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  • Week-end international d’actions contre la guerre

    Déjà avant la guerre, d’innombrables manifestations s’étaient produites. Les premières protestations de quartier ont grandi pour atteindre l’ampleur des manifestations mondiales de 2003 et ont continué jusqu’à aujourd’hui. Ce 18 mars, à Bruxelles, quelques milliers de personnes sont descendues dans la rue, comme bien d’autres sur le globe durant ce même week-end.

    Thomas

    Mais pourtant, après ces protestations, la guerre et l’occupation continuent. Bush a dédaigneusement ignoré des millions de voix à travers le monde et est bien décidé à aller plus loin dans l’escalade de la guerre. Des milliers d’irakiens – si ce n’est des dizaines de milliers – trouveront encore la mort dans la violence sectaire.

    « Pas de troupes supplémentaires pour l’Irak ! », ce slogan a résonné dans les rues ces 17 et 18 mars. Madrid a vu défiler 150.000 manifestants tandis qu’une manifestation similaire avait lieu à Barcelone. Les manifestants ont notamment envahi Washington, Melbourne et Bruxelles. Bien que plus modeste que celle de Madrid, la manifestation de Bruxelles a tout de même rassemblé quelques milliers de personnes.

    Les conséquences de la guerre en Irak ne se voient pas seulement là-bas. Les États-Unis comptent déjà plus de vétérans de guerre que durant la guerre du Viêt-Nam. Les médias ont montré que non seulement les hopitaux étaient laissés à l’abandon, mais aussi les soldats eux-mêmes. La population américaine supporte l’essentiel du coût de la guerre sans que cette guerre ne lui profite en quoi que ce soit. Ces cinq dernières années, le règne de Bush a eu pour conséquence une augmentation du taux de pauvreté de 26%.

    Lors de la manifestation, nous n’avons pas seulement protesté contre l’occupation de l’Irak, mais également contre une possible intervention en Iran, contre les opérations en Afghanistan, contre l’oppression des Palestiniens,…

    C’est vraiment désolant qu’il faille chaque année une manifestation contre la guerre. C’est à chaque fois une de trop. La guerre doit s’arrêter, mais Bush entraîne les États-Unis encore plus loin dans le conflit. La présence de troupes en Irak n’est évidemment pas la seule cause de la croissance du terrorisme. L’Irak, et cela vaut pour beaucoup de pays du Moyen-Orient, souffre de l’absence d’alternatives aux gouvernements à la botte des intérêts étrangers et aux mouvements religieux radicaux.

    Un coup d’oeil sur le monde nous permet de voir partout une progression des mouvements de lutte contre la guerre, mais aussi contre la politique néo-libérale à la base du conflit. Si peu de manifestants l’ont explicitement dit, la majorité s’accorde sur la nécessité d’une alternative, une alternative pour l’homme de la rue. Pas seulement pour les Irakiens, ou les Iraniens, mais aussi aux USA et dans le reste du monde.

    Lors de la manifestation de Bruxelles, les militants du MAS/LSP ont récolté plus de 500 euros de soutien et ont vendu 134 exemplaires de l’Alternative Socialiste.

  • Première mobilisation anti-raciste à Anvers depuis les élections communales

    Le 8 mars, le NSV (Association des Etudiants Nationalistes, l’organisation étudiante officieuse du Vlaams Belang) a organisé sa manifestation annuelle. Cette fois, ils avaient choisi Anvers. Avec Etudiants de Gauche Actif (EGA), Résistance Internationale (RI) et Blockbuster, notre campagne antifasciste flamande, cette année comme de nombreuses fois par le passé, nous avons pris nos responsabilités en organisant une contre-manifestation.

    Jarmo Van Regemorter

    Finalement, 500 anti-fascistes ont manifesté face à 300 partisans d’extrême-droite. Dewinter, accompagné d’autres leaders du Vlaams Belang, se trouvait en compagnie de skinheads et de néo-nazis ouvertement violents.

    La semaine précédent la manif, la violence du NSV a été une fois de plus mise en évidence : quatre étudiants parmi lesquels trois membres d’EGA et du MAS ont été attaqués. Cette agression a été lancée menée sous la direction du président du NSV d’Anvers et du conseiller communal du Vlaams Belang à Mortsel.

