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  • Implosion au FN: début de la fin ou nouveau départ?

    La marmite en ébullition a fini par éclater : le Front National belge, déchiré par des rixes internes depuis des mois, vient de se scinder en deux. Le parti – qui n’a de parti que le nom – n’en est certes plus à sa première fracture…à dire vrai, il les collectionne : plus de 30 scissions ou mouvements de dissidence l’ont traversé depuis sa création en 1985.

    Cédric Gérôme

    Jusqu’à présent, le président à vie et créateur du FN, Daniel Féret, politicien médiocre et magouilleur professionnel, était toujours retombé sur ses pattes, écartant sans trop de peine tous ceux qui lui faisaient de l’ombre. Mais le big boss semble cette fois-ci en plus mauvaise posture, et il n’est pas exclu que son nouveau concurrent, « Force Nationale », lui ravive le leadership et entreprenne une véritable structuration du parti.

    Deux lettres sont arrivées le même jour dans les mains du président du Parlement régional Bruxellois. La première, envoyée par Paul Arku et trois autres piliers du FN, l’informait du fait que le bureau politique du parti avait exclu Daniel Féret ; la deuxième était signée de Féret et annonçait l’exclusion de Paul Arku ! En réalité, c’est la majeure partie de l’appareil politique wallon, soutenue par de nom-breux membres, qui semble avoir coupé avec le chef historique du FN et ses lieutenants. Ils préparaient visiblement leur coup depuis longtemps : une asbl dénommée Force Nationale avait déjà été créée en décembre dernier. Fin janvier, le groupe dissident annonce la création d’une nouvelle formation politique du même nom, tout en appuyant le réquisitoire de la Cour d’Appel visant à suspendre les dotations publiques de l’asbl FN (la « vraie », celle de Féret). Une lutte pour la récupération du label FN s’engage, dans laquelle Féret, croulant sous les ennuis judiciaires, n’est pas certain de sortir vainqueur.

    L’extrême-droite francophone, plus bête que méchante ? A voir. D’une part, les partis traditionnels, avec leur politique de démolition sociale, lui balaie le terrain. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les derniers sondages du Soir qui montrent un FN encore en hausse, devançant Ecolo en Wallonie avec 8,1% des intentions de vote. D’autre part, il ne faut pas sous-estimer les capacités politiques des cadres dissidents, tel Paul Arku, transfuge du Vlaams Blok et responsable de parti hors pair. Daniel Féret régnait d’une main de fer sur le parti, barrant la route à toute idée d’en faire autre chose qu’un ramassis d’escrocs inactifs et de politiciens ratés uniquement prêts à se remplir les poches et à récolter les voix des électeurs mécontents. Il n’est pas exagéré de dire que cet homme constituait un des principaux obstacles au développement d’un parti néo-fasciste digne de ce nom dans le sud du pays. C’est pourquoi l’éviction de ce pion gênant et l’arrivée sur la scène de meneurs d’hommes aux perspectives plus ambitieuses pourrait radicalement changer la donne.

    Le nouveau parti se proclame « nationaliste, pas nazi ni raciste » Se distanciant de Féret, le nouveau FN veut ainsi se donner une façade moins repoussante et une organisation plus efficace. C’est pourtant Paul Arku qui avait écrit : «Il est temps de créer un grand Syndicat National où se regrouperont les travailleurs, les entrepreneurs et tous les acteurs socio-économiques, par secteur d’activité. Un syndicat belge, pour les Belges, où, tous unis, ils réapprendront la solidarité entre nationaux, enfin débarrassés de la gangrène étrangère ». Bref, un style qui s’inscrit dans la plus pure tradition fasciste.

    « Force Nationale » : nouveau coup d’épée dans l’eau ou premier pas vers un scénario à la flamande ? La question reste en suspens. Quoiqu’il en soit, le combat contre l’extrême-droite ne pourra réellement porter ses fruits que par la construction d’une véritable opposition. Une opposition de gauche active, combative et résolue.

  • NON A LA GUERRE ET AU CAPITALISME! NOUS LUTTONS POUR LE SOCIALISME!

    Ceci était le slogan repris par près de 500 jeunes dans notre bloc anticapitaliste à la manifestation contre l’occupation en Irak de ce samedi 19 mars à Londres. De nombreux drapeaux et pancartes étaient visibles dans notre bloc tout le long du parcours en direction de Trafalgar Square et nous chantions l ‘internationale, chanson traditionnelle de la lutte pour le socialisme. En l’occasion de la deuxième année du début de la guerre en Irak, ce sont plus de 100.000 personnes qui sont descendus dans la rue pour de nouveau montrer massivement leur opposition a l’occupation sanglante de l’Irak. Six semaines avant les élections générales, beaucoup de gens ont vu cette manifestation comme l’opportunité de montrer à Blair et au New Labour qu ils n acceptaient pas leurs mensonges sur la guerre et sur le vol de leurs pensions et services publics.

    Sarah Sachs-Eldridge

    International Socialist Resistance et Socialist students (organisations soeurs de RI et EGA) ont planifié cette intervention depuis plusieurs semaines. Par exemple des jours de productions de materiel ont été organisés ( drapeaux, chasubles,…), nous avons aussi organisé des equipes de membres qui se sont concentrés sur le service d ordre, la collecte de fond de lutte, la vente du journal,… Des slogans et de courts speech ont été préparés et nous avions aussi comme touche finale un sound system ambulant. Nous ne voulions pas uniquement que notre bloc soit le plus dynamique et le plus entendu mais aussi qu il soit le plus politique.

