agents de police auraient été retardés par ‘‘70 à 90’’ habitants du quartier anversois de Borgerhout. De Wever a exigé que le quartier réponde par un signal fort. La marche de protestation qui a eu lieu quelques jours plus tard n’était visiblement pas ce qu’il attendait. En juin dernier, De Wever avait refusé de participer à des rencontres avec la jeunesse du quartier. C’est soudainement devenu important.

    La campagne électorale de la N-VA a été lancée à Anvers. Pas besoin de grands efforts pour deviner qui n’est pas son public-cible.

    Des apprentis-Trump

    La Flandre ne manque pas de petits-Trump et Theo Francken figure au premier rang. Est-il secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration ou est-ce plutôt à la déportation et à l’anti-migration? Il semble parfois l’oublier lui-même.

    Francken parle tous les jours de sa politique brutale. Il inonde le monde de ses tweets. Pas besoin de beaucoup de contenu : il n’y a que 140 caractères dans un tweet. La communication du secrétaire d’État se réduit souvent à l’insulte. Les militants et organisations de défense des migrants doivent être privés de droit de réponse.

    La N-VA s’entend bien avec Trump, ses membres partagent parfois ses tweets incendiaires. Le racisme et le sexisme de Trump ne leur posent pas de problème. ‘‘Theo Trump’’ lui aussi se présente comme au centre d’un combat ‘‘seul contre tous’’ : contre les journalistes qui ne le comprennent pas, contre les migrants, contre les socialistes qui ‘‘créent partout le désordre’’. Pendant ce temps, il s’occupe d’affaires importantes: la propreté du parc Maximilien à Bruxelles par exemple. Après l’assassinat d’une activiste antiraciste à Charlottesville (USA), Francken était particulièrement préoccupé par le sort des statues commémorant les défenseurs de l’esclavage. Question de priorités.

    Pour Franken, le problème ce n’est pas que des gens fuient leur pays, c’est qu’ils veulent dormir, vivre et s’épanouir ici. Pas question pour lui de remettre en cause la guerre en Irak et les autres interventions impérialistes qui ont transformé le Moyen-Orient en un cauchemar qui a des conséquences jusqu’ici. Soutenir les guerres, les dictateurs, le pillage néocolonial, le trafic d’êtres humains et les tortionnaires libyens ou soudanais ne fait qu’aggraver le problème.

    Ici aussi, la politique dominante est un désastre. Les réfugiés ne savent pas quels sont leurs droits, ils n’ont pas d’informations claires et vivent dans l’incertitude. Maintenant, même les enfants peuvent être emprisonnés dans centres fermés. Francken veut ‘‘nettoyer’’ les rues des réfugiés et des migrants. Il a dû retirer cette déclaration. Mais cela correspond parfaitement à la stratégie de la N-VA.

    L’Europe-Forteresse tue

    Depuis 2014, on estime que 15.000 réfugiés sont morts en mer. Durant leur périple, les réfugiés souffrent de nombreux abus. Des mineurs disparaissent. Des femmes sont violées. Des milliers de personnes sont heureusement sauvées en mer, grâce notamment à l’action de bénévoles. Pour des politiciens tels que Francken, ils créent un ‘‘appel d’air’’ et ont des milliers de morts sur leur conscience ! Au même moment, en Belgique, la N-VA tente de monter les gens les uns contre les autres et contre les migrants.

    C’est la politique de l’Union européenne qui est responsable. Tout est fait pour bloquer toute entrée légale sur le territoire européen. C’est précisément cela qui manque pour stopper les tragédies dans la mer Méditerranée. De l’autre côté, il est hors de question de discuter d’une politique qui mette fin à la guerre, à la misère et aux raisons qui poussent tant de personnes à fuir dans des conditions aussi dangereuses.

    Il est temps de passer à l’action

    Selon un sondage réalisé par le CNCD – 11.11.11, pas moins de 8 Flamands sur 10 veulent aider les réfugiés. Il nous faut des moyens pour les accueillir et pour leur permettre de commencer une nouvelle vie. Il nous faut une politique migratoire équitable. C’est impossible avec Francken et ce gouvernement, ils tiennent trop à leur discours xénophobe qui va de pair avec leur politique de casse sociale.

    Stoppons-les ! Des actions de protestation sont organisées à l’occasion des prochaines conférences de Theo Francken dans les universités de Louvain et d’Anvers. Rejoignez ces actions ! Non à la guerre et à l’exploitation, non au racisme !