    De même, lors de la manifestation du NSV, de nouvelles confrontations ont éclaté dans un café étudiant populaire. Le gérant du café a été grièvement blessé.

    La manifestation anti-NSV, pacifique et combative, s’est déroulée sans incidents. La police s’est toutefois livrée à des arrestations assez brutales et sans raisons dans un tram à destination de la gare. Cela a permis à la presse d’écrire qu’il y avait eu des provocateurs des deux côtés.

    Si d’autres groupes de gauche ont relayé l’information durant la mobilisation ou ont organisé des actions « symboliques », nous avons été les seuls à organiser la manifestation. Nous déplorons que ces groupes ne mettent plus en avant la nécessité d’une manifestation contre le NSV et qu’ils ne voient pas le potentiel de soutien que ce genre d‘actions révèle.

    A la différence de celle des fachos, notre campagne a reçu énormément de soutien. Ainsi, pendant la manifestation, nous avons pu vendre 150 exemplaires de notre mensuel aux manifestants et aux passants.

    Seule une opposition anti-neolibérale combative peut pousser le Vlaams Belang vers une défaite électorale. Nous avons besoin d’une véritable opposition de gauche et c’est pour cette raison qu’EGA et Blokbuster soutiennent activement le Comité pour une Autre Politique.

  • Mons. Concert antifasciste

    Dans le cadre de la mobilisation du 8 mars contre les fachos du NSV, la section de Mons du MAS/LSP a organisé une soirée de concerts antifascistes. Une centaine de personnes s’était donnée rendez-vous pour danser au « Bateau Ivre » au son de groupes comme «Gilles et ça dépend», «Cage-i-be», «la fanfare Burlando», «Warship Potemkine», «Project Mayhem» et «Extinguish».

    Nous avons également eu droit à un conte traitant de la vie quotidienne des banlieues par Ahmed Hafiz. Même s’il faut reconnaître que cette soirée ne fut pas le théâtre de débats sur l’antifascisme, un esprit combatif régnait dans l’assemblée à travers diverses interventions et le stand que nous y avons tenu.

    La lutte socialiste contre le racisme et la politique antisociale ne passe pas uniquement par les discussions et les actions de protestation, mais aussi par des soirées comme celle-ci, qui nous permettent de recueillir le financement nécessaire à sa continuation. Le bilan à en tirer ne peut être que positif : notre fonds de lutte a été plus qu’atteind pour le trimestre, les groupes enthousiastes et le public comblé.

    Ce succès n’aurait clairement pu exister sans le soutien des groupes et du café. Nous organiserons donc à nouveau ce genre d’activités à l’avenir.

  • Une autre politique est nécessaire: Signez pour la participation électorale du CAP!

    Lors de la conférence nationale du 3 février, le Comité pour une Autre Politique a décidé de se présenter de manière indépendante aux élections. Dès ce moment, le premier stade de la campagne électorale a été entamé: la récolte des signatures.

    Liesje Ulburghs

    Afin de pouvoir présenter une liste pour le Sénat, 5.000 signatures doivent être récoltées du côté francophone et 5.000 autres du côté flamand. Pour les listes pour la Chambre, présentées sur base provinciale, 200 à 500 signatures sont nécessaires selon la population de la province.

    Ce n’est pas rien. Chaque jour, des militants du CAP descendent dans la rue et engagent des discussions avec les gens, font du porte-à-porte, interviennent dans les manifestations, interpellent leur famille et leurs amis,…

    Choisir la facilité?

    D’autres partis qui ne sont pas présents au Parlement, comme Groen! (écolos flamands) ou la nouvelle liste Dedecker (droite flamingante), ont assuré leur participation électorale avec quelques signatures de sénateurs ou de députés de partis qui, eux, y sont représentés. Pourquoi alors le CAP n’a-t-il pas choisi cette option qui est bien plus reposante?

