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Category: Contre le racisme
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Bruxelles, Gand, Liège : Premières mobilisations antifascistes réussies à la suite du 2e ‘‘Dimanche noir’’

Bruxelles. “Des emplois, pas de racisme !” Les antifascistes entrent en lutte contre l’extrême droite et contre le système qui l’alimente
Deux jours après les élections, des milliers d’antifascistes sont descendus dans les rues de Bruxelles et des centaines d’autres se sont réunis à la même heure à Gand. Le lendemain, près d’un millier d’autres étaient à Liège. Ils entendaient exprimer leur colère contre la nouvelle percée du Vlaams Belang, mais aussi contre Le Pen, Salvini et d’autres politiciens d’extrême droite dont la progression a marqué ces élections européennes.A Bruxelles, la coalition ‘‘Stand Up’’, composée d’organisations de gauche et de syndicalistes et à laquelle nous participons, avait appelé à se réunir face au Parlement européen. Au même moment, une première action avait été également rapidement organisée à Gand, à l’initiative de notre campagne antifasciste flamande Blokbuster, des Etudiants de Gauche Actifs et de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité). A Liège, l’appel avait été lancé par le collectif féministe ‘‘Et ta sœur’’ et avait été rejoint par plus d’une vingtaine d’associations (Collectif contre les violences familiales, Comac, Front Antifasciste 2.0, Greenpeace,…) dont la Campagne ROSA et le PSL.
Ces premières mobilisations appelées en toute urgence protestation étaient très importantes. Elles ont démontré que les antifascistes s’organisent pour ne laisser aucun espace à l’extrême droite pour que cette dernière puisse imposer sa haine et sa logique de division dans les rues par la force.
Selon nous, la meilleure méthode qui s’offre aux antifascistes est l’action de masse. Cela permet bien entendu d’occuper la rue et de démontrer qu’un grand nombre de personnes rejette la haine de l’extrême droite. Mais cela permet également de mieux populariser des slogans et des propositions concrètes. Faire face aux défis de la période actuelle signifie de chercher à impliquer le plus grand nombre possible dans le combat antifasciste et de réfléchir à une stratégie capable d’arracher ses électeurs au Vlaams Belang.

Gand Le Vlaams Belang a tenté de se présenter aux électeurs comme un parti ‘‘social’’ favorable au retour de l’âge de la pension à 65 ans, à une pension de minimum 1.500 euros,… Le parti a habilement joué sur les faiblesses des partis de ‘‘gauche’’ SP.a et Groen (leur extrême manque d’audace et, surtout, leur acceptation de la logique néolibérale) pour récupérer des électeurs en colère contre la politique antisociale menée par la coalition suédoise au Fédéral et à la région flamande. Mais l’extrême droite ment et trompe ses électeurs, elle représente une politique encore plus antisociale.
Le nouveau gouvernement, quel que soit sa composition, devra commencer par trouver comment combler un déficit budgétaire de 8 milliards d’euros. Il est déjà évident que cet argent ne sera pas cherché dans les poches des ultra-riches alors que la société craque déjà de toutes parts en conséquence du manque de moyens. Pour l’extrême droite, le manque de moyens provient des migrants et des réfugiés, mais ces derniers n’ont rien à voir avec le gigantesque hold-up de moyens de la collectivité opéré par le gouvernement Michel/De Wever ! Ce sont les ultra-riches et les grandes entreprises qui pillent les caisses de la collectivité avec l’aide enthousiaste des politiciens capitalistes ! L’extrême droite n’a aucun problème avec ça.

Liège C’est probablement ce qui explique pourquoi les petits patrons flamands réunis dans l’organisation patronale VOKA disent aujourd’hui qu’ils ne voient pas d’inconvénient à la rupture du cordon sanitaire. Les patrons n’ont rien à craindre du Vlaams Belang. La prétendue ‘‘image sociale’’ du VB lors de ces élections ne servait qu’à berner les électeurs. A chaque fois qu’il y a eu des mobilisations en défense de nos pensions ou contre l’austérité, l’extrême droite s’est systématiquement retrouvée dans le camp d’en face. Son nouveau champion Dries Van Langenhove (Scild & Vrienden), franchement élu député fédéral, est allé jusqu’à provoquer des piquets de grève avec ses partisans. Son collègue au Parlement Brusselmans, qui vient du cercle catholique ultra-conservateur KVHV à Anvers, a défendu une nouvelle augmentation des frais d’inscription pour l’enseignement supérieur (mesure qui avait soulevé une partie de la jeunesse flamande en 2014). Le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken a essayé de récupérer l’atmosphère ‘‘Gilets jaunes’’ en en portant un par-dessus son costume sur mesure, mais il manque totalement de crédibilité.
Ces premières actions antifascistes ont rencontré le succès, mais il ne faut pas en rester là ! Elles doivent constituer un tremplin vers de nouvelles actions, tant au niveau national que dans autant de communes que possible. Être antiraciste ne suffit pas : il faut s’organiser et entrer en lutte. Notre campagne antifasciste Blokbuster en a fait l’expérience : cette campagne a été lancée juste avant le précédent ‘‘dimanche noir’’, en 1991. Blokbuster était un instrument pour organiser les jeunes et les travailleurs contre l’extrême droite et son sol d’alimentation. C’est également ce dont nous avons besoin aujourd’hui.
Le prochain rendez-vous d’importance sera une manifestation antifasciste nationale qui aura lieu à Gand le dimanche 23 juin (détails à suivre).
Photos de la manifestation de Bruxelles, par Liesbeth:
[embed-google-photos-album https://photos.app.goo.gl/zdumHkFp3MCgGe479]Vidéo de la manifestation de Bruxelles :
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Après un dimanche noir, entrons en action contre le racisme et l’extrême droite !

Louvain, le 9 mai dernier : mobilisation antifasciste contre le NSV (organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang). No Pasaran ! Le Vlaams Belang est un cauchemar pour les travailleurs et leurs familles, entrons activement en lutte pour une politique sociale !
- Gand : ce mardi à 18 heures, Hôtel de Ville, à l’initiative des Etudiants de Gauche Actifs, de la Campagne ROSA et de la campagne antifasciste flamande Blokbuster (événement Facebook).
- Bruxelles : ce mardi 18h, place du Luxembourg, à l’initiative de la coalition ‘Stand Up’, à laquelle nous participons (événement Facebook).
Le gouvernement antisocial de Michel/De Wever a été sévèrement sanctionné dans les urnes. Le Vlaams Belang a joué sur cette insatisfaction et a remporté sa plus grande victoire électorale depuis 2004. Que le gang d’extrême droite de Tom Van Grieken (le président du Vlaams Belang) et Dries Van Langenhove (figure de proue de Schild & Vrienden) ait pu obtenir pareil résultat est un choc pour beaucoup.
