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  • Trotsky et la lutte syndicale

    Plusieurs documents de Léon Trotsky sur le mouvement syndical sont d’une importance fondamentale. Ces textes, quand ils sont replacés dans leur contexte, sont essentiels comme outil pour les militants afin d’arracher des acquis au patronat et afin de lier la lutte syndicale à la transformation socialiste de la société.

    Vincent Devaux

    “Les syndicats à l’époque de la décadence impérialiste” est un texte qui date de 1940 mais qui est plus que jamais d’actualité et qui permet de comprendre le développement et la nature des syndicats. Ce texte explique les conséquences sur les syndicats du développement du capitalisme à l’époque ou celui-ci ne permet plus une amélioration du bien-être des gens. Il explique le phénomène d’intégration de l’appareil syndical dans l’appareil d’état, la nature essentiellement réformis-te de cet outil des travailleurs et sa transformation en un outil au service de l’état (dépendant des périodes et des conditions dans la société). Il explique la nécessité pour les révolutionnaires de militer afin de pousser les syndicats à être indépendants vis-à-vis de l’Etat mais également de veiller à la démocratisation des syndicats.

    Un deuxième texte essentiel est le “Programme de transition”, écrit en 1938. Trotsky montre juste avant-guerre que les conditions objectives sont présentes pour le passage à la société socialiste, de par les conditions sociales qui se reflètent par ailleurs sur la classe ouvrière, la rendant mûre pour cette transformation ; mais que sa direction ouvrière, par réformisme, opportunisme,… trahit les aspirations de la population. Il met donc en avant la nécessité de “revendications transitoires partant des conditions actuelles et de la conscience actuelle de larges couches de la classe ouvrière et conduisant invariablement à une seule et même conclusion : la conquête du pouvoir par le prolétariat.”

    Ces revendications transitoires servent de pont entre les revendications possibles sous le système capitaliste (“programme minimum”) et la nécessité, afin de répondre aux aspirations au bien-être de l’ensemble de la population, de passer à une société socialiste (“programme maximum”). Ces revendications transitoires font partie des traditions du syndicalisme de combat: la nationalisation sans rachat ni indemnité des entreprises qui s’apprêtent à licencier en est un exemple. Le MAS-LSP a mis en avant cette revendication lors de la lutte pour le maintien de l’emploi à Cockerill, par exemple.

    Ce qui est très important dans ce texte, c’est la description du rôle que les travailleurs ont à jouer lorsque des ferments de double pouvoir apparaissent dans la société, comme ce fut le cas en Mai 68. A chaque fois, les militants syndicaux, les travailleurs, ont un rôle et une responsabilité énormes. Trotsky explique le rôle et l’importance des comités de grève et des comités d’usines au cours de cette période ainsi que l’impact d’une occupation d’usine : “Les grèves avec occupation des usines, une des plus récentes manifestations de cette initiative, sortent des limites du régime capitaliste “normal”. Indépendamment des revendications des grévistes, l’occupation temporaire des entreprises porte un coup à l’idole de la propriété capitaliste. Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitaliste ou les ouvriers” . Il explique l’importance de la revendication de l’expropriation de branches industrielles et des banques. Dans le programme de transition, Trotsky explique le rôle des piquets d’usines, afin de s’opposer aux jaunes (dans un conflit social, éléments de la classe ouvrière qui prennent le parti du patronat) et aux forces de l’Etat. Il explique quel est le rôle des piquets dans une période pré-révolutionnaire.

    Fondamentalement, le programme de transition fait le lien entre la lutte syndicale pour des acquis immédiats et la transformation de cette lutte syndicale en une lutte politique où les travailleurs prennent conscience que la réalisation de ces acquis ne peut se concrétiser que par le passage au socialisme. Cette transformation de la lutte syndicale en lutte politique se reflète dans la transformation des outils de lutte syndicale (piquets, comités,…) en outils de lutte politique. Le programme de transition amène à la conclusion que la seule méthode syndicale qui, en dernière instance, ne trahit pas les travailleurs est un syndicalisme de combat, révolutionnaire, qui a conscience de la nécessité de dépasser les limites du capitalisme. C’est donc au travers de la discussion et de la compréhension de ces textes que le militant syndical combatif peut se forger une méthode de lutte afin de lier la lutte syndicale à la lutte pour la transformation socialiste de la société.

  • Demandeurs d’asile: vive la répression!

    Le ministre VLD Dewael s’est rendu au Danemark afin d’y puiser l’inspiration pour la politique d’asile en Belgique. Ce choix n’était pas innocent: le Danemark est un exemple de politique répressive et asociale en matière de droit d’asile. Les étrangers n’y ont pas accès à la sécurité sociale et ne peuvent guère choisir avec qui se marier.

    Geert Cool

    Au Danemark, en dessous de 24 ans, il est interdit pour un citoyen non-UE de cohabiter avec un citoyen danois. Au-delà de cet âge, les couples doivent payer une garantie de presque 5.500 euros s’ils veulent cohabiter ensemble et cela ne peut se faire qu’après une interview et en acceptant une évaluation tous les deux ans. Pendant sept ans le partenaire étranger n’a pas accès à la sécurité sociale.

