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  • Pas besoin d’une presse de gauche? Une réponse à la propagande du patronat et du gouvernement

    Les journaux et hebdomadaires, aux mains de quelques grands groupes de presse, chantent tous la même chanson. Après avoir du, pendant plus de dix ans, accepter une politique d’austérité « au nom de l’Europe », c’est aujourd’hui le « vieillissement » de la population qui sert de prétexte. Nous devons renoncer à nos droits de pension, ne même plus penser aux augmentations de salaire et – pire encore – « restructurer » (lire : démanteler la sécurité sociale).

    Mensonges. Les choses ne vont pas mal en Belgique : les actionnaires peuvent se réjouir d’obtenir le grand taux de profit depuis 25 ans! Quand au déficit dans la sécurité sociale, il ne date que de cette année, que s’est-il passé avec les surplus des années précédentes? Pour cela comme pour le reste, l’argent n’est pas venu dans notre direction! Les riches ont plus et reçoivent plus, les pauvres ont moins et reçoivent toujours moins. La seule manière de s’opposer à ce fossé grandissant est la lutte des travailleurs et de leurs familles contre le démantèlement de la sécurité sociale et des services publics. Mais où encore peut on lire une telle analyse ? Dans les pages de l’Alternative Socialiste !

    Donner une voix à la lutte des travailleurs et des jeunes

    « La FGTB rejette un accord salarial balancé ». « Le personnel du non-marchand doit comprendre qu’on ne sait pas obtenir tout en même temps ». « Les chauffeurs grévistes de la STIB prennent en otage les navetteurs ».

    Ces quelques brefs exemples tirés de la presse contiennent tous la même idée : les travailleurs ne luttent que pour leur « propre intérêt », en d’autres termes « contre l’intérêt général ». De nouveau des mensonges ! L’ « intérêt général » défendu par ces journaux n’est que l’intérêt des grands actionnaires propriétaires des dits journaux ! Intérêt également défendu par le gouvernement – contre les intérêts de la majorité de la population !

    Une première attitude positive envers la lutte du secteur non-marchand a rapidement fait place à la propagande contre ce mouvement. Quels medias défendent encore le cahier de revendications correct et complet du personnel du non-marchand ? Quel journal reconnaît que cette lutte est celle de « l’intérêt général » : un bon fonctionnement dans les soins de santé avec un personnel en nombre suffisant ni surchargé ni sous-payé? Et quel journal entre en discussion avec les travailleurs dans le secteur afin d’obtenir une meilleure stratégie ? L’Alternative Socialiste !

    Et où les jeunes de gauche peuvent-ils encore raconter leur histoire ? Dans quel journal sont-ils assurés de trouver des comptes-rendus de leurs campagnes et actions ? Quel journal mène une campagne réelle pour la marche des jeunes pour l’emploi ? Contre l’élitisation de l’enseignement supérieur ? Pour un programme social s’attaquant aux causes du racisme, du sexisme et du Vlaams Belang/FN ? L’Alternative Socialiste !

    Soutenez l’Alternative Socialiste – placez des vœux de mai !

    L’Alternative Socialiste n’a pas d’actionnaires – et c’est très bien comme ça!

    Notre journal est un instrument pour aider les travailleurs et les jeunes socialistes à exprimer leurs idées, à mener des discussions, offrir des stratégies et faire connaître leurs actions et campagnes. Mais cela ne peut se faire qu’avec le soutien des gens qui ont intérêt à ce que notre journal existe. Et ce ne sont que les travailleurs et les jeunes qui en ont assez des attaques patronales, car c’est notre argent qui arrive dans leurs poches !

    Chaque année on offre aux gens la possibilité de placer une annonce dans notre journal à l’occasion du premier mai. Donnez nous ce soutien financier pour rendre notre journal encore mieux ! Vous avez le temps jusqu’à 12 avril.

    Envoyez le coupon rempli (ou donnez-le à un membre du MAS) à MAS/LSP, PB 131, 1080 Molenbeek. Vous pouvez aussi le faxer au : 02/345.61.81. Mail : info@socialisme.be. Vous pouvez payer en versant sur le compte n° : 001-3907596-27 avec le message « vœux de mai ».

    Tarifs: 1 page: 400 euro, 1/2page: 200 euro, 1/4page: 100 euro, 1/8 page: 50 euro, 1/16 page: 25 euro, 1/32 page: 12 euro, 1/64 page: 6 euro.

    Formulaire pour les voeux de mai en PDF

  • Chasse aux chômeurs: 600 exclusions en quatre mois

    600 exclusions temporaires de chomeurs ont été prononcées par l’ONEm depuis la mise en application de la loi Vandenbroucke. Nous avons interviewé Didier Brissa, animateur des Travailleurs Sans Emploi de la FGTB Liège-Huy-Waremme.

    Propos recueillis par Jean Peltier

    A.S. : Où en est la chasse aux chômeurs aujourd’hui?