    • Mardi 3 octobre : 17h30, gare de Louvain
    • Jeudi 26 octobre : 17h30, De Coninckplein, Anvers (Evénement Facebook)

  • D’Alt-Right à Génération Identitaire. Nouvelles formes, vieilles pourritures

    L’extrême-droite américaine se fait appeler ‘‘Alt-Right’’ et est très active sur les réseaux sociaux. En France, le groupe ‘‘Génération Identitaire’’ fit parler de lui en annonçant une campagne dont l’objet consistait en l’achat d’un bateau. Son but? Permettre à ses militants de perturber les opérations visant à secourir les personnes migrant en mer Méditerranée. Cette campagne fut de suite soutenue par divers néofascistes belges. D’où proviennent ces mouvements et comment les combattre ?

    Par Sander (Gand)

    De la crise économique à la crise politique

    La grande récession de 2008 a entrainé un profond changement du paysage politique. La confiance envers les partis traditionnels s’est effondrée et la recherche d’alternatives a pris son essor. Le taux de chômage élevé, l’immigration consécutive aux guerres dans le Moyen-Orient, la menace terroriste et le désespoir général mènent à un déni des faits pour ne pas perdre tout espoir.

    Ces facteurs ont, d’un côté, favorisé l’arrivée sur le devant de la scène des tendances et organisations de la gauche conséquente ; mais, de l’autre, cela a également eu des conséquences à droite. L’élection de Trump aux États-Unis et le soutien renouvelé pour Front National en France en sont des exemples. Parallèlement à ce développement, de nouvelles formations d’extrême-droite ont émergé, à l’instar de Pegida en Allemagne, de l’Alt-Right aux Etats-Unis ou de Génération Identitaire en France.

    Nouvelles formules pour la vieille extrême-droite

    Ces partis et mouvements veulent s’en prendre à quelques symptômes du capitalisme en faillite, sans pour autant remettre le système en question. Leur ‘‘solution’’ se limite à la haine contre des groupes minoritaires. Ils parlent de l’identité de ‘‘l’homme blanc’’ et des menaces qui pèsent sur elle. Fondamentalement, il ne s’agit que de s’agripper convulsivement au système en faisant retomber la responsabilité de tous les problèmes socio-économiques sur les plus vulnérables au lieu de s’en prendre à ceux qui ont le pouvoir.

    Le racisme et le sexisme s’expriment plus ouvertement. Les partis établis ont utilisé des éléments racistes et/ou sexistes pour tenter de ralentir leur déclin en déviant l’attention de leur propre responsabilité dans la crise du système. Il n’est dès lors pas surprenant que des variantes plus radicales trouvent ainsi un certain écho.

    Des groupes comme Génération Identitaire ne sont pas neufs. Ce groupe se base sur les idées de la nouvelle-droite, une tendance d’extrême-droite des années 1960. Cette dernière était obligée de trouver une version ‘‘désencrassée’’ du vieux fascisme, bien qu’elle fût soutenue par d’anciens collaborateurs cultivant la nostalgie de l’occupation nazie. En Belgique, les mouvements d’extrême-droite après la Deuxième Guerre Mondiale étaient eux aussi portés par d’anciens collaborateurs. L’extrême-droite était isolée en raison de la place du mouvement ouvrier dans la société ainsi que de ses connexions, évidentes aux yeux de tous, avec la collaboration. L’extrême-droite s’est alors vue obligée de rechercher un profil prétendument ‘‘anticapitaliste’’ – et ce bien que, entretemps, la nouvelle-droite théorisait l’idée d’un capitalisme ‘‘communal’’ avec des zones ethniquement ‘‘pures’’ au sein desquelles les rapports de production ne changeraient pas.

    Génération Identitaire s’inscrit dans cette continuité. Le groupuscule se dit favorable à une Europe ethniquement homogène, sans minorités, puisque chaque mélange culturel serait nuisible à ‘‘l’identité européenne’’. Les méthodes sont différentes, mais les idées restent les mêmes. L’emballage diffère, mais le message reste celui des années 1930. Si Internet et les réseaux sociaux jouent un rôle certain dans la diffusion du racisme, c’est essentiellement parce qu’il manque une base pour construire un mouvement large actif dans la vie réelle.

    Ces dernières années, le soutien pour l’extrême-droite était essentiellement passif, se traduisant surtout électoralement. Sa force mobilisatrice restait systématiquement limitée : elle ne pouvait guère rassembler plus de quelques centaines de personnes. Afin d’entrer en contact avec ce soutien passif, l’utilisation Internet représente alors un outil de choix. Forte de 20.000 adeptes, la page Facebook ‘Vlaamse Verdedigingsliga’ (Ligue de défense flamande) permettait la libération inconditionnelle de la parole raciste. Cette page disparut finalement sous les feux de l’attention médiatique. Cela dit, ce groupe ne put jamais réunir plus de 10 personnes dans la vie réelle.