    Zena Awad, qui est l’organisatrice nationale de Socialist Students, a perdu sa voix en arrivant a Trafalguar Square vu qu elle a maintenu l animation pendant la longue manifestation. Toby Harris, membre d ISR à Wincester, nous a parlé du rôle de l impérialisme américain. Michael Wainwright, de l université de Brunel, nous a parlé de la campagne contre les attaques dans l éducation que Socialist students organise, en reprennant ensuite leur slogan « Plus de coupes, plus de droits d inscription, plus de licenciements »

    Notre plan était de montrer clairement que nous étions les socialistes dans le mouvement antiguerre. Beaucoup de jeunes avec qui nous discutions se décrivaient comme anticapitalistes. L opposition à la guerre a conduit beaucoup de jeunes à tirer la conclusion que l on a besoin de se débarasser de ce système qui n engendre que guerres et exploitation. Ceux qui sont restés dans notre bloc tout au long de la manif, derrière nos drapeaux rouges et nos slogans socialistes, voulaient ensuite être actifs avec nous sur les différentes campagnes que l on mène, contre les bas salaires, contre le racisme,…. Mais ils voulaient aussi discuter des idées pour lesquelles nous luttons.

    Derrière notre calicot « FIGHT FOR YOUR FUTURE », de nombreux membres et sympathisants des universités et lycées de toute l’Angleterre, ainsi que de nombreux jeunes travailleurs, ont défendu nos idées dynamiquement. Certains ont été convaincus par des discussions dans la manif que l on doit en finir avec le système capitaliste et le remplacer par une économie planifiée selon les besoins de la population. Cette intervention nous montre comment de plus en plus de jeunes prenne confiance pour défendre activement les idees socialistes.

    Beaucoup de mebres d ISR et de Socialist Students, sont des membres du Socialist Party (LSP-MAS en Angleterre) et du Comité pour une Internationale Ouvrière, auquel le Socialist Party est affillié. Comme membres d une internationale, nous avons été capables d apprendre de nos sections soeurs à travers le monde. Nos chasubles rouges nous ont été données par la section belge et la section Brésilienne nous a inspirée pour produire les nombreux drapeaux rouges après avoir participé à leur vibrant bloc au Forum Social Mondial.

  • EGA est menacé à GAND

    La manifestation anti-nsv en décembre l’a déjà montré : Etudiants de gauche Actifs à Gand restent forts ! Apparemment ce n’est pas la vision du rectorat. Depuis le jour où nous avons pu mobiliser 1500 étudiants dans la lutte contre le racisme et la politique antisociale du gouvernement et de ceux qui l’ appliquent sur les universités, la répression contre EGA a augmenté.

    Boris Van Acker

    L’université de Gand augmente la pression sur les Etudiants de Gauche La lutte contre EGA est menée au sein du PFK (Organisation philosophique et politique ), une maison de discussions sans but, dans laquelle chaque organisation politique étudiante doit être reconnue si elle veut avoir les droits d’une organisation étudiante sur le campus. Cela signifie concrètement pour pouvoir organiser des activités dans les bâtiments de l’université, recevoir des subsides, …

    Le PFK n’est en fait rien de plus qu’un levier pour les bureaucrates de droite qui après leurs études ambitionnent un poste dans les partis au pouvoir. Si une organisation étudiante autant active politiquement que EGA a également un siège dans cette organisation et a réussi à toucher des couches plus larges d’étudiants avec ses idées, cela crée des frustrations parmi ces pseudos intellectuels néo-libéraux.

    Ils ont lancé une première attaque durant cette année académique, il y a deux mois, juste après la manifestation anti-nsv. A ce moment le KVHV (Fédération des étudiants catholiques flamands du supérieur) lançait une proposition de changement de statuts, où il était mis qu’ « une organisation faisant parti du PFK ne peut pas empêcher les activités d’une autre organisation faisant également parti du PFK »

    Deux semaines après un de leur meeting, ces mêmes étudiants ont accusé ALS (EGA en Flandre) d’avoir empêcher physiquement leur “débat pluraliste” d’avoir lieu.

    En réalité, ce “débat pluraliste” n’était rien d’autre qu’un meeting avec comme orateur principal, une grande figure du Vlaams Belang: Van Hecke. D’un débat, on ne pouvait pas parler, parce que l’autre orateur, originellement prévu, n’avait pas été prévenu par les étudiants du KVHV qu’il devait s’exprimer aux côtés d’un militant d’extrême droite, et lorsqu’il s’en est rendu compte, il a refusé d’ y participer.

    EGA/ALS a toujours défendu que les gens du Vlaams Belhang (ou d’ une autre organisation d’extrême droite) ne peuvent pas avoir le droit à une tribune dans les universités. En ce sens, nous avons appelé à une action de blocage.Nous avons mobilisé en une journée une centaine d’anti-racistes capables d’empêcher l’accès au meeting.

    “Contre le terrorisme de gauche”, il fallait réagir, et pour ce faire, il fallait changer les statuts, ce qui ne signifie, en realité, rien d’autre que de limiter les libertés démocratiques des organisations étudiantes.