    Didier: “Nous n’en sommes qu’aux débuts: seuls les moins de 30 ans sont convoqués et on n’est qu’à la première phase des contrôles. Si plus de 80% des appelés ont été acceptés par l’ONEm, les autres se retrouvent avec un «contrat », c’est-à-dire avec une série d’obli-gations à remplir (preuves de recherches d’emploi etc) avant un deuxième contrôle. 600 jeunes chômeurs ont été sanctionnés d’une suspension d’un mois d’allocations pour ne pas s’être présentés au contrôle. Beaucoup d’entre eux ont d’autres problèmes sociaux (analphabétisme, endettement,…), les sanctions de l’ONEm ne vont pas les aider à se relancer! Tout cela n’est encore qu’un début. Dans les prochains mois, l’ONEm va convoquer les 30-40 ans, puis les 40-50 ans. Il y a 1 emploi pour 25 chômeurs en Belgique, 1 pour 32 en Wallonie, 1 pour 45 à Liège et 1 pour 121 à La Louvière. Même si chaque chômeur s’inscrit dans 10 agences d’intérim, ça ne créera pas de l’emploi! Par contre, le dispositif de la chasse aux chômeurs coûte 130 millions d’euros par an. Avec cela, on pourrait créer un emploi pour la moitié des jeunes qui arrivent au chômage chaque année.”

    A.S. : Comment s’organise la réponse syndicale?

    Didier: “Vu les différences de situation entre Wallonie et Flandre (le pourcentage de chômeurs et la durée moyenne du chômage sont deux fois moindres en Flandre), il n’y a pas une réponse unie des syndicats au niveau fédéral(*). De plus, la campagne menée par plusieurs ministres (libéraux et socialistes) contre la «fraude sociale» a eu un impact réel, ce qui rend difficile de mobiliser les actifs contre la chasse aux chômeurs. Il n’est pas facile de mobiliser les chômeurs non plus. Beaucoup s’imaginent qu’ils ne seront pas visés parce qu’ils sont chefs de famille ou isolés (ce qui est tout à fait faux), beaucoup se sentent aussi abandonnés et se disent que manifester ne sert pas à grand-chose.”

    (*) Note de la rédaction d’Alternative socialiste : Nous ne pensons pas que ce sont les différences de taux de chômage entre les régions qui font « qu’il n’y pas de réponse unie des syndicats au niveau fédéral ». Nous pensons qu’il n’y pas de réponses syndicales parce que les directions syndicales ne veulent pas lutter.

  • Splintex. UN SEUL MOT D’ORDRE. Grève générale de 24 heures interprofessionnelle dans la région de Charleroi

    APRES SPLINTEX, A QUI LE TOUR ?

    SOLIDARITE ENTRE LES TRAVAILLEURS DU BASSIN DE CHARLEROI

    Après plus de quatorze semaines de grèves, nous saluons la combativité des travailleurs en lutte. Cette combativité est nécessaire afin non seulement de s’opposer aux exigences arrogantes et inhumaines de la direction de l’usine, mais également afin de peser sur les structures syndicales pour obtenir un élargissement de la lutte. Cette lutte doit être gagnée, il en va non seulement de 284 emplois à Splintex, mais également du dénouement des luttes à venir qui ne vont pas manquer de se produire lors d’annonces de licenciements dans d’autres usines de la région.

    Voir aussi:

    > Splintex. Les travailleurs décident de poursuivre la grève | 2.3

    > Travailleurs du bassin de Charleroi; tous ensemble avec les grévistes de Splintex! | 26.1

    > AGC Automotive (Splintex): Cette lutte est aussi notre lutte! | 19.1

    > Mon emploi c’est ma tartine: on n’y touche pas! | 6.1

    Le dénouement de cette lutte va avoir un effet sur le moral et la conscience d’une large couche de travailleurs. Ouvriers de Splintex, une victoire de votre lutte va servir d’exemple, d’espoir à toute une nouvelle génération de travailleurs et délégués qui vont souffrir des mêmes attaques dans leurs entreprises. Une victoire va apporter de nombreuses discussions sur les meilleures tactiques et les outils indispensables au mouvement ouvrier.

    Nous ne devons pas être naïf, le patronat se rend bien compte quel sera l’effet d’une victoire à Splintex, c’est pour cela que la moindre concession est pour lui non seulement une défaite économique mais également une défaite sur le plan du rapport de force entre lui et la classe ouvrière. Le patronat est très bien organisé et doté de structures qui lui permettent de mener ses attaques. Non seulement au travers des médias, de la justice, de la police,…mais également de son « avant-garde » : les fédérations patronales ; la FEB faisant bloc derrière la direction de Splintex. AFIN DE FAIRE FACE A LA ‘’SOLIDARITE’’ PATRONALE, BASEE SUR LA RECHERCHE DU PLUS GRAND PROFIT, IL FAUT UNE SOLIDARITE DES TRAVAILLEURS, BASEE SUR LA DEFENSE DE L’EMPLOI.

    Les ouvriers de Splintex, au nom de la solidarité ouvrière, doivent appeler les ouvriers et délégations d’autres entreprises à les soutenir ACTIVEMENT, afin d’arracher une victoire. Cela au travers d’assemblées dans les usines, d’arrêts de travail, de comités de soutien,…ET EN APPELLANT A UNE GREVE GENERALE DE 24 HEURES INTERPROFESSIONNELLE DANS LA REGION DE CHARLEROI. Cette solidarité est nécessaire pour augmenter le rapport de force afin de faire reculer la direction à Splintex.

