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Category: Contre le racisme
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Gand. Mobilisation énergique contre l’extrême droite

La manifestation qui a eu lieu hier à Gand contre Schild & Vrienden a très clairement illustré que les antifascistes regroupent plus que ce que l’extrême droite peut faire. Cette manifestation a été très dynamique, avec beaucoup d’étudiants, y compris issus du secondaire militants, et des syndicalistes. Le cortège qui les a réunis comprenait au moins un millier de personnes. En chemin, des groupes de manifestants se sont joints à eux, d’autres sont partis en cours de route pour leurs cours ou leur travail. La manifestation a été caractérisée par le bel enthousiasme de se rassembler pour mener ensemble une action contre l’extrême droite.

Driss Van Langenhove, le “patron” autoproclamé de Schild & Vrienden, est maintenant autorisé à terminer son mémoire de maîtrise à l’UGent et il fait appel aux tribunaux pour récupérer son mandat au conseil d’administration de l’université. Plusieurs autres membres de Schild & Vrienden sont également toujours actifs à l’UGent. Entrer en action et en résistance est donc plus que nécessaire. Une mobilisation sérieuse offre la possibilité de parvenir à isoler l’extrême droite et à la repousser dans la défensive. Cela permet de rendre leur position intenable et d’accroître la pression sur les institutions pour qu’elles ne tolèrent pas l’extrême droite.
Beaucoup d’étudiants étaient présents à cette manifestation, mais aussi beaucoup de membres du personnel de l’Ugent et d’étudiants du secondaire. Cette présence syndicale est cruciale : l’extrême droite vise à s’en prendre aux travailleurs et à leur résistance sociale contre la politique d’austérité. L’ACOD UGent (la délégation syndicale CGSP à l’université) a adopté une position sans équivoque et s’est activement mobilisée pour cette manifestation. Des militants syndicaux d’autres secteurs ont également rejoint la mobilisation. Les groupes d’étudiants du secondaire se sont également distingués : ces derniers jours, des groupes d’action ont été mis sur pied dans diverses écoles et ils ont organisé leur sortie des écoles pour rejoindre ensemble la manifestation, une action importante pour toutes les autres à venir.
Quelles sont les prochaines étapes de la lutte ? La manifestation a été suivie d’une réunion au Vooruit où l’initiative d’une pétition a été présentée et discutée. Une nouvelle date d’action a également été avancée : le 10 octobre prochain. Pour que l’énergie et l’enthousiasme de cette manifestation ne disparaissent pas tout simplement, nous devons nous organiser. Les comités d’action dans les écoles et parmi les étudiants peuvent jouer un rôle majeur à cet égard : ils assurent la participation et offrent l’occasion de discuter des actions, de la manière de les organiser, sur base de quel programme contre l’extrême droite et la société qui lui permet d’existe, etc. De tels phénomènes ne peuvent être compris qu’en les intégrant dans leur contexte social : celui d’un système capitaliste caractérisé par les inégalités, ce qui offre un espace pour des divisions artificielles et des tensions. La meilleure manière de combattre le racisme et la haine est de lutter pour un programme qui offre à chacun l’assurance de bénéficier d’un bon emploi avec un bon salaire et de bonnes conditions de travail, un enseignement gratuit et de qualité, de bons services publics,…. Rejoignez-nous nous pour mobiliser davantage contre Schild & Vrienden, mais aussi contre la politique antisociale sur base de laquelle ce groupe est capable de se développer.
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Schild & Vrienden : Pour stopper l’extrême droite, il nous faut une mobilisation active !

En mars dernier, Schild & Vrienden avaient lancé une grande mobilisation : une cinquantaine d’extrémistes de droite avaient suivi Schild & Vrienden pour participer à une manifestation de l’association étudiante officieuse du Vlaams Belang, le NSV. Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs avaient organisé une contre-manifestation combative . Photo : Jean-Marie Le reportage de l’émission de de la VRT Pano consacré à l’organisation « Shield & Vrienden » en a choqué plus d’un : une milice privée d’extrême droite existe aujourd’hui en Belgique. Il ne faut pas aller très loin dans ses coulisses pour se retrouver confronté au nazisme et aux déclarations les plus racistes, sexistes et homophobes. Cette milice n’hésite pas à mener des actions musclées de vandalisme et d’intimidation et organise des sessions de formation où apparaissent des armes. Une telle milice privée constitue un danger pour quiconque s’oppose à la politique antisociale actuelle : les premiers ennemis de l’extrême droite étant les militants syndicaux, les jeunes de gauche, les migrants, les personnes LGBTQI+, les femmes, etc.
Ces derniers mois, pourtant, les médias établis flamands ont déroulé le tapis rouge pour Schild & Vrienden. Le leader autoproclamé du groupe, Dries Van Langenhove, a été interviewé dans de nombreux journaux et hebdomadaires et il est également passé à la télévision. Le président de la Chambre Siegfried Bracke (NVA) avait d’ailleurs déclaré avoir trouvé l’une de ces interviews “merveilleusement stimulante”. Cet été, l’incident d’intimidation raciste au festival Pukkelpop – sous le chant “Cutting hands, the Congo is ours” directement issu du répertoire de Schild & Vrienden – a été le prélude à une tentative de “réhabilitation” de la colonisation quand le quotidien De Standaar a interviewé Maxime Goris, président du cercle catholique conservateur KVHV à Louvain et membre de la N-VA à Tirlemont, qui s’exprimait en tant que membre de Schild & Vrienden. On savait pourtant déjà que Shield & Vrienden lorgnait du côté du néofascisme. En octobre 2017, dans un article de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster qui avait largement été partagé sur les réseaux sociaux, nous avions déjà fait remarquer que le groupe était “un début de milice privée ” et que ce groupe se sentait renforcé par le populisme de droite de Francken et Trump, entre autres.
Aujourd’hui, tous les médias et tous les partis politiques se font l’écho d’un grand tollé. Même Theo Francken doit se distancier aujourd’hui de ceux qui ont déjà assuré son service de police et avec lesquels il s’est déjà montré heureux d’être pris en photo. Le Vlaams Belang est un peu à la traîne car la pression est moins forte, mais le président du parti d’extrême droite Tom Van Grieken aurait du mal à prendre ses distances avec Dries Van Langenhove, ce dernier ayant organisé une série de formations pour la structure de jeunesse du Vlaams Belang (Vlaams Belang Jongeren) fin 2015. Nous pourrons très vite vérifier jusqu’où vont ces prises de distances : les membres de Schild & Vrienden qui sont candidats pour la N-VA seront-ils retirés des listes à destination des prochaines élections communales ? Les patrons flamands du cercle Marnix vont-ils continuer à inviter et à soutenir financièrement Van Langenhove ?
