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  • Le SETCa traîne ses militants en justice!

    Echos du syndicat

    Les responsables du SETCa national exerçant la tutelle sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde (Christian Roland, Jean-Michel Cappoen) traînent devant les tribunaux 11 militants de leur propre syndicat. Motif: ces 11 militants avaient demandé, en 2002, et obtenu la désignation par le tribunal d’un administrateur judiciaire provisoire lors de l’élimination musclée d’Albert Faust par le SETCa national. Le SETCA national leur réclame le paiement de plus 50.000 euros (rémunération de l’administrateur judiciaire + frais divers). Parmi ces 11 militants il y a des candidats aux élections sociales, des prépensionnés, des invalides. La direction du SETCa a perdu la tête! Nous appelons tous les militants FGTB à exiger l’arrêt de ces poursuites. La première séance du procès est prévue pour le 29 avril.

    Par ici la sortie…

    Le 8 mars Mia De Vits annonçait qu’elle quittait la présidence de la FGTB (voir notre éditorial). Quelques jours plus tôt, les instances nationales du SETCa décidaient de se débarrasser de Thierry Nollet, secrétaire national du SETCa (et fils de Michel). Le communiqué officiel du SETCa remercie Thierry Nollet pour sa collaboration et vante ses compétences. Dans ce cas pourquoi se priver de ses services? En réalité, Thierry Nollet avait collaboré avec Mia De Vits pour introduire une plainte devant la COFI (Commission financière de la FGTB) sur la manière dont le SETCa national exerce la tutelle financière sur le SETCa Bruxelles Hal Vilvorde. Il nous revient que Michel Nollet, en personne, est venu négocier l’indemnité de rupture de son fiston. Gageons que le fiston n’est pas parti les mains vides.

  • Organise un débat électoral dans ton école!

    Ecoles secondaires

    L’école n’est pas un lieu où l’on parle volontiers de politique. Lorsque d’aventure on en parle, on se contente trop souvent de passer en revue les points de vue des partis traditionnels. D’autres écoles préfèrent éviter toute discussion politique sous prétexte de «neutralité». Vu que la plupart des jeunes ne peuvent pas voter, «ils ne se sentent quandmême pas concernés».

    Luc Wendelen

    Il faut réagir contre cela. La politique pèse sur notre vie quotidienne. L’impact de la politique sur la vie des jeunes n’est pas négligeable: la plupart des bâtiments scolaires ne sont pas en ordre, beaucoup d’écoles ont encore des bâtiments préfabriqués. On supprime aussi toute une série de services. Là où les écoles qui disposaient de leurs propres cuisines pouvaient offrir des repas de qualité à des prix défiant toute concurrence, le bradage des cantines au secteur privé a fait exploser les prix des repas scolaires. Des entreprises comme Sodexho font aujour-d’hui des profits élevés en vendant des repas de moindre qualité dans les écoles. Pour couronner le tout, voilà que la publicité nous agresse même à l’école.

    On peut difficilement prétendre qu’une école doit être neutre visàvis de la politique lorsque celleci détermine tout ce qui précède. La publicité à l’école, estce quelque chose de neutre? Le MAS appelle tous les lycéens à stimuler la discussion politique dans les écoles. Le moyen idéal, c’est d’organiser un débat politique dans ton école. Laissons les politiciens venir expliquer eux-mêmes pourquoi nous avons encore cours dans des locaux préfabriqués, pourquoi il faut payer plus cher pour des repas dont la qualité laisse de plus en plus à désirer, pourquoi on sabre dans le budget des maisons de jeunes, pourquoi il faut payer aussi cher pour le Festival de Werchter?

    Mais il est tout aussi important qu’un parti qui défende les intérêts des jeunes plutôt que ceux des entreprises y apporte des réponses. C’est pourquoi il faut essayer de faire en sorte que le MAS soit présent à la table de débat.

    Essayons de faire un front avec d’autres élèves qui souhaitent également qu’il y ait un débat électoral dans l’école, aborde un professeur progressiste et discutes-en en classe.

    Cela n’ira évidemment pas tout seul. Il y a peu de chances que ça marche du premier coup, il faudra la plupart du temps lutter pied à pied pour convaincre tes professeurs, la direction d’organiser un tel débat. Mais tu peux faire circuler une pétition, organiser une action en classe avec un autocollant sur la bouche avec la mention «forcé de la boucler»,…

  • Turnhout: Liberté d’expression antifasciste dans les maisons de jeunes!

