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  • Optez pour une autre politique

    Révolte à La Poste, licenciements à Opel, 3,3 euros de l’heure chez Quick,…

    Au moment d’écrire cet article, le courrier n’était plus distribué depuis une semaine dans le centre de Gand. Les facteurs gantois font grève contre l’introduction de la prochaine phase de Georoute qui réduit encore plus le rôle social du facteur.

    Bart Vandersteene, tête de liste à la Chambre en Flandre orientale

    La hausse de la flexibilité à La Poste fait en sorte que chaque seconde doit rapporter de l’argent. Le rendement social n’a pas d’effet sur les chiffres du profit et est par conséquent superflu. Nous l’avions déjà vu avec la décision de fermer 275 bureaux de poste.

    Le soutien aux facteurs est frappant. Lorsque la TV locale sollicitait la réaction de quelques Gantois, ils montraient du respect pour les facteurs et les factrices. La hausse de la flexibilité a en effet des limites et beaucoup ne réalisent que trop bien de quoi il s’agit. Partout, on relève systématiquement la pression du travail, on presse le citron jusqu’à la dernière goutte pour que les managers et les actionnaires puissent voir grimper la courbe des résultats.

    Les dernières semaines ont vu le climat social se tendre nettement. Après la vague d’actions spontanées qui ont agité, entre autres, la SNCB et Biac, il y a eu des préavis de grève dans le secteur non-marchand, le secteur du papier, à La Poste, des actions à Opel,… Il y a eu un moment où 3 des 4 usines d’assemblage automobile qui subsistent dans ce pays étaient paralysées par des actions de grève.

    Les partis traditionnels font tout pour éviter une escalade des actions. Le PS essaie de nous faire croire que tout va bien. « Engagements tenus », peut-on lire sur ses tracts. La FEB a sans doute des raisons d’être satisfaite. En revanche, la majorité de la population n’a rien d’autre à attendre du gouvernement que de la régression sociale.

    Un scandale a récemment éclaboussé la chaîne de restauration rapide Quick où des nettoyeuses devaient travailler pour 3,3 euros de l’heure après avoir travaillé gratuitement pendant les deux premières semaines. Ce genre de « McJob » n’a plus rien d’exceptionnel. Les mauvais salaires ou le caractère temporaire et flexible de leurs jobs sont pour beaucoup les seules certitudes en matière d’emploi.

    On n’exploite pas que des nettoyeuses en situation illégale. De plus en plus d’emplois fixes disparaissent pour laisser la place à des emplois flexibles et à durée déterminée. De plus, la collectivité subsidie à grande échelle la hausse des intérims et des titres-services.

    Nous n’avons pas le choix. Si nous voulons contrer la logique de régression pour les actifs, les jeunes et les pensionnés, nous allons devoir résister. On a besoin d’une résistance face à une société où les riches reçoivent des cadeaux parce que les simples gens travaillent plus dur et plus longtemps. Cette résistance a besoin d’une expression politique et la création du Comité pour une Autre Politique (CAP) est un développement essentiel pour la lui donner.

    Le CAP peut devenir, d’ici quelques années, le porte-voix de tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la logique néolibérale. Les élections du 10 juin ne sont qu’une première étape. Le véritable test viendra ensuite : la transformation du CAP en un vrai parti ouvrier dont le fonctionnement soit résolument orienté sur l’action et la participation aux luttes des travailleurs.

  • La Poste: Partout le ras-le-bol !

    Le 25 mai aura finalement lieu une journée de grève nationale à La Poste, après plusieurs mois de petites actions locales et spontanées du personnel contre les différentes « réformes » telles que Géoroute. En 2006, il y a eu pas moins de 241 grèves. Après autant d’actions locales, il est grand temps de passer aux actions nationales.

    Le CAP aux côtés des postiers

    Sur les listes du CAP, il y a beaucoup de « simples » travailleurs. Parmi eux, il y a évidemment aussi des postiers ou d’ex-postiers. Quatre d’entre eux sont ainsi candidats sur les listes.

    « Merci pour votre soutien »

    Un postier a réagi sur le site du CAP: « Merci pour votre soutien au personnel de La Poste, vous êtes les seuls à prêtez l’oreille aux revendications du personnel. Bien que j’avais déjà en tête de voter pour vous le 10 juin, je vais maintenant aussi essayer de convaincre le plus de monde possible de faire de même. Le CAP est un parti qui est absolument nécessaire pour ceux qui doivent gagner leur pain en travaillant. Le CAP est absolument nécessaire dans cette société de profits et de moi-je, moi-je et moi-je. »

    Pression au travail

    En terme de personnel, c’est l’hémorragie à La Poste : il y avait 43.000 salariés en 1998, la direction veut arriver à seulement 30.000 en 2008. En 2005, La Poste a déjà reçu le titre peu enviable de champion des licenciements avec 2.255 emplois perdus.

    Les coupes budgétaires ont été faites sur le dos des travailleurs. Beaucoup d’intérimaires ont été embauchés – en 2006, La Poste était l’entreprise où le plus d’heures de travail intérimaires ont été prestées (1,1 million d’heures de travail !) – pour le reste, le personnel doit travailler avec plus de flexibilité, c’est-à-dire faire autant de travail avec moins de personnel.

    C’est à cela qu’ont servi des « réformes » comme Géoroute qui a « adapté » les tournées des facteurs. Mais les centres de tri ont aussi souffert. Les syndicats estiment que 100 millions d’euros d’ « assainissement » ont été faits sur le dos de l’ensemble du personnel (facteurs, services d’entretien, employés des centres de tri,…).

    Profits records, services démantelés

    Pendant ce temps, la direction peut s’octroyer des primes élevées et un paquet d’actions. Les actionnaires sont d’ailleurs très heureux : en 2006, les profits nets de La Poste ont atteint 96,1 millions d’EUR, dont 42,4 millions payés en dividendes. CVC et la Poste danoise ont reçu 20 millions d’EUR.

    Les membres de la direction ne sont pas en reste. Avec 0,9 million d’EUR par an, Johnny Thijs n’est peut-être pas le topmanager le mieux payé mais, avec 2.500 EUR par jour, il gagne chaque jour (weekends inclus) à peu près le double de ce qu’un postier gagne net par mois.

    Pour augmenter les profits, le personnel paie cash. En conséquence, le service se détériore. Cette année, à peu près 270 bureaux de poste vont disparaître pour être remplacés par des « points-poste ». Evidemment, ces points-poste ne vont pas offrir le même service mais la direction ne considère pas cela pas comme une priorité.