La pression qui pousse, même à la N-VA, à prendre ses distances avec Shield & Vrienden s’est développée puisque la vraie nature de ce groupe est maintenant largement connue. Les larges couches de la population n’éprouvent absolument aucune sympathie pour des néonazis qui préconisent une campagne violente pour imposer leur haine ! C’est pourquoi Schild & Vrienden, tout comme les groupes autour du Vlaams Belang, ont besoin d’entretenir un caractère double : une face plus acceptable vers l’extérieur et une autre, reposant sur le néonazisme, vers l’intérieur. Le rejet généralisé du néonazisme et de toutes ses composantes – violence contre les militants syndicaux, images sexistes, racisme, glorification de la violence,… – explique pourquoi Schild & Vrienden se retrouve repoussé dans la marge. C’est aussi pour cela que le groupuscule n’a jamais été en mesure de regrouper un noyau actif supérieur à 40-50 membres. Cette révulsion, il nous faut activement la mobiliser pour assurer que ce groupe en reste là et que des conclusions puissent également être tirées de cette affaire.
La présence de Dries Van Langenhove au conseil d’administration de l’université de Gand pose notamment problème. Toute la question est de savoir comment l’en faire sortir. C’est possible, nous le savons. Van Langenhove n’est pas le premier membre d’extrême droite à la direction de l’Ugent. Il a été précédé en 2001 par l’ancien vice-président du Vlaams Belang Roeland Raes, qui y avait été nommé gestionnaire par le Parlement flamand. Une campagne avait immédiatement été lancée contre cela, à la suite de quoi un vaste comité d’action a été lancé : le Comité Anti-Raes. Une manifestation a été suivie d’actions majeures qui ont bloqué l’accès de Roeland Raes au conseil d’administration. Cela n’a été possible que par une large mobilisation qui a accru la pression et a suscité un certain intérêt médiatique autour de Roeland Raes au cours d’une période où il a réitéré ses propos négationnistes. Avec l’indignation qui a suivi, Raes a disparu du conseil d’administration. C’est grâce à une mobilisation active avec une large participation démocratique de tous ceux qui voulaient se battre que nous avons obtenu cette victoire en 2001.
Aujourd’hui, ce type de résistance de masse reste nécessaire. Ce soir, une action a lieu face à l’Hôtel de ville de Gand à 18h et un autre rassemblement est déjà prévue à l’occasion de la prochaine réunion du conseil communal le 25 septembre. Nous devons en tirer le meilleur parti. Quiconque est visé par la haine de l’extrême droite doit se sentir appelé à participer : les femmes et qui défendent leurs droits, la communauté LGBTQI+, les étudiants qui s’opposent à l’élitisation de l’enseignement, les militants syndicaux qui sont visés par ces briseurs de grève,… Schild & Vrienden s’est déjà concrètement tourné contre la FGTB en pénétrant dans des locaux syndicaux pour y dérober un drapeau et en se rendant à un piquet de grève pour y provoquer les syndicalistes. La meilleure façon de riposter est de se mobiliser activement en vue du 25 septembre.
La politique d’austérité entraîne des déficits croissants dans tous les secteurs de la société. La population peut de moins en moins bénéficier d’un filet de sécurité et de la sécurité sociale en cas de problème. La pénurie de logements, d’emplois décents, de services publics, etc. exacerbe les tensions sociales. Cela peut se traduire par une augmentation du racisme, de l’homophobie, du sexisme et de tout ce qui nous divise artificiellement, avec son lot de faits de violence. Il suffit de penser aux cas de violence homophobe à Gand et Anvers cet été, aux incidents racistes du festival de Pukkelpop et de la gare d’Aarschot ou encore aux graffitis racistes à Louvain. Des individus ou petits groupes réactionnaires sentent leur confiance renforcée par Schild & Vrienden, notamment, et entrent en action. Cela n’atteint pas encore l’ampleur de la violence d’extrême droite que nous avons vue tout récemment à l’œuvre à Chemnitz, en Allemagne de l’Est. Mais nous voulons assurer que cela ne survienne pas. Rejoignez-nous et mobilisez-vous contre l’extrême droite et en faveur d’un programme de revendications sociales qui peuvent en finir avec le terreau de haine et de division sur base duquel elle peut se développer : un programme qui vise à garantir à chacun un bon emploi, un logement décent et de bons services publics services.
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Quelle réponse à la politique d’asile brutale de Francken, Trump, Salvini & Co ?

Photo : Liesbeth Droit d’asile : c’est au système qu’il faut s’en prendre, pas à ses victimes !
Le mois passé, nous décrivions dans les pages de Lutte Socialiste la manière dont la rhétorique trumpienne de la N-VA crée un climat dans lequel les réfugiés sont déshumanisés. Nous le faisions suite à la mort tragique de la petite Mawda et aux réactions de Francken, Jambon et De Wever. Et ça continue aujourd’hui, notamment autour de l’Aquarius, ce bateau d’une ONG qui ne pouvait amarrer en Italie. Le président des Jeunes N-VA avait alors tweeté : “Return to Sender” (retour à l’envoyeur). 629 réfugiés se trouvaient sur le navire sauvé en Méditerranée.
Par Michael Bouchez
Etant donné que la mort d’une fillette de deux ans n’a pas eu de répercussions conséquentes, Francken & Co ont dû penser qu’ils pouvaient tout se permettre. Francken a lâché qu’il souhaitait contourner l’article 3 du Traité européen des Droits de l’Homme. Cet article interdit la maltraitance et le renvoi de personnes vers des endroits où ils peuvent être maltraités. Ce n’est pas une première. Francken et le gouvernement ont déjà collaboré avec la dictature soudanaise et les garde-côtes libyens pour renvoyer des réfugiés. Concernant sa proposition de contourner les droits de l’homme, il expliquait : “Nous avons conclu un deal en Turquie avec Erdogan, nous avons un accord avec des milices en Lybie, qui sont champion en matière de violation des droits de l’homme en Afrique.”
Si les partenaires de coalition et le Premier ministre crient au scandale après les déclarations brutales de Francken, c’est surtout pour occulter leur propre complicité. Car le gouvernement poursuit le même cap et les partis du gouvernement sont derrière la politique de Francken. Ils ne sont pas toujours d’accord sur la brutalité de la rhétorique, mais toujours sur le contenu.
Trumpisme
La frontière entre Francken et Trump semble particulièrement ténue. Francken a proposé, entre autres, que les personnes qui entrent sur le territoire de manière illégale perdent leur droit d’asile. Comment doit-on demander l’asile ? Dans les camps de réfugiés hors d’Europe. Pour les réfugiés qui ne résident pas dans des camps mais qui doivent quitter immédiatement leur pays d’origine, cela signifierait, selon Francken, qu’ils “verraient que cela n’a pas de sens de fuir.”
