Category: Féminisme

  • La Campagne ROSA présente en force lors de la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes

    Dimanche 28 novembre, une manifestation contre la violence envers les femmes a eu lieu à Bruxelles. Après les actions locales de jeudi dernier où plus de 500 personnes ont participé aux rendez-vous de la Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité), des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles à l’appel de la plateforme Mirabal. La Campagne ROSA était elle aussi présente, en bon nombre, dans le cortège. Notre délégation a crié haut et fort nos slogans féministes anticapitalistes et socialistes. Nous avons par ailleurs également distribué des milliers de tracts exposant notre point de vue sur le combat pour en finir avec les violences sexistes et LGBTQI+phobes. “Les violences sexistes sont partout. C’est un problème de société, ancré au plus profond de l’ADN du système capitaliste, avec de terribles répercussions personnelles. Mais les actions se multiplient, le sexisme n’est plus accepté.”

    Vidéo de la manifestation

    Reportage photos de Liesbeth

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  • 500 personnes participent aux actions contre la violence sexiste et LGBTQIA+phobe de la Campagne ROSA


    La Campagne ROSA (Résistance contre l’Oppression, le Sexisme et l’Austérité) a pris l’initiative d’organiser plusieurs actions locales ce 25 novembre, Journée internationale de lutte pour l’élimination de la violence envers les femmes, en prélude à la manifestation nationale appelée par la plateforme Mirabal ce dimanche 28 novembre à Bruxelles. Ces dernières semaines, des manifestations avaient également eu lieu à Bruxelles et Gand contre les agressions sexistes dans la vie nocturne. Les mobilisations ont imposé le thème dans les actualités. Grâce aux luttes féministes de ces dernières années, la honte commence à changer de camp.

    Les actions de ce 25 novembre étaient donc importantes pour intensifier davantage ce combat et lier la dénonciation à un programme de revendications sociales. À Gand, 250 personnes ont pu manifester dans la ville. Des rassemblements avaient été organisés ailleurs avec 100 personnes à Liège, 55 à Anvers, 50 à Bruxelles et quelques dizaines à Louvain, Bruges et Courtrai. Ce sont essentiellement des jeunes qui ont répondu à l’appel, y compris pour prendre la parole aux micros ouverts. Un peu plus de 500 personnes étaient donc présentes à ces divers événements, ce qui est de bon augure pour les mobilisations à venir, notamment dans le cadre du 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

    La réalité des faits ne cesse de nous rappeler combien ce combat est absolument nécessaire : 5.000 agressions sexuelles chaque année, 8000 plaintes, 900 condamnations. Nous devons lutter pour ne plus laisser une personne en détresse sans soutien adéquat grâce à un plan d’investissement public pour l’aide aux victimes établi sur base des besoins. Pour ne plus laisser une victime de violence domestique sans possibilité de relogement, il faut suffisamment de refuges d’urgence et de logements sociaux. Pour garantir l’indépendance financière et que personne ne soit considéré comme des citoyen.ne.s de seconde zone, il nous faut des emplois décents et un salaire minimum de 14 euros/heure (2300€/mois brut).

    En transformant le corps des femmes en marchandise, en généralisant les bas salaires et les temps partiels (et donc les salaires partiels) dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, une infime élite d’ultra-riches – les capitalistes – fait toujours plus de profit. Elle nous divise sur base sexiste, raciste, LGBTQI+phobe pour continuer à nous exploiter. Les répercutions personnelles de ce système sont terribles. Ce n’est pas une fatalité ! A travers le monde, les mouvements qui réunissent opprimé.e.s et exploité.e.s dans la lutte ont permis de conquérir de nouveaux droits. Mettre fin au sexisme et à la LGBTQIA+phobie est possible, en balançant le système capitaliste dans les poubelles de l’histoire.

    Bien sûr, ce n’est encore qu’un début, le combat doit se poursuivre. Ce dimanche se déroulera la manifestation nationale à l’appel de la plateforme Mirabal tandis que d’autres activités seront ensuite organisée avec notamment la journée du 8 mars comme prochain grand rendez-vous féministe. Rejoignez la Campagne ROSA et renforcez le féminisme anticapitaliste socialiste !

    Vidéo de Gand

    Vidéo d’Anvers

    Photos :

    Bruxelles
    Bruxelles
    Bruxelles
    Bruxelles
    Anvers
    Anvers
    Anvers
    Bruges
    Liège
    Liège
    Liège
    Liège
    Gand
    Gand
    Gand
    Louvain
  • Une rencontre avec Marguerite Staquet – Ouvrière, féministe et fière de l’être!

    Ce 6 octobre 2021 en début d’après-midi, Emily, Stefanie (militantes de Rosa) et moi avons rendez-vous chez Marguerite Staquet, une ex-ouvrière de l’ancienne usine Bekaert-Cockerill de Fontaine-l’Évêque, près de Charleroi. Marguerite a mené en 1982 une lutte exemplaire pour défendre le droit des ouvrières. Elle et son mari habitent une petite maison à Anderlues. Heureusement que le GPS existe pour trouver notre chemin !

    Par Guy Van Sinoy

    Ce 6 octobre, c’est aussi l’anniversaire de Marguerite. C’est pourquoi Emily a apporté une tarte aux pommes. Une fois les présentations faites, nous nous installons autour de la table, dans la pièce de devant. Marguerite prépare le café et Emily découpe la tarte. La conversation peut commencer.

    Emily : Juste avant cette lutte de 1982, quel était le climat dans l’entreprise ?

    – Marguerite : C’était une usine qui employait majoritairement des ouvriers et une minorité d‘ouvrières. La plupart habitaient les environs. Il y avait aussi un certain nombre de couples travaillant dans l’usine.

    J’ai longtemps discuté avec les délégués parce que les hommes passaient la visite médicale (médecine du travail) et les femmes pas. Or nous étions toute la journée, hommes et femmes, dans la poussière. Quand il y avait des assemblées, les femmes n’avaient pas le droit à la parole. On n’était bonne qu’à travailler !

    En faisant le même travail que les hommes, on touchait 10 francs de l’heure en moins ! 10 francs, c’était énorme ! A l’époque je gagnais environ 22 à 23.000 francs belges par mois. C’était un beau salaire mais on avait du mal. Car on soulevait des caisses de clous qui pesaient 25 kilos, soit 1 tonne ou 2 tonnes de clous par jour. Les 10 francs de plus à l’heure étaient justifiés non pas parce que le travail des hommes était différent ou plus lourd, mais par le fait que c’étaient des hommes !

    A cette époque-là dans l’usine la mentalité était la suivante : « Les femmes elles travaillent parce qu’elles le veulent bien ! » Pendant la grève, combien de fois on ne nous criait pas : « Allez torcher vos gosses ! Allez à vos casseroles ! »

    Stefanie : En 1982 il y a d’abord eu une grève de tout le personnel pendant 9 semaines ?

    – Marguerite : Oui, cette grève contre la restructuration a débuté au mois d’août 1982. Après 9 semaines de grèves une réunion de conciliation a proposé le choix entre 3 options : soit le passage à 36 heures pour tous et toutes avec perte de salaire, soit le licenciement de 13 ouvriers, soit le passage au temps partiel pour 13 femmes « non chef de ménage ». C’est finalement la troisième proposition qui a été adoptée : 120 pour, 60 contre (dont toutes les ouvrières) et 40 abstentions. Le vote s’est déroulé dans des conditions particulières car on remplissait le bulletin de vote sous l’œil des délégués qui le dépliaient avant de le glisser dans l’urne. Et les 40 abstentions ont été comptabilisées avec les « Pour ».

