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  • Irak: Les troupes d’occupation sous le feu de la résistance

    LES DERNIERES prises d’otages d’étrangers en Irak marquent une phase cruciale dans la lutte contre l’occupation. Il y avait déjà depuis longtemps une résistance armée contre les troupes US dans ce qu’on ppelle le «triangle sunnite», entre les villes de Tikrit, Fallujah et Bagdad. Les attaques de l’armée américaine contre les milices du leader chiite radical Muqtada al-Sadr ont ouvert un second front. Les Américains et leurs alliés doivent maintenant combattre non seulement les Sunnites dans le Nord de l’Irak, mais aussi les Chiites dans le Sud.

    Karel Mortier

    Les Chiites étaient cruellement opprimés par Saddam. Dès lors les troupes d’occupation ne s’attendaient pas à devoir f aire f ace à une telle résistance de leur part. Maintenant que c’est le cas, surgit pour les Américains le spectre d’une lutte unifiée des sunnites et des Chiites contre l’occupation. Le gouvernement Bush essaie de tout faire pour minimaliser les problèmes en Irak, refuse les comparaisons qui sont faites avec le Vietnam. Pour tant, le nombre total de soldats américains morts en Irak s’élève à plus de 700. Durant les 6 premières années de la guerre du Vietnam les Américains ont perdu 500 soldats…

    Le président Bush expliquait solennellement le 2 mars 2003, depuis le porte-avion "USS Abraham Lincoln", que «les combats principaux en Irak sont terminées». A ce moment-là, il y avait 135.000 soldats américains en Irak. Les experts estiment actuellement que les Américains auraient besoin de 225.000 soldats pour pouvoir occuper effectivement tout le pays. Les américains ne les ont pourtant pas et en ce moment, aucun autre pays n’est disposé à envoyer des troupes supplémentaires, bien au contraire.

    Les attaques contre les troupes de la coalition sont, d’après Bush et Blair, le travail d’un petit groupe fanatique, extrémiste et terroriste, alors que la grande majorité de la population irakienne voudrait la paix. Les méthodes musclées avec lesquelles la coalition a abordé la question des «extrémistes» a pourtant renforcé la position d’al-Sadr.

    Et cela a soudé les rangs de la population irakienne. La nouvelle armée mise en place par les Américains depuis la chute de Saddam refuse de lutter contre les Irakiens. Les membres du gouvernement transitoire menacent de s’en aller par protestation contre les exactions des Américains à Fallujah, où des centaines de citoyens irakiens ont péri. En attendant, aux Etats-Unis, le mécontentement gronde contre la politique de Bush; il est évident que celui-ci a menti sur ces motivations pour envahir l’Irak. Chaque jour des avions atterrissent aux USA, ramenant des cadavres de soldats américains. Pendant ce temps le président est tranquillement dans son ranch au Texas.

    La manière dont les Américains vont tenter de régler les problèmes colossaux en Irak n’est pas claire non plus. Malgré la violence croissante, les Américains continuent d’affirmer que le transfert du pouvoir aura lieu le 30 juin. D’après Bush, les Nations Unies pourraient jouer un plus grand rôle en Irak. Il est pourtant clair que l’ONU est vue par la majorité de la population irakienne comme un instrument de l’impérialisme US. Dans les années 90, plus d’un million d’Irakiens sont morts à cause des sanctions imposées par les Nations Unies. L’attentat contre leur quartier général en Irak atteste que c’est une institution en laquelle les Irakiens n’ont pas confiance.

    Beaucoup de gens redoutent qu’un retrait des troupes de la coalition mène à un plus grand chaos, et même à une guerre civile. Des politiciens comme Blair se servent de cette crainte pour justifier l’occupation. Dans le cadre du capitalisme en effet, le danger d’un éclatement de l’Irak est bien présent. Si l’ennemi commun des sunnites et des chiites se retire, les conflits ethniques peuvent s’aggraver. C’est pourquoi seule une solution socialiste basée sur les intérêts des travailleurs, des paysans et des Irakiens pauvres,… peut résoudre les problèmes à long terme.

