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  • Procès Dutroux: un dossier symbolique

    LE PROCES Dutroux évoque beaucoup de souvenirs de la période politique la plus trouble de la dernière décennie. Divers ministres ont démissionné, l’appareil judiciaire a été secoué, la population était en colère et a exprimé celle-ci dans les rues… Ensuite, les bouches ont été pleines de «renouveau politique». Aujourd’hui, huit ans après les faits, le procès est encore un dossier symbolique qui exprime la méfiance de la population dans l’appareil judiciaire et politique.

    Bart Vandersteene

    Beaucoup d’habitants de notre pays, en premier lieu les parents et les victimes, sentent que toute la vérité ne remontera jamais à la surface. Qui étaient ces réseaux? Quel était le rôle de Nihoul? Dutroux jouissaitil de la protection d’en haut? Comment expliquer la série de «bévues» dans le dossier? Beaucoup de ces questions demeureront sans réponse.

    La semaine blanche de la résistance

    Les dirigeants de ce pays suivent l’affaire de très près. Les événements de la semaine précédant la Marche Blanche sont restés gravés dans la mémoire collective. Stefaan de Clerck, ministre de la Justice à l’époque, a commenté il y a quelques semaines, dans l’émission Ter Zake, les événements entre le 15 et le 20 octobre 1996. Il a visionné les images des travailleurs en grève, dans la rue ainsi que des dizaines de milliers de lycéens en grève et manifestant dans toutes les villes. Stefaan De Clerck a parlé de situation «révolutionnaire». C’était indubi-tablement l’expression de la fureur de la population qui ne voulait plus que le pays soit géré par le pouvoir politique et judiciaire actuel.

    La crise a aussi confirmé que le capitalisme est une société de classe avec des intérêts antagonistes entre le patronat, leurs représentants politiques et les couches laborieuses. Les pancartes et les calicots de cette époque mentionnaient plus d’une fois le terme «Justice de classe». Malheureusement, il n’existait pas à ce momentlà une alternative claire dans la conscience de ceux qui étaient dans la rue.

    La plupart des manifestations ont éclaté de façon spon-tanée. A Gand seule une organisation était derrière ces manifestations. Aktief Linkse Studenten (notre organisation étudiante en Flandre), quelques syndicats lycéens et les étudiants de Militant (c’était le nom du MAS/LSP à l’époque) ont été capables de lancer un appel pour une manifestation de masse des lycéens, des étudiants, des travailleurs et de leur famille. La mobilisation a porté ses fruits le vendredi 18 octobre: 25.000 personnes ont manifesté au cri de «Le système est pourri jusqu’à la racine!»

    Le tournant de la Marche blanche

    Les autorités ont tout fait pour contrôler le mouvement. Même la maison royale a mis la main à la pâte. Selon Stefaan De Clerck «la maison royale a joué un rôle clef: elle a contribué à ce que le mouvement adopte un caractère candide et pacifique». Lors de la Marche blanche, toute activité politique a été interdite. Quelques membres du MAS/LSP ont été arrêtés et détenus jusque dans la nuit pour avoir distribué des tracts. Après la Marche Blanche, le mouvement s’est effondré. Le mécontentement n’avait pas disparu, mais bien sa force de mobilisation. Gino et Carine Russo, après avoir soutenu la lutte des travailleurs de Clabecq, ont menacé d’organiser une Marche rouge sur Bruxelles! Mais ils ne pouvaient réaliser cela seuls.

    Qu’est-ce qui a changé?

    Officiellement cela a changé. Dans les faits rien n’a changé. La police unique a été mise sur pied, on a beaucoup parlé du droit des victimes, des maisons de justice ont été construites et un «renouveau politique» a vu le jour avec les comités blancs, ID21, le parti blanc de Paul Marchal, etc. Depuis, la confiance de la population dans la justice et la politique n’a pas été renforcée, au contraire.

    Pour les marxistes, les institutions comme la justice et l’appareil policier ne sont pas détachées de la manière dont est organisée la société. Cela signifie que la lutte pour une jus-tice «plus juste» ne peut être menée sans la lutte pour une autre société: une société socialiste.

