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  • Anvers: L’eau plus chère

    A l’instar des pays voisins, on réfléchit aussi chez nous à augmenter le prix de l’eau. Dans la région d’Anvers, tout le monde a reçu sa facture d’eau où il apparaît que le distributeur local a fortement augmenté le prix qui passe de 50 à 100 euros. La hausse de prix est due à l’ajout d’une taxe d’égout à la facture d’eau.

    A Anvers, on paye 0,3 euros pour 1.000 litres. La population n’a pas été avertie de l’introduction de la taxe. Il semble que la société distributrice escompte que tout le monde va payer sans rechigner. Elle a la fâcheuse réputation de couper l’eau lorsqu’une facture n’est pas payée à temps. Cette nouvelle taxe est antisociale, car tout le monde paye la même chose quel que soit son revenu.

    En outre, tout indique qu’on s’apprête à faire de la fourniture d’eau une activité rentable dans les plus brefs délais, avec une éventuelle privatisation complète à l’horizon. Nous avions vu auparavant nombre de communes augmenter le prix des sacs poubelles, il semble que ce soit maintenant le tour du prix de l’eau.

  • Non Marchand. Nos revendications ne sont pas égoïstes, mais utiles à la société

    Après une année 2004 agitée le non-marchand se prépare à faire de nouvelles actions cette année. Le 27 janvier de nouveau des milliers de travailleurs sociaux, d’infirmières, d’éducateurs iront à Bruxelles pour faire entendre leur voix et pour imposer des négociations.

    Un militant de la LBC (syndicat CSC des employés en Flandre)

    Sur le “communisme” de Stevaert

    Les spécialistes avec de hauts salaires doivent collaborer pour sauvegarder l’équilibre budgétaire. C’est la proposition du président du SP.a Steve Stevaert. Cela a provoqué une critique violente de l’ABSYM (Association belge des Syndicats de Médecins). Selon son porte-parole Marc Moens cette proposition sentait “le communisme”.

    Cette réaction ridicule montre que les spécialistes concernés ne veulent pas renoncer à leurs privilèges qui s’appuient sur le système de médecine à l’acte. Si les responsables l’ABSYM pense qu’écrémer les salaires les plus hauts sent déjà « le communisme », ils risqueraient de tomber dans les lits de leurs propres hôpitaux s’ils entendaient les proposition du MAS. Nous sommes pour l’installation d’un service national et public des soins de santé sous contrôle des travailleurs et des consommateurs. Nous luttons résolument contre la médecine à l’acte et pour la nationalisation de l’industrie pharmaceutique afin que les produits soient vendus au prix le plus bas possible.

    Les travailleurs en ont assez de travailler dans les pires conditions de travail et de salaire. Une étude récente de l’Institut supérieur pour le Travail montre que les travailleurs du non-marchand gagnent en moyenne 10,5% de moins que leurs collègues des autres secteurs avec le même diplôme et la même ancienneté. C’est donc à juste titre qu’ils revendiquent une harmonisation des salaires et un réel treizième mois. À coté d’un manque de places d’accueil pour les personnes handicapées, les patients et les autres utilisateurs du secteur, il y a aussi un déficit énorme de personnel accompagnant, soignant et infirmier. Pour faire baisser le stress au travail, le secteur du non-marchand revendique une augmentation du personnel de 5% soit 25.000 emplois supplémentaires. Il revendique aussi la semaine de 36 heures sans perte de salaire avec embauche compensatoire, plus de moyens pour la formation, l’assouplissement du règlement de fin de carrière pour tous les secteurs du non-marchand et la mise sur pied d’un fonds de pension extra-légal (actuellement les pensions du non-marchand sont parmi les plus basses).

    Tout cela doit éviter que le sec-teur ne se vide, ce qui engendre un coût énorme pour la société. Pensons seulement aux Pays-Bas, où le déficit de personnel entraîne la fermeture de nombreux départements d’hôpitaux, ce qui fait que les patients doivent attendre des mois pour une opération ou une hospitalisation et que des mil-liers de personnes handicapées sont inscrites sur de longues listes d’attentes,…

    La situation objective dans laquelle le secteur se trouve semble d’ailleurs avoir fortement changé. Au cours des 10 dernières années les actions de lutte ont toujours mené à des concessions du gouvernement. Aujourd’hui cette époque semble révolue. En Flandre il n’y pas encore un début de négociations, bien que les cahiers de revendications aient été déposés dans les cabinets concer-nés fin 2003. Sur le plan fédéral il y a eu entretemps quelques discussions. Récemment le ministre Rudy Demotte a annoncé vouloir créer 7.500 emplois en 5 ans. Pas un mot sur les hausses de salaire ni sur les autres revendications.

    Et c’est encore pis: les gouvernements passent à la contre-attaque. Le ministre du Travail et de l’Enseignement pour la Région flamande, Frank Vanden-broucke (SP.a), a annoncé en octobre 2004 un gel salarial pour deux ans. La ministre du Bien-être, des Soins de la Santé et de Famille, Inge Vervotte (CD&V,) affirme que le gouvernement flamand “a constaté qu’il n’y a en fait pas de marge pour une augmentation salariale supplémentaire”.