  • William Caers, candidat CGSP à la STIB

    William Caers, candidat CGSP à la STIB

    Nous avons interrogé William Caers, conducteur de bus au dépôt Delta, et candidat au CPPT sur la liste CGSP à la STIB pour les prochaines élections sociales.

    Comment se présentent les élections sociales à la STIB et qu’est-ce qui motive ta candidature?

    William Caers: "Ces élections sociales vont se dérouler quelques mois après une grève de 24 heures. L’étincelle qui a mis le feu aux poudres il y a quelques mois était une pr ime accordée uniquement au personnel du métro et dont le montant augmentait très fort pour les haut placés dans la hiérarchie.

    "Mais le mécontentement est plus profond que cette affaire de pr ime. Le personnel doit subir quotidiennement une dégradation continue des conditions de travail: les horaires sont de plus en plus serrés, les conducteurs n’ont plus le temps de souffler, la direction veut nous imposer encore plus de flexibilité. De plus, la scission de la STIB en trois entités (métro, tram, bus) laisse présager une éventuelle privatisation, ou du moins une entrée du secteur privé dans cer taines entités. Les délégués qui sont sur le terrain ressentent fortement ce mécontentement. En étant candidat aux élections sociales, j’entends un peu Interview d’un candidat aux élections sociales être un des porte-parole de la protestation sourde qui vient de la base."

    Sur le plan syndical, comment se présent présente la situation à la STIB?

    William Caers: "Tout dépend d’un dépôt à l’autre: le rapport de forces entre CGSP et CSC , le comportement des délégués, etc. La STIB est une entreprise de plusieurs milliers de travailleurs, avec un seul Conseil d’Entreprise et un seul CPPT, mais la réalité que vivent quotidiennement les travailleurs s’organise autour du dépôt ou de l’atelier (pour les services techniques). Il n’est, par exemple, pas évident pour le délégué d’un dépôt d’être connu par les travailleurs d’un autre dépôt. Je me considère cependant comme candidat pour tous les travailleurs de la STIB et pas seulement pour ceux de Delta. Je défends l’idée d’un syndicalisme qui soit à la fois revendicatif et démocratique. Mais le combat syndical ne se limite pas aux élections sociales. Après les élections il faudra s’y mettre pour forger l’unité de tous les travailleurs afin de stopper le rouleau compresseur que la direction a mis en route pour mieux nous exploiter."

  • Jo Coulier, candidat CGSP

    Jo Coulier, candidat CGSP à la VUB

    C’est la troisième fois que Jo Coulier, délégué principal à la VUB (université flamande à Bruxelles), est candidat aux élections sociales. Nous lui avons demandé son point de vue sur la situation sociale à la VUB.

    Jo: «Près de 2.800 personnes travaillent sur le campus de la VUB: personnel enseignant, technique et administratif. Tout commence avec un bon travail syndical envers les différentes catégories du personnel, ce qui n’est pas toujours simple. Pour rester en contact avec chacun, notre délégation syndicale édite une feuille d’informa-tion qui paraît 4 à 5 fois par an.

    "Au cours de ces dernières années, la direction de l’université a lancé plusieurs offensives contre le statut du personnel et les conditions de travail. Un exemple: le personnel d’entretien est remplacé par des travailleurs engagés par des firmes de sous-traitance. Plusieurs membres du personnel sont «en attente d’être recrutés» et se retrouvent dans une situation précaire.

    "Nous avons été en mesure de marquer des point car nous sommes bien organisés. Plus de 300 contractuels ont été assimilés au personnel statutaire. Il est important que les travailleurs votent pour un programme qui parte des intérêts collectifs de l’ensemble du personnel. Nous tenons à ce que l’enseignement soit financé par le secteur public et non par des firmes privées. Il faut aussi de bonnes conditions d’études pour les étudiants. L’université ne peut devenir une entreprise privée".

    Quels sont les défis pour après les élections sociales?

