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  • Elections fédérales : Le Comité pour une Autre Politique se présente

    Le 10 juin approche, les électeurs sont l’objet de toutes les attentions. Mais sur la politique à suivre, bien peu de controverses existent entre les messieurs-dames de l’élite politique: le train de la casse sociale doit continuer à prendre de la vitesse. Notre vote définira, au mieux, la couleur de l’emballage : rouge, bleu, orange, vert ou brun ? Pour décider de cela, quelques millions d’euros payés par les contribuables glisseront par-dessus ou dessous la table.

    Eric Byl

    Cela fait déjà 25 ans qu’on serre nos ceintures au nom de l’intérêt général, seule méthode – paraît-il -pour garantir la compétitivité de nos entreprises et donc notre emploi. Les moments plus calmes ont été chirurgicalement éliminés de nos journées de travail. Le travail intérimaire et les heures supplémentaires remplissent doré-navant les pics de production. Finie donc la possibilité de reprendre son souffle de temps à autre. Chaque minute doit être rentabilisée. Faut-il s’étonner que les infarctus et les dépressions augmentent ? Faut-il s’étonner du nombre grandissant de suicides sur le lieu de travail ? Combien d’accouchements prématurés sont la conséquence du stress ? Quelle sécurité les jeunes ont-il encore? Comment pouvons nous défendre nos conditions de travail si l’un bosse pour un bureau d’intérim et l’autre pour un sous-traitant ?

    Celui qui espérait compenser ses efforts en s’arrêtant de travailler quelques années plus tôt peut l’oublier depuis l’introduction du Pacte de ‘’Solidarité’’ entre les Générations. Travaillez plus longtemps ! Recevez un salaire plus bas ! Continuez à être disponibles ! C’est bien de cela dont il s’agit, afin que l’offre sur le marché du travail soit assez grande pour permettre aux patrons de pousser les salaires vers le bas. Les chômeurs sont obligés, sous peine de s’ôter le pain de la bouche, d’accepter n’importe quel job à n’importe quelle condition, comme par exemple les chèques services. Demain ce sera le tour des prépensionnés. Tout cela s’appelle « l’Etat social actif », une invention du “socialiste” Vandenbroucke.

    Pourtant jamais les profits des entreprises n’ont été aussi élevés. En 2006, les 19 plus grandes entreprises ont réalisé un profit cumulé de pas moins de 27 milliards d’euros. L’année précédente, les 100 plus grosses devaient encore se contenter de 18 milliards d’euros et, il y a 25 ans, toutes les entreprises ensemble ne réalisaient « seulement » qu’un profit, alors record, de 40 milliards de FB soit 1 milliard d’euros. Les profits ont été multiplié par 27 au cours de ces 25 dernières années. Les salaires ont eux presque triplé pendant cette période mais, après déduction des hausses de prix, il ne reste quasiment rien de cette augmentation.

    Les dirigeants d’entreprises se sont offerts l’année passée une hausse salariale moyenne de 22%. Visiblement, la norme salariale ne s’applique pas à eux. « Un dirigeant d’une PME doit se « contenter » de 150.000 euros sur base annuelle », se défendent-ils. Est-ce que ces managers se rendent bien compte du peu qu’ils paient leurs travailleurs ou du peu avec lequel les retraités et les chômeurs doivent essayer de vivre ?

    Les politiciens traditionnels savent que le mécontentement grandit. Ils vont utiliser l’argent de nos impôts afin de l’étouffer pendant la campagne électorale avec des centaines de milliers de tracts, de brochures et d’affiches en quadrichromie. Et ils pourront probablement encore s’en tirer cette fois-ci.

    Mais, sous ces tonnes de propagande des grands partis, les germes d’une nouvelle force politique grandissent : le Comité pour une Autre Politique. Celui-ci a vu le jour loin du cirque médiatique à l’occasion de la résistance dans les entreprises, les écoles et les quartiers populaires. Malgré ses moyens très limités, le CAP exprime le besoin d’une autre politique ressenti par la grande majorité de la population.

    Le 10 juin, chaque vote pour le CAP sera important et permettra de le faire un peu mieux connaître. Mais nous voulons surtout utiliser cette campagne pour poser les fondations d’une nouvelle force qui pourra, soutenue par la grande majorité de la population, mettre fin à 25 années de politique d’austérité.