    Le patron avait préparé une liste de 13 ouvriers à licencier, dont 3 délégués. Il faut savoir que ces délégués ne travaillaient pas. Ils arrivaient le matin avec leur serviette et demandaient : «Ça va ?». Quand on disait tout ce qui n’allait pas il répondaient : «On en reparlera plus tard!». Ces délégués menacés de licenciement ont proposé à la place le passage à mi-temps des femmes qui n’étaient pas chef de famille. Nous avons alors reçu nos préavis pour nous réengager à mi-temps. Mais nous n’étions pas d’accord car nous perdions ainsi toute notre ancienneté.

    Les femmes ont refusé le passage à mi-temps et sont donc parties en grève le 3 novembre. De mon côté, je voulais faire valoir le droit des femmes, mais je ne savais pas comment. Dans un petit village, on n’est au courant de rien. Alors mon neveu m’a mis en contact avec Christiane Rigomont, de la Maison des Femmes de La Louvière. Elle est venue chez nous et nous a expliqué nos droits et a fait connaître notre situation. Ensuite beaucoup d’avocates se sont manifestées pour nous soutenir et nous expliquer nos droits.

    Dorénavant, dans les assemblées à l’usine, nous prenions la parole pour dire que nous n’étions pas d’accord. Les délégués disaient : « Oui mais, Marguerite Staquet, elle rêve ! Elle invente n’importe quoi ! » Mais moi j’avais en mains les preuves de nos droits. Et quand nous nous sommes défendues, les délégués ont crié « Au Secours ! Elles ont fait venir des «extrémistes» de l’extérieur ! »

    Emily : La proposition de ne licencier que des femmes est donc venue des délégués ?

    – Oui ! Parce que on n’était pas considérées comme des travailleuses à part entière. On n’était considérée comme des salaires d’appoint. Nos maris qui travaillaient dans l’entreprise ne disaient rien car ils avaient un petit peu peur aussi. Souvent on demandait à nos maris : « Qu’est-ce qu’on fait, on continue jusqu’au bout ? » Ils nous ont toujours soutenues dans ce combat.

    Quand il y eu l’assemblée avec tous les gens de l’extérieur venus nous soutenir, les délégués syndicaux étaient contre le mur et n’osaient rien dire. On aurait dit des prisonniers à la prison de Jamioulx ! Il y avait tellement de monde qui venait nous aider qu’on ne pouvait pas se tromper.
    Stefanie : Et maintenant, 40 ans après, quel regard portes-tu sur cette lutte ?

    Aujourd’hui tout cela me semble très loin. Mais je vois que fondamentalement les choses n’ont pas beaucoup changé. La femme n’est toujours pas l’égale de l’homme. Maria, la sœur de mon mari a une petite fille qui est une vraie rebelle ! J’admire cette petite-fille car elle dit : « Moi je suis l’égale de mon compagnon. Et quand on rentre du travail, c’est le premier qui rentre qui commence à faire à manger ». Cela ma belle-sœur ne l’accepte pas, mais je lui dit : «Maria, c’est comme ça la vie ! On s’est battues pour ça ! »

    Après notre licenciement, on nous appelait souvent pour aller parler dans les écoles. Le but n’était pas de nous mettre en valeur mais de défendre notre droit au travail. Devant des jeunes de 17 ou 18 ans, filles et garçons, on expliquait le pourquoi de notre grève. Un jour la maman d’une jeune fille nous a dit : « Vous ne trouvez pas que vous êtes allées trop loin ? Parce après tout vous n’êtes que des femmes ! » Je lui ai répondu : « Vous avez une fille ? Si vous pensez comme ça, vous devriez lui faire arrêter l’école ! Car si vous parlez ainsi ça ne vaut pas la peine qu’elle fasse des études car elle va prendre la place d’un homme !»

    Guy : Et les responsables syndicaux de l’époque?

    François Cammarata, responsable régional des métallos CSC, nous a carrément torpillées. Il a menacé par téléphone de faire licencier les maris des ouvrières qui continuaient la grève.

    Du côté de la FGTB, Georges Staquet, Secrétaire général des métallos FGTB de Charleroi, ne nous a pas attaquées,… mais il n’ a rien fait pour nous non plus. Je me souviens que dans les locaux de la FGTB il était occupé au téléphone avec Ernest Glinne, député européen qui s’inquiétait de notre situation. Georges Staquet lui répétait : « Ne vous inquiétez pas Ernest, tout est arrangé ! » Nous entendions cela à travers la porte du bureau de Staquet car nous restions sur place dans les locaux de la FGTB. Après cela j’ai demandé à Marcelle Hoens (responsable nationale des Femmes FGTB) de nous mettre en rapport directement avec Ernest Glinne. J’ai expliqué à Glinne que, contrairement à ce qu’affirmait Georges Staquet, rien n’était réglé pour nous. Ernest Glinne m’a répondu : « Ce soir, je suis chez vous. ! » On lui a expliqué et il nous a dit : « Je vais vous emmener au Parlement européen à Strasbourg ».

    Un jour, après mon licenciement, la honte car je devais pointer au bureau de chômage, c’était au moment des élections, le délégué principal FGTB Vandestrick était là en train d’expliquer à la chômeuse qui me précédait dans la file : « La femme qui est derrière vous, elle s’est battue pour ses droits et nous l’avons soutenue… » Je n’ai pas pu m’empêcher de dire : « Ne le croyez pas ! Il vous raconte des bobards ! Nous nous sommes battues CONTRE lui. Car s’il avait voulu nous aider, on n’en serait pas là et je ne serais peut-être pas en train de pointer aujourd’hui.» Il est parti sans demander son reste…

    [button link=”https://fr.socialisme.be/59387/04-12-journee-socialisme-2021-a-bruxelles” type=”big” color=”red”] => Marguerite sera présente le 4 décembre à Bruxelles pour notre événement “Socialisme 2021” [/button]

  • Stop aux violences sexistes et LGBTQIA+phobes : c’est tout le système qui est coupable !

    Les violences sexistes sont partout. C’est un problème de société, ancré au plus profond de l’ADN du système capitaliste, avec de terribles répercussions personnelles. Mais les actions se multiplient, le sexisme n’est plus accepté.

    Tract de la Campagne ROSA à l’occasion des actions des 25 et 28 novembre 

    Faire la fête sans être traitées comme un objet

    Rares sont les boîtes de nuit et bars épargnés par la commercialisation. Leur but, c’est de faire de l’argent, rendre la soirée la meilleure possible pour chacun.e n’est le plus souvent que secondaire. Comme partout, on y trouve des publicités avec le corps des femmes pour objets marketing. Des hôtesses sont parfois choisies pour “embellir” les lieux, telles des œuvres d’art. Et on exige d’elles ou des serveuses de subir le harcèlement avec le sourire.

    Le capitalisme transforme tout en marchandise. Beaucoup de musique commerciale et de jeux vidéo participent également à l’apologie des violences faites aux femmes, le trash est vendeur. Bon nombre de films aussi… Mais quand un homme à qui on a dit “non” vient jouer la sérénade devant chez soi, ce n’est pas romantique, c’est juste flippant. Le porno, secteur très lucratif, présente majoritairement les femmes comme sexuellement disponibles et soumises, un “non” y équivaut à un “oui”. Cela participe consciemment à brouiller la notion de consentement.

    → Stop à la marchandisation de nos corps : utilisons les espaces publicitaires à des fins sociales (prévention, culture,…) et non commerciales.
    → Stop à la culture du viol : pour une culture qui sort de la logique du profit.