    – Jo: "On attend les conséquences concrètes de l’accord de Bologne. On entend parler de «plus de mobilité pour le personnel», et donc nous devons voir ce que cela signifiera pour les conditions de travail. Au conseil d’administration trop de gens ont l’idée de mener plus loin la politique d’austérité et de réduire le volume de l’emploi. Nous devons donc constituer une délégation syndicale plus puissante.

    "Nous n’avons pas toujours le soutien de la direction syndicale nationale et cela s’est produit à plusieurs reprises. Récemment, nous n’avons pas eu la possibilité de changer quoi que ce soit au cahier de revendications. concernant la convention collective qui a été élaborée par le sommet syndical. Que signifie encore la démocratie syndicale?

    "Notre délégations est aussi confrontée à des questions comme: qui va payer un enseignement de bonne qualité? S’il faut choisir entre d’une part augmenter les frais d’inscription et démanteler les acquis du personnel et d’autre part faire en sor te que les pouvoirs publics garantissent un enseignement de qualité. En tant que délégation syndicale notre choix est fait."

  • Interview de candidats aux élections sociales

    Marieke, candidate CSC dans le secteur non-marchand:

    “36 heures sans perte de salaire!”

    Marieke est déléguée syndicale pour la LBC dans une institution pour handicapés à Gand. Elle est autant candidate pour le comité de sécurité hygiène que pour la délégation syndicale. C’est la troisième fois qu’elle est candidate.

    Alternative Socialiste: quels sont les enjeux de cette campagne pour les élections sociales?

    – «Notre secteur est fort présent dans les luttes. Il y a déjà eu deux manifestations nationales dans le non-marchand cette année, la dernière du 1er avril a rassemblé 20.000 (!) participants. Les manifestations étaient organisées pour mettre le gouvernement sous pression afin qu’il prenne au sérieux notre cahier de revendications: 36 heures par semaine, augmentation de salaire, augmentation des primes de nuit et de week-end, travail adapté pour les travailleurs âgés, mesures contre la commercialisation des soins de santé,… Chacune de ces revendications est importante, mais nous sommes par exemple aussi solidaires avec les travailleurs des hôpitaux privés qui ont reçu moins de 1% d’augmentation de salaire en 5 ans.»

    AS: Lancez-vous une campagne spécifique?

    – «A vrai dire nous sommes dans une campagne depuis des mois: «Colère blanche» et cela prend du temps. Bientôt nous allons planifier d’autres actions aux secrétariats de Groen!, du SP.a et du VLD. S’ils pensent nous faire lanterner avec toutes sortes de groupes de travail d’évaluation, ils se sont trompés d’adresse. Au cours des mobilisations, j’ai beaucoup discuté avec les travailleurs. La question est aussi de savoir ce qu’on attend d’un délégué. En tant que représentante des travailleurs il y a naturellement des éléments spécifiques qui nous intéressent. Ainsi pour le précédent accord, le jour de carence (le premier jour de maladie qui n’est habituellement pas payé chez le personnel ouvr ier) a été aboli. En tant que mère, je trouve également important que l’on fasse suffisamment attention à la combinaison du travail et de la vie de famille et donc aux systèmes de crédit-temps et de congé parental.

  • Université d’Anvers. Stop à la répression!

    Le 31 mars, les membres d’Actief Linkse Studenten (Etudiants de Gauche actifs du côté francophone) lançaient une campagne à l’université d’Anvers. C’était le jour où la RUCA (un des sites universitaires) organisait une fête «Go- Kart race» où toutes les organisations étudiantes pouvaient tenir un stand.

    ALS avait également décidé de tenir un stand avec du matériel politique. Un responsable des représentants étudiants et de l’université voulait nous l’interdire et nous a menacés de demander l’aide de la police pour expulser nos membres, lesquels sont pourtant des étudiants de la RUCA! La police est finalement arrivée, mais elle n’a pu que constater que nous étions dans notre droit. Par conséquent, nous avons pu maintenir notre stand, mais il était flanqué de quelques agents de police. Nous sommes évidemment restés pour signifier notre détermination à maintenir notre campagne contre vents et marées. Dans la période à venir, nous voulons défendre nos droits en menant une opposition à la politique actuellement en vigueur dans l’enseignement. Nous allons continuer à protester chaque fois que l’Université d’Anvers veut limiter ou dénier à ses étudiants le droit d’avoir leurs propres opinions.