Beaucoup de gens sont indignés et en colère. Ils connaissent le Vlaams Belang et Schild & Vrienden comme des racistes violents en faveur d’une politique profondément antisociale de haine et de division. Durant la campagne, le parti n’a eu de cesse de se présenter comme une “alternative sociale” à la N-VA, en réclamant par exemple le retour de l’âge de la pension à 65 ans. Mais, ces dernières années, les troupes de choc de Van Langenhove et Van Grieken se sont surtout battues contre ceux qui se sont concrètement opposés à la politique du gouvernement Michel / De Wever ! Alors que les syndicalistes et les jeunes contestaient dans la rue les attaques contre les pensions, les frais d’inscription plus élevés aux universités flamandes, l’absence de mesures contre le réchauffement climatique,… Van Langenhove & Co s’activaient à répandre leur haine sur internet.
Il y a plusieurs raisons à ce nouveau dimanche noir. Bien sûr, Theo Francken et sa N-VA ont normalisé le racisme, ce qui a ouvert la voie au Vlaams Belang. Mais il y a plus : les partis traditionnels ont perdu leur crédibilité.
Après des années d’austérité et d’attaques diverses contre nos conditions de vie, le CD&V, la N-VA, l’Open VLD et le SP.a ont été sévèrement punis. Le Vlaams Belang est alors entré en scène. En instrumentalisant le rejet de la taxe kilométrique à laquelle seront bientôt soumises les routes flamandes et l’aspiration au retour de l’âge de la pension à 65 ans, le VB s’est présenté aux électeurs comme un parti social. Ce n’est évidement qu’une façade : dès lors qu’il s’agira de prendre position et de voter sur des questions telles que l’augmentation du salaire minimum ou contre une loi salariale qui prend en otage nos conditions de vie, le VB sera dans le camp opposé à celui des travailleurs ordinaires.
Heureusement, le PTB a également fait une percée et a remporté ses premiers sièges en Flandre. De cette manière, le combat pour des emplois décents, des salaires et des allocations sociales plus élevées, de bonnes pensions, des logements abordables, des mesures climatiques ambitieuses, etc. se fera mieux entendre. C’est la meilleure manière d’arrêter l’extrême droite. En Flandre, en plusieurs endroits, nos militants ont entendu leurs collègues expliquer qu’ils hésitaient entre le VB et le PTB.
Ne nous lamentons pas sur notre sort et organisons-nous ! Résistons à l’extrême droite, mais aussi à la politique antisociale qui est au cœur de celle-ci !
Avec notre résistance antifasciste, nous entendons clairement dire ce que signifie le slogan “No Pasaran” : nous ne laisserons aucun espace à l’extrême droite. Nous devons nous organiser pour que les racistes et les néofascistes du Vlaams Belang (et les groupes apparentés comme les néo-nazis de Schild&Vrienden) n’aient pas confiance de descendre dans la rue, de s’organiser et de mettre leur haine en pratique. La résistance antifasciste est nécessaire pour empêcher que ce score ne conduise à des attaques et à des violences contre les migrants, les dissidents et les militants syndicaux. Pour repousser l’extrême droite, nous avons besoin de puissantes mobilisations antiracistes autour d’un programme politique et d’actions qui défendent nos revendications sociales et nos préoccupations aussi résolument que la droite s’en est pris à nos conditions de vie ces dernières années.
Les premières mobilisations se dérouleront à Bruxelles ce mardi 28 mai à Gand et à Bruxelles. Nous voulons clairement démontrer que la majorité des gens sont dégoûtés par la haine et le racisme du Vlaams Belang et consorts. Participez à ces mobilisations et rejoignez la lutte contre le racisme et l’extrême droite !
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Louvain : Les antifascistes surpassent l’extrême droite

Moins de trois semaines avant les élections, le Vlaams Belang emmené par Dries Van Langenhove (Schild & Vrienden) dans le Brabant flamand peine à faire bouger les gens….
Avec un peu de retard à cause de la pluie, des centaines d’antifascistes ont traversé Louvain pour participer à la manifestation “Indivisibles contre le racisme” (Undivided against racism). Les slogans criés s’en prenaient bien entendu à l’extrême droite, mais ils entendaient également faire face au terreau sur lequel l’extrême droite se développe : les pénuries sociales. En plus des étudiants, le cortège comprenait des syndicalistes de divers secteurs, essentiellement des militants de la FGTB, mais nous avons également vu une veste verte de la CSC.
La campagne antifasciste flamande du PSL Blokbuster et les Etudiants de Gauche Actifs avaient activement mené campagne pour cette manifestation et étaient à l’origine de la mobilisation d’une partie importante du public présent. On a également pu voir des délégations de Solidarity for all, d’organisations kurdes, d’anarchistes, de Comac (organisation de jeunesse du PTB),… mais aussi des étudiants érasmus de divers pays. La police a parlé de 300 participants, certains médias (tels que le magazine Knack) parlent de 400 manifestants. Le débat sur ces chiffres n’est pas le plus important, mais nous estimons avoir été près de 500 personnes au plus fort de la manifestation, en comptant les nombreux jeunes qui ont, temporairement ou non, rejoint la manifestation durant le trajet.Quand l’extrême droite a annoncé la date de sa mobilisation, on craignait qu’elle ne parvienne à se mobiliser davantage cette année. Le Nationalistische Studentenvereniging (NSV), le cercle étudiant officieux du Vlaams Belang, manifeste chaque année dans une ville étudiante flamande, généralement au mois de mars. Cette année, leur marche de la haine avait été reportée au mois de mai afin de se rapprocher des élections et de tenter de peser sur le vote.
De plus, dans la région, le leader local de la liste du Vlaams Belang est Dries Van Langenhove, tête de proue bien connue des néonazis de Schild & Vrienden. Après la marche contre le « Pacte de Marrakech » qui avait réuni plusieurs milliers de personnes en décembre et un rassemblement à Ninove où l’extrême droite avait réuni plusieurs centaines de personnes début janvier, il semblait logique que le Vlaams Belang utilise la manifestation du NSV à Louvain pour mobiliser ses troupes.
Ce n’est toutefois pas ce qui s’est produit. Les médias parlent de 150 participants à la manifestation du NSV, pour laquelle le président du Vlaams Belang, Van Grieken, avait appelé à participer par vidéo. D’après ce que nous avons pu voir, leur marche comprenait une importante délégation de Voorpost, le service d’ordre du Vlaams Belang. Traditionnellement, on trouve aussi quelques douzaines d’autres activistes ouvertement néo-nazis dans de telles manifestations du NSV.