  • Gand et Louvain: ALS en action contre le NSV

    Université de Gand: mercredi 10 mars, une centaine d’antifascistes occupent l’Universiteits-straat à Gand. Un cercle de droite, le KVHV, voulait ce soir-là y inviter Filip Dewinter à prendre la parole.Ils voulaient protester contre le fait que Dewinter puisse venir parler pour la première fois dans une salle de l’unif. Après l’interdiction du débat par l’unif, le KVHV a annoncé son intention d’occuper une salle de l’Universiteitsstraat pour que le meeting ait quand-même lieu. Notre action d’occupation a fait échouer cette tentative. Dewinter a alors introduit un recours devant le Conseil d’Etat qui a décidé que l’unif devait accorder une salle pour le débat. Nous n’en continuerons pas moins à protester contre les meetings du Vlaams Blok dans nos unifs!

    Katholiek Universiteit Leuven: Le jeudi 4 mars, le NSV a organisé un débat à la KUL. Bien qu’il ne soit pas reconnu à la KUL, c’est la deuxième fois cette année académique que le NSV utilise les locaux de l’université. Il essaie de se rendre acceptable en organisant des débats avec d’autres organisations. Nous avons organisé une action très médiatisée avec une cinquantaine d’antifascistes. Nous exigeons que les autorités universitaires ne mettent pas de locaux à la disposition du NSV afin de contrer son développement à la KUL. De l’autre côté, nous avons compté une dizaine d’étudiants du NSV, quelques uns d’autres cercles et l’un ou l’autre indépendant. L’action a été suivie d’un meeting sur la lutte contre l’extrême droite.

  • Anvers: Les fascistes ridiculisés dans leur fief

    LA MANIFESTATION du NSV à Anvers (leur plus fort bastion) a été un couac sur tous les plans. Les semaines précédant la manif, leur campagne a été battue en brèche par la campagne antiNSV du MAS/LSP et de Blokbuster. L’appel au soutien de leaders du Blok tel que Filip Dewinter n’a pu leur sauver la mise. Avec 200 participants, le cortège maigrichon du NSV a été, y compris aux yeux des propres dirigeants du parti, un réel fiasco.

    Geert Cool

    Notre contremanifestation en revanche, avec 700 personnes, fut la plus grosse manif anti-fasciste à Anvers depuis des années. Nous étions presque 3 fois plus qu’à la dernière manif anti-NSV à Anvers il y a 3 ans! Nous avons donné par là une nouvelle impulsion au mouvement antifasciste.

    La politique asociale du gouvernement réveille le chat qui dort. Quel parti tire profit du fait que 16% de la population anversoise est (officiellement) sans emploi? Sûrement pas les partis traditionnels, qui veulent virer des chômeurs afin de truquer les chiffres.

    La politique de la bourgeoisie «diviser pour régner» qui dresse les Belges (ou les Flamands) contre les immigrés, les travailleurs contre les chômeurs, les chômeurs contre les allocataires du CPAS,… rend la tâche facile au Vlaams Blok pour présenter comme acceptable son programme raciste.

    Avec la manif anti-NSV nous voulions démontrer que le Blok n’a pas de solution pour résoudre les problèmes sociaux. Au contraire, il fonctionne dans la même logique que les partis traditionnels et défend une politique qui n’est pas dans l’intérêt des jeunes ni des travailleurs. Un des thèmes principaux de la manif du NSV était le danger de l’élargissement de l’Europe. A propos du chômage le Blok parle des «profiteurs wallons qui chôment sur le dos des Flamands». Avec un taux de chômage de 16% à Anvers, on n’est pourtant pas très loin des 18% en Wallonie… Les Anversois sont-ils alors aussi des profiteurs? Le Blok oserait difficilement l’affirmer.