    Combattre le danger

    Cela ne signifie pas pour autant que ces groupes d’extrême-droite ne représentent aucun danger. Ils peuvent plus largement diffuser leur racisme et trouver des individus radicalisés désireux de mettre leur racisme en pratique dans le monde réel. Ces groupes sont opposés au mouvement ouvrier, qui représente pourtant la force sociale ayant le potentiel réel de représenter la plus grande menace pour la classe dirigeante et d’unir les gens sans distinction d’origine autour de leurs intérêts communs en tant que travailleurs.

    Par des actions et des prises de position spectaculaires, l’extrême-droite tente de se présenter comme étant ‘‘anti-establishment’’. Souvenons-nous de la façon dont Génération Identitaire avait utilisé les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles pour annoncer une manifestation à Molenbeek. L’événement fut interdit mais, entretemps, le groupe bénéficia d’une attention médiatique conséquente. Le problème est que lorsque le débat public est dominé par la droite, l’extrême-droite devient une voix presque ‘‘acceptable’’. Organiser la résistance antifasciste reste nécessaire pour assurer que ces groupes d’extrême-droite ne disposent pas du moindre espace d’expression, du moindre millimètre dans la rue.

    La lutte contre Le Pen, Trump et les groupes d’extrême-droite ne peut être menée efficacement qu’en défendant une alternative constructive contre le capitalisme. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système dans lequel ceux qui effectuent le travail prennent les décisions à la place de ceux qui profitent de ce travail. Seule une économie démocratiquement planifiée dévouée à la satisfaction des besoins de la majorité de la population peut soutenir cette pratique. De fait, celle-ci se situe à l’antipode du fonctionnement actuel consistant à rassasier la soif de profits d’une infime minorité. Cette alternative est donc de nature à réunir les gens sur une base de classe, entre travailleurs – seuls réels détenteurs du pouvoir de produire et créer notre société. C’est ainsi que nous pouvons fortifier notre lutte pour une autre société.

    Ce ne sont pas les migrants – économiques ou réfugiés – qui imposent l’austérité et la misère. C’est le système de ces super-riches qui n’hésitent pas à piller des régions entières, à mener des guerres pour accéder aux matières premières et à dégrader nos conditions de vie. Ce sont d’ailleurs aussi ces capitalistes qui instrumentalisent les immigrés afin d’instaurer une pression sur les salaires en employant diverses méthodes de dumping social. Face à cela, nous défendons un système où la majorité de la population aurait réellement son mot à dire pour mettre fin à tous ces désastres économiques et sociaux.

  • Rassemblements antifascistes à Namur et Mons contre la montée du FN

    Face au choc des résultats du premier tour des élections présidentielles, les Etudiants de Gauche Actifs ont voulu montrer leur solidarité vis-à-vis des jeunes et des travailleurs en France. Des rassemblements avec plusieurs dizaines de personnes ont eu lieu à Bruxelles et Namur ce lundi, à Liège et Mons ce mercredi. Ces rassemblements étaient également l’occasion de discuter de la manière dont on peut construire la résistance contre la montée du racisme et du sexisme qui grandissent sur un terreau de mesures anti-sociales mené par le gouvernement français tout comme ceux en Belgique. Notre message : construisons le résistance contre les mesures d’austérité et la politique du diviser pour mieux régner !

    A MONS

    Différents jeunes ont pris la paroles. D’abord Isabel qui nous a parlé de l’importance d’un tel rassemblement et que la montée du racisme ne concerne pas uniquement la France, mais est un problème mondial sur fond d’austérité. Ophélie a enchainé en expliquant qui sont les Etudiants de Gauche actifs et inviter les participants à nous rejoindre. Puis, Marion a parlé au nom de la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). Elle nous a invité à participer à la grande manifestation « Trump Not Welcome » au sein du bloc de la campagne ROSA pour dire non à la politique pro-riche qui tente de nous diviser pour nous affaiblir. Elise a conclu les prises de parole et a appeler les jeunes présent à s’organiser. Les prises de paroles ont été alterné avec des slogans lancé par Jenio tel que ” Derrière le racisme / sexisme se cache le capital, la lutte antifasciste est internationale! ” ou encore ” Y’en assez, assez, assez d’cette société, qui vire les sans-papiers et applique l’austérité! “.

    RDV mercredi prochain pour un meeting : ” Quelle résistance face au danger du populisme de droite? “, le 3 mai à 18h30 au café Le Central (à l’étage), Grand Place.

    Action antifasciste à Mons

    A NAMUR

    Le rassemblement namurois a réuni des militants de diverses organisations syndicales, politiques et associatives ainsi que des namurois non-encartés. Différentes personnes on prit la parole lors du rassemblement mettant en avant la nécessité de poursuivre la luttes contre les discriminations et les politiques d’austérité.