    Solidarité entre usagers et personnel

    Des campagnes locales contre la fermeture des bureaux de poste se sont développées dans beaucoup d’endroits, principalement en Flandre mais aussi dans la région de Mons, à Liège,… (voir aussi l’encadré sur Schaerbeek). A l’occasion d’une grève à Gand, le CAP a mis sur pied une campagne de solidarité avec des affiches à mettre aux fenêtres du quartier pour montrer le soutien au personnel de La Poste en grève.

    Ce large soutien est essentiel pour le personnel : les usagers des services de La Poste subissent aussi les conséquences des attaques sur le personnel et le service.

    En entrant ensemble en action, travailleurs et usagers peuvent faire grandir la résistance contre les plans et les mesures déjà appliquées par la direction de La Poste. En plus, cela peut mettre l’accent sur la nécessité d’actions de protestation nationales. La grève nationale de La Poste du 25 mai peut être à la base d’une résistance coordonnée nationalement. Et le CAP peut jouer un rôle dans ce processus, tant parmi les membres du personnel que parmi les usagers.

    >www.lsp-mas.be/mas/laposte/

  • Tf1 en campagne… idéologique

    Dans le journal parlé du 21/05/2007 sur la télévision de Bouygues, un journaliste ouvre son reportage par ce commentaire : « bonne nouvelle, les Français s’endettent… », il tempère un peu sa joie en poursuivant plus loin : « il y a aussi de plus en plus de surendettement.. .». L’analyse du journaliste étant que un ménage qui s’endette a confiance en l’avenir et en l’économie.

    Alain. (Cet article a été rédigé par un sympathisant. Vous aussi, n’hésitez pas à envoyer à notre rédaction des artciles, rapports d’actions, réflexions,…: redaction@lsp-mas.be)

    Les politiques monétaires et fiscales menées dans la zone euro ces dernières années ont permis une explosion des bénéfices (transfert d’une partie des revenus du travail vers le capital) qui ne sont plus réinvestis dans l’économie réelle. Cette masse monétaire vient donc gonfler le stock d’argent, rendant ainsi le crédit meilleur marché. Ceci permet au prolétariat de continuer à consommer en hypothéquant leur salaire futur. Cette situation les rendant de plus en plus dépendant des organismes financiers et à la merci d’une éventuelle crise.

    Il faut vraiment tout l’optimisme de l’idéologie libérale pour considérer l’augmentation du taux d’endettement comme une bonne nouvelle.

    Ce fait illustre, à lui seul, l’ensemble de la campagne présidentielle qui a mené à la victoire de monsieur Nicolas Sarkozy. L’ensemble du paradigme intellectuel développé par le candidat de la droite, asséné sans relâche par son camp et cautionné de manière plus ou moins ouverte par une partie de l’establishment médiatique et intellectuel, a été déroulé sans qu’il y ait eu en face un argumentaire de poids. Le parti socialiste de madame Ségolène Royal, est tombé dans tous les pièges stratégiques tendus par la droite. Cela est essentiellement dû au manque de fond politique.

    L’aggiornamento que la gauche doit effectuer si elle veut réussir à obtenir l’adhésion populaire, c’est d’abord de proposer une vision globale et cohérente de la société. Une vision qui ne considère pas l’augmentation du taux d’endettement comme une bonne nouvelle pour les travailleurs.

    La méthode d’analyse marxiste, que le partis sociaux démocrates ont abandonnés, est le seul outil qui permette de penser une voie de sortie du capitalisme et de son corollaire idéologique qu’est le libéralisme.

    Il est primordial de porter haut les valeurs et les analyses du socialisme révolutionnaire afin de pouvoir mobiliser dans le futur l’ensemble du prolétariat pour abattre le capitalisme.

  • Appel aux membres, sympathisants et tous les lecteurs de socialisme.be

    En Belgique, en Europe et partout dans le monde, la contestation grandit contre la politique néolibérale. Mais dans notre pays, jusqu’alors, aucun parti avec un appel large ne traduisait politiquement cette opposition. Le Comité pour une Autre Politique est la première initiative qui possède ce caractère. Depuis le début, le MAS/LSP soutient la construction de cette initiative. Chacun sait combien cette campagne électorale est importante pour le développement ultérieur du CAP et pour l’ensemble des travailleurs et leurs familles en Belgique.

    Pour l’Exécutif du MAS/LSP, Stéphane Delcros, Trésorier national

    La construction du CAP est dépendante des efforts de ses membres et sympathisants. La distribution des tracts, des affiches,… est essentielle. Et même avec cela, nous ne serons capables de toucher qu’une partie limitée du potentiel présent. Faire connaître le CAP et ses opinions coûte beaucoup d’argent.

    Nos membres et nos sympathisants en on l’expérience : toute campagne électorale coûte cher. Le CAP ne bénéficie évidemment pas de subsides de l’Etat, et encore moins de financement du secteur privé… Dans cette campagne, il doit compter sur ses propres moyens financiers.

    Depuis le début du lancement de l’appel financier pour constituer un fonds électoral, le CAP a récolté +/- 10.000 €. Et pour le moment, près de 9.000 € ont été depensé pour produire le matériel :

    • 75.000 tracts néerlandophones : +/- 2.800 €
    • 50.000 tracts francophones : +/- 2.000 €
    • 14.000 affiches néerlandophones : +/- 2.500 €
    • 8.000 affiches francophones : +/- 1.500 €

    Mais le CAP veut produire du nouveau matériel. Des affiches avec les numéros des listes doivent être tirées, ainsi que des tracts plus spécifiques, comme pour le « stem test » du 27/05. De plus, beaucoup de provinces manquent de stocks de t-shirts CAP. Ces t-shirts sont extrêmement utiles tant ils offrent une grande visibilité dans cette campagne ; s’il en a les moyens, le CAP pourrait en produire davantage.

    Une énorme opportunité se présente aujourd’hui en Belgique pour créer un nouveau parti des travailleurs large qui s’oppose à la politique néolibérale des partis traditionnels. Le MAS/LSP ne peut laisser passer cette occasion, c’est pourquoi nous appellons nos membres et nos sympathisants à faire un don pour cette campagne électorale. Vous pouvez faire un virement sur le compte n° 733-0358698-22 du CAP avec la mention "soutien campagne CAP 2007", ou donner cet argent cash au trésorier CAP de votre région.