    Depuis quelques semaines à Turnhout, nous sommes confrontés à des skinheads nazis prêts à intimider et à attaquer les jeunes. Un groupe de skinheads, cagoulés et armés de gourdins, ont fait le salut nazi dans la maison des jeunes de Wollewei lors d’une fête et ont déclenché une bagarre. Finalement près de dix skinheads ont été arrêtés par la police.

    Simon Van Haeren

    Blokbuster a réagi immédiatement car une attitude passive les encouragerait à durcir leurs actions. Nous avons appelé à la formation d’un comité anti-fasciste et avons exigé la fermeture du café De Schalmei, un repaire du groupe nazi Blood & Honour, du Vlaams Blok et de la jeunesse de Turnhout tombée entre leurs mains. En même temps nous avons concentré nos explications sur ce qui provoque la croissance de l’extrêmedroite et sur la nécessité d’un parti d’opposition de gauche à caractère de masse. Notre tentative d’associer les jeunes de la maison de jeunes dans une campagne dynamique pour protéger leur maison contre le racisme et la violence fasciste s’est heurtée à l’attitude hostile de la direction de la maison de jeunes qui, depuis lors, entend nous interdire de faire de la politique. Blokbuster a ainsi été une première fois interdit à la maison de jeunes, et une semaine plus tard la direction de la maison de jeunes a appelé la police pour nous chasser. La «neutralité» avancée par la direction de Wollewei est une neutralité de façade. Dans les faits elle soutient la stratégie de la bourgeoisie de «diviser pour régner». En interdisant la seule opposition antifasciste active, elle rend service au gouvernement et même au Vlaams Blok. La maison de jeunes devrait stimuler les jeunes à s’engager. Un bon exemple est la maison de jeunes de Malines qui a fait de la manifestation anti-NSV une de ses activités officielles. Si nécessaire, Blokbuster va lancer une campagne pour le droit à la libre expression, un droit qui ne vient pas sans lutte.

  • Que font les partis traditionnels pour les logements sociaux? Loyers élevés: une cause de pauvreté

    Que font les partis traditionnels pour les logements sociaux?

    LE LOGEMENT grève lourdement le budget mensuel de la plupart des ménages. Les familles de travailleurs ont de plus en plus de mal à louer ou à acheter un logement à un prix abordable. Le loyer absorbe plus du cinquième du revenu de la moitié des locataires. Un cinquième des locataires y consacrent même un tiers de leur revenu! Lorsqu’on trouve un logement à un prix abordable, il n’est souvent pas en ordre. Rien qu’à Bruxelles, il y a 245.000 logements de mauvaise qualité.

    Karel Mortier

    Il y a trop peu de logements sociaux en Belgique pour pallier ce problème. Plus de 100.000 personnes sont sur une liste d’attente pour un logement social. A Bruxelles, il y en a plus de 20.000 alors qu’il y a plus de 30.000 logements vides. Des études montrent que plus de la moitié de la population bruxelloise, soit 200.000 familles, sont dans les critères pour obtenir un logement social. Ce n’est pas rien, surtout si on sait qu’il n’y a que 38.000 logements sociaux à Bruxelles! En Belgique, le logement social ne représente que 8% de l’ensemble des logements. Aux PaysBas, c’est 40%!

    La construction de logements sociaux n’a jamais été une priorité en Belgique. La plupart des partis pensent aux intérêts des bailleurs et des vendeurs de biens immobiliers qui font actuellement des affaires à cause de la faiblesse de l’offre sur le marché du logement. C’est pourquoi les grandes lignes de la politique du logement restent inchangées et que les gens avec un bas revenu restent sur le carreau.

    Le MAS/LSP estime que les pouvoirs publics doivent garantir que nul ne doive consacrer plus de 20% de son revenu à son logement. On ne peut pas tolérer que des centaines de milliers de gens vivent dans un taudis ou doivent se saigner aux quatres veines pour avoir un logement convenable. La Constitution de notre pays proclame le droit de tout un chacun à un logement décent, mais ça ne vaut apparemment que pour ceux qui en ont les moyens. Participez à notre campagne électorale et menons ensemble la lutte pour des logements décents à des prix abordables!