  • Elections en France: une occasion manquée pour LO-LCR

    CAMPAGNE ELECTORALE DE LA GAUCHE REVOLUTIONNAIRE

    Aux élections cantonales, Leïla Messaoudi, candidate de la Gauche Révolutionnaire (section du CIO), a recueilli 184 voix soit 4,1% sur le canton de Rouen 5. Au coeur du quartier, sur 3 bureaux de vote, nous recueillons 7%, 7,4% et 10,2%, alors que la liste LO-LCR (à laquelle nous participions également) ne recueille que 4,1%, 3,2% et 9,7%.

    Cela confirme pour nous que le type de campagne que nous avons mené correspond bien à ce qu’attendent de nombreuses personnes issues des couches populaires: une campagne dynamique partant des besoins et des demandes concrètes des travailleurs et de leurs familles en termes de logement, d’emploi et de services publics. Beaucoup de gens étaient d’accord avec notre revendication d’un nouveau parti des travailleurs; au lieu de faire campagne autour de mots d’ordre assez abstraits comme “une loi d’interdiction des licenciements”, la liste LO-LCR aurait dû avoir le même type d’approche. Ce qui lui aurait permis d’attirer vers elle de nouvelles couches de travailleurs, de jeunes, de chômeurs, de retraités,…au lieu de les laisser dans les bras du PS.

    Pour le reste, LO et la LCR se réjouissent du référendum «anti-Raffarin» des régionales, et appellent à voter pour leur liste commune aux européennes; inutile de dire que si les 2 partis trotskistes continuent dans la même voie, ce genre d’appel risque d’avoir peu d’écho.



    Leïla Messaoudi

    LA DROITE en France a subi une cinglante défaite aux élections régionales; le PS et ses alliés (PCF et Verts) ont raflé 50,51% des voix et la présidence de toutes les régions sauf l’Alsace. «La politique du gouvernement Raffarin a été lourdement sanctionnée; la balle est maintenant dans le camp du PS», s’est empressé de commenter Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. Certes, on peut facilement s’accorder sur le fait qu’il s’agit là d’un vote-sanction traduisant un rejet sans appel de la politique de régression sociale menée par le gouvernement Raffarin; mais l’extrême-gauche ferait bien de tirer les leçons de son propre résultat.

    Cédric Gérôme

    Un vote de «moindre mal»…faute d’une opposition sérieuse

    Les 5 années au pouvoir de la gauche plurielle ont été des années d’abandon total de la défense des acquis des travailleurs: démantèlement des services publics, annualisation du temps de travail due aux lois Aubry, signature par Jospin de l’accord européen sur les retraites,…Lors des élections présidentielles de mai 2002, le ras-le-bol contre cette politique s’était exprimé au grand jour, par le passage de Le Pen au second tour: les travailleurs avaient clairement montré dans les urnes que la social-démocratie ne défend plus leurs intérêts. Durant le règne de la droite, jamais le PS n’a remis fondamentalement en question la réforme sur les pensions, ou la décentralisation dans l’enseignement, qui avaient pourtant entraîné l’an dernier des mouvements de lutte d’une grande ampleur.

    Tout cela faisait de la «gauche» traditionnelle un opposant peu crédible et bien timide à la politique de Raffarin. Néanmoins, en appelant au «vote utile», le PS a profité de la colère sociale grondant contre la politique de la droite, mais aussi du peu d’initiatives sur sa gauche, pour faire mouche. Ce score ne traduit certainement pas un regain de confiance dans la gauchecaviar, mais seulement le manque d’une alternative de masse crédible offrant des perspectives aux travailleurs en lutte.