  • Changements climatiques : Les prix vont suivre la température

    La question de l’écologie et de la préservation de notre environnement est vue parfois comme un problème secondaire, comme une préocupation réservée à ceux qui n’ont que cela à faire. Le cynisme n’est pas étranger au regard que certains portent sur les modifications du climat : « plus de soleil, plus de bronzage ! ». Pourtant, il s’agit d’un problème crucial et pour notre avenir immédiat également.

    Souvent, les militants écologistes ont été vus comme des farfelus. Mais bon, il est vrai que pour un travailleur aux prises avec l’exploitation qu’il subit sur son lieu de travail – avant de replonger dans la vie familliale et les problèmes des enfants, des factures à payer,… – il n’est pas toujours évident d’être sensible au drame que représente la disparition d’un petit mammifère en Asie. D’autant plus que les solutions proposées par les Verts – « officiels » et autres – n’ont régulièrement été que des délires utopistes ou des taxes supplémentaires (évidemment, uniquement pour les consommateurs afin de ne pas effrayer les principaux pollueurs que sont les entreprises).

    Depuis quelques temps, les rapports du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), d’autres organismes similaires ou encore ceux de l’ONU ont fait la une de l’actualité. Il est maintenant devenu complètement absurde de nier les effets de l’activité humaine sur la terre. Mais pour beaucoup de gens, les chiffres donnés restent abstraits ou lointains. Pourtant, 50 millions de « réfugiés écologiques » en 2010 à cause des sécheresses et innondations croissantes, ce n’est pas rien. Le culte de l’individualisme qui a déferlé sur la société ces dernières années n’est pas pour rien dans le désintérêt surprenant à l’égard des enjeux du problème.

    Un article paru dans le « Wall Street Journal » et relayé dans le « Courrier International » du 10 au 15 mai donne des données beaucoup plus concrètes sur l’impact du réchauffement climatique sur notre quotidien immédiat. Tout l’article est centré autour de la flambée des prix (l’inflation) alimentaires qui va découler des mauvaises récoltes dues aux températures anormalement élevées et à l’absence de pluie.

    Par exemple, dans le Land de Saxe, dans l’est de l’Allemagne, les prix des denrées alimentaires ont augmenté quatre fois plus que les autres produits de consommation durant le mois de mars de cette année. Et dans l’ensemble du pays, le volume des pluies a été 90% inférieur à la normale durant le mois d’avril. « C’est le mois d’avril le plus sec, le plus chaud et le plus ensoleillé jamais enregistré » déclare le service national de météorologie allemand.

    En France, les températures durant ce mois ont été globalement 10% supérieures aux moyennes saisonnières tandis qu’en Espagne, les bassins de rétention d’eau ne sont remplis qu’à 40% de leur niveau normal. De fait, le mois d’avril 2007 a été le plus sec depuis au moins un siècle en Europe ; jamais en Belgique nous n’avons connu de pareilles chaleurs en avril depuis au moins 1830.

    En Italie, l’organisation patronale redoute les fermetures d’usines durant l’été et le gouvernement est sur le point de décréter l’Etat d’urgence.

    La Banque d’Angleterre a, quant à elle, expliqué que si le Royaume-Uni a eu une inflation de plus de 3% c’était en raison « d’une hausse des prix alimentaires provoquée par une réduction mondiale de l’offre en raison des conditions climatiques ». Et si l’inflation annuelle a atteint 3,1% en mars, les prix de la production agricole ont connu une inflation deux fois supérieure.

    Le tableau est similaire partout en Europe. « L’augmentation des prix est imminente » déclare le patron de Pinguin (conditionneur belge de légumes surgelés). Les prix se situent à « un niveau trompeusement bas depuis des années» dit-il encore.

    Il y a d’ailleurs encore quelques mois, les organisations agricoles misaient sur des récoltes exceptionnelles en raison de l’hiver particulièrement doux que nous avons connu. L’Union Européenne avait même commencé à vendre ses stocks de blé, ce qui avait en conséquence fait diminuer (un peu) les prix.

    Le problème ne se situera pas seulement au niveau de l’alimentation, mais également au niveau de l’électricité car la pénurie d’eau aura aussi des effets sur les centrales électriques.

    A cela, on peut encore ajouter que la canicule de 2003 avait causé plus de 70.000 décès à travers l’Europe et que les services de soins de santé publics se sont dégradés depuis lors…

    Tout ces éléments démontrent que les questions environnementales nous concernent réellement tous. Il est urgent de réfléchir aux solutions à mettre en oeuvre face à la dégradation de l’environnement et ses conséquences, comme par exemple la montée des prix de l’alimentation.

    Conscientiser… ou culpabiliser ?

    De nombreuses campagnes sont mises en oeuvre pour « conscientiser le citoyen ». Il est certain que le gaspillage d’eau et la pollution sont l’oeuvre de toutes les couches de la société, mais en définitive, les véritables responsables ne sont pas les personnes visées par ces campagnes. Culpabiliser le « citoyen » est un moyen commode pour masquer les premiers pollueurs.

    Dans un système basé sur la compétition entre entreprises, il est logique de voir leurs propriétaires faire ce qu’ils peuvent pour éviter de couler. La course aux profits est une nécéssité si un entrpreneur ne veut pas finir dans les poubelles de l’économie. Alors, avec une logique pareille, l’environnement, on s’en préoccupe peu. Pas assez rentable. Frein à la liberté d’entreprendre.

    Alors, comme l’ensemble des politiciens tiennent pour acquis que ce sont les entreprises qui créent l’emploi et qu’il faut les séduire et non les effrayer, on ne fait rien à leur niveau. Et si des lois passent, leur respect est encore tout théorique, sans parler des entreprises qui préfèrent payer des amendes qui reviennent de toute façon moins chères que le respect des normes.

    Donc… on s’attaque au « citoyen ». Mais les taxes touchent tout le monde de la même manière : le patron de Fortis paie la même taxe sur sa cannette de Coca que le livreur intérimaire de Pizza Hut. Il en va de même avec les incitants pour produits écologiquement meilleurs, comme par exemple les voitures moins polluantes. Mais, dans les faits, ce n’est même pas le cas. Car quand on a les moyens, ce n’est pas un problème de changer de voiture, d’installer une série de panneaux solaires ou de consommer des produits plus respectueux de l’environnement, mais aussi plus chers. En définitive, quand on « conscientise le citoyen », on attaque en réalité les travailleurs, les chômeurs, les femmes au foyer, les jeunes,… La majorité de la population ne pourra pas adapter son comportement puisqu’elle n’en a pas les moyens, et en a d’ailleurs de moins en moins.

    De toute façon, les nouveaux impôts ne servent bien souvent même pas à augmenter le budget pour la protection de l’environnement.