    Il semble que les gouvernements vont essayer de concéder le moins possible. Il n’est même pas irréaliste de penser qu’ils tenteront de décrire les travailleurs du non-marchand comme des égoïstes. C’est pour cela qu’il est important que les syndicats élargissent leurs actions et ne les limitent pas à des manifestations et des grèves d’un jour. Ils pouvaient entre autres expliquer aux étudiants du secteur que les 25.000 emplois supplémentaires ne sont pas seulement revendiqués pour faire baisser les cadences de travail, mais aussi pour contrecarrer le chômage chez les jeunes. Aux organisations de consommateurs et des patients on peut montrer que plus de personnel, plus de moyens et plus d’éducation vont garantir de meilleurs soins. Les revendications du non-marchand ne sont pas égoïstes. Au contraire, elles vont dans l’intérêt commun de la société.

  • Logement. C’est à Gand que le prix des maisons augmente le plus vite

    L’enquête de l’agent immobilier Century 21 démontre que le prix moyen d’une maison à Gand a doublé cette dernière décennie, passant de 46.258 euros en 1993, à 91.775 euros en 2003, soit une augmentation de 98%.

    Kristof Bruylandt

    Gand est donc la ville où les prix immobiliers augmente le plus, mais reste relativement “bon marché” par rapport à Anvers, Bruges, Bruxelles, Louvain et Hasselt, où une maison coûte au moins 100.000 euros. A Courtrai et Malines, on paie un peu moins.

    L’échevine gantoise de l’urbanisme Karin Temmerman pense savoir pourquoi à Gand les prix ont tellement grimpé, Par ses projets prestigieux de renouvellement, la ville est redevenue attractive et « tendance » pour des habitants plus aisés qui veulent à nouveau vivre dans la veille ceinture du 19e siècle. Le nombre d’habitants progresse légèrement chaque année et la demande fait grimper les prix.

    Elle reconnaît ainsi que la rénovation de la ville provoque l’éviction sociale. Les bas revenus qui pouvaient encore se permettre une petite maison, sont maintenant simplement éjectés par le marché, ou alors sont expropriés par la ville pour faire de la place aux revenus élevés. On appelle cela « créer un mix social sain » et cette politique est évaluée positivement par des géographes comme le professeur gantois Saey comme « courageuse et nécessaire pour pouvoir continuer à financer les services du centre-ville (bibliothèques, écoles, culture,…) ».

    Voilà le cynisme asocial des pseudo « réalistes »! Que dire de Groen ! (ex-Agalev), s’inquiétant tellement de la qualité de l’habitat que selon Dirk Holemans (éphémère président des verts) les maisons du 19e siècle peuvent toutes être démolies parce qu’elles ne remplissent pas les normes actuelles de qualité. Nous sommes les derniers à nier que la qualité d’habitation dans la ceinture du 19e siècle doit être améliorée. Mais on ne peut le faire en chassant les pauvres pour les remplacer par des familles plus aisées. Au contraire, il faut des investissements massifs dans la construction d’habitations sociales de bonne qualité, éparpillées dans toute la ville.

    Dans le quartier gantois de Brugse Poort, 89 maisons modestes vont être démolies pour n’être remplacées que par 60 habitations (surtout des appartements) pour un autre public. Les habitants actuels sont expropriés vers des buildings gris et peu attractifs, éloignés du centre.

    Le loyer de ces « habitations sociales » a augmenté au cours des 3 dernières années de 9% parce que les sociétés de logements sociaux sont à court d’argent. On a fait payer le déficit par les socialement faibles. Gand fourmille de projets, mais ils rencontrent la résistance des habitants lésés. Le projet le plus récents « des ponts vers le Rabot », un projet de prestige près du nouveaux palais de justice, est désapprouvé même par l’administration, qui le juge futile.

    La rénovation de la ville doit se faire en premier lieu en dialogue avec les habitants des quartiers concernés. On doit leur offrir une alternative attractive en cas de démolition. Pour pouvoir faire cela, il faut une politique de logement qui peut faire baisser les prix en augmentant l’offre sociale. Et pour cela il faut de l’argent.

    A Gand, il y a maintenant une dizaine de projets de construction à grande échelle, dont la construction du port de yacht Portus Ganda, ouvrir le Nederschelde, le forum de musique, etc. En soi il n’y a peut-être rien à dire contre ces projets, si ce n’est qu’ils sont prioritaires sur un besoin humain important, un logement abordable et de bonne qualité. Une ville comme Gand peut tirer de son port et de son industrie assez de moyens pour remplir ses caisses afin que le centre-ville soit fonctionnel tout en donnant aux habitants un logement de qualité et d’autres services publics. Mais l’establishment politique ne demande rien au capital, privatise même ses services et présente la note aux revenus les plus bas. J’aimerais bien qu’on m’explique ce qu’il y a de «courageux» dans cela et pourquoi cette politique, personnalisée par le bourgmestre Frank Beke, mérite le Prix de la Démocratie !

  • La violence à l’école: quelle solution?

    Régulièrement, des évènements médiatisés mettent en avant la « violence à l’école ». Cela donne lieu à des mesures d’exclusion, de relégation d’élèves, sans cependant apporter de solutions réelles aux enseignants ni aux élèves.