    Ne laissons aucune victime de côté

    Grâce aux luttes féministes, les lignes commencent à bouger. Les autorités jouent la carte du féminisme et présentent des plans contre les violences sexistes. Mais accorder des moyens insuffisants revient à décider que de nouveaux drames peuvent se produire. À Gand, une ado de 14 ans s’est récemment suicidée alors qu’elle avait besoin d’aide suite à un viol collectif et s’était retrouvée sur liste d’attente. C’est inacceptable.
    Le sous-financement chronique dans les soins de santé force parfois les hôpitaux à refuser d’accueillir une victime. Passer de 3 centres de prise en charge des victimes de violence sexuelle à 10, c’est une victoire obtenue sous la pression des mouvements féministes. Mais nous ne devons pas nous en contenter, leur efficacité pour favoriser le processus de guérison et le dépôt d’une plainte n’est plus à démontrer.

    Détecter les signaux d’alerte de maltraitance d’enfants et offrir une aide adaptée est également crucial. Les auteurs de violences sexuelles en ont souvent été victimes ou témoins ; la société a failli à les protéger à ce moment.

    → Pour un investissement public massif à hauteur des besoins dans les soins de santé et le secteur social, avec suffisamment de places dans les refuges

    Aucune victime n’est coupable

    27% des Européens considèrent les violences sexistes acceptables dans certaines circonstances. Souvent, c’est la victime qui est jugée pour ce qu’elle portait, pour avoir dansé d’une telle manière ou même pour avoir demandé d’être raccompagnée chez elle (et ne pas rentrer seule).

    À l’école, le personnel n’est toujours pas formé et continue de tomber régulièrement dans le piège de la culpabilisation des victimes en faisant une remarque à une jeune pour ses choix vestimentaires plutôt qu’à l’auteur d’un comportement sexiste. En termes d’éducation sexuelle et affective, les élèves ont, au mieux, 50 minutes de cours par an. C’est insuffisant pour déconstruire ce que les réseaux sociaux et le porno propagent.

    Un viol n’est jamais une pulsion sexuelle provoquée par une certaine attitude. C’est une relation de pouvoir absolu sur l’autre. C’est évident quand le viol est utilisé comme arme de guerre, il n’en va pas autrement en temps de paix. Mais la violence n’est pas inhérente à l’individu. On ne naît pas violent, on le devient.

    → Les violences sexistes et LGBTQIA+phobes doivent être condamnées sans équivoque. Stop à la culpabilisation des victimes !
    → Pour un refinancement public massif de l’enseignement,
    – pour que l’éducation sexuelle et affective ne soit pas laissée aux réseaux sociaux et au porno.
    – pour la fin des classes surpeuplées afin de détecter à temps les problèmes et y répondre.
    – pour permettre la formation du personnel et l’implication d’associations de terrain.

    Sans indépendance financière, comment échapper aux violences ?!

    Le capitalisme utilise le sexisme pour garder la moitié de la population dans une position de second rang. Les préjugés sur le soi-disant rôle naturel des femmes servent par exemple de prétexte aux bas salaires dans le secteur du soin aux personnes, où elles sont surreprésentées. Le salaire des femmes est encore considéré comme un salaire d’appoint. Faute de services publics suffisants, beaucoup travaillent à temps partiel et effectuent de longues heures de travail domestique non payées. Résultat, l’écart salarial annuel homme/femme est de 23%…

    La précarité est un frein pour quitter un partenaire ou un emploi, même en étant victime de harcèlement au travail ou de violences domestiques.
    La classe dirigeante n’a aucun intérêt à ce que les individus soient égaux. Le capitalisme repose sur les inégalités ; la misère sociale va de pair avec l’enrichissement de l’élite. De plus, la technique du “diviser pour mieux régner” sert à affaiblir la force de notre unité dans la lutte.

    → Pour un salaire minimum de 2300€/mois brut (14€/h).
    → Pour la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires pour permettre de conjuguer travail, vie de famille et loisirs.
    → Pour une individualisation et une revalorisation des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté et une pension minimum de 1500€/mois net.
    → Pour un nombre de logements sociaux qui correspond aux besoins.

    Justice nulle part… ?!

    Il a fallu 17 plaintes pour agressions sexuelles à Ixelles et plusieurs manifestations pour qu’enfin une enquête soit menée… Une loi de 2017 interdit le sexisme de rue, la notion de consentement devrait faire son entrée dans le Code pénal, mais ces lois se limitent à des effets d’annonce face au manque de moyens. Aujourd’hui, 92% des victimes de violences sexuelles sont mal reçues et 70% des affaires sont classées face aux pénuries organisées du secteur.

    Le taux de récidive des délinquants sexuels peut être réduit de plus de moitié à condition d’investir dans un accompagnement approprié.
    → Pour un refinancement public massif du secteur judiciaire et de la santé mentale.

    Pour un féminisme socialiste

    Ne nous contentons pas d’espaces sûrs. Le sexisme et la LGBTQIA+phobie sont des problèmes collectifs liés au fonctionnement du capitalisme. Considérons ce qui nous unit plutôt que ce qui nous rend différents : nous faisons partie d’une classe sociale qui a le potentiel de renverser le capitalisme par la grève et la mobilisation de masse. Si la pandémie a bien démontré quelque chose, c’est que ce sont les travailleur.euse.s qui font tourner le monde, il est temps qu’iels le prennent en main !

    En nationalisant les grandes entreprises et les banques sous contrôle et gestion démocratiques des travailleur.euse.s, nous pourrons utiliser les richesses monumentales qui existent pour répondre aux besoins de la population. Cela modifiera fondamentalement les attitudes envers les femmes et les personnes LGBTQIA+ qui sont ancrées dans la société de classes et les relations de pouvoir qui en découlent et permettra d’enfin construire une société où chaque personne puisse s’épanouir.

    Journée “SOCIALISME 2021”

    Comment construire un avenir sans discriminations ni exploitation de l’humanité et de la nature, un avenir sans capitalisme ? Rdv le samedi 4 décembre à Bruxelles (Centre culturel De Kriekelaar, 86 rue Gallait).

    10.30 – 12.00 : “En révolte contre ce système pourri – l’avidité capitaliste menace l’humanité et la planète”
    13.30 – 16.00 : Choix entre 7 ateliers de discussion, dont 3 co-organisés par la Campagne ROSA :
    – Le gouvernement veut légaliser la prostitution : le capitalisme réduit tout à l’état de marchandise !
    – Ouvrière, féministe et fière de l’être : entretien avec Marguerite Staquet sur la lutte de Bekaert en 1982
    – Le capitalisme “woke” : un allié dans la lutte contre les oppressions ?
    16.30 – 18.00 : Un monde socialiste est possible : comment y parvenir ?
    18.15 – 22.00 : Casse-croûte et discussions
    + d’infos : socialisme.be – 0472/43.60.75 – FB : Socialisme 2021: A Socialist world is possible! (NL/FR)

    Fais entendre ta voix !

    – Tu penses qu’il est plus que temps de mettre fin aux violences sexistes, LGBTQI+phobes et racistes sous toutes leurs formes ?
    – Tu veux combiner ce combat à la lutte contre les politiques antisociales et les mesures d’austérité ?
    – Tu penses que le féminisme n’est pas une lutte des femmes menée contre les hommes mais un combat à mener ensemble pour changer la société ?
    – Tu veux t’attaquer à la racine du problème : un système basé sur les inégalités, où une infime minorité d’ultra-riches s’enrichit sur notre dos – le système capitaliste ?
    – Tu veux participer à l’organisation d’actions contre le sexisme et l’austérité ou en proposer d’autres dans ton école, ton quartier, ton lieu de travail ?
    ⇒ Alors rejoins la Campagne ROSA (cotisation mensuelle ou 10€/an)
    – Organisons des actions pour réagir aux violences sexistes, qu’elles soient physiques, mentales ou économiques !
    – Construisons des comités d’actions dans nos écoles, quartiers,…
    – Commençons dès maintenant la mobilisation vers le 8 mars.