  • Des riches plus riches, des pauvres plus pauvres.

    Le magazine Forbes a récemment publié son rapport annuel sur les milliardaires: ils sont à l’heure actuelle 946 à travers le monde. La richesse cumulée de ces parasites qui vivent de l’exploitation est de … 3.500 milliards de dollars (!).

    En 2005, ils étaient un peu moins (793) et pesaient ensemble 2.600 milliards de dollars. En une année, c’est une croissance de 35%! A titre de comparaison, 2.600 milliards de dollars, c’est un peu plus que le Produit Intérieur Brut de l’Allemagne, première économie européenne et septième économie mondiale! Luisa Kroll, la journaliste de Forbes, explique: "Ce fut tout simplement une année extraordinaire pour les marchés de par le monde"…

    Pendant ce temps…

    • Pendant ce temps, près de 1,3 milliards de personnes, vivent avec moins de 1$ par jour.
    • Pendant ce temps, plus d’un milliard d’êtres humains n’ont pas d’accès à l’eau potable.
    • Pendant ce temps, l’espérance de vie de près d’un tiers des habitants des pays pauvres n’atteint pas 40 ans.

      (Chiffres de l’ONU).

    Et cette situation ne s’améliore pas, loin de là. Alors que les 20% les plus pauvres de la population mondiale recevaient 2,3% de la richesse mondiale en 1960, ils ne recevaient plus que 1,4% en 1991, et 1,1% actuellement.

    On peut aussi parler de ce qui se passe ici, chez nous, où le taux de pauvreté est de 15% actuellement! Il serait de 44% sans sécurité sociale…

    Les conditions de travail se dégradent, le chômage augmente, le pouvoir d’achat diminue,… Mais ce n’est pas pareil pour tous!

    Didier Bellens, le patron de Belgacom, touche 2,2 millions d’euros par an, le patron de Dexia touche 1,450 million d’euros, comme le patron de Delhaize (1,4 million). Johnny Thijs, le patron de la Poste, touche lui 800.000 euros… Tout ça sans parler des divers avantages de leurs fonctions, des actions en Bourse,…

    Si en France, les 40 plus grandes sociétés cotées en Bourse ont annoncé un bénéfice net de 100 milliards d’euros, les entreprises belges n’ont pas à se plaindre. Belgacom, Mobistar, Groupe Bruxelles Lambert, Delhaize, Solvay, Suez, le brasseur Inbev… Les 18 grands groupes belges ont réalisé 23,3 milliards d’euros en 2006. L’an dernier, les bénéfices étaient de 16,5 milliards d’euros, et de 12,4 milliards d’euros en 2004. Donc, en 2 ans seulement, les bénéfices ont presque doublé…

    Ce sont les actionnaires qui sont contents! Sur les 23,3 milliards de bénéfice, ils recevront la bagatelle de 8,18 milliards! Dexia, qui a fait 2,750 milliards de bénéfice, va reverser un milliard à ses actionnaires.

    Quant à l’emploi, Belgacom donne l’exemple: un bénéfice de 973 millions d’euros en 2006 et l’annonce d’une restructuration qui va toucher de plein fouet 1.500 des 18.000 travailleurs du groupe.

    Difficile de contester la nécessité de changer de système face à de telles données…

  • Représentation syndicale, dans les petites entreprises aussi !

    La Cour européenne de Justice risque de condamner bientôt la Belgique à de lourdes astreintes car, malgré plusieurs rappels à l’ordre au cours des deux dernières années, elle ne se prépare pas à appliquer la directive européenne qui donne droit aux travailleurs à l’information et à la concertation dans les entreprises, y compris les petites.

    Par un délégué FGTB dans une grande entreprise

    Dans les entreprises de plus de 50 travailleurs, ceux-ci votent tous les 4 ans pour élire leurs représentants dans un Comité de Prévention et de Protection des Travailleurs. Dans les entreprises de plus de 100 travailleurs, un deuxième vote a lieu pour élire les représentants syndicaux au Conseil d’Entreprise. Mais dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME) de moins de 50 travailleurs, rien de tout cela n’existe. Ainsi, plus d’un million de travailleurs n’ont pas le droit d’avoir accès à l’information sur la situation économique et financière de l’entreprise dans laquelle ils travaillent chaque jour.