Le Vlaams Belang n’a pas la vie facile à Louvain. Lors des élections communales, le parti n’y avait pas déposé de liste complète et avait obtenu un très mauvais résultat. Dries Van Langenhove entendait organiser un grand meeting électoral à Louvain ce dimanche, mais il a annulé l’événement en prenant prétexte de la manifestation contre les violences sexuelles qui aura lieu à Anvers. Pourtant, durant cette manifestation, Van Langenhove sera finalement l’un des orateurs d’une fête du Vlaams Belang à Ostende. C’est visiblement autre chose qu’il faut chercher derrière l’annulation du grand meeting électoral de Dries Van Langenhove à Louvain. Peut-être parvient-t-il progressivement à la conclusion que gueuler sur les réseaux sociaux ne conduit pas automatiquement à une mobilisation effective dans la vie réelle ?
Quoi qu’il en soit, la manifestation antifasciste a constitué une victoire importante pour tous ceux qui s’opposent à l’extrême droite. Avec cette manifestation, nous avons fait en sorte que le Vlaams Belang ne puisse pas se positionner comme un parti “normal”. De telles mobilisations rendent moins évident de devenir actif dans les cercles d’extrême droite. Après les succès de Ninove et de la marche anti-Marrakech, les troupes du Vlaams Belang ont connu un échec avec leur « marche pour la réémigration » à Louvain.
Les antifascistes ont également utilisé cette manifestation combative contre le racisme et le fascisme pour discuter des prochaines étapes de la lutte. Durant le parcours, nous avons pu constater une grande volonté de travailler ensemble et une grande ouverture pour la discussion. Selon nous, il faut souligner la nécessité de combattre ensemble pour des revendications qui nous unissent : le climat, le pouvoir d’achat, les investissements publics massifs dans les services publics (soins de santé, enseignement, infrastructures, logement social,…). Tout au long de cette lutte, nous pouvons concrétiser l’aspiration à un “changement de système” par des revendications concrètes. Mais pour obtenir un changement fondamental de société, nous aurons besoin de construire un rapport de force autour d’un programme de changement social. C’est pourquoi nous défendons une alternative socialiste contre l’exploitation capitaliste. Joignez-vous à nous !
Photos de Liesbeth:
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Manifestation anti-NSV à Louvain le 9 mai !

Stoppons l’offensive de l’extrême droite ! Des emplois, pas de racisme !
L’attentat d’extrême droite en Nouvelle-Zélande a tué une cinquantaine de personnes. L’auteur s’est inspiré du terroriste norvégien Anders Breivik et était présent sur toute une série de sites et de forums d’extrême droite. Des propos haineux sur internet aux meurtres, il s’est avéré qu’il n’y avait qu’un petit pas. Aux Pays-Bas, c’est le populiste d’extrême droite Thierry Baudet qui a remporté les élections. L’extrême droite gagne en confiance et dévoile ouvertement son racisme et son sexisme.
L’extrême droite essaye de se renforcer. Fin 2018, plus de 5.500 personnes ont participé à la marche de la haine ‘‘contre le Pacte de Marrakech’’. Le Vlaams Belang tente d’attirer des jeunes, écoliers ou étudiants. Une série de soirées à bières intitulées ‘Schild en Pint’’ a eu un certain succès. Dans divers médias, des enseignants ont expliqué qu’ils sont régulièrement confrontés à des élèves aux affinités d’extrême droite. Les forums de discussion en ligne renforcent cette radicalisation. Le Vlaams Belang entend surfer sur cette vague pour reconstruire son cadre, plutôt clairsemé aujourd’hui. C’est pourquoi ils ont proposé au dirigeant de Schild & Vrienden Dries Van Langenhove de figurer en tête de liste pour atterrir au Parlement.
Quand l’extrême droite sort du net, elle n’hésite pas à recourir à la violence ou à l’intimidation. C’est pourquoi nous organisons systématiquement une contre-manifestation, chaque fois que c’est possible, lorsque les étudiants d’extrême droite du NSV (organisation de jeunesse officieuse du Vlaams Belang) manifestent dans une ville étudiante. Cette année, le NSV veut manifester à Louvain le 9 mai, près des élections, dans l’espoir de remettre la question migratoire au centre du débat public pour la dernière ligne droite de la campagne.
La Marche contre le pacte de Marrakech en décembre dernier a illustré à quel danger nous faisons face. De plus, le VB pourrait progresser aux élections par rapport aux élections de 2014 : à l’époque, le parti était électoralement dans les choux. Organisons-nous pour y faire face ! Si l’extrême droite gagne en confiance, cela conduira fatalement à des actes de violence contre les minorités et les travailleurs. La mobilisation de l’extrême droite est encore limitée, très certainement au regard des manifestations syndicales ou des actions pour le climat, mais elle augmente.
L’extrême droite représente une menace pour quiconque s’oppose à la politique d’austérité. Schild&Vrienden a déjà été physiquement provoquer des piquets de grève et a pénétré dans des locaux de la FGTB à Gand pour y voler un drapeau. Ce n’est pas un hasard. Des revendications telles qu’un salaire minimum horaire de 14 euros, une pension minimum de 1.500 euros net par mois, la réduction collective du temps de travail à 30 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire, un programme massif d’investissements publics dans les infrastructures et les services,… illustrent clairement que les responsables de nos malheurs, ce sont les ultra-riches et non les réfugiés.
Pour que la manifestation anti-NSV soit un succès, nous avons besoin de tout le monde. Nous voulons commencer une campagne de mobilisation dès maintenant pour que les antifascistes ne soient pas à nouveau surpris, comme lors de la Marche contre le ‘‘pacte de Marrakech’’ ou la manifestation du VB à Ninove. Nous voulons faire de cette manifestation antifasciste un événement combatif qui défend des revendications sociales qui unissent les victimes du système contre les éléments qui nous divisent. Mobilise avec nous, contacte-nous !
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Appel de la plateforme “Undivided Against Racism”
Le 9 mai, la NSV (Nationalistische Studenten Vereniging, Association des étudiants nationalistes) tiendra sa manifestation annuelle à Louvain. Ce groupe, qui se trouve être l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang, est une organisation raciste, sexiste et islamophobe. Certains de ses membres appartiennent également au groupe néo-fasciste Shield & Vrienden dont le fondateur Dries Van Langenhove sera tête de liste pour le Vlaams Belang dans le Brabant-Flamand. Ces dernières années, l’idéologie de l’extrême droite a gagné en importance, ce qu’accompagnent divers actes d’agression. L’attaque de la mosquée de Christchurch n’est pas un événement isolé.
Nous, Undivided Against Racism, ne voulons pas tout simplement laisser passer cette manifestation de l’extrême droite. N’acceptons pas qu’eux et leurs idées soient normalisées ! Leur message de division ne doit pas être laissé sans réponse. Le même jour, nous organisons une manifestation de solidarité avec tous ceux qui sont “inférieurs” aux yeux de l’extrême droite : migrants et réfugiés (qu’ils fuient la guerre, la pauvreté ou le changement climatique, qu’ils aient des papiers ou non), musulmans (en Belgique ou ailleurs), pauvres, personnes de couleur, handicapés, femmes et LGBTQ+.