    La manifestation s’est déroulée dans le calme. Nous avons traversé des quartiers populaires et avons clairement fait entendre nos voix. Ensuite nous avons organisé un meeting avec plus d’une centaine de participants sur la manière de combattre l’extrêmedroite et la nécessité d’une opposition de gauche. Nous avons appelé tous les participants à lutter à nos côtés! Cela ne sert à rien d’être radical pour être radical: il faut aussi faire quelque chose de cette radicalisation. Les idées les plus radicales sont celles qui sont susceptibles d’être adoptées par de larges couches, avec lesquelles nous pourrons construire une force réelle afin d’aboutir à un changement dans la société.

  • Campagne pour les élections européennes

    Campagne pour les élections européennes

    Pour déposer notre liste aux élections européennes, nous devons récolter 5.000 signatures du côté francophone et autant du côté néerlandophone. Au moment d’écrire cet article, nous avons atteint nos objectifs. Maintenant nous commencerons la validation des parrainages.

    Vincent Devaux

    Nos camarades découvrent dans cette campagne, par le biais de témoignages, tous les soucis et problèmes quotidiens causés par une société capitaliste incapable de résoudre ses propres contradictions. Les réactions varient beaucoup selon le lieu de récolte. Dans les centres urbains commerciaux des réflexions autour de thèmes comme «de toute manière je n’irais pas voter» ou des réactions de dégoût par apport à la vie politique sont très courantes. C’est le résultat de la politique asociale menée par tous les partis traditionnels, y compris par les sociaux-démo-crates. A travers ces réflexions, il faut craindre une avancée électorale de l’extrêmedroite.

    Des remarques polies dans le genre «C’est très gentil mais je n’ai vraiment pas le temps» traduisent pour certains un complet désintérêt de la politique et pour d’autre le rythme de vie trépidant que leur impose la société. Il ne faut pas pour autant en conclure une indifférence, bien au contraire. Sur les bureaux de chômage nous avons régulièrement de bonnes discussions et des travailleurs se proposent pour nous aider, pour parler de nous dans leur entourage,…Dans les quar-tiers, les sujets abordés concernent très souvent l’emploi et le logement. Les gens accueillent nos idées et les luttes que nous menons avec beaucoup de sympathie. Certains ont entendu parler de notre campagne après que l’on ait fait du porteàporte dans les quartiers: ils nous téléphonent pour nous demander des formulaires et des détails sur la campagne. Parfois ils nous connaissent de très loin… comme cette personne qui est entrée en contact avec nous à un bureau de chômage à Liège car elle connaissait les campagnes menées par Joe Higgins, notre parlementaire en Irlande. Le but de cette campagne est prioritairement de renforcer nos sections et d’en créer de nouvelles. Nous sommes sur la bonne voie. Depuis janvier une vingtaine de nouveaux membres nous ont rejoints.

    Vous pouvez vous aussi nous aider dans la campagne. N’hésitez-pas à nous contacter (au 02/ 345.61.81 ou info@socialisme.be) si vous vouleznous aider dans la campagne: inviter un camarade du MAS pour une discussion avec des amis, diffuser des tracts, coller des affiches, mettre une affiche à votre fenêtre.

    La récolte des formulaires n’est qu’une des conditions à laquelle nous devons répondre pour les élections, car il nous faut également financer la campagne. Nous nous sommes fixé un objectif de 8.000 euros, cet argent nous servira à payer les tracts, les affiches,… sans lesquels nous ne pouvons pas faire connaître nos idées. Vous pouvez nous y aider en versant une petite contribution au numéro 001-2260393-78.

  • CGSP-Enseignement Anvers: Victoire de la gauche syndicale

    Pas moins de 800 militants de la régionale d’Anvers de la CGSP-Enseignement ont participé à l’assemblée de jeudi 18 mars. La réunion était importante car il s’agissait de renouveler l’exécutif régional élu pour quatre ans. L’exécutif sortant se caractérisait par une certaine combativité et des prises de position à gauche. A contre-courant de la droite de la bureaucratie syndicale et de la nouvelle secrétaire Nadine Maréchal qui, au cours des derniers mois, a mené toute une série de manoeuvre contre Frank Maerten (l’ancien secrétaire) et son «clan de la petite gauche».