    Les raisons en sont simples. Face aux partis traditionnels qui depuis des années mènent une politique antisociale qui pousse des centaines de milliers de gens à voter pour le VB et le FN, le CAP avance l’objectif de construire une véritable alternative de gauche qui défende les intérêts de la majorité de la population et qui mène une opposition claire et combative. Pour faire connaître et soutenir cette autre politique, nous préférons engager la discussion avec les gens plutôt que d’aller chercher une caution auprès des politiciens traditionnels.

    Une autre campagne

    Nous voulons surtout utiliser cette période de février à avril pour mener une autre campagne que celle des grands partis. Construire notre programme à partir des besoins des gens signifie aller les rencontrer. Nous n’avons pas peur d’aller parler avec les gens dans la rue, dans les quartiers, dans les entreprises parce que nous n’avons rien à leur dissimuler. Face aux autres partis, nous ne faisons pas des promesses creuses ou des paroles en l’air avant de mener ensuite une politique antisociale en faveur des patrons et des banquiers.

    A ce jour, plusieurs milliers de signatures ont déjà été récoltées. Les dernières nouvelles peuvent être consultées quotidiennement sur notre site www.autrepolitique.be Ce ne sont pas que des chiffres, mais autant de gens qui ont été interpellés, avec lesquels nous avons discuté et à qui nous avons proposé de devenir actifs dans la construction du CAP. A l’université de Gand, 355 signatures ont été récoltées en une journée où nous avons présenté le projet du CAP dans plusieurs auditoires. Nous avons récolté plus de 150 signatures auprès des travailleurs de VW et 100 lors de la manifestation nationale des pompiers à Bruxelles. A Liège, près de 120 chômeurs ont signé pour le CAP en rentrant leur carte de pointage à la FGTB.

    Des délégués syndicaux s’occupent aussi de la récolte de signatures dans leur entreprise. Des gens qui ne se sont jamais engagés dans la politique discutent maintenant avec d’autres gens dans leur entourage. Chaque semaine, nous recevons plusieurs listes de parrainage venant d’ouvriers, de pensionnés, de jeunes, de chômeurs, d’enseignants, d’infirmiers, d’employés,… Ce mouvement doit continuer et s’amplifier pour que nous soyons prêts à nous engager dans la deuxième partie de la campagne dès le 1er Mai.

  • France. Bayrou superstar?

    Pas moins de 12 candidats seront présents au 1er tour des présidentielles. Parmi eux, François Bayrou, candidat de l’Union pour la Démocratie Française (U.D.F. – centre droit), crée la surprise. Alors qu’il n’avait obtenu que 6,8% en 2002, il se trouverait actuellement aux alentours des 20% selon les sondages – qu’il faut toutefois lire avec prudence.

    Baptiste Daveau

    L’ « effet Bayrou » illustre un rejet des deux principaux candidats (Ségolène Royal, PS, et Nicolas Sarkozy, UMP). Bayrou se présente comme l’alternative idéale et dit vouloir réunir la gauche et la droite qui veulent bien « discuter ». Entendez par là : « ceux qui veulent bien se mettre d’accord pour mettre en place des plans d’austérité ».

    Bayrou mène donc une campagne très opportuniste. A son premier meeting parisien, il s’est posé comme le « président du peuple », celui qui défend « la France des paysans contre les milliardaires du CAC 40 et les vedettes du show-biz ». Mais ne soyons pas dupes ! Ce candidat très catholique, autoproclamé « anti-système » était Ministre de l’éducation de 1993 à 1997 dans un gouvernement de droite. Il a principalement été remarqué en rassemblant… un million de manifestants en 1994 contre sa réforme de l’enseignement ! Lui qui, en tant que député européen, défendit ardemment l’Europe libérale et la Constitution européenne se fait maintenant passer pour l’alternative!

    Bayrou, en définitive, n’est qu’un candidat défendant les intérêts du patronat au même titre que Sarkozy ou Royal. Son programme électoral veut construire une France « pro-entreprises et pro-recherche ». Comment ? En diminuant les taxes pour les entreprises… Ses déclarations du style « Je sais ce que c’est que de vivre avec 640 euros par mois : c’est la retraite de ma mère ! » ne font que démontrer qu’il a très bien compris qu’une recherche d’alternative est en cours en France et qu’il veut l’utiliser.