    Soutiens-nous

    La Campagne ROSA est indépendante financièrement et ne reçoit aucun subside ! Toute solidarité financière (don unique ou ordre permanent bancaire mensuel) est la bienvenue pour nous permettre de poursuivre nos activités – n° de compte BE54 5230 8095 8497.

  • Violences faites aux femmes: les lignes bougent mais pas assez !

    Appel de la plateforme Mirabal, soutenu par la Campagne ROSA

    Pour la 5e année consécutive, des dizaines d’organisations de la société civile fédérées au sein de la plateforme Mirabal[1] en soutien aux revendications des associations féministes, appelle à une manifestation nationale le 28 novembre à Bruxelles pour pousser les pouvoirs publics à assumer pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Grâce aux mobilisations féministes, les lignes bougent. Mais pas assez vite, pas assez fort, pas pour tout le monde et pas toujours dans la bonne direction[2] pour pouvoir constater une diminution effective des violences qui continuent à bafouer les droits et à détruire les vies de millions de femmes en Belgique et ailleurs. Nous ne pouvons plus attendre !

    Partout dans le monde et y compris en Belgique, les mobilisations féministes prennent de l’ampleur : #Metoo, dénonciation des féminicides, manifestations à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes le 25 novembre, grèves féministes internationales du 8 mars, ou encore des mobilisations plus locales comme, récemment, celles contre les violences sexuelles à Ixelles. Grâce à elles, personne ne peut ignorer aujourd’hui l’étendue des violences machistes que toutes les femmes connaissent au cours de leur vie sous des formes multiples : violences conjugales, sexuelles, économiques, psychologiques, institutionnelles, dans la sphère privée comme dans l’espace public. Grâce à ces mobilisations, nous pouvons constater à quel point notre solidarité est notre force !

    Si des volontés individuelles s’affichent en faveur d’une évolution des mentalités et des comportements, si certaines mesures ont été concrétisées, les pouvoirs publics prennent encore trop peu d’engagements concrets et structurels pour avancer efficacement vers une diminution effective des violences faites aux femmes. Les associations de terrain constatent en effet en lame de fond une réelle résistance aux changements nécessaires. Une résistance parfois ouverte et frontale, avec une minimisation voire une négation des violences et des dysfonctionnements dénoncés par les femmes depuis des années. Mais aussi une résistance plus sournoise, camouflée derrière un discours condescendant, des aménagements symboliques qui prétendent appuyer nos revendications ainsi qu’un acharnement à imposer une lecture et un traitement « neutralisés » des violences sexuelles et intrafamiliales, comme si les hommes et les femmes en étaient affectés indistinctement alors que les faits et les chiffres démontrent clairement le contraire.

    Cette lecture erronée est dangereuse puisqu’en découlent des interventions inadaptées aux réalités et aux besoins, comme le souligne le Conseil de l’Europe qui a déjà rappelé la Belgique à l’ordre sur ce point[3]. Cependant, certain-e-s persistent malgré tout dans ce sens, comme en témoigne par exemple l’esprit du projet de réforme du code pénal en matière d’infractions sexuelles qui contorsionne la réalité pour considérer les hommes et les femmes sur pied d’égalité en la matière[4]. Plus qu’une divergence d’interprétation, il s’agit là d’une réelle remise en cause de l’adhésion de la Belgique à la Convention d’Istanbul ratifiée en 2016[5] qui engage notre pays à mettre en œuvre une politique volontariste de lutte contre les violences spécifiques faites aux femmes.

    Quelles que soient leurs formes, ces résistances à une amélioration notable de la lutte contre les violences faites aux femmes contribuent à maintenir et renforcer les rapports de pouvoir que nous connaissons dans ce système inégalitaire avec des politiques racistes, sécuritaires et néolibérales qui s’abattent en première ligne sur les femmes, les précaires, les migrant-e-s. Nous ne plierons pas, nous ne nous laisserons pas berner !

    Il est temps que les pouvoirs publics assument et respectent les obligations de la Convention d’Istanbul pour la mise en œuvre d’une politique efficace de lutte contre toutes les formes de violences faites à toutes les femmes. Nous maintiendrons la pression pour que des moyens soient dégagés, particulièrement en engageant du personnel de terrain spécialisé et formé qui vienne renforcer les associations et services existants qui ont fait leurs preuves :

    pour une politique cohérente et volontariste de lutte contre les violences, pensée et mise en œuvre en étroite collaboration avec les associations de terrain qui connaissent les besoins des victimes, y compris des campagnes pérennes de sensibilisation,
    pour des mesures qui misent avant tout sur la prévention, afin de diminuer effectivement les violences et leurs incidences sans se limiter à agir quand le mal est déjà fait,
    pour un accompagnement pluridisciplinaire des victimes dans leur parcours de reconstruction et un suivi des auteurs qui vise à diminuer le risque de récidive
    pour une reconnaissance par les institutions de la dynamique et des impacts des violences sexistes pour adapter l’intervention des services publics au légitime besoin de réparation des victimes
    Nous étions 3.000 en 2017, 5.000 en 2018 et 10.000 en 2019 : soyons encore plus nombreux-ses le dimanche 28 novembre 2021 au Mont des Arts à Bruxelles (à côté de la gare centrale)

    • de 12h à 18h pour discuter, échanger, danser et chanter autour d’un podium musical et de stands présentant les constats, le travail et les revendications de différentes associations, collectifs et initiatives de lutte contre les violences faites aux femmes
    • à partir de 13h pour marcher, crier, se renforcer, s’encourager, se célébrer avec la manifestation féministe nationale contre les violences faites aux femmes (parcours en boucle, retour prévu à la gare centrale vers 16h)

    Infos mises à jour à venir sur Facebook

    Premières organisations signataires:

    ABVV-FGTB ; ACAT- Belgique ; ACV-CSC ; ACV Gender ; Amazone ; Amnesty International Belgique ; Awsa.be ; Campagne Rosa ; Caravane pour la paix et la solidarité ; Centrale Nationale des Employés (CNE) ; Centre de Prévention des Violences Conjugales et Familiales (CVFE) ; Collectif contre les violences familiales et l’exclusion ; Conseil des Femmes Francophones de Belgique (CFFB) ; Comité Femmes Eliane Vogel-Polsky ; Courgette Editions ; Des mères veilleuses ; Elles-Kobiety dla kobiet ; Femmes CDH ; Femmes CSC ; Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) ; Femmes et Santé ; Feminisme Yeah !; Fondation Anne-Marie Lizin; Formation Education Culture (FEC); Furia; Gams Belgique – Gams België; Garance; Greenpeace Belgium; Hart boven Hard ; Isala asbl; Job dignity; La Voix des Femmes; Le Monde Selon les Femmes ; Maison des femmes de Schaerbeek; Marianne; Mères au front; Mouvement des femmes Kurde (YJK-B); Observatoire Féministe des Violences faites aux femmes; Persephone vzw ; Praxis asbl ; Réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté; Siempre vzw ; Solidarité Femmes; Stop Fisha; Synergie Wallonie pour l’Egalité entre les Femmes et les Hommes asbl ; Vie Féminine; Vrouwenraad (1.11.11 Gendergroep, ABVV Vrouwenwerking, ACLVB Vrouwenwerking, ACV Genderwerking, ASGB Vrouwenwerking, Belgische Groepering Open Deur, Beweging tegen Geweld Zijn, BPW Belgium, çavaria, CD&V Politica Vrouw & Maatschappij, Foyer Dar Al Amal, Federatie WIZO België-Luxemburg, Femma, Ferm, Groen Genderbeweging, Humanistisch Verbond, Liga Joodse Vrouwen van België, Mamas for Africa, Markant-Netwerk van Ondernemende Vrouwen, Medical Women’s Association of Belgium, Moeders voor Vrede, N-VA Vrouwenwerking, Open VLD Vrouwen, RoSa, Liberale Vrouwen, Sophia-Belgisch Netwerk voor Genderstudies, Soroptimist International van België, Steungroep van Verenigingen van Afrikaanse Vrouwen – RVDAGE, UVV-de mens nu, VIVA-SVV, Vrouw en Vrijheid, Vrouwencoördinatie ACLI-Vlaanderen, YWCA Belgium, Zij-kant, Zonta International District 27 Area 05-06), …