    Action antifasciste à Namur

  • Liège. Rassemblement antifasciste contre le FN

    En dépit de la sérieuse averse qui s’est abattue sur la Cité Ardente quelque temps avant le début du rassemblement, une bonne soixantaine de personne étaient présentes ce mercredi place de la République française. Elles entendaient exprimer leur rejet du racisme, du sexisme et de l’homophobie suite aux résultats du premier tour des élections présidentielles françaises qui ont vu Marine Le Pen accéder au second tour.

    Une fois la pluie arrêtée, Clément a d’abord pris la parole pour les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) et Céline pour la campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), à l’initiative de cet appel à manifester. Par la suite, Norine a pris la parole pour COMAC, l’organisation de jeunesse du PTB, présente en nombre, de même que François Ferrara, conseiller CPAS du PTB à Liège.

    Les divers orateurs ont par ailleurs également souligné les très bons résultats obtenus par la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise, une campagne qui a illustré le potentiel dont dispose une gauche conséquente et audacieuse.

    Liège. Rassemblement antifasciste contre le FN

  • Mobilisations contre la montée du FN en France

    L’élection présidentielle française approche à grands pas. La plupart des sondages placent Marine Le Pen parmi les deux vainqueurs du premier tour du 23 avril. Pour la deuxième fois, l’extrême droite sera probablement présente au second tour, 15 ans après son père Jean-Marie Le Pen. Mais là où le père défendait quasi ouvertement les politiques et les crimes du fascisme, la fille a adopté un ton davantage populiste. Depuis qu’elle a pris la direction du FN, il est clair que le parti a accru son soutien, surtout parmi les couches de travailleurs des régions industrielles dévastées par la crise du chômage.

    Par Stéphane Delcros, article tiré de l’édition d’avril de Lutte Socialiste

    Dans ce contexte de dégradation sévère des conditions de vie et de casse sociale alors que les pénuries (de logements, d’emplois,…) sont croissantes, il n’est guère surprenant que la confiance éprouvée envers les partis de l’establishment soit en chute libre. L’extrême droite entend instrumentaliser la situation en faisant semblant d’être anti-establishment. Il leur est bien facile d’utiliser les préjugés contre les migrants et les réfugiés, il est toujours aisé de taper vers le bas plutôt que vers le haut. Mais soyons clairs : si les soins de santé sont en si mauvais état en Belgique, par exemple, cela n’a rien à voir avec les migrants. Si les moyens manquent, c’est tout simplement parce que les caisses de la collectivité sont pillées pour se plier aux quatre volontés du patronat.

    La lutte collective pour un meilleur avenir a l’avantage d’attirer l’attention vers les véritables responsables des problèmes sociaux. Voilà pourquoi l’extrême droite et la droite ‘‘normale’’ sont allergiques aux protestations syndicales. Il est important d’organiser et de lutter pour une alternative. Quand ce n’est pas le cas, le mécontentement devient cynisme et désillusion, l’occasion rêvée pour l’extrême droite et la droite populiste d’insérer davantage d’éléments de division et d’ainsi instrumentaliser le désarroi pour tirer son épingle du jeu.

    Le Front National est d’ailleurs conscient que c’est principalement la situation socio-économique qui mène à une recherche d’alternative dont il pourrait profiter. Marine Le Pen a intégré différents éléments ‘sociaux’ à son programme électoral : suppression de la ‘‘loi travail’’, maintien de l’Impôt sur la fortune (ISF), augmentation du salaire minimum (SMIC),… Mais ne nous laissons pas berner : ce sont des leurres. L’augmentation du SMIC, par exemple, se ferait par la suppression des cotisations sociales, qui seraient alors remplacées par des impôts. Ce sont à nouveaux les travailleurs qui devraient payer, et non les grandes entreprises qui amassent pourtant des montagnes de fortune…

    Dans chaque municipalité dirigée par des élus du Front National ou associés, c’est la division, le repli sur soi et la répression qui règnent. Les associations d’aide aux personnes les plus démunies et prônant l’égalité des droits y sont ouvertement attaquées. Exemples: à Hayange (Moselle), le Secours populaire a dû dégager de ses locaux ; à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), la Ligue des Droits de l’Homme a vu ses subventions coupées.

    “La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose, et d’attendre des résultats différents.” – Albert Einstein

    Ce sont les politiques néolibérales qui ont généré le terreau sur lequel reposent les succès de Le Pen et Trump. Pourquoi donc penser qu’il est possible de les vaincre avec des politiciens pro-austérité ? De la même manière qu’on ne combat pas un Trump avec une Clinton, il est illusoire de penser qu’on peut combattre Marine Le Pen avec des Fillon ou des Macron. Personne n’arrêtera la droite populiste avec ceux qui lui ouvrent la voie !

