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  • Cameroun: Non à la dictature ! Non au RDPC !

    Récemment, le RDPC, le parti du président du Cameroun, a convoqué une réunion à Liège. Mis au courant grâce à l’un de nos camarades camerounais, plusieurs membres du Mouvement pour une Alternative Socialiste se sont rendus à cette réunion pour protester contre la dictature et contre l’implantation d’une cellule locale du RDPC en région liégeoise.

    Dictature et corruption sur le dos du peuple

    La situation au Cameroun, comme d’ailleurs partout en Afrique, est particulièrement préoccupante. Depuis la fin des années ’60, le pouvoir est exercé par un seul parti, l’Union Nationale Camerounaise, devenue en 1985 le Rassemblement « Démocratique » du Peuple Camerounais. Il aura fallu attendre 1991 et de nombreuses révoltes et émeutes contre la dictature pour qu’un multipartisme de façade soit instauré.

    Cependant, lors des élections de 1992, le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a réussi à se maintenir à la tête du pays en truquant les élections, comme il le fait toujours d’ailleurs. Son pouvoir est exorbitant. Entre autres :

    • il est le président du parti majoritaire absolu au parlement, et chef du gouvernement,
    • il nomme, récompense ou punit les magistrats,
    • en tant que chef suprême des forces armées, il gère directement la police et la gendarmerie,
    • il nomme les emplois civils et militaires,
    • il nomme le conseil constitutionnel, la cour des comptes, ceux qui vérifient le bon déroulement des élections,…

    Il faut ajouter à cela le contrôle des journaux, des radios, de la télévision…

    Les études de l’ONG Transparency International font ressortir que cette dictature a deux fois été le N°1 mondial en terme de corruption (en 1999 et 2000). En 2006, le Cameroun n’était « plus » que 25e sur 163 pays… Le journal “The African Independent” a par exemple dénoncé le fait que l’ancien directeur des impôts aurait acheté son poste de ministre des finances pour 2 milliards de francs CFA (un peu plus de 3 millions d’euros). En 2004, plus de 50% des ménages camerounais ont reconnu avoir versé au moins un pot-de-vin.

    Toujours d’après Transparency International, en 2005, chaque ménage camerounais aurait dépensé environ 102.500 francs CFA (156 euros) en moyenne en pot-de-vin. Cela représenterait de un tiers à un cinquième des revenus des ménages les moins aisés. Selon Christol Georges Manon, président de l’Observatoire de lutte contre la corruption au Cameroun, 40% des recettes enregistrées chaque année ne servent pas le développement pour cause de corruption. La dictature a bien tenter de donner le change, mais comme le dit un avocat camerounais: « les poissons ne peuvent pas voter un budget pour l’achat des hameçons »…

    Les multinationales et entreprises occidentales ne sont pas étrangères à ce processus. Le parquet de Paris a par exemple ouvert un enquête contre Total pour soupçons de corruption dans l’exploitation et la commercialisation de pétrole au Cameroun.

    Les violations des droits de l’homme sont monnaie courante dans ce pays où la peine de mort est toujours d’actualité. En 2005, un exemple a particulièrement ému l’opinion internationale, celui d’une dizaine de gays camerounais emprisonnés à cause de leur orientation sexuelle différente. L’homosexualité est en effet considérée comme une infraction… Des idées que l’ont pourrait retrouver sans aucune difficulté au Front National par exemple. Il est vrai que Chantal Biya, la femme du président, est en excellents termes avec Jany Le Pen, et a d’ailleurs souhaité bonne chance à Jean-Marie Le Pen pour les élections…

    Une réunion fort révélatrice…

    Alors que la réunion à Liège devait commencer à 17h00, la délégation officielle n’est arrivée que sur le coup de 21h00…

    Nous avons mis à profit ce long temps d’attente pour discuter avec la cinquantaine de Camerounais qui s’était déplacée. La majorité des présents étaient là pour demander des comptes aux représentants du pouvoir en place, chose qu’ils ne peuvent pas faire au pays sous peine d’emprisonnement dans des conditions extrêmements pénibles. Nous avons été très bien reçu avec nos pancartes « Non à la dictature, non au RDPC » et « Non à la Répression Dictatoriale du Peuple Camerounais », comme en témoigne la diffusion de notre mensuel, l’Alternative Socialiste, parmi la communauté camerounaise présente. Les messages de solidarité ont fusé des deux côtés, sous quelques regards un peu plus sombres…

    Quand enfin la délégation officielle est arrivée, nous sommes également rentrés, silencieux, mais en brandissant toujours fièrement nos pancartes. Une discussion vive et animée s’est engagée et la police a été appelée, sous les protestations d’une partie des participants. Le temps que nous soyons jetés dehors, nous avons toutefois pu voir comment était orientée la discussion de la tribune.

    L’orateur a pris la parole sans un mot d’excuse pour les 4 heures de retard, avant qu’un Camerounais indigné ne lui fasse la remarque. Pour beaucoup, c’était assez révélateur de la manière dont les choses se passent au Cameroun : on traite la population comme autant de chiens galeux, aucune raison de s’excuser de quoi que ce soit… Ensuite, les personnes présentes ont pu voter pour la seule et unique liste de responsables de la section locale qui était constituée, selon les remarques ironiques de notre camarade, majoritairement d’étudiants qui voient dans ces fonctions une manne d’argent pour faire face au coût des études qu’ils ont entrepris en Belgique.

    C’est à ce moment que la police est arrivée, avec le responsable du local, bien désolé de se rendre compte un peu tard qu’il avait loué la salle à un parti dictatorial.