    Cécile Mangin

    De quoi parle-t-on quand on fait état de “violence à l’école”

    Des études sérieuses démontrent que les violences graves sont extrêmement rares en ce qui concerne les atteintes physiques à l’égard des membres des équipes éducatives. Quelle que soit la composition sociale de l’école, les enseignants qui travaillent au sein d’une équipe éducative cohérente se disent moins victimes de violence. Mais il existe un malaise partagé par les enseignants et les élèves, sans qu’aucune solution efficace ne soit proposée.

    En Communauté française, les écoles en difficulté reçoivent un financement supplémentaire (dans le cadre de la politique de « discrimination positive »). Mais dès que les choses s’améliorent, ce subside tombe et, du même coup, les projets mis en place (concrètement, cela revient à perdre un ou plusieurs emplois, par exemple licencier un éducateur). Il n’existe aucune réponse structurelle et durable qui garantisse aux établissements scolaires de pouvoir fonctionner dans de bonnes conditions. Les classes restent trop nombreuses, les enseignants sont souvent isolés (leur horaire ne leur donne pas toujours la possibilité de travailler en « équipe » et donc de partager leurs réflexions et leurs expériences). Contre toute logique, on continue à définancer l’enseignement, à supprimer des postes et donc à aggraver la situation matérielle des enseignants et des élèves.

    Parfois, on en arrive à des situations extrêmes comme à l’Athénée Madeleine Jacqmotte, à Ixelles. Suite aux incidents graves dont des enseignants ont été victimes, c’est une réponse absurde qui a été proposée : exclure presque une centaine d’élèves majeurs pour absentéisme et ce dans la plus parfaite illégalité ! Ces élèves expliquent qu’ils étaient « licenciés » par exemple le matin (voilà déjà un mot qu’ils connaissent) en raison de l’absence d’enseignants, et ils ne revenaient plus l’après-midi… Les autorités scolaires les orientent actuellement vers les formations de l’ORBEm ou bien vers les cours de promotion sociale. Dans d’autres établissements, la direction fait appel à la police pour traquer les brosseurs ou fouiller les élèves pour détecter la présence de drogues. Mais la répression ne permettra pas d’arracher les racines du mal.

    L’enseignement est-il vraiment un outil d’émancipation des élèves ? Certainement pas ! C’est une machine à fabriquer de bons petits travailleurs, adaptés aux besoins du moment du marché, et que l’on jettera lorsque l’on n’en n’aura plus besoin. L’école est-elle un lieu de travail épanouissant ? Bien souvent, les enseignants doivent faire face à un concentré de toutes les contradictions de la société capitaliste. On ne peut s’attaquer aux maux qui accablent l’école sans s’attaquer à ceux qui rongent la société : le chômage, la pauvreté, la flexibilité à outrance, le coût du logement,… Car l’école ne vit pas en vase clos.

  • L’égalité pour les femmes?

    DANS LES ANNÉES ‘70 et ‘80, les féministes se sont battues contre l’inégalité des salaires, les mauvaises conditions de travail, etc… Elles trouvaient que les problèmes personels, comme la violence domestique devaient être résolus politiquement et collectivement. Elles le dénoncaient avec le slogan: “la vie personnelle est politique”, car ces problèmes ont une base sociale.

    Laura Gilles

    Aujourd’hui, dans les “temps modernes” les femmes sont toujours confrontées à une double tâche. Ce qui avant était fait par la femme au foyer, la femme active d’aujourd’hui doit encore le faire en grande partie : faire à manger, les courses, s’occuper des enfants, … De plus, l’accès aux crèches est vraiment compliqué. Les femmes choisissent moins vite un poste à haute responsabilité ou avec beaucoup d’exigences.

    De même, elles ne recoivent pas de temps pleins pour qu’elles aient le temps de s’occuper de la maison et des enfants.

    Un autre aspect est le fait que les femmes n’ont toujours pas le même salaire pour un même travail effectué. Les femmes travaillent, pour pouvoir assumer leur double tâche journalière, souvent en mi-temps ( plus de 39% des femmes ont un temps partiel) et dans des jobs moins sûrs et plus flexibles que les hommes. C’est n’est donc pas juste de dire que si tu fais de bonnes études, tu deviens automatiquement financièrement indépendant.

    Selon certaines études, la meilleure manière pour les femmes de sortir de la pauvreté, c’est encore de trouver un mari. Pour parler un peu de l’étranger : deux tiers de la population pauvre au niveau mondial sont des femmes.

    Elles font pourtant deux tiers de l’ensemble du travail dans le monde – dans les usines et les bureaux, les écoles et les hôpitaux, les magasins, les banques, les hôtels… Cependant, elles recoivent un dizième du revenu mondial. Les femmes e t leurs enfants forment une majorité écrasante du nombre de réfugiés dans le monde, la plus part du temps des réfugiées de guerres et de guerres civiles. A travers le monde, il y a plus de 50 millions de femmes qui sont “vendues” comme des marchandises par des bandes de marchands humains, qui utilisent la vulnérabilité des femmes, qui essaient d’échapper à la crise. C’est pourquoi nous devons discuter de ce sujet et mobiliser pour la Marche des Jeunes pour l’Emploi.

  • STIB. Comment améliorer le rapport de forces?