    Les syndicats veulent qu’il y ait également une représentation syndicale dans les entreprises qui emploient plus de 20 travailleurs. Dans notre pays, plus de 405.000 personnes travaillent dans des entreprises qui comptent entre 20 et 50 travailleurs. C’est un droit démocratique fondamental que tous ces travailleurs puissent élire ou désigner leurs représentants. Mais ce droit est refusé par le patronat et surtout par l’Union des Classes Moyennes : les petits patrons sont littéralement enragés à l’idée de devoir traiter régulièrement avec des représentants syndicaux.

    Sécurité au travail en danger !

    En 2005, presque 56% de tous les accidents de travail mortels ont eu lieu dans des PME. A cela s’ajoute 44% des incapacités de travail permanente dues à des accidents de travail. Beaucoup de PME opèrent dans des secteurs à risque, la construction entre autres.

    Les nombreux rapports des Services d’Inspection font état de situations dangereuses et de négligences dans les PME. Pour beaucoup d’ouvriers, travailler dans ces situations dangereuses est devenu une « habitude ». A cela s’ajoute encore l’utilisation d’intérimaires et de sous-traitants sans aucun contrôle syndical et donc un risque plus élevé d’accidents de travail.

    Les nombreux accidents dans les PME proviennent du fait que les patrons font appel à la « concertation informelle » et à « l’esprit de famille » alors que la loi de 1994 définissant la politique en matière de sécurité au travail donne un rôle important au Comité de Prévention et de Protection et à la délégation syndicale. Une politique de prévention qui ne se base que sur la bonne volonté patronale et, ici et là, sur des concertations informelles mène aux accidents.

    Une représentation syndicale est nécéssaire !

    Mais le problème ne se situe pas qu’au niveau de la sécurité. Les services juridiques des syndicats croulent sous les plaintes des travailleurs des petites entreprises. Plus de 2/3 de toutes les procédures engagées sont liées à des PME sur les sujets les plus divers : barêmes des salaires, paiement et retrait des heures supplémentaires, congés, … Bien souvent, dans des entreprises qui comprennent une délégation syndicale, ces problèmes se résolvent d’eux-mêmes.

    Les syndicats luttent à juste titre pour introduire la représentation syndicale dans les entreprises à partir de 20 travailleurs mais ce combat doit être lié au renforcement de la protection des délégués.

    Si on réussit à obtenir une représentation dans les PME, celle-ci doit être protégée. Les délégués syndicaux des plus petites entreprises seront mis sous une pression beaucoup plus forte de la part de leur patrons que dans les grandes entreprises. Obtenir une protection adéquate des délégués est un objectif fondamental pour les syndicats.

  • Candidats MAS sur les listes CAP. Lutte, solidarité, socialisme !

    La présentation des candidats du CAP était de loin la partie la plus enthousiasmante de la conférence du 14 avril. Malgré la participation de nombreux jeunes, c’était surtout le capital d’expérience, tant syndicale que politique, qui frappait. Le 10 juin, le CAP offre aux électeurs des candidats combatifs et décidés qui luttent sur leur lieu de travail, dans leur syndicat, leur école, leur quartier ou leur association contre les attaques sur nos salaires, nos conditions de travail, nos allocations, notre environnement ou notre enseignement. « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! », déclarait à juste titre un des candidats.

    Els Deschoemacker

    La nécessité d’une formation propre aux travailleurs !

    Pendant que les partis traditionnels cherchent des « travailleurs » à mettre sur leurs listes, les listes du CAP sont principalement constituées de travailleurs. Chez nous, pas de majorité d’avocats au service du monde patronal, mais au contraire des gens qui s’engagent à stopper la vague néo-libérale. Lors de la conférence, nous n’avons pas eu le temps de laisser chaque candidat s’exprimer et de même, dans ce dossier, nous n’avons pas l’espace suffisant pour présenter l’ensemble des candidats. Nos lecteurs peuvent trouver un rapport plus complet sur le site www.autrepolitique.be.