    Quel droit avons-nous de critiquer ?

    Comme nous l’ont fait remarqué certains, la Belgique est mal placée pour donner des leçons sur beaucoup de points (Charleroi, entre autres exemples, a désormais une renommée internationale…). Cependant, nous ne nous définissons pas comme des moralisateurs attachés à la Belgique, mais comme des activistes politiques attachés au sort des travailleurs, quelles que soient leurs nationalités. C’est-à-dire contre les Etats, belges ou camerounais, qui ne servent qu’à préserver l’ordre établi et l’exploitation.

    S’il est vrai que la situation est bien différente en Belgique, il faut aussi voir d’où cela vient. Et là, il faut constater que la richesse d’un pays ne veut pas dire nécessairement la richesse d’une population et qu’elle se construit souvent sur le dos d’autres pays. Que dire de la colonisation du Congo par exemple ? On parle peu en Belgique de l’exploitation gigantesque qui a assassiné plusieurs millions de Congolais uniquement sous Léopold II.

    Vis-à-vis du Cameroun, l’activité de certaines entreprises belges, sous le silence complice de nos dirigeants, révèle un cynisme extraordinaire. Une étude réalisée au Cameroun précise par exemple que la Belgique est le deuxième pays exportateur de poulets congelés vers le Cameroun. Ces exportations sont un véritable drame pour toute l’Afrique de l’Ouest qui voit ces arrivages de Belgique ou d’ailleurs inonder les marchés locaux à des prix 2 ou 3 fois moins chers. Conséquence : la pauvreté augmente de façon gigantesque en parallèle avec les problèmes de santé de la population.

    Autre exemple, chez nous cette fois : une jetée a été construite à Nieuport – avec l’aval des autorités flamandes – en azobé, un bois en provenance du Cameroun. Problème : il ne s’agit pas de bois certifié, c’est-à-dire que la coupe a été faite de manière illégale et dans une région à la biodiversité exceptionnelle où vivent des populations subsistant directement de la forêt. Ces abattages illégaux auraient déjà fait perdre 75 millions d’euros de taxe au Cameroun. Il faut dire que la population n’aurait de toute façon pas trop vu la couleur de ces taxes et que la corruption du pays encourage ce genre de pratiques… Le relatif bien-être que nous avons dans les pays dits développés se fait en partie sur le dos de l’exploitation des populations du Tiers-Monde. Cela rend-t-il nos gouvernements moins odieux ?

    Contre cette logique de profit qui mène la planète à la catastrophe, nous opposons la lutte et la solidarité des travailleurs pour une autre société, une société socialiste.

  • Elections françaises : Sur 12 candidats, combien de travailleurs ?

    Seuls Olivier Besancenot, Arlette Laguiller et José Bové connaissent véritablement les réalités du niveau de vie des travailleurs! Cela ne veut pas encore dire qu’ils sont les meilleurs pour défendre leurs intérêts, mais comment les travailleurs et leurs familles peuvent-ils être représentés et défendus correctement par des millionaires qui n’imaginent même pas la difficulté de joindre les deux bouts à la fin du mois?! Petit tour d’horizon…

    Stéphane Ramquet

    Jean-Marie Le Pen, le candidat du parti néo-fasciste (FN) est assujeti à l’ISF (impôt sur la fortune) à hauteur de 1643€ pour l’année 2006. En outre, il déclare un patrimoine équivalant à 1,37 million d’€, il détient aussi un porte-feuille d’action dont la valeur est inconnue. Son salaire d’eurodéputé lui rapporte aussi 6700€ brut par mois. Jean-Marie Le Pen, l’ami des travailleurs? sûrement pas! Son patrimoine et ses intérêts boursiers en font un candidat bien proche du patronat.

    Nicolas Sarkozy (UMP, libéral-conservateur), quant à lui est le plus riche des candidats et aussi asujeti à l’ISF à hauteur de 1988€ avec un patrimoine de 1,13 million d’€. En tant que ministre, Nicolas Sarkozy touchait mensuellement 14.000€ brut.

    Ségolène Royal, la candidate très sociale-libérale du Parti « Socialiste » est aussi asujetie à l’ISF à hauteur de 862€ et partage un patrimoine de 900.000€ avec son compagnon François Hollande, secrétaire général du PS. Ensemble il détiennent un appartement de 120² en Hauts-de-Seine, une maison dans les Alpes-maritimes, ainsi qu’une maison dans les Deux-Sèvres. Son revenu de président du conseil régional du Poitou-Charente s’élève à 5.227€ brut.

    François Bayrou (UDF, centre-droit) n’est lui pas asujeti à l’ISF mais déclare quand même un patrimoine de 607.000€. Son revenu de député s’élève à 6.892€ brut.

    À l’opposé, Olivier Besancenot (LCR, se revendiquant de la tradition trotskiste) déclare un revenu de 1.100€ net que lui rapporte son salaire de facteur. Il est propriétaire avec sa compagne d’un appartement de 55m² dont il rembourse toujours le crédit.

    José Bové (altermondialiste) a un revenu net de 1220€ mensuel que lui rapporte son salaire associé d’un Groupement agricole.

    Arlette Laguiller (LO, se revendiquant également de la tradition trotskiste) enfin vit de sa pension de La Poste qui s’élève à 2.276€

    Tous les autres candidats (à l’exception de Nihous, le candidat chasseur), Voynet (Les Verts, « écologistes »), Villiers (MPF, extrême-droite), Schivardi (candidat des maires), et Buffet (Parti « Communiste » Français) vivent de leur mandat électif qui leur rapporte plus que de quoi bien vivre. (précisons tout de même que Marie-Georges Buffet rend une partie de son traitement de députée à son parti).