    Malgré les mobilisations de masse – et les victoires – qui ont eu lieu depuis quelques années en France (NON au référendum, lutte contre le CPE,…), aucun prolongement politique des luttes des travailleurs n’est ressorti. Cependant, malgré la division à la gauche du PS, Buffet (PCF), Laguiller (LO), Besancenot (LCR) et Bové récoltent tout de même encore plus de 10% réunis (ce qui est quand même moins qu’en 2002).

    Ce score et l’ampleur des intentions de vote pour Bayrou – bien plus significative d’un refus de Royal et Sarkozy que d’une véritable adhésion au programme de celui-ci – illustrent le potentiel que pourrait avoir un nouveau parti des travailleurs et une candidature anti-néolibérale qui prolongerait les revendications des travailleurs sur le terrain politique. Ce ne sera hélas pas pour cette fois, mais nos camarades français de la Gauche Révolutionnaire continuent à faire campagne sur ce thème.

  • Di Rupo en campagne. Le grand défenseur des services publics a des trous de mémoire

    Herman De Croo, président de la Chambre des représentants a déclaré récemment que « les chemins de fer reçoivent en Belgique bien trop d’argent public ». Pour lui, la SNCB et La Poste « doivent être privatisées pour survivre » (notons que le capital de La Poste est déjà détenu à 49,9pc par le privé).

    Stéphane Ramquet

    La réaction d’Elio Di Rupo ne s’est pas fait attendre : « Il faut faire tomber les masques. Le VLD, par la voix du président de la Chambre, qui compte parmi les personnes les plus importantes des libéraux flamands, a dit que son modèle était plutôt celui des chemins de fer britanniques. De grâce, que le VLD ne remporte pas les élections».

    Di Rupo critique donc la privatisation et souhaite une défaite des libéraux aux élections. Quoi de plus normal pour un homme de gauche? Mais son indignation est-elle sincère ?

    Mauvaises recettes britanniques

    Actuellement, le billet de train que le citoyen paie ne couvre en réalité qu’une partie du coût réel du service rendu (entretien des machines, salaires, achats, etc.), le reste étant couvert par des transferts de l’Etat fédéral. Et c’est justement ça le service public: permettre à chacun et à chacune de bénéficier d’un service collectif quelque soit sa situation; le service étant partagé et les frais aussi.

    C’est ça que Herman De Croo remet en cause: le service public et donc l’égalité des citoyens face au service de transport. Une privatisation signifierait un calcul de rendement en terme de bénéfices et non plus de qualité du service , ce qui voudrait dire pour les voyageurs, payer le coût réel du service en plus d’un supplément pour faire plaisir à l’actionnaire… et pour beaucoup de cheminots, prendre la porte car privatisation rime toujours avec restructurations et volées de licenciements.

    Ainsi, la privatisation des chemins de fer britanniques (qui a été menée autant par les travaillistes que les conservateurs) a eu des effets catastrophiques. De nombreuses lignes ont été supprimées car jugées non rentables. Le manque de sécurité (des trains fiables sont chers, donc non rentables pour le privé) a causé en 2000 le tristement célèbre accident de Hatfield qui a causé la mort de 4 personnes et en a blessé une septantaine. Pannes et incidents divers sont le lot quotidien des trains britanniques.

    De la friture sur la ligne

    Mais l’indignation anti-privatisation de Di Rupo laisse rêveur. C’est lui, en tant que Ministre des Communications, qui a ratifié en 1999 la libéralisation du marché postal et l’ouverture à la concurrence privée qui ont déjà coûté la perte de 7.000 emplois à La Poste et la fermeture de centaines de bureaux locaux. Et c’est un secrétaire d’Etat socialiste flamand, Bruno Tuybens, qui actuellement laisse La Poste organiser la fermeture de la moitié des 1.300 bureaux restants et la liquidation de 8.000 autres emplois.