    Alors même que le PCF, en décrépitude depuis plus de 20 ans, a regagné des voix, l’alliance entre Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) n’a fait guère mieux que lors des régionales de 1998…alors qu’à l’époque ils faisaient listes séparées! L’extrême-gauche avait pourtant totalisé plus de 3 millions de voix (+ de 10%) au premier tour des présidentielles il y a 2 ans.

    Ce coup-ci, le seuil des 10% requis pour franchir le second tour n’a été obtenu dans aucune région. La faute à la modification du mode de scrutin? C’est un élément qui a joué. Mais le constat qu’il faut en tirer est surtout que LO-LCR n’ont pas été capables de mener une campagne à la hauteur de leurs possibilités.

    Ils se sont cantonnés à une alliance électorale sans lendemain, sans la lier aux besoins immédiats de la classe ouvrière, sans s’en servir comme d’un pont vers la construction d’un nouveau parti des travailleurs. La combativité et la radicalisation des masses en France souffrent d’un manque de prolongement politique; de par leur approche électoraliste, LO et LCR ont une fois de plus raté une occasion d’utiliser le potentiel présent afin de progresser vers la construction d’une alternative au PS et à ses alliés.

  • Elections sociales. Votez pour un syndicalisme démocratique et de lutte!

    LES ELECTIONS sociales pour les Conseils d’Entreprise et les Comités pour la Prévention et la Protection au Travail (CPPT) auront lieu au cours du mois de mai dans les entreprises du secteur privé. C’est un événement important car des centaines de milliers de travailleurs vont élire ceux qui vont les représenter pendant quatre ans. Il faut au moins 100 travailleurs pour avoir un Conseil d’Entreprise et au moins 50 pour avoir un CPPT. Il n’y aura pas d’élections dans les services publics (sauf à la STIB, par exemple) ni dans les petites et moyennes entreprises du privé. Voilà qui permet déjà de mesurer les limites des conceptions «démocratiques» des patrons: les élections sociales n’ont été rendues obligatoires que là où les syndicats représentent un rapport de forces important.

    Guy Van Sinoy

    Que faut-il penser des élections sociales?

    Le mouvement syndical en Belgique évolue dans un cadre institutionnel ambigu. D’une part on a un mouvement syndical numériquement puissant, capable à la fois de paralyser le pays par la grève générale et de canaliser le mécontentement social grâce à une bureaucratie syndicale chevronnée. D’autre part un cadre légal d’intégration du mouvement syndical: Conseil d’Entreprise, CPPT, Conseil national du Travail sont officiellement des organes de «concertation», c’est-à-dire de collaboration de classe et d’intégration des syndicats à l’Etat bourgeois.

    Mais aux yeux de centaines de milliers de travailleurs, Conseil d’entreprise et CPPT sont vus, à côté de la délégation syndicale, comme des organes revendicatifs. De plus le statut de délégué dans ces organes permet aux militants syndicaux de mieux organiser la résistance sociale des travailleurs (droit de circuler dans l’entreprise, d’informer les travailleurs, d’afficher et de distribuer des tracts, etc.) Il est donc vital d’utiliser les facilités accordées aux délégués dans ces organes pour développer l’esprit de lutte chez les travailleurs.

    FGTB FGTB ou CSC?

    Depuis sa création en 1945, la FGTB est officiellement indépendante des partis politiques. Mais chacun sait que son appareil syndical est étroitement sous le contrôle bureaucratique du PS et du SP.A. Et ce n’est pas la candidature de Mia De Vits sur la liste SP.A aux élections européennes qui infirmera cela.

    La CSC, de son côté, était lors de sa création un syndicat officiellement «antisocialiste». Mais aujourd’hui, sur le terrain, on trouve de nombreux militants et délégués combatifs dans les deux syndicats… et aussi pas mal de candidats uniquement sur les listes pour être «protégés».

    Le MAS refuse la division des rangs des travailleurs. Il refuse d’appeler à voter pour un syndicat plutôt que pour un autre, ce qui reviendrait en outre (en appelant à voter pour ce syndicat) à cautionner toutes les manoeuvres bureaucratiques de son appareil.