    Les travailleurs et la jeunesse ont besoin d’un réel prolongement politique. Le train de vie d’une candidate comme Ségolène Royal montre une fois de plus que le PS n’est plus leur parti. La LCR, tout comme LO, ne peut prétendre être à elle seule ce nouveau parti. Il faut que les forces anti-libérales, que les travailleurs, la jeunesse les immigrés et les chômeurs s’unissent dans un nouveau parti des travailleurs, une nouvelle force qui sera la coupole des luttes. En attendant pour montrer que c’est cela que nous voulons, soutenons les vrais candidats des travailleurs.

    Un maximum de voix pour ces candidats rendra encore plus visible la dénonciation du capitalisme. Mais pour renverser ce système, le vote ne suffira pas. Il faut dès à présent préparer les luttes, s’organiser, et approfondir l’analyse du capitalisme pour développer une orientation réellement socialiste et révolutionnaire. Notre organisation-soeur en France, le Gauche révolutionnaire, fait campagne sur ce thème tout en appelant à voter pour la LCR ou pour LO.


    NB: L’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est un impôt français payé par les personnes détenant un patrimoine net (défini selon les règles de la loi) supérieur à 760 000 euros (seuil au 1er janvier 2007). L’ordre de grandeur de cet impôt est de 1% (fourchette de 0,55% à 1,80%). (fr.wikipedia.org)

  • Rock Werchter encore plus cher : 160 euros le ticket!

    L’affiche pour Rock Werchter est impressionnante. Malheureusement, le prix l’est tout autant. Pour cette édition-ci, on demande encore 28 euros de plus, ce qui fait que le prix pour quatre jours de musique s’élève à 160 euros. Quel jeune peut encore se le permettre sans devoir aller travailler?

    Ces prix sont-ils inévitables? A en croire Herman Schueremans, Rock Werchter reste bon marché et il pourrait encore demander vingt ou quarante euros de plus… Ce qu’il ne précise pas, c’est que de tels festivals sont de plus en plus devenus une affaire de „big business“. En Belgique aussi, où la majorité des festivals sont contrôlés par la multinationale Clear Channel. Il y a quelques années, cette entreprise nous a dit que nous avons été „gâtés“ trop longtemps avec des prix d’entrée trop bas.

    Maintenant, on en arrive à une situation où une série de groupes très connus vont se produire à Werchter (beaucoup de ces groupes ne viendront pas pour la première fois), ce qui fait que beaucoup plus de fans voudront vivre cet événement. Cela signifie en même temps que beaucoup de gens devront aller travailler pour pouvoir se payer le ticket. Beaucoup de lycéens n’en auront pas la possibilité.

    Mais les lycéens ne sont pas le public favori des organisateurs de festivals. Ils préfèrent un public plus âgé qui dispose de plus de moyens financiers. De plus en plus, les jeunes salariés et même les trentenaires deviennent le public favori. C’est vrai qu’il faut aussi vendre les hamburgers et les bières.

    Pour nous, la culture et la musique ne sont pas une marchandise. Les artistes ne sont pas des chiffres cotés en Bourse et les festivals ne sont pas là pour faire des profits, mais, en premier lieu, pour donner l’occasion aux jeunes (et aux moins jeunes) d’écouter leur musique préférée. Pour en finir avec la logique des profits, il faudra rompre avec le système capitaliste. Nous devrons lutter pour sauvegarder nos loisirs!

  • La Poste: encore de nouvelles attaques en vue!

    A la mi-mars, les postiers ont eu la surprise de recevoir un courrier signé par leur « collègue » Johnny Thijs, patron de La Poste. Le message qui leur a été délivré est on ne peut plus clair. Le top manager, proche de Verhofstadt, agite de nouveau la menace de la concurrence due à la privatisation de La Poste pour justifier une nouvelle vague de durcissement des conditions de travail.

    Dans le courant de la mi-juin, après les élections, les services de nuit seront supprimés et transférés au privé, ce qui se traduira par la mise à la retraite anticipée des agents les plus âgés et par des pertes d’emploi massives. Les postiers qui y survivront auront leur tournée encore allongée d’une bonne centaine de boîtes au minimum. Ils seront également soumis à un contrôle journalier draconien et à des moyens de pression faisant intervenir la carotte et le bâton. Ainsi, au bout de quelques manquements seulement, le postier risque de perdre sa place et d’être remplacé par un intérimaire.

    Ce dernier devra encore plus se plier aux quatre volontés du patronat de crainte de ne pas voir son contrat renouvelé.

    Les projets de la direction ont soulevé un réel mécontentement parmi les postiers. Plus personne n’est dupe : Johnny Thijs et sa bande parlent d’économies et de surcroît de travail alors que les gaspillages en tout genre se multiplient et que les profits réalisés par La Poste n’ont jamais été aussi importants.

  • La Poste en Allemagne: l’exemple à ne pas suivre

    La Deutsche Post est souvent citée comme exemple de la libéralisation ‘réussie’. Dans cette entreprise, après dix années de libéralisation, 22.000 emplois ont été perdus. Dans les 900 (!) entreprises privées créées sur le marché de la poste, seuls 13.000 emplois ont été créés. Il y a donc une perte nette de 9.000 emplois.

