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  • Manifestation syndicale à Bruxelles ce vendredi

    La FTGB appelle à manifester ce vendredi à Bruxelles. On mobilise donc enfin contre le bain de sang social. Hélas, cela ne laisse que fort peu de temps pour mener sérieusement campagne sur les lieux de travail. Nous devons nous assurer qu’une faible mobilisation ne soit pas le prétexte pour ne plus rien faire par la suite.

    La crise touche durement les travailleurs et leurs familles. Le nombre de licenciement ne fait qu’augmenter et ceux qui ont encore un travail doivent faire face à des propositions qui visent à les faire travailler plus longtemps pour le même salaire, voire pour un moindre. Cette dernière semaine uniquement, nous avons entendu que 2.000 emplois sont menacés chez Opel, que des centaines d’emplois vont disparaître à DHL ou encore que la direction de Bayer veut imposer une diminution salariale. En plus de cela se profilent des plans d’assainissement qui vont encore faire porter le poids de la crise sur le dos de la population, entre autres en épargnant dans les budgets des services publics.

    Les négociations avec le gouvernement et le patronat, notamment au sujet des préavis pour ouvriers et employés, ont entre-temps commencé. Les syndicats revendiquent l’alignement du statut des employés et des ouvriers. Avec la crise, les ouvriers ressentent encore plus durement la discrimination entre statuts. La FGTB appelle dans ce cadre à manifester ce vendredi.

    Cette manifestation soutiendra les revendications suivantes:

    • un coup d’arrêt aux licenciements
    • un renforcement de la protection des ouvriers, à l’instar de celle dont bénéficient les employés. Tous les travailleurs doivent être traités de façon égale,
    • l’arrêt de la chasse aux chômeurs. Le carrousel du contrôle de disponibilité qui leur est imposé n’a pas de sens alors que l’emploi se rétrécit comme peau de chagrin. Les travailleurs qui ont été laissés sur le carreau ne sont pas responsables. Les culpabiliser ne sert qu’à ajouter une double peine à la perte d’emploi.

    La manifestation se dirigera vers plusieurs cabinets ministériels ainsi que vers les fédérations patronales. Le rdv est à 11h, place Madou à Bruxelles.

  • Capitalisme et environnement sont irréconciliables

    Le changement climatique menace l’avenir de l’humanité. Les deux-tiers de l’ensemble des écosystèmes sont actuellement menacés. L’extrême sécheresse, les inondations, les orages et les incendies vont pousser des millions de personnes à devenir des réfugiés. Avec les discussions de l’ONU à Copenhague consacrées au climat, le réchauffement climatique est revenu sur le devant de la scène. Mattias Bernhardsson, conseiller communal de notre parti-frère en Suède (Rättvisepartiet Socialisterna), a écrit un dossier à ce sujet.

    Dossier de Mattias Bernhardsson

    En 2007, le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le climat) a affirmé qu’avec une température supérieure de deux degrés au niveau de l’ère pré-industrielle, un désastre incalculable aurait lieu. Il s’agissait d’un puissant rappel de la nature de ce problème. Mais aujourd’hui, pas moins de neuf scientifiques sur dix pensent que les températures augmenteront bien au-delà de l’objectif du protocole de Kyoto, censé maintenir cette augmentation à moins de deux degrés. Il est bien plus probable que nous assistions à une augmentation de trois à six degrés avant la fin de ce siècle.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La raison principale est qu’avec l’augmentation de leur température, les océans perdent leur capacité d’absorber du gaz carbonique. Un autre fait terrifiant est qu’il y a plus de carbone sous le permafrost des régions polaires que dans l’atmosphère toute entière. Pour les experts, si les émissions de gaz carbonique, de sulfate et de dioxyde d’azote continuent à croître au rythme actuel, cette bombe éclatera dans les 100 années à venir. On en est arrivé à discuter d’un point de non retour, un point qui – s’il est atteint – ne permettra en aucun cas de stopper le réchauffement, quelles que soient les mesures prises.

    En attendant, les gouvernements se réunissent lors de sommets pour discuter de ce thème, comme à Copenhague, pour parler de nouveaux objectifs de réduction d’émissions des gaz à effet de serre. Les premières discussions sur ce thème datent de 1992, à Rio, et les choses n’ont depuis lors fait qu’empirer. Pourquoi donc les stratégies mises en place pour lutter contre le réchauffement climatique ne fonctionnent-elles pas?

    Les politiques soi-disant «vertes» instaurées par les gouvernements et les institutions capitalistes comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International ne font en pratique que refléter les intérêts du monde des affaires. Dans cette logique, le réchauffement climatique est réduit à un problème isolé de la crise globale du système. Les moyens pour l’aborder sont toujours adaptés à des coûts financiers plutôt qu’à l’objectif à long terme de l’environnement. Lutter contre le réchauffement climatique en se basant sur le maintien des profits réalisés par la petite élite au sommet de la société ne conduit qu’à un cul-de-sac. Et pendant que nous sommes engagés sur cette voie sans issue, les perspectives d’avenir deviennent insoutenables et ne font qu’empirer.

