Category: FGTB

  • [SOLIDARITE OUVRIERE] Action contre la répression syndicale à la Brasserie Delsart

    Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous toutes et tous !

    En juin, la Brasserie Delsart, près de Namur, a licencié sans motif un travailleur, devenu délégué FGTB quelques mois plus tôt. Cet événement intervient alors que depuis février, le patron refuse tout simplement le dialogue avec le délégué et même de reconnaître la délégation syndicale. Il refuse aussi les réunions avec les représentants CPPT.

    Par un délégué FGTB

    La FGTB Horval Namur-Luxembourg a organisé ce vendredi 29 juillet une action devant l’entreprise. L’enjeu n’est pas que de défendre le travailleur injustement licencié mais aussi de défendre le droit du personnel a être représenté et defendu par une délégation syndicale et un CPPT.

    Le patron s’est justifié ainsi ce matin aux délégués venus en solidarité : “le travailleur licencié était un imbécile et un incompétent” (étrange toutefois de le réaliser précisément lorsqu’il devient délégué syndical…). Il a aussi expliqué “nous sommes une famille, nous nous ne voulons pas d’une délégation syndicale”. Au vu de la manière dont il parle de ses travailleurs et des libertés qu’il semble prendre avec le code du travail, aux dires de plusieurs travailleurs qui ont osé nous parler, il est permis d’en douter.

    L’entreprise est divisée en plusieurs structures afin de diviser le personnel et de limiter les possibilités de s’organiser. Certains petits responsables de l’entreprise ont tenté d’agresser les délégués, l’un d’eux nous a même menacé dans un premier temps avec une barre en métal et dans un deuxième temps avec un clark ! Ce type de climat toxique laissant à certains l’idée qu’ils peuvent s’en prendre physiquement aux délégués doit être férocement combattu. Par crainte des réactions patronales, les travailleurs n’ont que discrètement pu nous remercier, en nous demandant de ne rien laisser tomber. Une délégation syndicale est plus que nécessaire pour en finir avec ces méthodes de patrons-voyoux !

    Le patron a finalement dû concéder d’organiser une réunion en août afin de discuter de l’établissement de la délégation syndicale et du CPPT. Si ces paroles restent à l’état de promesses, d’autres actions seront organisées.

  • Liège. Plus de 3000 manifestant.e.s mobilisé.e.s par la FGTB : “Les prix nous étouffent !”

    Face à l’envolée des prix, il n’y a pas 36 solutions : il faut entrer en action pour défendre notre pouvoir d’achat ! Comme cela a été précisé de la tribune place Saint Paul à Liège ce matin : “Quant on nous a interdit de sortir après 22h ou quand on a fermé la culture, le gouvernement a pris sa décision en 40 minutes. Mais ici, il n’y a aucune volonté politique.”

    Un plan d’action a été annoncé pour l’égalité salariale entre hommes et femmes, pour un salaire minimum de 14 euros de l’heure (l’inflation exige de passer au moins à 15 euros dorénavant), pour la fin de la loi de 1996 sur les salaires (cette “loi-prison”) et un blocage des prix de l’énergie par les pouvoirs publics.

    Ce plan d’action vise à “augmenter en force et en puissance” avec des actions en régionales couvertes par 24h de grève (il est prévu à Liège de se concentrer sur les activités pétrolières et une visites aux sièges de partis politiques), un Congrès statutaire de la FGTB le 27 avril “qui sera également un congrès de mobilisation” et une action à la mi-mai à Liège, tout ça pour assister la mobilisation vers une manifestation du Front commun syndical contre la loi de 1996 sur les salaires durant le mois de juin.

    Ce plan d’action est une très bonne initiative, elle ne saurait être que renforcée par l’organisation régulière d’assemblées générales en entreprises afin de discuter démocratiquement de la manière de rendre les actions les plus réussies possibles et de débattre du cahier de revendications qui s’impose pour le mouvement. A ce titre, il nous semble essentiel de défendre la nationalisation de la totalité du secteur de l’énergie afin de pouvoir disposer des moyens non seulement de contrôler effectivement les prix, mais aussi d’assurer une transition verte rapide de l’énergie. On ne contrôle pas ce qu’on ne possède pas !