    Evidemment, aucune attention n’est portée aux problèmes qui causent des vagues de réfugiés au niveau mondial. Ce sont les pillages des multinationales et des grandes entreprises qui sont responsables de l’énorme fossé entre riches et pauvres à cause duquel 2,2 millions de gens meurent chaque année par manque d’eau potable. Et que doit-on penser des livraisons d’armes de la Belgique au Népal ou la possibilité de livraisons d’armes en Tanzanie ? Ce ne sont en tout cas pas des mesures qui vont faire baisser le nombre de réfugiés. Mais au lieu de faire quelque chose contre les raisons qui poussent les gens à fuir, l’option du gouvernement belge est de s’en prendre aux victimes par une politique d’asile répressive.

    Le nombre de demandes d’asile dans notre pays a fortement baissé ces dernières années: de 42.690 en 2000 à 15.360 en 2004, baisse surtout due au fait qu’il est connu qu’une demande n’a quasi aucune chance d’aboutir. Le nombre de sans-papiers augmente sans doute, mais là il n’y a évidemment pas de chiffres exacts. Ces sans-papiers peuvent être abusé et utilisés comme des esclaves sous-payés, comme l’a récemment démontré le scandale de ces riches eurocrates à Bruxelles et alentour qui faisaient travailler des sans-papiers comme des esclaves. Cette sorte d’exploitation brutale ne fleurit pas qu’à Bruxelles. Miner les conditions de travail de tous est plus facile s’il y a une couche de travailleurs sans aucune protection.

    Les demandeurs d’asile et les sans-papiers doivent de plus subir une politique extrêmement dure. Ce mardi 8 mars, la police a organisé avec l’Office des Etrangers un contrôle à grande échelle dans la gare d’Anvers-Central. Tous ceux qui avaient un air « étranger » étaient soumis à un contrôle d’identité et les sans-papiers étaient arrêtés. Quant aux autochtones, un de nos camarades a bien été contrôlé … mais seulement après s’être plaint de ce contrôle arbitraire ne touchant que des immigrés.

    Ce climat répressif n’existe pas uniquement en Belgique. Dès que le capitalisme entre en crise, les politiciens de l’establishment essaient de jouer sur l’insécurité. Avec un discours éthique, conservateur et quasi-raciste ils essaient de dévier l’attention de la politique néo-libérale qui mine les conditions de travail et la sécurité sociale, premières causes de l’insécurité. C’est l’optique des néo-conservateurs américains, suivis par presque tous les gouvernements européens.

    Contre cette politique il faut une opposition active qui résiste aux attaques contre les conditions de travail, les salaires, la sécurité sociale,… Pour une telle opposition il faut tendre à la plus grande unité possible des victimes du système actuel. Arrêter le démantèlement des conditions de travail et les salaires passe par l’implication dans ces luttes des travailleurs sans-papiers. Il faudra unir les habitants des quartiers pauvres dans la lutte pour plus de logements sociaux de qualité.

  • Pas d’argent? et les profits records? et les salaires des managers? Assez d’austerite!

    Pas d’argent? et les profits records? et les salaires des managers?

    Le nombre de travailleurs qui descendent dans la rue pour faire entendre leurs revendications n’a fait qu’augmenter ces dernières semaines. Ils ont raison. Les besoins sont de plus en plus criants en raison de la frénésie d’économies qui s’empare des pouvoirs publics et des entreprises. Et ce alors que les bénéfices n’ont jamais été aussi élevés qu’en 2003 et 2004 et que la Belgique figure parmi les meilleurs élèves de la classe européenne. Qui est le dindon de la farce?

    Els Deschoemacker

    Le personnel des soins de santé est en sous-effectif de 25.000 unités et gagne en moyenne 10% de moins que dans le privé. La lutte a permis d’engranger une partie des revendications, mais le compromis est loin de satisfaire l’ensemble des besoins. Les travailleurs de l’industrie alimentaire ont suivi l’exemple du non-marchand en descendant dans la rue à leur tour. La productivité y a crû de quelque 9,3% alors que la hausse de la masse salariale se traînait à 1,2% et que les salaires des membres de la direction augmentaient de 30%! Ils ont même dû faire grève pour obtenir les 4,5% autorisés par la norme salariale. La tension est aussi palpable dans l’enseignement supérieur. Alors que le nombre d’étudiants augmente d’année en année, le nombre d’enseignants stagne. Le financement par enveloppe fait reposer la responsabilité des économies sur les hautes-écoles elles-mêmes. Suites aux grèves et aux manifestations des étudiants et des enseignants du Supérieur, le gouvernement Arena-Simonet n’a accordé qu’un rabiot de 5 millions d’euros… dont une partie est conditionnée par la mise en œuvre de plans d’économies internes!

    On pourrait multiplier les exemples à l’infini. Dans leur frénésie d’économies, les entreprises ont sacrifié le niveau de vie des petites gens pour sauvegarder leurs profits. Les pouvoirs publics ne sont pas en reste. Les baisses de charges patronales prennent des proportions démesurées alors que les besoins dans la société sont de plus en plus important.