    La seule riposte qui ne s’assimile pas à de la poudre aux yeux, c’est de se battre pour construire une force de gauche déterminée à rejeter les compromis avec les partis de l’establishment. Une force de gauche qui n’en restera pas au stade de la dénonciation mais qui défendra ouvertement une alternative cohérente contre l’austérité et les pertes d’emplois. Une force de gauche qui redonnera espoir dans la lutte collective et dans ce qu’il nous est possible d’arracher comme victoire en s’impliquant chacun dans le combat social.

    Dans ce cadre, et malgré des faiblesses indéniables, la campagne de Jean-Luc Mélenchon et de la France Insoumise (lire notre dossier) est un outil important pour porter des réponses sociales de gauche. C’est en construisant un large mouvement de résistance dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises et les écoles que nous pourrons barrer la route aux idées racistes, sexistes et homophobes !

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    • Bruxelles : 24 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 18h30, Place de la Monnaie
    • Namur : 24 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 18h, Place d’Armes // 19 avril, débat sur le danger de l’extrême droite à partir du cas de la France, 18h, 23 rue de Bruxelles.
    • Mons : 26 avril, Rassemblement contre la montée du FN en France. 14h, Place du Parc // 3 mai, débat sur le danger de l’extrême droite à partir du cas de la France, 18h30, Etage du café “Le Central”, Grand Place.
    • Liège: Action contre la montée du FN, mercredi 26 avril à 18h00, Place de la République française.
  • Non, le racisme n’a rien de normal !

    Alors qu’il essayait d’attirer à lui des électeurs de Geert Wilders, le premier ministre hollandais sortant Mark Rutte a tiré sur les migrants : qu’ils aient enfin l’air normal ou qu’ils dégagent ! Une fois les élections passées, il a reçu – sans rire – l’éloge de l’establishment européen pour avoir été l’homme qui a fait barrage au racisme et au populisme…

    Par Geert Cool

    Cela fait penser à ceux qui pensaient de même en Belgique au sujet de la N-VA: De Wever et sa clique n’avaient-ils pas enrayé la progression du Vlaams Belang? Le philosophe de gauche Ludo Abicht s’était d’ailleurs exprimé en ces termes : ‘‘J’ai été sympathisant du Front antifasciste et de Blokbuster ainsi que de tous les mouvements de gauche qui ont essayé en vain de lutter contre le Vlaams Blok. En même temps, j’ai toujours défendu que la seule manière de bloquer le vent qui souffle dans les voiles du Blok serait le développement d’un parti flamand nationaliste conservateur, mais démocratique.’’

    Cet argument ne tient pas compte du sol à partir duquel poussent des préjugés raciaux. Le racisme peut toujours faire des percées électorales en l’absence de réponse collective de la part du mouvement des travailleurs. Voilà pourquoi Theo Francken parvient à être l’homme politique le plus populaire de Flandre avec son approche excessivement condescendante et arrogante des réfugiés. Lui et ses camarades de parti sont en pleine surenchère de propos racistes.

    Zuhal Demir a débuté à son poste de Secrétaire d’Etat à la lutte contre la pauvreté et à l’égalité des chances en s’en prenant à Unia, anciennement Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme. Liesbeth Homans ne voulait pas se laisser dépasser par Demir et a parlé d’Unia comme du ‘‘centre pour les immigrés geignards’’ (traduction libre). Demir n’en est pas restée là et a expliqué le nombre record de personnes ayant fait appel à une banque alimentaire l’an dernier (143.287 personnes !) par ‘‘l’afflux massif de réfugiés’’.

    L’abolition de la double nationalité est juridiquement impossible à l’heure actuelle, mais la N-VA s’engage à remettre cette question à l’ordre du jour. L’eurodéputée Sarah Smeyers n’a d’ailleurs pas tardé à dire qu’en l’absence de possibilité de revenir sur la double nationalité, des règles plus strictes devaient entrer en vigueur pour obtenir la nationalité belge. Elle veut instaurer un examen de citoyenneté pour tous ceux qui veulent devenir belges et ceux dont au moins un parent n’a pas la nationalité belge. De Roover, chef de fraction à la chambre, a appelé à l’interdiction de la ‘‘propagande politique étrangère’’ en Belgique. Il s’agit de trois propositions copiées du fameux programme raciste en 70 points du Vlaams Belang à l’époque où il s’appelait encore Vlaams Blok.