    Que faire donc ? L’écologie et le capitalisme sont opposés. Lutter pour préserver l’un, c’est détruire l’autre. Le capitalisme est basé sur le gaspillage. La loi du marché et de la concurrence signifie que personne ne sait ce qui est produit avant que cela le soit. Un peu comme si un étudiant allait à son examen de math pour voir ce qu’il doit étudier. Dans ces conditions, on produit trop et sans que cette production ne soit même nécessaire puisque la base est de rapporter aux actionnaires et aux chefs d’entreprises et non de satisfaire les besoins de la population.

    Le système qui préserverait le mieux l’environnement est une économie démocratiquement planifiée, c’est-à-dire où les moyens de produire sont aux mains des travailleurs – et non pas d’une minorité de profiteurs – qui décideraient eux-même de ce qu’ils doivent produire en fonction de leurs besoins. Et parmi ces besoins figure la protection de la planète. L’écologie et le marxisme révolutionnaire sont étroitement liés, contrairement à l’image qu’à pu en donner la caricature productiviste stalinienne des ex-pays « socialistes ». A la lutte pour nos emplois, contre la cherté de la vie, contre le racisme,… doit être liée la lutte pour la préservation de notre éco-système.

  • Présentation du CAP sur Wikipédia

    Nous avons trouvé cet article sur l’encyclopédie libre wikipédia (http://fr.wikipedia.org). Si cela pose un problème à l’auteur, ou aux auteurs, que nous publions l’article sur notre site qu’il n’hésite pas à nous contacter. Dans le cas contraire, nous serions tout de même heureux de rentrer en contact avec lui, car nous avons été agréablement surpris par sa façon précise et honnête de présenter les choses.

    Wikipedia


    Le Comité pour une Autre Politique (CAP), en néerlandais Comité voor een Andere Politiek, est un mouvement politique belge, orienté à gauche, et fondé fin 2005 (bien qu’officiellement lancé le 28 octobre 2006). ·

    Création

    Les initiateurs sont Jef Sleeckx, ancien député SP.a, Lode Van Outrive, ancien eurodéputé SP.a, et Georges Debunne, ancien président de la FGTB et de Confédération européenne des syndicats. Tous trois ont été actifs pendant des décennies au sein du mouvement socialiste belge.

    Un congrès de fondation national a été organisé le 28 octobre 2006 devant un auditoire de l’Université libre de Bruxelles. Divers groupes politiques de gauche tels que le MAS, le PCB, et le POS y étaient présents afin de soutenir l’idée d’une formation de gauche large. Cette tradition d’assemblées nationales se perpétue depuis lors.

    Histoire

    L’histoire de la collaboration des trois initiateurs a débuté en 2005, après que le gouvernement belge ait annoncé que le projet de Constitution européenne ne serait pas soumis à un référendum, comme dans la plupart des pays d’Europe. Jef Sleeckx et Georges Debunne se rendirent au Parlement flamand le 8 novembre 2005 avec une pétition signée par 15000 citoyens belges, afin de demander qu’un référendum soit organisé en Flandre. Cette action ne porta pas de fruit, apparemment parce que la décision du référendum était d’ordre national, et non pas régional.

    Fin 2005, les trois compères se retrouvèrent à nouveau dans le cadre de la lutte contre le Pacte des Générations – un plan de réformes des pensions qui avait été massivement critiqué par la population : les manifestations et grèves organisées en opposition à ce plan étaient les plus grandes qu’ait connues la Belgique depuis la lutte contre le Plan Global du gouvernement Dehaene, en 1992. Les sondages du moment montraient que près de 75% des Belges étaient opposés à ce plan, tandis que seuls 3% des parlementaires votèrent contre ce plan. C’est également dans le cadre de ces événements politiques, que des désaccords frappants furent marqués entre la FGTB et le SP.a – partenaire politique traditionnel de la FGTB en Flandre.

    La conclusion tirée par les initiateurs du CAP, était que ces chiffres révélaient un gouffre énorme entre l’avis de la population, et les décisions prises par les personnes censées représentées cette même population.

    Tirant l’analyse que ces désaccords provenaient d’un virage à droite du SP.a, qui se coupait ainsi de sa base militante traditionnelle, Jef Sleeckx et ses comparses décidèrent qu’il était temps de créer un nouveau mouvement politique à gauche du SP.a. Ils argumentaient aussi que la montée du parti d’extrême-droite Vlaams Belang était due à la recherche d’une alternative "populaire" de la part de l’électorat, et que seule la création d’un parti de gauche qui exprimerait réellement l’avis populaire pourrait enrayer la montée du VB (et non pas des mesures légales telles que l’établissement de cordons sanitaires et autres procès pour incitation au racisme), et ainsi résoudre la crise de la démocratie.

    En cela, ils étaient également inspirés dans cette démarche par les positions et résultats obtenus par le WASG allemand et le SP néerlandais.

    Cet avis fut exprimé dans un journal flamand, et attira l’attention de nombreuses personnes – notamment des délégués syndicaux anversois – qui partageaient l’avis des trois initiateurs. Voyant ce soutien, Jef Sleeckx prit la décision de concrétiser cette opinion, sous la forme du "Comité voor Een Andere Politiek", qui s’abrégea tout d’abord sous la forme EAP – Een Andere Politiek, puis sous la forme CAP actuelle. Jeff entreprit donc un tour de Flandre, puis de Belgique, en donnant des conférences prônant la mise en place de cellules CAP locales, qui auraient pour tâche de regrouper les partisans du projet de nouveau parti de gauche, et de commencer à préparer le congrès fondateur du 28 octobre 2006.

    La date du samedi 28 octobre 2006 fut choisie pour commémorer la grande manifestation contre le pacte des Générations, qui avait eu lieu un an pile poil auparavant, le vendredi 28 octobre 2005 . La date initialement prévue était celle du 21/10, mais cela tombait, entre autres, en portaufaux avec les concerts contre la violence initiés par le groupe Deus. Ce congrès a donc confirmé le souci des 600 personnes présentes de construire une nouvelle formation politique qui réunirait l’ensemble des gens qui ne se retrouvaient plus ni dans la social-démocratie (PS, SP.a), ni dans l’écologisme politique (Ecolo, Groen!). Toute la "petite gauche" radicale était également présente, avec le MAS, le POS, le PC en tant que participants, et le Vonk et le CCI, qui étaient venus "pour voir". Le Bloc-ML était bien entendu absent, de même que le PTB, qui préféra garder cette date pour son festival cubain annuel.