    Quels genre d’emplois ont été créés dans les nouvelles entreprises privées? 62,3% des emplois sont des « emplois à un euro » (allocation de chômage + 1 EUR de l’heure), avec un revenu mensuel maximum de 400 EUR, sans cotisations à la sécurité sociale. Celui qui travaille à plein temps, gagne 1.000 EUR net. C’est beaucoup moins qu’à la Deutsche Post. Le pourcentage de ces petits emplois dans les services postaux est supérieur à celui qui existe dans le secteur du nettoyage (56%), l’horeca (52%) et la publicité (49%).

    La libéralisation fait en sorte que les entreprises privées font appel aux femmes de ménage, à des chômeurs et même à des enfants pour aller distribuer le courrier à des salaires scandaleux. En Allemagne, TNT a fait appel à des enfants de plus de 13 ans pour aller distribuer le courrier : pour 1.000 boîtes aux lettres, ils recevaient 20 EUR…

  • Et le marché du travail, vous le voulez en français ou en néerlandais?

    Et voilà, encore un édito sur le communautaire. Mais bon, l’agenda politique ne se fait pas selon notre volonté. Pour ce sujet, comme pour tant d’autres, nous dépendons de ce que proclament à grands cris les partis traditionnels.

    Stéphane Delcros

    Le grand sujet du jour, c’est l’emploi; ça, personne ne peut le nier. Les partis traditionnels flamands ne jurent que par la régionalisation du marché du travail. Selon Yves Leterme (CD&V), ceux qui s’y opposent sont un danger pour le pays. Leterme «veut aider les chômeurs wallons». Comment? En adaptant le budget des allocations de chômage en fonction du taux d’emploi dans la région. Autrement dit, il suffit de botter le derrière des chômeurs, de les enfoncer dans la misère et vous verrez comme ils trouveront vite du boulot ! Au nom du gouffre existant entre les réalités d’emploi au Nord et au Sud du pays, Johan Vande Lanotte (SP.A) veut lui aussi régionaliser cette matière. Mais en quoi cette régionalisation permettrait une meilleure politique d’emploi, ça, personne ne le dit.

    Elio Di Rupo, ainsi que la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), y sont par contre opposés. D’ailleurs, du côté wallon, on se targue de prendre le taureau par les cornes : en 2006, 7.000 chômeurs wallons ont été suspendus, c’est-à-dire plus qu’en Flandre et à Bruxelles confondus! Qu’on ne vienne pas dire que les partis francophones ne serrent pas la vis!

    Finalement, si les formes diffèrent un peu (voire très peu), tous sont d’accord sur le fond : c’est aux travailleurs de souffrir, qu’ils aient ou non un emploi.

    A titre d’exemple, Joëlle Milquet (CDH), opposée à une nouvelle révision de la constitution, est favorable à une nouvelle diminution de l’imposition des entreprises (fixé actuellement à 33% seulement) ainsi qu’à l’amplification du «plan d’accompagnement» des chômeurs. Avec elle, l’humanisme se colore visiblement d’attaques sociales.

    Les différences entre la Wallonie et la Flandre (et Bruxelles) existent certainement, mais si on regarde à l’intérieur des régions, on rencontre également de grosses inégalités. Pour une offre d’emploi, à Liège, il y a 43 demandes, tandis qu’à La Louvière, il y en a 130. A la lumière de ces données, difficile de croire que c’est en bottant le cul des chômeurs qu’ils trouveront un emploi qui n’existe pas.

    Les syndicats sont également opposés à la régionalisation du marché du travail, mais les directions ne mettent en avant aucune véritable solution pour l’emploi.

    A la régionalisation du marché du travail, nous opposons la réduction du temps de travail, sans perte de salaire et avec embauches compensatoires ! L’argent ? Il faut aller le chercher là où il est. En 2006, les sociétés du BEL 20 ont réalisé d’énormes bénéfices : plus de 27 milliards d’euros, doublant presque leurs résultats en deux ans.

    Les dividendes sont également en hausse : plus de 8 milliards d’euros. Quasi toutes ces entreprises ont augmenté la rémunération de leurs actionnaires de plus de 10% par rapport à 2005.

    Qui a dit qu’il n’y avait pas d’argent?

  • Les propos scandaleux de Leonard font réagir le mouvement

    Le mouvement gay est un mouvement politique et revendicatif !

    Ces derniers jours, beaucoup d’encre a coulé suite aux nouvelles déclarations de l’évêque de Namur à propos de l’homosexualité et du mariage des couples gays et lesbiens notamment. La RTBF et RTL en ont même fait la Une de leurs JT pendant près d’une semaine.

    Le scandale s’est propagé au moment où Monseigneur Léonard déclarait dans une interview au Télémoustique que «Les homosexuels ont rencontré un blocage dans leur développement psychologique normal, ce qui les rend anormaux. (L’homosexualité) est un stade imparfaitement développé de la sexualité humaine qui contredit sa logique intérieure.»

    Ensuite, sûr de lui, il compare l’homosexualité à l’inceste. Et il termine par une bonne vieille définition du mariage sortie tout droit des évangiles: «c’est une union STABLE entre un homme ET une femme». Il préconise donc, pour les unions homosexuelles, de recourir à une autre appellation: «un pics, un pacs, un pucs [sic!]… tout ce que vous voulez mais pas de mariage», s’exclame-t-il.