    Les travailleurs de la STIB ont fait grève le 10 janvier. C’est la sixième journée de grève depuis l’automne. La grève a été un succès relatif (50% des bus et des trams ne sont pas sortis, le métro a roulé). Malgré les efforts, le mouvement piétine et recule.

    Guy Van Sinoy

    Division syndicale

    Deux facteurs essentiels freinent la lutte. D’une part, la principale revendication (augmentation des temps de parcours) ne concerne pas le métro. D’autre part, seule la CGSP (FGTB) continue la lutte car depuis le 10/11 les secrétaires de la CCSP (CSC) et du SLFP (CGSLB) ont signé une convention bidon avec la direction: l’embauche de 50 conducteurs et beaucoup de promesses en l’air.

    Manoeuvres et coups bas

    D’autres éléments compliquent la lutte. La direction de la STIB multiplie les mesures cosmétiques pour faire croire que tout va mieux: allongement spectaculaire du temps de parcours de quelques lignes (environ 20% des lignes), mobilisation des agents improductifs (chef de ligne, etc) pour seconder les conducteurs de certaines lignes aux heures de pointe. Si la STIB voulait vraiment améliorer les temps de parcours de toutes les lignes et compléter les effectifs dans les ateliers et les bureaux, il faudrait embaucher plusieurs centaines de travailleurs, et pas 50. Pour étouffer la grève du 10/1, des coups bas ont été donnés aux délégués du métro (qui transporte 50% des voyageurs). La CCSP veut exclure deux délégués (métro) en désaccord avec la signature de la convention. Le premier délégué CGSP (métro), mis sous pression par son chef, a édité un tract remerciant les travailleurs pour leur participation aux luttes passées… sans même mentionner la date du 10 janvier!

    Lutte au sein de la CGSP

    La CGSP focalise la combativité… à la base. Car si le secrétaire de la CGSP n’a pas signé l’accord bidon c’est parce que sa base s’y oppose fermement. Pour la manifestation syndicale du mardi 21/12 (couverte par un préavis de grève national dans tous les secteurs), il a convenu avec la direction de la STIB, quelques jours avant le 21/12, que les travailleurs qui souhaitaient être déclarés grévistes pour aller à la manif devaient prévenir leur chef… 48 heures à l’avance! Par ailleurs, aucun tract de mobilisation n’a été prévu par les permanents CGSP pour la grève du 10/1 (quelques délégués de base ont sauvé les meubles en sortant un tract).

    Mais la combativité à la base de la CGSP s’exprime aussi dans une certaine confusion. La grève avait initialement été prévue pour le 24/12. Une assemblée a décidé de reporter la grève au 10/1. Certains militants combatifs, mécontents du report, ont malheureusement refusé de faire grève le 10/1 et ont diffusé un tract (Nouveau Comité des Chauffeurs) dénonçant cette grève «comme un diversion destinée à assurer la tranquillité des permanents».

    Organiser l’opposition syndicale

    Une lutte qui piétine finit par reculer. Elle risque d’isoler les militants les plus combatifs et ouvre la voie à la répression. Multiplier les journées de 24 heures de grève sans perspectives, c’est aller vers l’épuisement des militants. C’est d’ailleurs la tactique choisie par le secrétaire CGSP: incapable d’affronter la combativité de la base, il joue la carte du pourrissement.

    Il faut regrouper dans une opposition syndicale démocratique les militants syndicaux soucieux de lutter pour de meilleurs conditions de travail et élaborer un plan de mobilisation allant crescendo vers une grève prolongée. Une étape importante est l’organisation d’assemblée du personnel dans les dépôts pendant le temps de travail (c’est prévu par la loi) pour souder l’ensemble du personnel, au-delà des frontières syndicales.

  • “AEGIS hors d’Irak!”

    Lors du week-end des élections anti-démocratiques en Irak qui étaient censées légaliser l’occupation du pays, Résistance Internationale (ISR) et les Socialist Students ont organisé une action à Londres devant le siège d’ Aegis Defence Services.

    Suzanne Beishon, ISR et Socialist Party, Londres

    Aegis, une compagnie de sécurité privée, a reçu un contrat de $293 millions par le Pentagone pour coordonner des opérations de sécurité de milliers d’entreprises privées anonymes en Irak. Aegis fait donc des profits énormes pendant que plus de 100.000 Irakiens sont morts depuis le début de la guerre. Notre action à Piccadilly était enthousiaste et attrayante pour ceux qui passaient près de nous, et nous avons pu discuter avec beaucoup de jeunes qui étaient très mécontents de la situation en Irak.

    Quand je lui ai demandé ce qu’elle pensait des élections ayant lieu en Irak, Rosemary Lew d’Amérique, qui est devenue active dans le mouvement contre la guerre quand Dick Cheney a visité son campus au Wyoming, m’a dit :"Il est difficile d’avoir une élection dans un pays où les gens ne peuvent pas voter à cause de la peur et du manque de lieu de vote sécurisés, ce qui entraîne que les élections sont une énorme farce!" Jack Nakama, aussi d’Amérique, a répondu à cette question en disant, "je pense que c’est juste une tentative de légitimiser le pourquoi nous sommes intervenus militairement là, et je pense que nous devons laisser les Irakiens décider de leur propre destin, ce qui n est actuellement pas le cas. C’est juste une stratégie du haut vers le bas. La seule démocratie peut venir de la base,des personnes, pas des grandes multinationales ou des présidents des USA." Et finalement Florian Koosbauer a indiqué : "je pense que ce n’est pas une vraie élection, c’est bien davantage une dictature." Ces avis montrent vraiment la conscience croissante des jeunes aujourd’hui et de la colère qui existe envers l’occupation de l’Irak. L’action était vraiment animée et notre capacité de chanter et scander des slogans a impressionné tout le monde, y compris les policiers.