    Les forces du marché

    Le système de marché de carbone basé sur les crédits d’émissions est un cul-de-sac. Ce principe permet à un pays ou à une entreprise qui réduit ses émissions de gaz carbonique sous un certain objectif de revendre la différence avec ce niveau comme crédit d’émission à une autre entreprise ou à un autre pays, qui lui n’a pas atteint son propre objectif. La Banque Mondiale a déclaré que la valeur des échanges d’émission de carbone a plus que doublé l’an dernier et ce malgré la crise financière. Cela signifie-t-il pour autant que les émissions sont en train de chuter? Pas du tout. Que signifie alors ce commerce, dans la pratique? Laissons la parole à un spécialiste d’Oxford qui a étudié ce système, Adam Bumpus, et qui en a conclu que «cette régulation existe en définitive pour les marchés – cela n’a rien à voir avec des réductions bon marché, mais tout à voir avec le fait de gagner beaucoup d’argent».

    L’idée est que les gouvernements distribuent un nombre limité de permis pour produire une quantité donnée de gaz carbonique, l’offre et la demande devant faire augmenter le coût de l’émission de gaz carbonique. En retour, cela conduirait à une baisse des émissions tout en incitant économiquement à investir dans les technologies vertes. Par conséquent, selon cette théorie, l’acheteur paye pour émettre des gaz à effet de serre tandis que le vendeur est récompensé d’avoir réduit ses propres émissions en dépassant son quota initial. Il reste juste un problème… ça ne fonctionne pas.

    Le marché choisit toujours les moyens les plus faciles pour épargner une quantité donnée de carbone à court terme, indépendamment des actes nécessaires pour une réduction à plus long terme. En conséquence, le système renforce le blocage technologique. De petites réductions peuvent souvent être réalisées à bon marché, en améliorant un peu une technologie, tandis que de plus grandes réductions exigent des investissements massifs en nouvelles technologies.

    Comme le principal objectif des réductions d’émissions est d’obtenir plus de crédits à vendre – selon la logique même du marché – pour que l’acheteur puisse continuer à produire le montant d’émissions sauvé par le vendeur, le commerce de droits d’émissions n’est pas efficace pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre. En fait, c’est même meilleur marché pour un capitaliste d’acheter plus de permis sans réduire ses émissions et de transférer le surcoût sur le dos des consommateurs, comme les entreprises énergétiques savent si bien le faire.

    La politique préconisée par les partis «Verts» est essentiellement constituée de ce système de commerce de carbone et de fiscalité verte. Mais rendre l’émission des gaz à effet de serre plus chère n’aidera en rien tant que la facture est livrée dans la boîte aux lettres des travailleurs à la place des producteurs. En attendant, les producteurs ont le temps de rire sur le chemin de leur banque, leur conscience verte toute neuve, bien tranquille, et les poches toujours aussi pleines.

    Le problème de la plupart des organisations écologistes établies, c’est que même si leurs propositions sont parfois bonnes, la question demeure de savoir qui pourra les imposer. Les vrais pollueurs ou les gens? Le système de commerce de carbone est mauvais en soi. Mais le fait même que les gouvernements ou d’autres institutions contrôlées par les capitalistes aient fixé les quotas d’émissions en premier lieu a eu pour incidence que, en accord avec la logique de marché, trop de permis ont été distribués par crainte que cela ne représente un trop gros handicap dans la compétition entre puissances capitalistes. Ainsi, aujourd’hui, il y a plus de droits d’émissions qu’il n’y a de capacités de produire des gaz à effet de serre!

    Même les industries du pétrole, du gaz et du charbon parlent de «révolution verte» dans l’espoir d’améliorer leur réputation. Les lobbyistes industriels américains, réputés pour leur résistance face à chaque changement qui pourrait être nuisible à leurs intérêts financiers, sont à la limite de littéralement déverser leur argent aux pieds de Barack Obama pour son plan d’énergie propre. C’est qu’ils savent ce plan si plein de trous que l’industrie américaine peut éviter toute véritable réduction au moins jusqu’à 2026. Le Clean Energy and Security Act se base principalement sur le commerce de carbone, permettant à des compagnies d’échanger des promesses de réduction au pays contre des pseudo projets verts bon marché à l’étranger. De la même façon, en Europe, les milliards que le géant suédois de l’énergie Vattenfall a reçus de crédits pour des systèmes d’énergie hydraulique ont été investis dans des centrales à charbon aux Pays Bas et en Belgique. 50 nouvelles centrales à charbon doivent être construites en Europe.

    Un nouvel impérialisme vert

    C’est là qu’interviennent les Mécanismes de Développement Propre (MDP) qui servent à rassembler des projets dans des pays en voie de développement qui «sinon ne se seraient pas produits». C’est un système très rentable. Axel Michaelowa, spécialiste des MDP, parle d’une «nouvelle fièvre de l’or» et que les MDP ont créés des «millionnaires du gaz carbonique», à l’instar des millionnaires du charbon ou de l’acier de jadis.

    La banque mondiale est le plus grand prêteur multilatéral pour des projets de combustible fossile. Elle utilise les fonds pour le climat afin de soutenir des géants du charbon, comme avec le récent projet de Tata Mundra au Goudjerate, en Inde. Naturellement, les projets doivent être `verts’, comme le projet de pipeline de gaz d’Afrique occidentale, qui utilise l’argent des MDP pour réduire le gaz passant par le Delta du Niger. Mais le résultat réel de la manœuvre est que les géants pétroliers comme Chevron peuvent recevoir des crédits de carbone tout en continuant à profiter de leurs activités criminelles. Souvent même, l’objectif du projet est en soi dévastateur. Les sociétés émettrices de gaz carbonique de l’hémisphère nord ont ainsi planté de l’eucalyptus et d’autres arbres exotiques en Afrique. Mais ces plantations utilisent l’eau initialement destinée aux surfaces agricoles, laissant ainsi les agriculteurs se débrouiller avec la sécheresse.