    C’est vrai que Léonard n’en est pas à son premier coup d’essai. Cet homme n’a pas été nominé pour rien pour le prix Homophobie il y a deux ans, nous rappelle la Holebi Federatie (regroupant la majorité des association gay en Flandre) qui réaffirme aujourd’hui encore que «ce n’est pas parce que les hétérosexuels sont en majorité que la minorité est anormale! Il n’y a aucune raison de penser cela.» Mais cela ne semble pas gêner Monseigneur Léonard qui, en dépit des mises en garde de la Fédération, a récidivé.

    Pourquoi un tel effroi au sein du milieu LGBT (lesbienne, gay, bisexuel et transgenre) à la lecture de tels propos ?

    Ce sont des propos tels que ceux tenus par Monseigneur, qui légitiment la violence homophobe. Même si la Belgique se trouve sur le plan mondial à l’avant-garde des avancés législatives (droit au mariage et à l’adoption), on voit que celles-ci ne signifient pas pour autant un arrêt des discriminations, préjugés et actes homophobes, que se soit dans la famille, à l’école, sur les lieux de travail ou en matière de logement.

    La vie au quotidien des LGBT reste difficile!

    L’oppression, la répression et les discriminations envers les LGBT restent une réalité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 12,4 % des jeunes gays tentent de se suicider (en rapport avec 5,9 % des garçons hétéros) et 25 % des jeunes lesbiennes (contre 5,4 % des jeunes filles hétéros). Selon une enquête financée par la Commission européenne en Irlande, Finlande, Belgique et Italie, 80 % des gays et lesbiennes de moins de 25 ans déclarent avoir été victime de violences verbales et souvent physiques durant leur scolarité du fait de leur orientation sexuelle différente (ou de leur identité de genre). Ces chiffres éclairent le parcours du combattant qui attend en général tout LGBT.

    Pour permettre aux LGBT d’avoir une vie meilleure, nous devons lutter contre chaque propos homophobe parce que ceux-ci instaurent insidieusement un climat anti-gay dans notre société.

    Devant les propos ignobles de cet évêque, notre mouvement n’a pu rester insensible.

    Nous sommes tous concernés parce que cet évêque ne se contente pas d’attaquer les LGBT, il s’en prend dans la foulée aux préservatifs, à l’avortement et à l’euthanasie (plus d’info sur le site telemoustique.be).

    Avec ceux qui ont été choqués, blessés ou scandalisés par les propos ouvertement racistes et homophobes de Monseigneur Léonard nous avons protesté ce samedi 07 avril 2007 devant la cathédrale de Namur. Une délégation des associations a rendu visite au Seigneur Léonard. Réactions? Celui-ci, sans complexe, a réitéré ses propos scandaleux et a même ajouté devant les journalistes que «la sexualité entre deux personnes du même sexe n’existe pas, elle n’a lieu qu’entre un homme et une femme, par définition!» (enfin, la définition qu’un masturbateur en puissance peut donner au mot sexualité!). Il nie avoir qualifié les homosexuels d’anormaux, mais plutôt l’homosexualité d’anormalité, ce qui constituerait selon lui une forte différence sémantique. Mais qu’est-ce que l’homosexualité si ce n’est les homosexuels qui la constituent ? En tout cas, cela n’empêchera pas l’évêque de dormir sur ses deux oreilles: sa hiérarchie soutient haut et fort ses propos homophobe.

    Son patron, le cardinal Danneels s’est senti obligé de soutenir largement les propos de l’évêque homophobe. On s’en doutait… «Cette position suit simplement la doctrine de l’Eglise», a indiqué son porte-parole Hans Geybels. «Il faut par exemple aussi différencier le péché commis de la personne elle-même. L’Eglise condamne uniquement le péché», a-t-il poursuivi. Devant les regards ahuris de l’assistance, il ajouta aussitôt que son intention n’est pas de présenter l’homosexualité comme un péché… soit. Quant au prêtre de la cathédrale Michel Dangoisse, il s’est insurgé face à l’impossibilité de pratiquer la messe dans son église habituelle…

    Quant à la contre-manifestation de soutien à Léonard lancée par les intégristes religieux et les groupuscules néo-nazis (comme Nation) n’a pu dénicher en tout et pour tout qu’une quarantaine de racistes venus à Namur uniquement pour… prier! Prier pour ces «malades» que sont les homosexuels (voir le JT de la RTBF du soir même). En tout cas, cet attroupement fut pathétique. C’est évident, les proportions parlent d’elles mêmes: «il y avait 1 nazi pour 7 pédés».

    En effet, la manifestation contre l’homophobie a été d’une réussite inespérée, en ce week-end pastoral et de départ en vacances, 350 personnes ont crié leur colère face à de tels propos. Homos et hétéros, main dans la main, scandant «Homos du monde entier, rassemblez-vous!» ou encore «Léonard, connard, les anormaux sont là!» mais aussi «Syndicats, ouvriers et tous les opprimés, on va pouvoir changer toute notre société!». Ce discours ouvert unissant tous les opprimés est la marque de fabrique des LGBT. La solidarité, oui c’est sûr, les homos savent ce que c’est… Notre manif s’est déroulée dans une ambiance bonne enfant avec toute la gaîté qui nous caractérise. Au point que quelques familles et habitants du quartier se sont joints aux militants LGBT pour apporter leur soutien à la manifestation.

    Comment combattre l’homophobie ?

    On a pu noter la présence de certains Partis parlementaires (PS et Ecolo). Malheureusement pour eux, les pédés ont bien compris qu’en cette période électorale il est de bon ton de se montrer GAY-FRIENDLY («tolérant vis-à-vis des homosexuels») pour tout parti politique. Mais les manifestants n’étaient pas dupes!