    Pour signer l’appel en tant qu’organisation de la société civile (ce qui implique au minimum de le diffuser et de mobiliser pour le 28/11) : envoyer un mail à mirabal.belgium@carmenfour

  • Ensemble contre la violence de genre dans la vie nocturne

    Manifestation à Ixelles. Photo : Celia

    À la mi-octobre, une tempête a éclaté sur les réseaux sociaux. La raison : de nombreuses accusations d’abus sexuels commis après avoir drogué les victimes contre un barman dans le quartier étudiant du cimetière d’Ixelles. De nombreux témoignages ont suivi sur l’insécurité dans la vie nocturne, ainsi que plusieurs actions avec des centaines de participant.e.s. Le conseil communal et le pouvoir judiciaire ont enfin fini par se pencher sur l’affaire. Malheureusement, comme trop souvent, uniquement après le tollé public et la pression des actions. L’affaire d’Ixelles est alors devenue une priorité. Mais qu’en est-il des innombrables autres cas ?

    Par Élise (Bruxelles)

    Une soirée

    Après une période de crise du coronavirus difficile et, pour beaucoup, solitaire, les jeunes ont enfin pu se retrouver à nouveau ces derniers mois. Malheureusement, trop de jeunes femmes sont confrontées au sexisme lors d’une soirée. Cela va de remarques inappropriées et objectivantes à des agressions, en passant par la drogue et le viol. L’année dernière, c’est le quartier gantois d’Overpoort qui était à la Une des médias. Aujourd’hui, c’est le quartier étudiant d’Ixelles.

    Selon une étude de l’Université de Liège, une étudiante sur cinq est confrontée à une tentative de viol ou à un viol effectif. En Belgique, il y a en moyenne 80 viols par jour. Mais seulement 10% des victimes le signalent. Cela n’est pas surprenant compte tenu de la culpabilisation des victimes dans la société. Les jeunes filles apprennent à l’école que « C’est de ta faute si les garçons te regardent ou te touchent ! » lorsqu’elles s’habillent d’une certaine manière (il suffit de penser aux codes vestimentaires sexistes dans les écoles). Les questions auxquelles sont confrontées les victimes du sexisme partent trop souvent de la même idée. Au lieu de : « Pourquoi n’y avait-il pas de bus pour te ramener chez toi ? », « Pourquoi les passants n’ont-ils pas réagi ? » ou « Pourquoi les femmes qui marchent seules sont-elles harcelées comme si elles étaient des objets sexuels ? », nous entendons : « Que faisais-tu là toute seule à cette heure-là ? » Outre le tabou et la stigmatisation, les nombreuses affaires qui sont rejetées pour « faute de preuves » et le sous-financement général de la Justice n’encouragent pas non plus les plaintes.

    La recherche de « safe space »

    Après avoir été harcelée à plusieurs reprises et avoir ensuite été sermonnée pour cela, il est normal d’essayer de ne pas se retrouver dans pareille situation. Combien de femmes se sentent-elles obligées de se comporter différemment ou ont peur de sortir à une certaine heure ou dans certains lieux ? Cette société sexiste et violente pousse de plus en plus de gens à la recherche désespérée de « safe spaces » (« espaces sûrs » ou « espaces positifs »), comme l’a récemment illustré le café Blond à Gand, fort médiatisé après avoir exigé le départ des clients masculins lors d’une soirée suite à une agression.

    Toutefois, les espaces « 100 % sûrs », sous quelque forme que ce soit, restent très difficiles à concrétiser dans une société qui ne l’est pas. Tant que le système capitaliste existera et que règnera la logique de profit, les femmes occuperont une position de second rang dans la société, leur corps sera considéré comme une marchandise, des normes de genre rigides et malsaines prévaudront,… Tant qu’il y aura des victimes du sexisme, du racisme et de la LGBTQI+phobie, même dans les « espaces sûrs », aussi bien barricadés soient-ils, la violence persistera.

    Le féminisme, en tant que mouvement de lutte, doit s’organiser pour atteindre un objectif ambitieux : un « espace sûr » qui ne soit pas limité dans l’espace, dans le temps ou à certains groupes, mais qui s’étende à l’ensemble de la société. Réduire la discussion sur l’organisation de cette lutte au genre (« c’est la faute de tous les hommes »), c’est être aveugle au fondement de l’oppression dans la société, c’est absoudre la politique traditionnelle et ce système de leurs responsabilités. Et cela ne constitue pas une base pour lutter et réellement arracher des choses. La majorité de la population – la classe travailleuse – est victime de ce système et a un intérêt commun à le renverser. La méthode de lutte efficace est d’unir notre classe sociale et de l’engager dans la bataille.

    #MeToo et le contexte de lutte féministe socialiste

    De nombreuses femmes sont victimes de violence et de harcèlement : à la maison, au travail, à l’école, dans la rue, lors de sorties,… Le développement de mouvements féministes de masse à l’échelle internationale a modifié la conscience collective au cours de ces dernières années. Les victimes du barman d’Ixelles, comme celles du producteur de la VRT Bart De Pauw, ne sont pas isolées. La colère doit devenir action pour provoquer un véritable changement.

    La sensibilisation et les sanctions sont extrêmement importantes. Pourtant, la pratique montre qu’elles ne sont pas suffisantes pour éliminer la violence de genre. En effet, elles ne changent pas le système caractérisé par l’exploitation, le profit et les relations de pouvoir inégales à l’origine de la culture du viol.

    Nous avons besoin d’une société aux priorités radicalement différentes avec des services publics correctement financés, comme des transports publics plus nombreux et gratuits, avec plus de personnel et une formation pour réagir aux agressions. Tous les acteurs de terrain (police locale, éducateurs, personnel médical) doivent être formés à la prévention antisexiste. Les refuges et l’aide aux victimes (médicale, psychologique, sociale et juridique) doivent être refinancés et une vaste campagne d’information sur les services existants doit être lancée. Nous exigeons également des investissements publics dans l’enseignement afin que des thèmes tels que le sexisme, le consentement mutuel, etc. puissent être abordés à l’école ; dans la justice afin que les affaires puissent être traitées rapidement et efficacement et dans le suivi spécialisé des délinquants afin de prévenir les rechutes.

    Pour que personne ne soit coincé dans une situation de dépendance et donc de vulnérabilité, il faut de bons emplois avec de bonnes conditions de travail, une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec des embauches compensatoires, un salaire minimum de 14 €/heure et suffisamment de logements sociaux au loyer abordable. Pour stopper la banalisation de la violence à l’égard des femmes, un bon pas en avant serait d’utiliser notre espace public pour l’affichage de campagnes à des fins sociales (comme des campagnes de prévention et de sensibilisation) au lieu de le laisser à la merci de publicités sexistes et hostiles aux femmes dans l’unique but de remplir les poches des capitalistes.

    Nous avons besoin de plus d’investissements publics, mais plus encore : nous avons besoin d’une société où les bases matérielles de l’inégalité et de la discrimination n’existent plus ! Une société qui ne produit pas sans cesse de nouvelles générations de violeurs et de victimes, une société où chaque personne se sentirait totalement libre, une société où la production économique partirait de la satisfaction des besoins de toutes et tous. C’est pourquoi le 25 novembre, Journée internationale de lutte contre la violence envers les femmes, nous descendrons dans la rue avec la campagne féministe socialiste ROSA et défendrons une autre société : une société socialiste. C’est pour ce but que nous visons à entretenir la solidarité entre les jeunes et les travailleurs dans toute leur diversité d’identités.