    LES DIRECTIONS SYNDICALES DOIVENT DESORMAIS PRENDRE LEURS RESPONSABILITES PAR RAPPORT A LA REVENDICATION D’UNE GREVE DE 24 HEURES

    L’appel à une grève générale régionale a été mise en avant publiquement il y a 5 semaines, lors d’une assemblée interprofessionnelle de délégués par Gustave Dache, ancien délégué FGTB-Metal, connu dans toute la région pour avoir mené différents combats. Cet appel a également été repris par plusieurs ouvriers de l’usine lors de différentes assemblées. Aucun responsable syndical n’a alors pris la peine de rebondir sur ces propositions. Nous, Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) avons également distribué un tract appelant à cette grève lors de la manifestation de Charleroi pour les libertés syndicales. Après trois mois de grève, la hiérarchie syndicale annonce l’éventualité d’une telle grève ; pourquoi attendre si longtemps ? Faut-il attendre que les ouvriers, découragés, se remettent tous un à un au travail pour faire cette annonce ? Ou que les travailleurs, ne voyant pas la fin du conflit, finissent miné dans leur confiance par accepter le plan de restructuration lors d’un sordide vote secret. Il sera alors l’heure de faire les comptes mais les ouvriers seront licenciés, le désespoir et le dégoût s’emparera des ouvriers qui se sentiront lâché par leur organisation. Les ouvriers ont au travers de l’appareil syndical un outil puissant d’élargissement de la lutte…encore faut-il que cet outil soit utilisé à ses fins au bon moment. Appelons tous pour une grève régionale. Si après 100 jours de grève, les travailleurs de Splintex restent déterminés ; la bataille dépend désormais de la solidarité et de la détermination des ouvriers d’autres entreprises.

  • Stopper Raffarin-Fillon et les patrons !

    Stopper Raffarin-Fillon et les patrons !

    Raffarin a bien des raisons de s’inquiéter. Les patrons multiplient les profits mais le chômage continue d’augmenter, les salaires sont insuffisants. Et il continue d’avancer vers la privatisation de La Poste, des hôpitaux,… Les seuls qui bénéficient de ça, ce sont les patrons et les actionnaires. C’est bien toute cette situation que nous rejetons que l’on soit lycéen, étudiant, travailleur, chômeur ou retraité.

    Tract de la Gauche révolutionnaire

    Chaque mesure du gouvernement renforce les inégalités. Ils disent "moderniser" les services publics mais il s’agit de préparer leur privatisation et “améliorer” la compétitivité des entreprises sert à permettre une plus grande exploitation des travailleurs.

    La loi Fillon va obliger les établissements à trouver parmi les profs déjà sur place des remplaçants avec toutes les inégalités que ça va entraîner. Les élèves pourront dès l’age de 13 ans être orienté vers des filières professionnelles s’ils n’ont pas le niveau, alors qu’une élite aura le droit à tous les moyens.

    Le plan hôpital 2007 va exiger que chaque service dans un hôpital soit bénéficiaire. Même les accouchements doivent permettre des bénéfices ! le Contrat de plan à La Poste doit se traduire par la fermeture de milliers de bureaux. A la SNCF des milliers d’emplois doivent être supprimés…

    Et dans le privé ça va encore plus loin !

    C’est la logique même de ce système, le capitalisme : seuls comptent les profits. Les lois Aubry ont officiellement réduit le temps de travail à 35 heures. Mais dans la plupart des cas, c’est avec flexibilité, annualisation du temps de travail… dans la plupart des usines on se retrouve à travailler le samedi ou la nuit. Cela a augmenté les profits mais également le chômage. Et en plus le gouvernement veut augmenter le nombre d’heures supplémentaires que pourraient exiger les patrons !

    Cette politique, cette loi du profit, y’en a assez !

    Stopper Raffarin-Fillon en construisant une grève générale tous ensemble

    La grève d’aujourd’hui montre notre ras le bol mais aussi notre force. Sans les travailleurs l’économie ne tourne pas, sans les jeunes, ce monde n’a pas d’avenir. Mais une journée de grève ne suffira pas à stopper le gouvernement et les patrons. C’est une lutte déterminée, tous ensemble, qu’il faut construire.

    Une grève générale ça ne se fait pas comme ça. Mais les raisons pour lesquelles nous sommes tous en grève aujourd’hui sont les mêmes, nous en avons assez de cette politique au service des riches et des patrons. Nous en avons assez des privatisations, des fermetures de classes, etc. Autour de revendications simples nous pouvons tous nous rassembler : pour des augmentations de salaire (au moins 150 euros), les 35 heures sans flexibilité ni annualisation, l’arrêt des privatisation, le retrait total de la loi Fillon etc. Nous pouvons élaborer tous ensemble ces revendications.

    Les dirigeants des syndicats pourraient préparer une telle lutte. En proposant une nouvelle date de grève en la préparant vraiment, non pour demander de nouvelles négociations, le gouvernement dit qu’il ne veut pas reculer, mais pour construire le rapport de force qui permettra d’imposer nos revendications. S’ils refusent de le faire, nous devrons le faire nous même !