L’extrême droite se nourrit des problèmes sociaux et du mécontentement, mais elle n’a pas de solution à offrir : ni pour la guerre, ni pour la la pauvreté, le changement climatique, le chômage, le sans-abrisme, les bas salaires ou les pensions de misère. C’est pour cela que nous allons descendre dans la rue : non seulement contre la discrimination, mais aussi pour une société qui répond aux besoins de tous.
En collaboration avec :
- LAG – Leuven Anarchist Group
- Leuven Feminist Society
- LSP – Left Socialist Party (Links Socialistische Partij)
- PVDA – Partij van de Arbeid
- COMAC
- Jong Groen
- IDSP – Intercultural Democratic Student Platform
- IMSAL – International Muslim Student Association of Leuven
- DiEM25 – Democracy in Europe Movement 2025
- Europese Lente
- ALS – Active Left Students (Actief Linkse Studenten)
- Blokbuster
- ROSA – Resistance against Oppression Sexism and Austerity (Reageer tegen Onderdrukking Seksisme en Asociaal Beleid)
- Syndicalisten TEGEN Fascisme (Union Members Against Fascism)
- Solidarity for All
Quand ?
Jeudi 9 mai, à 19h30Où ?
Martelarenplein, à la gare de Louvain -
Percée de l’extrême droite aux Pays-Bas

Il est urgent d’organiser la riposte de la gauche !
Les élections au Conseil provincial du 20 mars dernier aux Pays-Bas ont montré que l’establishment a un gros problème. Les partis établis se fragmentent davantage et la date d’expiration d’un populiste de droite est à peine dépassée que le prochain est déjà prêt.
Après Fortuyn et Wilders, c’est au tour de Thierry Baudet. Notre organisation-sœur néerlandaise, Socialistisch Alternatief, a écrit : ‘‘Seule la sauce est nouvelle, ce sont les mêmes vieilles pommes de terre pourries.’’
Baudet est un sexiste, un raciste et un climato-sceptique. Son bien mal nommé Forum pour la démocratie (FvD) est devenu le plus grand parti. Il tente de limiter l’agenda politique à la migration, à l’opposition aux mesures climatiques et à l’opposition à l’UE d’un point de vue populiste de droite et nationaliste.
Baudet n’est pas un inconnu. Fin 2017, il a été le principal conférencier lors d’un dîner de Doorbraak.be, un site d’information populaire dans les cercles de la N-VA. Cinq ans plus tôt, il était orateur lors d’une réunion du Vlaams Belang (après quoi, selon le site d’extrême droite RechtsActueel, il a rendu visite à la N-VA).
Mais il y a également eu de bonnes nouvelles aux Pays-Bas : de grandes mobilisations pour le climat ont eu lieu, de même que pour les droits des femmes. Une grève dans l’enseignement et une autre dans les prisons ont également été bien suivies. Mais le parti de gauche radicale Socialistische Partij (SP) n’a pas su en profiter, il a perdu quasiment la moitié de ses suffrages. Il lui est absolument nécessaire de trouver un lien avec ces protestations de la rue pour constituer une alternative de gauche combative contre l’austérité.
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Face à la menace de l’extrême droite : la mobilisation de masse !

Manifestation anti-NSV à Gand le 22 mars l’an dernier. (Photo : Liesbeth) Prochain rendez-vous : la manifestation anti-NSV à Louvain
La manifestation contre le Pacte de Marrakech du 16 décembre dernier a été la plus grande mobilisation de l’extrême droite en Belgique depuis des décennies. La police a parlé d’environ 5.500 participants. Différents groupes d’extrême droite flamands comme le Voorpost, le NSV, le KVHV, Schild & Vrienden et Vlaams Belang avaient mobilisé ensemble. Cette coopération est en soi inquiétante. Elle a donné lieu à une autre manifestation, à Ninove le 3 janvier, avec plus d’un millier de personnes. L’avertissement est sérieux : il faut empêcher une nouvelle percée de l’extrême droite, et seule la gauche en est capable. Le danger est d’autant plus grand en cette période de troubles sociaux et de crises politique, économique et climatique.
Par Jonas (Anvers)
La N-VA souffle dans les voiles de l’extrême droite
Le Pacte de Marrakech est un pacte non contraignant (!) adopté par l’ONU qui aura très peu de conséquences. Le Pacte comporte 23 ‘‘objectifs’’ qui visent à aboutir à un traitement similaire des migrations dans le monde en réaffirmant les droits humains existants et en appelant à une nouvelle coopération internationale en matière de migration. 191 pays avaient accepté l’accord à New York en juillet 2018. Finalement, seuls 152 pays ont ratifié le Pacte.
La N-VA a saisi l’occasion pour placer la migration au centre du débat public, jusqu’à quitter le gouvernement. Sa participation au gouvernement fédéral a été sacrifiée pour ses propres intérêts politiques : enrayer le transfert de voix à destination de l’extrême droite constaté lors des élections communales. Avant cela, la N-VA a fait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre l’asile plus difficile à obtenir en Belgique, notamment en augmentant les ‘‘frais de dossier’’ pour les permis de séjour (de 50 à 200 €), en collaborant avec des régimes dictatoriaux comme celui du Soudan pour y renvoyer les réfugiés, etc. Le scandale des visas humanitaires le démontre : il en était autrement avec la bonne religion, les bonnes connections avec le parti et suffisamment d’argent.
Dans ce contexte de croissance économique moribonde et de déficits budgétaires, la N-VA souhaite concentrer l’attention sur les réfugiés davantage que sur son programme socio-économique. L’extrême droite s’en frotte les mains : ‘‘quand deux chiens se battent pour un os, c’est le troisième qui part avec’’, a-t-on dû penser au Vlaams Belang quand Michel et la N-VA se sont chamaillés autour du pacte. La marche contre Marrakech en fut l’expression.
Toute l’extrême droite s’est réunie à Bruxelles avec une participation inquiétante. La contre-action, initiée par diverses organisations, soutenue par quelques centrales syndicales, a été plus modeste avec 2.000 participants. L’extrême droite s’en est sentie renforcée et, le 3 janvier, une nouvelle manifestation a eu lieu à l’occasion de l’installation du conseil communal de Ninove. La nouvelle ‘‘star’’ de l’extrême droite, le jeune néonazi Dries Van Langenhove (Schild & Vrienden), n’a ensuite pas hésité à jouer au provocateur à la mobilisation écolière pour le climat du 17 janvier, où il s’y est rendu pour défendre le nucléaire. Le reportage de la VRT qui avait fait grand bruit en démasquant le caractère brutalement raciste, sexiste et homophobe de Schild & Vrienden en septembre dernier n’a pas été suffisant pour stopper le phénomène. Van Langenhove a même été choisi par le Vlaams Belang pour tirer sa liste pour la chambre dans le Brabant flamand.
Ne laissons pas l’extrême droite occuper la rue !
