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  • Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard. Unité dans la lutte

    Une action de Résistance Internationale contre l’interdiction du foulard

    Résistance Internationale et le MAS/LSP ont organisé une série d’actions à Gand contre la proposition du ministre Dewael (VLD) d’interdire le foulard dans l’enseignement de la Communauté flamande. Nous avons ainsi avancé de façon très concrète notre programme anti-capitaliste et antiraciste. Contrairement aux Dewael, Destexhe, Lizin et Cie, nous voulons tirer la communauté musulmane de son isolement et la convaincre de lutter contre la politique antisociale du gouvernement. Nos deux actions au secrétariat du VLD et à l’Hôtel de Ville ont été couronnées de succès.

    Katrijn Zaman

    Le MAS/LSP et Résistance Internationale ont pris l’initiative de cette campagne parce qu’il est de notre devoir de lutter contre les mesures racistes et discriminatoires. Nous savons qu’elles ne sont que le prélude à des atteintes ultérieures aux droits et libertés de tous. Voilà pourquoi nous avons mené cette campagne devant plusieurs écoles à forte concentration d’élèves musulman(e)s. Les jeunes filles musulmanes ont réagi avec enthousiasme à notre appel à manifester devant le siège du VLD. Nous avons réussi à rassembler quelque cinquante jeunes, des «autochtones» comme des «allochtones». Les jeunes filles musulmanes, avec ou sans foulard, étaient ouvertes à la discussion. Elles voulaient discuter de notre tract et de nos points de vue. Nous avons su gagner leur respect en organisant cette action. Elles ne s’attendaient pas à cela de la part d’un groupe de jeunes «autochtones». Nous avons à nouveau ressenti ce respect lors de notre second appel à l’action devant l’Hôtel de Ville.

    Le groupe Vlaams Blok au conseil communal avait en effet soumis au vote une proposition d’interdiction du foulard. Mises en confiance par notre approche et convaincues par nos méthodes d’action, elles sont revenues pour cette seconde action. Elles avaient même battu le rappel de leurs parents et amis, de telle sorte que nous nous sommes retrouvé à 70. Elles allaient vers nous pour nous féliciter d’avoir lancé ce nouvel appel. Lorsque nous nous sommes mis à circuler avec les listes de parrainage pour les élections, elles ont signé sans hésitation.

    C’est très important de discuter avec ces jeunes filles musulmanes à partir de thèmes concrets qui les interpellent directement. De là, nous avons pu élargir la discussion à Malcolm X et sa lutte contre le racisme et l’injustice. On voyait poindre chez elles une réelle conscience politique et elles comprenaient d’où venait cette proposition de Dewael. Toute la question était de savoir comment la combattre le plus efficacement. Grâce à notre action, elles se sont rendu compte que ce n’était pas seulement à la communauté musulmane de réagir. Nous devons mener une lutte unifiée par des grèves, des manifestations et d’autres actions de protestation afin de créer un rapport de force.

    Il faut clarifier le petit jeu du gouvernement auprès de cette communauté et lui démontrer que toutes les communautés sont victimes de la politique de démolition sociale. Une partie de ces jeunes filles musulmanes voulaient collaborer à la construction de Résistance Internationale et poursuivre la discussion avec nous. Voilà comment on peut briser la glace et ouvrir la voie à une lutte unifiée. Ce sont de telles actions qui permettent aux idées socialistes de faire leur chemin au sein d’une communauté tenue à l’écart du reste de la société. Il s’agit maintenant de poursuivre sur notre lancée dans la lutte autour de ces thèmes. Cette campagne a été couronnée de succès et pourrait bien signifier un pas en avant dans la construction d’une alternative de gauche!

  • 3 et 4 avril: Socialisme 2004

    Dès qu’on comprend ce qu’est le socialisme, on devient socialiste!

    Pour la cinquième fois, le MAS/LSP organise un weekend de discussion, Socialisme 2004, qui aura lieu cette année dans un contexte politique particulièrement intéressant.

    Els Deschoemacker

    La coalition violette est démasquée comme formule «progressiste». La perspective de mesures d’austérité drastiques dans les dépenses publiques et d’une réforme de la réglementation du travail n’effraye pas que les travailleurs et leurs familles. Les différents partis traditionnels en craignent aussi les conséquences éventuelles. Le chômage en hausse, les factures de plus en plus lourdes des ménages,… Le gouvernement a beau avoir un budget «en équilibre», ce sont les travailleurs qui doivent payer la note. Et ça se reflète de plus en plus dans les sondages. Tous les partis au gouvernement, sauf le PS, perdent du terrain.