    En effet, quelle hypocrisie quand on sait que derrière des slogans progressistes pour les droits homosexuels, ces partis contribuent à la propagation des préjugés racistes, sexistes et homophobes.

    Il est clair que ce n’est pas en menant une politique néo-libérale (qu’ils défendent depuis 25 ans) que l’on viendra à bout de ces préjugés. Au contraire, ce genre d’idées véhiculées par l’extrême droite ne peuvent qu’être banalisées avec une politique qui précarise les conditions de vie et de travail, qui détruit les acquis sociaux, qui met en concurrence les travailleurs entre eux, qui divise les gens et les monte les uns contre les autres dans le but avoué de maximiser les profits des entreprises belges (dont les superprofits atteignent 27 milliards pour le BEL-20 en 2006) et des plus riches.

    On voit que dans une société avec de nombreux problèmes sociaux, les bouc émissaires sont vite trouvés et arrangent un peu les partis au pouvoir: «diviser pour mieux régner».

    C’est pourquoi, avec le MAS (Mouvement pour une Alternative Socialiste), nous luttons contre toutes formes de discriminations et avançons la nécessité d’avoir un parti qui unisse les jeunes et les travailleurs, sans distinctions d’origine, de genre ou de sexualité. Il nous faut un outil dans lequel tous ensemble nous pouvons nous organiser et lutter contre leur politique et ces effets. Le CAP (Comité pour une Autre Politique, autrepolitique.be) semble pour nous incarner un tel parti. D’ailleurs, sa présence à la manif était plutôt bien accueillie. Tout simplement parce que les personnes discriminées sont souvent les premières à se rendre compte que quelque chose ne tourne pas rond dans le monde d’aujourd’hui et qu’après les 25 dernières années de chacun pour soi, il est grand temps pour une autre politique, une politique plus solidaire.

    Mais ce n’est qu’un premier pas. Avec le MAS, nous défendons la nécessité de changer ce système pour le remplacer par une alternative crédible, une société où serait mise en place une économie démocratique, basée sur les besoins de tous et non pas les profits d’une élite, où les services publics seraient bien plus développés, l’enseignement réellement gratuit, le temps de travail distribué et rémunéré de manière égale, où tous seraient considérés de la même façon et pourraient réellement s’émanciper, c’est-à-dire, une société socialiste. Y en a assez de la de compétition à outrance entre les gens! Y en a marre de la dure loi de survie dictée par le marché! Justice sociale tout de suite, pas de domination d’un groupe par un autre!

    Si toi aussi tu veux résister aux casseurs de pédés et à toutes les discriminations, si tu veux te battre contre ce système, ne reste pas seul, rejoins le MAS et participe à sa commission LGBT.

  • Banques agressives ou ministres socialistes… Qui menace la sécurité sociale ?

    Banques agressives ou ministres socialistes…

    Les dirigeants socialistes aiment à présenter la Sécurité sociale comme leur grande œuvre qui irait à sa perte si le PS devait abandonner le gouvernement. Plusieurs études publiées récemment montrent que cette sécurité sociale ne se porte pas si bien que ça aujourd’hui. Et ce malgré la présence ininterrompue des partis socialistes au gouvernement depuis 1988.

    Karel Mortier

    Cette période a vu les allocations sociales fortement reculer par rapport aux salaires et les pensions rejoindre le peloton de queue de l’Europe. La pauvreté relative dans notre pays est aujourd’hui aussi élevée qu’il y a 40 ans. Près de 15% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Le risque de pauvreté est encore plus grand chez les pensionnés parce que nos pensions sont parmi les plus basses d’Europe. D’après une étude européenne, près de 21% des plus de 65 ans sont pauvres dans notre pays.

    A l’approche des élections, PS et SP.a font de nouveau toutes sortes de promesses – comme de relever les pensions à 70% du dernier salaire net – qui n’auraient pas été nécessaires s’ils avaient tenu leurs promesses précédentes.

    Citibank

    Hans Bonte, député SP.a et président du CPAS de Vilvorde, a certainement raison quand il dénonce les pratiques commerciales agressives de la banque Citibank qui pousserait des ménages déjà fortement endettés (notamment des chômeurs et des gens sous contrat ALE) à demander de nouveaux prêts à la consommation. Mais, par cette attaque, le SP.a vise surtout à nous faire oublier que la pauvreté et les inégalités sociales ont augmenté lorsque les Partis Socialistes étaient au pouvoir, de telle sorte que de plus en plus de gens sont à la merci d’institutions douteuses comme Citibank.

    C’est tellement commode de s’en prendre à une institution bancaire pour redorer son blason de gauche et donner l’impression qu’on fait quelque chose pour les pauvres. Pourquoi le SP.a a-t-il attendu si longtemps pour se préoccuper d’un problème qui est connu depuis des années ? Pourquoi n’a-t-il pris aucune initiative dans le passé pour mettre un terme aux éventuelles pratiques douteuses de ce type de banques ?

    Attaques contre le niveau de vie

    Citibank n’est pas à l’origine du problème, mais elle tire profit des conséquences de la politique des partis traditionnels. La participation du PS et du SP.a au pouvoir n’a pas empêché le pouvoir d’achat de baisser à cause des atteintes à l’index, de la baisse des allocations et de la vie chère ; c’est d’autant plus vrai pour ceux qui doivent payer un loyer.