    Nous voulons nous concentrer ici sur quelques candidats centraux du MAS/LSP sur les listes du CAP. Notre parti s’investit intensivement dans la construction du CAP puisque nous pensons qu’il faut un nouveau parti large des travailleurs qui regroupe tous les courants qui s’opposent au néo-libéralisme, qu’il nous faut une nouvelle arme aux mains des travailleurs.

    Le Pacte de Solidarité entre les Générations a illustré le fossé qui s’est creusé entre les syndicalistes et la social-démocratie. Le CAP en est conscient et sa participation électorale peut renforcer l’idée de la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, en faire comprendre l’importance parmi une plus grande partie de la population et ainsi organiser une plus grande partie des travailleurs.

    Les intérêts du MAS/LSP ne sont pas différents de ceux du mouvement des travailleurs. Nous soutenons chaque initiative capable de renforcer la position des travailleurs. Parallèlement, nous pensons qu’il faudra en définitive rompre avec le système capitaliste afin de trouver de véritables solutions aux nombreux problèmes qui caractérisent la société actuelle. Nous ne luttons pas seulement contre le néo-libéralisme, mais aussi pour une société socialiste – ce qui exige nos propres instruments. Nous vous invitons donc non seulement à voter pour le CAP, mais aussi à voter pour les socialistes révolutionnaires sur ces listes. Nous en présentons brièvement quelques-uns ici.


    Aisha Paulis

    Aisha Paulis est deuxième sur la liste du Sénat francophone. Elle a 24 ans, vit à Bruxelles et fait des études d’infirmière. Etant femme, d’origine immigrée, francophone et vivant à Bruxelles, elle fait partie – selon ses propres termes – des « groupes à risque » qui auront des difficultés sur le marché de l’emploi. Elle est devenue active dans les Etudiants de Gauche Actifs (EGA) à l’ULB et a été une des fondatrices de la section de Wavre du MAS/LSP.

    Aisha offre au CAP la possibilité de faire un pont vers la nouvelle génération de jeunes qui doivent encore faire leurs premiers pas sur le marché de l’emploi. Aujourd’hui, les jeunes subissent les conséquences des économies systématiques dans l’enseignement. Le mouvement anti-mondialisation à prouvé que les jeunes se sentent concernés par l’abîme croissant entre riches et pauvres. Atteindre ces jeunes est une tâche importante du CAP. C’est la première génération qui aura un niveau de vie inférieur à celui de ses parents et des mouvements de luttes importants seront menés par cette génération. Aïsha est membre du secrétariat du CAP à Bruxelles et membre de la direction du district de Bruxelles-Brabant Wallon du MAS/LSP.


    Gustave Dache

    Nous voulons également attirer votre attention sur la tête de liste du CAP dans le Hainaut. Gustave Dache a 70 ans et vit a Thuin, près de Charleroi. Gustave fait partie d’une génération qui a commencé à travailler à 13 ans. En novembre 1949, il a été engagé à Glaverbel et, à peine 6 mois plus tard, il a été témoin des grèves contre le retour de Léopold III.

    A 16 ans, Gustave est devenu trotskiste et l’est toujours aujourd’hui. Il n’est pas membre du MAS/LSP mais il y a un grand respect mutuel entre nous. A 24 ans, Gustave a joué un rôle important dans la grève du siècle (60-’61). En 61-62, il a été hospitalisé pendant 21 mois dans un sanatorium après l’attaque par la gendarmerie de la Maison des 8 Heures à Charleroi.

    Après une série d’emplois de courte durée, Gustave a été engagé en ’68 à Caterpillar et a été de nouveau licencié après un mouvement de grève, décrit par Gustave dans une excellente brochure. En ’73, il est devenu président d’un comité de grève qui a occupé pendant 6 semaines l’entreprise de son employeur, Glaces de Courcelles.

    A partir de ’73, Gustave a travaillé chez Citroën à Charleroi où il a mis sur pied une section syndicale et en est resté délégué jusqu’à sa retraite en ’93. Nous considérons comme un honneur qu’un vétéran de la lutte des classes avec une si riche expérience tire la liste CAP du Hainaut. Sur base de son expérience Gustave reste convaincu du pouvoir de la classe ouvrière dans la transformation de la société.