  • Amendes de roulage. C’est la politique qu’il faut changer, pas les mentalités

    Amendes de roulage

    LA BELGIQUE fait piètre figure en matière d’accidents de la route mortels. Il paraît qu’il faut changer les mentalités. D’après les hommes politiques, «Celui qui ne veut rien entendre va le sentir passer». Depuis le 1er mars, les infractions sont réparties en 4 catégories: les infractions simples et 3 degrés d’infractions graves. En cas de perception immédiate, les amendes vont de 50 euros pour une infraction simple à maximum 300 euros pour une infraction grave du 3e degré. En cas de paiement différé, c’est 10 euros de plus. Celui qui ne paie pas est passible de poursuites judiciaires. Dans ce cas, l’addition pourra atteindre 1.375 euros pour une infraction simple et 2.750 euros pour une infraction grave des deuxième et troisième degré. A partir du 1er septembre, rouler à vélo sans feux ou ignorer la priorité de droite par inadvertance coûtera la peau des fesses.

    Eric Byl

    Les lourdes amendes vont-elles réduire le nombre d’infractions?

    Le gouvernement espère réduire radicalement le nombre d’accidents à coups de lourdes amendes. Il faut dire qu’on déplore en Belgique 13,7 tués sur les routes pour 100.000 habitants. Notre pays arrive en cinquième position après le Portugal, la Grèce, l’Espagne et la France. Les Pays-Bas (6,9), le Royaume-Uni (6) et la Suède (6,6) affichent de bien meilleurs résultats. La Belgique est même nettement au-dessus de la moyenne européenne (11,1).

    Comment cela s’explique-t-il? En tout cas, pas par le montant des amendes. Les tarifs néerlandais sont nettement inférieurs aux tarifs qui seront appliqués dans notre pays. Quelques exemples: aux Pays-Bas, rouler à vélo sans feux coûte 17 euros, brûler un feu rouge 86 euros. En Belgique, on paiera 137 euros dans les deux cas et même 175 euros à partir du 1er septembre.

    Il va de soi que ces supers amendes ne dissuaderont pas les fils à papa de foncer à toute allure avec leurs bolides. Ils payeront sans sourciller. En revanche, de telles amendes provoqueront des difficultés financières dans les familles modestes qui perdront de fait leur droit à la mobilité. Il fut un temps où le SP, avant qu’il ne devienne le SP.A, plaidait pour des amendes proportionnelles au revenu. On n’entend plus guère parler aujourd’hui de tentatives de tempérer quelque peu la justice de classe.

    La répression ne fait que sanctionner la faillite d’une politique

    Pour le CD&V dans l’opposition, ce ne sont pas les amendes mais les contrôles qui doivent augmenter. En 2001, les Pays-Bas ont distribué 7,2 millions de contraventions dont 6 millions pour excès de vitesse. En Belgique, c’est 1 million et demi dont seulement 500.000 pour excès de vitesse. Un plus grand risque de se faire pincer poussera sans doute bon nombre de conducteurs à la prudence, mais il y a plus. Les Pays-Bas oeuvrent depuis 50 ans à l’aménagement du territoire tandis qu’en Belgique, surtout à l’époque où le CVP faisait encore la pluie et le beau temps, on a laissé s’installer un joyeux chaos. Les magasins de quartiers ont été éliminés par la concurrence des grandes surfaces, les entreprises ont été installées dans des zones dépourvues de transport public, des méga-dancings ont été implantés en plein champs sans accès aux transports en commun,… En d’autres mots, ceux qui ont appliqué la politique des dernières décénnies sont au minimum co-responsables de chaque accident et de chaque amende. Une vie humaine n’est certes pas quantifiable en argent, mais des statistiques ont évalué le coût total des accidents de la route avec dommages corporels à 1 milliard d’euros par an. Il faut encore y ajouter le coût des embouteillages. Le MAS/LSP préférerait dépenser une telle somme pour créer des emplois de proximité et développer des transports en commun gratuits et de qualité. C’est la seule manière de garantir la sécurité sur les routes. Les amendes ne sont jamais qu’un moyen d’occulter la faillite d’une politique.

  • Après les millions pour le patronat à Gembloux: LES MIETTES A OSTENDE

    Après les millions pour le patronat à Gembloux:

    LE GOUVERNEMENT est en crise. Dans les sondages, les partis libéraux se prennent une sérieuse raclée; mais le SP.a n’y échappe pas pour autant. Seul le PS maintient le cap. Ce parti, beaucoup mieux que les sociaux-démocrates flamands, arrive encore à se présenter comme "social". Ainsi, la ministre PS Marie Arena s’est rendue au conseil extraordinaire des ministres à Ostende avec une proposition pour augmenter les allocations sociales.