    Participation aux élections de 2007

    Lors du deuxième congrès national CAP du 3 février 2007, une large majorité des participants décida de se présenter aux élections fédérales du 10 juin 2007.

    Une proposition de Groen!, qui désirait intégrer des candidats CAP sur ses listes électorales, fut massivement rejetée. La raison principale de ce rejet était que le CAP refuse de collaborer avec des partis qui participent ou désirent participer à un gouvernement avec des partis qui appliqueront une politique jugée néolibérale par les membres du CAP ; une autre raison était que les membres du CAP craignaient d’être utilisés par Groen!. Il fut également discuté de la position du PTB vis-à-vis du CAP. Le PTB a en effet refusé de se joindre au CAP pour les élections. Selon certains, ce refus trouve son origine dans le fait que l’absence de Jeff Sleeckx sur les listes ne lui ferait gagner aucune voix. Selon d’autres, la raison de ce refus est que le PTB tente d’éviter les alliances électorales depuis "l’affaire Abou Jajah". Le PTB, quant à lui, a motivé ce choix par le refus du CAP de faire figurer les lettres "PTB" dans le nom de la liste (voir article où est mentionnée "la main tendue par le PTB+").

    La troisième assemblée nationale du 14 avril 2007 a confirmé le programme électoral avec ses amendements. Outre les deux listes pour le Sénat (la liste francophone et la liste néerlandophone), le CAP présentera des listes pour la Chambre des Représentants dans toutes les provinces flamandes, ainsi que dans les provinces wallonnes du Hainaut et de Liège, et à Bruxelles. Ces listes, ainsi que l’ébauche de programme, sont accessibles sur le site du CAP.

    La polémique autour du CAP en Belgique francophone

    Une polémique s’est levée concernant les comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. En effet, une autre tentative de rassemblement de la gauche, nommée "Une Autre Gauche" (UAG), s’était créée en Belgique francophone.

    Il s’est cependant vite avéré que les objectifs et les méthodes d’UAG divergeaient trop de ceux du CAP que pour pouvoir poursuivre leur collaboration. D’autre part, la direction d’UAG était farouchement opposée à une fusion des deux mouvements pour n’en former qu’un seul sur le plan national. La polémique débuta lors des mobilisations pour la conférence du 28 octobre 2006. Dans le courant du mois de mai, le MAS décida de quitter UAG. Le jour-même du 28 octobre, aucune polémique ne fut ouvertement engagée au sujet des rapports entre UAG et le CAP.

    Cependant, après la conférence du 28 octobre, des membres CAP résidant en Belgique francophone (pour la plus grande partie, membres du MAS) prirent l’initiative de lancer des comités CAP en Wallonie et à Bruxelles. La lettre de rupture justifiant cette décision peut être trouvée.

    UAG demanda immédiatement à la direction du CAP de rappeler leurs militants à l’ordre, mais cette dernière hésita, et préféra ne pas prendre position, laissant les CAP francophones voler de leurs propres ailes. Il apparaît que la direction du CAP aurait préféré continuer à avancer en invitant à la fois les dirigeants d’UAG et ceux des CAP francophones aux réunions de direction. Mais cela était contesté par les CAPistes francophones qui contestaient la représentativité des délégués UAG. UAG boycotta alors l’assemblée du 3 février. C’est pourtant lors de cette conférence que fut ouvertement posée la question de la collaboration UAG-CAP par les membres du SAP (l’équivalent du POS en Flandre), à laquelle la direction CAP ne fournit à nouveau aucune réponse, tandis que d’autres orateurs décidèrent de s’exprimer à ce sujet, tantôt pour, tantôt contre UAG.

    Les CAP wallons et bruxellois connurent ensuite une forte croissance, surtout dans le Hainaut et à Liège, se construisant rapidement autour de la dynamique de la préparation aux élections. Lors de la conférence du 14 avril, plus personne au sein du CAP ne parlait d’UAG.

    A ce jour, il semble que la situation soit celle-ci :</b<

    1) même s’il a été dit par plusieurs groupements (POS, PTB, PCB, etc.) que le CAP en Wallonie n’était rien d’autre qu’un "MAS+", il s’avère qu’à l’heure actuelle, après seulement trois mois de "vie séparée", la majorité des membres et des dirigeants du CAP wallon ne sont pas membres du MAS (voir, notamment, la composition des listes).

    2) plusieurs membres importants d’UAG ont maintenant rejoint le CAP.

    3) la majorité des membres du CAP, au niveau national, sont maintenant favorables aux CAP francophones, même si la crainte de les voir dégénérer en "comités MAS+" était forte au début.

    4) UAG est maintenant considéré par la majorité des membres CAP comme un simple groupuscule d’activistes de gauche, qui est toujours invité à participer au CAP en tant qu’organisation fédérée, mais certainement plus en tant qu’équivalent CAP francophone, puisque les CAP francophones sont insérés dans les mêmes structures que les autres comités flamands (sans compter le plus grand nombre de membres, etc.).

    5) la plupart des dirigeants du CAP (Raf Verbeke, Mon Steyaert, Jeff Sleeckx, Georges Debunne…) soutiennent les CAP francophones, bien que tacitement pour certains.

    6) cependant, d’autres membres influents au sein du CAP, bien qu’en minorité, sont toujours opposés à ces comités, et parlent en leur nom en laissant croire qu’ils le font au nom de la majorité du mouvement, donannt de ce fait un poids aux arguments "anti-CAP francophone". C’est le cas notamment de Lode Van Outrive – qui, de ce fait, et pour d’autres raisons, s’isole par rapport au mouvement. Lode Van Outrive était d’ailleurs absent de l’assemblée du 14 avril.

    7) au cours de cette polémique, le PCB s’est profondément divisé. En Wallonie, le PCB de La Louvière a déposé ses propres listes pour le Sénat et le Hainaut ; il semble que la section de Liège continue à collaborer avec UAG ; les sections flamandes ont, quant à elles, apparemment rejoint le CAP dans leur majorité.

    8) la LCR (ex-POS) a également un rapport ambigu vis-à-vis de sa participation dans le CAP. Ses membres wallons participent toujours à UAG, avec une liste "Gauche" déposée dans le Hainaut. En Flandre, ses membres participent toujours officiellement au CAP, mais semblent être moins présents depuis le 3 février.

    9) Enfin, le PTB reste très réservé par rapport à l’initiative du CAP. Voir, par exemple, l’article dans lequel il interviewe Lode Van Outrive sur la situation du CAP.