    Bart Vandersteene

    Bart Vandersteene a 30 ans et tire la liste CAP en Flandre Orientale. Son engagement politique a débuté au début des années ’90 dans le cadre de la lutte contre le VB. Plus tard, il a rejoint les Etudiants de Gauche Actifs, organisation qui défend les intérêts des étudiants mais organise également la solidarité avec des travailleurs en lutte, comme ce fut le cas avec ceux des chantiers navals de Tamise, puis avec ceux de la sidérurgie à Clabecq ou encore avec les métallos de Carnoy à Gand.

    A Gand le MAS/LSP, qui s’appelait encore « Militant », a initié des mouvements de lutte importante contre la privatisation du ramassage des poubelles et contre les projets anti-sociaux de rénovation urbaine qui chassent les habitants des quartiers pauvres afin de faire place à un public de ménages à double revenus. Bart défend un parti de lutte qui ne soit pas uniquement différent en paroles, mais aussi en actes. Bart fait partie du secrétariat national du CAP et de la direction nationale du MAS/LSP.


    Anja Deschoemacker

    Anja Deschoemacker est troisième sur la liste néerlandophone pour le Sénat. Elle a 36 ans, habite Bruxelles et est rédactrice à l’Alternative Socialiste. Elle aussi a commencé son activité politique dans le mouvement de jeunes antifasciste Blokbuster contre le Vlaams Belang. Plus tard, elle s’est concentrée sur le développement d’un programme combatif pour les femmes et a participé à plusieurs reprises à des débats télévisés sur ce sujet.

    La lutte contre la division des travailleurs est un point central de son activité. Ces dernières années, Anja s’est penchée sur l’élaboration du point de vue du MAS/LSP sur la question nationale en Belgique. Elle insiste sur la nécessité de résister en paroles et en actes à toute forme de division, y compris sur base communautaire. Au CAP, elle a joué un rôle important dans la commission sur le programme et a aussi à la base du développement d’une section bilingue du CAP à Bruxelles. Elle est membre du comité électoral national du CAP.

  • Une « autre campagne » …

    Les partis traditionnels peuvent compter sur des sommes confortables provenant de nos impôts pour porter leurs campagnes (56 millions d’euros en 2006). Les dotations parlementaires leurs permettent de consacrer des millions d’euros aux dépliants colorés et aux grandes affiches de leurs leaders. Ces mêmes dirigeants ont l’opportunité d’encombrer toutes sortes de programmes de télévision. Le CAP, lui, veut non seulement une autre politique, mais aussi une autre campagne.

    Les militants au coeur de la campagne

    Le CAP n’a fait appel à aucune agence publicitaire pour concevoir son programme électoral et son affiche. Ce sont les militants eux-mêmes qui ont discuté et décidé de tous les aspects de la campagne, entre autres lors des conférences nationales du 3 février et du 14 avril. La conférence du 14 avril s’est déroulée dans un enthousiasme énorme. Elle a adopté les thèmes centraux de la campagne et le tract électoral national. Certains candidats se sont aussi présentés et un vote a eu lieu au sujet des listes. La présentation des candidats n’a pas été pour rien dans le caractère particulièrement vif et enthousiaste de la réunion.

    Il a été particulièrement rafraîchissant sous le soleil de cette journée d’entendre des travailleurs, des jeunes, des retraités… expliquer eux-mêmes pourquoi une autre politique est nécessaire. Nous ne pouvons pas laisser la politique aux politiciens des partis établis. La politique s’occupe de notre vie, pourquoi devrait-on, nous, ne pas nous en mêler ? C’est uniquement de cette manière que nos revendications trouveront une expression politique.

    Un potentiel énorme

    Contrairement aux partis traditionnels, le CAP a conquis le droit de pouvoir se présenter aux élections en étant présent sur le terrain pour collecter les deux fois 5.000 signatures nécessaires et non en demandant des signatures de parlementaires. Ce fut un énorme effort, mais un effort motivant car il nous a permis de tester la réponse des gens face à l’initiative et cette réponse a été plus que positive. Jef Sleeckx souligne déjà depuis quelques mois que l’espace pour une alternative existe. Nos moyens limités feront bien entendu que nous ne pourrons pas entièrement exploiter ce potentiel, mais il est déjà important d’identifier celui-ci et de tâcher de saisir les opportunités qui se présentent.