Pour ceux qui traversent la Méditerranée au péril de leur vie et y survivent, Francken a fait ouvrir une nouvelle aile au centre-fermé 127bis. Des enfants peuvent à nouveau y être enfermés, avec leurs parents. Aux Etats-Unis, des enfants ont même été séparés de leurs parents et enfermés dans de grandes cages en fer.
L’Europe sans solution
Les 629 réfugiés de l’Aquarius sont emblématiques de la politique d’asile européenne. L’Europe-forteresse n’est pas une nouveauté. L’accord conclu avec la Turquie était déjà une manière de repousser les réfugiés hors d’Europe. Le refus du gouvernement italien de laisser amarrer l’Aquarius dans un port italien et à Malte va dans le même sens. Le nouveau gouvernement italien du Mouvement 5 étoiles et de la Lega d’extrême-droite annoncent une politique de migration dure.
En Allemagne aussi, Merkel est sous pression de son ministre des affaires étrangères, Horst Seehofer, issu de son partenaire de coalition CSU, afin que soit menée une politique migratoire plus dure. Des populistes de droite essaient de marquer des points dans le désordre social en Europe avec une propagande anti-migration. Comme si ce n’étaient pas les ultra-riches et les spéculateurs mais les migrants qui sont responsables de la politique néolibérale menée depuis des années avec les répercussions que l’on connaît sur notre niveau de vie.
La pression qui est faite pour parvenir à un accord sur la politique européenne d’asile montre à quel point le projet européen est en crise. L’Union européenne prévoit notamment, en théorie, la libre circulation de tous les habitants. Mais dans le cadre du capitalisme, cette libre circulation est toujours soumise à la loi du marché et à la concurrence entre travailleurs.
Les partis traditionnels et les entreprises voient souvent les migrants comme de potentiels travailleurs à bas salaire. C’est, entre autres, ce qui se cache derrière le “Wir schaffen das” (“On peut le faire”) de Merkel. Ils stimulent la concurrence entre la population active de leur pays et les réfugiés. Dans la pratique, la libre circulation des personnes n’existe pas, mais les populistes de droite saisissent cette compétition pour plaider en faveur de refoulements et de frontières bien gardées.
Le nouveau gouvernement italien montre comment un gouvernement populiste de droite combine un discours contre l’austérité et un discours anti-immigration. La fin de l’austérité restera lettre morte, ils sont trop occupés à cibler les migrants. En Belgique aussi, la N-VA a déjà utilisé l’argument selon lequel la sécurité sociale sera impayable si nous continuons à accepter des réfugiés. C’est un non-sens, surtout de la part d’un parti qui mine la sécurité sociale pour faire des cadeaux aux grandes entreprises. Mais cela joue évidemment sur les inquiétudes des gens.
Les partis de l’establishment s’opposent régulièrement en paroles aux déclarations d’hommes politiques tels que Francken, Salvini, Orban ou Wilders. Mais ils vont dans le même sens. Le président du Conseil européen Donald Tusk proposait ainsi de séparer migrants économiques et réfugiés qui ont droit à la protection internationale dans des centres hors de l’UE.
La droite s’attaque aux victimes, pas aux causes
La politique d’asile de droite ne change rien aux raisons pour lesquelles les gens fuient. Au contraire. 2017 a été une année record avec 68,5 millions de personnes en fuite au niveau mondial dont presque la moitié ont migré à l’intérieur de leur pays. Ceux qui ont dû quitter leur pays restaient dans un pays voisin dans 80% des cas.
Les gens fuient pour causes de guerre, d’exploitation et de changement climatique. La N-VA ne parle jamais de ces circonstances. Au contraire, elle n’entend pas toucher à l’investissement de 35 milliards d’euros dans les nouveaux avions de guerre. La droite ne dit rien des guerres pour le pétrole, des multinationales qui pillent les richesses naturelles en Afrique, des conditions de travail au Bangladesh ou des catastrophes écologiques qu’engendre l’appât du gain des entreprises.
Dans notre pays aussi, la politique de Francken & Co ne change rien pour les travailleurs. Pour la N-VA, qu’il y ait moins de réfugiés ne signifie pas que le reste de la population aura davantage. Les réfugiés servent uniquement à détourner l’attention en vue d’appliquer plus d’austérité au détriment de la majorité de la population. Davantage de pauvreté infantile, d’économies budgétaires, de flexi-jobs, des pensionnés dans la misère,… voilà ce qu’ils nous réservent.
Traduire la solidarité en programme
Les mouvements de solidarité actifs partout en Europe montrent que la politique de l’establishment européen n’est pas acceptée sans broncher. Des campagnes et des manifestations sont un contrepoids important pour éviter pire. Trump a dû reculer suite aux protestations spontanées contre l’enfermement de mineurs. De telles campagnes doivent cependant se traduire dans un programme qui offre des réponses structurelles.
L’opposition officielle n’offre pas de réponse. La gauche traditionnelle est empêtrée dans des scandales et n’est plus crédible. Les partis sociaux-démocrates ont laissé se creuser les déficits sociaux de sorte que des tensions ont pu germer et pourrir au sein de la société. Ils ont échoué faute de mener une politique de gauche, pas parce qu’ils étaient trop à gauche. Leur appel à davantage d’humanité n’est pas pris au sérieux. C’est ainsi que les populistes de droite peuvent occuper le débat.
Un gouvernement de gauche doit défendre un programme qui réponde à la concurrence entre la population active en Europe et les réfugiés par des investissements publics dans l’emploi, la sécurité sociale, le logement. Ce n’est que de cette façon qu’on pourra fournir asile et accompagnement pour chaque réfugié. Un tel programme peut couper les ailes aux populistes de droite et impliquer de larges couches de la population. Il ne sert à rien d’inscrire les réfugiés sur une liste d’attente interminable pour l’obtention d’un logement social si l’on n’investit pas dans davantage de logements sociaux. Nous n’aurons de véritables “communes hospitalières” que si une politique d’investissements publics massifs est menée. C’est ce que défend la liste ‘Gauches Communes’ à Saint-Gilles (Bruxelles), qui sera présente aux prochaines élections communales.
Il est aussi nécessaire de s’organiser internationalement pour lutter contre ce qui pousse les gens à fuir. Personne ne laisse tout derrière lui par plaisir. Si rien n’est fait contre la pauvreté, les guerres et le changement climatique, il y aura toujours des réfugiés. Il y a assez de richesse et de connaissance technologique dans le monde pour construire un avenir à chaque enfant, partout. Sous le capitalisme, les richesses ne sont pas mises au service de la population. Tant que le capitalisme existera, les gens fuiront la misère, la guerre et les changements climatiques. Il nous faut un monde où les gens peuvent construire leur avenir où ils le souhaitent, dans leurs pays d’origine ou ailleurs.