Quand l’extrême droite gagne en confiance, cela se traduit par des violences physiques contre les antifascistes, les migrants, ceux qui n’ont pas l’air assez ‘‘d’ici’’ ou les syndicalistes. Le prochain rendez-vous d’extrême droite pourrait bien être la manifestation du NSV à Louvain.
A l’instar du parti qui l’a lancé, le Vlaams Belang, ce cercle des étudiants nationalistes a été mis sous pression ces dernières années. Alors qu’il organise depuis de nombreuses années sa marche de la haine dans une ville étudiante flamande, il n’était pas certain que cela soit encore le cas l’année dernière. La marche a finalement eu lieu à Gand avec le soutien de Schild & Vrienden. Maintenant que le ‘‘patron’’ de Schild & Vrienden est tête de liste pour le VB dans le Brabant flamand, la manifestation du NSV, qui devrait prendre place à Louvain, pourrait gagner en importance. Aucune date précise n’est connue, les 14 et 21 mars sont des possibilités. Nous ne pouvons pas accepter cela, il faut mobiliser pour une forte contre-manifestation antifasciste. Schild & Vrienden ne limite pas son action à internet, l’organisation raciste et néonazie n’hésite pas à provoquer et intimider les militants syndicaux et ses opposants dans la vie réelle. Les syndicats doivent jouer un rôle dans la résistance contre l’extrême droite !
Comment répondre aux mobilisations d’extrême droite ?
Depuis les années ‘90, le PSL n’a cessé d’appeler à mobiliser dans la rue contre l’extrême droite et sa haine. Au début des années ‘90, nous avons lancé la campagne Blokbuster avec laquelle nous avons organisé et mobilisé des milliers de jeunes et de travailleurs après le ‘‘dimanche noir’’ (le 24 novembre 1991, date de la première grande percée électorale du Vlaams Blok) sous le slogan ‘‘des emplois, pas de racisme’’.
Les actions antifascistes sont importantes pour empêcher l’extrême droite de s’emparer de l’espace public et redoubler sa violence. Mais il faut aussi répondre à son discours. Dans un contexte d’austérité et de détérioration des conditions de vie des travailleurs et de leurs familles, l’extrême droite se fraye un chemin dans l’opinion en affirmant que tout cela est la faute des migrants. Il faut réorienter la colère à destination des véritables responsables de la crise pour miner cette argumentation. Le problème, c’est le banquier, pas l’immigré !
Une des faiblesses des mobilisations antifascistes est qu’il n’y a pratiquement aucune campagne antiraciste syndicale, certainement par crainte de s’aliéner des affiliés. Mais la classe des travailleurs est plus forte si elle est unie. Renforcer la lutte antifasciste est dans l’intérêt direct des syndicats. Des revendications comme un salaire minimum horaire de 14 euros, une pension de 1.500 euros par mois minimum, la réduction collective du temps de travail, l’égalité salariale entre femmes et hommes, etc. sont capables de nous unir autour de nos intérêts communs.
Luttons ensemble contre l’austérité et la politique du ‘‘diviser pour mieux régner’’ ! Une mobilisation combative avec des revendications sociales est la meilleure riposte qui soit contre l’extrême droite. Le regain de vigueur de l’extrême droite militante au cours de ces dernières semaines rend évidente l’ampleur de l’enjeu. Participez à la manifestation anti-NSV, rejoignez EGA, Blokbuster ou le PSL et rejoignez-nous dans la résistance pour un futur socialiste !
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Manifestation contre la politique d’asile antisociale et inhumaine

Malgré la pluie, plus de 2.500 manifestants se sont rassemblés hier à Bruxelles pour protester contre les politiques répressives et antisociales qui rendent les réfugiés responsables de leur situation. Après des années de dures attaques contre les travailleurs, les allocataires sociaux, les pensions, etc., les réfugiés et les migrants sont pointés du doigt comme une des causes des économies budgétaires. Soyons clairs : ce ne sont pas les réfugiés qui sont responsables des déficits sociaux, mais les politiques néolibérales qui ne servent que les intérêts et les profits des grandes entreprises.
Ces derniers mois, le caractère répressif de la politique à l’égard des migrants a été exacerbé. La déshumanisation du sujet a conduit à la mort de la petite Mawda. Ce n’est pas parce que Francken n’est plus secrétaire d’État à l’asile et à la migration que nous pouvons être rassurés. Francken n’a fait que poursuivre la politique de son prédécesseur, qui est aussi son successeur : Maggie De Block. Tous les partis établis s’inscrivent dans la logique de la répression et de la politique de bouc émissaire.
La manifestation d’hier a constitué une importante riposte à la logique défendue par les partis établis. Il faut maintenant partir à l’offensive dans le débat sur les raisons qui poussent tant de gens à fuir : la guerre, la misère et le pillage néocolonial. Toutes les victimes de la politique antisociale doivent s’unir et combattre ensemble autour de revendication unificatrices : des emplois décents pour tous, des pensions décentes, de bons services publics, etc.
Lors de cette manifestation, nos militants ont distribué un tract appelant à lutter contre l’extrême droite. Ces derniers mois, l’extrême droite s’est sentie renforcée. Il y a eu la marche contre Marrakech à Bruxelles et la manifestation de Ninove le 3 janvier dernier. A chaque fois, l’initiative était issue d’une alliance autour du Vlaams Belang dans laquelle les néo-nazis de Schild & Vrienden ont joué un rôle de premier plan. Maintenant que le “patron” de Scild & Vrienden Driss Van Langenhove a annoncé être sur la liste du Vlaams Belang au Brabant flamand pour les prochaines éelctions, la manifestation annuelle du NSV (cette année à Louvain) menace de devenir le prochain rendez-vous de ce gang d’extrême droite. Nous ne devons pas laisser passer cela : la résistance antifasciste est nécessaire !
Photos de Liesbeth:
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L’extrême droite à l’offensive – organisons la riposte antifasciste !

Le ‘‘Marche contre Marrakech’’ a dominé l’espace médiatique toute une semaine durant, mais cela n’a pas empêché l’extrême droite de se plaindre du manque d’attention. Avec plusieurs milliers de participants, cette marche s’est révélée bien plus petite qu’à peu près n’importe quelle mobilisation syndicale sérieuse. Mais il s’agissait tout de même de la plus grande action d’extrême droite à Bruxelles depuis des décennies. Theo Francken peut se féliciter. La police a parlé de 5.500 manifestants et de 1.000 contre-manifestants. La marche de la haine de l’extrême droite s’est terminée par des émeutes et des arrestations.