    Perspectives pour le mouvement

    Le CAP, jusqu’ici, tire un bilan extrêmement positif de la participation aux élections : le travail de longue haleine pour rassembler les fonds, discuter avec les gens, récolter les signatures, etc. a permis de créer des liens de collaboration au sein de la toute nouvelle équipe dirigeante du mouvement. Sans la construction autour du travail commun des élections, le CAP aurait dû affronter une période de stagnation, au cours de laquelle il n’aurait organisé qu’une réunion par-ci, par-là.

    Le CAP a également reçu l’appui de personnalités de la gauche belge telles que Roberto D’Orazio. En Flandre également, c’est l’ancien bourgmestre limbourgeois SP.a Jules D’Oultremont qui a rejoint le CAP pour les listes limbourgeoises.

    Des élections, le CAP espère retirer une certaine notoriété au sein de la gauche radicale belge. Les membres CAP attendent énormément des discussions qui pourraient se dérouler au sein de la gauche du PS, d’Ecolo et du PTB.

    Outre les élections, le CAP a déjà organisé plusieurs manifestations contre les fermetures des bureaux de poste. Son bus était également présent à de nombreux piquets (Volkswagen, Arjo-Wiggins…) et manifestations (Gay Pride, manif anti-guerre en Iraq…). Le CAP a également le soutien de nombreux délégués syndicaux et du mouvement étudiant du MAS, les Étudiants de gauche actifs (EGA).

    Le CAP s’attend maintenant à une nouvelle période favorable pour sa croissance. En effet, cela fait une année que la politique belge est dominée par les périodes électorales (communales en octobre 2006, législatives en juin 2007), et le "spectre" de la lutte contre le Pacte des Générations. Le CAP pense que la période post-électorale sera à nouveau dominée par ce qu’il appelle des "attaques néolibérales", et qu’il aura un important rôle à jouer dans le développement des luttes à venir.

    Le CAP devrait tenir son prochain congrès national peu après les élections. Aucune date n’a cependant encore été avancée.

  • Même les libéraux l’avouent : « Cette façon de rémunérer est irresponsable »

    Il paraît que nos salaires sont trop élevés. Mais ceux qui nous vendent ce message ne se gênent pas pour toucher des sommes exorbitantes dans leurs entreprises. En 2006, les topmanagers des entreprises les plus importantes de notre pays ont reçu une augmentation salariale de pas moins de 22 %.

    Karel Mortier

    Salaires exorbitants au sommet, austérité pour les salariés

    En tant que topmanager du Groupe Bruxelles Lambert (GBL), Albert Frère a touché 5,54 millions d’euros. Jean-Paul Votron de Fortis a palpé 4,47 millions et Carlos Brito d’InBev 3,94 millions. Chez ING, le topman hollandais a reçu 4 millions d’euros, contre 1 million il y a quatre ans. Et toutes ces sommes ne comprennent même pas les bonus et les paquets d’actions qu’ils détiennent.

    Belgacom a réalisé 6,1 milliards d’euros de profits. Le topmanager Didier Bellens a touché 1,85 millions d’euros en 2006, plus 480.000 euros de dividendes de ses actions. Il a en plus réalisé un joli coup : après avoir acheté 300.000 actions Belgacom pour une valeur de 6 millions d’euros en 2004, il en a revendu 180.000 pour ce même prix en 2006. Quant aux 120.000 actions qu’il a conservées, elles lui rapporteront un profit net de 4 millions d’euros.

    Pour le personnel de Belgacom, les choses sont différentes. Début 1990, il y avait encore 26.500 salariés. Il n’en restait plus que 15.000 début 2007. De ces effectifs réduits, la direction aimerait encore en supprimer 1.500 de plus. Comme la CSC Transcom l’a fait remarquer : « L’année dernière, le coût du personnel a baissé de 3,3 %. Au niveau de la direction, les salaires ont augmenté de 6,4 %. Il est grand temps de passer à une augmentation de salaire pour les travailleurs aussi. »

    Chez Bayer/Lanxess, les syndicats ont diffusé un tract dénonçant le clivage entre sommet et base. « Dans un article de De Tijd, M. Ulrich Koemm, membre du comité de direction de Lanxess, a déclaré que les conditions salariales en Belgique ne sont plus concurrentielles au niveau mondial. Malgré cela, ce sont ces messieurs qui s’offrent des salaires exorbitants et gagnent toujours plus d’année en année. Ainsi, le salaire de base de M. Heitman (Lanxess) a augmenté de 13 % en 2006 par rapport à 2005 (de 592.000 à 670.000 euros) et il y a eu une hausse des salaires du Conseil d’Administration de Bayer de plus de 15 % ( de 7.064.828 à 8.143.822 euros). »

    Si même les libéraux mettent en cause le clivage salarial…

    Plusieurs politiciens libéraux ont prévenu que le clivage toujours croissant entre les salaires commençait à poser problème. Karel de Gucht (ministre des Affaires étrangères VLD) s’est déclaré partisan d’une modération salariale pour les salariés, mais « ce plaidoyer en faveur de la modération est difficile à vendre politiquement si, à l’arrière-plan, le sommet touche des salaires royaux et alors que la part des profits des entreprises dans le revenu total de l’économie n’a jamais été si importante. Les dernières années, les salaires réels ont augmenté moins que la productivité. »

    Son ancien collègue-parlementaire et économiste libéral Paul De Grauwe a ajouté que : « Les managers reçoivent des rémunérations élevées parce que l’économie tourne bien et que les Bourses font de bonnes affaires, alors qu’ils n’y sont pour rien. Cette façon de rémunérer est inacceptable ».

    En soi, les politiciens traditionnels ne s’opposent pas aux rémunérations élevées pour les topmanagers. Comme l’a déclaré Etienne Schouppe (CD&V): « Il va de soi que l’on paie bien les topmanagers. Si tu donnes des cacahuètes, tu reçois des singes. » Voilà qui reflète bien leur avis sur la majorité des travailleurs… S’ils souhaitent diminuer un tantinet le clivage entre les salaires des topmanagers et ceux des couches intermédiaires (les cadres et les employés les mieux payés), ce n’est que pour éviter que l’ensemble des travailleurs réclament une augmentation générale des salaires.

    Lâchez nos ceintures !

    Leurs belles déclarations sont d’autant plus hypocrites que les partis traditionnels n’ont rien fait pour stopper l’augmentation du clivage salarial et en sont même co-responsables. Lors des discussions sur la norme salariale de l’Accord Interprofessionnel, ils criaient haut et fort qu’il fallait nous serrer plus fort la ceinture.