    Un militant de la CGSP-Enseignement d’Anvers

    La droite de l’appareil a fait appel aux vérificateurs des comptes pour passer au crible uniquement les comptes des quatre dernières années (la période de Frank Maerten). Dans la mesure où l’exécutif régional précédent était composé d’enseignants de la ville, la bureaucratie essaie de montrer que les intérêts de l’enseignement de la Communauté flamande n’étaient pas défendus. Les mensonges et rumeurs propagés par l’appareil ont été démentis en assemblée générale par les enseignants de la Communauté.

    La nouvelle secrétaire et son comité bidon, soutenu par le SP.a, ont montré leur vrai visage. Au cours de la première semaine de son entrée en fonction, Nadine Maréchal a licencié deux permanents parce qu’ils avaient des positions à gauche. Une pétition a été lancée parmi les militants de base qui ont tout de suite compris les manoeuvres de l’aile droite, soutenue par la social-démocratie, contre le syndicalisme de combat. A l’issue du vote, une majorité s’est dégagée pour la reconduction d’un nouvel Exécutif régional de gauche.

  • Espagne: Aznar paie cash pour ses mensonges

    L’ABOMINABLE ATTENTAT aveugle à Madrid, qui a fait 200 morts et au moins 1.500 blessés, a profondément heurté le peuple espagnol. 12 millions de personnes ont manifesté contre la terreur. Le jour après, le PP, le parti conservateur d’Aznar au gouvernement perdait les élections. Le PSOE la sociale-démocratie obtient le meilleur résultat depuis la chute de Franco: 11 millions de voix. Izquierda Unida (IU) encaisse une nouvelle défaite en reculant de 9 sièges à 5 au parlement national. IU s’est brûlée les doigts dans des coalitions locales avec le PSOE, en menant avec lui une politique d’austérité. Les élections sont une punition aux instincts belliqueux d’Aznar, de sa politique asociale et des mensonges patents sur la «certitude» de l’engagement de l’ETA basque dans les attentats.

    Emiel Nachtegael

    Défaite du PP conservateur

    Deux semaines avant les élections, Aznar avait confié au Monde qu’il n’est pas «de ceux qui se laissent ballotter par le flux et le reflux de l’opinion publique, ceux-là sont des girouettes». Un vrai leader, selon lui, devait adopter les décisions «contre l’opinion publique si il était personnellement convaincu que c’était pour le bien du pays». La politique gouvernementale, avec sa criminalisation de chaque forme d’opposition a rappelé pour beaucoup d’Espagnols les souvenirs de la période de Franco. Les organisations des droits de l’Homme font annuellement mention de tortures de Basques arrêtés. Et dorénavant l’état a également la permission d’ouvrir le courrier et les emails, de procéder aux écoutes téléphoniques et de pouvoir entrer dans les habitations sans mandat de perquisition.

    Après ces attentats meurtriers on voit pointer à nouveau le débat sur «la vulnérabilité de la démocratie en Europe» face aux «provocations terroristes». Les marxistes n’ont rien de commun avec des réseaux réactionnaires islamistes comme AlQaeda. Presque toutes les victimes des attentats étaient de simples travailleurs espagnols ou issus de l’immigration, travaillant à Madrid. Le terrorisme offre un excellent prétexte à ceux qui veulent le renforcement de l’appareil d’état. Maintenant c’est contre le terrorisme, mais demain ce sera contre la lutte sociale comme Bush l’a fait après le 11 septembre.

    Répercussions sur le plan international

    La défaite magistrale du gouvernement PP qui a entraîné l’Espagne dans la guerre tandis que 90% des Espagnols étaient contre a un an plus tard renforcé le mouvement antiguerre contre l’occupation de l’Irak. Différents pays européens ont, comme l’Espagne, déjà annoncé qu’ils ne souhaitaient pas maintenir leurs troupes en Irak plus tard que le 30 juin. Les électeurs espagnols ont sanctionné l’arrogance avec laquelle Aznar a traîné le pays dans la guerre qui n’était pas la leur et qui a déjà coûté la vie à presque 10.000 civils irakiens, 13.500 militaires irakiens et 665 soldats des troupes de la coalition. Comme l’on pouvait lire sur une pancarte: «Aznar; c’est votre guerre, ce sont nos morts».