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L’extrême droite surfe sur les vagues du populisme de droite

500 personnes ont participé à une manifestation combative contre le racisme à Gand le 22 mars. L’extrême droite a manifesté à 200 personnes, parmi lesquels 60 de Schild & Vrienden. Photo : Jean-Marie Que le gouvernement néolibéral s’inspire de ce que l’extrême droite a mis en avant dans les années 1990 est un secret de polichinelle. Depuis le début de ce siècle, le plan en 70 points de ce qui était alors encore le Vlaams Blok a été presque entièrement incorporé dans la législation actuelle. Le débat politique d’aujourd’hui ne porte pas sur ce qui est nécessaire pour sortir de la pauvreté, pour s’attaquer à la précarité des conditions de travail et de vie et encore moins sur la manière dont une petite élite s’accapare la plupart des richesses. Nos politiciens préfèrent parler de ‘‘frontières fermées’’ et de ‘‘menace terroriste’’ sans dire un seul mot sur les causes économiques des flux de réfugiés, sur la guerre en Syrie ou sur le fossé grandissant entre riches et pauvres.
Par Sander (Gand)
Un discours qui était auparavant considéré comme choquant, raciste et simpliste est devenu aujourd’hui le courant dominant dans les politiques et la rhétorique de ce gouvernement. C’est ce ‘‘politiquement correct’’ de droite qui constitue également le terrain fertile pour augmenter la confiance de l’extrême droite et de toutes sortes d’organisations de ‘‘Nouvelle Droite’’. Nous avons vu, par exemple, Schild & Vrienden (un regroupement de l’extrême droite ultraconservateur à Gand – voir ci-dessous) attaquer une action pour une politique d’asile plus humaine à Gand ; les jeunes du Vlaams Belang étalant les personnalités du mouvement alt-right lors de son congrès ; et le groupe étudiant du NSV! organisant une marche de haine en faveur de l’apartheid le 22 mars.
Cette confiance de la part de l’extrême droite peut cependant être brisée par une résistance active. Le mouvement de solidarité avec les réfugiés a démontré quel était le potentiel. Il y a eu des grandes manifestations à Bruxelles, mais également en Flandre, presque toutes les conférences de Francken dans les universités ont été accompagnées d’actions de protestation de jeunes et de travailleurs contre la politique d’asile inhumaine et en solidarité avec les réfugiés. La manifestation nationale contre le racisme du 24 mars, comptait une grande présence de néerlandophones.
L’Alt-Right en Belgique
Des membres d’organisations d’extrême droite telles que le KVHV, le NSV, mais aussi les Jeunes de la N-VA, se sont retrouvés en organisant les conférences de Francken dans les universités. C’est à partir de là que Schild & Vrienden a vu le jour. Les membres des groupes mentionnés ci-dessus qui veulent aller plus loin, incluant des actions physiques, se sont retrouvés et ont fondé un nouveau groupe. Ils ont organisé un camp d’été dans le monastère des Maleizen, une confrérie de prêtres connue et redoutée pour réunir le clergé réactionnaire et négationniste, avec des jeunes radicaux de droite et des néo-fascistes. Pendant ce camp d’été, il y avait entre autres des cours d’entraînement au combat.
Entre autres choses, Schild & Vrienden s’est fait remarquer lorsque des membres ont publié sur internet une image représentant un viol avec les photos de deux militantes de gauche à la VUB. Le message était que l’arrivée de réfugiés entraînerait davantage de viols. L’extrême droite se considère comme une élite qui défend l’identité blanche contre tout ce qui serait ‘‘politiquement correct’’. Les idées dominantes sont généralement celles de la classe dirigeante. Le fait que la scène politique et économique soit dominée par des hommes riches et blancs qui défendent une politique néolibérale semble être un oubli utile à l’extrême droite.
Après l’élection de Trump en 2016, des personnalités de droite comme Richard Spencer et Steve Bannon se sont sentis encouragés à plaider plus ouvertement en faveur d’un monde culturellement (lire : racialement) séparé. Cette idée vient de la Nouvelle Droite française, qui a tiré le meilleur parti du fascisme et du nazisme mais qui, sous la pression des rapports de force, a quelque peu occulté ses vues.
A travers des forums Internet tels que 4chan, Spencer et ses coreligionnaires diffusent leur message d’un ‘‘ethno-état blanc’’, de misogynie, de transphobie, d’islamophobie,… Des milliers d’Américains qui se sont détournés de l’establishment en raison de la baisse continue de leur niveau de vie ont vu le message de Spencer et Co comme un moyen de contrer Hillary Clinton et d’élire le milliardaire Trump à la présidence. Les mouvements identitaires en Europe tentent de faire de même.
Mais il ne s’agit pas seulement d’activisme sur Internet : en 2017, les membres de Génération Identitaire ont tenté d’empêcher que des réfugiés soient secourus en Méditerranée. La journaliste auto-déclarée Lauren Southern, qui prêche la haine sur Youtube et dont l’entrée en Grande-Bretagne a récemment été refusée, a couvert cela. La même Lauren Southern était invitée au congrès des jeunes du Vlaams Belang le 10 mars, où elle a fait de la publicité pour son documentaire sur les ‘‘meurtres de boers’’ en Afrique du Sud (voir l’article ci-contre) et a appelé à rejoindre la marche de haine du NSV le 22 mars. Leur action ne remet pas en cause le système qui conduit à la violence. L’objectif est d’encourager la division et la haine, appelant à l’apartheid.
Extrême droite ou contre l’ordre établi ?
Des clubs néo-fascistes comme Schild & Vrienden gagnent en confiance. Leur violence physique au Château des Comtes de Gand est passée dans le journal sur VTM (chaîne commerciale néerlandophone). Leur président Dries Van Langenhove a reçu une tribune pour exposer sa transphobie. De Morgen a fait une longue interview avec lui, au cours de laquelle Siegfried Bracke a fait savoir qu’il était un fan. Van Langenhove a très bien vu l’occasion qui s’offrait à lui et a immédiatement commencé à lever des fonds dans ‘‘d’éminents’’ club philanthropiques du mouvement nationaliste flamand (cercles Marnix).
La rhétorique anti-établissement a été retirée du pot. Il implique plusieurs membres de la jeunesse N-VA, alors qu’il s’agit d’un parti au pouvoir qui poursuit la même politique d’austérité que les gouvernements précédents, mais à un rythme accéléré. Le fait qu’il y a un soutien financier de la part d’entrepreneurs amis dans les cercles Marnix en dit long.