    Des compagnies comme l’entreprise chinoise Hu Chemicals ou la brésilienne Petrobras ont créé leurs propres subdivisions MDP, ce qui montre comment les multinationales prennent le contrôle de cet instrument lucratif. Dans ce contexte, il reste peu de chances pour les villages et les collectivités qui veulent développer de l’énergie solaire ou toute autre énergie durable.

    En pratique, aucune différence n’existe entre les projets de Mécanisme de Développement Propre et l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) (les programmes d’ajustement structurels) qui, par exemple, a permis à Coca-Cola de piller 300 milliards de litres d’eau dans le tiers monde alors qu’au même moment, les gens n’avaient même plus le droit de collecter l’eau de pluie à cause de la privatisation.

    Barrages et droits d’accès à l’eau

    Beaucoup de projets MDP concernent des barrages. Cette ruée vers la construction de gigantesques barrages a été justifiée par les banques de développement et les multinationales comme une nécessité pour le développement de l’Afrique ainsi que pour combattre les émissions de carbone. Tandis que les gouvernements comme ceux des USA, de Grande-Bretagne et de Chine annoncent des plans d’ampleur pour électrifier l’Afrique, entre autres aides, les entreprises vidangent les fleuves d’Afrique pour alimenter les besoins énergétiques croissants d’Europe, etc. C’est un marché très lucratif, car il leur est aussi possible de gagner plus de crédits d’émission de carbone au cours du processus.

    Les grands barrages fournissent de l’électricité pour les multinationales, de l’eau pour les mines, et l’irrigation nécessaire aux grandes exploitations agricoles étrangères. Les petits exploitants et les collectivités rurales sont loin de pouvoir en bénéficier, et sont en queue de liste. Sur les rives du fleuve Zambèze, un des plus grands fleuves d’Afrique, au moins 40 millions de personnes issus de 30 groupes ethniques différents dépendent de la pêche et de l’agriculture. Mais maintenant, avec quelques 30 barrages, le nombre de crevettes roses a diminué de 60% selon Kadija Sharife, de Pambazuka News. Mais ces crevettes sont à la base de l’alimentation de la population de la région. Dans une étude consacrée à 50 barrages africains, le professeur Thayer Scudder (autrefois un important consultant de la Banque Mondiale) a démontré que 86% des personnes déplacées pour la construction des barrages se sont retrouvées sans terres ni habitations, et 80% au chômage. De plus, 79% des personnes déplacées n’ont pas de sécurité alimentaire et sont donc en permanence menacées de faim.

    Les négociations sur le climat destinées à élargir le marché de carbone aux forêts tropicales importeraient également ce «déplacement vert» en Amérique latine, où les indigènes ont déjà peu de droits sur leurs terres. Cet été, les indigènes du Pérou ont fait grève pour protéger leurs droits concernant leurs terres et l’approvisionnement en eau. En même temps, la Chine se contruit à grand soin une image respectueuse de l’environnement en Afrique – souvent avec le soutien des principaux moyens de communication capitalistes – en déclarant s’opposer à la politique occidentale et au système de dettes des pays du tiers monde avec une politique de développement durable. Mais les barrages chinois sont principalement construits pour obtenir des contrats d’exploitation et d’alimentation ainsi que des terres. Terri Hathaway, de l’ONG International Rivers, qualifie le boom des barrages chinois de `colonialisme’ nouvelle génération.

    Des politiques vouées à l’échec

    Non seulement l’Union Européenne a-t-elle admis l’échec du système de projets MDP, mais même le gouvernement américain a été obligé de reconnaître qu’une proportion significative des MDP ne représente pas de véritables réductions d’émissions. Cela n’a pas empêché l’Union Européenne de récemment proposer un nouveau système basé sur les projets MDP. Dans les faits, ce système ne permet que d’éviter la condition actuelle des MDP d’évaluer individuellement chaque projet. Cela diminuera donc l’efficacité des contrôles, déjà bien maigre aujourd’hui, concernant la durabilité environnementale et la justice sociale.

    Le commerce de carbone et d’autres solutions tout aussi fausse – telles que des bio-carburants, les puits de carbone, le stokage de carbone dans les océans,… – sont des concepts qui libèrent le monde industriel de toute sorte de responsabilité en fournissant à la fois d’énormes bénéfices. En avril, le secrétaire britannique au changement climatique, Ed Miliband, a annoncé qu’aucune nouvelle centrale à charbon ne serait construite en Grande-Bretagne sans technologie de capture et de stockage du CO2 (CCS), technologie qui collecte une certaine proportion de l’émission de carbone pour l’enfuir ensuite dans le sol. Cette CCS est une approche théorique pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre basée sur la capture de dioxide de carbone des centrales énergétiques par combustible fossile. Bien que cette technique ne soit pas encore une réussite, cela pourrait devenir faisable, et cette méthode est vue comme un nouvel échappatoire pour les «capitalistes verts».

    Toutefois, capturer et compresser le gaz carbonique demande de l’énergie additionnelle. Les besoins en carburant d’une centrale à charbon avec CCS sont augmentés de 25 à 40%, selon le GIEC. Généralement, on estime que cela augmente le coût de l’énergie d’une centrale avec CCS d’au moins 2%, un coût qui sera supporté par les familles de la classe des travailleurs au nom de «l’énergie verte». Selon Oscar Reyes, chercheur à l’institut transnational, le projet pilote de la société suédoise Vattenfall consomme 10 à 40% de charbon en plus que les centrales thermiques au charbon actuelles.