  • La lutte contre les attaques du gouvernement Raffarin et du patronat continue

    Fin janvier, la France a vécu au fil des grêves et manifestations qui ont prit place contre les plans de libéralisation du secteur public, les attaques sur les salaires et le temps de travail ainsi que sur les privatisations du gouvernement Raffarin. Le pic de ces journées de mobilisation fut le 20 janvier quand plus de 328.000 travailleurs du secteur public sont descendus dans les rues de France. Les grêves et manifestations, organisées sur une période de cinq jours, étaient les premières mobilisations de cette envergure depuis le mouvement contre la réforme des pensions du printemps 2003. Plus de 50% de tous les profs ont débrayé et dans le secteur public la participation moyenne atteignait les 25%.

    Karim Brikci

    Mais la base des syndicats ne voulant pas s’arrêter à ces journées d’action, la bureaucratie syndicale, sous pression, avait appellé à une journée de mobilisations contre les attaques sur la semaine des 35h ce 5 février dernier.

    De nouveau cette journée a montré la volonté énorme des travailleurs français de lutter pour leurs acquis et pour leurs conditions de travail. Il y a eu des manifestations dans plus de 118 villes à travers la France et ce sont plus de 500.000 personnes qui y ont prit part, les plus grosses manifestations ayant eu lieu à Paris (90.000 participants) et à Marseille (50.000 participants). Tous les syndicats avaient mobilisé fortement et la CGT y était très bien représentée, ses militants portant des autocollants contre la constitution européenne. Il y avait aussi d importantes délégations de grosses entreprises du secteur privé, mais aussi de plus petites entreprises qui sont victimes de licenciements ou fermetures.

    Ces manifestations unitaires sont un grand pas en avant pour le mouvement, mais cela ne peut pas en finir là. Nos camarades de la Gauche révolutionaire sont intervenus dans ces manifestations en avancant l’idée d’une grève générale dans le secteur public et le secteur privé. Les camarades français étaient aussi renforcés par des équipes de camarades venus expressement de Belgique.

    Si nous voulons développer une grêve unifiée des travailleurs des secteurs public et privé, il est nécessaire d’organiser des assemblées génerales et des comités de grêve, controlés démocratiquement par les travailleurs dans chaque secteur. Ces assemblées et comités pourraient organiser et discuter des actions à mener pour unifier les travailleurs du secteur public et du privé. Une telle lutte unifiée pourrait arriver à stopper les attaques du gouvernement. Mais nous ne pouvons avoir de garantie que de telles mesures ne reviennent pas sur l’agenda du gouvernement dans le futur. C’est dans la logique du système capitaliste lui-même que d’un côté les patrons empochent les profits et que de l’autre côté les masses laborieuses et sans emplois se retrouvent face à plus d’exploitation, pauvreté et chômage.

    C’est pour cela que nous avons besoin d’un nouveau parti qui organisera les travailleurs, jeunes, chômeurs,…autour de revendications concrètes qui les uniront dans la lutte contre les attaques néolibérales des gouvernements de l’ Union Européenne et du patronat. Mais nous devons aussi construire une aile révolutionnaire dans un tel parti pour éviter que sa direction n’accepte de gérer le système capitaliste mais mener la bataille idéologique pour renforcer les idées révolutionnaires et avancer la nécessité de rompre avec ce système qui n’engendre que guerres, racisme et pauvreté. C’est dans ce sens qu’ oeuve le Comité pour une Internationale Ouvrière à travers le monde, et c’est ainsi que continueront à intervenir nos camarades de la Gauche révolutionnaire dans le mouvement qui se développe en France.

  • STAGIAIRES EXPLOITES

    DERNIÈREMENT, le gouvernement violet a décidé de donner des moyens aux écoliers et aux jeunes chômeurs pour qu’ils puissent acquérir de “l’expérience pratique”. A partir de maintenant, les patrons sont payés avec les impôts de nos parents pour engager gratuitement des stagiaires. Voici mon rapport de deux ans de stage.

    Marieke Lambrechts

    J’ai commencé mon premier stage pleine d’enthousiasme. Après 4 ans assise sur des bancs d’école, j’allais enfi n avoir une expérience pratique qui avait mis du temps à venir.

    C’était du moins ce qu’ils nous ont fait croire à l’école. Mon premier stage s’est fait dans une société qui produit… des bancs d’école et des tableaux : l’entreprise de stage préférée de la direction de notre école.