    PSOE

    Les jeunes et les travailleurs espagnols ne voient pas le PSOE comme un parti socialiste combatif. Avant les attentats, les sondages donnaient le PSOE comme grand perdant. Il s’est rendu impopulaire par de nombreux scandales de corruption et par sa transformation précoce en parti bourgeois. Même si le nouveau gouvernement PSOE, mené par José Zapatero va devoir faire quelques concessions limitées, son programme sera de pousser plus loin la libéralisation et la réforme asociale du marché du travail.

    Le PSOE ne doit pas sa victoire électorale à une opposition de gauche active à la politique d’Aznar, mais à la haine envers Aznar suscitée par ses mensonges sur les auteurs de l’attentat. Les Basques et les Catalans n’ont pas beaucoup à attendre d’un nouveau gouvernement PSOE, qui n’est pas prêt à rompre avec le système capitaliste et qui, en défenseur de l’état bourgeois, ne reconnaît pas fondamentalement le droit à l’auto-détermination. L’énorme prise de conscience politique, surtout de la part des jeunes et des jeunes travailleurs, offre de nouvelles occasions de construire un parti ouvrier qui soit socialiste dans la lutte et pas seulement en paroles.

  • Mia Devits s’en va. Bon débarras!

    «Je ne tolérerai jamais que certains se servent de l’organisation syndicale à des fins politiques» a clamé Mia De Vits en juin 2002 quand elle est devenue présidente de la FGTB. Moins de deux ans plus tard, en pleine campagne pour les élections sociales, elle déserte la FGTB pour faire carrière au parlement européen.. sur la liste du SP.a de son ami Frank Vandenbroucke qui vient de lancer une nouvelle attaque contre les chômeurs.

    Guy Van Sinoy

    Le départ précipité de Mia De Vits est l’occasion de revenir sur sa carrière syndicale. Entrée comme universitaire il y a une trentaine d’années au bureau d’études de la FGTB, elle a fait toute sa carrière dans l’appareil, n’a jamais été déléguée syndicale, ni candidate aux élections sociales, n’a jamais organisé une grève ni un piquet sur son entreprise.

    Il y a trois ans, alors qu’il était encore président de la FGTB, Michel Nollet avait annoncé à la presse que Mia De Vits lui «succèderait». Comme dans les dynasties! La question n’avait pas encore été évoquée dans les instances du syndicat. Au congrès de juin 2002, comme elle était seule candidate, Mia De Vits est devenue d’office présidente, sans vote. D’emblée elle annonça son intention de lutter «contre l’extrême-gauche et l’extrême-droite». Quelques semaines plus tard elle lançait une offensive hargneuse contre la FGTB de Bruxelles en faisant liquider Albert Faust et Anne-Marie Appelmans qui s’étaient notamment opposés à De Vits en refusant la régionalisation des conventions collectives. Pour opérer un tournant encore plus à droite et faire avaler aux militants de nouvelles mesures asociales, l’appareil de la FGTB devait se débarrasser de sa propre aile gauche.

    Mia De Vits a justifié son départ en invoquant l’hostilité de l’Interrégionale wallonne à la «modernisation» et le «machisme». D’une manière générale les appareils syndicaux, tant FGTB que CSC, sont peu démocratiques et laissent peu de place aux femmes. La lutte pour la démocratie syndicale est aussi une lutte pour que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux. Mais on ne peut avaliser au nom du «féminisme» les prises de position d’une Mia De Vits ou d’une Margaret Thatcher. La pseudo «modernisation» cache la volonté de certains respon-sables de l’ABVV de transformer leur syndicat en organisation de services avec des antennes locales pour concurrencer le réseau de l’ACV. Un tel virage signifierait la fin du syndicalisme de lutte et de négociations et la perte de pouvoir des centrales syndicales (SETCa, CMB, CGSP, Centrale générale) au profit des régionales FGTB. C’est une des raisons pour lesquelles Mia De Vits a perdu le soutien des centrales syndicales et a finalement jeté l’éponge. Les responsables FGTB maintiendront une unité de façade jusqu’aux élections sociales. Mais après la bataille reprendra entre régionales et centrales.