    Pire, de nombreux projets parmi ces pseudo-solutions face au changement climatique sont même protégés contre toute critique par certains pans du mouvement environnemental lui-même. Harald Schuman et Christiane Grefe, journalistes allemands de Tagesspiegel et Die Zeit, ont expliqué dans le livre Der Globale Countdown comment les ONG ont de plus en plus été financées par le monde des affaires et les gouvernements. En conséquence, ces ONG omettent des faits et des conclusions importants dans leurs rapports et leurs publications. Difficile de mordre la main qui nourrit…

    Une crise salvatrice?

    La crise économique capitaliste a fait vaciller la précédente croyance populaire selon laquelle la croissance économique basée sur un marché en continuel expansion pourrait résoudre les problèmes climatiques – alors que cela n’a jamais été le cas. Cette crise soulève également d’autres questions, comme les nécessités d’une démocratisation de l’économie, de prendre publiquement les décisions et de planifier la production et le commerce mondial. Néanmoins, quelques capitalistes et dirigeants politiques tentent toujours d’afficher un sourire béat quant aux capacités du marché tout en mettant en exergue les «opportunités» qui pourraient découler de la récession.

    L’Africa Progress Panel (Panel pour le progrès en Afrique – APP) présidé par Kofi Annan, par exemple, a invité les dirigeants africains à transformer la crise économique globale en une opportunité sur base «responsabilité partagées». Kofi Annan pense que le développement des énergies renouvelables, d’une production agricole propre et de transports ‘verts’ pourrait renforcer les économies africaines grâce à l’investissement étranger. Il salue également l’arrivée de nouveaux partenaires tels que la Chine, le Brésil et l’Inde comme autant de moyens pour atteindre les objectifs de développement du millénaire en Afrique. Mais si cette crise économique est une si grande opportunité pour agir contre le changement climatique, pourquoi donc l’ONU avertit-elle que les investissements en énergie renouvelable se sont effondré de 44% en un an? La réponse est simple: les capitalistes investissent là où leurs bénéfices sont le plus garantis.

    La crise capitaliste a rendu le marché mondial fort peu sûr. Les prix ont augmenté et sont devenus instables, raison pour laquelle les spéculateurs préfèrent acheter des terres plutôt que les récoltes et la nourriture. Une course pour s’accaparer les terres est en train de se dérouler actuellement en Afrique. Les grosses entreprises chinoises, indiennes, sud-coréennes ou d’Arabie Saoudite installent de gigantesques exploitations agricoles pour externaliser leur production alimentaire et utiliser une main d’œuvre à très bas prix. Ce vol de terres augmente la déforestation et la destruction de marécage, avec d’énormes impacts sur le changement climatique et la pauvreté. Au Rwanda, où 60% des forêts ont été détruites et où les marais sont asséchés, un rationnement de l’eau douce a été instauré par le gouvernement, excepté naturellement pour les entreprises responsables du problème – et parmi eux tout particulièrement les projets MDP.

    Selon le département sud-africain des affaires environnementales, d’ici 2020, au moins 200 millions de personnes seront menacées de pénurie d’eau en Afrique. Les rendements agricoles pourraient s’effondrer de 50% et les écosystèmes sévèrement endommagés aggraveront encore plus le manque de nourriture. Des recherches menées par le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution suggèrent que la productivité agricole de l’Afrique Subsaharienne pourrait ainsi être divisée par deux. En janvier 2008, la faim affectait 923 millions de personnes. Aujourd’hui, il s’agit selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture de l’ONU de 1,02 milliard de personnes.

    Comme la tragédie du Darfour l’illustre, le changement climatique est également une menace pour la sécurité. Souvent, la saison des pluies n’arrive tout simplement pas, les sables du désert détruisent les terres agricoles et, si la pluie finalement arrive, elle peut être torrentielle, nettoyant ainsi totalement le sol des alluvions. Avec l’aggravation de la pénurie de terres, des accords conclus entre fermiers concernant la division des terres et l’utilisation des puits sont mis sous pression et peuvent voler en éclat et conduire à des conflits violents.

    Le socialisme arriverait-il trop tard?

    Les principaux militants contre le changement climatique soulignent à juste titre la nécessité d’agir dès maintenant. Mais bien souvent leur conclusion est qu’il est «trop tard pour parler du socialisme» et qu’il ne reste plus de temps pour ‘attendre’ une solution socialiste face au changement climatique. Bien des gens pourraient être d’accord en remarquant que même les pires scénarios du GIEC sont des sous-estimations de la rapidité du changement climatique à l’œuvre. Nous sommes pressés, c’est vrai. Mais la confusion politique de bien des militants de la cause environnementale crée l’idée que «tout est bon pour agir ou il sera trop tard», ce qui a pour conséquence d’effrayer bien plus que de mobiliser, et qui conduit tout droit dans les bras de politiques insignifiantes en détournant l’attention des mesures qui devraient être prises. Il n’existe aucun raccourci.

    Si quelque chose est urgent, c’est bien la nécessité de supprimer le capitalisme, un système qui est à la base de désastres, de guerres, de la famine généralisée et de la destruction de l’environnement. Le problème du réchauffement global ne peut pas être résolu avec des idées basées sur le marché libre ou de simples adaptations techniques. Répondre au changement climatique signifie d’apporter une solution non pas technique, mais politique. Nous possédons aujourd’hui les moyens techniques et financiers pour stopper le changement climatique, la pauvreté et l’injustice, tout cela à la fois. Mais le contrôle de la société doit alors être retiré des mains de l’infime minorité au pouvoir actuellement pour être placé dans celles de la majorité.