L’instabilité politique laisse un espace à l’extrême droite. Le positionnement de la N-VA contre les réfugiés s’est systématiquement durci ces dernières années, au point que les campagnes en ligne du parti semblaient provenir du bureau du dirigeant du Vlaams Belang Filip Dewinter. L’opposition de la N-VA à ce pacte migratoire non contraignant et particulièrement vague a placé le thème de la migration au cœur du débat. La N-VA a délibérément agi de la sorte : cela permet d’éviter d’aborder la politique antisociale dont elle est le plus grand artisan. Cette politique entraîne un mécontentement croissant contre la hausse des prix et à la baisse du pouvoir d’achat. La N-VA cherche à dévier l’attention et l’extrême droite en profite.
La mobilisation de l’extrême droite pour cette Marche contre Marrakech est la plus importante depuis des années. Contrairement à ce qu’elle affirme, la N-VA n’a manifestement pas coupé l’herbe sous le pied de l’extrême droite, bien au contraire ! La marche a été organisée par Schild & Vrienden, ce qui n’est pas un problème pour le Vlaams Belang : ces néo-nazis sont les bienvenus au VB. Au VB, le néonazisme de Driss Van Langenhove et sa bande qui a été révélée au grand jour dans un reportage de la VRT en septembre dernier est soit considéré comme un ‘‘péché de jeunesse’’, soit comme une manipulation médiatique. L’extrême droite a utilisé l’opposition de la N-VA au Pacte migratoire pour se replacer au premier plan, ce qui a également mis une certaine pression sur la N-VA. Théo Francken a ouvertement soutenu la mobilisation tandis que la N-VA essayait de garder une certaine distance. Un représentant local de la N-VA a pris la parole, mais les dirigeants sont restés loin du cortège : y participer compliquerait toute future participation gouvernementale. Le soutien de Francken à la manifestation démontre, s’il le fallait encore, que l’opposition de la N-VA au fascisme défendu par Schild & Vrienden n’est pas une ligne rouge.
La politique qui vise à faire des réfugiés des boucs émissaires peut bénéficier d’un certain écho dans ce contexte de pénuries sociales croissantes et de mécontentement généralisé parmi les travailleurs et leurs familles. Cela peut se constater sur nos lieux de travail : même des partisans de l’action syndicale parlent parfois de Francken avec sympathie. Il faut dire que nous sommes quotidiennement confrontés au discours de Francken, qui repose sur un message très simple : la régression sociale s’expliquerait parce que les réfugiés viennent se servir dans les caisses de la collectivité. En réalité, il n’y a jamais eu autant de richesses qu’aujourd’hui, mais elles sont concentrées dans les mains d’une infime minorité. Si nous devons travailler plus longtemps alors que nos conditions de vie se dégradent, c’est parce que les néolibéraux servent les intérêts des ultra-riches. Notre pouvoir d’achat n’est pas sapé par les réfugiés, mais par les grands actionnaires et leurs marionnettes politiques (y compris celles de la N-VA).
En Hongrie, modèle de politique par excellence pour l’extrême droite, des mobilisations se déroulent actuellement contre la “loi de l’esclavage” qui impose aux travailleurs des conditions de travail misérables. Cette nouvelle loi fait passer de 250 à 400 le nombre d’heures supplémentaires auxquelles peuvent recourir les employeurs chaque année. Elle allonge aussi à trois ans le délai de paiement de ces heures, contre un an maximum actuellement. Cette mesure antisociale n’est pas une conséquence de l’arrivée de réfugiés, la Hongrie n’en admet aucun. C’est le résultat de la politique néolibérale également défendues par l’extrême droite. Les Gilets Jaunes se mobilisent précisément con tre ce genre de logique.
De nombreux syndicalistes étaient présents à la mobilisation antifasciste, ce qui représente un élément très positif. Le mouvement ouvrier est le seul qui puisse s’en prendre au terreau sur lequel prolifère l’extrême droite. La mobilisation d’environ 2.000 antifascistes en si peu de temps terme est une bonne chose, mais nous étions moins nombreux que l’extrême droite. Les traditions de résistance contre le Vlaams Belang en Flandre ont été mises sous pression ces dernières années. Notre campagne antifasciste flamande Blokbuster a régulièrement été seule pour organiser des manifestations antifascistes combatives. Pour la manifestation antifasciste du 16 décembre, diverses complications ont joué : les examens pour les jeunes et la mobilisation des syndicalistes pour la journée d’action du 14 décembre. D’autres mobilisations seront nécessaires : l’extrême droite a pris confiance en elle-même et elle continuera sur cette voie, avec de probables violences contre les opposants et les syndicalistes. La marche de l’extrême droite à Bruxelles s’est d’ailleurs terminée par des troubles et des violences.
L’année dernière, il n’était pas certain que les étudiants d’extrême droite du NSV tenteraient encore de manifester dans une ville étudiante flamande. Grâce au soutien de Schild & Vrienden, ce fut finalement le cas à Gand. Il est probable que les étudiants d’extrême droite tenteront de maintenir l’alliance conclue dimanche dernier. Il est donc possible qu’une manifestation du NSV se déroule à Louvain en mars prochain. N’attendons pas pour lancer une campagne de mobilisation dès maintenant !
Nous devrons organiser sérieusement la résistance antifasciste. La meilleure façon d’y parvenir est de s’y prendre dès maintenant : les milieux syndicaux doivent débattre de la manière de contribuer aux mobilisations et d’organiser la jeunesse. Le racisme et tout ce qui nous divise affaiblissent notre position dans la lutte contre la politique d’austérité. Nous ne devons pas fuir cette discussion, nous devons y apporter des réponses. Ce n’est pas notre solidarité, mais leurs politiques néolibérales qui conduisent à la misère et à la guerre dans le monde entier, de sorte que des gens ne voient d’autre choix que de fuir. Des tracts et des réunions de formation peuvent renforcer la position des syndicalistes dans les discussions sur le racisme et poser les bases d’une mobilisation conséquente contre l’extrême droite.
La meilleure réponse à l’extrême droite est une lutte offensive du mouvement ouvrier pour de meilleures conditions de vie et un plan d’investissements publics massifs dans les infrastructures et les services publics. En même temps, nous devons consciemment organiser nos forces : le renforcement de l’extrême droite est un obstacle dans notre lutte pour une alternative à la misère et à l’inégalité du capitalisme.
Une grande marche de la solidarité soutenue par les syndicats serait un bon pas en avant en préparation d’actions futures. Une telle manifestation serait aussi l’occasion de défendre des revendications telles que de meilleurs emplois, des salaires plus élevés, plus de services publics,…. Des revendications telles qu’un salaire minimum de 14 euros de l’heure, la restauration complète de l’index, une augmentation des salaires, une pension de 1.500 euros par mois minimum, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires,… permettront de convaincre de nombreux collègues et connaissances parfois ouverts à la propagande de la droite et de l’extrême droite.
Photos de Liesbeth :
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Pour une riposte antifasciste contre la grande marche de la haine !

Manifestation contre Schild & Vrienden à Gand fin septembre. Photo : Liesbeth Déclaration de Blokbuster et des syndicalistes CONTRE le fascisme
- La campagne de la N-VA contre la migration peut conduire à la plus grande manifestation de l’extrême droite depuis des décennies.