    Di Rupo connaît aussi très bien le cas de Belgacom puisqu’il s’est chargé lui-même d’organiser sa libéralisation en 1995. Depuis lors, si Belgacom reste une entreprise formellement publique, 49,9% de son capital est dans les mains d’actionnaires privés et l’entreprise est placée en concurrence avec d’autres opérateurs, doit respecter les même règles (pas de subsides de la part de l’Etat, etc.) et fonctionne donc comme une entreprise privée.

    Depuis 1995, Belgacom a « dégraissé » 10.000 travailleurs par vagues successives et institué une telle pression professionnelle et psychologique sur ceux qui restent qu’une trentaine d’employés se sont suicidés. Le patron de Belgacom, Didier Bellens, vient encore d’annoncer que 1.500 emplois sur les 18.000 restants disparaîtraient d’ici 2011. L’entreprise se porterait-elle mal ? Sûrement pas ! Entre 1995 et 2005, la privatisation a rapporté 4,25 milliards d’euros aux seuls actionnaires privés. Et, en 2006, Belgacom a réalisé un chiffre d’affaires de 6,10 milliards d’euros !

    Si Elio Di Rupo et le PS critiquent les « méchants libéraux » adeptes du marché durant la campagne électorale, dès qu’ils arrivent au pouvoir, les promesses sont oubliées et le marché redevient alors leur seule Bible!

  • Alost: premiers sur la ligne d’arrivée!

    A Alost, nous avons entamé la campagne pour la récolte des signatures le 15 février. Tous les militants du noyau du CAP y ont collaboré. Beaucoup de délégués syndicaux (et même des permanents), d’ouvriers, d’employés, d’étudiants et de femmes au foyer ont signé pour la liste. Cela démontre que le mouvement est peu à peu reconnu et soutenu par de plus en plus de gens.

    Jan Van Olmen

    Lors du marché hebdomadaire, nous sommes allés dans les cafés du Grand Marché pour collecter des signatures. Un travail intense mais, grâce à l’ambiance dans les cafés d’Alost, une activité très amusante avec beaucoup d’espace pour la discussion!

    Jeudi 15 mars, nous avons déjà atteint notre objectif local de 300 signatures. C’est un bon résultat mais nous continuons la récolte, de pair avec d’autres activités de propagande et la préparation de notre soirée du 1er Mai.


    Récolter des signatures au travail, c’est possible!

    Un membre malinois du MAS/LSP a récolté 65 signatures parmi ses collègues. Il nous a écrit: « Je passe pas mal de temps à discuter pour récolter des signatures sur mon lieu de travail. J’en ai 65 à ce jour. Jusque-là, rien de spectaculaire. Mais deux collègues ont décidé de recueillir eux aussi des signatures autour d’eux. Et j’espère en convaincre d’autres de faire de même. “

    Lorsque ce témoignage a été publié sur le site du CAP, il a suscité très vite une réaction d’un membre du CAP de la Flandre Occidentale, DJ Marino, qui a écrit: « Il y a trois semaines, j’ai commencé à aller récolter des signatures dans ma famille, chez mes amis et surtout au travail. Presque tout le monde est enthousiasmé par le contenu du CAP car les gens ne sont plus contents du tout de la politique traditionnelle. C’est pour cela que les gens sont intéressés par ce que j’ai à raconter sur le CAP. Sur mon lieu de travail, je les interpelle en petits groupes et, de cette manière, le CAP est déjà très connu après ces trois premières semaines dans mon entreprise qui compte 120 salariés. Certains étaient très impatients et venaient me demander eux-mêmes pourquoi je ne leur avais par encore demandé de signer. A cette heure-ci, j’en ai récolté 146 tant pour la Chambre que pour le Sénat! (…) Le CAP devrait avoir dans chaque entreprise quelqu’un qui fasse ainsi. C’est comme cela que le CAP peut mener sa campagne. ».

  • Vers une interdiction des néonazis?

    Début mars, les néonazis de Blood&Honour ont organisé une cérémonie de commémoration des troupes SS à Lommel suivie d’une soirée à Malines. Les bourgmestres des deux communes se sont dit incapables d’intervenir alors que les discours étaient ouvertement nazis et que des skins nazis ont provoqué des bagarres en fin de soirée.