    Il n’y a pas d’argent? On ne nous la fait pas! Pendant que nous nous serrons la ceinture, d’autres se remplissent les poches. Jamais auparavant les profits et les salaires des managers n’avaient connu de telles hausses. Belgacom, qui a vu son chiffre d’affaire croître de 1,6% pour atteindre les 5,2 milliards d’euros, n’a pu obtenir ce résultat qu’en sacrifiant 3,5% de ses effectifs et en vendant son fonds de pension à l’Etat. Ses actionnaires ont reçu un petit bonus de 500 millions d’euros, soit bien davantage que ce que les 220.000 travailleurs du non-marchand ont obtenu après un an de grèves et d’actions diverses.

    Il est plus que temps de réclamer notre dû. Participez aux campagnes du MAS!

  • Anvers: arrêtez la censure!

    A l’Université d’Anvers (UA) nous n’avons pas la possibilité de mettre des affiches, ni d’occuper, ou rarement, un local pour un meeting, et plusieurs fois la police a été appelée pendant qu’on diffu-sait des tracts à l’université. Le 10 mars, la police est en plus inter-venue massivement pendant un débat avec Filip Dewinter (Vlaams Belang).

    Jan Vlegels

    Un groupe d’immigrés s’était vu refuser l’entrée de la salle quand 12 combis stoppèrent sou-dainement à l’entrée. 30 policiers envahirent la salle, et ils avaient été jusqu’à faire venir un hélicop-tère. Nos camarades présents protestaient. Plus tard le soir – après un film contre le sexisme, organisé par ALS/EGA – j’ai été arrêté sans aucune raison directe. La police refusait même de faire un PV de mon arrestation. Et maintenant l’UA utilise cet incident comme argument pour ne plus donner à ALS/EGA des salles de meeting. Dans le même temps, une militante a été récemment menacée d’être expulsée de sa Haute Ecole Anvers si elle n’arrê-tait pas son activité politique!

    A côté de notre opposition à la politique d’enseignement en Bel-gique et des discussions menées sur la nécessité d’une société socialiste, nous sommes obligés de faire des campagnes pour la conservation des droits démocra-tiques, comme la possibilité pour les étudiants de s’organiser contre ce que la bourgeoisie et ses serviteurs au gouvernement veulent faire avec l’enseignement. En fait, ALS/EGA doit à Anvers reconquérir les droits qui ont été acquis par les étudiants et les tra-vailleurs dans la période suivant mai ’68.

    Nous menons depuis à peu près un an une campagne pour plus de droits démocratiques et contre la répression. Grâce, entre autre, à la pétition pour reconnaître ALS/EGA, nous avons constaté que nous avons au moins le soutien passif de la majorité des étu-diants quand nous nous pronon-çons contre la création des univer-sités élitistes. Cette campagne et la croissance de ALS/EGA ont permis de diminuer le harcèle-ment policier pendant nos activi-tés. A la Haute Ecole d’Anvers, nous avons lancé une forte cam-pagne pour le droit de s’organiser en opposition à la politique de la direction.

  • Attention! Droit de grève en danger

    La Planchette. Bulletin d’information aux travailleurs de la STIB, diffusé par le Mouvement pour une Alternative Socialiste (MAS) – n°1 – avril 2005


    Version pdf:

    Travailleurs de la STIB. Entre octobre 2004 et le 10 janvier 2005, vous avez été nombreux à faire plusieurs journées de grève pour l’amélioration des conditions de travail (manque de personnel, matériel en mauvais état, temps de parcours trop court,… ). Malgré la mésentente entre syndicats, vous avez pu obtenir certaines améliorations: les temps de parcours de certaines lignes ont notamment été allongés. Mais on constate que plus le temps passe plus on revient progressivement à la même situation qu’avant.

    Projet de convention sur le règlement des conflits

    Un «vent favorable» nous a amené un projet de convention, daté du 17/12/2004 (donc en plein mouvement de grève en décembre dernier), entre la direction de la STIB et les secrétaires des 3 syndicats (Vonck, Naniot, Dreesen). Ce projet menace gravement le droit de grève à la STIB. Nous vous présentons les points les plus importants de ce projet de convention.

    Création d’un «Bureau de conciliation» permanent

    Le point 4 du projet de convention prévoit de créer un «Bureau de conciliation» spécialement pour la STIB. Il est prévu que ce «Bureau de conciliation» (7 représentants syndicaux, 7 de la direction, 1 conciliateur) doit se réunir AVANT et PENDANT une grève.

    Commentaire du MAS: C’est donc quelque chose de nouveau. Habituellement, lors d’une grève, l’une ou l’autre partie peut toujours faire appel à un conciliateur du Ministère de l’Emploi. Il n’y a aucune obligation légale de créer un tel «Bureau de conciliation» permanent, spécialement pour la STIB.

    Réunion de ce «Bureau de conciliation» avant le dépôt de tout préavis

    Le point 5 du projet prévoit que si un syndicat veut déposer un préavis de grève, il faut D’ABORD une réunion du «Bureau de conciliation». Ce Bureau pourra être convoqué simplement par fax (article 8), alors que le dépôt d’un préavis de grève doit se faire par la lettre recommandée auprès de l’employeur et du «Bureau de conciliation».

    Commentaire du MAS: Habituellement, un syndicat n’est pas obligé de passer par la conciliation avant de déposer un préavis de grève. Lors du dépôt de ce préavis, il faut adresser un recommandé à l’employeur pour l’avertir, mais jamais auprès d’un quelconque «Bureau de conciliation», puisque les conciliateurs du Ministère de l’Emploi n’interviennent pas de façon permanente, mais «à la carte» et à la demande d’une des parties.