    Le MAS appelle à élire des délégués combatifs – FGTB ou CSC – qui pratiquent la démocratie syndicale: des délégués qui informent et mobilisent leurs camarades de travail, capables – au-delà de l’esprit de chapelle – d’oeuvrer à la réalisation d’un véritable front commun syndical de lutte.

  • Communiqué de presse

    Communiqué de presse concernant l’écartement provisoire des listes Européennes des quatre formations démocratiques (CDF, MAS, PTB+ et RWF) par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril

    Mémoire juridique commun

    Le mardi 20 avril se sont réunies les quatre formations démocratiques (CDF, MAS, PTB+, RWF) dont les listes européennes ont été (provisoirement) écartées par l’arrêt provisoire rendu par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril.

    Estimant qu’ils n’ont commis aucune irrégularité, ces quatre partis ont convenu de déposer et de défendre ensemble un mémoire juridique commun auprès de ce même Bureau lors de la séance d’aujourd’hui à 14 heures au Palais de Justice à Namur.

    Arguments politiques

    Sur le plan politique, chacune de ces formations, d’origines idéologique et politique fortement différentes, défend sa propre interprétation des faits. Pour le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste), cet arrêt provisoire reflète un processus en cours depuis des décennies.

    Depuis plus de trente ans, nous sommes confrontés à des gouvernements menant une politique d’austérité destinée à faire payer la crise du système par les travailleurs et leur famille. Cela a graduellement affaibli l’autorité de toutes les institutions officielles. La population se méfie aujourd’hui non seulement de la politique en général, mais aussi des médias, de la justice, de l’église et d’autres institutions.

    Sur le plan politique, cela s’est manifesté par un éparpillement politique et surtout par la montée de l’extrême-droite s’appuyant principalement sur un discours raciste. Le dimanche 24 novembre 1991, jour de la percée électorale du Vlaams Blok, reste gravé dans la mémoire de toute la société. Depuis, le monde politique n’a pas changé sa politique néo-libérale. Le gouvernement Verhofstadt/Onkelinx mène une politique brutalement anti-sociale, qu’il accentuera encore après les élections de juin. Pour combattre l’éparpillement polititique et la montée de l’extrême-droite, le monde politique préfère recourir à des mesures organisationnelles et juridiques, dont le succès est d’ailleurs très discutable.

    Ainsi le cordon sanitaire autour de l’extrême-droite, principalement en Flandre, risque d’être enterré après les prochaines élections communales. On ne peut se limiter à refuser la collaboration avec l’extrême-droite si on continue de nourrir les racines de leur succès électoral: la montée du chômage, les privatisations, les libéralisations, la croissance du fossé entre riches et pauvres. Les mesures restrictives concernant l’accès aux médias en période électorale n’ont plus aucun effet sur le Vlaams Blok. La victime principale de toutes ces mesures restrictives n’est pas l’extrême droite, mais la démocratie.

    Depuis 2003 un seuil électoral de 5% a été introduit. Cette mesure antidémocratique n’arrêtera pas non plus la montée électorale de l’extrême-droite, tout comme le procès contre les trois asbl du Vlaams Blok n’aura comme effet que de renforcer ce parti. Ce qu’il faut, c’est un parti qui défende réellement les intérêts des travailleurs. Un parti qui s’en prenne au chômage et non aux chômeurs, qui s’oppose aux mesures d’austérité, au démantèlement de la sécurité sociale et aux privatisations. Bref, un parti qui inverse les choix politiques. Les mesures de restriction à l’accès démocratique au scrutin – prétendument pour freiner l’extrême-droite – ont précisémment pour effet de rendre plus difficile la mise sur pied d’une alternative politique réellement en faveur des travailleurs et de leur famille, une politique vraiment socialiste.