    Le MAS et ses militants syndicaux défendent l’unité de la FGTB, un syndicalisme de combat démocratique, un syndicalisme qui informe les travailleurs, les mobilise et les prépare à la lutte, où tout responsable doit être élu et révocable, et dont le salaire ne dépasse pas le salaire moyen d’un travailleur.

    Rejoignez-nous pour mener cette lutte!

  • Manif syndicale à Ostende: Une participation à la mesure du mécontentement

    EN DEPIT d’une plateforme de revendications limitée, les syndicats ont mobilisé environ 20.000 manifestants le 20 mars à Ostende. La CSC et les autres organisations du mouvement ouvrier chrétien avaient mobilisé massivement. Des organisations de retraités, les travailleurs des hôpitaux, des maisons de repos, des centres pour handicapés, etc. ont répondu à l’appel et ont exprimé leurs griefs. Les manifestants étaient unanimes pour dire que le gouvernement se souciait trop peu des besoins sociaux et de l’emploi.

    Els Deschoemacker

    Mais quelle différence entre l’attente des manifestants et les mots d’ordre des directions syndicales! La direction de l’interrégionale flamande de la FGTB soutenait ouvertement la politique du SP.a au gouvernement à titre de «moindre mal». La critique du gouvernement sonnait moins creux auprès de l’interrégionale wallonne de la FGTB et des syndicats chrétiens.

    Le lien qui assujetti les directions syndicales à leurs prétendus relais politiques joue un rôle néfaste. Leurs revendications se limitent aux allocations sociales qui souffrent d’un retard de 6% par rapport à la hausse des salaires. La revendication de la liaison de l’évolution des allocations à celle des salaires est évidemment une revendication juste mais insuffisante. Ce n’est qu’une aumône pour tous ceux qui perdent leur emploi. Les statistiques publiées par De Morgen (19/3/04) indiquent une augmentation du chômage de 7,7% entre 2002 et 2003. 16,8% de la population active, soit 1.140.463 personnes, dépen-dent de ces allocations. Il faut plus qu’une allocation pour tous ces gens-là, il faut un vrai emploi avec un vrai salaire.

    En se bornant à des revendications relatives aux alloca-tions et en ne s’opposant pas au projet politique du gouvernement violet on affaiblit le camp des travailleurs et on ralentit la construction d’un rapport de forces, y compris sur le plan politi-que. Où les travailleurs et leur famille peuvent-ils exprimer leur colère? Actuellement il manque un canal d’expression sur le plan politique et sur le plan syndical. Les directions syndicales empêchent la création d’un véritable rapport de force pour une politique vraiment socialiste, qui défende les intérêts de la population laborieuse. Nous ne pouvons pas nous contenter de quelques miettes tombées de la table de ce gouvernement soi-disant social. Le gouvernement fera tout pour atteindre les normes fixées par l’Europe capitaliste et rattraper son retard par rapport aux autres pays européens dans l’offensive d’austérité. Ce n’est un secret pour personne que le patronat exerce une pression maximale pour baisser à nouveau les charges sociales. Ce sont tou-jours les travailleurs qui en font les frais.

    A l’approche des élections, le conseil ministériel d’Ostende sert surtout à donner l’image d’un gouvernement qui agit de façon unanime. Les élections seront un cap difficile pour le gouvernement Verhofstadt. Les ministres libéraux ont pu se pavaner devant les caméras à Gembloux, les ministres sociaux-démocrates ont fait de même à Ostende. Loin d’être l’expression d’une politique sociale, ces quelques miettes ne servent qu’à dévier l’attention de la politique néolibérale.