    Benoit Douchy

    L’année passée, Patrick Dewael (VLD), ministre de l’intérieur, avait plaidé pour l’interdiction de telles réunions. La discussion sur l’interdiction des formations telles que Blood&Honour est maintenant à nouveau sur la table.

    C’est un élément positif que de voir que l’on tente de réfléchir à la manière de combattre des groupes néonazis, peut-être petits mais tout de même dangereux. Mais si rendre plus difficile l’organisation de leurs activités est un pas en avant, c’est l’absence de soutien pour les idées nazies dans la societé qui est le facteur le plus important qui empêche des groupes comme Blood&Honour de connaître une véritable croissance.

    Quand le terreau commence à exister dans la société pour le développement de telles idées, ces groupes peuvent croître. L’interdiction des néonazis ou le cordon sanitaire contre le Vlaams Belang ne sont pas de véritables solutions. Ainsi, la condamnation du VB pour racisme n’a amené aucun changement à la situation.

    Nous devons lutter contre de tels groupes mais nous avons des doutes sur les effets d’une répression pure, surtout si les motifs utilisés pour cette répression (du type « troubles à l’ordre public ») peuvent aussi être étendus à d’autres groupes.

    Nous nous opposons à des organisations comme Blood & Honour, mais surtout aux circonstances qui conduisent plus de jeunes à se tourner vers une alternative de violence et de racisme. Les partis traditionnels sont bloqués dans leur logique néolibérale qui tient les chômeurs pour responsables du chômage, les pauvres de la pauvreté, les demandeurs d’asile de l’immigration et de l’insécurité,… Cette logique renforce les préjugés racistes; elle doit être brisée pour pouvoir combattre le racisme.

  • Vénézuela. Où est la voie vers le socialisme?

    Au Vénézuela, chaque coin de rue est témoin de discussions enthousiastes sur la manière d’avancer vers le socialisme. Parmi les masses vénézuéliennes, une haine formidable contre le néolibéralisme et à l’impérialisme mène à la recherche d’alternatives. Chavez vient de se dire « trotskiste » et partisan de la théorie de la révolution permanente. Il appelle cependant dans la foulée les capitalistes vénézuéliens à soutenir la révolution…

    Luc Janssens

    Marge pour les concessions

    Lors de sa prestation de serment après sa réélection en décembre dernier, Chavez ne s’est pas seulement déclaré trotskiste. Il a également annoncé la possibilité de nationaliser des secteurs-clés de l’économie, dont la plus grande société d’électricité privée, Electricidad de Caracas, et l’entreprise de télécommunication CANTV. Il a aussi avancé la nécessité de la création d’un « parti socialiste unifié du Vénézuela”, afin de réunir les forces de la révolution.

    Grâce aux prix élevés atteints par le pétrole ces dernières années, Chavez a disposé d’une marge de manoeuvre pour introduire des réformes progressistes comme les programmes d’aide aux plus pauvres, entre autres dans l’enseignement, les soins de santé et l’alimentation. Cependant, 25 % de la population vit toujours avec moins d’un dollar par jour, tandis que les 10 % les plus riches représentent 50 % du revenu national.

    C’est la pression des masses vénézuéliennes qui a forcé Chavez à introduire cette série de mesures. Il parle régulièrement de la nationalisation des secteurs-clés, mais les paroles sont plus radicales que les actes. De même, dans le secteur pétrolier, si 84 % des bénéfices allaient avant au secteur privé, celui-ci en conserve encore toujours actuellement 70%. Les contrats pour les multinationales sont plus sévères, mais elles continuent à empocher la majeure partie des bénéfices au détriment de la collectivité.

    La base veut aller plus loin

    L’entreprise de télécom CANTV figure en haut de la liste des entreprises à exproprier et à nationaliser. Depuis plusieurs mois, une lutte très énergique se développe dans cette entreprise où les travailleurs exigent la nationalisation sous contrôle ouvrier. Des luttes similaires se déroulent ailleurs.