    Les secteurs déjà en lutte peuvent organiser des assemblées générales auxquelles ils invitent l’ensemble des secteurs. Sur chaque lieu de travail nous pouvons également en organiser pour discuter des revendications et des moyens d’actions.

    Il faut un parti de combat pour les travailleurs, contre Raffarin et les patrons !

    Leur politique est dictée par le capitalisme qui ne connait que la loi du profit. Il nous faut un parti de combat, qui rassemble les travailleurs et les jeunes. Un nouveau parti permettrait aujourd’hui à tous ceux qui veulent lutter de discuter ensemble des meilleurs moyens pour gagner. Il permettrait également de défendre une véritable alternative à ce système qui ne connaît que la loi du profit. Il se battrait pour une économie organisée par les travailleurs, démocratiquement, pour la satisfaction des besoins de tous : le socialisme authentique.

    C’est pour tout cela que la Gauche révolutionnaire se bat : pour gagner sur nos revendications contre Raffarin et les patrons, pour organiser une lutte la plus massive et déterminée possible de tous les travailleurs et des jeunes, pour un nouveau parti des travailleurs basé sur nos luttes, défendant une véritable alternative au capitalisme, le socialisme. Rejoignez nous !

  • Conseil cinéma: The Edukators

    The Edukators ou Die Fetten Jahre Sind Forbei (les années grasses sont révolues) est un film vivant et accrocheur qui raconte l’histoire de trois étudiants idéalistes qui dénoncent les injustices sociales de façon anarchisante. Tandis que des habitants riches et décadents sont en vacances, les étudiants s’introduisent dans leurs villas luxueuses.

    Jon Sneyers

    Ils redécorent l’intérieur en profondeur et laissent un message : ‘les années grasses sont révolues’ et ‘vous êtes trop riches’. Lorsque les capitalistes rentrent chez eux, ils sont abassourdis, surtout quand ils remarquent que rien n’a été volé et qu’il ne s’agissait manifestement pas de voleurs ordinaires. Une nuit, les voleurs sont pris sur le fait quand un industriel puissant rentre chez lui brusquement. Impulsivement, ils décident d’enlever le gros porc.

    Les étudiants utilisent une méthode individualiste et anarchisante – en petits groupes, ils terrorisent des capitalistes esseulés- qui, pour nous, est contre-productive. Seul un mouvement de masse – soutenu par la majorité de la population- sera capable de transformer la société. Certaines formes d’ « action directe » se heurtent à l’incompréhension des masses et provoquent une répression croissante de la part de la classe dominante.

    Néanmoins, le film n’est pas dénué d’idées censées émises par les protagonistes. Les dialogues entre les militants et le capitaliste kidnappé sont très intéressants. Le capitaliste argumente à un moment donné que ce n’est pas lui qu’il faut viser car «il n’a pas inventé les règles du jeu capitaliste, il n’est lui-même qu’un pion de ce jeu ». Les voleurs rétorquent que ce n’est pas l’inventeur du revolver qui est responsable d’un meurtre mais celui qui appuie sur la détente.

    The Edukators mérite certainement le déplacement : le film combine un scénario à suspense et des acteurs talentueux avec des dialogues prenants et engagés.

  • EGA-Liège participe aux élections étudiantes

    En septembre 2004, l’unversité de Liège a vu son minerval (taux intermédiaire) augmenter de 55%. C’est dans ce cadre que s’est créé le CECAM (Collectif Etudiant Contre l’augmentation du Minerval) dans lequel EGA a joué un rôle moteur.

    Aude Tornabene

    En effet, suite à la mesure d’augmenttion, le CECAM a mobilisé 400 étudiants pour un rassemblement dont la finalité fut la prise du rectorat. Le recteur, devant le soulèvement n’a eu d’autre choix que de remettre le minerval à son taux initial.

    Par rapport à cette action, la Fédération des Etudiants a eu une position réfractaire qui a progressivement évolué de façon mensongère, en faisant passer les résultats obtenus par le CECAM pour les leurs. Devant cette usurpation, le CECAM s’est transformé en SAE’L (Syndicat Autonome des Etudiants Liègeois) qui propose une liste alternative à la Fédé dans laquelle EGA a 8 membres qui y militent activement avec une méthode et un programme clairement socialiste révolutionnaire.

  • Egalité homme-femme? La lutte des femmes en Belgique est-elle révolue?

    L’égalité entre hommes et femmes est men-tionnée explicitement dans la Constitution belge. Un tas d’exemples illustrent pourtant que cette égalité sur papier est loin de correspondre à la réalité.

    Tina De Greef

    Aujourd’hui, les femmes gagnent en moyenne 70% du salaire des hommes. Même lorsqu’elles remplissent une fonction complètement équivalente, il subsiste encore un décalage salarial qui oscille entre 5% et 7%. Cette inégalité de revenu commence déjà à l’école secondaire, ce que démontre une enquête anversoise parmi les jeunes de moins de 25 ans. Les filles ont moins d’argent de poche que les garçons parce que les petits boulots des garçons rapportent plus que ceux des filles. Chez les médecins généralistes, le salaire diminue au fur et à mesure que la profession se féminise. D’où l’appel à plus de généralistes masculins.