    Le soutien large dont bénéficie le CAP a permis de voir l’arrivée de plusieurs personnalités ayant une longue tradition au sein du mouvement ouvrier ou ayant l’expérience d’une implication dans d’autres domaines. Dans la province du Limbourg, l’ancien bourgmestre SP.a de Houthalen-Helchteren, Jules D’Oultremont tirera la liste pour la Chambre. Tiny Mast, la maman de Kim et Ken – deux enfants disparus dans la même période que Julie et Mélissa – qui était très active dans le mouvement Blanc, se trouve sur la liste du Sénat du côté néerlandophone.

    Mais les listes du CAP comprennent surtout beaucoup de travailleurs dont la plupart ont une expérience syndicale appréciable : des travailleurs de Volkswagen, de Ford, du secteur non-marchand, des différents secteurs des transports en commun, de l’enseignement, de La Poste,…

    Les médias ont choisi leur camp…

    Le CAP ne peut pas compter sur beaucoup d’intérêt de la part des médias. En Flandre, une émission populaire consacrée aux élections (« Doe-de-Stemtest », « Faites le test électoral », à la VRT), a refusé que le CAP participe. Les excuses de la VRT ont changé au fur et à mesure qu’elles se heurtaient au bon sens… Et ne parlons même pas du côté francophone! Les critiques du « pauvre » Didier Reynders sur le manque d’objectivité de la RTBF (qui ne manque pourtant pas de lui accorder la parole bien plus qu’il ne le mérite) ressemblent à autant de caprices d’un enfant beaucoup trop gâté face à la situation que rencontrent les « petites » listes.

    Nous ne pouvons pas compter sur les médias et les dons des riches pour faire connaître le CAP à grande échelle. Mais comme Jef Sleeckx le faisait remarquer à la conférence du 14 avril, le CAP dispose d’une arme importante : l’enthousiasme de ses partisans.

    Et après les élections ?

    Le Comité une Autre Politique (CAP) est un développement bienvenu dans la paysage politique belge. Le MAS/LSP soutient pleinement le CAP et sa campagne. L’initiative est encore jeune et instable et son développement ultérieur n’est pas garanti. Cela dépendra de la manière dont le gigantesque potentiel qui est devant nous sera utilisé.

    La campagne électorale peut clarifier un certain nombre de choses pour le CAP : la nécessité d’aller vers l’extérieur, d’élaborer les thèmes centraux, d’avoir un engagement actif. Tout cela est nécessaire pour aller plus loin et, notamment, aborder plus en profondeur le programme par la suite. Sur base de cette campagne électorale, le CAP sera renforcé pour qu’après les élections – espérons-le – on puisse bâtir alors une alternative politique et poser les premiers jalons vers un véritable nouveau parti des travailleurs.

  • Flightcare: Vindevoghel gagne son procès, mais regagnera-t-elle son emploi?

    En juillet 2005, Maria Vindevoghel, déléguée LBC (la Centrale flamande des Employés de la CSC) avait été licenciée sous prétexte qu’elle n’avait pas respecté les règles de sécurité, traquée par la direction pour qui la moindre excuse était bonne pour se débarasser d’une déléguée trop gênante.

    Par un militant LBC/CNE

    La Cour du Travail de Bruxelles vient de juger qu’elle avait été injustement licenciée par Flightcare, que la déléguée et son syndicat avaient été discriminés par cette entreprise et qu’elle devrait maintenant retrouver sa place.

    En soi, c’est une victoire importante. Mais que faire si Flightcare ne réintègre pas la déléguée malgré tout ?

    La Cour du Travail a notamment déclaré qu’il n‘existe aucune base légale pour imposer des astreintes. Il n’existe donc concrètement aucun levier et Flightcare n’a d’ailleurs donné aucune suite à cette décision si ce n’est de faire appel à la Cour de Cassation.

    En France et aux Pays-Bas, un employeur doit d’abord recevoir la permission avant de licencier un délégué. Dans le cas contraire, le licenciement est annulé.