    La production et le commerce doivent être placé sous contrôle démocratique. Avec un système socialiste qui remplacerait la logique de profit par celle des besoins de la population, des assemblées démocratiquement élues (à de divers niveaux: local, industriel, national et international) décideraient de la manière de diviser la richesse, des priorités à prendre, des objectifs à fixer pour la productivité, de ce qui doit être dépensé pour l’investissement et la consommation publique ou privée,… Ces plans prendraient la forme d’hypothèses de fonctionnement constamment discutées et réévaluée par des organismes démocratiquement élus. L’industrie automobile, par exemple, devrait être nationalisée et sa production réorganisée selon des plans élaborés par les travailleurs, des experts et les consommateurs, en liaison avec le développement du développement massif d’un service de transports en commun gratuit.

    Une économie planifiée signifierait également d’éliminer le gaspillage du capitalisme. D’énormes ressources pourraient être économisées de secteurs comme la spéculation ou encore la publicité pour être investies dans la production, dans la recherche scientifique et dans des projets d’infrastructure pour les pays en voie de développement. Aujourd’hui, tout ce qui ne peut pas engranger du profit doit disparaître.

    La technologie devrait être utilisée de façon planifiée pour économiser l’énergie: avec un plan d’isolation des maisons, des méthodes plus efficaces de construction de bâtiments, un programme d’économie d’énergies dans les entreprises et dans les maisons,… Il devrait y avoir beaucoup plus de recherche scientifique pour développer les énergies renouvelables comme les énergies éolienne et solaire, la puissance hydraulique et d’autres sources encore possibles, mais aussi pour développer les technologies de stockage et de transmission. Nous avons également besoin d’un investissement massif et planifié en infrastructure de transport en commun, tant au niveau local qu’international.

    La réorganisation de l’agriculture aux niveaux national et global sera vitale pour développer une production alimentaire favorable à l’environnement. Pendant des décennies, l’agriculture intensive des capitalistes a dégradé la terre. A travers le monde, beaucoup de pays sont devenus dépendants de l’exportation d’une ou deux denrées, et sont donc devenus extrêmement vulnérables aux fluctuations des marchés boursiers. Les problèmes des entreprises agricoles géantes et internationales d’une part et l’exploitation des petits paysans avec ou sans terre d’autre part exigent des solutions socialistes. Nous devons prendre des mesures pour reconstituer des écosystèmes endommagés tels que les forêts, les lacs, les océans et les terres cultivables dégradées.

    Beaucoup plus de recherches sont nécessaires pour atteindre ces orientations générales, et les nouvelles technologies doivent être évaluées en pratique. Mais il est certain que les sociétés capitalistes n’aborderont jamais sérieusement les problèmes de la destruction environnementale, quelles que soient leurs déclarations. Ces objectifs exigent une planification socialiste démocratiquement élaborée à l’échelle globale. Les industries les plus profitables sont aujourd’hui basées sur l’abus de ressources humaines et naturelles. Mettre fin au changement climatique signifie de construire une société basée sur une production raisonnable basée sur les besoins de tous et non la soif de profit d’une minorité.

  • Londres: Une marche des jeunes pour l’emploi combative

    La BBC a parlé de 1.000 manifestants, mais ils étaient bien plus à avoir participé à cette marche des jeunes pour l’emploi qui s’est déroulée ce week-end à Londres. Cette manifestation avait été organisée par la campagne Youth Fight For Jobs, qui a reçu le soutien actif du syndicat PCS (syndicats des fonctionnaires) mais aussi d’autres comme le RMT (transports) ou le FBU (pompiers). Les porte-paroles ont remis une pétition de 10.000 signataires au 10 Downing Street, l’adresse du premier ministre Gordon Brown. Cette intervention a été clôturée par une prise de parole de militants politiques et syndicaux.

  • Interview de Jalil (EGA) sur le processus de Bologne

    Les 8 et 9 décembre, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles éliront leurs représentants au conseil d’administration. Les Etudiants de Gauche Actifs déposent une liste qui critique notamment très fortement le processus de Bologne. Nous avons interviewé jalil, 1e effectif sur la liste EGA, à ce sujet.

    Par Pablo V (EGA-ULB)

  • ULB: Votez pour les Etudiants de Gauche Actifs

    Les 8 et 9 décembre, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles éliront leurs représentants au conseil d’administration. Les Etudiants de Gauche Actifs déposent une liste pour la faculté SOCO (sciences sociales politiques et économiques – Solvay). Nos camarades étudiants veulent être le porte-parole des luttes étudiantes, mais aussi ils défendent aussi un "programme contre le système capitaliste qui transforme tout en marchandise."

    Tract d’EGA – ULB

    > Tract en version PDF

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    Stop à la marchandisation de l’enseignement

    • Non au processus de Bologne! Non aux suppressions de cours!
    • Pas d’ingérence du secteur privé sur la recherche et sur nos campus!

    Des restos & des kots bon marché et de qualité

    • Stop aux privatisations des services sociaux, des restos et des kots!
    • Pour des investissements publics pour des repas de qualité à prix démocratiques & des kots à prix abordable pour tous!

    Un enseignement gratuit et de qualité

    • L’abolition de tous droits d’inscriptions (matériel inclus).
    • Gratuité de l’accès à la culture et aux transports en commun !
    • Pour un refinancement public et massif de l’enseignement à tous les niveaux, à hauteur de minimum 7% du PIB !
    • Nationalisation du secteur bancaire pour financer les besoins réels: logements, soins de santé, enseignement…

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    Nous ne payerons pas leur crise!