    Anja Deschoemacker

    Concrètement, elle préconisait d’augmenter le revenu d’intégration (anciennement appelé "minimex") de 4% d’ici 2007. Cela s’est déjà vu sous le gouvernement précédent. "C’est mieux que rien", direz-vous. Mais l’adoption d’une telle proposition (augmentation du revenu d’intégration de 8% en 8 ans, soit 1% par an) avec une inflation moyenne de 1,5% l’an signifierait une diminution du pouvoir d’achat!

    Les miettes distribuées servent à masquer la politique associale de ce gouvernement. Au conseil extraordinaire des ministres à Gembloux, il y a quelques mois, les libéraux ont pu pavoiser: ouverture de la chasse aux chômeurs, chèques-services. Les élections approchent à grands pas: les sociaux-démocrates veulent aussi gagner des voix. Il leur reste à espérer que, dans l’isoloir, les travailleurs se souviendront d’Ostende et oublieront Gembloux.

    A Gembloux, une série de grandes lignes politiques ont été tracées. Limitation des allocations de chômage dans le temps, suppression des prépensions, obligation d’accepter des petits boulots,… . La social-démocratie pouvait encore être perçue comme un "moindre mal". Mais rien de ce qui n’a été proposé à Ostende ne remet fondamentalement en question ces mesures. Le problème est qu’il n’y a pas d’autre parti plus valable pour qui voter, du moins si l’on se cantonne aux grands partis.

    Depuis 1987, ce sont surtout les ministres sociaux-démocrates qui ont régi la politique de régression sociale. Depuis la victoire des libéraux et des sociaux-démocrates en 1999, ce phénomène s’est accentué la social-démocratie a donc aussi plus l’habitude d’appliquer des mesures d’austérité que des mesures sociales. Là où Rik Daems (VLD) va à la confrontation directe contre ce qu’il appelle le "profitariat social", Frank Vandenbroucke (SP.a) trouve "dommage" que des décisions douloureuses "doivent" être prises… Est-ce qu’un vote pour Vandenbroucke est pour autant un vote utile?

    Une fois de plus, il est prouvé que les travailleurs et leur famille ne peuvent obtenir satisfaction d’aucun parti traditionnel pour la défense de leurs intérêts et pour organiser la lutte contre le recul du pouvoir d’achat. La population laborieuse a besoin de son propre instrument politique, un nouveau parti des travailleurs de masse. Le MAS ne peut se substituer à ce parti, mais il est bien le seul à se présenter avec un programme qui défende cette idée.

    Celui qui veut propager activement l’idée d’un nouveau parti des travailleurs et en même temps mener la lutte à différents niveaux, ne peut être "utile" qu’en rejoignant la seule alternative socialiste démocratique: le MAS/LSP.

  • Remontée du FN en Wallonie?

    Élections 2004: un prochain dimanche noir?

    Flandre: nouvelle avancée du Blok?

    Le sondage du Soir place le Blok en Flandre en deuxième position derrière le CD&V/N-VA. Dans la mesure où quatre partis (VLD, SP.a, CD&V/N-VA, Vlaams Blok) sont dans la fourchette entre 18 à 29%, le jeu électoral est plus ouvert en Flandre. Une chose est sûre: lles gesticulations du VLD à propos du droit de vote des immigrés aux communales l’a fort affaibli et en fin de compte profite au Blok. Là aussi une alternative radicale à gauche est nécessaire. C’est pourquoi le LSP déposera une liste non seulement pour les élections européennes mais aussi pour les élections régionales en Flandre orientale.

    LES TEMPS changent. Ces derniers temps, on entend beaucoup moins les ténors des partis traditionnels claironner que l’extrêmedroite francophone ne représente pas une menace électorale. Et pour cause: "l’exception wallonne" n’en est plus une…

    Cédric Gérôme

    Le sondage du Soir paru le 6 mars profile le Front national comme quatrième parti en Wallonie, devant Ecolo. Le FN semble confirmer son réveil constaté lors des législatives de mai 2003 où le parti néofasciste avait réalisé des percées dans des villes sinistrées telles que La Louvière ou Charleroi. On pourrait s’étonner qu’un parti dont le programme est si peu raffiné fasse autant d’émules.