Le racisme élitiste de l’extrême droite n’est pas du tout en désaccord avec ce que proposent certaines parties de l’establishment. Par exemple, le gouvernement de droite lui-même poursuit une politique de diviser pour régner. Une économie visant à enrichir une petite couche supérieure déjà riche et nauséabonde jette les bases de la division et de la haine. Pour rompre avec cela, il faut un système économique dans lequel la production est contrôlée et gérée par les travailleurs et leurs familles. Un système sans intérêts mercantiles impérialistes en cas de guerres qui déplacent des milliers de personnes ou les tuent.
Face à la division et à la haine, il faut une mobilisation de masse, en mettant l’accent sur notre unité et en défendant une alternative au capitalisme. Cela empêchera également l’extrême droite de faire passer la haine d’Internet à la rue.
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[PHOTOS] Manifestation nationale contre le racisme
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Bruxelles hier pour protester contre le racisme. La plate-forme de la manifestation avait reçu le soutien d’un large éventail d’associations et d’organisations. la participation était remarquablement diversifiée, y compris une importante délégation kurde. Nous étions présents avec une délégation et avons mis en place différents stands pour y présenter notre matériel politique. Notre mensuel a pu compter sur un fort bon écho, notamment au sujet de notre approche de la lutte contre le racisme.Reportage photos de Liesbeth
Reportage photos de Mario
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Manifestation antiraciste réussie à Gand. Solidarité internationale contre le racisme et le sexisme !

Photo : Jean Marie C’est une manifestation dynamique qui a défilé hier dans les rues de Gand. Deux semaines à peine après la grande marche contre le sexisme qui a réuni 1.200 personnes à l’appel de notre campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) le 8 mars dernier, une nouvelle mobilisation importante a eu lieu contre une marche de la haine d’extrême droite.
L’extrême droite entendait manifester en faveur de l’apartheid en Afrique du Sud. Sur les 18.000 personnes qui sont tuées chaque année dans ce pays en proie à une violence terrible, l’extrême droite a décidé de rendre hommage à 70 fermiers blancs. Seules les victimes blanches comptent à leurs yeux. ‘‘Bien entendu, nous nous intéressons davantage aux Africains blancs’’, a déclaré sans honte un responsable du NSV, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, dans le magazine étudiant Veto. Nous ne voulions pas laisser la rue à l’extrême droite, il était nécessaire de réagir !
A la suite de la marche antisexiste du 8 mars ainsi qu’en raison de diverses provocations de l’extrême droite ces dernières semaines et d’une campagne intensive menée par les Etudiants de Gauche Actifs (EGA), la participation à la manifestation antifasciste a réuni 500 participants, ce qui a dépassé nos attentes. Nous avons confirmé la tradition d’une participation plus de deux fois plus élevée en comparaison de la mobilisation de l’extrême droite.
Notre manifestation était très animée, les slogans étaient scandés avec énergie. Quelques prises de parole ont eu lieu avant et après la manifestation, de la part de représentants d’EGA, de la campagne antifasciste flamande du PSL Blokbuster et de la campagne ROSA. Nous avons tenu non seulement à manifester, mais également à utiliser la dynamique d’une telle action collective pour entamer une discussion de fond. Comment mettre fin au racisme ? Comment construire une société différente et comment l’envisager ?
Le thème de la marche de la haine de l’extrême droite n’était qu’un prétexte pour descendre en rue. Mais nous avons saisi le thème de leur marche – la défense de l’apartheid – pour discuter de la situation actuelle en Afrique du Sud. Plusieurs prises de paroles ont abordé cet élément, mais nous disposions également d’un message vidéo du Workers and Socialist Party (WASP) d’Afrique du Sud qui a été diffusé à l’occasion du meeting que nous avions organisé pour clôturer la soirée. L’extrême niveau de violence dans la société sud-africaine s’inscrit dans un contexte plus large d’inégalité extrême et de désespoir pour de larges couches de la population. S’en prendre à cette inégalité est le seul moyen de mettre fin à la violence.
Du côté du Nationalistische Studentenverenvereniging (NSV), selon nos sources, il y avait entre 200 et 215 personnes présentes sur place. Ces dernière années, l’extrémisme ‘‘old school’’ du NSV a été sérieusement mis sous pression en raison de l’émergence de ‘‘nouvelles’’ forces de droite radicale. L’an dernier, le NSV n’était même pas parvenu à réunir 100 personnes. Cette année, leur mobilisation était plus conséquente, en partie en raison de la présence de ‘‘Schild & Vrienden’’, qui prétend incarner la ‘‘nouvelle droite’’. Ce qui est certain, c’est que cette ‘‘nouvelle droite’’ défend les mêmes idées pourries. Sur leur photo de groupe au début de la manifestation du NSV, le Front Antifasciste a compté environ 60 hommes. Dans cette marche de la haine, on pouvait également trouver pas mal de membres de la N-VA qui ont fraternellement fait un pas en avant aux côtés de militants du Vlaams Belang et de diverses personnes qui n’hésitent pas à s’associer à l’héritage et sont toujours présentes à cette manifestation annuelle.
Le capitalisme conduit à des inégalités croissantes et à l’essor de toutes les tensions qui en découlent. Le racisme et la division en sont l’expression. L’establishment capitaliste ne défend pas une politique capable de s’en prendre aux pénuries sociales ou à la guerre, il discute simplement de la manière dont ces déficits peuvent être encore aggravés. Aujourd’hui, deux ans après les terribles attentats de Bruxelles, il est question d’acheter de nouveaux avions de chasse pour des milliards d’euros. Pour ces avions de combat qui contribuent à la guerre et à la misère, les moyens ne manquent visiblement pas. Mais pour l’enseignement, le logement ou les pensions, les choses sont toutes différentes pour els autorités… Vopilà qui résume parfaitement la politique actuelle. Le racisme et la division sont utilisés pour couvrir les politiques antisociales. Francken criminalise les réfugiés. Le président de la N-VA De Wever ne manque pas une occasion de parler du port du voile. Mais personne ne parle du fait qu’une personne sans-abri a récemment trouvé la mort à Anvers, la ville qu’il dirige.
Le racisme et la division constituent des obstacles dans notre lutte pour l’emploi, de bons logements, de bons services publics,…. Tout ce qui nous divise nous affaiblit dans notre combat les ultra-riches. Avec des mobilisations dynamiques comme celle d’hier, nous voulons y répondre et défendre une alternative reposant sur la solidarité. Cette solidarité a un but précis : mener la lutte ensemble contre les politiques antisociales de ce gouvernement et pour un avenir sans guerre ni pillage néocolonial afin que les gens n’aient plus à fuir leur pays. Pour un avenir sans inégalités. Un avenir basé sur la satisfaction des besoins de la majorité de la population.