    Il y eût un premier vote au sein du PFK qui a rejeté le changement des statuts à faible majorité. Néanmoins, la proposition fut reportée à nouveau à l’ordre du jour de la reunion suivante. Cette fois là, les grandes figures de droite présentent sur l’université ont été mobilisées afin de faire pression et faire passer la motion. Ainsi, Dominique Van Acken, chef de la direction des bâtiments et Nicolas Courant, chef des activités etudiantes, sont venus dans le seul but d’attaquer notre organisation. Mais une fois de plus, la motion fut rejetée.

    “Toujours continuer la lutte contre l’extrême gauche”, telle est la devise des partis droitiers. Ainsi, le 09/03, ALS s’est vu recevoir une invitation à la reunion du PFK pour mardi prochain, avec à l’ordre du jour une proposition remarquable. Le CDS (les étudiants chértiens démocrates) et le LVSV (étudiants libéraux), ont proposé une motion de méfiance contre ALS. Si cette motion est votée, ça signifie pour EGA/ALS, la perte de leur reconnaissance sur l’université.

    ALS/EGA est accusé de plusieurs “crimes”:

    Le non respect de la déclaration universelle des droits de l’homme, le non respect de la constitution Belge, du conseil d’Europe et de la Belgique, ainsi que d’avoir sali le renom de l’ONU et celui de l’université. A côté de ces grands mots, le dossier portant ces accusations est pitoyable, dépourvu de fondement, et ne comporte aucune assise solide.

    La question d’empêcher un meeting avec l’extrême droite, c’est ce qu’ils qualifient “d’atteinte à la déclaration des droits de l’homme”. A côté de ça, nous sommes accusés du terrible crime d’avoir collé en dehors des endroits prévus à cet effet, ce qui fut qualifié “d’atteinte au droit de propriété”. Enfin, nous ne respectons pas la réglementation de la sécurité, parceque nous organisons des stands.

    Tout cela n’est guère convaincant, mais nous ne pouvons accepter ces tentatives visant à museler la gauche. L’argumentation prétextant qu’empêcher un meeting d’extrême droite va contre la déclaration des droits de l’homme est facilement démontable. En effet, cette déclaration inscrit que la libre expression n’est pas absolue, si ce droit est utilisé dans le seul but d’aller à l’encontre des droits d’autrui.

    Hors, le meeting, comme expliqué ci dessus, n’était que la permission de la propagande d’un parti condamné pour racisme et insitation systématique à la haine et à l’intolérance.

    Selon les principes de Nuremberg, il en va du devoir de chacun de protester contre l’atteinte aux droits d’autrui. Cette action de protestaion était de notre devoir.

    En ce qui concerne les autres accusations, c’est de la rigolade, un approfondissement de la contre argumentation n’est donc pas necessaire. Peut être seulement ceci: le travail d’EGA est plus large que seulement limité au nombres de ses membres. Nous travaillons avec d’autres organisations, et comptons une périphérie enorme de sympathisants. La force de nos campagnes est donc portée par de nombreuses personnes, c’est pourquoi nous n’avons pas toujours un contrôle sur l’utilisation de notre matériel (par conséquent, du collage sauvage de nos affiches). Il est donc en ce sens absurde de nous en faire porter la responsabilité.

    Il parait alors évident que ces attaques contre EGA ne sont pas contre nos attitudes, mais bien contre nos idées. Les critiques exprimées par EGA contre la politique antisociale que mènent le gouvernement et la direction de l’université, sont soutenues par beaucoup d’étudiants. L’idée que l’on puisse développer une certaine conscience politique chez les étudiants sur le neolibéralisme, la privatisation de l’enseignement, la récupération de nos acquis sur l’université, la croissance de l’extrême droite nourrie par ces attaques, … en effraient beaucoup.

    Cette tentative d’empêcher la diffusion de nos idées auprès des étudiants ne nous empêchera pas de continuer à le faire. Nous allons continuer, comme nous l’avons toujours fait, la lutte contre les attaques sur nos acquis démocratiques (eux mêmes obtenus par des luttes antérieures) .

    L’enseignement doit garantir une éducation et une vie sur l’université, où tout le monde à le droit et la possibilité de se forger un esprit critique et de lutter librement pour la démocratisation de l’enseignement et l’ensemble de la société.

    Détruire toute opposition, c’est aller dans le sens inverse. Nous voulons mettre clairement en avant qu’EGA/ALS n’est pas un cercle qui se laisse écraser, nous jouons un rôle dirigeant dans la lutte pour un enseignement démocratique et contre le racisme, nous sommes vus par beaucoup d’étudiants comme un instrument pour défendre leurs revendications. Faire taire EGA signifie une atteinte à nos acquis democratiques sur l’université.

  • Invervention policière massive sur le campus d’Anvers. Un responsable EGA arrêté.

    La fédération étudiante UNIFAC organisait jeudi 10 mars au soir, au UFSIA, à Anvers, un débat sur le foulard, avec plusieurs orateurs, entre autre Filip Dewinter. Un groupe d’immigrés s’est vu interdit d’entrer la salle, et tout d’un coup la police est arrivée sur le campus. Les étudiants qui protestaient contre l’intrusion policière furent traités de manière inacceptable. Le responsable d’EGA/ALS à Anvers, Jan Vlegels, a même été arrêté administrativement parce qu il protestait contre la présence policère dans les batiments de l’universités.