    La montée de la pauvreté, de la criminalité et de la consommation excessive d’alcool et de drogues vont de pair avec la montée du racisme et de la violence dans la société. L’extrême-droite progresse partout. Cette année, il y a à nouveau des élections. Lorsqu’on aborde les gens dans la rue, beaucoup répondent qu’ils ne sont pas intéressés par la politique. S’ils n’étaient pas ob-ligés de voter, ils ne le feraient pas. C’est une réaction compréhensible mais stérile.

    Socialisme 2004 doit nous éclairer sur les causes des problèmes sociaux d’aujourd’hui et expliquer à quel point le capitalisme, qui place systématiquement les profits avant les besoins des gens, est un système dépassé. D’un autre côté, nous voulons aussi rassembler lors de ce weekend un maximum de militants pour échanger les expériences de lutte.

    Nous allons essayer de passer en revue toutes les leçons qu’on peut tirer des luttes du passé. Par exemple, le mouvement contre la guerre du Vietnam et comment on a pu faire plier une superpuissance telle que les Etats-Unis. Ce mouvement a bousculé le système, non seulement par son caractère massif, mais aussi par le radicalisme politique d’une nouvelle génération connue comme la génération mai 68. On discutera aussi des développements en Chine, de la planification socialiste, du rôle de la femme dans le développement de la société sur base de la Révolution russe,…

    Nous allons aussi discuter de la montée du sexisme et du racisme en Europe. Nous avons invité des orateurs de France, des Pays-Bas et d’Allemagne afin de débattre de ces thèmes et d’autres. Une commission sur les chemins de fer explicitera les conséquences de la libéralisation; une autre portera sur l’élargissement de l’Union européenne. Sont invités aussi: Clare Daly, conseillère communale pour le Socialist Party à Dublin, Robert Bechert pour le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, notre organisation internationale), une camarade d’Allemagne de l’Est qui parlera des conséquences pour les femmes de l’introduction du capitalisme dans les pays exstaliniens.

    En d’autres mots: nous combinons l’histoire et la théorie avec la pratique de la lutte d’aujourd’hui. Les conditions matérielles vont forcer les gens à tirer des conclusions d’une portée de plus en plus grande. La bourgeoisie a essayé de discréditer le socialisme comme alternative politique, de le dépeindre comme une idéologie archaïque et dogmatique. Pourtant, on voit que ces idées trouvent un nouvel écho parce qu’elles correspondent à des aspirations réelles, celles de créer une société sans classes, sans exploitation, sans guerre. A ne pas manquer!

  • “Je pensais que ces études menaient facilement à l’emploi…”

    Interview de Nicolas, ingénieur industriel, 24 ans

    Dans notre numéro précédent nous avons exposé les nouvelles mesures asociales prises par le gouvernement lors du week-end de Gembloux, notamment en vue d’exclure les chômeurs incapables de prouver qu’il ne «cherchent pas activement» un emploi. Emploi par ailleurs souvent inexistant. Ceux qui ont un emploi stable depuis longtemps ou qui n’ont jamais chômé n’imaginent pas la difficulté de décrocher un job aujourd’hui. En particulier ceux qui sont entrés sur le marché du travail au moment du plein emploi. Nous avons donc demandé à un jeune, qualifié, motivé et disponible pour le marché de l’emploi de témoigner.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    – Alternative Socialiste: Bonjour Nicolas. Peux-tu nous expliquer ton parcours scolaire et ton expérience en matière de recherche d’emploi?

    – Nicolas: En 1998, après mes humanités, j’ai entamé des études d’ingénieur industriel en électricité: 4 ans d’études. On nous disait qu’avec un tel diplôme en poche on trouvait facilement du travail. J’ai décroché mon diplôme en juin 2002 sans avoir doublé et après un stage en entreprise. Comme j’avais déjà entamé mes recherches avant la fin des études, j’ai déjà eu un premier entretien d’embauche le 5 juillet 2002.

    – A.S.: Super! Donc quelques jours après être sorti de l’école, tu avais déjà un emploi!