    J’ai compris pourquoi plus tard. Cette société a un monopole sur ce marché en Belgique et fait des bénéfi ces annuels gigantesques. De mon école, je devais apporter un bouquet de fl eurs pour remercier la société de me laisser y faire mon stage. Après 14 jours de travail gratuit, j’ai reçu un simple merci ; même pas un stylo de promotion ou un calendrier. Plus tard, j’ai entendu que l’école avait des remises de prix sur leur matériel en échange des stagiaires. Un stagiaire a pu classer, pendant 1 mois, les factures. Nous sommes en fait utilisés par l’école pour obtenir des remises; c’est ça la coopération publique – privé.

    Un avantage: j’ai quand même pu faire de la comptabilité, ce que je suis supposée apprendre dans mes études. Durant mon stage suivant, en juin, dans une institution psychiatrique, mon maître de stage m’a demandée d’écrire l’article de stage de sa fi lle. Je leur ai donné une bouteille vin (comme l’école l’avait demandé) et de nouveau je n’ai rien reçu en retour. Même pas de l’expérience pratique; je savais déjà composer un texte et le taper.

    Cette année, j’ai travaillé pour une autre société qui a des succursales en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Cette société, qui produit des volets et des parebrises, a également la quasi totalité du marché belge entre ses mains.

    Là, pendant 1 mois, j’ai dû faire les travaux les plus bêtes comme distribuer des papiers, apporter du café, mettre des factures dans des enveloppes, … Je recevais seulement 2.5 euros pour les trajets.

    Dans ma classe, tout le monde a eu des expériences similaires. Le stage n’a donné de l’expérience pratique à personne. Les élèves sont utilisés uniquement comme employés intérimaires gratuits pour les tâches stupides. Et maintenant, cela sera en plus sponsorisé par “notre“ gouvernement.

    Avec la Marche des Jeunes pour l’Emploi, nous voulons offrir une réponse à cette politique. Le stage doit être payé et véritablement axé sur la pratique. Les écoles doivent être fi nancièrement indépendantes et ne peuvent pas fournir du personnel gratuit aux sociétés amies pour leurs petits travaux. Mobilise avec nous dans ton école pour donner une réponse collective au patronat ce 19 mars!

  • Forum Social Mondial 2005. Chavez parle devant 25000 personnes

    Quatre heures durant, des jeunes ont conflué par milliers vers le stade du Gigantinho ( "Petit Géant" ) sous une chaleur estivale étouffante. La file s’étire aussi loin que l’oeil peut voir, son parcours tracé pour tirer avantage du moindre point d’ombre existant sur le côté: sous des arbres, des auvents de magasin, des portes… Et à mesure que l’heure tourne, on sent le suspense monter.

    Kevin Simpson

    Car ces milliers de gens sont venus pour voir Hugo Chavez, Président du Vénézuela, parler de la rébellion contre le néo-libéralisme et l’impérialisme des USA. Au contraire de la conférence donnée par Lula, un peu plus tôt dans la semaine, où les partisans du PT furent amenés, tous frais payés, ceux qui sont venus ici l’ont fait de leur propre chef, et ce sont des jeunes.

    Et parlant à ceux qui sont venus écouter, on devine bien que la majorité voulait entendre parler de la révolution : une alternative radicale ( mais sans réelle clarté sur comment elle sera réalisée ) pour la lutte contre la brutalité que le capitalisme amène en Amérique Latine.

    Nouvelle generation

    Beaucoup de ces jeunes font partie de la nouvelle génération de militants brésiliens ( et sud-américains ) qui est en train de se former. Ils ont rompu avec toute illusion qu’ils auraient pu avoir concernant Lula et le capitalisme ; ils sont anti-capitalistes et anti-guerre, comme le sont beaucoup de leur génération sur d’autres continents… Mais il y a une différence importante : ils sont passés à travers l’expérience de ce qui a été une rébellion continentale dans les dernières années contre le néo-libéralisme. Dans certains pays, ce mouvement a mis un terme aux privatisations en cours, et engrangé des mouvements d’insurrection massifs venant de la classe ouvrière et de la paysannerie pauvre.

    Et c’est ainsi qu’ils sont entrés en lutte, pas seulement avec de la confiance, de l’énergie et de la vitalité, mais pour une importante fraction d’entre eux, avec une soif d’idées révolutionnaires et socialistes, et un niveau politique développé.

    La conférence de Hugo Chávez qui a eu lieu le 30 janvier était peut-être la conférence la plus importante du FSM. Elle était financée par les dirigeants du CUT ( les chefs de la Fédération des Syndicats brésilienne, corrompue et fort à droite ) et par le Movimento dos Trabalhadores Sem Terra ( MST : la plus grande des organisations des paysans sans-terre au Brésil, bien qu’elle soutienne généralement le gouvernement de Lula, tout en critiquant certaines de ses politiques).

    Hostilité amère

    Cette conférence suivait le discours de Lula, ce qui a encore plus polarisé politiquement les participants au Forum Social. Il était évident que les dirigeants du CUT, surtout, voulaient utiliser l’apparition de Chávez pour tenter de renverser l’hostilité que la plupart des syndiqués et des jeunes radicaux leurs porte. C’est pour cela que le président du CUT était prévu pour faire un discours aux côtés de Chávez, espérant qu’un peu de l’autorité du Président vénézuélien pourrait lui être transmise. Le Gouverneur de l’état de Paraná, Roberto Requião, un partisan de Lula, était aussi invité à parler.