    Est-ce ainsi que l’on stoppe le racisme et l’extrême droite ? Il est vrai qu’en procédant de la sorte, la N-VA rend difficile au Vlaams Belang de sortir de son coin. Mais, en attendant, les provocations racistes pleuvent toujours. Si la N-VA se concentre aujourd’hui si fortement sur les réfugiés et les migrants, c’est en partie dû au fait que le ‘‘changement’’ qu’elle promettait pour la majorité de la population équivaut à une baisse du niveau de vie. Elle se déchaîne donc sur de nombreux boucs émissaires : les Berbères, les migrants, les travailleurs sociaux, les chômeurs,… Si le mouvement ouvrier ne tape pas du poing sur la table en faveur de ses propres revendications, il est plus facile d’attirer l’attention sur des questions telles que celles de l’asile et de la migration.

    On ne stoppe pas l’extrême droite de cette manière. La bulle de la N-VA se dégonflera un jour, c’est inévitable. Sa politique néolibérale est impopulaire. Le Vlaams Belang va sûrement faire son retour en profitant de la voie tracée par la N-VA. Peut-être que ce parti pourra encore obtenir des scores impressionnants.

    On ne barrera pas la route aux préjugés racistes en les reprenant à son compte. Nous nous opposons au racisme, notamment parce qu’il divise les masses et rend par conséquent plus difficile de lutter pour une autre société, une société débarrassée des inégalités et des problèmes sociaux associés.

    Un programme massif d’investissements publics dans le logement social, la santé, l’éducation, les infrastructures, les besoins sociaux,… s’en prendrait drastiquement aux diverses pénuries sociales tout en créant de nouveaux emplois socialement utiles. Ce sera plus que nécessaire pour s’en prendre à la racine des inégalités. Pour cela, la population devra prendre le contrôle démocratique des secteurs -clés de l’économie. Cela exige de mener une politique socialiste cohérente en tant qu’alternative à la misère du capitalisme. Mener un combat acharné contre ce gouvernement d’apprentis-Thatcher est la première étape pour construire cette alternative.

  • Manifestation contre Theo Francken à Gand

    Hier soir, quelque 300 manifestants ont occupé le centre-ville de Gand avec une vibrante marche de la solidarité. Ils entendaient de cette manière exprimer leur opposition aux ignobles propos de Theo Francken de même qu’à sa politique. Le Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration membre de la N-VA était en visite dans cette ville à l’invitation de la Vlaams RechtsGenootschap (l’association des étudiants en droit de l’université de Gand). Francken a pas mal fait parler de lui ces derniers jours en déclarant que les opérations de sauvetage de Médecins Sans Frontières (MSF) en Méditerranée ne faisaient que “causer indirectement plus de morts”.

    Par Bart Vandersteene

    Pour cet apprenti-Trump, MSF contribue à la traite des êtres humains et encourager l’immigration illégale! Rien de bien surprenant de la part de la droite, selon laquelle les allocations de chômage encouragent à rester au chômage. Peut-être ces politiciens antisociaux soupçonnent-ils également que l’assurance maladie incite à être malade ?

    Les politiciens tels que Francken et Trump instrumentalisent la crise des réfugiés (qui découle notamment de leur politique impérialiste) pour stimuler la peur et le rejet de l’autre dans la population. La manœuvre est bien pratique pour détourner l’attention des dégâts de leurs politiques antisociales favorables aux riches.

    Le PSL et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) ont bien entendu participé à cette manifestation et y ont crié divers slogans en défense de la cause des réfugiés. Nous nous sommes adressés aux autres participants en parlant de l’impérialisme et de l’exploitation capitaliste ainsi qu’en les encourageant à s’impliquer dans notre combat pour une autre société, une société socialiste.

    Après une courte manifestation, nous avons rejoint un groupe qui voulait mener une action là où Francken devait prendre la parole. Hélas, les organisateurs de la marche de la solidarité avaient choisi de ne pas prendre cet endroit comme destination de la manifestation. Si le cortège s’était dirigé vers les quartiers étudiants, il aurait certainement été possible d’atteindre les 500 participants. Plusieurs centaines de personnes auraient ainsi pu participer à l’action de protestation dans les bâtiments de l’université. Au final, une cinquantaine de militants ont déclaré haut et fort à Theo Francken qu’ils refusaient ces propos scandaleux et qu’ils s’opposaient à la normalisation de ce type de discours à l’université.

    Betoging tegen Francken in Gent // Jean-Marie Versyp

  • Les antifascistes manifestent contre la marche de la haine du NSV à Anvers

    Et maintenant, en route vers les mobilisations contre la venue de Trump en Belgique !

    Une manifestation antifasciste dynamique et combative a battu le pavé dans le quartier de Berchem à Anvers dans la soirée de ce jeudi 16 mars. Les manifestants entendaient montrer leur opposition au populisme de droite ou à l’extrême droite représentés par les Trump, Le Pen et Wilders. Ils voulaient aussi réagir alors que l’extrême droite manifestait et diffusait son message de haine et de division au même moment ailleurs dans la ville. Les slogans et prises de parole en fin de manifestation ont également souligné l’importance de la lutte contre le sexisme et l’homophobie, ou encore contre l’austérité et le capitalisme.