    – N: Non hélas! Ce premier entretien n’était que le premier d’une série qui s’est étalée sur 3 mois. Finalement je n’ai pas été engagé. Je ne m’étais bien entendu pas limité à cette entreprise, d’autant plus que je suis assez bon bilingue. J’ai écrit nombre de lettres: candidatures spontanées, réponses à des offres d’emploi. J’ai reçu le plus souvent une réponse polie mentionnant qu’on prenait bonne note de ma candidature. Certaines entreprises ne prennent même pas la peine de répondre!

    – A.S.: Et ensuite?

    – N.: Face à ces premières difficultés, j’ai décidé en octobre 2002 de suivre une formation complémentaire d’un an afin de ne pas perdre de temps et de mettre une corde en plus à mon arc. Ces cours (coût du minerval: 750 euros) ne se donnant pas à temps plein cela me permettait donc de continuer à solliciter et à me présenter à des entretiens d’embauche. En octobre 2003 j’ai obtenu mon diplôme d’études complémentaires et j’ai alors orienté mes recherches vers un plus large domaine de fonctions. Après plusieurs mois de recherche j’ai été engagé comme chef de service dans une grande entreprise, mais cela a été un échec. Je me suis bien vite rendu compte que, manquant d’expérience professionnelle et surtout n’étant pas encadré par quelqu’un d’expérimenté, une telle responsabilité ne pouvait être confiée à quelqu’un de 24 ans qui sort de l’école.

    -A.S.: Et les autres diplômés de ta session d’ingénieur industriel?

    – N.: Nous étions une douzaine de diplômé en juin 2002. Une dizaine ont trouvé des emplois divers. Les autres pas. Mais la situation est pire pour la session de juin 2003. Certains n’ont pas eu le moindre entretien d’embauche pendant plusieurs mois.

  • Aidez-nous à rassembler les 10.000 signatures de parrainage

    Aidez-nous à rassembler les 10.000 signatures de parrainage

    Les petites listes ont besoin de rassembler 5.000 signatures d’électeurs par collège électoral. Les partis représentés au parlement n’ont besoin de la signature que de… 3 parlementaires. C’est aussi cela la démocratie bourgeoise!

    Aidez-nous à faire entendre notre voix! Signez et faites signer le formulaire de parrainage encarté. Si vous avez des amis, des membres de votre famille, des voisins, des camarades de travail disposés à signer, faites quelques photocopies du formulaire. Si vous avez besoin de formulaires n’hésitez pas à appeler une section locale ou notre numéro national.

    Qui peut signer? Pour signer il faut être électeur: avoir 18 ans le jour des élections. Les Belges sont inscrits automatiquement sur la liste des électeurs de leur commune. Les étrangers membre d’un pays d’ l’Union européenne votent aussi s’ils se font s’inscrire sur la liste des électeurs au service des affaires électorales de leur commune avant le 1er avril 2004.

    Attention! Peuvent signer pour le collège francophone les électeurs qui votent en Wallonie ou dans l’arrondissement de Bruxelles Hal Vilvorde. Peuvent signer pour le collège néerlandophone les électeurs qui votent en Flandre ou dans l’arrondissement de Bruxelles Hal Vilvorde. On ne peut signer que pour une seule liste.

  • Elections européennes. Une occasion pour faire connaître nos idées et nous renforcer

    Le LSP/MAS doit récolter 10.000 signatures pour déposer des listes aux élections européennes du 13 juin prochain: 5.000 pour la liste francophone et 5.000 pour la liste néerlandophone. A la mi-mars nous avions aucompteur 4.956 signatures du côté francophone et 4.260 du côté néerlandophone. L’objectif de notre participation à la campagne politique électorale n’est pas électoraliste. Nous voulons avant tout faire connaître nos idées, discuter avec le maximum de gens, faire de nouveaux contacts. Nous nous sommes fixés comme objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections en Wallonie et une au Limbourg.

    Eric Byl

    La campagne a démarré en trombe du côté francophone. Les sections de Schaerbeek, St-Gilles, Liège et Mons ont démarré en force en collectant des signatures de parrainage sur les bureaux de pointage des chômeurs. Il faut dire que la forte augmentation du chômage et les nouvelles mesures cyniques de Vandenbroucke contre les chômeurs nous facilitent la tâche. Notre journal est bien accueilli et certains se portent volontaires pour nous aider dans la campagne.

    Nous avons de nouvelles adhésions entre autres à Verviers, à Mons et à Tubize. Nous sommes en discussion avec d’autres camarades notamment à Huy et à Charleroi. Notre objectif de mettre sur pied deux nouvelles sections commence à prendre corps à Verviers et à Tubize, alors que nous ne sommes qu’au début de la campagne. La décision de mener campagne à Charleroi nous a amené des sympathisants. Nous allons de-voir peutêtre revoir nos objectifs en Wallonie en nous attelant dès maintenant à la mise sur pied d’une section à Charleroi.