    Des membres du MST présentaient l’événement, mais il était clair qu’il avaient pris en compte le type de public, et étaient conscients que certains des invités pourraient recevoir un mauvais accueil. Et donc, à partir du moment où les gens commencèrent à remplir les sièges, les présentateurs du MST menèrent le jeu avec des slogans révolutionnaires et socialistes.

    La conférence qui se tint au Gigantinho représentait en microcosme la politique brésilienne d’aujourd’hui : une grande polarisation entre ceux qui gardent encore des illusions sur Lula ( encouragés par les dirigeants syndicaux, la bureaucratie du PT et les ONGs ), et une majorité qui se sent absolument trahie par Lula et s’ est radicalisée avec les événements récents sur le continent.

    Quand tous les gradins étaient remplis, d’énormes drapeaux rouges flottaient un peu partout. Un gros groupe de partisans du PSOL prit le côté gauche du stade et commença à chanter des slogans anti-Lula et anti-impérialistes. Et quand les présentateurs lancèrent "Brésil, Vénézuela, Amérique Centrale, la lutte socialiste est internationale", et suivirent par "A bas l’impérialisme, longue vie au socialisme", l’assemblée entière éclata dans un tonnerre approbatif, alors qu’une forme d’électricité politique remplissait l’air et que de nombreuses "olas" étaient lancées par la foule. Cette réponse montre bien comment dans d’autre parties du monde, l’ombre laissée par la chute du Stalinisme parmi la mase de la population, et l’effet qu’elle a eu sur la conscience populaire, sera complètement évacuée par le résultat des luttes massives qui se développeront contre le néo-libéralisme.

    Cependant, la nature radicale de la plupart de la foule devint vraiment évidente pour tout le monde quand un petit groupe de Jeunesse Socialiste ( la section des jeunes du Parti Communiste du Brésil, PCdoB, qui font partie du gouvernement PT et sont perçus comme la "police de la pensée" de Lula ) commença à chanter des slogans pro-Lula et à agiter les drapeaux de leur parti.

    En quelques secondes, une colère bouillante et une hostilité terrible remplit l’air, en même temps que des milliers de gens criaient qu’on les expulse. Le chant s’élevait "Pelego, pelego, pelego", un pelego étant une couverture épaisse que l’on place sous la selle d’un cheval pour mieux le contrôler. Ce terme est utilisé par les travailleurs brésiliens pour décrire les syndicats "jaunes" dont le rôle est de servir d’instruments de contrôle par le patronat.

    Un mur de son accueille l’arivée de Chávez sur la scène. Mais la colère explose encore une fois parmi le public quand le Président du CUT, Luis Marinho, commença à parler. Le CUT est perçu comme un complice de Lula dans sa politique d’attaques sur les droits des travailleurs et sur l’éducation, à travers la législation de réforme syndicale et la réforme sur l’éducation.

    Quand Marinho critiqua le public, qui selon lui s’ attaquait à ceux qui sont contre les privatisations et qui fraternisent avec le mouvement ouvrier qui se bat contre les patrons, sa voix fut noyée par les huements de la presque totalité des quinze mille spectateurs. Il ne reçut aucun répit, malgré son rappel à ceux qui écoutaient que le CUT ést la seule fédération syndicale qui a protesté contre la tentative de coup d’état contre Chávez en 2002. Pour ceux qui venaient d’en-dehors de l’Amérique Latine, voir un bureaucrate d’une telle fédération syndicale se faire accueillir avec une tele hostilité était quelque chose de jamais-vu.

    Le seul autre moment où le public fut presque entièrement à l’unisson dans les slogans fut quand la délégation du PSOL lança ses slogans contre les réformes de l’éducation et des droits syndicaux proposées par le gouvernement Lula.

    Il sembla que Marinho termina son discours plus tôt que prévu, et retourna à la sécurité relative de son siège à côté de Chávez. L’ex-Gouverneur de l’état du Rio Grande do Sul, et ministre actuel dans le gouvernement Lula, Olivio Dutra, eut droit à un traitement un peu meilleur parce que ses compliments constants envers Chávez le protégeait partiellement de cette animosité que Marinho venait de reçevoir, et aussi parce qu’il est vu comme étant plus à gauche que les autres. Le Gouverneur du Paraná n’essaya même pas de parler au public.

    L’atmosphère changea encore du tout au tout quand Chávez entama son discours, vu que le public attendait impatiamment le message de lutte qu’il allait donner. Sans nul doute, Chávez est une figure charismatique et parle avec l’autorité de quelqu’un qui a un soutien massif de la plupart des organisations de travailleurs, des pauvres des villes et de la petite paysannerie du Vénézuela. Par conséquent quand il dit pendant son discours "Je ne suis pas ici en tant que Président du Vénézuela. Je ne me sens pas Président. Je suis seulement Président à cause d’un concours de circonstances particulières. Je suis Hugo Chávez et je suis un militant et un révolutionnaire. Parce que pour rompre avec l’hégémonie du capitalisme et celle des oligarchies, le seul moyen est la révolution", la foule rugit d’applaudissements. Il parle aussi avec le langage de la classe ouvrière, sans peur d’attaquer l’impérialisme américain devant une telle audience.