  • France. Harcèlements, agressions, féminicides,… Non pas « gérer le problème », mais totalement l’éradiquer!

    A quelques jours du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, le collectif français #NousToutes avait appelé à l’organisation de plusieurs manifestation dans le pays le samedi 20 novembre, par ailleurs également journée mondiale de protection de l’enfance et journée internationale du souvenir trans. A Paris, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont répondu à l’appel, parmi lesquelles une équipe de militant.e.s d’Alternative Socialiste Internationale (ASI) avec pour tract principal le texte suivant.

    En 2020, 67 viols par jour ont été déclarés en moyenne en France. Presque 3 par heure, et il ne s’agit que des victimes qui ont porté plainte, la réalité est encore bien plus horrible. Du harcèlement au féminicide, les violences sexistes sont omniprésentes. C’est un problème sociétal, ancré dans l’ADN du système capitaliste lui-même, avec des impacts personnels terrifiants.

    Le capitalisme pervertit chaque avancée sociale. La libération sexuelle a été dénaturée et le corps des femmes est devenu une marchandise, un objet marketing. Cette objectification alimente la culture du viol. Dans la récente enquête du collectif #NousToutes, neuf femmes sur dix “déclarent avoir fait l’expérience d’une pression pour avoir un rapport sexuel”.

    Le capitalisme déforme les relations humaines. Des gens peuvent être contraints de rester dans des relations pour des raisons financières ou parce qu’ils s’inquiètent des stigmates du divorce, du statut de parent isolé, etc. En détruisant les services publics et la sécurité sociale, les politiques d’austérité contribuent à rejeter toute la pression de la société sur les familles, avec tous les risques que cela comporte avec l’accumulation des difficultés quotidiennes, comme l’a illustrée l’augmentation des cas de violences domestiques lors des confinements.

    Le capitalisme utilise le sexisme pour garder la moitié de la population dans une position de second rang. Les préjugés sur le rôle soi-disant naturel des femmes servent par exemple d’excuse pour les bas salaires dans le secteur des soins aux personnes, où les femmes sont surreprésentées.

    Le capitalisme utilise le sexisme et la LGBTQIA+phobie, tout comme le racisme, pour diviser les travailleur.euse.s et continuer à mieux les exploiter. L’unité des exploité.e.s et des opprimé.e.s et leur entrée en action en défense d’une alternative est le plus grand danger pour la survie du capitalisme.

    ASSEZ DE BLABLA : DES ACTES ET DES MOYENS

    • Les violences sexistes et LGBTQIA+phobes doivent être condamnées sans équivoque. Stop à la culpabilisation des victimes !
    • Pour ne plus être traité.e.s comme des objets : stop à la marchandisation de nos corps. Pour l’utilisation des espaces publicitaires à des fins sociales (prévention, culture,…) et non commerciales.µ
    • Pour ne plus laisser quelqu’un en détresse sans soutien : un plan d’investissement public d’aide aux victimes établi sur base des besoins.
    • Pour ne plus laisser une victime de violence domestique sans possibilité de relogement : suffisamment de refuges d’urgence et de logements sociaux.
    • Pour ne plus être considéré.e.s comme des citoyen.ne.s de seconde zone et pour notre indépendance financière : des emplois décents, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires ainsi qu’une augmentation généralisée des salaires.

    Pour un féminisme de lutte

    Le capitalisme est de plus en plus contesté à travers le monde : de la réémergence des grèves des jeunes pour le climat aux grèves des travailleur.euse.s pour de meilleurs salaires, en passant par les soulèvements révolutionnaires en Colombie et au Myanmar et par la lutte des peuples indigènes contre la destruction de la forêt amazonienne. Dans tous ces cas, les femmes se sont retrouvées en première ligne de la lutte.

    Plus spécifiquement concernant les droits des femmes, des millions de personnes ont manifesté, fait grève et participé à des occupations avec le mouvement NiUnaMenos en Amérique latine pour exiger de réels droit à l’avortement et la fin des féminicides. Le droit à l’avortement a ainsi été arraché en Argentine, puis au Mexique. Au Pays Basque, 3.500 travailleur.euse.s ont fait grève en octobre chez Mercedes contre les violences sexistes après le féminicide d’une collègue, Erika Tavares. En réponse aux projets de loi anti-avortement repris par la Cour suprême des États-Unis et à la scandaleuse interdiction de l’avortement au Texas, des dizaines de milliers de femmes ont manifesté le 2 octobre. À Brasilia, plus de 5.000 femmes autochtones ont manifesté contre la sécession de terres de leurs communautés à des compagnies minières. Ces luttes sont des sources d’inspiration pour notre combat.

    Nous devons accorder une attention particulière aux triples et aux quadruples oppressions subies, par exemple, par les femmes de la classe travailleuse qui sont également discriminées pour leur origine, leur identité de genre et/ou leur orientation sexuelle. Nous devons nous battre pour défendre un mouvement démocratique représentatif de tou.te.s, qui défende les droits de l’ensemble des groupes opprimés et dans lequel chacun.e peut participer. Mais nous devons considérer ce qui nous unit plutôt que ce qui nous rend différents : c’est-à-dire notre position en tant que membres d’une classe sociale qui est capable de mettre à plat l’économie capitaliste par la grève. Si la pandémie a bien démontré quelque chose, c’est que ce sont les travailleur.euse.s qui font tourner le monde, il est temps qu’iels le prennent en main !

    Pour un féminisme socialiste

    Nous défendons un féminisme dont l’objectif est une société libérée de toute oppression, inégalité et violence : une société socialiste démocratique reposant sur la satisfaction des besoins de tou.te.s dans le respect de l’environnement.

    En nationalisant les grandes entreprises et les banques sous contrôle et gestion démocratiques des travailleur.euse.s, nous pourrons utiliser les richesses monumentales qui existent aujourd’hui afin de répondre aux besoins de la majorité de la population. Il serait ainsi possible de massivement augmenter les salaires et de réduire collectivement le temps de travail afin de le répartir, sans perte de salaire, pour que chacun.e dispose de bonnes conditions de vie et de suffisamment de temps libre pour s’épanouir.

    Une telle libération économique permettrait de concilier harmonieusement travail et vie de famille. Il serait ainsi également possible de mettre un terme à une relation violente ou simplement malheureuse au moment de son choix. Le refinancement massif des services publics et leur extension permettrait la prise en charge collective d’un maximum de tâches domestiques (cantines de quartier, lavoirs, crèches,…) tout en ouvrant réellement l’accès à des soins de santé gratuits, y compris l’avortement et la contraception gratuits, pour tou.te.s. Mais ce n’est encore qu’un seul aspect de la question. En transformant le système économique, nous pourrons également modifier fondamentalement les attitudes envers les femmes qui sont ancrées dans la société de classes et les relations de pouvoir qui en découlent.

    Si un monde sans milliardaires est un monde que tu aimerais défendre, tu es sûrement féministe socialiste ! Découvre qui nous sommes et rejoins-nous aujourd’hui !

    Rejoins Alternative Socialiste Internationale !

    Alternative Socialiste Internationale (ASI) est une organisation socialiste révolutionnaire qui aide à construire les mouvements de lutte contre le système capitaliste dans plus de 30 pays à travers le monde. Nous développons également nos propres initiatives et actions, notamment au travers du réseau international féministe socialiste ROSA.

    Nous avons notamment mené une campagne internationale de solidarité contre les violences sexuelles systématiques perpétrées par l’armée au Myanmar dans le cadre de la répression du soulèvement contre le coup d’État militaire.