    Le logement est un de nos axes importants de notre campagne. La hausse des loyers pèse lourd sur le budget de nombreuses familles. C’est une cause importante de l’extension de la pauvreté. Nous revendiquons plus de logements sociaux et la garantie de ne pas devoir consacrer plus de 20% de son budget pour le loyer. C’est une nécessité objective pour gagner la bataille contre la pauvreté. Ni les partis traditionnels, ni l’extrême-droite n’y sont disposés. Pour mettre en pratique cette revendication il faut oser s’opposer à la logique capitaliste du profit.

    Un autre enjeu est de vaincre le relatif désintérêt pour les élections, en particulier pour les élec-tions européennes. Bien que le campagne ait bien démarré en Flandre – et que nous ayons en-registré de nouvelles adhésions à Gand, Louvain, Anvers, Malines, Ostende et Turnhout et fait des contacts à Genk – on rencontre plus d’apolitisme que précédemment. Les réactions à la manifestation de Blokbuster contre le NSV à Anvers et les progrès que nous enregistrons dans le travail syndical indiquent un changement dans la situation.

    Avec 14 nouvelles adhésions et les dizaines de contacts avec qui nous discutons en ce moment, nous sommes en mesure d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixés de gagner une centaine de nouveaux membres d’ici la fin juin. Il y a cinq ans, nous avions lancé (nous nous appelions encore à l’époque, Militant) l’appel pour une Alliance de gauche de tous ce qui se trouvait à gauche de la social-démocratie et des verts. Notre proposition a été poliment boycottée. Maintenant que nous avons plus de poids, nous espérons être mieux entendus.

    Participer à une campagne électorale coûte beaucoup d’argent. En 2003 les partis traditionnels ont dépensé chacun entre 850.000 et 985.000 euros. Il faut ajouter à ces montants les dépenses individuelles des candidats. La campagne d’Hugo Coveliers (VLD) a coûté à elle seule 75.000 euros! Le PTB a quant à lui dépensé 50.000 euros. Le MAS/LSP a dépensé de son côté 5.000 euros. Selon De Standaard le cartel SP.a/Spirit a dépensé le moins de tous les partis traditionnels par nombre de voix re-cueillie: 1,22 euro par voix. Pour le Vlaams Blok cela représente 1,27 euro par voix et 3,04 euros par voix pour le N-VA. Selon le même mode de calcul cela fait 3,12 euros par voix pour le PTB et 0,60 euro par voix pour le MAS/LSP.

    Pour cette campagne électorale nous avons déterminé un budget de 8.000 euros pour l’ensemble du pays. Mais nous n’avons pas encore ces 8.000 euros. Nous lançons un appel à tous nos militants, nos sympathisants, nos abonnés et nos lecteurs occasionnels de nous soutenir en versant un soutien au compte 001-22603393-78 avec la mention «Campagne élections».

  • Elargissement de l’Union européenne. L’Europe du bradage social est en route

    Elargissement de l’Union européenne

    LE 1ER MAI, l’Union européenne accueillera 9 nouveaux pays membres d’Europe centrale, plus Chypre. L’Union européenne comptera alors 25 pays membres. A quoi peuvent s’attendre les travailleurs et les jeunes?

    Peter Delsing

    La majorité de la population n’arrive pas à suivre les affaires courantes européennes. 8 habitants de l’Union européenne sur dix déclarent être peu ou mal informés de l’élargissement de l’Europe. 84% se disent «presque pas» ou «pas du tout» concernés. En Belgique, seul 49% de la population se considère en faveur de l’élargissement.

    Les entreprises qui ont délocalisé, partiellement ou totalement, vers l’Europe de l’Est au cours de ces dernières années sont nombreuses. Le revenu moyen par habitant des 10 pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne est égal à 35% du revenu moyen des états membres actuels. Par exemple en Pologne (38 millions d’habitants) le salaire moyen mensuel s’élève à 460 euros. Le niveau de vie s’est effondré lors de la restauration du capitalisme et le démantèlement de l’économie planifiée. Même si cette économie planifiée était gérée de façon inefficace par une structure étatique monolithique (un seul parti au pouvoir) bureaucratique.