    On voit tout de suite que ce «Bureau de conciliation» va surtout servir à empêcher le dépôt d’un préavis de grève et à faire traîner les choses en longueur.

    Pas d’indemnisation de la grève si ce «Bureau de conciliation» ne s’est pas réuni

    L’article 10.1 du projet de convention mérite qu’on le cite intégralement:

    «Constitue une grève sauvage, toute action déclenchée et se déroulant en dehors du respect d’une ou de plusieurs règles de procédure décrite dans ce projet de convention et par conséquent non reconnue par les syndicats.

    En cas de grève sauvage, les organisations syndicales signataires s’engagent à confirmer immédiatement la non reconnaissance de cette grève et à appeler leurs affiliés à reprendre le travail sur le champ.»

    Commentaire du MAS: Tout devient clair! Si les syndicats signent une telle convention, ils se lient les mains (et surtout ilslient les mains des travailleurs pour partir en grève): si UNE règle de procédure n’est pas respectée, la grève est considérée comme sauvage et n’est pas indemnisée par le syndicat. De plus il faut reprendre le travail sur le champ.

    Ce n’est pas à un «Bureau de conciliation» (paritaire) de reconnaître une grève, mais à l’assemblée des délégués de chaque syndicat de décider ou non de partir en grève et de reconnaître une grève

    . Est-ce que vous croyez que, réciproquement, Flaush accepterait de ne licencier personne ni d’infliger aucune sanction à un travailleur sans passer au préalable devant un tel «Bureau de conciliation»?

    Ce paragraphe 10.1 est vraiment un exemple de pure propagande patronale qui vise à faire croire qu’une grève spontanée (sans préavis) est une grève «sauvage». En réalité, une grève dite «sauvage» est une grève non reconnue par tous les syndicats (il suffit qu’un syndicat reconnaisse une grève et décide d’indemniser ses affiliés pour qu’elle cesse d’être «sauvage»). La reconnaissance d’une grève est du seul ressort du syndicat, et pas du conciliateur social… et encore moins de l’employeur.

    Mouvement spontané

    Le projet de convention prévoit aussi, à l’article 10.2, qu’un «mouvement spontané» ne sera pas considéré comme sauvage (arrêt de travail limité dans le temps d’un nombre limité de travailleurs suite à un événement extérieur imprévisible. Exemple: suite à une agression).

    Commentaire du MAS: Ce paragraphe sert à jeter un rideau de fumée devant le projet de convention anti-grève. D’abord, on parle bien ici de mouvement LIMITÉ dans le temps et en nombre. Le fait que de tels mouvements spontanés ne soient pas considérés comme «grève sauvage» apparaît comme une concession faite aux travailleurs. En réalité, ni l’employeur, ni les secrétaires syndicaux ne peuvent s’opposer à de telles actions légitimes suscitées par l’indignation des travailleurs.

    Notons aussi que, dans ce paragraphe, la STIB en profite pour se laver les mains devant les agressions en les présentant comme «imprévisibles». Légalement, tout employeur a l’obligation de prendre les mesures préventives pour éviter les accidents. Bien sûr on ne peut pas tout prévoir. Mais en matière d’agressions, la STIB doit aussi prendre des mesures préventives (par exemple avoir deux agents à bord du véhicule pour les endroits et les heures critiques).

    Sanctionscontre les délégués

    Le projet prévoit aussi que si une organisation syndicale ne respecte pas la procédure, ses délégués seront sanctionnés en diminuant le crédit d’heures que certains délégués ont (surtout les premiers délégués) pour s’occuper de leurs tâches syndicales.

    Commentaire du MAS: Non seulement ce projet d’accord prévoit un bâton contre les travailleurs (non paiement de l’indemnité de grève si on ne respecte pas la procédure du «Bureau de conciliation»), mais aussi contre les délégués (diminution des crédits d’heures).

    Les crédits d’heures ne sont pas une faveur faite par l’employeur mais une obligation légale prévue par la Convention nationale n°5 sur le statut de la délégation syndicale. Les délégués ont LE TEMPS ET LES FACILITÉS NÉCESSAIRES pour remplir leur mission (article 21 de la Convention nationale n°5).

    Sanctions contre les grévistes

    L’article 12 du projet prévoit que «tout jours de grève, reconnue ou non, ne fait pas l’objet de paiement du salaire, sous réserve d’autres sanctions que l’employeur pourrait prendre, allant jusqu’au licenciement».

    Commentaire du MAS: Pas besoin de faire une convention pour savoir que le salaire n’est pas payé quand on fait grève. Et d’ailleurs, ce n’est pas une «sanction». Un salaire n’est pas non plus une «récompense», mais la somme que l’employeur doit payer en échange du travail fourni. S’il n’y a pas de travail, il n’y a pas de salaire. Il est inacceptable qu’un projet de convention (à signer par les syndicats) associe la grève, RECONNUE ou NON, à des sanctions allant jusqu’au licenciement! LA GREVE EST UN DROIT que les travailleurs ont dû conquérir par la lutte.

    En conclusion

    Ce projet de convention doit être remis intégralement à sa place, là d’où il n’aurait jamais dû sortir: à la poubelle! Car si ce projet passe (même en partie), c’en est fini du droit de grève.