    Geert Cool

    Les Etudiants de Gauche Actifs avaient au même moment que le débat sur le foulard d’ UNIFAC, leur propre activité sur le même campus. Quand on a appris qu’il y avait des problèmes, on est allé voir ce qu’il en était. On a alors vu qu’un groupe d’immigrés étaient défendu de rentrer la salle, et un tas de policiers venait de s’introduire sur le campus. On trouve intolérable que la police puisse intervenir dans les murs de l’université! D’autant plus que le rectorat en avait donné son accord! L’utilisation des forces de l’ordre était inadmissible, et a mené à la criminalisation des personnes qu’on interdisait d’entrer.

    EGA/ALS ne tolèrent aucune présence policière sur les campus, et là en plus, il s’agissait clairement de stigmatiser les immigrés présents. Quand Jan Vlegels (d’EGA/ALS) a mis en avant cette position, il fut arrêté pour « perturbation de l’ordre public ». Il n’a été libéré qu’à 1h du matin, et la police a refusé de faire un procés verbal les faits.

    Nous voulons préciser que nous n’étions pas responsables des tensions qui s’amplifiaient. Un article dans le journal « Gazet van Antwerpen » aujourd’hui semble pourtant l’insinuer: « Les Etudiants de Gauche Actifs organisaient une soirée/film dans un autre auditoire, et sont venus à l’appel des cris. La nervosité était complète, et les tensions augmentaient. Certains ont poussé, tiré…»

    Ceci est une version assez ambigue des faits. Si il y avait de la nervosité, c’était dû au fait que des étudiants se voyaient interdire l’accès au débat, et que d’un coup il y avait 12 combis et une trentaine de flics qui ont envahi l’université!

    Nous luttons clairement contre cette attitude repressive!

    Nous défendons le droit à la libre expression, et le droit d’organiser une véritable opposition contre la politique antisociale du gouvernement. C’est cette politique antisociale qui met pression sur les universités et Hautes Ecoles afin de faire des économies de budget, ce qui mène irrémédiablement à un climat montant de tensions. C’est dans ce contexte d’attaques que se mène la censure et la repression.

    Nous ne l’accepterons pas, et EGA/ALS luttera encore et toujours pour nos acquis et contre les attaques qui visent à nous les reprendre!

  • Le gouvernement et le patronat veulent dévaliser les pensions

    A lire: 50 mensonges sur le vieillisement

    "Tous les gouvernants ébauchent déjà des scénarios catastrophes pour décrire notre avenir démographique… Le moment fatidique est déjà fixé: 2010. La génération du baby-boom d’après-guerre arrivera alors officiellement à l’âge de la retraite et la population active commencera à décliner». Citation de Gilbert De Swert, le chef du service d’étude de la CSC. Pour les syndicalistes et les socialistes, ce livre est une mine d’informations et nous ne pouvons que le recommander chaudement à nos lecteurs. Mais on y cherchera en vain des alternatives et des perspectives de lutte.

    Anja Deschoemacker

    Briser le mythe !

    On entretient savamment un climat d’angoisse depuis des années. Un ministre après l’autre entonne le même refrain: une fois que la génération du baby-boom sera partie à la retraite, les pensions deviendront impayables. De Swert prend le contrepied de ce qu’il nomme le «simplisme» sur la question du vieillissement qui tient lieu de vérité pour nombre de politiciens et «d’experts».

    Il répond aux 50 mensonges qui résonnent de partout. Un exemple: faut-il redouter un manque de main d’œuvre? Si c’était vrai, ce serait une « bénédiction » pour les salariés: la pression continuelle à la baisse sur les salaires et les conditions de travail serait stoppée net. Mais s’il est vrai que la population en âge de travailler (16-64 ans) baissera après 2010, le nombre de gens réellement actifs ne baissera pas pour autant. Il n’y a que 60% de la population en âge de travailler qui travaille à l’heure actuelle contre 2,8 millions qui n’ont pas d’emploi. « De plus, cette population active ne diminue que lentement à partir de 2011 pour perdre 375.000 unités en 2030. 375.000 – c’est moins que le nombre de chômeurs complets indemnisés aujourd’hui».

    De Swert s’inscrit en faux contre une scission communau-taire de la Sécurité sociale. Il ramène les prépensions à leurs justes proportions : «seuls 5,9% des personnes entre 50 et 65 ans étaient en prépension en 2003». Il enfonce le clou: non seulement «les prépensions ne sont pas ‘impayables’», mais elles sont «la formule de fin de carrière anticipée la moins coûteuse pour la Sécurité sociale». D’autres formules coûtent moins cher aux patrons, mais alors c’est nous qui payons la note.

    De Swert démasque les politiciens et leurs «spécialistes» de service. Leurs propres perspectives de croissance économique, d’évolution démographique, d’augmentation de la productivité démentent l’assertion que les pensions deviendraient «impayables». C’est donc un mensonge délibéré. Tous les partis en prennent pour leur grade; seul le PS d’Elio Di Rupo et sa proposition de cotisation sociale généralisée trouvent grâce à ses yeux.

    Que faut-il faire alors ?