    Les capitalistes occidentaux considèrent l’Europe de l’Est comme un nouvel Eldorado: avec une maind’oeuvre bon marché et hautement qualifiée. De plus les 80 millions d’habitants des 10 pays qui vont entrer dans l’Union européenne représentent 80 millions de consommateurs potentiels. Mais il est peu probable que les profits réels seront à la mesure des espérances des capitalistes. Après le 1er Mai, la valeur de la production totale (Produit intérieur brut de l’Union européenne) n’augmentera que de 5% malgré une croissance de la population estimée à 20%.

    La bourgeoisie se servira du niveau de vie bas en Europe de l’Est pour miner le niveau de vie des travailleurs d’Europe occi-dentale. Voila sans doute un des objectifs principaux de l’élargissement: disloquer les acquis de l’ensemble des travailleurs.

    De Standaard (17 février) proposait récemment une baisse des salaires afin d’éviter que les entreprises ne délocalisent: «Étant donné qu’une baisse de salaires sera difficile à faire avaler, il est souhaitable que les pays occidentaux revoient leur système d’allocations de chômage afin de rendre plus flexibles les travailleurs non-qualifiés» (17 février). Autrement dit: réduire les allocations de chômage, pour s’attaquer ensuite aux salaires. La riposte à opposer est la lutte intransigeante pour la défense de l’emploi et des conditions de vie de part et d’autre des frontières européennes actuelles. Cette lutte est une tâche des syndicats combatifs et des partis ouvriers en Europe.

    Les autorités des pays membres actuels vont recourir à un système de quotas et de permis de travail pour réguler le nombre de travailleurs de l’Est qui viendront vendre leur force de travail en Europe occiden-tale. Elles utiliseront cette main-d’oeuvre de réserve pour faire pression ici sur les salaires et faire accepter de mauvaise conditions de travail. Comme au temps où les autorités belges ont fait appel aux immigrés ita-liens pour descendre au fond de la mine.

    Un sondage récent révèle que 70% de la population des pays candidats à l’entrée dans l’Union européenne pense qu’il est plus facile de trouver un em-ploi ici que là-bas. En revanche seuls 30% croient que leur propre niveau de vie s’améliora après l’entrée de leur pays dans l’Union européenne.

    D’autre part le Danemark et la Grande-Bretagne veulent restreindre le droit à la sécurité sociale pour les nouveaux venus. La division entre les travailleurs est un piège mortel qui risque d’affaiblir la résistance aux patrons et de désigner de nouveaux boucs émissaires en faisant l’impasse sur les véritables coupables: les capitalistes et les gouvernements.

    Exigeons les mêmes droits pour tous les travailleurs! Qu’ils soient originaire du Nord, du Sud, de l’Est ou de l’Ouest! Tous doivent avoir le droit de s’organiser dans les syndicats. Le travail clandestin, sans contrat, sans barème, sans protection sociale doit être active-ment combattu! C’est la seule possibilité pour lutter tous ensemble contre les patrons pour les salaires et les droits sociaux. Les travailleurs ont tout à perdre s’ils se laissent diviser.

    Une Union européenne élargie sera une construction instable. L’euphorie s’est dissipée. Une nouvelle période de lutte de classes mettra l’Europe du capital à l’épreuve. Déjà la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie, principaux candidats à l’élargissement, ont ralenti la politique d’austérité par crainte d’une riposte sociale impétueuse.

    La bourgeoisie caresse l’espoir d’un effondrement de la Pologne sur le scénario argentin. Le soutien au parti social-démocrate SLD est passé de 41% aux 2001 à 13% au-jourd’hui dans les sondages. Le taux de chômage s’élève à 20%. La corruption est omniprésente. Le déficit budgétaire de 2004 risque de frôler les 6% du PIB, alors qu’on exige un déficit de maximum 3% pour introduire l’euro.

    Après une série de mobilisations sociales (syndicats, retraités) un important volet de mesures d’austérité (notamment une réforme des retraites) a été repoussé à plus tard. Le gouvernement polonais a dû céder aux revendications des mineurs et des cheminots en lutte. D’ici 2007 le gouvernement polonais veut introduire une série de mesure d’austérité équivalant à 6,8 milliards d’euros. La croissance de ces dernières années n’a pas bénéficié à la majorité de la population. En Hongrie, le déficit budgétaire en janvier était estimé à 5,6% du PIB, ce qui a provoqué à la démission du ministre des Finances.