    L’enthousiasme pour les réformes de Chavez est très grand parmi de larges couches de la société. Mais il existe également une méfiance face à la bureaucratie qui domine le mouvement « chaviste » et qui s’enrichit sur base de la corruption. C’est sur base de ce constat que Chavez avait déclaré qu’il fallait un Parti Socialiste Unifié (PSUV) qui puisse être construit d’en bas avec des structures démocratiques. Mais les discussions semblent plutôt se restreindre à une couche supérieure sans la participation active des masses.

    Parti Socialiste Unifié?

    Chavez a mis sur pied un comité visant à promouvoir ce parti parmi les travailleurs et dans les quartiers les plus pauvres. Mais trois des petits partis pro-Chavez ont refusé de se dissoudre au sein du PSUV, ce qui a été un premier camouflet pour Chavez. Parmi les forces plus importantes, à côté des deux partis plus à droite au sein du camp de Chavez, le parti communiste ( PCV) a, lui aussi, décidé de ne pas se dissoudre au sein du PSUV. La possibilité qu’une participation active de la base et une vie démocratique se développent dans le nouveau parti est encore incertaine.

    Rompre avec le capitalisme

    Les concessions du gouvernement vénézuélien aux plus pauvres sont des mesures importantes qui montrent le chemin à suivre. Mais afin de sauvegarder ces mesures progressistes, il faudra une rupture avec le capitalisme. Sinon, l’espace sera laissé au développement de la contre-révolution.

    Chavez et son régime « bolivarien » soulèvent des espoirs gigantesques, pas seulement au Venezuela d’ailleurs, mais pour l’ensemble du continent sud-américain et à travers le monde. Lors de sa récente tournée en Amérique Latine, Bush s’est partout heurté aux protestations tandis que Chavez a pu jouir d’une adhésion toujours plus importante dans sa tournée, entre autres lors de sa visite en Argentine.

    Les masses connaissent la différence entre Bush, le guerrier impérialiste, et Chavez qui a introduit une série de mesures pour les travailleurs et le peuple. La bourgeoisie, en revanche, a peur de l’exemple vénézuélien et de la radicalisation qui peut pousser le régime encore plus loin. L’élite vénézuélienne, avec le soutien de l’impérialisme américain, essaiera d’annuler les réformes et de rétablir son contrôle total sur la société.

    Plusieurs fois déjà, les masses vénézuéliennes se sont révoltées contre la bourgeoisie, notamment durant le coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis. Mais si une rupture avec le capitalisme ne survient pas, il y aura de nouvelles tentatives pour rétablir la situation antérieure.

    Face à cela, la participation active et massive des travailleurs et des pauvres au débat politique est un élément crucial. Les masses auront besoin de leurs propres organes, mais aussi d’un programme politique qui permette l’accomplissement du processus révolutionnaire avec la destruction du capitalisme et la construction d’une société socialiste. C’est ce que défend Socialismo Revolutionario, notre organisation-soeur au Vénézuela.

  • EADS/Airbus. Les profits s’envolent, l’emploi s’écrase!

    Nouvelle onde de choc dans le monde des travailleurs : EADS a décidé de supprimer 10.000 emplois en quatre ans sur les 55.000 que compte sa filiale Airbus. Une fois encore, ce n’est pas une entreprise en crise qui se sépare d’une partie de ceux qui ont forgé ses richesses : le chiffre d’affaire d’EADS s’élève à 39,4 milliards d’euros pour 2006, soit une hausse de 15% par rapport à 2005.

    Nicolas Croes

    La société Airbus a été créée en 1970 et rassemble des entreprises aérospatiales nationales française, anglaise, allemande et espagnole. Nombreux étaient ceux qui voyaient dans ce consortium un des symboles les plus parlants de l’Union Européenne. Il y a deux ans à peine, le président français Chirac, le premier ministre britannique Blair, son collègue espagnol Zapatero et le chancelier fédéral allemand Schröder avaient eux-mêmes repris la métaphore à l’occasion de la sortie de l’A380. Finalement, le parallèle est effectivement très significatif, bien plus d’ailleurs que ne l’auraient souhaité ces chefs d’Etat…

    18% : une aumône…

    En 1999, le gouvernement français du « socialiste » Jospin a décidé de privatiser l’aérospatiale française. Rapidement, les intérêts du privé ont dominé au sein du nouveau groupe nommé EADS. Ce groupe est devenu n° 2 mondial dans l’aéronautique civile avec Airbus et n° 1 dans les hélicoptères militaires avec Eurocopter, le lancement de satellites avec Arianespace, le positionnement géosatellitaire avec Galileo et les missiles militaires avec MBDA.