    ASI – France :

    ASI :

  • Assez de blabla ! Des actes et des moyens pour combattre les agressions sexuelles !

    Les témoignages pour harcèlement et agressions sexuelles affluent. La société prend doucement conscience de l’ampleur du sexisme et des terribles violences qu’il engendre, mais surtout que ce n’est pas une fatalité! La colère monte. Après les dénonciations en masse, il est temps que ça change. Le ministre de la Justice – soutenu par les 7 partis de la majorité – a déposé un projet de réforme du Code pénal en matière de violences sexuelles. Le Code actuel date du 19e siècle… Regardons de plus près cette réforme à la lumière du contexte de terrain.

    Par Emily (Namur)

    Des notions telles que le consentement pourraient enfin apparaître dans le Code pénal, ce qui constituerait un pas en avant. La majorité de la population en a encore une vision floue, raison pour laquelle cela doit s’accompagner d’investissements publics pour des cours d’éducation sexuelle réguliers et de qualité ainsi que dans des campagnes tout public sur le consentement. Mais au lieu de ça, les politiques désinvestissent dans le social et l’État et participent à créer le flou sur cette notion en accordant des espaces publicitaires où le corps des femmes est un outil marketing et un objet sexuel.

    Une loi sans moyens pour l’appliquer, c’est du vent !

    Le ministre Van Quickenborne annonce que cette réforme permettra de reconnaître la gravité des crimes sexuels avec des circonstances aggravantes en cas d’abus d’autorité, d’inceste (mais uniquement pour les mineurs!). Cependant, encore faut-il que les victimes puissent porter plainte dans de bonnes conditions et fournir les preuves exigées ; c’est là que le bât blesse… Lorsqu’un parent ou un coach sportif abuse d’un enfant, il sera exigé de ce dernier de prouver non seulement l’agression, mais aussi l’abus de confiance ou d’autorité. Mais comment prouver la confiance ? Aucune piste n’est proposée…

    Au-delà d’une aide psychologique, physique et sociale, les victimes ont besoin d’un réel soutien pour leur procédure judiciaire, dès le dépôt de plainte. Actuellement, 91% des victimes expliquent avoir été mal reçues. Le problème est bien plus large que quelques agents sexistes : il est structurel et, là aussi, le manque de moyens est criant… On ne peut pas accepter qu’il ait fallu la médiatisation des 17 plaintes contre un barman à Ixelles pour qu’une enquête soit enfin diligentée ou encore qu’il ait fallu attendre 4 ans pour que le procès contre le producteur de télévision de la VRT Bart de Pauw puisse prendre place.

    La situation est dramatique. 70 % des dossiers sont classés sans suite faute de moyens pour les traiter. Il faut ajouter à cela les difficultés pour fournir des preuves accentuées par le sous-financement dans la santé : sans prise en charge très rapide, le GHB (la drogue du viol) est indétectable ; sans personnel suffisant, des hôpitaux refusent des victimes de viol car collecter des preuves prend du temps. Le tout saupoudré de sexisme : jugement et culpabilisation de la victime, invitation à revenir une fois sobre (mais alors les preuves ont disparu), etc. Résultat, seuls 4 % des plaintes aboutissent, alors qu’il n’y a déjà que 9 à 10% des victimes qui portent plainte. Une loi sans moyens pour l’appliquer, c’est du vent. Elle risque bien d’être aussi utile que celle contre le sexisme dans l’espace public qui, en 7 ans, n’a comptabilisé que 263 plaintes.

    La réforme pourrait aussi prévoir des dispositions contre la culpabilisation des victimes, ou victim blaming, en interdisant des questions du style « quels vêtements portiez-vous? ». Mais, là encore, rien. C’est même l’inverse : la note accompagnant le projet évoque même le danger des fausses accusations…

    Résultat, les victimes continueront à se retrouver bien seules. Et pour les auteurs, c’est l’impunité et un manque de suivi total. Pourtant, les experts montrent qu’un suivi spécialisé permet de réduire la récidive de moitié. Mais bien sûr, la technique de l’autruche et des beaux mots est moins onéreuse que de consulter les associations de terrain qui réclament des investissements dans la justice, le secteur social et la santé.

    [button link=”https://fr.campagnerosa.be/actions/17666-stop-aux-violences-sexistes-lgbtqiphobes” type=”big” color=”purple”] => La page d’actions de la Campagne ROSA avec chiffres, slogans, affiches,… [/button]

  • Pourquoi les féministes doivent s’engager pour le climat et pour un changement de système


    Après les millions de morts du Covid-19, la crise climatique a fait grimper le nombre de victimes l’été dernier. Les inondations, les feux de forêt et autres événements météorologiques extrêmes ont dominé l’actualité. Pour imposer une action réelle, nous devons occuper les rues ! Les femmes autochtones nous ont montré la voie, en défilant par milliers dans la capitale brésilienne le 10 septembre 2021 contre les nouvelles attaques du gouvernement de Bolsonaro contre leurs terres ancestrales dans le but de servir les intérêts des sociétés minières et de l’agrobusiness.

    Par ROSA – International Socialist Feminists, article issu de la brochure « Le capitalisme assassine la planète » éditée par Alternative Socialiste Internationale.

    En luttant pour stopper la destruction continue de la forêt amazonienne, elles défendent la vie de leurs enfants, mais se battent aussi contre un système qui rend de plus en plus de parties de la planète inhabitables pour toutes les créatures vivantes. Nous devons suivre leur exemple : nous avons besoin des plus grandes mobilisations climatiques jamais organisées jusqu’à et pendant la COP26 en 2021. Les féministes doivent être à l’avant-garde de ces mobilisations, car la lutte contre le sexisme va de pair avec la lutte contre la crise climatique.

    Les femmes sont plus durement touchées

    Le système capitaliste repose sur le travail non rémunéré que les femmes effectuent au sein du foyer. Une partie de ce travail consiste à assurer l’éducation et la sécurité des enfants, une tâche cruciale pour le capitalisme, car les enfants sont la prochaine génération de travailleurs qui créeront des profits pour la classe capitaliste. Cela rend les femmes plus vulnérables aux catastrophes naturelles et aux conditions météorologiques extrêmes liées à la crise climatique. Dans les situations d’urgence, les femmes doivent non seulement se sauver elles-mêmes, mais aussi leurs enfants, qui ne savent peut-être pas encore suffisamment marcher ou nager. Après le tsunami qui a frappé le Sri Lanka, l’Indonésie et l’Inde en 2004, Oxfam a indiqué que pour trois hommes ayant survécu à la catastrophe, seule une femme avait survécu.

    Non seulement les femmes effectuent une grande partie des tâches ménagères non rémunérées, mais elles sont également surreprésentées dans les emplois mal payés : 70 % des 1,3 milliard de personnes vivant dans la pauvreté sont des femmes et 40 % des ménages dans les régions urbaines sont dirigés par une mère célibataire. Les mesures « vertes » antisociales telles que les redevances d’eau frappent plus durement les femmes sur le plan économique, tout comme les destructions massives causées par les catastrophes naturelles, telles que l’ouragan Ida qui a récemment balayé les États-Unis. Les femmes n’ont souvent pas, ou très peu, de moyens pour réparer ou reconstruire leur maison, et encore moins pour payer une maison bien isolée ou souscrire une assurance adéquate.

    De plus, les abris après ces catastrophes ne sont souvent pas non plus bien équipés pour accueillir les femmes. Après le passage de l’ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005, les femmes ont été hébergées dans un refuge qui ne disposait pas de suffisamment de produits sanitaires pour le nombre de femmes qui y séjournaient.