    Rejoignez le MAS pour construire une alternative anticapitaliste et internationaliste. Non à la division entre les travailleurs pour mieux les exploiter! Luttons tous ensemble pour nos droits sociaux et nos salaires! Unissonsnous pour socialiser les profits exorbitants accumulés par les grandes entreprises! Luttons pour une fédération des états socialistes en Europe!

  • Troupes US hors d’Irak!

    Contre l’occupation au Proche-Orient

    UN AN APRES le début de la guerre, l’administration Bush commence à se rendre compte qu’il était plus facile d’envahir l’Irak hier que d’en sortir aujourd’hui.

    Jean Peltier

    La majorité de la population, y compris parmi ceux qui se sont réjouis de la chute de la dictature de Saddam Hussein, souhaite en finir au plus vite avec l’occupation américaine. Car celleci n’a rien amélioré dans le pays. La situation économique est toujours aussi dramatique. Une grande partie de l’industrie est à l’arrêt, le reste ne fonctionne qu’au ralenti. Les salaires sont payés avec retard et au compte-gouttes, 60 % de la population dépend de l’aide alimentaire, le chômage atteint 70%. L’électricité ne fonctionne que quelques heures par jour. L’extraction et l’exportation du pétrole a repris mais l’essence reste sévèrement rationnée.

    Contrairement aux espoirs de l’administration Bush, la capture de Saddam Hussein n’a pas signifié la fin de la résistance armée. Les attentats continuent quotidiennement, surtout dans la région sunnite. Plus de 350 soldats américains ont trouvé la mort en Irak depuis que Bush a annoncé la fin de la guerre le 1er mai 2003. Ces dernières semaines, les attentats visent surtout les Irakiens qui souhaitent s’engager dans la police et l’armée contrôlée par les Américains. Mais l’opposition ne se réduit pas aux attentats commis par des fidèles du parti Baas ou par des groupes islamistes. Des syndicats indépendants, des organisations de chômeurs et de femmes se constituent un peu partout et manifestent pour revendiquer une amélioration du sort de la population.

    Aux USA même, les «révélations» se multiplient, confirmant que Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destruction massive avant la guerre et que Bush a menti sciemment pour vendre sa guerre. La popularité de Bush continue de baisser et les sondages donnent maintenant son probable concurrent démocrate John Kerry vainqueur des élections présidentielles en novembre.

    Pour se sortir de ce bourbier, le gouvernement américain a proposé un transfert de pouvoir le 30 juin vers un gouvernement provisoire (non élu) qui serait chargé d’organiser plus tard des élections générales. Mais ce projet est loin de mettre fin aux tensions. Les dirigeants de la communauté chiite, qui est majoritaire dans le pays mais était écartée du pouvoir par Saddam Hussein, continuent à mettre la pression pour obtenir le plus vite possible des élections qui leur donneraient le pouvoir. Les sunnites craignent d’être marginalisés et de payer pour leur soutien à Saddam Hussein. Les Kurdes veulent assurer leur autonomie et leur contrôle sur la partie des ressources pétrolières situées au Kurdistan.

    Le 20 mars, le mouvement antiguerre international appelle à une journée d’actions et de manifestations contre la guerre et l’occupation US en Irak et pour réclamer le retrait des troupes US et étrangères d’Irak. Une participation massive à ces mobilisations est aujourd’hui le meilleur moyen de soutenir le peuple irakien et de dénoncer l’impérialisme.

  • Pré-accord à la SNCB

    Correspondant

    Un pré-accord est finalement intervenu sur le plan d’entreprise de la SNCB. D’ici 2005 il ne restera plus que 38.000 postes de travail. Il est prévu que les plus de 55 ans pourront partir en prépension à 75% du salaire brut pour les catégories de salaire les plus basses et à 57 ans avec 65% du salaire brut pour les autres catégories. A première vue Karel Vinck, le manager de la SNCB, et les responsables syndicaux sont tombés d’accord.

    Aucun accord n’est encore intervenu sur la flexibilité, les changements du règlement de travail et la reconversion. Ce sera discuté en commission paritaire. Il faudra sans doute attendre après les élections pour l’application de ces mesures.

    Un accord doit encore intervenir sur la scission de la SNCB entre l’infrastructure et l’exploitation du matériel roulant. Pour le personnel il est crucial qu’il y ait des garanties pour le maintien d’un seul statut et d’un même cadre social.