    Le livre laisse cette question sans réponse satisfaisante. De Swert plaide pour une hausse accrue de la productivité, mais aussi pour le développement du secteur non-marchand, ce qui ferait augmenter le taux d’emploi global. D’accord, mais si on ne désigne pas la force politique ou sociale qui peut réaliser tout ça, on reste au stade de l’utopie.

    Il s’égare définitivement en terrain mouvant lorsqu’il développe ses propositions alternatives. La CSC plaide ainsi depuis longtemps pour la scission des soins de santé entre un pilier basé sur les revenus du travail et un pilier basé sur un financement alternatif. En proposant de faire financer ce deuxième pilier « alternatif » par la CSG de Di Rupo, De Swert se rallie en fin de compte au discours qui veut que la baisse des charges salariales soit une bonne chose.

    D’après nous, De Swert ouvre la boîte de Pandore avec ses propositions alternatives. Bien que le système de sécurité sociale comporte pas mal de failles – et le bas niveau des allocations n’en est pas la moindre – nous pensons que c’est une lourde erreur d’ouvrir aujourd’hui le débat là-dessus avec le gouvernement et le patronat. Les syndicats devraient refuser résolument de participer à des négociations sur la problématique des fins de carrière. Dans les circonstances actuelles, toute négociation ne peut porter que sur les modalités de la régression sociale.

    Il vaudrait mieux se préparer à une campagne de grande ampleur en direction des travailleurs, des aînés et des jeunes pour mener la lutte contre la régression sociale. Les classes ouvrières française et italienne ont démontré à plusieurs reprises ces dernières années que la lutte pouvait donner un coup d’arrêt à l’offensive contre les pensions.

    En effet, les pensions ne sont pas tant menacées par l’évolution démographique, comme l’explique magistralement De Swert, que par l’offensive du patronat. Et si cette offensive est à l’œuvre, c’est parce que l’économie se trouve dans une période prolongée de dépression où la surproduction affecte à peu près tous les secteurs de l’industrie et où le taux de profit baisse à long terme, ce qui pousse les patrons à multiplier les restructurations et les fermetures.

    Le système de sécurité sociale s’est construit dans la plus longue période de croissance économique de l’histoire moderne. La reconstruction de l’Europe a mené à une situation de plein emploi où la classe ouvrière – grâce notamment à la forte tension du marché du travail et à l’existence d’une alternative, toute déformée qu’elle fût, sous la forme du Bloc de l’Est stalinien – a pu imposer aux patrons de substantielles améliorations de leur niveau de vie. Aujourd’hui, il n’y a plus beaucoup de marge pour les concessions. Sur le plan politique, la classe ouvrière est aussi affaiblie par une baisse de la conscience de classe, qui découle surtout de la chute du stalinisme, et par le changement de la nature de classe de la social-démocratie.

    De Swert parle comme s’il y avait une majorité politique pour soutenir ses propositions. Mais où cela donc? Le SP.a ne vaut plus la peine qu’on s’y attarde après les propositions de Frank Vandenbroucke et de Johan Vande Lanotte. Mais même le PS est davantage préoccupé par la façon dont il peut vendre la régression sociale sans trop de casse électorale que par la lutte contre elle. Et qu’en est-il du CD&V ? Dans la période d’après-guerre, le PSC/CVP était un «parti populaire» de masse où il fallait tenir compte d’une puissante aile ouvrière. La CSC a obtenu toutes sortes de petites concessions pour éviter la conquête d’acquis plus fondamentaux par une classe ouvrière consciente de sa puissance sociale. Cette période est révolue elle aussi.

    Aucune discussion sur un aspect important de l’Etat providence ne peut faire indéfiniment l’impasse sur la question de savoir avec quels instruments nous allons pouvoir défendre nos acquis. De Swert ne pose même pas cette question. Et le mal ne serait pas si grand si la CSC n’était pas une force importante. La prédisposition à la négociation dont fait preuve la direction de la CSC ne peut mener qu’à lâcher une fois de plus la proie pour l’ombre.

    De Swert démonte les mythes l’un après l’autre, il faut lui rendre ce qui lui revient. Mais le rôle du syndicat est de défendre les intérêts de la classe ouvrière, non seulement en paroles, mais aussi en élaborant une stratégie et un plan d’action. Et c’est là que le bât blesse dans le chef de la direction de la CSC comme de la FGTB. Si les franges les plus combatives des deux syndicats ne commencent pas à s’organiser pour faire de leurs organisations des organes combatifs et démocratiques, les pensions seront alors vraiment en danger.

  • Vague de protestations contre Lula

    Forum social mondial de Porto Alegre

    Honoré comme le grand héros de la gauche au Forum de 2003, Lula, après 2 années de politique néo-libérale, fut cette année confronté aux protestations des participants. De grands groupes de jeunes et de travailleurs ont exprimé leur mécontentement lors de la marche d’ouverture du FSM et au stade où Lula faisait son speech.

    Els Deschoemacker

    Lui et ses partisans furent interrompus par un brouhaha bruyant à chaque fois que la politique gouvernementale du PT était évoquée: réforme des pensions des fonctionnaires et de l’enseignement supérieur, libéralisation des services publics et limitation des droits syndicaux. Ces 2 dernières années, des protestations se sont élevées des travailleurs du secteur bancaire, des paysans sans terre et des sans-abri. Tous espéraient que le PT allait arriver à améliorer leur sort, l’indifférence du gouvernement a brisé leurs illusions.