    La crise du capitalisme frappe la jeunesse de plein fouet. Les annonces de licenciements continuent et un chômage de masse nous attend. Les jeunes, avec ou sans diplôme [1], surreprésentés dans les emplois précaires, les intérims et les CDD, sont jetés à la porte des entreprises comme des kleenex.

    On nous a donné l’illusion que le néolibéralisme augmenterait le bien-être et la richesse de tous. Mais les finances publiques ont été pillées avec les nombreux cadeaux fiscaux qu’ont reçus les capitalistes. Leurs richesses se sont accrues pendant qu’on délaissait la santé, l’emploi ou encore l’éducation. Ainsi, dans l’enseignement nous sommes passés d’un financement de 7% du PIB dans les années ’70 à un sousfinancement de 5% alors qu’il y a deux fois plus d’étudiants qu’avant. Pour la première fois depuis longtemps, notre génération vivra moins bien que la précéd ente ; voilà le résultat de 30 années de néolibéralisme.

    Mais, même avec cela, le nouveau gouvernement (PS, ECOLO et CDH) ose encore s’attaquer aux enseignements secondaire et supérieur. Ainsi nous devrions payer une deuxième fois la crise parce qu’ils ont sauvé les profits des banques à coup de milliards. Les 30 millions d’euros obtenus en 2004 par la lutte des hautes écoles pour le refinancement de l’enseignement supérieur devaient être étalés sur 8 ans ; ils seront distribués sur 15 ans, ce qui revient à réduire le refinancement de moitié.

    Contre la marchandisation de notre université!

    Face au manque de moyens dans l’enseignement, la seule solution proposée par les Autorités de l’ULB est de faire des économies et de commercialiser notre université.

    En effet, le Conseil d’Administration (CA) de l’ULB vient de décider de céder à une société privée les kots étudiants des Courses et Depage pour une durée de 45 ans. Cette société sera chargée de rénover les kots. Mais aucun plan de relogement n’est prévu pour la durée des rénovations. Ainsi, l’année prochaine, 237 étudiants des Courses n’auront déjà plus accès à leurs kots. Parce qu’elle n’a pas les moyens de les rénover, l’ULB va devoir louer ses anciens bâtiments et donner ainsi 1 million €/an à cette société privée. Il est donc prévu que cet argent soit pris dans les budgets sociaux. Donc, soit il y aura moins d’argent pour les aides sociales, soit les loyers des kots seront augmentés. Dans tous les cas, ce sera aux étudiants de casquer.444 Contre la marchandisation de notre université !

    De plus, le Recteur vient de mettre sur pied une «fondation d’utilité publique» dont le rôle sera de trouver des fonds privés pour financer l’unif. Ceci ne se fera bien sûr pas sans contrepartie : la recherche sera dépendante de ces entreprises (en prenant par exemple le risque que la recherche environnementale soit soumise au dictat du profit), les diplômes devront répondre aux besoins et exigences du marché, et ainsi les cours jugés non-rentables passeront progressivement à la trappe. Cet te mesure s’inscrit clairement dans le cadre du processus de Bologne qui vise à développer un «marché européen de l’enseignement supérieur». Favorisant ainsi la mise en place d’un enseignement à deux vitesses, avec d’une part des universités «d’élite» financées par les grosses entreprises et, d’autre par t, des universités «poubelles» pour la majorité des étudiants… comme c’est le cas aux USA. Nous subissons d’ailleurs des ef fets de ce processus. En effet, les facultés de philo&lettres et celles de soco subissent en ce moment même une réduction drastique de l’offre des cours.

    Votez pour les é tudiants de Gauche Actifs et/ou rejoignez-nous!

    Face à la crise, face à la marchandisation de notre unif, nous devons réagir ! Avec les EGA nous voulons faire élire des représentants étudiants au Conseil d’Administration de l’ULB qui ne gèreront pas l’université au détriment des étudiants et du personnel. Nos élus seraient les porte-voix des étudiants pour faire entendre leur colère et pour mener la lutte contre chaque mesure qui dégraderait nos conditions d’étude. Car en effet, des luttes doivent prendre place pour défendre nos acquis. Nous pensons que, comme par le passé, seule une mobilisation large et conjointe des étudiants avec les travailleurs nous permettra de remporter des victoires. De plus, pour réaliser cette unité, il faudra lutter contre tout ce qui nous divise à savoir : l’homophobie, le racisme, le sexisme…

    Nous voulons également mettre en avant un programme contre le système capitaliste qui transforme tout en marchandise. Nous pensons que seule une société où la production est orientée vers les besoins de la population pourra permettre un enseignement gratuit de qualité et accessible à tous : une société socialiste démocratique. C’est pour cela que nous t’appelons à rejoindre les Etudiants de Gauche Actifs pour défendre nos droits et changer de société.


    (1) Selon une étude récente de Jobat réalisée auprès de plus de 500 jeunes flamands diplômés en juin dernier et détenteurs d’un diplôme de master ou de bachelier. Parmi eux, la moitié seulement a pu trouver un emploi. De plus, même parmi ceux qui en ont trouvé un, 27% de ces jeunes diplômés ont juste un emploi d’intérimaires. Ensuite, 48% de ces nouveaux travailleurs qualifiés gagnent moins de 2.000 euros bruts par mois. Difficile de débuter une vie indépendante dans de telles conditions.