    Le slogan ‘A travail égal, salaire égal’, que le mouvement féministe mettait déjà en avant lorsque ça n’allait pas encore de soi, est donc toujours d’actualité comme on peut le voir en pratique. Malheureusement, la discrimination n’existe pas seulement au niveau des salaires. La discrimination sévit encore dans bien d’autres domaines.

    Seul un nombre très restreint de femmes gravissent les échelons supérieurs des entreprises et de l’administration. Par exemple, si les femmes constituent 81% du personnel de l’enseignement maternel et primaire, il n’y a que 57% de directrices d’école. Qui plus est, les femmes exercent les emplois les plus précaires avec les horaires les plus flexibles.

    Le taux de chômage est également plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En outre, 41% des femmes travaillaient à temps partiel en 2003 contre 6,4% des hommes. Il s’agit surtout de femmes qui préféreraient travailler à temps plein, mais qui ne trouvent pas de contrat à durée indéterminée. D’autres femmes se retrouvent avec des contrats à durée déterminée parce qu’elles doivent s’occuper des tâches ménagères et des enfants (il y a trop peu de crèches et elles coûtent cher).

    Vu que les hommes gagnent en moyenne plus que les femmes, pour les raisons mentionnées ci-dessus, il paraît ‘évident’ que les femmes s’occupent des tâches ménagères non-rémunérées. En outre, les préjugés sur la division sexuelle des tâches ont la vie dure. Les femmes consacrent ainsi 8 heures de plus par semaine à préparer les repas et à faire les courses (en plus de leur travail). En revanche, les hommes ont deux heures de temps libre en plus que les femmes pendant le week-end. Les femmes sont donc toujours astreintes à la double tâche.

    La violence conjugale (dont les hommes sont les auteurs et les femmes les victimes dans la grande majorité des cas) est de plus en plus banalisée en Belgique. Le classement sans suite par le parquet d’Anvers de la plainte contre Rob Verreycken, parlementaire du Blok, qui avait frappé son ex-épouse en public, nous en fournit encore un triste exemple. Une femme sur sept est pourtant victime de violences conjugales graves en Belgique. Sur leur lieu de travail également, les femmes sont encore trop souvent confrontées à différentes formes de harcèlement sexuel.

    Sur le plan international

    Dans les économies occidentales comme l’Allemagne et les Pays-Bas – où la prostitution est légalisée – les excès du système capitaliste refont surface. Les deux pays sont actuellement confrontés à un taux de chômage élevé qui découle de la crise économique. Les chômeuses (jusque 55 ans) sont obligées d’accepter n’importe quelle offre d’emploi, même dans l’industrie du sexe, sous peine de perdre leur allocation. Une enseignante allemande en technologie de l’information, âgée de 25 ans, a été récemment exclue du chômage pour avoir refusé d’aller travailler dans un bordel!

    Dans le reste de l’Union européenne également, les femmes sont surreprésentées dans les emplois à temps partiel: 80% des emplois à temps partiel sont exercés par des femmes. Aux Pays-Bas, le pourcentage des femmes travaillant à temps partiel s’élève à 70%. Mais seules 38% d’entre elles sont réellement indépendantes sur le plan financier.

    Lorsqu’on va ailleurs dans le monde, la situation devient encore plus déplorable. Chaque jour apporte son lot de lapidations ou d’exécutions publiques de femmes iraniennes accusées d’adultère. Dans certaines parties du monde, les femmes subissent des mutilations sexuelles comme l’excision. Aux Etats-Unis, les femmes qui décident d’avorter font l’objet d’une campagne de stigmatisation de la part de l’Administration Bush.

    70% des pauvres dans le monde sont des femmes. Les femmes prestent plus d’heures que les hommes (dans presque tous les pays): elles consacrent partout au moins la moitié de leur temps de travail à du travail non-rémunéré. Les femmes font les deux tiers de tout le travail disponible dans le monde, mais elles ne possèdent qu’un dixième de la totalité du revenu mondial.

    Deux tiers des 880 millions d’analphabètes adultes sont des femmes. Dans le monde entier, les femmes ne représentent que 13,4% des parlementaires et il y a des pays où les femmes n’ont encore aucun droit politique.

    33% des femmes sont victimes de violences sexuelles au cours de leur vie. Cela les rend davantage exposées au risque de contamination du SIDA.

    50 millions de femmes dans le monde sont victimes des trafiquants d’êtres humains qui exploitent sans vergogne la vulnérabilité des femmes qui tentent de fuir une situation insupportable. Ce n’est pas pour rien que l’industrie du sexe est plus rentable que l’industrie d’armement!

    Une femme meurt chaque minute de complications post-natales. 99% de ces femmes vivent dans un pays à bas revenu ou à revenu moyen.

    8 mars: journée internationale des femmes

    Le 8 mars, on célèbre la Journée internationale des femmes. Le 8 mars 1907, les couturières new-yorkaises sont descendues dans la rue pour revendiquer un salaire égal est une journée de travail de 10 heures. La manifestation a été dispersée par la police. Le 8 mars 1908, ces mêmes femmes sont re-descendues dans la rue pour revendiquer cette fois l’abolition du travail des enfants et le droit de vote pour les femmes. En 1910, le 8 mars a été proclamé Journée internationale des femmes. Depuis 1978, ce jour est officiellement reconnu par les Nations-Unies comme un jour férié.