    Aujourd’hui ils découvrent brusquement que nos salaires ne suivent pas le rythme et même que « Les augmentations extrêmes pour quelques-uns sont basées sur la modération pour beaucoup. Cela n’est pas juste » selon les paroles du même Etienne Schouppe (qui semble oublier son propre passé en tant que topmanager de SNCB…). Mais qui imagine qu’après les élections, on entendra encore ces belles paroles ?

  • Pour les jeunes aussi, une autre politique est nécessaire !

    « Une autre politique est possible !» est le slogan du Comité pour une Autre Politique pour les élections fédérales du 10 juin. Cette autre politique, une alternative à la politique néo-libérale des partis traditionnels, est aussi un besoin crucial pour la jeunesse !

    Jeroen Demuynck

    Des emplois décents pour les jeunes !

    L’avenir n’est pas rose pour bien des jeunes. Le marché du travail est toujours plus inaccessible. Chaque emploi vacant fait l’objet d’une lutte acharnée entre demandeurs d’emploi. Le « perdant » a droit, dans le meilleur des cas, à une maigre allocation.

    En fait d’emploi, il s’agit le plus souvent d’intérims ou de contrats à durée déterminée qui n’offrent aucune sécurité d’existence. En février 2007, un nouveau record a été atteint en matière d’heures de travail prestées par les intérimaires : 11% de plus qu’en février 2006 !

    L’emploi fixe avec un salaire stable et convenable (et donc la possibilité d’avoir sa maison, sa voiture, des enfants…) est une espèce en voie de disparition. Pour beaucoup de jeunes, l’avenir est incertain.

    C’est dans ce contexte que certains cherchent des boucs-émissaires. Dans une telle situation, il n’est pas rare de voir la frustration se retourner contre d’autres qui sont souvent dans une position encore plus précaire : on s’en prend à plus faible que soi au lieu de s’en prendre aux puissants. Mais cette logique aboutit à une impasse. Le Standaard du 21 mars révélait qu’un tiers des jeunes « seraient racistes » mais que le « racisme surgit quand les gens se sentent menacés » et qu’il s’agit donc souvent « de racisme économique ».

    Plus de loisirs !

    Les effets du néolibéralisme se font sentir dans le quotidien de chacun ; les restrictions n’épargnent pas les lieux de rencontre et de détente. Sous-financement des maisons de jeunes, absence de salles de fête bon marché ou de structures sportives réellement accessibles, festivals de plus en plus chers… Les jeunes n’ont pas d’alternative au secteur privé des loisirs où tout est plus cher.

    Plus de moyens pour l’enseignement !

    Les conséquences de la logique du profit sont clairement visibles dans l’enseignement. Au lieu d’axer l’enseignement sur les besoins des jeunes et du personnel, il est de plus en plus orienté sur ceux du marché. Le but est clair : faire de l’enseignement une usine à diplômes sur mesure pour les grandes entreprises.

    Dans son rapport sur la Belgique, l’OCDE insiste sur la nécessité d’augmenter fortement les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur, dans la droite ligne des « accords de Bologne ».

    Notre enseignement se conforme de plus en plus au modèle anglo-saxon, c’est-à-dire moins de moyens de la collectivité et une plus grande dépendance envers les subventions du privé. En Grande-Bretagne, les droits d’inscription s’élèvent déjà à plus de 6.000 euros. Cela rend évidemment l’enseignement supérieur inaccessible à beaucoup de jeunes. Pourtant, aucun parti établi ne semble vouloir réagir : tous acceptent la logique néolibérale, de Frank Vandenbroucke, le ministre « socialiste » de l’enseignement flamand, à Marie-Dominique Simonet, la ministre « humaniste » de l’enseignement supérieur francophone.

    Une formation politique ouverte aux préoccupations des jeunes !

    Le besoin d’un parti qui défende les intérêts des jeunes se fait cruellement sentir, un parti qui n’accepte pas la politique néolibérale actuelle et qui n’impose pas de coupes budgétaires. Le CAP veut devenir une telle formation. Mais il aura besoin de ton aide. Ensemble, nous pouvons engager le combat contre l’incertitude face à l’avenir, les coupes budgétaires et la logique de profit du patronat et de ses laquais politiques. Participe au combat pour notre futur, participe au CAP !

  • SP.a et FGTB en opposition frontale. NON à la régionalisation de la sécurité sociale !

    Alors que la FGTB plaide pour que la sécurité sociale, la politique du marché de l’emploi et les conventions collectives de travail restent fédérales, les politiciens flamands ne se laissent pas impressionner. Tant le SP.a que le CD&V ont réagi à la position de la FGTB en affirmant que les marché de l’emploi étant très différents selon les régions, les politiques d’emploi doivent être scindées.

    Emiel Nachtegael

    Réforme sociale ?

    Dans une Carte blanche au quotidien De Morgen, le Ministre du Travail, de l’Enseignement et de la Formation du gouvernement flamand, Frank Vandenbroucke (SP.a) a expliqué sa vision de l’avenir de la sécurité sociale belge. Ses propositions rencontrent les aspirations des fédérations patronales flamande et francophone, mais ce charmant ministre affirme que le but final de la régionalisation est « un système social plus fort ».

    Fort pour qui ? Laissons le ministre s’expliquer : « Pour avoir une activation sur mesure des gens dans chaque région, la politique d’emploi pour les groupes ciblés (diminution sélective des charges sociales, activation des allocations) doit devenir exclusivement une compétence des régions. » Selon lui, la clé d’une politique d’emploi efficace n’est pas la création d’emplois, mais « l’activation des chômeurs » et (de nouveau) des diminutions de charges sociales (il parle évidemment des charges sociales patronales).

    Pour les politiciens traditionnels, la solution à la crise de l’emploi est donc faite de cadeaux au patronat. Mais ces cadeaux n’ont toutefois pas su éviter les massacres sociaux à VW et Opel. La sécurité sociale est complètement pillée, les patrons répondent « merci bien » et poursuivent simplement leurs attaques.

    Le « NON » de la FGTB à la régionalisation de la politique d’emploi a trouvé un écho au PS. Di Rupo déclare depuis un certain temps déjà que la Walonie suit la Flandre en ce qui concerne l’activation des chômeurs. C’est tout à fait correct : la « politique d’activation » instaurée par Vandenbroucke a conduit à près de 7.000 suspensions d’allocations en 2006. Pour la première fois, davantage de chômeurs wallons que de flamands ont vu leur allocations suspendues.