    L’extrême droite peine à mobiliser ses troupes

    L’extrême droite a défilé en nombre particulièrement restreint: plusieurs sources nous confirment qu’environ 100 personnes étaient présentes au maximum, parmi lesquelles le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken, lui-même ancien membre du NSV (Nationalistische Studentenvereniging, organisation étudiante officieuse du VB et initiatrice de la manifestation) et amateur de violence de rue. Même à Anvers, l’extrême droite peine à mobiliser ses troupes. Ce constat est bien évidemment positif, mais nous ne devrions pas estimer si vite que tout danger est écarté.

    Riposter contre l’extrême droite continue d’être nécessaire. Aujourd’hui, nombre de positions de l’extrême droite sont adoptées par la droite ‘‘normal’’ – il suffit de penser aux déclarations du Premier ministre néerlandais Rutte concernant les migrants ou aux nombreuses provocations racistes de la N-VA. Nous devons nous tenir prêts pour une nouvelle croissance de l’extrême droite si la bulle de De Wever & Co explose.

    Non au racisme, non au sexisme, non au capitalisme !

    La bataille est loin d’être finie. C’est pourquoi la campagne antifasciste flamande Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) avaient pris l’initiative d’appeler à la tenue d’une manifestation antifasciste pour ne pas tout simplement laisser la rue à la marche de la haine du NSV. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le cortège antifasciste était très colorée et dynamique, rempli d’enthousiasme et de confiance dans l’avenir de la lutte pour une autre société.

    La mobilisation limitée de l’extrême droite a également mis une certaine pression sur la participation à cette contre-manifestation. Mais avec 250 participants, nous étions encore 2,5 fois plus nombreux que les étudiants du Vlaams Belang et leurs comparses. Le chiffre du quotidien ‘Het Laatste Nieuws’ faisant état ‘‘d’environ 100’’ antifascistes est largement contredit par les photos que nous publions ci-dessous.

    Cette mobilisation antifasciste avait reçu le soutien de divers activistes: de militants du Cachemire et d’origine tamoule aux syndicalistes de divers secteurs en passant par des antifascistes d’Anvers (Antifa Antwerpen), un groupe d’étudiants de Comac (organisation de jeunesse du PTB), un groupe de ‘‘femmes contre le racisme’’ avec leur banderole,… Un micro ouvert avait été prévu pour la fin de la manifestation, où ont des représentants de Blokbuster, des Etudiants de Gauche Actifs, des Syndicalistes contre le fascisme et de Comac ont pris la parole.

    Blokbuster et les Etudiants de gauche Actifs remercient tous les participants à cette action et souligne l’importance de mobiliser contre la visite de Trump en Belgique, les 24 et 25 mai prochains. Cela peut donner lieu à une très grande mobilisation. Avant cela, d’autres actions sont encore prévues, notamment une manifestation contre Theo Francken jeudi prochain. Le 26 mars se déroulera la manifestation annuelle contre le centre fermé de Vottem à Liège et, le mardi 28 mars, une action de solidarité avec les sans-papiers est organisée à Bruxelles.

    Rejoignez la lutte contre l’extrême droite, le racisme, le sexisme, l’homophobie et le système qui permet à ces discriminations de subsister : le capitalisme !

    Photos de Jente 

    Mars tegen racisme // Foto's door Jente

  • 16 mars : manifestation antiraciste à Anvers

    Jeudi 19 mars, 19h, gare d’Anvers-Berchem

    Beaucoup se préoccupent de l’essor de la droite populiste aux USA et en Europe. Et à raison ! Les populistes créent dans leur sillage un espace qui rend le racisme, le sexisme et l’homophobie plus acceptables tout en appliquant, eux aussi, une politique austéritaire qui accentue les tensions sociales. Une telle atmosphère rend l’extrême droite plus confiante et plus agressive. C’est pourquoi Blokbuster (la campagne antifasciste flamande du PSL) et les Étudiants de Gauche Actifs organisent une marche contre le racisme, le sexisme, la politique antisociale et l’organisation d’extrême droite NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang).

    Texte de plateforme de la manifestation

    Si Trump démontre bien une chose, c’est que la percée de la droite populiste n’est pas un développement innocent. Ceux qui espéraient qu’il allait modérer son discours et tempérer sa politique en sont pour leurs frais. Interdiction d’entrée sur le territoire pour les ressortissants de 7 pays à majorité musulmane, attaques contre le droit à l’avortement, organisation d’une expulsion massive des migrants, etc. : tout ceci n’est encore qu’un avant-goût de ce qui nous attend quand Trump et son gouvernement auront les mains libres.