  • EGA. Campagne de diffamation des autorités académiques de l’ULB

    Etudiants de Gauche Actifs

    NOTRE CAMARADE Karim Brikci, président d’Etudiants de Gauche Actifs/ULB (EGA) a reçu une lettre du recteur l’informant qu’il serait convoqué prochainement devant le conseil de discipline de l’université. Cette convocation fait suite à une plainte du Vicerecteur aux affaires étudiantes André Nayer. Celuici affirme qu’un «ancien de la VUB» l’aurait insulté et aurait dit «Vous avez de la merde dans la tête!». Il accuse notre camarade Karim d’avoir «évacué un crachat de dédain» en sa présence.

    EGA-ULB

    Les faits

    Lors de la journée portes ouvertes du 18 février, EGA a installé un stand d’information sur le campus de l’université afin de mener campagne contre la Déclaration de Bologne et son application à l’ULB. Quelques minutes après avoir commencé notre activité, le service de sécurité est venu nous intimer l’ordre de remballer le matériel sous pré-texte que nous n’avions pas de-mandé d’autorisation. Les étudiants de notre cercle ont refusé d’obtempérer au nom de la liberté d’expression, d’autant plus qu’EGA est un cercle étudiant reconnu par l’ULB. La sé-curité a alors appelé le vice-recteur aux affaires étudiantes.

    Celuici a déclaré d’emblée que toute activité politique était interdite sur le campus lors des journées portes ouvertes. Mais alors pourquoi nous demander de produire une autorisation? Boris Malarme, membre d’EGA, ancien étudiant à l’ULB (et non à la VUB) a entamé la discussion avec le vice-recteur qui s’est lancé dans une violente attaque verbale contre EGA, nous accusant de cautionner les crimes du stalinisme. Il confondait ma-nifestement EGA avec un autre cercle étudiant bien connu pour sa glorification de Staline, de Ceaucescu et de Pol Pot. Lorsque notre camarade a interrompu le monologue du vice-recteur en lui faisant remarquer que les trotskistes avaient été les premières victimes du stalinisme et ses plus ardents adversaires, il a marqué un temps d’arrêt quand il s’est aperçu qu’il s’emmélait les pinceaux. Puis il a tout de suite embrayé en faisant un grossier amalgame entre le stalinisme et le trotskisme.

    Devant tant de mauvaise foi, notre camarade s’est un peu emporté et lui a répliqué que «ce genre d’amalgame c’était une idéologie de merde et qu’il fallait prendre garde à ne pas faire écho à ce genre d’idées révisionnistes». On est loin des propos injurieux que lui prête le Vicerecteur. Sur ces entre-faites, Karim Brikci est arrivé sans avoir participé à toute la discussion. A un certain moment, il s’est retourné pour cracher dans une haie qui se trouvait derrière lui. Sans doute à court d’arguments politiques, le Vice-recteur a prétendu que notre camarade Karim lui avait manqué de respect.

    Le président d’EGA/ULB fait donc l’objet d’une procédure disciplinaire pour des propos déformés et attribués à un autre que lui! En outre les autorités de l’ULB semblent l’accuser d’avoir souillé une haie… alors que lors des soirées de beuveries dont certains cercles folkloriques sont coutumiers, bon nombre d’étudiants déversent leur trop-plein un peu partout sur le campus.

    Une tentative de criminalisation

    EGA est un nouveau cercle étudiant à l’ULB qui a été reconnu cette année. Il se compose d’étudiants qui veulent lutter contre le capitalisme et tous les maux qu’il entraîne comme le racisme, le sexisme, l’élitisme dans l’enseignement,… A ce titre, EGA est entré à plusieurs reprises cette année en opposition avec les autorités académiques. Lors de la grève de la faim à l’ULB des réfugiés iraniens, nous avons dénoncé la duplicité de l’ULB à leur égard. Nous menons une campagne active contre l’application de la Déclaration de Bologne dans les universités, et notamment à l’ULB. Les autorités académiques ont donc toutes les raisons de vouloir museler EGA. Elles voudraient briser un cercle qui incarne l’opposition à leur politique élitiste et antisociale. La fin justifie les moyens. Y compris la diffamation et la fabrication d’incidents de toutes pièces. Cette campagne vise à préparer les esprits à accepter des mesures répressives contre tous ceux qui contestent la politique des autorités universi-taires.