    Surprenant également, le fait que les multiples scandales qui ont éclaboussé le président – à vie – du FN, le docteur Daniel Féret (dont les relations privilégiées avec divers groupes négationnistes et nazis européens ont été révélés au grand jour) ne réduisent pas sa crédibilité. La division de l’extrêmedroite wallonne, l’absence d’un cadre charismatique et fédérateur et l’inexistence de campagnes politiques menées sur le terrain sont autant de facteurs qui obscurcissent les raisons de l’audience électorale de ce parti.

    Mais peut-être faut-il rappeler qu’il existe le terreau social nécessaire à la croissance de la «mauvaise herbe»… Dans le Hainaut, le taux de chômage moyen atteint 24,1%, frôlant les 30% dans le Borinage. Ce chiffre ne reprend que les chômeurs complets indemnisés. En pratique une personne sur trois est inactive dans cette région. Le nombre de logements sociaux est insuffisant pour subvenir aux réels besoins. Et ce ne sont pas les futures mesures d’assainissements à l’agenda du gouvernement ainsi que les aventures fiscales de Daniel Ducarme qui vont diminuer le crédit du FN. L’introduction du seuil électoral de 5% afin d’empêcher la concurrence des petits partis ne changera rien.

    En France le FN voit s’ouvrir de larges possibilités pour les élections régionales, entraînant quelque peu le FN belge dans son sillage. Les provocations médiatiques de Jean-Marie Le Pen ne sont pas étrangers à ce phénomène. Mais la racine du problème n’est pas là: la croissance de l’extrême-droite est inhérente à la crise du capitalisme.

    La dégradation des conditions matérielles de la majorité de la population jette une partie d’entre eux dans les bras de la seule opposition qui se profile à leurs yeux. L’idée illusoire comme quoi le Parti socialiste est un «moindre mal» va s’éroder sérieusement après les élections.

    Néanmoins, tant qu’une opposition de gauche offrant de véritables perspectives aux travailleurs désabusés ne sera pas présente dans les quartiers, l’extrêmedroite parviendra à se frayer un chemin parmi les décombres provoquées par la politique néolibérale.

  • Iran: “Chaque semaine, il y a une grève qui éclate”

    LES DERNIERES élections législatives en Iran ont été un triomphe pour les religieux conservateurs autour de Khamenei. Ils ont organisé un véritable putsch contre la faction réformatrice du président Khatami. Alternative Socialiste a discuté avec Peyman, un militant de gauche iranien réfugié en Belgique. Il nous explique la situation dans son pays.

    La mainmise des conservateurs semble fortement renforcée suite aux dernières «élections». Comment analyses-tu les derniers développements politiques?

    – Les conservateurs ont commis l’erreur de laisser le réformateur Khatami accéder à la présidence en 1997. Khatami a lâché la bride aux journalistes même s’il n’entendait pas soustraire la liberté de la presse à la loi islamique. La population en a ainsi appris beaucoup sur la politique des conservateurs. Depuis 1997, une bonne centaine de journalistes ont été tués, 2.000 ont été arrêtés et quelque 100 journaux ont été fermés. Les réformateurs ont publié tout cela. Plusieurs scandales financiers ont aussi été révélés.

    Les conservateurs ne parvenaient pourtant pas à stopper les réformateurs. Ils y sont finalement arrivés par la voie judiciaire: ils ont constitué des dossiers, des milliers de candidatures réformatrices ont été invalidées à l’approche des élections. Les personnalités réformatrices les plus marquantes sont maintenant hors jeu.

    Comment les travailleurs et les jeunes ont-ils réagi?

    – Il y a eu beaucoup de manifestations pendant les élections. Des milliers de gens sont descendus dans la rue. Des étudiants et des travailleurs, dans les grandes comme dans les petites villes. A Shahre Babak, 20 ouvriers d’une usine de cuivre ont été tués lors d’une manifestation parce qu’ils s’opposaient à des licenciements et qu’ils tentaient d’occuper leur entreprise. Il y a eu aussi des manifestations à Semiram, à Lamerd,… On cherchera en vain des compte-rendus de ces manifestations sur CNN, mais on en trouvera sur les sites web et dans les journaux des réformateurs.