    En Belgique, le Conseil national des Femmes (mis sur pied le 30 janvier 1905) fête ses cent ans. Il est né il y a un siècle de la fusion de trois organisations (Ligue du Droit des Femmes, Société belge pour l’Amélioration du Sort de la Femme et l’Union des Femmes belges contre l’Alcoolisme). Et ce à l’initiative de Marie Popelin qui, après avoir décroché son doctorat en droit en 1888, s’est vu interdire de s’inscrire au Barreau en raison de son sexe (cette interdiction n’avait pourtant aucune base légale).

    Elle représente en fait un féminisme libéral et bourgeois qui prétend que la femme n’est pas émotionnellement inférieure à l’homme et qu’elle pourra mieux accomplir ses tâches menagères si elle a la possibilité de s’épanouir en dehors de la maison. Popelin n’aspirait qu’à l’égalité juridique. Au début du 20ème siècle, lors de la première vague féministe, il y avait aussi d’autres courants féministes. Selon le féminisme chrétien, la tâche première de la femme était de prendre soin de sa famille. Le féminisme socialiste était divisé entre partisanes et opposantes au droit au travail pour les femmes.

    Lors de la seconde vague féministe des années 70 et 80, des féministes radicales ont lutté contre l’inégalité des salaires, des conditions de travail, etc. Elles ont mis ce qui apparaissait comme des problèmes individuels, tels que la violence conjugale (qui découle de l’organisation de la société), sous un éclairage politique et collectif autour du slogan “ce qui est individuel est politique”. Elles défendaient aussi le mot d’ordre ‘A travail égal, salaire égal’, qui est toujours d’actualité.

    Les partis bourgeois et les médias – qui découvrent maintenant le problème de l’inégalité de revenu – ne vont pas au-delà du féminisme bourgeois. Ils ne proposent aucune solution réelle aux problèmes des femmes, car ils ne sortent pas du cadre du système capitaliste. Dans ce système, seuls les profits comptent et tant que le trafic des femmes demeure rentable, tant que les tâches ménagères sont accomplies gratuitement par les mères de famille et tant que les gens sont exploités, le système d’oppression continuera et aucun changement ne se produira. Si Malcolm X disait : “Il n’y a pas de capitalisme sans racisme”, il en va de même pour le sexisme.

    On a brossé ci-dessus le tableau des inégalités qui règnent encore. C’est la base du sexisme. Afin de mettre fin à l’oppression de la femme, une réorganisation de la société s’impose. Des salaires décents, des crèches gratuites et des services collectifs permettraient d’affranchir les femmes de leur double tâche journalière. Luttez avec nous pour les revendications de la Marche des Jeunes pour l’Emploi, dans laquelle nous luttons tous ensemble pour une société où tout le monde, tant les hommes que les femmes, aura un emploi décent à des conditions de travail décentes, c’est-à-dire une société socialiste!


    Pour en savoir plus:

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  • Accord interprofessionnel. Elio et Freya dans le camp du patronat

    Accord interprofessionnel

    Pour la première fois en Belgique, un accord interprofessionnel a été rejeté par un syndicat, la FGTB. Le contenu de l’accord sera cependant appliqué car le gouvernement a décidé de l’imposer d’autorité.

    Guy Van Sinoy

    A l’annonce du rejet par la FGTB, la bourgeoisie a poussé des hurlements grotesques: «La FGTB saute à la gorge du patronat» (L’Écho, 8/2/05). La CSC et la CGSLB, qui avaient approuvé le projet, n’ont pas osé signer sans la FGTB et ont appelé le gouvernement à l’appliquer intégralement par voie d’autorité. Ce que le gouvernement s’est empressé de faire quelques jours plus tard.

    Un projet qu’il fallait zapper

    Le projet d’accord prévoyait: une norme de hausse salariale maximale de 4,5% [y compris l’in-dex (on prévoit 3,3%), les augmen-tations barémiques (0,5% l’an), la hausse tendancielle du salaire moyen due à la diminution d’emplois non qualifiés (0,5% l’an)]. Etant donné la hausse de productivité (de 1 à 1,5% l’an), une norme de 4,5% signifie une baisse réelle des salaires par unité produite.

    Le projet prévoyait aussi que la limite des heures supplémentaires passerait de 65 heures à 130 heures. Le gouvernement avait promis 250 millions d’euros de cadeaux au patronat pour faire passer plus facilement l’accord.

    Accepter un tel accord, c’était se mettre un carcan autour du cou avant de négocier les conventions collectives dans les secteurs. La manifestation syndicale du 21 décembre à Bruxelles (50.000 manifestants) a montré que les militants de base ne voulaient pas d’un tel carcan.

    Fracture communautaire ?

    La CSC a approuvé le projet à 74,8%, la CGSLB à 67%. La FGTB l’a rejeté à 52% (67% de non en Wallonie, 55% de non à Bruxelles, 52% de oui en Flandre). Immédiatement les médias ont parlé de « fracture communautaire » au sein de la FGTB. Quand il s’agit d’essayer de diviser les travailleurs, la presse au service de la bourgeoisie n’en rate pas une!