    En Belgique, le renforcement de la protection des délégués est un thème crucial, surtout à l’approche des élections sociales de 2008. Si des astreintes imposées à l’employeur peuvent être une option, la réintégration des délégués injustement licenciés doit être obligatoire.

    Le droit de grève et la protection des délégués ont été acquis sur base de la lutte et de la solidarité, c’est par la lutte et la solidarité que ces acquis seront préservés et élargis.

  • La chasse aux sans-papiers continue

    Un juge brugeois a décidé fin du mois dernier de suspendre temporairement l’expulsion d’une famille kazakhe qui habitait depuis déjà 7 ans à Blankenberge. Ce jugement s’est fait sur base des bons résultats scolaires obtenus par le fils (en première année secondaire) et la fille (en deuxième année ingénieur commercial) le juge estimant qu’une exclusion porterait dommage au parcours scolaire des enfants. Maintenant, la famille peut rester, jusqu’à 3 mois après le verdict du service des affaires étrangères.

    Eline

    Le Ministre des Affaires étrangères Patrick Dewael n’a pas hésité à réprimander le juge. Selon lui, il s’agit de « l’absurdité juridique »: « Dans ce cas ce magistrat est non-compétent. Le Conseil d’État, qui est compétent, a déclaré l’ordre d’expulsion valide. Le juge brugeois aurait dû se déclaré incompétent pour ce cas et pour ça nous allons en appel. » Il trouve aussi que les conseils communaux devraient activement coopérer à la chasse effective de ces personnes de leurs communes. La commune de Blankenberge a ainsi reçu 15 lettres du ministère au sujet de la famille kazakhe ces dernières années.

    Selon Dewael, une régularisation générale n’a aucun soutien au sein du Parlement, et une régularisation individuelle ne serait pas non plus une option étant donné que cela pourrait donner l’impression d’une récompense à l’illégalité.

    Que cette régularisation puisse être prise comme une récompense nous semble assez improbable au regard de la vie quotidienne qu’implique le fait d’être sans-papiers. L’échine courbée, dans leur propre pays, sous les excès étouffant du système capitaliste, ces personnes ont eu le courage d’abandonner leur vie derrière eux pour se diriger vers un avenir incertain avec pour unique résultat de se retrouver, dans un pays étranger, entièrement isolés du monde extérieur. Depuis leur arrivée, leur détresse ne trouve que des réponses froides illustrées par le traitement sans pitié qu’ils subissent comme s’ils étaient des criminels responsables de leur propre situation. Si ils se retrouvent dans la majorité expulsée, il ne leur reste que peu de choix, étant donné que retourner au pays d’origine n’est souvent pas (ou plus) une option. Si on choisit de rester dans notre pays on tombe alors dans cette fameuse « illégalité » et on est définitivement taxé de criminel, cette manière de penser est d’ailleurs renforcée par l’utilisation du terme « illégal ». Une fois arrivé à cette situation, ils sont abusés par des entreprises qui saisissent avec plaisir cette opportunité de faire pression sur les salaires autochtones. Ces gens ont alors déjà tellement subit qu’ils ne vont pas poser beaucoup de conditions sur leurs salaires et conditions de travail. Dans le domaine du logement, ce sont les marchands de sommeil qui tentent de tirer le plus de profit de cette situation.

    D’un autre côté, le gouvernement proclame la nécessité d’avoir une immigration économique contrôlée pour attirer uniquement les étrangers « utiles » vers notre pays . Tout ceci implique encore naturellement une pression accrue sur nos conditions de salaire et de travail, étant donné l’ampleur énorme de cette immigration choisie de travailleurs sur le marché du travail belge, une plus grande baisse des salaires belges et des droits sociaux (en comparaison à l’impact réduit des réfugiés « non désirés ») surviendra en conséquence. Cela d’abord dans certains secteurs ciblés mais, par leur intermédiaire, ensuite également dans d’autres secteurs.

    Tout ceci démontre encore clairement que ce système se comporte de façon injustifiable et inhumaine avec des innocents au profit d’un très petit groupe de gens qui continue à revendiquer pour elle-même la plus grande partie des richesses de cette planète. La politique de diviser-pour-mieux-régner n’a pas encore atteint sa date de péremption. Aussi longtemps que nous continuerons à tolérer la propangande quotidienne, donnée à la petite cuillère par les médias traditionnels, la situation perdurera. Tout ce qui nous divise nous affaiblit !