    Lula, alors qu’il devenait un allié des capitalistes et du FMI, s’est heurté à une résistance croissante de sa base. Celle-ci avait élu l’ancien cireur de chaussures et dirigeant syndical comme président, mais elle n’obtint en retour qu’une douche froide : les premiers plans d’austérité arrivèrent 3 mois à peine après les élections. Les discussions sur la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs suivirent rapidement. Elles ne devinrent concrètes qu’avec l’exclusion de 4 parlementaires du PT refusant de voter la réforme des pensions qui mena au rassemblement des « radicaux du PT » – c’est comme ça que les dissidents étaient appelés – avec certaines sections syndicales et partis de gauche radicaux dans une nouvelle formation: le PSol.

    Socialismo Revolucionario, l’organisation sœur du MAS/LSP au Brésil, appelait déjà à un nouveau parti des travailleurs et a joué un rôle important dans la mise sur pied du PSol. Bien que peu puisse déjà être dit sur le développement de ce parti – les forces politique en présence diffèrent beaucoup – il est déjà clair qu’il y a là un potentiel énorme.

    Grâce à son intervention durant les 2 premiers jours du Forum, le Psol a dominé les discussions chez les jeunes et les travailleurs. Plus de 1.800 participants ont fait de la deuxième conférence nationale du PSol un événement très animé. La discussion portait sur la voie à suivre: se concentrer premièrement sur la participation électorale ou surtout sur les mouvements de lutte? La sympathie de la jeunesse radicalisée et des travailleurs n’est pas encore acquise. Leur question est surtout: comment éviter que le PSol ne suive le même chemin que le PT. Le PSol va devoir répondre à cela avant de pouvoir devenir l’instrument de lutte de la jeunesse et des travailleurs combatifs.

    Le point culminant du FSM était le meeting avec Chavez. Plusieurs heures avant le meeting il y avait déjà de longues files sous le soleil brûlant. Chavez est populaire grâce à sa confrontation avec le capitalisme vénézuélien et l’impérialisme et grâce à ses projets sociaux. Il est vu comme une alternative au néolibéralisme de Lula. Pour la première fois, il a parlé, devant les 25.000 participants, du «socialisme» et a cité divers révolutionnaires. Tout indique que Chavez est poussé dans une direction plus radicale par les masses qui le maintiennent en place malgré les tentatives de coups d’état et de lock-outs de l’élite. Heureusement pour Chavez le prix élevé du pétrole lui laisse une certaine marge économique. Il gagne du temps, mais à terme, les mesures prises jusqu’à maintenant ne vont pas suffire. Chavez est devant un choix crucial: ou il suit les masses en démocratisant et en approfondissant la révolution vénézuélienne, en prenant vraiment l’option d’une société socialiste, ou il reste quelque part à mi-chemin entre le capitalisme et le socialisme, jusqu’au moment où la bourgeoisie aura rassemblé assez de forces pour évincer Chavez du pouvoir et réprimer avec encore plus de force les travailleurs et les paysans.

  • Directive Bolkestein. Stop à l’offensive sur nos droits sociaux!

    C’est aussi le samedi 19 mars qu’aura lieu la manifestation de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) contre la tristement célèbre directive Bolkestein. Des délégations syndicales et des militants de toute l’Europe vont faire entendre leurs voix contre l’offensive brutale sur nos droits sociaux.

    Peter Delsing

    Que contient la directive du politicien ultralibéral hollandais, membre de la Commission Européenne, Bolkestein? L’objectif est de supprimer les obstacles à la commercialisation des services en Europe. Plus concrètement, il s’agit d’une proposition extrémiste visant à permettre que les lois sociales et environementales les plus basses deviennent la norme. La directive proposée par la Commission Européenne permettrait, par exemple, qu’un entrepreneur polonais puisse embaucher des ouvriers polonais en Belgique aux salaires et conditions de travail de la Pologne. Même chose pour les bureaux d’intérim, les services de nettoyage, les services mis en place par les pouvoirs locaux,… même notre enseignement et nos soins de santé sont en danger.

    Les gouvernements ne seraient plus à même de pouvoir déterminer des tarifs minimaux ou maximaux pour les médicaments, ou d’imposer des normes minimales de travail pour le personnel dans les hôpitaux et les maisons de repos. Le marché s’introduit donc davantage pour imposer sa dictature dans des secteurs vitaux essentiels comme les soins de santé.

    La directive Bolkestein est donc une atteinte directe aux salaires et à la sécurité sociale dans les pays européens, qui va dépouiller ceux qui ne l’ont pas encore été jusqu’à présent par les politiques successives menées par les différents gouvernements néo-libéraux.

    Une Europe "sociale" dans le cadre du capitalisme?

    C’est une bonne chose que la CES descende dans la rue pour protester contre cette régression sociale. Mais la question est vraiment de savoir sur quel programme politique s’appuyer pour avancer sur la voie d’une alternative pour le mouvement ouvrier. Malheureusement, les dirigeants syndicaux européens cultivent encore et toujours des illusions sur la possibilité d’une "Europe sociale", basée sur un libre marché social et "corrigé". Mais si ce libre marché est devenu de moins en moins social ces 25 dernières années, ce n’est pas parce que les politiciens suivent "accidentellement" une mauvaise politique; c’est à cause de la crise de surproduction du système capitaliste….