    NOS CANDIDATS

    Abdel-Jalil Bourhidane – 1er effectif, étudiant MA2 Sciences Politiques (ajb_30@hotmail.com)

    Jalil est un étudiant travailleur qui a déjà une longue histoire de lutte et de militantisme derière lui. Il a été entre autres un des organisateurs du mouvement des hautes-écoles en 2004, ainsi qu’un des porteparoles du mouvement de soutien aux sans-papiers (2008-2009).

    Stéphanie Rary – 1ère supléante, étudiante MA1 en Coopération, Science de la population et du développement (stesrary@hotmail.com)

    Victor Dulait – 2ème supléant, étudiant BA2 en Sciences Politiques (egaulb@hotmail.com)

  • Youth Fight For Job: Interview de Matt Dobson

    Ce samedi, une manifestation de quelques 1.000 jeunes et travailleurs a eu lieu à Londres. Cette marche des jeunes pour l’emploi a été organisée à l’initiative de la campagne Youth Fight For Jobs, une campagne mise en place par nos camarades du Socialist Party et soutenue par plusieurs syndicats. Suite à la conférence des Etudiants de Gauche Actifs de fin octobre, nous avons parlé avec Matt Dobson, responsable de la campagne Youth Fight For Jobs.

    Par Pablo (EGA – Bruxelles)

    PN : Pourquoi avez-vous lancé la campagne "Youth Fight For Job"?

    MD: "Tout d’abord, j’aimerais dire que la crise touche profondément l’Angleterre. Le chômage approche les 3 millions de personnes, les emplois vacants décroissent toujours plus vite et même quand on a un job, une vie décente est inabordable. La situation est grave dans la jeunesse où le chômage prend des proportions énormes. En effet, il y a maintenant 800.000 chômeurs qui ont entre 18 et 25 ans au Royaume-Uni, et on va bientôt passer le cap symbolique des 1 million. Face à cela, nous désirions mettre en avant pour la jeunesse la nécessité qu’elle devait se battre pour avoir un avenir. Donc, nous est venu l’idée d’une campagne qui permette d’organiser et de mobiliser les jeunes pour leur donner une solution combative à leur problème. Au travers de cette campagne, notre rôle en tant que socialistes n’est pas seulement de créer un mouvement de masse, mais aussi de politiser les jeunes et de leur montrer la nécessité de changer de société, la nécessité du socialisme."

    PN: Comment avez-vous mené cette campagne?

    MD: "Nous avons organisé une conférence de lancement avec les Socialist Student, le Socialist Party, Youth against Racism in Europe, International Socialist Resistance et le syndicat des services publics, le « PCS ». Lors de cette conférence, nous avons décidé le 2 avril 2009 de mener une marche pour l’emploi à Londres en mai 2009. Celle-ci a rassemblé 600 jeunes, c’était une très bonne manif avec une participation plus grande que celle que nous attendions."

    PN : Quel soutien avez-vous dans la société en général?

    MD: "Notre campagne est très appréciée : il y a déjà des milliers de personnes qui ont signé notre pétition, et dans plusieurs régions des comités locaux de Youth Fight For Job ont été créés. Plusieurs syndicats ont aussi donné leur soutien. Ainsi, avec le syndicat des services publics s’est rajouté le syndicat des transports, le « RMT », et le syndicat des postes, le «CWU». On a aussi vu plusieurs comités de grève (que cela soit dans la construction, l’automobile, la poste, les pompiers ou l’éducation) nous donner leur soutien. On a aussi parlé de la campagne dans les grand médias ; nous sommes par exemple passés au JT de la BBC lors de notre marche. Mais, aussi, en septembre, le chômage a très fortement augmenté et nous avons été dans les médias quatre jours de suite. Nous avons été à la BBC Radio, sur son web site et enfin dans des médias internationaux : ainsi un magazine allemand national a interviewé un camarade. De la sorte, beaucoup de jeunes se sont organisé avec nous, mais pas encore assez. Ce n’est pas encore une campagne de masse.

    PN: Cette campagne se veut être une campagne prolongée?

    MD: "Oui, bien sûr. Nous allons d’ailleurs organiser une manifestion pour le 28 novembre où nous attendons entre 3000 et 4000 personnes. Nous avons et allons continuer à organiser des grèves dans les écoles secondaires et supérieures qui subissent les attaques du gouvernement, notamment contre les droits d’inscriptions. Nous continuons à vouloir donner à Youth Fight For Job un caractère de masse en essayant qu’elle devienne la campagne principale des organisations syndicales.

    PN: Quel est le programme de Youth Fight For Job?

    MD: "Nous sommes entre autres pour un salaire décent de £8 par heure pour tous les travailleurs, pour des contrats en CDI et stable, pour le droit à adhérer aux syndicats, pour la nationalisation des grandes industries qui ferment ou qui licencient massivement."


    • Pas question de payer leur crise! De vrais emplois pour tous! Plateforme du PSL pour sa campagne "Jeunes et emplois"
  • Pour nous aussi, un programme anti-crise !

    C’est la crise pour tout le monde. Alors, pourquoi est-ce qu’il faudrait un programme anti-crise spécial pour les femmes ? Cette réaction nous l’avons entendue plusieurs fois au cours de manifestations ou de discussions. La réponse est pourtant simple. Parce qu’avant la crise, la situation des femmes était déjà difficile. Qu’avec la crise, cela n’a fait qu’empirer. Et que si on ne fait rien, cela ne risque pas de s’améliorer. Alors oui, il faut un programme anti-crise pour les femmes !