    Au comité national de la FGTB, les centrales détiennent 2/3 des mandats et les régionales 1/3. C’est donc le poids des centrales qui pèse le plus dans la balance, et en particulier celui des grosses centrales. Le SETCa a rejeté le projet à 98% et la CMB (métal) à la majorité des 2/3. La Centrale générale a voté pour, mais d’extrême justesse: à Anvers et à Gand l’accord a été rejeté. La CGSP a voté pour à 80%, le textile et le transport à 100%. La Centrale de l’Alimentation : 50% pour, 49% contre.

    A la CSC, la LBC (les employés en Flandre, la plus grosse centrale de la CSC), a voté contre, de même que la CNE (les employés du côté francophone). La CNE et la LBC couvrent notamment le secteur du non-marchand, actuellement en lutte. Les fédérations CSC de Liège, Verviers, Mons, Brabant wallon, Charleroi ont voté contre. Anvers a voté contre à 100%. Au Limbourg il y a eu une forte opposition.

    Qu’est-ce que ça change ?

    Si le gouvernement l’impose, cela revient-il au même que si l’accord avait été signé? Pas du tout. Il faut savoir que la norme de 4,5% n’est qu’indicative. Autrement dit, dans les conventions de secteurs il est légalement permis d’aller au-delà. Si l’accord avait été accepté par les syndicats la norme aurait aussi été indicative, mais dans la mesure où les syndicats l’auraient acceptée, elle devenait un engagement moral à respecter dans les conventions de secteur. Cette norme de 4,5% a donc beaucoup moins de poids, en particulier pour les centrales qui ont massivement voté contre.

    Elio et Freya dans le camp du patronat

    Personne ne doutait que la ministre de l’Emploi Freya Van den Bossche (SP.a), qui trouvait l’accord «fantastique», l’appliquerait d’autorité s’il était rejeté par les syndicats. Cela fait un bon bout de temps que les politiciens du SP.a (Vandenbroucke, Vande Lanotte, Luc Van den Bossche,…) s’en prennent ouvertement et cyniquement au monde du travail.

    Elio Di Rupo par contre, à force de gesticulations verbales, parvient encore à donner du PS l’image d’un parti de gauche moderne. Mais c’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! A peine rentré de Porto Alegre où il était allé faire le guignol, Elio a donné le feu vert à Verhofstadt pour faire appliquer le contenu de l’accord.

    Le SP.a et le PS sont les meilleurs garants de la politique de la bourgeoisie. Ceux qui votent pour ces partis, en pensant que c’est un moindre mal, se mettent eux-mêmes la corde au cou. Les travailleurs ont besoin d’un nouveau parti. Le MAS entend participer à ce travail de reconstruction du mouvement ouvrier. Et, dans l’immédiat, le meilleur moyen de progresser dans cette voie est de nous rejoindre.

  • Avec ou contre la politique asociale du gouvernement?

    Marche des Jeunes

    Dans le cadre de la campagne pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi du 19 mars, beaucoup de tracts et d’affiches ont été diffusés par les campagnes locales. Nos revendications autour du thème de l’emploi, de l’enseignement et de l’égalité ont été bien reçues par un large public. A travers des discussions sur les bureaux de pointage, dans les quartiers, les écoles, les entreprises, nous remarquons que la plupart des gens partagent notre point de vue et notre analyse, et s’opposent à la politique du gouvernement. Il est étonnant de constater que sur le matériel de la plateforme nationale figurent les organisations jeunes des partis traditionnels…

    Laurent Grandgaignage

    En avril 2004, Blokbuster et Résistance Internationale ont convié les jeunes FGTB, les jeunes CSC et les JOC à organiser une nouvelle Marche des Jeunes pour l’Emploi, vers le mois d’octobre 2004. Les jeunes FGTB trouvèrent qu’une période de 6 mois était trop courte pour mobiliser: finalement nous nous sommes accordés pour que la marche ait lieu en mars 2005. Il a quand même fallu attendre jusqu’en décembre (4 mois avant la Marche des Jeunes…) pour qu’une première réunion avec les différents partenaires ait lieu. A côté des rendez-vous concrets pour la mobilisation, nous avons également discuté de la production du matériel. Nous nous sommes posés des questions quant au logo avec des “Power rangers” rouges et verts – ce qui nous paraît plus que puéril pour entamer la discussion avec des jeunes sur des thèmes sociaux- mais nous n’en faisions pas un point de rupture.

    Ce n’est que fin janvier que nous avons pu voir la proposition d’affiche: sans aucune concertation, ils ont décidé de mentionner toutes les organisations jeunes des différents partis au gouvernement sur les affiches et les tracts nationaux. Cela veut-il dire que ces organisations jeunes approuvent tout à coup la plateforme et la cautionne? Peut-être dans les mots, mais pas dans la pratique; et la politique de leurs propres partis prouve le contraire…

    Au lieu de lutter pour des emplois fixes et bien payés, ils nous imposent toujours plus d’emplois temporaires, flexibles et sous-payés. Ce sont eux qui ont ouvert la chasse aux chômeurs parce qu’ils préfèrent s’en prendre aux victimes plutôt qu’au chômage lui-même. N’oublions pas non plus les coupes sombres dans l’enseignement: les gouvernements précédents ont jeté les bases du sous-financement structurel de l’enseignement, le gouvernement actuel prend de nouvelles mesures (voyez le Contrat pour l’Education du PS). Même des partis comme la NV-A et le FDF y trouvent place. Deux partis qui font des contradictions communautaires leur fonds de commerce et qui font tout pour diviser les travailleurs au lieu de promouvoir la lutte commune des Flamands et des Wallons. Quelle hypocrisie!