- Les néo-nazis de Shild & Vrienden surfent sur la vague de la N-VA
- Le mouvement des travailleurs doit se charger de la réponse antifasciste : une lutte en commun pour une alternative à la politique de misère et de division !
Encore conspué en septembre dernier, le groupe d’extrême droite Schild & Vrienden a saisi l’occasion de revenir au premier plan de la scène en annonçant l’organisation d’une ‘‘marche contre Marrakech’’ ce dimanche 16 décembre. L’initiative a le soutien des cercles étudiants d’extrême droite NSV (cercle étudiant officieux du Vlaams Belang) et KVHV (cercle étudiant catholique réactionnaire) de même que du Vlaams Belang. Si cette marche est autorisée, il n’est pas exclu que l’extrême droite, dirigée par les néofascistes de Schild & Vrienden, puisse mobiliser un très grand nombre de personnes.
La crise autour du Pacte de Marrakech constitue le lancement de la campagne électorale de la N-VA. Le Vlaams Belang et les éléments d’extrême droite au sein de la N-VA veulent exploiter l’occasion. Une grande mobilisation d’extrême droite représente un danger, cela donnerait l’opportunité à des groupes tels que Schild & Vrienden d’exprimer plus ouvertement leur message et leur pratique de haine et de violence.
Le gouvernement de Michel I, désormais de l’ordre du passé, a invariablement abusé du thème de la migration et de l’identité pour détourner l’attention de l’agenda social. Cet été, en Flandre, la polémique autour du port du burkini dans les piscines avait opportunément été lancée parallèlement à l’annonce de l’accord d’été antisocial du gouvernement fédéral. Michel II poursuivra sur cette lancée. Ce gouvernement ne s’occupera pas des pénuries sociales grandissantes qui frappent la majorité de la population. Au contraire, des mesures supplémentaires viendront augmenter la précarité et frapper les services publics et la sécurité sociale. L’argent ainsi ‘‘économisé’’ n’ira pas aux réfugiés, il alimentera les cadeaux donnés aux ultra-riches. Cette politique antisociale est camouflée en attisant les divisions entre les migrants et les autres travailleurs.
Les appels en faveur d’une contre-manifestation sont les bienvenus, en dépit du manque de coordination. Mais il ne faut pas se limiter à une “Marche pour Marrakech”, qui créerait des illusions vis-à-vis de ce pacte évasif et non contraignant qui n’est au final qu’une feuille de vigne pour les autres partis au pouvoir. Cela fait des années que le MR, l’Open VLD et le CD&V ont accepté la politique migratoire de Francken et de la N-VA. La signature d’un pacte non contraignant n’y changera rien. Sans une rupture avec la politique de guerre et de pillage néocolonial, les raisons pour lesquelles des gens ne voient pas d’autre choix que de fuir ne connaîtront pas de fin. Assurer que cela soit le cas exige de lutter pour que les immenses richesses de ces pays soient sous le contrôle de la population, en faveur d’une planification économique démocratique et pour la nationalisation des secteurs clés de l’économie.
En Belgique, la meilleure manière de riposter à la politique de ‘‘diviser pour régner’’ de la droite, renforcée par l’extrême droite, est de lutter ensemble pour des revendications sociales : l’augmentation du salaire minimum (à 14 euros de l’heure), l’augmentation des salaires, la récupération de l’indexation des salaires, une pension décente de 1.500 euros par mois minimum, les 30 heures de travail par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires, des mesures conséquentes contre le changement climatique,….
La journée d’action syndicale du 2 octobre et l’échec des politiciens établis dans des dossiers tels que l’approvisionnement énergétique ont contribué aux pertes électorales subies par tous les partis du gouvernement aux élections du 14 octobre dernier. Ce ne sont pas les réfugiés qui minent notre pouvoir d’achat, notre sécurité sociale, nos salaires et notre sécurité d’emploi : c’est l’austérité et la politique néolibérale, dont la N-VA a toujours été le plus grand promoteur. Les migrants sont utilisés à la fois comme main-d’œuvre bon marché et comme boucs émissaires dans le but de donner encore plus de cadeaux aux ultra-riches.
Le mouvement des travailleurs est le mieux placé pour mettre en place une mobilisation antifasciste sérieuse. Les syndicats ont un rôle crucial à jouer à cet égard. Ce sont eux qui disposent du plus grand potentiel de mobilisation. Ils sont également les mieux placés pour attirer l’attention sur les problèmes vécus par les travailleurs et leurs familles. Cela signifie également de se battre pour arracher les moyens nécessaires pour résoudre ces problèmes, c’est-à-dire s’en prendre à la hausse des prix et des impôts dénoncée à juste titre par les Gilets Jaunes et obtenir des pensions et des salaires décents selon les revendications mentionnées ci-dessus.
Placer la lutte autour de ces thèmes au centre d’une véritable mobilisation de masse est la meilleure stratégie pour vaincre l’extrême droite et le terreau sur lequel se développe le racisme.
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La tradition de Blokbuster dans la lutte contre l’extrême droite – Leçons pour aujourd’hui

À la suite de l’indignation causée par le reportage de la VRT consacré à Shild & Vrienden, nombreux sont ceux qui se demandent comment un tel groupe peut s’épanouir et même trouver sa place dans des institutions universitaires.
par Els Deschoemacker, ancienne coordinatrice nationale de la campagne antifasciste flamande Blokbuster dans les années 1990.Article tiré de l’édition d’octobre de Lutte Socialiste
Le développement d’un tel groupe s’explique par le climat raciste qui sévit depuis de nombreuses années. Ce faisant, de nouvelles frontières sont constamment franchies en diabolisant les réfugiés et les migrants. Si nous le permettons, le discours raciste et anti-migrant fera partie de la nouvelle normalité.
Les politiciens traditionnels sont responsables de cette situation, tout comme les médias dominants qui sont devenus les porte-paroles de la droite et de ce qui est encore plus à droite. Sans sourciller, le gouvernement Michel, la N-VA en tête, va plus loin que les précédents ; il fait du vieux l’adage ‘‘diviser pour mieux régner’’ le cœur de sa stratégie. Pour s’assurer qu’une base sociale suffisante ne remet pas en question la logique d’austérité qu’il continue à imposer avec la plus grande détermination, il cherche à pointer du doigt les groupes sociaux les plus faibles comme responsables de tous les maux. Ceux qui fuient la guerre, les violences, la persécution politique et l’extrême pauvreté sont rendus responsables des problèmes sociaux causés par les économies budgétaires et le manque d’investissements.