Tout comme Fred Hampton, des Black Panthers, le disait à l’époque : ‘‘On ne peut pas combattre le feu par le feu. Il faut combattre le feu avec de l’eau. Nous lutterons contre le racisme par la solidarité. Nous ne combattons pas le capitalisme avec le capitalisme noir. Nous combattons le capitalisme avec le socialisme.’’
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Les étudiants d’extrême droite divisés sur leur marche de la haine. Pour une forte manifestation antifasciste le 22 mars!

“Marche contre le racisme – Stop à la marche de la haine du NSV ! Stop au racisme, au sexisme & à la LGBTQI+-phobie !” Chaque année, les étudiants d’extrême droite du NSV (Nationalistische Studentenvereniging) organisent une marche de la haine dans l’une des villes universitaires flamandes. Les Etudiants de Gauche Actifs et notre campagne antifasciste Blokbuster prennent systématiquement l’initiative d’une contre-manifestation en solidarité avec les groupes de population ciblés par l’extrême droite. A un moment, il a semblé qu’il n’y aurait pas de manifestation cette année, mais une partie du NSV a décidé de descendre dans les rues à Gand le 22 mars. Nous voulons quant à nous mobiliser une multitude de contre-manifestants.
Par Franz en Koerian (Gand)
Ces dernières années, des milliards d’euros ont été économisés dans les services publics. La charge de travail a augmenté et la sécurité sociale a été érodée. En 2017, un nombre record de 157.510 personnes ont dû faire appel aux banques alimentaires. A Gand, un candidat locataire attend en moyenne six ans avant d’accéder à un logement social. Partout s’empilent les déficits, les files d’attente, les burn-outs, etc.
Cette politique néolibérale de démolition sociale a érodé la base électorale des partis traditionnels. Ce processus s’est intensifié depuis la Grande Récession d’il y a dix ans. Dans un certain nombre de pays, cela a conduit à l’émergence de partis de gauche, mais les populistes de droite s’engouffrent également dans la brèche. Mais, selon eux, les responsables ne sont pas les ultras-riches et leur soif de profits, ce seraient les réfugiés, les personnes LGBTQI+, les femmes et d’autres groupes.
Ce sont surtout les nouveaux populistes de droite comme Trump et les plus anciens du type de Wilders aux Pays-Bas qui ont connu une forte hausse de leur soutien. Les partis d’extrême droite plus classiques, comme le Vlaams Belang, le Front National (France) ou le FPÖ (Autriche), ont tenté de s’adapter à ces nouveaux populistes de droite avec plus ou moins de succès. Le Vlaams Belang est entré en conflit avec l’existence de la N-VA, un parti qui repose énormément sur le populisme de droite.
Ces pressions exercées sur les groupes d’extrême droite existants ne signifient pas que le danger de la violence de rue a disparu. Nous l’avons constaté aux Etats-Unis où, sur base d’une confiance en soi grandissante, l’Alt-Right (littéralement ‘‘droite alternative’’) a organisé une manifestation à Charlottesville à l’été 2017. Immédiatement, cela a entraîné une violence mortelle mais aussi d’importantes contre-mobilisations, dont 40.000 manifestants antifascistes à Boston très peu de temps après. L’Alt-Right a dû annuler pas moins de 67 meeting et actions dans les 24 heures qui ont suivi les tragiques événements de Charlottesville. Les mobilisations de masse contre l’extrême droite peuvent temporairement briser leur espace et leur confiance.
Mobilisation contre la division
La campagne antifasciste Blokbuster repose sur la mobilisation autour d’un programme de changement social. Au cours des 25 dernières années, nous avons systématiquement organisé des contre-manifestations lorsque les étudiants d’extrême droite du NSV sont descendus dans la rue. Il y avait toujours eu une multitude d’antifascistes, ce qui signifiait que la marche de la haine n’a jamais pu se présenter comme un événement ‘‘normal’’.
Au cours de ces dernières années, le NSV a eu du mal à mettre des gens en ordre de marche. L’an dernier, leur nombre de participants est tombé au plus bas : il n’y a pas eu plus de 80 à 90 manifestants. Cela a soulevé des questions dans leurs cercles quant à savoir si cela valait toujours la peine d’organiser une manifestation.
L’actuelle génération du NSV n’était pas enthousiaste à l’idée d’organiser une manifestation cette année pour se faire à nouveau humilier. Cependant, sous la pression de l’ancienne génération, une manifestation aura bien lieu à Gand le 22 mars. Il est important que nous poursuivions nos campagnes menées au cours des 25 dernières années et que, grâce à une forte contre-manifestation, nous puissions faire en sorte que cela devienne la toute dernière manifestation du NSV. La faiblesse du NSV ne devrait pas être une raison pour ne pas organiser une forte mobilisation. Si la bulle des populistes de droite tels que Theo Francken et Bart De Wever éclatait, le Vlaams Belang et des groupes apparentés comme le NSV menaceraient de bénéficier à nouveau de plus d’espace.
Le NSV est actuellement affaibli, mais il n’est plus la seule force dans le champ de l’extrême droite. La compétition est féroce avec le cercle d’étudiants catholiques très réactionnaires KVHV et le nouveau groupe ‘‘Schild en Vrienden’’. Ils ont lancé des campagnes d’intimidation avec des autocollants comme ‘‘Mort plutôt que rouge’’ ou ‘‘Débarrassez-vous de Comac’’. Ils ont également mené de petites actions de provocation au piquet de grève des cheminots de la gare de Gand Saint Pierre à l’occasion de la grève des services publics du 10 octobre dernier. La résistance antifasciste reste plus que nécessaire!
Nous devons offrir une alternative à la politique de casse sociale, qui est inhérente au capitalisme. Les mobilisations sont une excellente occasion d’entrer en débat. Pour nous, la résistance antifasciste, antiraciste, antisexiste et anti-LGBTQI-phobie doit déboucher sur des revendications qui s’en prennent au terreau sur lequel les divisions et discriminations peuvent se développer. Nous avons besoin d’investissements massifs dans les services publics et les pensions, d’une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, etc.
Dans le combat pour que ces revendications soient concrétisées, il apparaît clairement que nos intérêts entrent en conflit direct avec ceux des ultras-riches et de leurs représentants politiques. L’austérité n’a jamais été conçue comme une mesure temporaire destinée à faire face à la crise mais comme moyen d’accélérer le rythme des attaques contre les travailleurs et la jeunesse afin d’accélérer le transfert de richesses vers les poches des ultras-riches. La résistance contre l’extrême droite ne peut être dissociée de la lutte contre un système capitaliste qui agit uniquement au nom du profit et encourage la division. Seule la solidarité reposant sur un programme socialiste peut briser toutes les formes de division.
=> Jeudi 22 mars – 20h – Gand – Sint-Pietersnieuwstraat 43
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Stop à Theo “Trump” Francken et au racisme du gouvernement !