    Ce projet de convention aurait eu parfaitement sa place en Espagne avant les années 1970, à l’époque de Franco, où un système corporatiste paritaire réglait les conflits en prétendant que patrons et travailleurs avaient un intérêt commun.

    Travailleurs, vous savez bien que vous n’avez pas d’intérêt commun avec Flaush. Vous voulez de bonnes conditions de travail et un salaire convenable, lui veut faire rouler le maximum de véhicules possible avec le moins de personnel possible. Ce ne sont pas des intérêts communs, mais opposés. C’est pourquoi les travailleurs, organisés en syndicats, doivent pouvoir décider eux-mêmes d’une grève (quand, pourquoi, combien de temps) et pas un «Bureau de conciliation paritaire».

    Que faire?

    Les travailleurs de la STIB ne sont pas au courant de ce projet. La plupart des délégués non plus. Seuls les secrétaires, les permanents et quelques premiers délégués sont au courant.

    Les secrétaires syndicaux doivent des explications. Ils doivent notamment répondre aux questions suivantes:

    – Comment se fait-il qu’ils n’ont rien dit jusqu’à présent et que vous devez apprendre cette nouvelle par un tract du MAS?

    – Pourquoi ont-ils gardé le silence sur ce projet de convention?

    – Trouvent-ils normal de signer une convention qui lie les mains des travailleurs pour les empêcher de faire grève?

    – Trouvent-ils normal que pour des motifs de grève des sanctions soient prises contre les grévistes (licenciement éventuel) et contre les délégués (crédits d’heures)?

    – Trouvent-ils normal de MARQUER LEUR ACCORD, dans un texte commun avec le patron, sur ces sanctions?

    Allez trouver votre délégué pour lui demander des explications. Les permanents doivent rendre des comptes. Il faut organiser des assemblées syndicales à ce sujet et demander un VOTE de CONFIANCE (ou plutôt de défiance) envers les secrétaires syndicaux.

    Le MAS et les syndicats

    Le Mouvement pour une Alternative Socialiste est pour des syndicats forts, démocratiques et totalement indépendants du patron et de l’État.

    UNITÉ: Non aux querelles de chapelle! Les travailleurs ont besoin d’unité.

    DÉMOCRATIE SYNDICALE: Dans une entreprise la direction décide. Dans un syndicat cela doit être l’inverse: la base décide et les secrétaires ne doivent être là que pour appliquer ce que la base décide. Les secrétaires syndicaux et les délégués doivent être au service des travailleurs. Les assemblées syndicales doivent être ouvertes à tous les affiliés. Dans ces assemblées, après une discussion démocratique où chacun a pu s’exprimer, il faut un vote pour indiquer au secrétaire ce qu’il doit faire. Les secrétaires syndicaux, les permanents, les délégués doivent être élus par l’ensemble des affiliés.

    NON AU CARRIÉRISME: afin d’écarter les arrivistes qui veulent «faire carrière» dans le syndicat, le salaire des secrétaires et des permanents ne doit pas être supérieur au salaire moyen d’un travailleur de la STIB. Il n’est pas normal que les secrétaires et les permanents soient payés comme des cadres.

    LIBERTÉS SYNDICALES: stop aux sanctions contre les grévistes et contre les délégués! La convention nationale n°5 prévoit beaucoup de points non respectés par la STIB (droit au temps et aux facilités nécessaires pour les délégués, local syndical, assemblée du personnel sur le lieu de travail et pendant le temps de travail).

    Le texte complet de ce projet de convention:

  • Gand: la droite veut exclure EGA

    En mars, une motion d’exclusion d’ALS/EGA a été discutée à l’Université de Gand. L’initiative était prise par le LVSV (libéral) et le CDS (chrétien-démocrate), avec le soutien de quelques chefs de service de l’université. Après la grande manifestation anti-NSV que nous avons organisé en dé-cembre, on voulait s’en prendre à notre antifascisme conséquent. La motion n’a finalement pas obtenu une majorité mais, évidemment, d’autres attaques vont suivre.

    Simon Van HaerenLa raison officielle pour nous exclure était que nous « empêch-ons » les activités d’autres orga-nisations parce que nous appelons toujours à des actions de protes-tation quand des orateurs du Vlaams Belang sont invités. L’organisation d ‘actions contre le racisme est, selon ces démocrates auto-déclarés, autant de viola-tions des droits de l’homme… D’autres « arguments » ont été donnés, comme le collage sur les bâtiments universitaires ou les campagnes menées dans les bâti-ments universitaires.

    A l’université d’Anvers la police est intervenue en force dans un débat avec, entre autre, Filip Dewinter. Un membre d’ALS/EGA a été arrêté. A l’Ecole Supérieure d’Anvers, nous avons reçu l’inter-diction de mettre des affiches.

    Ces tentatives de réduire ALS/EGA au silence, de nous crimina-liser ou de limiter notre fonction-nement ne viennent pas par coïncidence: ce sont des pas pré-paratoires à une offensive néo-libérale dans l’enseignement. La résistance massive des étudiants des écoles supérieures en Wallonie cette année et les protestations massives des lycéens en France montrent comment les étudiants peuvent se radicaliser très rapidement et comment la volonté d’action peut croître. Les recteurs des universités comprennent très bien le rôle crucial que ALS/EGA peut jouer dans la construction et la direction d’un mouvement étu-diant. En soi c’est donc un signe de notre bon travail que de voir ALS/EGA à la première place sur les listes noires des rectorats!