    La convocation devant le Conseil de discipline est une mesure d’intimidation sans précédent à l’égard d’un cercle politique reconnu. Nous appelons tous les étudiants et le personnel à lutter à nos côtés pour défendre la liberté d’expression et d’organisation à l’ULB.

  • Manifestations contre l’occupation

    Un an après la guerre en Irak

    Réactions à chaud dans la manif

    – Julie, étudiante: "Il y a un an, on était dans la rue avant que la guerre commence et, aujourd’hui, on est toujours là, on brave la pluie pour montrer qu’on est encore plus mécontent. C’est de la grande hypocrisie de la part de l’administration Bush: on voit encore plus clairement maintenant que les motifs pour entrer en guerre étaient complètement infondés. La situation en Irak est loin de s’être améliorée…"

    – Simon, lycéen: "Les Etats-Unis ont imposé une fois de plus leur politique impérialiste. Ils ne vont rien faire pour stabiliser le pays: ils vont laisser les irakiens crever de faim et ils vont pomper les ressources pétrolières."

    A l’aube du 20 mars 2003, les premiers missiles américains étaient envoyés sur Bagdad, la capitale de l’Irak, déclenchant ainsi une guerre rejetée par l’écrasante majorité de la population mondiale. Un an plus tard, les opposants à cette guerre se sont donnés rendez-vous dans quelques grandes villes à travers le monde pour manifester leur colère.

    Stéphane Delcros

    A Bruxelles, la manifestation "Pour la paix au Proche-Orient" a rassemblé 5.000 personnes, c’est-à-dire moins de la moitié de l’objectif des organisateurs. Le MAS/LSP et Résistance Internationale étaient présents à cette manifestation avec une délégation très dynamique d’une centaine de personnes. Par ailleurs, Notre organisation était la seule à scander des slogans clairement anticapitalistes.

    D’une manière générale, les manifestants étaient venus dire non à l’occupation de l’Irak et de la Palestine. Mais c’est surtout l’Irak qui focalisait l’attention à l’occasion du premier anniversaire du déclenchement de la guerre de Bush. Les opposants à cette guerre n’en voient pas la raison d’être ou la jugent injuste et ils veulent le faire savoir.

    Depuis la déclaration de la fin officielle de la guerre le 1er mai dernier, jamais la victoire américaine n’a autant été remise en question. "La guerre n’est pas finie: ils sont toujours là-bas!" affirme Marie-Emilie (étudiante). Sur le terrain, les attaques et attentats se succèdent sans répit. Six cents soldats américains sont morts et la popularité de Georges W. Bush ne cesse de diminuer. Pour y remédier, le président américain a prévu un transfert du pouvoir vers un gouvernement provisoire pour le 30 juin alors que les élections ne sont programmées que pour la fin de l’année ou le début 2005.

    La situation sociale et économique des Irakiens s’est aggravée depuis un an. Le chômage atteint aujourd’hui 70% de la population! Les écoles, les hôpitaux et tous les services publics de base sont totalement désorganisés. 10.000 civils irakiens ont perdu la vie depuis le début de la guerre tandis que 11.000 sont en prison.

    Aujourd’hui, les mensonges de Bush, Blair et Aznar leur explosent à la figure. Dans le cas d’Aznar, littéralement. Le terrorisme sort renforcé de cette guerre. Aucune arme de destruction massive n’a été retrouvée. Le chef des inspecteurs américains a démissionné en affirmant que ces armes n’existaient plus depuis la première guerre du Golfe. Les liens présumés entre l’ancien régime irakien et le terrorisme n’ont jamais été prouvés. Plusieurs dirigeants de la "coalition des volontaires" admettent ouvertement qu’ils ont été "induits en erreur".

    Les efforts – les mensonges – déployés par les dirigeants américains et leurs alliés et destinés à faire accepter la guerre à l’opinion publique se sont retournés contre eux. Le mouvement anti-guerre international n’a peut-être pas permis d’éviter la guerre mais a tout de même réussi à dévoiler les vraies raisons de celles-ci et les manipulations opérées par la coalition.

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