    Les partis traditionnels ont négligé d’investir suffisamment dans des logements abordables, de telle sorte que les gens doivent consacrer une part de plus en plus importante de leur revenu au logement. La précarité croissante sur le marché du travail fait en sorte que de plus en plus de gens cherchent une issue dans des crédits bon marché pour maintenir leur niveau de vie ou pour pouvoir temporairement joindre les deux bouts. Et quand le SP.a dénonce le fait que Citibank cible les chômeurs, il oublie que ses propres ministres en ont fait des proies faciles en privant des milliers de chômeurs de leurs allocations. Quelle hypocrisie !

    En fait, Citibank et les dirigeants socialistes ne diffèrent pas tant que ça. Tous deux vivent des économiquement faibles, tous deux jurent leurs grands dieux qu’ils leur viennent en aide mais l’un comme l’autre les utilisent pour mieux se porter eux-mêmes.

  • Opel. De nouvelles attaques sur un scénario bien connu

    VW-Forest a créé un précédent. Avec le soutien du gouvernement et de la direction syndicale, VW a pu imposer une augmentation de la flexibilité et du temps de travail sans augmentation salariale. Les autres entreprises envient évidemment un tel résultat. Opel a décidé de partir à l’attaque.

    Geert Cool

    Concurrence entre filiales

    Opel dépend de General Motors et possède à Anvers une usine de 5.100 travailleurs. La production du nouveau modèle d’Opel Astra va bientôt commencer et la direction a annoncé des mesures « d’assainissement ».

    Cependant, rien n’est encore clair : General Motors veut d’abord regarder ce qu’elle est capable d’obtenir en jouant sur la concurrence entre les salaires et les conditions de travail des sites de Suède, d’Angleterre, de Pologne, d’Allemagne et de Belgique. Hans Demant, un membre de la direction, a ainsi déclaré que la décision sera prise sur base de critères comme « la flexibililté, la productivité, la qualité et les possibilités logistiques ». (Automobilwoche, 5 mars)

    De toute façon, la direction veut travailler avec moins de personnel, d’autant plus qu’elle estime qu’il y aurait actuellement une surcapacité de production de 250.000 voitures. La fermeture de l’usine est improbable, les syndicats ayant à Opel un accord européen pour étendre les assainissements autant que possible à toutes les filiales plutôt que de fermer un site. Une ou deux équipes devraient être virées (à peu près 1.000 emplois par équipe) : ce sont Bochum en Allemagne et Anvers qui courent le plus grand risque de voir chacune une de leurs équipes disparaître.

    GM fait à nouveau des profits…

    Après quelques années de perte, General Motors a dépassé ses prévisions et réalisé un profit net de 950 millions de dollars au quatrième trimestre 2006. Un an avant, la perte était de 6,6 milliards de dollars. Depuis lors, des « assainissements » brutaux ont été effectués en Amérique du Nord. L’entreprise veut, pour la fin 2008, avoir viré un total de 30.000 personnes et avoir fermé neuf filiales. Une bonne partie de ces « assainissements » a déjà été appliquée.

    Il est à craindre que ce soit maintenant au tour de l’Europe. En 2006, « un assainissement des coûts » de 6,8 milliards de dollars a déjà été fait, la direction veut poursuivre cette année dans cette voie pour 9 milliards de dollars. Le profit net réalisé l’an dernier était de 172 millions d’EUR mais la direction en veut visiblement plus.

    … mais ce n’est pas assez

    Pour cela, une partie de la production a été délocalisée vers des pays meilleur marché. En Russie, la production de GM est passée l’année dernière de 40.000 à 100.000 unités.

    Selon une étude allemande, la production d’une voiture en Europe de l’Est coûte 23% moins cher qu’en Allemagne. Les coûts salariaux pour une Golf seraient par exemple de 1.926 EUR en Allemagne contre 770 en Europe de l’Est. Cependant, les salaires ne forment que 15% du coût de production. Mais les matériaux seraient aussi meilleur marché.

    De tels chiffres sont suivis de près par les directions des entreprises. Ainsi, les « assainissements » imposés aux travailleurs de VW-Forest doivent mener à ce que les Audi sortent de la chaîne au coût de 32 EUR par heure et par voiture, 10 EUR de moins qu’en Allemagne.

    Anvers: plus de flexibilité

    A Anvers, les syndicats et la direction ont déjà signé une déclaration d’intention pour, entre autres, introduire plus de flexibilité et limiter les adaptations salariales. Ainsi, il est possible de travailler un samedi tous les mois et, jusqu’à la mi-2009, seules les augmentations prévues par l’indexation seraient accordées. De plus, un accord-cadre se prépare autour de l’outsourcing.

    Un accord a été conclu dans le secteur automobile flamand pour permettre une flexiblité élaborée autour d’un temps de travail variable (avec la possibilité d’une journée de 10 heures) calculé sur six ans, ce qui rend presque impossible d’encore toucher des heures supplémentaires.

    Quelle réponse?

    Où va s’arrêter la spirale infernale des salaires et des conditions de travail? S’en remettre aux directions des entreprises automobiles revient à accepter le niveau le plus bas possible. Contre la politique de division des directions de ce secteur, il FAUT une résistance unifiée.

    • Non aux pertes d’emplois, à l’augmentation de la flexibilité et à l’outsourcing
    • Pour une répartition du travail disponible et une diminution du temps de travail sans perte de salaire
    • Pas de transfert de production vers d’autres filiales sans l’accord des travailleurs
    • Ouverture des comptes des grandes entreprises automobiles pour une transparence de leur situation financière
    • Développement de voitures plus écologiques en utilisant les connaissances des travailleurs de des entreprises automobiles et avec des investissements publics dans la recherche scientifique
    • Pour une planification socialiste sous le contrôle des travailleurs, combinée à un plan de transport par pays et par région sous contrôle public
  • Hausse des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur ?