    Sous le drapeau de l’agenda de Lisbonne, cette Europe des patrons va être rendue plus compétitive pour 2010. Cela signifie pratiquement: créer des emplois-bidons, revoir les salaires à la baisse, faire travailler plus dur et plus longtemps, privatiser et ébranler la sécurité sociale. La directive Bolkestein est simplement le prolongement d’une politique antisociale qui est suivie depuis des années par l’UE et les gouvernements nationaux.

    Pas de constitution européenne néo-libérale!

    Le plus gros syndicat français, la CGT, avec ses 700.000 membres, a récemment débattu de la constitution européenne. Au menu de cette constitution amère il n’y a que privatisations et démantèlement des droits sociaux. Bernard Thibaut et la direction de la CGT voulaient d’abord s’abstenir d’appeler à voter sur la constitution. Ils furent ensuite rappelés sévèrement à l’ordre par leurs militants, qui votèrent à 81 contre,18 pour et 17 abstentions.

    La révolte contre cette Europe capitaliste croît à la base. Avec le MAS et notre organisation internationale socialiste, le CIO, nous sommes dans toute une série de pays au premier rang de la résistance sur les lieux de travail. Rejoignez-nous dans cette lutte pour une alternative socialiste internationale!

  • Travail intérimaire. Les nouveaux esclavagistes

    Si on veut sauvegarder notre avenir en tant que jeunes, alors il faudra nous organiser et lutter, car les emplois flexibles et précaires qui nous sont réservés ne vont pas disparaître comme ça. Le patronat a préparé quelques statuts bidons et précaires. Parmi ceux-ci, le travail intérimaire est l’outil par excellence pour museler les jeunes travailleurs. Tu rêves de décrocher un emploi avec un contrat à durée indéterminée dans l’entreprise où tu travailles avec ton contrat intérimaire ? Seul 1 travailleur intérimaire sur trois a vu se réaliser un tel rêve!

    Yves Drieghe

    L’époque où le travail intérimaire servait comme moyen de faire face à une hausse temporaire des commandes est révolue; maintenant, c’est devenu la norme. Les plus de 300.000 travailleurs intérimaires n’ont pas de revenu fixe, pas d’horaires fixes, pas de protection contre le licenciement et doivent travailler avec des contrats à la semaine et dans beaucoup de cas, avec des contrats à la journée. C’est l’insécurité et la flexibilité poussées jusqu’au bout! Ce qui est à l’ordre du jour maintenant, c’est la Marche des Jeunes pour l’Emploi afin de réunir nos forces et de lutter pour le respect et l’extension des droits des travailleurs intérimaires.

    Lors de notre campagne devant les bureaux d’intérims, il s’est avéré que nous pouvons compter sur le soutien de beaucoup de jeunes. Ceux-ci commencent à travailler avec beaucoup d’espoir, mais finissent par sombrer dans le désespoir, une fois confrontés à la réalité.

    Les histoires personnelles des travailleurs intérimaires confirment que ce genre de travail est l’instrument par excellence avec lequel le patronat attaque les salaires et la protection contre le licenciement des travailleurs. Louer une maison, faire une demande d’emprunt à la banque devient d’un coup illusoire. Ce qui est renforcé quand on voit tous ses amis faire face aux même problèmes. Voilà pourquoi nous avons lancé un appel pour lutter tous ensemble. La lutte contre des contrats intérimaires incertains et flexibles est devenu une nécessité!

    Ainsi, le ministre flamand de l’Emploi, Frank Vandenbroucke, s’imagine accorder un rôle encore plus important au travail intérimaire. Sous les applaudissements de Federgon, la fédération des bureaux d’intérims, il propose la suppression de l’interdiction du travail intérimaire dans certains secteurs. Ce qui veut dire que le marché du travail intérimaire sera totalement libéralisé. C’est inacceptable!

    Bien que des entreprises se servent du travail intérimaire pour casser la solidarité entre travailleurs et rendre plus difficile la lutte sociale, nous devons nous organiser pour défendre nos droits avec les autres travailleurs. Ensemble nous luttons pour un emploi décent avec un salaire décent pour tous.

    L’extension du travail intérimaire et des autres formes de travail précaire doit être empêchée! Nos revendications sont claires: le respect des droits actuels (signature du contrat avant le début du travail, interdiction d’envoyer les intérimaires travailler lors d’une grève, droit à un salaire garanti lors d’une maladie, à travail égal salaire égal) et l’extension des droits des travailleurs intérimaires: participation et candidature aux élections sociales! Droit de grève! Droit à un revenu fixe! Droit à un emploi à temps plein! Mais afin de réaliser ces revendications, il faudra unifier la lutte contre les attaques du patronat.

  • La Poste. 600 bureaux fermés d’ici 2009

    La Poste est en quête d’un « partenaire » pour faire face à la libéralisation. La direction met donc les bouchées doubles pour « rendre la mariée attrayante ». Attrayante pour le partenaire, pas pour le personnel ni pour les utilisateurs.