    80 % des personnes contraintes de fuir en raison des effets de la crise climatique sont des femmes. Elles se retrouvent dans des camps de réfugiés où les gens vivent en rangs serrés et où les femmes sont très vulnérables à la violence sexiste, à la traite des êtres humains, etc. Dans un camp de réfugiés au Pakistan, plus de 79 % des 200 femmes interrogées avaient subi des violences domestiques. Et 46 % des femmes des camps de réfugiés européens ont déclaré se sentir en danger.

    Avec un emploi mal rémunéré, de nombreuses femmes sont financièrement dépendantes de leur partenaire ou de leur famille et n’ont pas les moyens d’échapper à une situation de violence. Les crises sanitaires et climatiques du capitalisme font de cette réalité une réalité quotidienne pour de plus en plus de femmes. Dans les périodes de tension accrue, la violence à l’égard des femmes augmente. La déshydratation des terres agricoles et l’accès à de moins en moins d’eau potable obligent non seulement les femmes à voyager plus loin pour avoir accès à ces aliments, mais les conduisent aussi à manger moins ou à ne pas être nourries du tout parce qu’elles sont en bas de la hiérarchie soi-disant « naturelle ». Dans d’autres cas, les femmes doivent vendre leur corps en échange de nourriture. Une catastrophe naturelle est une telle situation de tension accrue. En Australie, les chiffres de la violence domestique atteignent des sommets après les feux de forêt, dont l’intensité et la durée augmentent en raison de la crise climatique.

    Il est temps d’agir !

    « Nous sommes au début d’une crise climatique et vous ne parlez que d’argent et de contes de fées de croissance économique éternelle », c’est ainsi que Greta Thunberg a démasqué les véritables tueurs du climat dans son discours à l’ONU en 2019. Et c’est ce que nous devons à nouveau faire maintenant ! Parce que tout comme le sexisme n’est pas un problème qui vient de chaque homme, le réchauffement climatique n’est pas causé par des personnes individuelles. C’est l’ensemble du système qui est à blâmer !

    Le mouvement pour le climat, tout comme le mouvement féministe, doit à nouveau descendre dans la rue, organiser de grandes journées d’action et de grève. Et comme en 2019, les femmes et les féministes doivent être à l’avant-garde de ce combat. Les pays les plus durement touchés par la crise climatique aujourd’hui sont des pays où les femmes sont déjà fortement opprimées. La crise climatique réduit encore plus leurs chances d’avoir une vie décente.

    Pour imposer un véritable changement, les jeunes et les travailleurs, les hommes et les femmes doivent lutter ensemble et s’organiser autour d’un programme de revendications sociales qui rompt avec la logique de profit responsable de la crise climatique et qui a également besoin du sexisme pour maintenir ses profits.

  • 25 & 28/11 : Actions et manifestation contre les violences sexistes et LGBTQI+phobes

    C’est tout le système qui est coupable !

      • 28/11 : Manifestation nationale à Bruxelles à l’initiative de la plateforme Mirabal (Evénement Facebook)
      • 25/11 : Actions locales à l’initiative de la Campagne ROSA
        • Anvers : ossenmarkt 19h
        • Bruges : op de burg 19h,
        • Bruxelles : Place Saint-Jean, 18h30, action organisée avec le Cercle LGBTQlA+ de l’ULB (Evénement Facebook)
        • Courtrai : Schouwburgplein, 19h
        • Gand : Hôtel de ville, 19h
        • Liège : Esplanade des Guillemins, 18h (Evénement Facebook)
        • Louvain : Marte larenplein, 19h30

    « Après un verre, black-out ; je me suis réveillée nue… » A Ixelles, il a fallu 17 plaintes avant qu’une enquête ne soit menée ! A Gand, une ado de 14 ans s’est suicidée faute de recevoir de l’aide après avoir subi un viol collectif : elle avait été mise sur liste d’attente. Les témoignages affluent, la honte commence à changer de camp. Ce changement de conscience est né de l’activité des mouvements féministes ces dernières années.

    75.000 agressions sexuelles chaque année, 8000 plaintes, 900 condamnations… Intégrer le consentement au code pénal comme le prévoit un projet de réforme, c’est bien, mais 70% des dossiers continueront à être classés sans suite si on ne construit pas des luttes pour des moyens à la hauteur des besoins. Et puis, dans la même réforme, le gouvernement prévoit de légaliser le proxénétisme. Inacceptable !

    L’insécurité pousse de nombreuses femmes à limiter leurs sorties. Mais rester chez soi n’immunise pas contre les violences, comme l’a souligné la crise sanitaire. Le manque d’indépendance financière est un frein majeur pour sortir d’une relation violente. Revendiquons des salaires et des pensions décentes ainsi que des allocations individualisées et au-dessus du seuil de pauvreté !

    La culture du viol et la culpabilisation des victimes nous envahissent dès l’école. Lorsque la jupe d’une fillette est soulevée, on entend que c’est un jeu. Quand une ado se plaint de harcèlement à l’école, on lui fait souvent remarquer que sa tenue était inappropriée… Cela conditionne les jeunes à accepter des règles injustes et des relations de pouvoir, qui sont celles du système capitaliste. Il nous faut un enseignement démocratique, inclusif, gratuit et de qualité, quels que soient nos choix vestimentaires !

    Au travail aussi, il est compliqué de s’extirper d’une situation de harcèlement. C’est encore plus vrai avec un emploi précaire ou si l’auteur est un supérieur hiérarchique : dénoncer peut devenir synonyme de perte d’emploi. Mais comme l’illustre l’affaire Bart De Pauw – une célébrité de la VRT qui a harcelé de nombreuses femmes dont il était le producteur – ensemble, il est possible de le dénoncer. Une sécurité d’emploi et un syndicat de combat sont d’importants instruments dans ce combat.

    En marchandisant le corps des femmes, en généralisant les bas salaires et les temps partiels (et donc les salaires partiels) dans les secteurs où les femmes sont majoritaires, une infime élite d’ultra-riches – les capitalistes – fait toujours plus de profit. Elle nous divise sur base sexiste, raciste, LGBTQI+phobe pour continuer à nous exploiter.

    Ce n’est pas une fatalité ! A travers le monde, les mouvements qui réunissent opprimé.e.s et exploité.e.s dans la lutte ont permis de conquérir de nouveaux droits. La Campagne ROSA est résolument anti-capitaliste et propose un programme basé sur les besoins afin de construire ensemble les bases d’une société permettant l’épanouissement de chacun.e, une société socialiste démocratique.

    ASSEZ DE BLABLA : DES ACTES ET DES MOYENS

        • Pour ne plus être traité.e.s comme des objets : stop à la marchandisation de nos corps.
        • Pour ne plus laisser quelqu’un en détresse sans soutien : un plan d’investissement public d’aide aux victimes établi sur base des besoins.
        • Pour ne plus laisser une victime de violence domestique sans possibilité de relogement : suffisamment de refuges d’urgence et de logements sociaux.
        • Pour notre indépendance financière et ne plus être considéré.e.s comme des citoyen.ne.s de seconde zone : des emplois décents et un salaire minimum de 14 euros/heure (2300€/mois brut).

    ORGANISONS-NOUS

        • Mobilise avec nous pour la journée internationale de lutte contre les violences envers les femmes !
        • Construisons partout où c’est possible des comités d’action contre le sexisme avec des revendications concrètes.
        • Développons un plan d’action pour obtenir des victoires comme les travailleurs.ses de l’université de Gand qui ont obtenu un salaire de 14€/h.

    Rejoins la Campagne ROSA !

    Paie €10 pour devenir membre et recevoir la brochure ROSA (Communication: Membre ROSA + Nom + Prénom au BE54 5230 8095 8497)

    Aide-nous à poursuivre cette lutte en nous soutenant financièrement:

    Verse un don (Communication: Don ROSA + Nom + Prénom au BE54 5230 8095 8497)

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