    En 2006, il y avait à Liège 43 demandeurs par emploi disponible et ce chiffre montait jusqu’à 130 à La Louvière ! La politique de sanctions, soutenue et promue par le PS, ne va pas mener à ce que les chômeurs trouvent des emplois qui n’existent que dans les fantasmes des politiciens.

    Transferts Nord-Sud ?

    L’argument le plus employé en Flandre pour une régionalisation de la sécurité sociale porte sur les soi-disants transferts vers “les Wallons”. Mais ceux qui dénoncent ces transferts se taisent par contre pudiquement sur les transferts de milliards d’euros qui coulent des caisses de la sécurité sociale vers le patronat sous forme de diminutions de charges…

    Il est bien plus facile de dépeindre « les Wallons » comme des « profiteurs » et « les Flamands » comme des « égoïstes ». Ces arguments ne servent le plus souvent qu’à des plaidoyers pour le démantèlement de la sécurité sociale. Confrontés à la réalité dévoilée par les sondages qui démontrent que la réthorique communautaire ne convainct qu’une petite minorité de la population, ces arguments tiennent peu la route.

    Qui soutient la régionalisation ?

    Vandenbroucke se trouve en “bonne” compagnie. Ainsi il peut compter sur le soutien de Karel Van Eetvelt de la fédération flamande des petits patrons (Unizo) : « Des chômeurs qui ne cherchent pas activement un emploi doivent être sanctionnés. Mais pour ces sanctions, la Flandre dépend d’une institution nationale : l’ONEM. Seuls 10% (sic) reçoivent maintenant une sanction. »

    Sur le plan des mesures plus répressives contre les chômeurs, Di Rupo peut compter sur un soutien comparable. Le président de l’Union Wallonne des Entreprises, Eric Domb, affirme: « Nous devons changer notre système presque criminel qui permet aux chômeurs de se nicher dans un statut d’assistance éternelle. » (De Tijd, 24 janvier)

    Résistance contre la spirale vers le bas

    Que ces attaques soient menées au niveau régional ou national ne change rien. Le mouvement ouvrier doit faire front contre cette stratégie de « diviser pour mieux régner ». Si la scission de la politique de l’emploi se réalise effectivement, cela ne signifie pas seulement une spirale vers le bas pour ceux qui ont droit à une allocation, mais aussi pour les 600.000 travailleurs des entreprises qui ont un siège dans les deux parties du pays. Un système social séparé sur base linguistique conduira rapidement à l’érosion des conditions de travail et de salaire, vu que les travailleurs seront montés les uns contre les autres.

    En mars, les syndicats ont encore organisé une manifestation contre la scission à Courtrai. Mais il manque toujours une traduction politique de cette lutte, comme à l’époque de la grève contre le Pacte des Générations. Presque tous les politiciens traditionnels, néerlandophones ou francophones, gouvernementaux ou de l’opposition, revendiquent la régionalisation de l’une ou l’autre compétence après les élections.

    La lutte n’est pas servie par les liens que les syndicats entretiennent avec leurs partenaires privilégiés (PS et SP.a). Nous sommes pour un programme dans lequel la politique d’emploi (y compris l’accompagnement des chômeurs et les bureaux d’intérim) redevienne intégralement une affaire publique et nationale. Nous sommes aussi pour la fin des diminutions de charges et pour réclamer l’argent que les grandes entreprises ont déjà reçu de cette façon. Avec ces moyens, des dizaines de milliers d’emplois peuvent être créés dans l’enseignement , le secteur des soins, les transports publics,…

  • Pour une hausse immédiate de nos salaires !

    Grands patrons de Belgique : + 22% en 2006

    Les travailleurs doivent se serrer la ceinture – 1400 salariés d’Opel lincenciés

    Même le ministre VLD Karel De Gucht devait reconnaître dans De Morgen : « Les grands gagnants de l’économie mondiale moderne sont les actionnaires et les cadres dirigeants des entreprises internationales » Les écarts de revenu entre patrons et salariés ne cessent de se creuser.

    Karel Mortier

    De Gucht n’a aucun problème avec les salaires exorbitants en soi, mais ils rendent invendable la politique d’austérité. De Gucht a mis en garde contre l’émergence de ‘tendances populistes’ qui pourraient saper la légitimité du système économique actuel.

    Alors que les grands patrons se plaignent du coût du travail trop élevé et plaident pour la modération salariale et des baisses de charges supplémentaires au détriment de notre sécurité sociale, ils s’accordent royalement des augmentations salariales et d’autres avantages. Ils brandissent l’argument de la compétitivité avec les pays voisins pour justifier la baisse de nos salaires et même la disparition de nos emplois. Mais le même argument sert paradoxalement à justifier les salaires exorbitants des grands patrons…

    Les partis traditionnels font preuve d’hypocrisie en se disant soudain préoccupés par les écarts de salaire alors qu’ils sont au pouvoir depuis si longtemps. Non seulement ils n’ont rien fait, mais ils ont étendu la pratique des salaires exorbitants aux dirigeants des entreprises publiques.

    Les cadeaux supplémentaires au patronat ont encore aggravé les problèmes. Tant les libéraux que les « socialistes » ont jugé “irresponsable” tout plaidoyer en faveur d’une norme salariale plus élevée pour les travailleurs. Lorsque les syndicats exigent une meilleure répartition des richesses, ils sont accusés de “populisme”.

    Les larmes de crocodile des partis traditionnels n’y changeront rien. En France également, les principaux candidats à l’élection présidentielle feignent de s’indigner des parachutes en or pour les grands patrons suite à la révélation que l’ancien patron d’Airbus avait reçu une prime de licenciement de 6 millions d’euros plus 2,4 millions d’euros en vertu d’une clause de non-concurrence. Cette clause lui interdit d’offrir ses services à une autre entreprise pendant 2 ans ! Il y a de quoi laisser songeurs les 10.000 salariés licenciés par Airbus…

    Il faut des initiatives et des actions concrètes pour en finir avec la logique néolibérale des coupes d’austérité. Une autre politique est nécessaire, mais ce ne sont pas les politiciens traditionnels qui la mettront en oeuvre. Ils continueront la politique d’austérité.

    Après l’annonce de la menace qui pèse sur 1400 emplois à Opel, ils ne trouvaient rien d’autre à dire que le gouvernement devait faire plus d’efforts pour… offrir plus de flexibilité et de cadeaux à la direction de GM. Une autre politique investirait ces moyens autrement : au lieu de les concentrer de manière obscène entre les mains de quelques-uns, elle les répartirait équitablement de telle sorte que tout le monde gagne davantage.

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