  • Elargissement du droit de vote. Le libéralisme contre la démocratie

    Elargissement du droit de vote

    Le 19 février, la Chambre a enfin voté la proposition de loi qui accorde le droit de vote communal aux étrangers noneuropéens. Les libéraux francophones du MR y ont imposé des conditions très restrictives. Les libéraux flamands du VLD ne voulaient même pas entendre parler de ce droit de vote au rabais. Nous passons ici en revue leurs arguments contre le droit de vote.

    Thierry Pierret

    «Pas de droit de vote sans réciprocité»

    Le Mexique interdit aux étrangers toute activité politique. Si on accepte la logique de la réciprocité, on aurait dû, par exemple, interdire aux Mexicains qui vivent ici de participer aux manifestations contre la guerre en Irak… Si on la pousse jusqu’au bout, cette logique aboutirait aussi à ce qu’on n’accorde pas plus de droits aux étrangers qu’ils n’en auraient dans leur pays d’origine.

    «La majorité de la population (flamande) est contre le droit de vote»

    C’est le leitmotiv du VLD pour s’opposer au droit de vote. Les sondages les plus contradictoires ont pourtant circulé, selon qu’ils étaient commandités par les adversaires ou les partisans du droit de vote. C’est surtout un argument d’une grande hypocrisie. D’après un sondage paru en février, 53% des Belges désapprouvent le principe de l’amnistie fiscale chère aux libéraux. Cela n’empêchera pourtant pas un Rik Daems de continuer à prétendre que «la fraude sociale est pire que la fraude fiscale»…

    «Le droit de vote n’est pas un droit de l’Homme»

    Karel De Gucht, Rik Daems et 3 autres élus VLD osent écrire cela dans une libre tribune de La Libre Belgique du 31/01/2004. En somme, ils ne sont pas très différents des politiciens libéraux du 19ème siècle qui estimaient que seuls les riches pouvaient voter. Un politicien libéral de l’époque, FrèreOrban, s’était même exclamé: «le suffrage universel, c’est la bêtise au pouvoir!». Les libéraux d’aujourd’hui, Karel De Gucht et Daniel Ducarme en tête, auront tout fait pour lui donner raison.

    «Le droit de vote n’aide pas à l’intégration des immigrés»

    Ce n’est pas le droit de vote mais la politique néolibérale qui dissout les liens sociaux. L’égalité des droits politiques entre Belges et étrangers est justement un moyen de renforcer l’unité entre les travailleurs pour mieux combattre cette politique anti-sociale. L’absence de droits politiques contribue à maintenir nombre d’étrangers dans une attitude d’apolitisme qui les rend moins aptes à défendre leurs droits et déforce la lutte de l’ensemble des travailleurs.

    «La simplification de la naturalisation rend caduque la question du droit de vote»

    La question du droit de vote aux étrangers concerne par définition ceux qui, pour une raison ou l’autre, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu obtenir la nationalité belge. Pourquoi contraindre les étrangers à faire un choix déchirant entre la nationalité belge et celle du pays d’origine avec lequel ils souhaitent garder un lien? Le chanteur Adamo a ainsi expliqué qu’il avait toujours refusé de devenir belge «par fidélité à son père». Cela doitil le priver du droit de donner son avis une fois tous les quatre, cinq ou six ans sur la façon dont le pays, la région ou la commune est dirigé?

    «Le droit de vote des étrangers n’est pas une mesure électoralement neutre»

    Nos archéolibéraux démontrent ici qu’ils ne sont même pas des démocrates. Cet argument est révélateur de l’attitude des politiciens pas seulement des libéraux envers la population en général. Nous pouvons voter pour qui bon nous semble, du moment que tout continue comme avant. Ne viennentils pas d’instaurer un seuil d’éligibilité de 5% pour limiter les effets du suffrage universel?

  • Interview de Silvio Marra, ex-délégué sécurité en sidérurgie

    Interview de Silvio Marra, ex-délégué sécurité en sidérurgie

    A LIEGE SE déroule un procès consécutif à un accident grave survenu à la Cokerie d’Arcelor (ex-Cockerill-Sambre). L’accident a fait 3 morts et 26 blessés. Une demi douzaine de travailleurs (cadres, agents de maîtrise, employés, ouvriers) se retrouvent sur le banc des accusés. Mais pas les dirigeants de l’entreprise. Nous avons interrogé Silvio Marra, ancien délégué principal en Sécurité et Hygiène aux Forges de Clabecq.