  • Les 17 syndicalistes FGTB condamnés en appel avec augmentation des amendes financières !

    Des assemblées du personnel seront convoquées dès demain pour préparer une journée d’action couverte par un préavis de grève

    Environ 200 personnes se sont réunies aujourd’hui à l’appel de la FGTB place Saint Lambert à Liège pour un rassemblement de solidarité dans le cadre de l’affaire dite « du pont de Cheratte ». 17 syndicalistes, dont l’actuel président de la FGTB Thierry Bodson, avaient précédemment été condamnés par le tribunal correctionnel à des peines de prison avec sursis (allant de 15 jours à un mois) et des amendes de plusieurs centaines d’euros pour leur présence sur un barrage routier lors d’une grève tenue le 19 octobre 2015. La cour d’appel de Liège a décidé de confirmer ce jugement scandaleux.

    C’est l’entrave méchante à la circulation qui est invoquée (art. 406 du code pénal) pour ce jugement, tout comme ce fut le cas pour le procès qui a condamné le Président de la FGTB d’Anvers, Bruno Verlaeckt, en 2019. Dans les deux cas, ce sont les dirigeants syndicaux qui ont été victimes des peines les plus sévères. L’objectif est évident : désorganiser la capacité de résistance syndicale. La FGTB constituera un recours en cassation et ira faire valoir ses droits à Strasbourg devant la Cour européenne des droits de l’homme.

    Lors de sa prise de parole durant le rassemblement, Thierry Bodson a rappelé très justement que c’est la mobilisation de la rue qui est essentielle pour parvenir à des changements, et qu’il n’en ira pas autrement pour que ce fameux article 406 soit modifié de même que pour protéger nos droits syndicaux.

    Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous !

    Thierry Bodson a également annoncé que le comité fédéral de la FGTB, réuni en matinée à Liège, appelle à l’organisation d’assemblées du personnel dès demain dans toutes les entreprises avec pour objectifs l’information et la sensibilisation des travailleurs et travailleuses aux enjeux démocratiques et syndicaux de la décision de justice qui vient de tomber ainsi que la préparation d’une journée d’action couverte par un préavis de grève de 24 heures dont la date et les modalités devraient être communiquées rapidement. Comme le souligne la FGTB : tous les mouvements sociaux doivent s’inquiéter de la décision qui vient de tomber.

    Il s’agit d’une excellente initiative qui doit être considérée comme le début d’une sérieuse campagne nationale en défense du droit à mener des actions collectives et en défense des libertés syndicales, comme cela a été dit de la tribune. Il faut assurer que cela soit bien le cas. Imaginons où nous en serions aujourd’hui si une campagne avec assemblée du personnel avait été menée dès la condamnation des camarades d’Anvers en 2019, voire même dès la condamnation des 17 syndicalistes liégeois en décembre 2020 !

    Pour finir, laissons la parole à Silvio Marra, ancien délégué FGTB aux Forges de Clabecq, ex-accusé, avec 12 autres camarades, par le procureur de Nivelles, pour des faits qui s’étaient déroulés lors de la lutte contre la fermeture des Forges de Clabecq (1997). Pour rappel, tous les inculpés de ce procès important avaient été acquittés en 2002. Il nous expliquait l’an dernier à la suite de la condamnation des 17 syndicalistes :

    « Tout d’abord on ne peut admettre que les forces de police, les procureurs et les tribunaux interviennent dans les conflits sociaux. Ce procès est l’occasion de relancer le débat sur le droit des travailleurs de ne pas être d’accord avec le patronat qui n’a qu’une chose en tête : accroître l’exploitation des travailleurs pour faire plus du profit. Le droit de faire grève n’est pas un droit qui serait écrit dans un bouquin qu’on appellerait « code civil » ou « code de je ne sais quoi » . Le droit de grève existe parce qu’il existe des classes sociales avec des intérêts antagonistes. Ce droit est celui de contester l’exploitation capitaliste. Il ne peut vivre dans le cœur de centaines de milliers de militants syndicaux élus dans les entreprises et les 3 millions d’affiliés qu’en élevant sans cesse leur niveau de conscience, à travers le débat et l’expérience des luttes sociales. Quand le monde du travail aura découvert sa force véritable, tribunaux, procureurs et forces de répression ne pèseront pas bien lourd. »

  • Manifestation antifasciste suite à l’attaque contre le syndicat italien CGIL

    La campagne antifasciste Blokbuster soutient l’appel syndical à manifester à Bruxelles contre la violence fasciste dont a été victime le syndicat italien CGIL. Celui qui touche à l’un d’entre nous s’en prend à nous tous. La meilleure riposte contre la violence fasciste est de se mobiliser et d’organiser notre solidarité.