    Les illusions envers les réformateurs se sont dissipées. Les conservateurs ont entièrement repris le contrôle du gouvernement, du parlement, de la justice et des médias. C’est maintenant la population qui va affronter les conservateurs.

    Chaque semaine, il y a une grève quelque part en Iran. Sur le payement des salaires, sur l’assurance-maladie, contre les licenciements,… Dans la ville iranienne Khodro se trouve la plus grande entreprise du pays. On y produit la Peugeot et une marque locale de voitures. Plus de 1.000 ouvriers y sont en grève contre des licenciements et pour des revendications salariales.

    En mars, les enseignants ont fait une grève nationale d’une semaine pour de meilleurs salaires et contre le fléau des contrats temporaires. Ils menacent de continuer si le gouvernement ne cède pas. Le gouvernement tente de faire passer ces grèves pour «apolitiques», par oppo-sition aux actions des étudiants. Les travailleurs et les jeunes ne sont pourtant pas dupes. L’absence d’ouverture des conservateurs va mener à des explosions.

    La gauche n’a pas de presse libre, les meetings publics sont impossibles. L’activité politique est souterraine. Le sentiment général – «les réformateurs ne le feront pas pour nous, tout le régime doit partir» – nous est plus propice. Lors de la révolution de 1979, il y avait la ques-tion de la religion. Les jeunes d’aujourd’hui s’en sont éloignés à cause des méfaits du régime.

    On peut parler plus facilement du matérialisme et du socialisme. Je crains cependant que les religieux chiites irakiens n’optent pour un régime fondamentaliste. Al-Sistani n’a rien d’un Erdogan en Turquie. Les religieux chiites dissuadent les femmes de se mêler de politique. La liberté d’organisation est bafouée. On suit facilement les leaders religieux. Al-Sistani emboîte le pas aux Talibans et à feu l’ayatollah Khomeini, même s’il tempère ses propos sous la pression américaine.

    Propos recueillis par Peter Delsing

  • Le VLD a perdu des plumes dans la bagarre interne

    Jan Vlegels

    En février dernier, le VLD a connu un jeu de chaises musicales: Karel De Gucht a été remplacé à la présidence par Dirk Sterckx. L’origine du conflit porte sur l’octroi du droit de vote aux élections communales aux immigrés non-européens. Les grosses pointures sont entrées dans la danse: Verhofstadt, De Gucht, Hugo Coveliers. Cela a aboutit à un congrès où Verhofstadt a réussi à convaincre la majorité du VLD de ne pas faire tomber le gouvernement. Le congrès à peine clôturé, De Gucht a violé les décisions du congrès en déposant un amendement restreignant le droit de vote, jetant ainsi un os à ronger à l’aile d’extrêmedroite de son parti. Ça lui a coûté sa place de président.

    La population a réagi avec indifférence sur ce qui se déroulait dans le VLD. Les disputes internes ne peuvent mener qu’à une défaite aux élections prochaines. Les sondages annoncent une baisse du VLD de plusieurs pour cents. Il perdrait le leadership des partis bourgeois en Flandre. Aux yeux du patronat le SP.a se révèle aujourd’hui le plus fiable.

    A suivre après les élections.

  • Bruxelles: le Blok bloquerait les institutions?

    Thierry Pierret

    Le sondage du Soir annonce que 8,4% des Bruxellois voteraient pour le Vlaams Blok le 13 juin. Le Blok obtiendrait la majorité dans le groupe linguistique flamand du Parlement bruxellois grâce à l’apport de 3,4% des voix francophones.

    Le PS et le MR seraient alors placés devant un dilemme. Soit rompre le cordon sanitaire en collaborant avec le Blok, soit se résoudre au blocage des institutions régionales vu l’exigence de la double majorité pour nommer les ministres et légiférer dans les matières bi-communautaires. Certains politiciens proposent déjà d’assouplir la règle de la double majorité. D’autres appellent à voter pour les partis démocratiques flamands afin de faire barrage au Blok.

    Aucun ne propose de solution crédible aux problèmes qui font le lit du Blok à Bruxelles: le prix des loyers, la paupérisation galopante, le chômage record (21%!), la dégradation des quartiers. Nous n’avons pas besoin d’un rafistolage institutionnel, mais d’une rupture avec la politique néolibérale. Plutôt que de soutenir les partis responsables de tout ce gâchis, il faut construire une alternative de gauche crédible qui parte des besoins du monde du travail.

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