  • Splintex – il faudra tirer les leçons !

    Entretien avec Gustave Dache. Un point de vue de classe sur le conflit

    Pour rappel, le 2 janvier, les 840 ouvriers de l’usine verrière AGC Automotive (ex-Splintex) à Fleurus apprenaient que la direction de leur entreprise mettait en place un plan de restructuration incluant le licenciement de 284 personnes. Les ouvriers sont alors spontanément entrés en action. Cette grève, qui a duré plus de cent jours, a montré la détermination des travailleurs, mais aussi l’acharnement patronal, aidé par ses laquais que sont la justice, la police et les médias.

    Vincent Devaux

    Cette lutte, par sa durée, la détermination des grévistes et l’intransigeance patronale, a dépassé le cadre de l’entreprise elle-même. Cette grève pose également de nombreuses questions sur le rôle et la stratégie de l’appareil syndical ; comment n’a t’il pas été possible d’obtenir plus avec toute la détermination des grévistes ? L’outil de la grève générale régionale, mis en avant très tôt dans le conflit par Gustave Dache et par le MAS, et relayé par de nombreux ouvriers n’a jamais été utilisé. Au travers de cet entretien avec Gustave, nous voulons poser les premiers jalons de l’analyse du conflit, même s’il est certain que nous y reviendrons plus tard de manière plus approfondie. Nous devrons en effet tirer les leçons de cette grève afin d’apporter des perspectives claires aux prochaines luttes, des outils nécessaires au mouvement ouvrier pour la période à venir.

    Gustave Dache a été un acteur dans le déroulement du conflit. Il a donné dans cette lutte son temps et son énergie pour défendre les ouvriers de Splintex en s’appuyant notamment sur son expérience mais également sur les meilleures traditions du mouvement ouvrier. Par le passé, Gustave a participé activement à la grève de 60-61. A l’époque il était responsable sur le plan local (Gilly) régional et national des Jeunes Gardes Socialistes (JGS) et militant syndical en verrerie (Glaverbel). Par la suite délégué syndical Métal (notamment Caterpillar), Gustave a participé a d’autres conflits, notamment Clabecq.

    Une défaite

    V.D. : Doit-on parler d’une victoire ou d’une défaite?

    G.D. : On doit appeler les choses par leur nom, nous avons affaire à une défaite. Il n’y aurait même qu’un seul licenciement, ce serait une défaite. Maintenant on doit en tirer les conclusions et les responsabilités. Je sais que de plus en plus de responsables syndicaux ont tendance à faire passer une défaite pour une victoire, surtout quand ils sont mis en cause, mais cela n’empêche que nous devons regarder la réalité en face si nous voulons éviter que de semblables défaites ne se répètent à l’avenir. Dans le cas d’AGC-Fleurus, c’est une défaite pour tout le mouvement ouvrier. La combativité des travailleurs d’AGC n’est surtout pas à mettre en cause, au contraire. Elle est digne de la combativité que la classe ouvrière développe depuis de nombreuses années en Belgique, notamment au travers de conflits tels que Renault et Clabecq. Ce n’est pas du côté des travailleurs qu’il faut chercher les causes de cette défaite mais du côté des appareils syndicaux réformistes et des partis politiques dits ‘de gauche’.

    V.D. : Penses-tu que l’Interprofessionnelle a fait tout ce qu’elle devait faire?

    G.D. : Il faudrait d’abord poser la question : qu’est-ce qu’une interprofessionnelle ? A mon avis c’est pour concentrer toutes les forces des différentes centrales pour peser dans tous les conflits. Devant les multinationales, il y a longtemps que le temps du corporatisme est révolu. Ici à Splintex, le conflit à été verrouillé par la centrale générale avec la bienveillance de tout l’appareil syndical, au nom de l’autonomie des centrales, afin que le conflit reste localisé à Fleurus. Et cela malgré la volonté des travailleurs pour l’étendre.

    Grève interprofessionnelle de 24 heures à Charleroi

    V.D. : Alors qu’aurait dû faire l’Interprofessionnelle ?

    G.D. : Les conséquences que pouvait avoir l’issue du conflit sur l’ensemble de la classe ouvrière imposaient de mettre toutes les forces syndicales dans la balance afin de faire le contrepoids à une position patronale intransigeante. Cinq semaines avant la fin du conflit, j’avais proposé 24 heures de grèves à l’Interprofessionnelle à Charleroi afin de créer un rapport de force en faveur des travailleurs. Dans les jours qui ont suivi cette proposition, plusieurs travailleurs de Splintex l’ont également proposées dans les assemblées du personnel d’AGC-Fleurus. Là également, cette proposition a été ignorée par la délégation syndicale. Les 24 heures proposées n’étaient pas une fin en soi mais le début d’actions plus longues.

    Je ne pense pas comme le sous-entendent certains camarades que ces 24 heures de grèves soient « la panacée », mais l’histoire du mouvement ouvrier nous enseigne que les patrons ne comprennent qu’un seul langage, le langage de l’action. Et ces 24 heures devaient être considérées comme un début. Faire une manifestation à Fleurus pour AGC après trois mois de grèves comme une fin en soi avec des remerciements de circonstances donnait l’impression d’un enterrement de première classe.