    Modèle 9. Discussion et information pour les travailleurs de La Poste

    Seuls 2 à 3% des 1.309 bureaux de poste sont rentables et plus des trois quarts d’entre eux sont déficitaires selon la direction. Pas de quoi allécher un futur partenaire. La direction planifie donc un « regroupement » des bureaux de poste. Il s’agit ni plus ni moins de fermer entre 500 et 600 bureaux d’ici 2009. Ils vont commencer par les 418 bureaux qui ne comptent qu’un seul employé et dont la moitié ne sont ouverts que 30 heures par semaine. En 1997, La Poste se targuait que chaque Belge avait accès à au moins un bureau de poste dans un rayon de 5 km.

    Vande Lanotte (SP.a), garantit le maintien de quelque 1300 « magasins postaux » qui vendront les produits postaux de base (timbres, cartes postales, mutapost, recommandés, etc). Ces produits postaux constituent pourtant l’essentiel du service postal. Mais La Poste les juge trop peu rentables. Les magasins postaux ou points-poste pourront être des librairies, des grandes surfaces, des guichets SNCB.

    La Poste voudrait déjà créer 50 nouveaux points-poste cette année pour arriver à 130 en 2006. Des centaines d’emploi fixe seront perdu. Le service à la population en pâtira également. Il faut lutter pour le maintien de tous les bureaux et de tous les emplois et pour un service postal à la population digne de ce nom !

    Pression accrue sur les guichetiers

    Les employés qui auront survécu à la fermetures des bureaux de poste ne perdent rien pour attendre. Ils vont devoir se métamorphoser en véritables agents commerciaux. Il s’agit d’apprendre à vendre de manière agressive les produits de bancassurance qui rapportent bien plus que les produits postaux de base. La Banque de la Poste, une filiale commune de La Poste et de Fortis, veut doper la vente des produits financiers. Les guichetiers doivent désormais inviter tous ceux qui se présentent à leur guichet à ouvrir un compte ou à acheter un produit d’assurance.

    Les clients dont le compte en banque est bien garni sont fichés et feront l’objet de campagnes ciblées pour les inciter à acheter de nouveaux produits financiers. Bref, La Poste veut faire faire à ses guichetiers le même travail que celui des employés de banque, mais avec le salaire d’un postier !

    Accord 2003-2004: personnel trompé

    L’introduction d’une semaine de 36 heures signifie la maintain de 1500 emplois ou 13 jours de congé extra par an. Ceci en contradiction avec le résultat très maigre des négociations après la vague de grèves spontanés contre l’introduction de georoute. Les trois journées de congé supplémentaires vont pas diminuer la charge du travail qui est fortement augmenté les derniers mois. En plus La Poste a un retard de 10 millions d’heures en repos et en heures de congé qu’elle doit au personnel.

    Les contractuels qui ont un contract de durée limitée sont complètement oubliés. La Poste veut restructurer sans licenciements ‘cru’ . Comment appeler les contracts non prolongés alors ? A côté de contracts de durée limitée La Poste utilise aussi masivement le travail à temps partiel et le travail intérimaire avec des contracts par semaine.

    Le dossier de ‘revendications’ des syndicats pour 2005-2006 parle uniquement de la ‘régularisation’ des contractuels qui ont réusun examen d’embauche. Et tous les autres ? Sur le maintain de la prépension àprès 57 et des mesures concrètes pour réduire structurellement la charge du travail il n’y rien de concret . Tous les contracts doivent être de durée illimité et la prépenson à 57 ans doit être sauvegardée.

  • Logement social: discrimination

    A Anvers, les sociétés de logements sociaux veulent introduire le critère de la connaissance du néerlandais pour pouvoir accéder à un logement social. Selon eux, cette connaissance est nécessaire pour améliorer la viabilité dans les quartiers. Une société l’applique déjà, alors que c’est interdit. Mais actuellement, le gouvernement travaille sur une nouvelle loi qui devrait vite permettre à ces sociétés de faire comme bon leur semble.

    Karel Mortier

    Avec cette nouvelle loi, les localités devraient pouvoir disposer de plus de marge de manœuvre, et ainsi pouvoir fixer leurs propres critères déterminant les conditions d’accès aux logements sociaux, tout en prétextant que la réforme servira mieux les besoins locaux. En réalité, il s’agit d’un certificat donné aux localités pour évincer les immigrés et les personnes à bas revenu. En s’orientant vers la connaissance de la langue néerlandaise, la véritable discussion (celle sur la pénurie de logements sociaux en Flandre) est évitée. Le sous-financement structurel, la qualité des logements, la façon aberrante dont on construit les logements sociaux afin de réduire les coûts…. : voilà des problèmes dont les locataires doivent se soucier et qui sont bien plus importants que la connaissance défectueuse du néerlandais.

    Au lieu d’investir dans plus de logements sociaux, le gouvernement divise pour mieux régner, c’est-à-dire qu’il dresse ceux qui ont besoin de logements sociaux les uns contre les autres. Pourquoi ne va-t-il pas chercher l’argent dans les entreprises qui ont doublé leurs profits en 2003 ? Entretemps, les chiffres montrent que les loyers de ces logements ont augmenté de 13,8 % sur ces trois dernières années. Sur celle que l’on vient d’entamer, les loyers des logements sociaux vont plus augmenter que sur le marché privé ! Mais pour lutter contre cette injustice, on ne peut pas compter sur les politiciens qui négligent les besoins des plus vulnérables dans la société.

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