    Nous craignons que la présence des partis “démocratiques” en tant que co-organisateurs n’altère le caractère de la Marche des Jeunes et ne limite drastiquement les possibilités de mobilisa-tion. Nombre de gens considèrent à juste titre les revendications de la plateforme comme autant d’appels à rompre avec la politique actuelle. De plus en plus de travailleurs et de jeunes réalisent que les partis traditionnels sont complices de la politique de régression sociale. Parce que nous restons cohérents avec nos prises de position et que nous défendons les intérêts des travailleurs et des jeunes, nous allons continuer à mener activement la campagne, mais avec notre propre matériel.

  • Non-marchand. Il faut une stratégie pour vaincre!

    Les travailleurs du secteur non-marchand sont à un tournant décisif dans leur lutte pour l’amélioration des salaires et des conditions de travail. Après la manifestation du 27 janvier, qui a vu descendre dans la rue des milliers de membres du personnel infirmier, du personnel paramédical, d’éducateurs, d’animateurs ontclamé leur colère, tant en matière d’amélioration des conditions de travail que sur le plan salarial, le gouvernement a bloqué l’enveloppe budgétaire à 375 millions d’euros répartis sur 5 à 6 ans.

    Correspondant

    Ce qui limite la création d’emplois à 10.000 au lieu de 25.000, soit 7.000 équivalents temps plein. C’est beaucoup trop peu pour soulager la charge de travail.

    En matière de pouvoir d’achat, ce sera encore plus mince. Le gouvernement s’en tient à la position du ministre précédent Frank Vandenbroucke (SP.a) qui avait opposé un Niet! pendant deux ans aux revendications salariales. Il n’est prévu qu’une petite augmentation pour les plus mal payés et on instaurera un deuxième pilier pour les pensions dans le secteur. Les pensions des travailleurs du non-marchand figurent parmi les plus maigres en Belgique.

    Les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que dans les autres secteurs, et cela durera encore deux ans. Les syndicats ont fait savoir que les propositions du gouvernement étaient insuffisantes. Ils revendiquent une enveloppe minimale de 520 millions d’euros. Mais ils abandonnent ainsi une bonne partie de leur cahier de revendications alors que les travailleurs se sont battus pour l’application de ce cahier pendant plus d’une année. Qui dit que les prochains mois, ne verront pas les négociateurs syndicaux opérer une nouvelle reculade, et que les travailleurs du non-marchand ne se retrouveront pas de nouveau avec un accord sans contenu pour les cinq ou six ans à venir?

    Les syndicats ont déposé un préavis de grève illimité à partir du 24 février, mais ils laissent leurs affiliés dans l’incertitude sur les modalités pour organiser ces grèves. La LBC (la Centrale CSC pour les employés, en Flandre) veut faire une grève générale les 24 et 25 février afin d’exercer le plus vite possible une pression maximale sur le gouvernement et arracher des concessions. Si le gouvernement tient bon, le secteur ira-t-il vers une grève générale? La LBC tient-elle compte du fait que dans beaucoup d’institutions les actions sont menées uniquement par les délégués?

    Il faut une mobilisation. Mais la forme qu’elle prendra reste très floue. Ainsi le SETCa envoie ses militants diffuser des tracts "Grève à durée indéterminée… dans les soins de santé?". Attention au point d’interrogation. Distribuez-le aux collègues de travail et, pour le reste, tirez votre plan? C’est la recette assurée pour une défaite. Dans son dernier tract, Hypertension (bulletin de militants du SETCa, de la LBC et de la CNE dans le non marchand), le MAS insiste sur la nécessité d’un plan d’action par région et sur la mise sur pied d’un comité d’action. Cela permettra d’informer la masse des travailleurs qui, jusqu’à présent, l’a peu été. Au SETCa, il y a un plan d’action avec des réunions d’information et des piquets massifs sont prévus à partir du 1er mars sur un certain nombreux d’hôpitaux bruxellois. Avec un tel plan de mobilisation, il est possible de lancer des actions qui iront en s’élargissant. Mais il faudra aussi que ces actions puissent durer dans le temps.

    Pour mettre sur pied des comités d’action, il faudra travailler à la base pour unifier les militants de la FGTB et de la CSC. Jusqu’à présent, les manifestations se sont déroulées en " blocs de couleur ", les verts d’un côté, les rouge de l’autre. Cela nuit à l’unité.

    Une victoire du non-marchand est possible et nécessaire. D’abord pour le personnel, mais aussi pour les usagers. Chaque délégué doit prendre l’initiative d’organiser, dès que possible, des réunions pour préparer le passage à l’action dans les institutions de soins et, sur le plan régional, élaborer un plan d’action capable de mener à la victoire.

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