    V.D. Peux-tu expliquer les conséquences de cette défaite ?

    G.D. Malgré certaines améliorations financières et les prépensions, tout le plan patronal est passé, avec toutes les conséquences pour ceux qui n’ont pas été licencié, par exemple le passage de trois à cinq pauses, les changements de postes. Maintenant il faut mettre en évidence que les ouvriers sont rentrés battu dans l’entreprise et affaiblis par la destruction d’une partie de la base la plus combative et d’une partie des membres de la délégation syndicale, qui doit maintenant continuer à travailler dans un climat difficile. D’autant plus qu’une paix sociale a été signée et doit être respectée et que le nombre de délégués syndicaux a été fortement réduit.

    PS: contre les travailleurs

    V.D. Qu’a fait le PS durant le conflit ?

    G.D. Le PS n’a surtout pas été du côté des travailleurs ; au contraire. Avec le comité d’alerte*, ils s’étaient réuni pour faire libérer le directeur afin qu’il négocie ; mais quand la direction refusait de négocier, le comité n’est pas intervenu pour la contraindre à négocier. Jean-Claude Van Cauwenberg (ministre-président du gouvernement wallon ndlr.) a considéré la grève de Splintex comme une tache noire pour la Wallonie. La ministre de l’emploi et du travail Freya Van Den Bosche a autorisé l’intervention des robocops. La ministre de la justice n’a pas dit un seul mot contre les astreintes. Après toutes ces prises de positions de la part des politiciens du PS on doit considérer qu’ils sont occupés à jouer le rôle de médecin au chevet du capitalisme malade.

    (* Un comité d’alerte dont le but était d’éviter tout conflit spontané été constitué sous l’initiative d’Elio Di Rupo, à l’époque où il était informateur pour la formation du gouvernement. Ce comité est composé du Ministre de l’Economie et de l’Emploi Wallon – J.C. Marcourt- et des représentants syndicaux et patronaux)

    V.D. Qu’elle a été l’attitude de la presse dans ce conflit ?

    G.D. La presse en général a toujours donné des informations tendancieuses, elle a comme d’habitude mis en avant des arguments patronaux, allant jusqu’à noircir les travailleurs. En plus elle a surtout mis en avant la menace de fermeture de l’entreprise et des conséquences que cela pouvait avoir pour une région déjà durement touchée.

    V.D. Alors cette menace de fermeture, était-elle réelle ?

    G.D. Dans touts les conflits importants, cette menace revient toujours, pour peser sur la détermination des travailleurs. Les appareils syndicaux sont vite impressionnés par cet argument qui n’est dans la plupart des cas qu’une menace. Car quand un patron veut fermer, il ne fait pas de menace, il ferme. A Renault, il n’y a pas eu de menaces, ils ont fermé. Si les travailleurs se laissaient impressionner par ces menaces de fermeture, il n’y aurait plus aucune lutte pour empêcher les pertes d’emplois et l’on retournerait cent ans en arrière. Les travailleurs sont toujours disposés à mener la lutte indépendamment de toute menace.

    Eléments pour un syndicalisme de combat

    V.D. Peux-tu donner des éléments pour un syndicalisme de combat ?

    G.D. Tout d’abord, la première chose à faire (dans un conflit ndlr.), c’est l’élection d’un large comité de grève, élu en assemblée générale. Avec comme seul objectif la victoire de la grève. Ce comité doit être composé des travailleurs les plus déterminés, les plus dévoués à leur classe. Il peut y avoir des délégués syndicaux mais ils doivent être très minoritaires.

    Il doit y avoir une assemblée journalière avec un rapport fait à l’ensemble des travailleurs réunis en assemblée générale, qui est la seule instance de décision. Le comité de grève, quand le conflit prend des proportions importantes et qu’il est clair que c’est une question de rapport de force, ne doit pas hésiter à lancer le mot d’ordre d’occupation de l’usine pour ainsi créer un rapport de force en faveur des travailleurs en grève.

  • Action de protestation à l’ambassade turque

    Ce vendredi 8 avril, une quinzaine de membres et de sympathisants du MAS-LSP se sont mobilisés pour se rendre devant l’ambassade turque afin de protester contre les pratiques scandaleuses d’une firme de contruction turque en Irlande. Cette firme y emploie des immigrés turcs payés 2euro 30 de l’heure pour un travail pouvant aller jusqu’à 90 heures par semaine.

    Après une demi heure, deux camarades ont été reçus par le vice-consul et ont pu expliquer notre action. Celui-ci a déclaré qu’il comprenait notre réaction, mais estimait tout de même qu’il fallait nous orienter vers l’ambassade irlandaise : c’est à l’Irlande de contrôler le respect de ses lois sociales. Au contraire, notre point de vue est de mettre la pression de plusieurs côtés. Des telles affaires s’appliquent non seulement à l’Irlande, mais à l’ensemble de la communauté internationale, et ce problème doit être résolu de manière internationale. C’est pourquoi nous demandons que le gouvernement Turc prenne ses distances par rapport à ces pratiques, qu’elles se passent en Irlande ou ailleurs. Le vice-consul a accepté la lettre de protestation du MAS-LSP et de la délégation de Bayer en promettant de l’envoyer aux instances compétantes

    Nos organisations soeurs ont mené des actions semblables aux ambassades turques dans leurs pays, et leurs rapports seront publiés sur ce site.