Aujourd’hui n’est pas la première et certainement pas la dernière action contre la politique migratoire de Francken et du gouvernement. Leurs provocations racistes ont déclenché une large vague de solidarité. Expulsion des réfugiés soudanais vers leur arrestation certaine, collaboration avec des dictatures et des régimes répressifs, visites domiciliaires, raffle à Globe Aroma, dans les transports, stigmatisation des réfugiés… Ces attaques doivent faire face à une mobilisation large, à l’image de la manifestation d’aujourd’hui.
Diviser pour mieux appliquer l’austérité
La politique de Francken est soutenue par l’ensemble du gouvernement. La forme est parfois critiquée, mais sur le fond ils sont tous d’accord. Ils saisissent d’ailleurs ce dossier pour semer la division afin de nous affaiblir. Bart De Wever l’a clairement exprimé : ils durcissent la politique migratoire pour prétendument garantir le financement de la sécurité sociale.
Soyons clairs, c’est le gouvernement actuel et ses prédécesseurs qui ont coupé dans la sécurité sociale, l’éducation, les salaires, les pensions, non pas pour mieux accueillir les migrants mais bien en contrepartie des cadeaux fiscaux aux plus riches et aux entreprises afin de garantir leurs profits. De surcroît, les patrons exploitent les sans-papiers en leur imposant des conditions de travail et de salaire pitoyables. Ils mettent ainsi pression sur celles de tous les travailleurs. La régularisation des sans-papiers est nécessaire pour garantir des conditions de travail décentes pour chacun.
Stop à l’austérité, pour une lutte unifiée
Pénurie de logements sociaux, emplois précaires, allocations et pensions sous le seuil de pauvreté, ces politiques augmentent la précarité. 21,5% de la population affirme difficilement pouvoir joindre les deux bouts. Nous devons défendre offensivement une alternative car malheureusement cette précarité constitue le terreau fertile pour pointer les migrants comme boucs émissaires. Le dernier drame social à Carrefour n’est, lui non plus, pas causé par les migrants mais bien par la soif de profit d’une multinationale qui a fait 1 milliard d’euros de bénéfices en 2016.
Afin de contrer le racisme que ce gouvernement répand, de renforcer la solidarité et de garantir un accueil décent aux réfugiés et aux migrants, il est crucial de lier la lutte contre cette politique migratoire à la lutte pour les moyens financiers nécessaires. Revendiquons un plan massif d’investissements publics pour fournir des logements sociaux, refinancer l’enseignement et pour fournir des emplois décents à chacun, sans distinction d’origine, de lieu de naissance ou de religion. Les richesses existent. Les milliards planqués au Panama et dans d’autres paradis fiscaux, les profits records des grandes entreprises, devraient être mis sous contrôle démocratique de la collectivité.
Une telle approche permettrait de renforcer le mouvement de solidarité en unifiant les victimes de la politique du gouvernement. Défendre les conditions d’accueil ainsi que les acquis sociaux minerait les possibilités pour le gouvernement de nous diviser.
Solidarité internationale, pour une autre société
Nous voulons lutter contre les causes qui poussent les gens à fuir. Guerres, interventions impe?rialistes, surexploitation des gens et de la nature : voila? ce qui pousse tant de personnes a? fuir la violence, la mise?re et les catastrophes.
Des emplois de?cents, des investissements publics massifs dans le logement social, l’e?ducation et les soins, etc. sont ne?cessaires. Mais cela ne?cessite de rompre avec la logique de profit du capitalisme, ou? la concentration des richesses chez une infime e?lite signifie mise?re et tensions grandissantes pour le reste de la population. Encore l’année dernière, l’OTAN a appelé ses états membres de dégager 2% de son budget à la défense. Pour se rapprocher de ce chiffre, notre gouvernement a dégagé 3 milliards d’euros pour de nouveaux avions de guerre. Ils sèment la misère et pointent des doigts les victimes.
De?fendons une alternative au capitalisme : une socie?te? socialiste ou? seraient prioritaires les besoins de de la majorite? de la population et non les profits d’une poigne?e.
• Stop Theo ‘Trump’ Francken.
• Stop la politique de division raciste de ce gouvernement.
• Pour un plan massif d’investissements publics: logements sociaux, enseignement qualitatif et des emplois décents pour tous.
• Les moyens existent dans les poches des capitalistes.
• Régularisation de tous les sans-papiers.
• Luttons contre les causes qui poussent à se fuir: guerre, terreur, exploitation et destruction climatique.
• Pour une société socialiste démocratique. -
Anvers. Marche contre la politique migratoire raciste de Theo Francken

Hier, Theo ‘Trump’ Francken était à Anvers, à l’invitation du cercle universitaire catholique conservateur KVHV. Entre 250 et 300 manifestants ont battu le pavé au même moment pour protester contre la politique raciste du gouvernement. Ce fut le résultat de la réunion de deux initiatives de protestation contre Francken qui ont finalement œuvré ensemble.

Pour Theo Francken, la politique d’asile, c’est juste une question de chiffres. Il ne s’intéresse qu’au nombre d’expulsions. Mais derrière les chiffres, il y a des gens. Des gens comme Mohammed, un militant du Cachemire qui a régulièrement été présent lors de précédentes actions antiracistes et antifascistes de la campagne Blokbuster. Cet été, il a été renvoyé au Pakistan avec sa famille. Un mois plus tard, son fils a été tué. La politique d’asile répressive détruit des vies et en fait porter la responsabilité aux victimes. Quelques activistes du Cachemire nous ont demandé cet été d’organiser une action contre Francken. Ensuite, nous avons pris l’initiative d’une marche de protestation.
Il est positif qu’une deuxième initiative ait vu le jour, principalement l’œuvre de Comac, l’organisation de jeunesse du PTB, avec d’autres organisations (Tout Autre Chose, Jong Groen, Jongsocialisten,…). Dans ce bastion de l’extrême droite du Vlaams Belang et de la droite populiste de De Wever qu’est Anvers, il est très positif que nous ne soyons plus seuls à mobiliser pour des actions de protestation antiracistes.
Vidéo de la manifestation, par Stream Media:
Protester est nécessaire contre une politique ferme qui s’en prend aux plus faibles pour cacher qu’elle est en fait des plus modérées contre les plus forts : les super-riches. Les migrants, mais aussi ceux qui ici aussi ne parviennent pas à garder la tête hors de l’eau, sont attaqués fortement. Ceux qui estiment que tout cela se fait pour défendre ‘‘nos’’ conditions de vie ou ‘‘notre’’ sécurité sociale font fausse route. Cela fait partie d’une attaque généralisée contre nos conditions de vie. Après les migrants, les chômeurs et les personnes sans-abris, c’est au tour des travailleurs. Des néolibéraux comme la N-VA ne sont pas des défenseurs crédibles d’une sécurité sociale qu’ils veulent eux-mêmes briser. Ils ne défendent que les intérêts des Super-riches.