     

    Le week-end dernier, l’extrême droite a organisé une marche à Rome contre le pass Covid qui sera obligatoire en Italie à partir du 15 octobre. Des militants du groupe fasciste Forza Nuova en ont profité pour faire une descente contre les bureaux du syndicat CGIL. Plus tard dans la soirée, des violences ont également été commises à l’encontre du personnel soignant de l’hôpital Umberto I à Rome. L’extrême droite montre ainsi une fois de plus qu’elle est l’ennemi absolu des syndicats et de toutes les organisations qui défendent les intérêts de la classe ouvrière.

     

    Par la suite, 12 personnes ont été arrêtées. Parmi elles figurent des dirigeants nationaux de Forza Nuova tels que Roberto Fiore, qui s’est rendu en Grande-Bretagne pour échapper aux poursuites après un attentat à la bombe meurtrier à la gare de Bologne en 1980. Pour mettre fin à la violence, nous ne pouvons pas compter sur les dirigeants politiques qui, en Italie, n’hésitent pas à gouverner avec la Lega, le parti d’extrême droite de Salvini. Salvini a condamné la violence, mais il va sans dire que la participation de l’extrême droite au gouvernement renforce la confiance de groupes comme Forza Nuova.

     

    Une mobilisation de masse est nécessaire pour pousser les fascistes sur la défensive. L’appel des syndicats italiens à une grande manifestation le 16 octobre est particulièrement important. Il est préférable d’y associer des revendications qui défendent les intérêts des travailleurs et de leurs familles contre la hausse continue des prix, pour une meilleure sécurité sociale et de meilleurs services publics, mais aussi en défense de l’environnement.

     

    Le mécontentement entourant le pass Covid est renforcé par l’approche inadéquate de la crise sanitaire. La réponse est de lutter pour un investissement public massif dans les soins de santé et pour la nationalisation du secteur pharmaceutique afin que les mesures de protection et la vaccination se fassent sous la gestion et le contrôle démocratique du personnel et de la communauté. Ce n’est qu’alors qu’une approche planifiée sera possible pour une protection globale contre le Covid-19. Les vraies réponses à la crise ne peuvent venir que du mouvement ouvrier. Si nous ne le défendons pas de manière suffisamment offensive, il y a plus de place pour le désespoir de l’extrême droite et toutes sortes de divisions (racisme, sexisme, LGBTQI+phobie).

     

    La violence fasciste à Rome est un avertissement que nous ne pouvons ignorer. Un antifascisme actif et combatif est nécessaire. Samedi, une action de solidarité de la FGTB aura lieu à 11 heures sur la place du Luxembourg à Bruxelles. Blokbuster appelle à y participer.

  • 15.000 manifestants à Bruxelles pour de meilleurs salaires

    Bruxelles a viré au rouge ce vendredi à l’occasion de la manifestation de la FGTB contre la loi salariale de 1996. Elle faisait suite aux actions et grèves organisées au printemps dernier contre la norme salariale inacceptable de 0,4 %, dans le cadre d’un accord interprofessionnel qui n’est toujours pas digéré par les travailleurs. La loi de 1996 met nos salaires dans une véritable camisole de force et l’actuelle hausse vertigineuse des prix, notamment de l’énergie et du logement, n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. Selon la FGTB, 15.000 personnes ont participer à cette manifestation pour exprimer leur colère contre la dégradation de leur pouvoir d’achat.

    Reportage-photos de Liesbeth :

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  • Manifestation du 24/09. Renforcer le syndicalisme de combat pour arracher de meilleurs salaires et allocations

    Tout augmente, sauf nos salaires!