    Pour les cinq années à venir, les carnets d’Aibus sont copieusement remplis : 2.357 appareils sont commandés, ce qui correspond à 258 milliards de dollars. Une situation qui ravit les actionnaires qui, depuis la privatisation de 1999, s’en mettent plein les fouilles: les actions rapportent en moyenne plus de 18% de bénéfices chaque année. Mais ce n’est pas encore suffisant. C’est même très loin de l’être pour étancher la soif de profit de la direction et des actionnaires.

    En conséquence, 4.300 travailleurs français seront jetés à la porte, au même titre que 3.700 allemands, 1.600 anglais et 400 espagnols. Ceux qui restent n’auront qu’à se réjouir, ils pourront même rester plus longtemps dans les usines… pour le même salaire! C’est ce que révèle le magazine allemand Focus : la direction d’Airbus envisagerait de faire passer les travailleurs de 35 heures de travail par semaine à 40, sans aucune compensation salariale.

    C’est exactement ce qu’avait fait le groupe américain Boeing quand Airbus était devenu n°1 mondial (place qu’il a perdue cette année). Boeing a pu se hisser à nouveau à la première place en escaladant les corps des travailleurs laissés sur le côté : 42% de l’effectif de 1998 ont été licenciés alors que ceux qui ont évité la trappe doivent subir des cadences infernales. C’est maintenant au tour d’Airbus, tandis que la Chine vient juste de décider de se lancer sur le marché aéronautique, menaçant l’hégémonie des deux compagnies occidentales.

    Sauver les meubles… pas les travailleurs

    Comment enrayer le cycle infernal des travailleurs sacrifiés sur l’autel de la concurrence? La décision du conseil d’administration d’EADS aura aussi des répercussions en Belgique. Depuis le début des années 1980, plusieurs sous-traitants d’Airbus sont des entreprises belges (la Sonaca, la Sabca, Asco et Eurair). Lors du dernier conseil extraordinaire des ministres à Louvain, le gouvernement belge a décidé de débloquer 150 millions d’EUR. C’est autant d’argent qui sortira de nos impôts pour compenser la rapacité d’un groupe infime de grands actionnaires.

    Cependant, pour beaucoup de politiciens placés devant ce drame humain – finalement si caractéristique de la société d’exploitation que nous connaissons – la solution se trouve là : faire intervenir l’Etat (et notre argent). Attention! Il n’est en aucun cas question de revenir sur les privatisations! Si l’Etat doit intervenir, c’est uniquement quand les choses vont mal. Pour le reste, les bénéfices peuvent continuer à alimenter la folie des grandeurs des capitalistes, et uniquement elle. En France, où Airbus s’est infiltré dans la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy a par exemple déclaré qu’il soutiendrait Airbus comme il l’avait «fait avec Alstom» (l’Etat avait pris 20% du groupe quand celui-ci était en difficulté).

    Pour d’autres, le sort des travailleurs ne compte absolument pas. Le Premier ministre français Dominique de Villepin a ainsi précisé que s’il mesurait « pleinement l’inquiétude » des salariés, ce plan est pour lui « nécessaire pour sortir définitivement de la situation d’incertitude et préparer l’avenir »!

    Airbus – ou VW-Forest pour prendre un autre exemple récent – illustre combien les logiques de « nos » gouvernements sont incapables de résoudre les problèmes de l’économie de marché. Pour sauver les emplois d’Airbus, il faut renationaliser l’entreprise, sans achat ni indemnité. Les travailleurs doivent avoir accès aux comptes de l’entreprise et à toutes les informations sans restrictions pour prévenir les erreurs de gestion et les magouilles. Mais seule une transformation socialiste de la société pourra sauvegarder définitivement les emplois d’Airbus et d’ailleurs.

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