    Notre pays a depuis peu de temps un secrétaire d’Etat à la simplification administrative. Mais la logique est souvent inversée. Ainsi toutes les petites listes pour les élections Européennes viennent d’être provisoirement écartées par le Bureau électoral du Collège français sous prétexte que la collecte des signatures de parrainage de TOUTES ces listes n’aurait pas été faite conformément à la loi, alors que les formulaires officiels du ministère de l’Intérieur ont été utilisés, comme d’ailleurs pour toutes les élections précédentes. De surcroît, les listes de parrainage collectées avec les mêmes formulaires ont été acceptées le 19 avril par le Bureau électoral du Collège Néerlandophone. Voilà un élément nouveau qui ne simplifie certainement pas les règles administratives.

    Il existe déjà toute une batterie de mesures restrictives visant à décourager les petites listes de se présenter au scrutin. Alors que les partis représentés au parlement n’ont besoin que de la signature de 5 parlementaires pour avoir le droit de se présenter, les petites listes doivent récolter les signatures de 5.000 électeurs, validées par les communes sur base des listes électorales. A plusieurs reprises des communes ont refusé de procéder au contrôle des signatures de parrainage sous divers prétextes. Certaines, parce que la mise à jour des la liste des électeurs avait pris du retard, d’autres pour faire pression en vue de scinder l’arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde. De plus le tirage au sort des numéros électoraux des partis représentés au parlement a été organisé avant la date du dépôt des listes. Ainsi les petites listes prennent, même avant le début de la campagne électorale, un retard considérable.

    Le MAS ne prétend pas que le Bureau électoral agit sous pression du monde politique. Nous sommes convaincus qu’il agit de façon autonome, mais nous croyons que son attitude s’inscrit dans la ligne de pensée qui s’est installée plus largement dans la société. Les plaintes réciproques de deux formations de caractère néo-fasciste sont à l’origine de l’arrêt provisoire. Le FN conteste la régularité de l’acte de présentation de la liste FNB et celui-ci conteste la régularité de l’acte de présentation de la liste FN. Les quatre formations politiques démocratiques n’ont, quant à elles, commis aucune irrégularité. Leur écartement provisoire -provoqué par la querelle de ménage entre listes néo-fascistes – reflète une conception de plus en plus répandue dans la société selon laquelle la lutte contre l’extrême droite vaut bien une restriction des droits démocratiques. La décision du Bureau électoral s’inscrit dans une volonté politique de combattre l’extrême droite par des moyens juridiques. L’expérience en Flandre montre que cette stratégie ne fonctionne pas.

    Le MAS mène, quant à lui, campagne pour une alternative réellement socialiste. Notre campagne sera axée sur trois thèmes: le logement, l’enseignement et l’opposition à la politique néo-libérale qui se cache derrière l’unification Européenne. Vous trouverez une version raccourcie de notre programme électoral en annexe. Le programme complet du MAS se trouve sur notre site www.socialisme.be

    Guy Van Sinoy,

    Tête de liste du MAS aux élections Européennes du 13 juin

  • Communiqué de presse commun du CDF, du MAS, du PTB + et du RWF

    Ce mardi 20 avril 2004, se sont réunies à Bruxelles les quatre formations démocratiques dont les listes européennes ont (provisoirement) été écartées par l’arrêt provisoire rendu par le Bureau principal du Collège français en date du 19 avril.

    Estimant qu’ils n’ont commis aucune irrégularité, ces quatre partis ont convenu de déposer et de défendre ensemble un mémoire juridique commun auprès de ce même Bureau lors de la séance que celui-ci tiendra le jeudi 22 avril à 14 heures au Palais de Justice à Namur.

    Ils se rendront ensemble à Namur et y communiqueront à la presse le contenu de leur mémoire juridique commun.

  • Pour le CDF (Chrétiens Démocrates Francophones), Benoît Veldekens, Président du CDF Tête de liste pour les élections européennes – 0472/729.141
  • Pour le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste ) Guy Van Sinoy, Tête de liste pour les élections européennes – 0486/29.19.29.
  • Pour le PTB+ (Parti du Travail de Belgique +) David Pestieau, Porte-parole du PTB – Tête de liste pour les élections européennes – 0472/81.73.74.
  • Pour le RWF (Rassemblement Wallonie-France) Paul-Henri Gendebien, Président du RWF – Tête de liste pour les élections européennes 080/31.98.51
  • Démocratie ouvrière ou démocratie participative?