    Les prix de l’énergie flambent. Le gaz naturel coûte presque 50% de plus qu’il y a un an : plus de 130 euros supplémentaires sur la facture annuelle. L’électricité coûte 17% de plus qu’il y a un an et dépasse son record historique. Le carburant a augmenté de 15% en un an. Pain, céréales, logement,… à l’exception d’un pic en 2017, le coût de la vie n’avait pas augmenté ainsi depuis 10 ans. En août, l’inflation était de 2,73% en Belgique par rapport au mois d’août précédent.

    Tract du PSL/LSP // Tract en version PDF

    Et nos salaires ? Ils ne suivent pas ! Les salaires pour un premier emploi sont même 2,4% plus bas qu’en 2019, avant la crise COVID ! Dans le secteur bancaire, on commence même avec 3,7 % de moins qu’avant.

    Au printemps, nous sommes entrés en action et partis en grève contre la norme salariale scandaleuse de 0,4% d’augmentation au-delà de l’indexation pour cette année et la suivante, un diktat patronal imposé par leurs serviteurs au gouvernement. Mais l’indexation des salaires ne suit pas l’augmentation réelle du coût de la vie. Ainsi, l’augmentation prévue par « l’indice santé lissé » n’est que de 2,3% pour une inflation de 2,73% et même de 2,88% pour le quart des familles les plus pauvres (l’énergie et le loyer pèsent beaucoup plus lourd dans leur budget).

    Ce sont les gouvernements Dehaene I et II (chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates) qui ont introduit l’indice santé (1994) qui a retiré le tabac, l’alcool et les carburants du panier de produits de référence afin d’en amoindrir l’effet ainsi que la loi sur la norme salariale (1996). L’indice a encore été affaibli par la suite avec l’introduction de « l’indice santé lissé » et diverses manipulations du panier de référence. Le prix de l’électricité n’intervient que pour environ 3% dans cet indice des prix et le logement de 17% ! Quant à la loi sur les salaires, la conclusion honteuse du dernier Accord interprofessionnel a encore illustré à quel point il s’agit d’une camisole de force à l’avantage exclusif des patrons.

    Pour un syndicalisme de combat !

    La FGTB demande une « révision en profondeur de la loi ». Le projet de loi défendu par le PTB et Marc Gobelet juste avant son décès propose une norme salariale indicative plutôt que contraignante. Mais même cela, alors que c’est largement insuffisant, exigera une bataille de grande envergure.

    Mais si on se bat, on peut gagner. Les soins de santé ont récemment reçu plus de moyens. C’est encore bien trop peu au regard des défis à relever après des décennies de sous-financement, mais ce pas en avant a été obtenu par une lutte dans laquelle le réseau d’action militant La Santé en Lutte a joué un rôle crucial. En 2018, le projet de pensions à points du gouvernement Michel a été coulé par une manifestation de masse – 80.000 personnes – préparée par la diffusion du « Journal des pensions ». Plus récemment, à Gand, le salaire minimum de 14 euros de l’heure a été arraché, y compris pour le personnel des sous-traitants, grâce au travail de la délégation CGSP qui a utilisé la pétition nationale de la FGTB pour populariser la revendication, consolider et élargir le noyau militant, chercher des alliés et préparer diverses actions jusqu’à une grève réussie le 9 mars 2020.

    Il nous faut un plan d’action qui repose sur une dynamique similaire : qui cherche à construire progressivement un rapport de force et non à relâcher la pression de la base. Des assemblées générales ouvertes dans chaque région pourraient servir à élaborer des revendications partant de ce dont nous avons besoin et à définir un plan d’action. Il faudra d’autres manifestations nationales et des journées de grèves régionales et nationales, mais nous ne devons certainement pas négliger l’impact sur les collègues moins engagés d’actions locales devant des entreprises, dans des zonings industriels, sur des places publiques,… Les militants FGTB seront peut-être seuls au début, mais s’ils démontrent à quel point ils sont sérieux et déterminés dans des actes qui ont une perspective, les autres vont devoir suivre.

    Avec l’organisation d’une pareille lutte allant crescendo, il sera possible de balancer la loi de 1996 à sa place : à la poubelle ! Nous pourrons même aller beaucoup plus loin : il faut en finir avec le statut de cohabitant et assurer l’individualisation de toutes les allocations sociales, au-delà du seuil de pauvreté ; imposer un salaire minimum à 14€ de l’heure ; restaurer complètement le mécanisme d’indexation et assurer qu’il représente réellement le coût de la vie ; nationaliser le secteur de l’énergie sous contrôle et gestion démocratiques des travailleurs et des usagers ; etc.