L’extrême droite prospère dans un désert social – les leçons des années 90
Une période similaire s’est produite au début des années 1990. La social-démocratie et les partis communistes – les partis politiques traditionnels des travailleurs – avaient été durement impactés par la chute du mur de Berlin. Ils ont alors abandonné l’idéologie socialiste pour embrasser le ‘‘libre’’ marché. C’est avec une majorité sociale-démocrate que l’Union européenne a imposé un carcan budgétaire à tous les pays de la zone euro et a drastiquement réduit les dépenses sociales. Des privatisations ont été menées partout.
L’extrême droite a tout particulièrement bénéficié de cette trahison et de la perte progressive des conquêtes arrachées par le mouvement ouvrier au fil des décennies. Des groupes néofascistes sont apparus et ont acquis la confiance nécessaire pour sortir dans la rue. Comme aujourd’hui, cela a rapidement conduit à des actes de violence en Allemagne de l’Est, à Rostock et à Solingen, où des centres pour demandeurs d’asile ont été incendiés. Des jeunes de quartiers défavorisés ont été embarqués pour une action radicale contre les “migrations massives”.
Cela a effrayé le monde et a engendré le premier mouvement de jeunesse de masse post-chute du mur. La mobilisation antiraciste était beaucoup plus forte ce que le potentiel d’action des racistes de l’époque.
Au cours de l’été 1991, quelques mois avant le dimanche noir (le dimanche 25 novembre 1991 où le Vlaams Blok a pour la première fois triomphé aux élections), les prédécesseurs du PSL ont lancé la campagne antiraciste Blokbuster toujours active aujourd’hui. Un an plus tard, l’organisation internationale YRE (Youth Against Racism in Europe / Jeunes contre le racisme en Europe) a été créée et a organisé une marche internationale contre le racisme à Bruxelles en octobre 1992 avec 40.000 participants.
Blokbuster est devenu l’instrument idéal pour les jeunes principalement afin d’entrer en discussion dans leurs écoles, leurs quartiers, les centres de jeunesse,… pour discuter de la lutte contre le racisme, récupérer l’espace public et ralentir l’essor du Vlaams Blok. Il s’en est suivi une période de petites et grandes mobilisations, d’actions aux écoles et de grèves écolières, d’actions ludiques et moins ludiques, de rassemblements contre les réunions et les manifestations d’extrême droite. Parfois, si le rapport de force nous était favorable, ces dernières ne pouvaient tout simplement ne pas avoir lieu.
Sur le plan électoral, le mouvement antiraciste n’est pas parvenu à arrêter le Vlaams Blok. Il a toutefois largement compliqué la vie de l’extrême droite et réduit ses possibilités d’occuper la rue. La jeunesse, en particulier, a fait pression sur les politiciens traditionnels pour qu’ils n’entrent pas en coalition avec le Vlaams Blok ce qui a abouti au cordon sanitaire, toujours en vigueur, et à une condamnation par la justice du Vlaams Blok pour incitation au racisme, à la haine et à la violence. Le parti a été interdit, mais il s’est relevé en 2004 sous le nom de Vlaams Belang. La même année, il a obtenu son score électoral le plus élevé avec 24,2% en Flandre.
Des emplois, pas de racisme !
Nous avions déjà prévenu de ce danger à l’époque. Blokbuster a lié la lutte contre le racisme à celle contre la casse sociale. C’est pourquoi nous nous sommes toujours concentrés sur le mouvement des travailleurs et, en particulier, sur les syndicats.
Tout comme actuellement, la logique du ‘‘diviser pour mieux régner’’ donnait le ton social. L’un des slogans du Vlaams Blok était ‘‘500.000 chômeurs / 500.000 migrants’’. À l’époque, ce n’étaient pas tant les réfugiés, mais la migration économique qui constituait leur cible. L’augmentation rapide du chômage a provoqué une concurrence sur le marché du travail. Notre slogan ‘‘Des emplois, pas de racisme’’ visait à fournir un programme et une approche pour atteindre non seulement les convaincus, mais aussi la base sociale de l’extrême droite, en l’impliquant dans la lutte sociale. Avec un discours moralisateur, la gauche ne peut jamais récupérer les votes perdus à droite, disions-nous. Pour cela, il faut répondre à la base matérielle du succès de l’extrême droite.
La classe des travailleurs avait un sentiment d’insécurité et d’abandon. L’offensive idéologique néolibérale a toujours mêlé les problèmes sociaux à l’individu. L’effondrement du tissu social dans les quartiers les plus pauvres a rendu ces groupes sensibles à la propagande diviseuse de l’extrême droite.
Aujourd’hui, ces tensions sociales n’ont pas disparu, bien au contraire. La crise d’il y a dix ans a accéléré la dégradation sociale. Ce n’est pas par hasard que nous assistons à une nouvelle flambée de l’extrême droite, avec la violence raciste à Chemnitz, mais aussi à l’élection de Trump aux États-Unis, de Salvini en Italie, la coalition de droite avec l’extrême droite en Autriche,…
La crise du capitalisme replace à l’agenda la nécessité d’un changement de société
Depuis la crise de 2008, toute une génération de jeunes est confrontée à la réalité qu’ils seront plus mal lotis que leurs parents. Le programme antiraciste doit les organiser et lier la lutte contre le racisme à celle en faveur d’une autre société.
Ce n’est pas une perspective utopique. La crise du capitalisme annoncera inévitablement le retour de la lutte de classe et un regain d’intérêt pour les idées socialistes. Dans certains pays, cette nouvelle génération est déjà dans la rue et prend la tête des protestations de masse. En Espagne, en Irlande, aux États-Unis, en France, en Grande-Bretagne, la classe capitaliste est confrontée à une nouvelle génération politisée et radicalisée qui veut renverser le capitalisme. Cette génération commence à laisser sa marque sur l’agenda politique. Là où elle passe à l’action en masse, elle gagne en confiance et commence à défier la classe dirigeante. C’est un signe avant-coureur de ce qui va également se développer en Belgique.
L’initiative des Étudiants de Gauche Actifs et de la campagne ROSA pour une sortie collective des cours à Gand en réponse à Schild & Vrienden peut représenter un événement déclencheur important. Une approche juridique ne suffira pas, pas plus qu’un discours moralisateur. Cette action peut mener à la création de comités antiracistes dans les écoles. Si les jeunes ont l’idée qu’ils peuvent imposer le changement, rien ne les arrêtera. Par la mobilisation, ils peuvent à nouveau montrer qu’ils sont plus forts, mais l’expérience de la lutte contre le racisme dans les années ’90 nous a montré que ce n’est pas suffisant.
Outre la mobilisation, une réponse politique s’impose, allant à l’encontre du climat de racisme et de discrimination qui prévaut dans les médias de masse. Elle doit aussi lier la lutte des jeunes à celle de toute la classe ouvrière à travers un programme de transformation socialiste de la société. C’est la seule garantie pour pouvoir mettre une fois pour toutes un terme à un monde dans lequel une petite minorité condamne la majorité à se battre pour les déficits que cette première a créés.