  • Pas touche à nos prépensions!

    Les syndicats ne doivent pas négocier le recul, mais organiser la résistance

    Les points de vue sur les prépensions sont tellement éloignées que les premières négociations prévues pour le 10 mars n’ont pas pu commencer. Le patronat utilise le vieillissement et le faible taux d’activité pour réclamer, entre autres, l’abolition de la prépension. Les syndicats disent, à juste titre, que le faible taux d’activité ne peut être résolu que par plus d’emplois et que les travailleurs ne peuvent pas être forcés de travailler plus longtemps alors qu’il y a plus de 600.000 chômeurs. Le gouvernement veut démanteler les prépensions, mais a peur des mouvements de masse éventuels.

    Anja Deschoemacker

    Le président de la CSC Luc Cortebeeck a déjà averti le gouvernement que ce genre d’attaque allait mener à «des actions dures», voire à une grève générale (De Standaard, 10/03/05). Les syndicats ont des propositions alternatives, par exemple l’augmentation du nombre d’emplois, surtout chez les jeunes, comme une manière de maintenir la sécurité sociale. Qui, à part le patronat, pourrait s’y opposer ? A côté de cela, les syndicats veulent lier le débat sur la fin de carrière à un financement alternatif de la sécurité sociale à travers une Cotisation Sociale Généralisée (CSG, une cotisation qui ne frappe pas seulement les revenus du travail).

    Et là, on va dans une direction dangereuse. La nécessité d’un financement alternatif de la sécurité sociale provient du fait que, dans le passé, le système a été démantelé en diminuant les cotisations soi-disant patronales. Le système actuel nécessite une procédure de concertation avec les syndicats pour changer les règles, mais rien n’empêchera un gouvernement de droite de modifier unilatéralement le taux de la CSG. A première vue, négocier un financement alternatif peut sembler une bonne solution, mais cela peut entraîner la fin de la sécurité sociale telle qu’on la connaît aujourd’hui, ce qui sera tout bénéfice pour le gouvernement et le patronat.

    La sécurité sociale est un acquis des luttes. Depuis la chute du Mur, ce système subit une pression croissante. Mais une large majorité de la population est attachée à la sécurité sociale et est disposée à lutter contre toute attaque.

    Les syndicats doivent mobiliser cette volonté d’action et le grand soutien dans l’opinion publique pour refuser toute mesure de démantèlement et faire respecter par le patronat les vieux accords, acquis et droits dans le cadre de la sécurité sociale. Ce ne sont pas les travailleurs qui souhaitent donner moins à la sécurité sociale, mais bien les patrons. Ils cherchent en fait à diminuer nos salaires !

    Ni augmentation du temps de travail, ni allongement de la carrière, mais abolition de tous les statuts précaires ! Imposons au patronat des boulots fixes et à temps plein ! Non à la libéralisation de La Poste et des chemins de fer, oui à des créations d’emplois dans les services publics présents et à venir ! Non aux boulots «soft», qui plus est mal payés, pour les travailleurs âgés (comme pour les femmes aujourd’hui), oui à la diminution du temps de travail pour tout le monde, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires. Non à l’hyperflexibilité épuisante qui réserve les emplois bien payés (mais éreintants) aux hommes jeunes et en bonne condition !

  • Nouvelles élections à l’université de Liège

    Le 8 mars ont eut lieu à l’université de Liège des élections pour renouveler la représentation étudiante. Le seuil de participation (fixé à 20%) n’ayant pas été atteint, de nouvelles élections auront lieu ce 13 avril.

    Simon Hupkens

    Lors de la précédente campagne, une liste large présentée par le SAEL (syndicat autonome des étudiants liégeois) avait été constituée. Tranchant avec les méthodes habituelles de la bureaucratie étudiante, cette liste se présentait avec un programme fouillé et progressiste et a mené une campagne jamais vue sur l’ULg, allant à la rencontre des étudiants et suscitant le débat.

    Le groupe d’EGA sur l’ULg, partie prenante de cette initiative depuis le départ, a soutenu cette liste aux élections et y a présenté des candidats. Face à cette campagne, la représentation étudiante traditionnelle n’a pu opposer que quelques listes réactionnaires au programme plus que minimal.

    Plutôt que d’entamer le débat sur le programme, ces étudiants se sont bornés à attaquer le SAEL sur la participation de notre groupe, dans la plus belle tradition de l’anticommunisme primaire.

    Cette campagne frisant la désinformation et dénuée de contenu politique, couplée à une attitude très désinvolte de la part de l’administration académique dans l’organisation de ces élections a sans doute joué un rôle important dans le peu de participation des étudiants au scrutin (19,34% au lieu des 20% requis).

    La médiocrité des attaques dont ont été victime le SAEL et EGA montre l’importance d’une structure large et combative mettant en avant un véritable programme social pour les étudiants.

    Notre groupe à Liège continuera donc de soutenir le SAEL lors des prochaines élections en mettant en avant autant que possible une optique anticapitaliste car nous pensons que la lutte pour un enseignement démocratique et accessible à tous est liée à la lutte pour une société socialiste.

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