    En Europe aussi, des années d’austérité, d’inégalités croissantes et de contradictions sociales accrues ont conduit à un dégoût complet de l’establishment politique. Faute d’une alternative politique de gauche, les populistes de droite parviennent à instrumentaliser ce mécontentement. Marine Le Pen pourrait ainsi finir en tête du premier tour en France et les sondages indiquent une percée importante pour le PVV de Geert Wilders aux Pays-Bas le 15 mars.

    Avec la N-VA qui constitue le plus grand parti du gouvernement belge, nous avons déjà pu découvrir en Belgique ce que signifie ‘‘l’alternative’’ de tels populistes de droite : une politique d’énormes coupes budgétaires sur le dos des travailleurs, des jeunes et des allocataires sociaux. Pour dévier l’attention de leur politique antisociale, ils n’hésitent pas à utiliser un ou deux mensonges tout à fait trumpesques, des musulmans qui auraient dansés lors des attentats (selon Jan Jambon) aux Berbères qui sont, selon Bart De Wever, la cause centrale des problèmes sociaux à Anvers. Le nouveau projet de loi de Théo ‘‘Trump’’ Francken, suite auquel des personnes de nationalité étrangère pourraient se faire expulser sur base d’un simple soupçon de trouble à l’ordre public, légalise l’arbitraire et même les discriminations.

    Aucune espace pour l’extrême droite

    Avec ses discours racistes, la N-VA essaie d’apaiser son aile la plus à droite qui votait précédemment pour le Vlaams Belang. Quand la N-VA a drainé le Vlaams Belang en 2014, beaucoup espéraient que Dewinter et Cie allaient être évincés. Certains y voyaient au moins un mérite de la N-VA. C’était une illusion. Le Vlaams Belang remonte dans les sondages. Son discours dégoûtant devient de plus en plus accepté. Un processus similaire s’est produit en France avec Sarkozy qui, en utilisant une rhétorique de droite et raciste, a pavé le chemin au retour en force du Front National.

    Mais ce ne sont pas seulement les partis d’extrême droite comme le Vlaams Belang qui s’en retrouvent renforcés. La victoire de Trump a déchaîné aux USA une vague de messages de haine, d’intimidation et même de violence à l’encontre des personnes de couleur. En Allemagne, le nombre d’attaques contre les centres d’asile a explosé depuis l’essor de l’Alternative für Deutschland (AfD). Il n’est pas exclu qu’en Belgique aussi plusieurs groupuscules d’extrême droite se manifestent plus violemment.

    Contre la politique antisociale, pour une alternative sociale

    La croissance de l’extrême droite et de la droite populiste ne doit rien au hasard. Le capitalisme néolibéral a conduit à une inégalité sans précédent. Pour la majorité de la population, cela signifie plus de chômage, une pauvreté croissante, un manque de logements, des soins de santé de moindre qualité,…

    Des figures telles que Trump, Le Pen, Wilders et De Wever réagissent en accusant divers boucs émissaires. Voilà le terreau sur lequel peuvent croître le racisme, le sexisme et l’homophobie. Ils laissent tranquilles les véritables responsables de ces problèmes et veulent appliquer une politique d’austérité profondément antisociale.

    L’exemple des États-Unis a toutefois montré que la lutte paie, les gouvernements de droite peuvent être arrêtés. Le décret anti-immigration de Trump a été suspendu grâce aux protestations de masse. Les millions de personnes qui ont défilé lors de l’investiture de Trump ont clairement montré qu’il n’aurait pas tout simplement le champ libre. En Europe et en Belgique également, il nous faut construire un mur de protestation contre nos propres apprentis-Trump.

    Il nous est possible de le faire à l’aide d’un programme capable d’unir les différentes communautés autour des revendications pour un enseignement gratuit, une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, la lutte contre le racisme, la défense des droits des femmes,…

    Participez !

    La manifestation contre le racisme, la haine et les divisions du 16 mars est une réaction à une marche de la haine de l’extrême droite organisée par le Nationalistische Studentenvereniging (NSV) le soir même. Cette marche de la haine sera l’occasion pour de nombreux néonazis de se réunir. Avec une manifestation anti-NSV non violente, nous voulons éviter de laisser la rue à la violence de l’extrême droite. Toi aussi, participe !

    • Aucune marche de la haine à Anvers !
    • Des emplois, pas de racisme: pour des emplois décents, des logements abordables et un enseignement gratuit pour tous !
    • Stop au sexisme. Mon corps, mon choix: la femme est maître de son corps !
    • Stop à la répression des réfugiés. C’est aux multinationales qu’il faut s’en prendre, pas à leurs victimes !
    • Stop à l’austérité !

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