    Propos recueillis par Guy Van Sinoy

    – Alternative Socialiste: Silvio, en tant que militant, comment vois-tu les problèmes de sécurité au travail, en particulier en sidérurgie?

    – Silvio Marra: Un accident mortel dans une usine qui occupe plusieurs centaines de travailleurs crée un certain mécontentement, une certaine mobilisation. L’intérêt est d’utiliser cette mobilisation, cette énergie sociale pour la réinjecter dans la prévention des accidents de travail. Il faut utiliser l’émotion provoquée par les accidents pour éviter de nouveaux accidents, pour impulser la prévention.

    Evidemment le patron hésite toujours. Chaque fois qu’il peut l’éviter, il ne fait pas d’investissements de prévention. Donc faire la prévention des accidents c’est l’obliger à faire les investissements nécessaires pour rendre les machines les plus sûres possibles.

    Ensuite, il faut primo: un personnel d’encadrement formé et qui ai suivi des cours. Secundo: du personnel de maîtrise (contremaîtres, brigadiers) ayant suivi une formation théorie et pratique en matière de prévention, et qui soit capable d’analyser les accidents. Tertio: les ouvriers doivent aussi être impliqués. Qui doit animer tout cela? En principe c’est la délégation syndicale sécurité et hygiène: faire participer le personnel en organisant, par exemple, des assemblées quand c’est nécessaire et de toute façon en tenant un dialogue constant pour la prévention des accidents.

    A Clabecq nous avions réussi à réduire assez bien les accidents: le taux de gravité et le taux de fréquence ont été réduits par 5. Mais à chaque accident, nous avons organisé des petites assemblées, tenu des débats avec les travailleurs pour les faire participer, pour déterminer ensemble les causes de l’accident, pour faire participer les contremaîtres et les cadres, et pour créer le rapport de forces suffisant pour améliorer les machines, la formation, la participation et le comportement du personnel.

    Dans une entreprise où on trouve du personnel découragé, inorganisé syndicalement, qui va être le catalyseur pour mener le combat pour la prévention des accidents? Ce ne peut être que les militants syndicaux qui ont une conscience et une formation politique. S’il n’y a pas de militants qui rêvent d’un autre monde, qui ont envie d’une autre société, cela devient des campagnes occasionnelles, puis de la routine et la situation ne s’améliore pas.

    – AS: Justement à Arcelor le calendrier de fermeture de la phase à chaud est non seulement établi mais accepté par les directions syndicales. Est-ce que cela génère une climat social favorable pour travailler en sécurité?

    – SM: Dans une situation de restructuration, le fatalisme commence à s’installer tant du point de vue politique que du point de vue de la sécurité. Cela dépend une fois de plus de la conscience politique des militants syndicaux. Ils sont l’avant-garde des travailleurs. Même si ça va mal, malgré les difficultés financières et économiques, malgré l’annonce d’une prochaine fermeture, il faut continuer la prévention des accidents comme si l’entreprise allait continuer. Il ne faut jamais dire «Puisque maintenant on va fermer, on ne sait plus rien faire…» car alors c’est la catastrophe. C’est la situation la plus dangereuse qui puisse exister dans une entreprise: si on laisse tomber les bras, les accidents se multiplient.

    – AS: Au palais de justice de Liège ce sont des «petits» sur le banc des accusés. A ma connaissance c’est la première fois qu’on poursuit des ouvriers a propos d’un accident du travail. Est-ce que la responsabilité principale n’incombe pas à la direction de l’entreprise?

    – SM: La gestion d’une entreprise, dans tous ses aspects, dépend de la direction. Celle-ci est responsable sur le plan financier, technique, commercial et de la sécurité. Le patron est légalement LE responsable de l’entreprise. S’il y a sur le banc des accusés quelques ouvriers, contre-maîtres et petits cadres sans que la direction ne soit inquiétée, c’est le reflet d’une volonté politique de ne pas vouloir aller jusqu’au fond des choses, de ne pas aboutir à la vérité. Car tout ce qui se passe dans une entreprise est sous la responsabilité de la direction générale. D’autant plus qu’un accident de travail n’arrive pas comme cela sans prévenir. Il y a toujours des signes prémonitoires, des signaux avertisseurs, des feux clignotants qui s’allument. S’il y a dans l’entreprise des gens sensibilisés à la sécurité, ils perçoivent ces signaux. La direction générale doit aussi détecter ces signaux et elle a l’obligation légale d’intervenir AVANT l’accident.

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