    LE FORUM social mondial (FSM) s’est tenu pour la première fois dans la ville de Porto Alegre au Brésil. Ce choix n’était pas dû au hasard. Le maire PT de Porto Alegre y a introduit le «budget participatif». C’est donc la population qui décide, via des comités de quartier, de la ventilation des dépenses communales entre les différents départements: la voirie, l’enseignement, la police, le logement social, etc.

    Nombre de militants anti-mondialistes y ont vu une alternative à la démocratie en trompe-l’oeil que nous connaissons. Le «hic», c’est que la population n’a rien à dire sur l’enveloppe globale du budget communal. Celleci est fixée par les élus sur base des recettes fiscales et des subventions du gouvernement régional ou fédéral. Comme l’enveloppe budgétaire ne suffit pas à satisfaire tous les besoins, la population est contrainte de choisir. Par exemple, entre l’éclairage d’une rue ou l’engagement d’une institutrice. Pas question de remettre en question la propriété privée des moyens de production qui est le corollaire de la démocratie bourgeoise. C’est donc la démocratie des propriétaires d’entreprises et de biens mobiliers, immobiliers et fonciers.

    On oublie souvent que la démocratie bourgeoise, sous sa forme originelle la plus pure, excluait du droit de vote les ouvriers et les femmes. Le suffrage universel est une altération de ce modèle originel qui a été imposée par la lutte du mouvement ouvrier. Dès lors que les travailleurs pouvaient voter, le personnel politique de la bourgeoisie devait rivaliser d’artifices pour faire passer les intérêts de la minorité exploiteuse pour l’intérêt général.

    Mais les yeux des travailleurs finissent par s’ouvrir tôt ou tard. Aujourd’hui, les politiciens se livrent à une surenchère «d’initiatives citoyennes» pour «réconcilier le citoyen et la politique». Autant de tentatives de ravaler la façade décrépie de la démocratie bourgeoise. Ses défenseurs n’en sontil pas réduits à soutenir qu’elle est «le pire système à l’exception de tous les autres»? Quel aveu de faillite!

    Le mouvement ouvrier n’a pas seulement ébranlé les fondements de la démocratie bourgeoise. Il a aussi généré une forme de démocratie autrement plus authentique. Cette démocratie ouvrière a vu le jour pour la première fois en 1870 lors de la Commune de Paris. Les ouvriers insurgés ont alors élu des représentants qui étaient révocables à tout moment. Ils ne gagnaient pas plus que le salaire moyen d’un ouvrier. Les élus ne se retranchaient pas derrière la soi-disant séparation des pouvoirs, mais ils étaient responsables de l’exécution et du respect des décisions qu’ils prenaient.

    La Commune a pris une série de mesures en faveur de la classe ouvrière et des classes moyennes, n’hésitant pas à opérer de profondes incursions dans le régime de la propriété privée. La propriété collective des moyens de production est en effet le corollaire de la démocratie ouvrière. La Commune sera écrasée dans le sang l’année suivante. Le siècle suivant verra son expérience reprise et généralisée par les conseils ouvriers. Les conseils ouvriers prendront le pouvoir en Russie en 1917. L’arriération du pays et l’isolement de la révolution provoqueront l’étouffement de la démocratie ouvrière par la bureaucratie stalinienne. Des conseils ouvriers apparaîtront dans de nombreux pays tout au long du XXème siècle mais ils seront réduits à l’impuissance par l’absence d’un parti révolutionnaire capable de les orienter vers la prise du pouvoir. A chaque fois le régime bourgeois rétablira son autorité, le plus souvent par une contre-révolution violente.

    La démocratie ouvrière n’en reste pas moins le seul régime dans l’histoire qui a permis à la majorité de la population de se gouverner ellemême. Elle brisera tôt ou tard le carcan de la démocratie bourgeoise et du régime de propriété qu’elle incarne.

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