    Toutefois, Chávez suit tous les autres politiciens populistes, se pliant au public devant lui en prenant et mélangeant un peu toutes les formes d’idéologies politiques pour se présenter comme un « mélange » devant tout le monde.

    Pendant la première partie de son discours, il mentionna la plupart des rébellions contre le colonialisme et l’impérialisme sur le continent sud-américain, des guérillas des peuples inidgènes du 16ème siècle, jusqu’à Fidel Castro. Il répéta même quelques commentaires sur Jésus-Christ, qui selon lui, fut le plus grand révolutionaire de tous les temps.

    Il insita sur le combat des continents du Sud contre le Nord riche. Malheureusement, il ne posa pas cette question dans un contexte de lutte de classe internationale, et cita le travail du groupe des nations non-alignées dans les années 60 et 70 comme un exemple de ce qui pourrait être organisé au sein des nations d’Amérique du Sud à l’heure actuelle.

    Durant cette partie de ses commentaires, il cita Mao, disant "Il est important dans la lutte de connaître ses amis et ses ennemis". Les membres de Socialismo Revolucionario ( la section brésilienne du CWI ) ont expliqué après la conférence que ceci était une critique implicite du public qui avait attaqué le chef du CUT. Ce qui est important est que même Chávez n’était pas préparé à faire cette critique de manière explicite.

    La dernière partie du discours de Chávez fut peut-être son intervention la plus radicale face à un public de ce type. Mais tout militant qui réfléchit par après à ces commentaires réalisera que parmi tous les points valides de Chávez, les parties radicales de son discours apparaissaient enrober les commentaires beaucoup plus douteux qu’il exprima.

    Ses conclusions sur les effets de la chute du Stalinisme étaient à leur base identique à ceux que les marxistes ont tirées depuis la chute du Mur, et il lança un commentaire passionné sur le réchauffement climatique.

    Il continua jusqu’à citer Trotsky, disant que le coup d’état envers lui illustrait bien le point mentionné par ce chef de la Révolution Russe : "chaque révolution a besoin du fouet de la contre-révolution". Toutefois, ceci n’est pas la fin de la question. Car Hugo Chávez a fait face à au moins trois sérieuses tentatives de le renverser, qui ont été contrées par les masses. Mais tant que la révolution n’est pas amenée jusqu’à sa conclusion par l’adoption d’un régime socialiste et le renversement du capitalisme, la contre-révolution frappera à nouveau, et vaincra si le capitalisme n’est pas mis à bas.

    Mais il parla aussi de sa relation très proche avec le gouvernement chinois et le colonel Kadafi, et félicita Poutine pour sa résistance à l’impérialisme américain. Dans une des parties les plus importantes de son discours, il expliqua qu’il n’y a seulement deux alternatives : capitalisme et socialisme. Le capitalisme peut seulement être transformé par un socialisme véritable: une société juste et équitable, mais cela ne peut être réalisé que par la démocratie. Mais nous devons clarifier ce que pour nous signifie la démocratie, et ce n’est pas celle que pratique Bush".

    Les derniers commentaires de Chávez montrèrent une tentative d’utilisation d’une rhétorique radicale, afin de préparer le terrain à un compliment envers Lula, lorsqu’il déclama "Il y a des gens dans mon pays. De braves gens, mais des gens qui disent que je ne vais pas assez vite, ou que je ne suis pas assez radical. Mais ces camarades doivent réaliser que ceci est un processus, un processus avec des stades et un rythme. Souvenez-vous que nous nous attaquons à un système mondial, ce qui est une grosse tâche. Je sais que je cours un risque de me faire huer, mais lula est un brave type, et un ami."

    Et Chávez fut hué, mais ceci fut partiellement noyé sous les applaudissements qu’il reçut à la fin de son discours.

    Les militants les plus conscients qui quittèrent la conférence ont dû remarquer que le discours de Chávez contenait plus d’éléments radicaux que d’habitude. Malgré cela, ils ont dû aussi remarquer qu’il manquait d’explications réellement révolutionnaires et socialistes quant à comment le capitalisme pourrait être vaincu au Vénézuela et à travers le continent.

    Les membres du CWI au Forum Social savaient que le nombre de personnes à la conférence de Chávez serait énorme : c’est là que se trouveraient tous ceux qui cherchaient des idées radicales au Forum. Par conséquent nos membres arrivèrent à l’entrée quatre heures avant le début de la conférence pour monter des stands, distribuer des tracts et vendre des journaux. Notre but était de discuter avec autant de gens que possible au sujet des tâches par lesquelles la révolution vénézuelienne pourrait arriver à sa conclusion.

    Alors que d’autres partis de gauche avaient leur matériel à proximité, le travail de campagne du CWI avant la conférence était le plus visible de loin. Des équipes du CWI marchaient le long de la file dicutant avec les gens et distribuant le matériel. En tout, 200 livrets de la version espagnole "Les Socialistes et la Révolution Vénézuelienne" par Tony Saunois, c’est-à-dire tous ceux que nous avions imprimés, furent vendus. Dans certains cas, des jeunes en achetaient un, puis revenaient avec leurs amis pour en obtenir d’autres. 6000 tracts furent distribués avant, pendant, et après la conférence.

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