    Faute de s’engager sérieusement dans la lutte par excès de prudence ou manque de confiance, le mouvement ouvrier risquerait de perdre encore plus. La condamnation récente des 17 syndicalistes FGTB à Liège est à ce titre un dangereux avertissement. Le capitalisme est aujourd’hui en crise dans tous les domaines, nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre pour les intérêts de celles et ceux qui font tout tourner : les travailleurs. Il est grand temps qu’ils prennent le monde en main et assurent que l’économie ne fonctionne plus sous la dictature du marché, mais dans le cadre d’une économie socialiste démocratiquement planifiée.

  • 10 décembre : manifestations pour le droit de grève à Bruxelles, Liège, Tournai, Mons, Verviers, Namur et Charleroi

    Ce 1er décembre, la FGTB avait organisé des arrêts de travail consacrés à la condamnation de 17 syndicalistes pour “entrave méchante à la circulation”. Il s’agit très d’une atteinte sans équivoque aux libertés syndicales et d’un dangereux précédent pour tous les mouvements sociaux. Des actions avaient été annoncées par la FGTB pour le 10 décembre, Journée internationale des droits humains. Nous en connaissons maintenant le détail.

    Infos pratiques :

    Bruxelles :
    11H30 : rendez-vous place de la Liberté.
    12H00 : prises de parole de Estelle Ceulemans, Secrétaire Générale de la FGTB Bruxelles, de Thierry Bodson, Président de la FGTB, de Pierre-Arnaud Perrouty, Directeur de Ligue des Droits Humains.

    Liège : rendez-vous à partir 8H45, Place St-Lambert en face du Palais de Justice.

    Mons : rendez-vous entre 11H00 et 12H00 devant le Palais de Justice.

    Tournai : rendez-vous entre 10H00 et 11H00 devant le Palais de Justice.

    Namur : rendez-vous à partir de 11H00 devant le Palais de Justice.

    Verviers : rendez-vous devant le Palais de Justice (heure à définir)

    Charleroi : rendez-vous à partir de 10H00 devant le Tribunal de Charleroi (côté Bld Defontaine). Prises de parole prévues à 10H30.

  • 17 syndicalistes condamnés à Liège. Il faut une grande campagne pour défendre le droit de grève !

    Ce 1er décembre, la FGTB avait organisé des arrêts de travail consacrés à la condamnation de 17 syndicalistes pour “entrave méchante à la circulation”. Il s’agit très d’une atteinte sans équivoque aux libertés syndicales et d’un dangereux précédent pour tous les mouvements sociaux.

    Retour sur les événements

    La condamnation survenue ce 23 novembre constitue une attaque contre le droit démocratique à l’action collective. Le tribunal de Liège a condamné 17 syndicalistes de la FGTB – parmi lesquels Thierry Bodson, aujourd’hui président de la FGTB et à l’époque secrétaire général de son Interrégionale wallonne – pour avoir participé à un blocage routier effectué dans le cadre de la grève du 19 octobre 2015. A l’époque, les événements avaient donné lieu à une monumentale vague de propagande anti-grève dans les médias dominants. Les militants ont été condamnés à des périodes allant de 15 jours à un mois de prison (avec sursis) et des amendes relativement sévères pour action de grève. Toutes les autres charges ont été abandonnées.

    La clinique CHC Hermalle avait notamment déposé plainte pour l’homicide involontaire d’une touriste danoise qui n’avait pas survécu à une opération tardive, prétendument suite au blocage organisé par des militants de la FGTB. A l’époque, très peu de monde avait attiré l’attention sur le fait que l’hôpital n’avait pas jugé utile de prendre des mesures à l’occasion de la grève, en s’appuyant sur le fait que la CSC n’y participait pas. Les médias n’avaient bien entendu pas saisi cette occasion pour alimenter le débat sur la médecine par prestation, qui entrave pourtant ouvertement la collaboration entre divers hôpitaux et médecins spécialistes. D’autre part, les embouteillages étaient quotidiens à cet endroit, qu’il y ait grève ou non, en raison du chantier du CHC. Ce 19 octobre 2015, d’ailleurs, les grévistes y avaient découvert des travailleurs indiens exploités et vivant dans des containers.