    Dans son nouveau rapport sur la Belgique, l’OCDE plaide pour une hausse des frais d’inscription dans l’enseignement supérieur. Cette opération drastique aurait deux ‘avantages’ considérables. D’un côté, l’enseignement supérieur aurait plus de moyens et, de l’autre, les institutions d’enseignement supérieur pourraient exacerber la concurrence. « Il est important », écrit le rapport, « que les frais soient augmentés substantiellement pour qu’ils puissent devenir une source de financement importante de l’enseignement supérieur ».

    Stefanie Lagae

    L’enseignement devient un ‘marché’

    Ce n’est pas un hasard si cette idée est lancée maintenant. D’ici 2012, le paysage de l’enseignement européen doit être adapté à l’économie de marché, un objectif déjà avancé dans les accords de Bologne. Ceux-ci ont été signés en 1999 par tous les ministres de l’enseignement en Europe et visent la transformation de nos universités sur le modèle anglo-saxon afin de les préparer à la concurrence au niveau européen et international.

    Le plan Vandenbroecke pour l’enseignement flamand, contre lequel des milliers d’étudiants protestent, n’est rien d’autre que la partie financière de ces réformes. Sous cette pression, les institutions devront dorénavant se concurrencer pour décrocher une partie du budget gouvernemental. Ce budget n’est pas encore fixé d’ici 2012, mais devra progressivement céder la place au capital privé : des entreprises, ou les étudiants eux-mêmes.

    Si nous partageons le constat de l’OCDE sur le manque de moyens pour l’enseignement, nous ne sommes pas d’accord avec les objectifs mis en avant par cette organisation. Nous sommes en faveur de plus de moyens publics. Depuis 25 ans, la part de l’enseignement dans le budget a baissé systématiquement. Alors que 7% du PIB étaient dépensés pour l’enseignement en 1980, ce n’était déjà plus que 4,9% en 2005. Les coûts liés aux études ont augmenté en moyenne de 40% à 60% entre 1986 et 1999.

    Accès démocratique en danger

    Plus de la moitié des étudiants travaillent afin de financer leurs études. Selon certaines enquêtes, des étudiants salariés ont 40% de chances en moins de réussir. Une augmentation des frais d’inscription rendra l’accès à l’enseignement supérieur encore plus difficile pour beaucoup de jeunes. L’enseignement supérieur ne doit pas devenir un privilège des familles aisées qui ont suffisamment de moyens, mais doit au contraire devenir accessible à tous et à toutes.

    En Grande-Bretagne, les étudiants paient jusqu’à 6.000 euros pour s’inscrire à une université. La logique sous-jacente est que les étudiants décrocheront ainsi un diplôme avec lequel ils accèderont plus facilement à une belle carrière avec un salaire élevé. Les étudiants peuvent aussi demander un prêt sans intérêt qu’ils devront rembourser dès que leur revenu annuel s’élève à plus de 22.500 euros.

    Cela aura pour conséquence que beaucoup d’étudiants termineront leurs études avec une dette de plus de 30.000 euros, avant même d’avoir trouvé un premier emploi ! 70% des étudiants anglais travaillent à mi-temps tout au long de leurs études. Une autre conséquence de cette politique, c’est l’augmentation de la prostitution des étudiantes. Dans ce ‘secteur’, les étudiantes peuvent gagner rapidement beaucoup d’argent, ce qui leur laisse plus de temps pour étudier. Depuis 2000, on constate une hausse de 50% du nombre d’étudiantes qui subviennent à leurs besoins de cette façon. C’est ça la perspective que nos politiciens ont à offrir aux étudiants de demain ?

    Que feront ‘nos’ ministres de l’enseignement ?

    Les ministres flamand et francophone de l’enseignement supérieur, Frank Vandenbroucke et Marie-Dominique Simonet, ont réagi de façon mitigée aux propositions de l’OCDE. Les élections sont en vue. Il est pourtant clair que tous les partis traditionnels se retrouvent entièrement dans la logique néolibérale de l’OCDE.

    Du côté francophone, Marie-Dominique Simonet a interdit les ‘droits d’inscription complémentaires’ (DIC) dans les hautes écoles, mais cette interdiction ne sera pleinement effective… que d’ici 10 ans ! En revanche, elle a légalisé les ‘droits administratifs complémentaires’ (DAC). Même si le minerval augmenté des DIC et des DAC ne pourra plus dépasser les 778 euros, ça reste un montant élevé pour les étudiants des hautes écoles. En effet, il correspond au minerval en vigueur à l’université. Or, les étudiants des hautes écoles proviennent généralement de milieux plus défavorisés que ceux des universités.

    Les représentants étudiants officiels du VVS ou de la FEF s’opposent à toute hausse des frais d’inscription. Nous saluons toutes les actions contre de telles hausses. Pour cela, il faut une opposition aux partis traditionnels et la construction d’un parti combatif qui défende les intérêts des jeunes et du personnel. Le CAP peut devenir un tel instrument.

    Dans cette optique, les Etudiants de Gauche Actifs (EGA-ALS) ont décidé de faire une coalition avec le CAP lors des élections pour le conseil étudiant à la VUB. Nous sommes convaincus que seules nos luttes peuvent mettre un terme aux hausses des frais d’inscription. Le budget de l’enseignement doit être relevé à 7% du PIB. L’enseignement est un droit, pas une marchandise !

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