Il était important de faire le lien à cette action avec la résistance contre la commercialisation du secteur social à Anvers. Si cela ne dépendant que du collège communal de droite à Anvers, le secteur social deviendrait un travail de police : contrôle et répression au lieu de l’accompagnement social pour parvenir à une meilleure société. Pour notre part, le lien avec les protestations contre cette commercialisation et la protestation antiraciste pouvait être plus fort. Un groupe a rejoint la Groenplaats où les travailleurs du secteur social menaient une action après la manifestation antiraciste. Quel aurait été l’effet si le cortège entier avait pris fin à cet endroit pour concrétiser cette nécessité de la solidarité dans notre lutte !
Contre la politique de division et le racisme de la politique dominante, nous luttons pour un autre type de société : une alternative contre ce système capitaliste pourri qui favorise le type de politique pourrie de Trump et Francken. Nous luttons pour un système qui ne rend pas nécessaire que des gens fuient leur environnement. Un système où la majorité de la population ne doit pas être sacrifiée pour que les riches soient encore plus riches – cette politique qui a conduit au fait qu’aujourd’hui, les 8 personnes les plus riches au monde sont plus riches que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. En finir avec tout cela exige que la majorité de la population prenne en main cette société et la manière dont les richesses sont produites. C’est ainsi qu’il sera possible de développer un plan public d’investissements massifs pour des logements publics, des services publics, l’infrastructure, des emplois décents,… Une société qui repose sur la satisfaction des besoins de la population et non pas vers la soif de profits d’une infime élite. Nous ne pourrons y parvenir que si les secteurs-clés de l’économie sont sous notre contrôle et notre possession. En bref, nous avons besoin d’une société socialiste.
Nous devons nous battre et faire face contre toutes les formes de discrimination. Le 12 novembre prochaine, il y aura une manifestation des personnes sans papiers à Bruxelles et, le 25 novembre, il y aura une manifestation contre la violence contre les femmes. Cette marche contre le racisme était une bonne étape, mais ce n’est qu’un début!
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Le racisme et l’austérité, copains comme cochons

Triste constat : depuis deux législatures, le politicien le plus apprécié en Flandre est le secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, avec également une impressionnante popularité du côté francophone. Maggie De Block s’était déjà sinistrement distinguée par de féroces déclarations et une politique foncièrement antisociale. Mais Theo Francken est parvenu à propulser la discrimination contre les réfugiés à des années-lumière de ça.
Par Sander (Gand)
Il essaie de concentrer tout le débat sur la sécurité, sur ‘‘des frontières sûres’’ et d’adopter une politique migratoire inspirée par le Vlaams Belang. De la sorte, il espère dévier l’attention des conditions de vie toujours plus exécrables dans lesquelles sont plongés la plupart des travailleurs. Ce n’est pas innocent. La politique asociale de ce gouvernement et son racisme toujours plus ouvertement exprimé puisent leurs racines dans le capitalisme.
Blâmer les victimes…
Depuis sa nomination en tant que secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Francken apparait quasiment tous les jours dans les médias avec des déclarations nauséabondes : du ‘‘nettoyage’’ des réfugiés du parc Maximilien aux ONG accusées d’encourager la traite d’êtres humains en sauvant la vie de milliers de personnes dans les eaux de la Méditerranée ! À chaque fois que l’on parle de personnes qui veulent échapper à la misère économique ou à la guerre dans leur pays, il saute sur l’occasion pour tenter de diaboliser tous ceux qui les aident.
Quand Francken est recadré par le Premier ministre, il ne s’agit généralement que de vocabulaire, sans que soit contestée la brutalité de sa politique. Francken est un néolibéral chevronné qui ne croit qu’aux mécanismes du libre marché. Les guerres, les réfugiés et les crises économiques sont des éléments inévitables de ce système. Mais pour lui, les victimes du système sont elles-mêmes responsables de leurs problèmes. C’est l’essence de la politique de stigmatisation de Francken & Co.
… pour poursuivre la politique de casse sociale
La destruction de l’État-providence et la privatisation d’à peu près tout ce qui devrait servir la population se poursuivent à une cadence soutenue, même si ces phénomènes étaient déjà en cours depuis de nombreuses années. Les choses deviennent caricaturales jusqu’au ridicule : des milliards d’euros sont consacrés à l’achat de nouveaux avions de chasse tandis que le secteur des soins de santé est saigné à blanc.
Quiconque ne suit pas la stricte logique néolibérale est soumis à la même diabolisation brutale que celle qu’exerce Francken contre les réfugiés. Toute action syndicale devient ainsi prétexte de réactions houleuses de la part des médias traditionnels et du gouvernement. Cela va jusqu’à une répression pure et simple, avec menace de limiter le droit de grève et poursuites engagées contre des syndicalistes. S’opposer à la politique de casse sociale ne se fait pas sans risque.
Le racisme est inséparable du capitalisme
L’hypocrisie des dirigeants du gouvernement atteint des sommets. Dans les années ‘90, les politiciens traditionnels se sont battus contre le programme en 70 points du Vlaams Blok. Depuis lors, près de la moitié de ces points ont été mis en œuvre par les partis traditionnels. Il est d’ailleurs plus difficile au Vlaams Belang de se profiler aujourd’hui.
Le racisme est ancré dans l’ADN de ce système qui ne profite qu’à une petite minorité. Cette dernière a tout intérêt à diviser la majorité sociale pour renforcer sa propre position en montant les différentes couches de la population les unes contre les autres.
Il va sans dire que Theo Francken est un élément des plus dangereux sur ce plan. Mais le problème est bien plus profond que ses tweets dégueulasses ou ses appels ouvertement opposés aux droits de l’Homme. Ce système en pleine décomposition ouvre la voie à des politiciens comme Francken et Trump.
Pour définitivement stopper le racisme, il nous faut une société où les décisions économiques et politiques seraient réellement entre les mains de la majorité de la population, une société qui vise à accroître le bien-être de tous. Cela commence dans la rue, en luttant pour nos droits.
Manifestation contre Francken à Anvers
Ce 26 octobre, nous manifesterons à Anvers contre Theo ‘‘Trump’’ Francken. Suite à l’appel lancé par la campagne antifasciste Blokbuster et par les Étudiants de Gauche Actifs (EGA), un second appel a suivi de la part de Comac (organisation de jeunesse du PTB). Nous saluons le fait que ces jeunes s’impliquent activement dans la lutte contre le racisme et l’extrême droite. Nous avons donc proposé de nous rejoindre. Jeudi 26 octobre, 17h30 De Coninckplein.