    Finalement, la responsabilité de ce décès a débouché sur un non-lieu. On avait encore accusé les syndicalistes de dégradations de la voie publique et sur ce point également ils ont été disculpés. C’est finalement leur seule présence sur les lieux du barrage routier bien après que ce dernier ait été érigé, qui a conduit aux condamnations en se servant de la notion « d’entrave méchante à la circulation ». C’est en instrumentalisant cette même notion que le tribunal correctionnel d’Anvers a condamné en 2018 le président de la FGTB d’Anvers, Bruno Verlaeckt, dans le cadre d’une grève 2016. Force est de constater que la justice de classe ne connaît pas de frontière linguistique…

    Une évolution inquiétante

    En 1997, les syndicalistes des Forges de Clabecq avaient eux aussi bloqué une autoroute, des images devenues depuis lors symboles d’un syndicalisme de lutte. Le tribunal de Nivelles avait décidé des non-lieux et des suspensions du prononcé puisqu’il considérait cette manifestation comme relevant de l’exercice du droit de grève.

    Mais il y a eu une très nette évolution de la jurisprudence depuis lors, tout particulièrement depuis l’extraordinaire mouvement de l’automne 2014. Le mouvement ouvrier avait alors démontré quelle est encore l’étendue de sa force en Belgique, avec une succession de dates annoncées ensemble. Ce plan d’action de 3 phases avait connu la plus grande manifestation syndicale depuis 1986, une série de grèves provinciales qui avait rencontré le succès tant au Sud qu’au Nord du pays et enfin une grève générale national le 15 décembre qui avait bloqué le pays avec toute la force de l’élan que ce plan audacieux lui avait donnée. Le camp patronal avait été autant effrayé que les travailleurs avaient été enthousiasmés. Ce n’est qu’en raison des hésitations dans les sommets syndicaux que ce gouvernement à la botte du patronat était resté en place.

    Parmi les grands patrons et leurs employés politiques, la leçon a été comprise. Depuis lors, les recours aux actions judiciaires dans le but de pénaliser le droit de grève sont devenus beaucoup plus nombreux. Et la DH vient de révéler que le MR travaille actuellement sur une loi visant à « encadrer le droit de grève » afin de ne plus permettre la mise en place de piquets bloquants. Il serait également question d’exiger que les syndicats aient une personnalité juridique, une vieille revendication de la droite et de l’extrême droite qui vise à pouvoir noyer les syndicats sous une pluie de plaintes pour chaque trouble causé par une grève.

    Une réaction à la hauteur des enjeux !

    Les arrêts de travail lancé par la FGTB ce 1er décembre constituent le premier mot d’ordre d’ensemble depuis le début de la pandémie. Il y aurait pourtant largement eu matière à procéder de la sorte pour discuter des mesures sanitaires à adopter sur le lieux de travail et pour rassembler les diverses luttes qui ont eu lieu contre l’inaction du patronat. Pensons qu’il a fallu une dizaine de journées de grèves à AB-Inbev pour arracher de nouvelles mesures sanitaires après qu’une dizaine de travailleurs aient été contaminés ! De la même manière, les directions syndicales ont décidé de passer à côté de la manifestation nationale du groupe d’action militant La Santé en Lutte le 13 septembre dernier, alors que la pertinence des revendication du personnel soignant n’est plus à démontrer aujourd’hui.

    Cette nouvelle attaque sur le droit de grève ne peut pas passer tout simplement. Il ne s’agit pas seulement de cette seule série de condamnation, il s’agit du droit à l’action collective de chacun d’entre nous. Une campagne nationale sérieuse contre cette condamnation politique est nécessaire. Nous ne préserverons pas le droit à l’action collective simplement en en parlant ou en l’écrivant sur les réseaux sociaux : nous devons faire usage de nos droits pour les préserver. Afin d’impliquer des couches plus larges de travailleurs dans l’action, les actions à venir doivent être bien préparées et bien construites. Une véritable campagne d’information visant à mobiliser, y compris pour des grèves, ne peut plus attendre.