  • Votez CAP!

    Contre la politique d’austérité des 25 dernières années…

    Pour la construction d’un nouveau parti des travailleurs…

    Le 1er mai est le jour de l’année où des gens comme Elio Di Rupo, Laurette Onckelinx et Michel Daerden – mais aussi Frank Vandenbroucke, Johan Vande Lanotte et Freya Vandenbossche en Flandre – se rappellent qu’ils ont « quelque chose » à faire avec le mouvement ouvrier. Mais, dans quelques semaines, lorsqu’ils participeront aux négociations pour former le prochain gouvernement, ce souvenir sera de nouveau enfoui sous la poussière…

    Anja Deschoemacker

    Après le Pacte des Générations et la chasse aux chômeurs, les partis socialistes doivent redorer leur blason. Ce n’est pas si simple après avoir participé pendant 20 ans à des gouvernements de casse sociale ! En guise de poudre aux yeux, le PS utilise José Damilot, l’ancien dirigeant CGSP des cheminots, tandis que le SP.a met en avant Jan Vanderpoorten, délégué principal FGTB à VW. En ce qui concerne les promesses sociales, ils s’en tiennent à une (légère) augmentation des pensions (PS) ou à un congé parental plus long et à l’accueil gratuit dans les crèches pour les enfants des familles mono-parentales (SP.a).

    Bien. Mais ce n’est pas en allongeant le congé parental qu’on le rendra beaucoup plus attractif (pour les hommes aussi) avec des allocations aussi basses. L’accueil gratuit des enfants n’est en réalité qu’une subvention aux secteurs à bas salaires, ceux dans lesquels des emplois ne sont pas occupés parce que les salaires sont trop bas, surtout si la travailleuse doit aussi payer la crèche. Et l’augmentation des pensions ? Les pensions ont fortement baissé en terme de pouvoir d’achat pendant les 20 dernières années. La grande majorité des pensionnés reçoivent moins de 1.000 euros par mois, chiffre vers lequel le PS veut faire augmenter les pensions (qui resteraient insuffisantes). Avant de dire qu’on ne peut pas tout obtenir dans une coalition ?

    Beaucoup de gens vont de nouveau voter PS ou SP.a sur base de l’idée du “moindre mal”. Et en entendant le CD&V parler de mettre en oeuvre un nouveau Pacte des Générations flamand (c’est notamment pour cela que ce parti réclame une augmentation des compétences pour les Régions) ou les libéraux avancer la nécessité de limiter les allocations de chômage dans le temps, c’est compréhensible. Mais n’oublions quand même pas que le Pacte des Générations a été élaboré par le cabinet de Freya Vandenbossche (SP.a), qu’il a été voté par tous les parlementaires PS et SP.a et que les politiciens wallons des différents partis, PS inclus, vantent publiquement l’efficacité de la chasse aux chômeurs en Wallonie.

    Selon la Banque Nationale, l’austérité sera encore de rigueur pour les 20 prochaines années ! Si les partis flamands réussissent à imposer une régionalisation du marché de l’emploi ou de certains pans de la sécurité sociale, la défense de nos acquis d’après-guerre deviendra encore plus difficile. Quelle que soit la composition du prochain gouvernement, la lutte contre la politique antisociale devra donc être menée fermement.

    Le 10 juin, le CAP n’aura sans doute pas d’élus car le seuil électoral de 5% rend presque impossible d’avoir des élus lors d’une première participation électorale. D’autre part, le CAP est un mouvement en formation et il est encore trop tôt pour dire si l’on réussira bien à construire un nouveau parti des travailleurs. Mais il offre une opportunité magnifique pour commencer à reconstruire un instrument pour le mouvement ouvrier, un instrument qui casse les tactiques de division menées par la classe dirigeante en se positionnant contre la surenchère communautaire et en luttant de façon conséquente contre chaque forme de discrimination et d’oppression. Le 10 juin, votez pour le CAP mais ne vous contentez pas de cela : rejoignez le CAP et aidez-nous à concrétiser cette opportunité !

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