    Une nouvelle journée d’action est prévue le 10 décembre, Journée internationale des droits humains. Ce jour-là, la FGTB fera appel de la condamnation et il y aura plusieurs actions contre l’atteinte au droit de grève. Cela pourrait être un bon point de départ pour une campagne d’information qui repose sur des actions avec le large soutien de l’ensemble du mouvement ouvrier.

    Nous vivons des temps incertains, mais nous savons déjà une chose : les patrons et leurs marionnettes politiques vont essayer de nous faire supporter les coûts de la crise sanitaire et de la crise économique. La défense de notre droit de grève est une priorité absolue et cela ne se fera pas uniquement par des actions symboliques.

  • Déconfinement de la lutte sociale devant l’Elysette

    Ce jeudi, la FGTB wallonne a mené une action visant à renforcer la concertation sociale mais également à faire respecter le droit de déconfiner les luttes sociales. Environ 150 personnes ont participé, démontrant ainsi qu’en période Covid-19, il est tout à fait possible de lutter tout en respectant les mesures sanitaire, avec notamment la distribution gratuite de masques et en mettant du gel hydroalcoolique à disposition.

    Lors de cette action devant l’Elysette, le siège du ministre président de la région wallonne, le président fédéral faisant fonction de la FGTB Thierry Bodson a souligné dans son discours que depuis la chute du gouvernement wallon Magnette en 2017 et l’arrivée au pouvoir du gouvernement Borsus, il n’y a pratiquement plus eu de concertation sociale. S’il y a parfois des rencontres entre patronat et syndicats, c’est surtout pour donner des informations et non pour négocier.

    Le gouvernement wallon Di Rupo III qui siège depuis près d’un an n’a pas amélioré la situation, alors que c’est plus que nécessaire tout particulièrement dans ce contexte de crises sanitaire et économique. Cela démontre une fois de plus qu’un gouvernement avec le PS ne revient pas sur les attaques antisociales de la droite officielle et n’est certainement pas synonyme de progrès social. Cela, nous ne l’avons que trop souvent constaté à tous les niveaux de pouvoir.

    Thierry Bodson a ensuite abordé les défis que la crise du capitalisme pose actuellement aux travailleuses et travailleurs : entre autres la lutte pour le maintien d’une sécurité sociale fédérale et pour avoir des soins de santé de qualité, mais aussi la nécessité d’une pension minimum de 1.500 euros nets par mois et d’un salaire minimum de 14 euros bruts de l’heure ou de 2.300 euros bruts par mois. Les négociations de l’Accord interprofessionnel (AIP) auront lieu en l’automne et, comme c’est souvent le cas, les organisations patronales tenteront de raboter l’enveloppe bien-être et sur base de la loi de 1996 visant à maintenir la répartition de la valeur ajoutée en leur faveur. Thierry Bodson a déclaré que s’il n’y a pas d’accord d’ici le 15 septembre – ce qu’il considère comme une possibilité – des actions pourraient prendre place dès la semaine du 21 septembre.

    Si nous voulons vraiment intensifier la pression sur ces négociations et faire en sorte que ces actions soient un succès, il serait bon que les déléguées et délégués de terrain soient informés de l’avancement des négociations et qu’il y ait du matériel expliquant l’importance de l’AIP et de l’enveloppe bien-être à leur disposition. Ainsi, une campagne d’information pourrait déjà être lancée sur les lieux de travail afin de préparer chaque travailleuse et travailleur à la bataille qui sera nécessaire pour que nos besoins deviennent une priorité.

    Des actions seront nécessaires au cours de la prochaine période. L’une d’elles est déjà prévue le 13 septembre à l’initiative du groupe d’action militant La Santé en Lutte. Thierry Bodson a également abordé ce sujet, en déclarant que l’action de ce jeudi illustre que l’action sociale peut avoir lieu et que la FGTB jouera son rôle en organisant des actions pour défendre les intérêts des travailleuses et travailleurs en Belgique.

     

  • Grondements au sommet de la FGTB. Pour un syndicalisme de combat avec démocratie de la base au sommet!

    Les affiliées et affiliés de la FGTB ont appris par la voix des médias que leur président, Robert Vertenueil, avait été destitué et remplacé par Thierry Bodson. Après que Vertenueil ait joué en solitaire lors d’une réunion avec Georges-Louis Bouchez, Président du MR et, du côté francophone, véritable incarnation de la droite dure qui s’attaque au monde du travail. Les médias insinuaient même qu’il s’agissait d’une conspiration du PTB.
    A ce propos, pourquoi parler d’un complot du PTB alors qu’un membre du PS en remplace un autre au sommet de la FGTB ? Un nombre croissant d’affiliés de la FGTB sont membres du PTB ou votent pour ce parti parce qu’il répond mieux aux revendications que les syndicats défendent. Les gouvernements auxquels le PS et le SP.a ont participé ont mené une politique d’austérité néolibérale qui a notamment raboté les droits des chômeurs et progressivement supprimé la retraite anticipée. Mais la discussion qui a eu lieu au sommet de la FGTB ne portait pas sur cela. De nombreuses délégations militantes à la base optent pour le PTB mais, au sein de l’appareil syndical, les membres du PTB ne se distinguent pas nécessairement de leurs collègues sociaux-démocrates. La ‘‘théorie du complot’’ que les médias sont friands d’étaler sur ce sujet ne diffère pas des autres théories du complot : cela ne fait que détourner l’attention du cœur du problème.

    Article tiré de l’édition d’été de Lutte Socialiste

    Que trouve-t-on au cœur du débat ? C’est plus difficile à estimer. Les affiliés n’en ont nullement été informés dans leurs délégations ou lors d’assemblées syndicales. Il semble qu’il existe différentes tendances au sommet de la FGTB. Des tensions dues aux contraintes financières ont également été abordées. Ce qui n’est soulevé nulle part, c’est qu’il existe des points de vue différents sur la manière de lutter contre la politique d’austérité ou la vague imminente de licenciements dans cette récession du coronavirus. Voilà ce devrait être l’enjeu du débat dans une organisation censée reposer sur la défense des intérêts des travailleurs.

    Dans la période à venir, nous aurons besoin de syndicats combatifs qui ne se résignent pas à tenter d’adoucir les massacres sociaux, mais qui organisent la résistance. Il faudra se mobiliser et s’impliquer le plus possible, afin de ne pas avoir à lutter entreprise par entreprise contre les licenciements et autres attaques antisociales. Imposer le respect du progrès social, cela ne se fait pas simplement en en parlant ou en organisant une action ludique de temps à autre. Il faut construire un rapport de forces, ce qui est certainement possible autour, par exemple, de revendications telles que l’augmentation des moyens publics pour les soins de santé ou l’Instauration d’un salaire minimum plus élevé de 14 euros par heure au moins. Construire ce rapport de forces nécessite de renforcer l’implication des affiliés, de la base au sommet. Le développement de campagnes doit viser cet objectif : les délégués peuvent prendre l’initiative en incluant dans leur fonctionnement des assemblées régulières du personnel sur le lieu de travail. En organisant des discussions et prises de position de fond sur la politique de leur entreprise, mais aussi des thèmes sociopolitiques plus généraux. Les affiliés de la FGTB devraient prendre l’initiative pour que le syndicat soit plus vivant, plus combatif avec la participation démocratique associée. Quand Georges-Louis Bouchez et d’autres membres du MR estiment devoir s’exprimer sur la démocratie au sein de la FGTB, il ne s’agit que d’un jeu politique hypocrite visant à affaiblir l’ensemble du syndicat.

    La FGTB de Thierry Bodson ne suivra pas une route fondamentalement différente de celle de Vertenueil. Le danger existe que les tensions communautaires s’accentuent sous le régionaliste wallon Bodson, mais ces tensions se sont déjà accrues auparavant. C’est dangereux : aucun exemple de division régionale des syndicats n’a conduit à des positions plus combatives. En outre, cela affaiblit la solidarité pourtant indispensable dans la lutte pour plus de protection sociale, entre autres choses, plutôt que le démantèlement rampant de la sécurité sociale, qui serait renforcée si elle était encore divisée.

    Une profonde récession intensifiera la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière. Le syndicalisme de concertation devient difficile à appliquer ou se limite à un déclin négocié. Nous avons besoin d’un syndicalisme de combat et d’un programme de rupture avec ce système basé sur le profit. Une lutte entre différentes ailes de la direction syndicale autour de questions de postes et de ressources n’y contribue pas.

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