    Par Stéphanie (Louvain)

    Aujourd’hui encore, le salaire des femmes est généralement plus bas que celui des hommes : 12% en moyenne, mais avec les contrats à temps partiel, le fossé se creuse jusqu’à 24%. Une telle différence met d’ailleurs une pression constante sur les salaires des hommes: il ne faut pas longtemps à un patron pour comprendre ce que l’argument du moindre coût d’une femme peut lui rapporter. Mais ce n’est pas la travailleuse la responsable, c’est le patron!

    Et puisqu’on évoque le travail à temps partiel, parlons-en. En 2006, 7,8% des salariés masculins travaillaient à temps partiel. Les salariées, elles, étaient 44,2% dans le cas. Et il s’agit rarement d’un « choix » volontaire. Les mi-temps, les quart-temps, les horaires coupés, ce sont les patrons qui les imposent en fonction des besoins de leurs entreprises : aux caissières dans les supermarchés, aux femmes d’ouvrage dans les bureaux, aux employées dans les call-services,…

    Et, comme les coupes dans les budgets sociaux font qu’il est de plus en plus difficile de trouver des places dans les crèches, les femmes ont une raison de plus de se retrouver à horaire partiel, qu’elles le souhaitent ou non.

    S’occuper des enfants n’est d’ailleurs qu’un aspect de la deuxième journée de travail que les femmes doivent faire après avoir bouclé la première, mais cette fois à domicile : le ménage, les soins des enfants,…

    La crise, le chômage qui monte, les difficultés à joindre les deux bouts, la misère qui s’installe, tout cela a encore un autre effet ravageur, surtout chez les jeunes : la montée d’une industrie du sexe, le développement de la prostitution,…

    Alors, pour toutes ces raisons, un programme anti-crise pour les femmes n’est pas un luxe mais une nécessité. Ce programme, nous le développons dans la nouvelle brochure que la Commission Femmes vient de publier. Il détaille les inégalités que subissent les femmes, travailleuses, chômeuses ou au foyer, et avance les mesures qui nous semblent indispensables.

    Il ne s’agit pas, pour nous, d’isoler les femmes et encore moins de les dresser contre les hommes. Il s’agit au contraire de répondre aux besoins particuliers des femmes à travers des revendications qui améliorent leur situation mais bénéficient aussi par ricochet à l’ensemble des travailleurs et des allocataires.

    C’est évidemment le cas de la diminution du temps de travail, de la transformation de tous les statuts précaires en vrais emplois, d’un programme massif de construction de logements sociaux, de la limitation de la flexibilité sur le marché d’emploi à ce qui est socialement utile,… mais aussi de l’égalité salariale entre hommes et femmes, d’un accueil des enfants gratuit et de bonne qualité, fortement élargi et assuré par un vrai service public. Et c’est aussi le cas de la lutte contre les préjugés et les actes sexistes.

    Prendre en compte les revendications des femmes, ce n’est pas simplement leur rendre un service. C’est leur montrer la nécessité de s’organiser pour faire face au patron ou au gouvernement. C’est faciliter leur entrée dans la lutte collective et donc renforcer celle-ci. Et c’est leur montrer que pour en finir avec leur oppression, une transformation socialiste de la société est indispensable. Et tout cela, c’est encore plus décisif en temps de crise qu’à tout autre moment.

  • Economie: Le pire de la crise est-il devant nous?

    Nous entendons de plus en plus dire que le pire de la crise est derrière nous. L’économie semble se remettre en ce moment. Mais en même temps, on nous prévient que le chômage va continuer à monter, et que nous devrons bel et bien payer les pots cassés par les capitalistes. Le site du CIO a demandé une courte réaction sur cette prétendue fin de crise à Lynn Walsh, rédacteur en chef du magazine Socialism Today.

    www.socialistworld.net

  • Comment éviter de devoir payer la crise?

    Le 9 octobre ont eu lieu en même temps une manifestation à Charleroi et une concentration de militants à Bruxelles. A ces deux initiatives syndicales, la question centrale était : comment éviter de devoir payer la crise ?

    Par Geert Cool, article de l’édition de novembre de l’Alternative Socialiste

    Rester vigilant ne suffit pas

    A Bruxelles, à Tour&Taxis, entre les concerts et les vidéos, quelques discours ont tiré des constats corrects sur la manière dont on essaie de faire porter le poids de la crise sur les travailleurs et leurs familles. Mais au-delà des constats, rien. La concentration de 2000 militants – avec des quotas maximum par syndicat et région – a été présentée comme un avertissement lancé au patronat et au gouvernement, et s’est conclue par un appel à rester «vigilant».

    En comparaison, la manifestation de Charleroi était beaucoup plus combative. Là, au moins, une action a été menée, avec plus de 12.000 participants, sans aucune mobilisation nationale. Il y avait des métallos (notamment de Caterpillar), des ensei-gnants, des postiers, des chômeurs et même des agriculteurs. Cette mobilisation impressionnante a illustré le potentiel qui existe pour des actions décidées face aux tentatives de nous faire payer la crise. <p< L’absence de réponse syndicale conséquente vis-à-vis des attaques du gouvernement et du patronat est un handicap pour le mouvement des travailleurs. Il nous faut des revendications et une plate-forme d’action claires.

    Pas d’économies “alternatives”

    Les licenciements se multiplient et le chômage explose tandis que les services publics et les pensions sont dans la ligne de mire. Au meeting de Bruxelles, tant Cortebeeck et Rollin (CSC) que Demelenne et De Leeuw (FGTB) ont déclaré que la note devra être présentée aux véritables responsables de la crise.

    Ils n’ont cependant avancé aucune idée de la façon de le faire. Car aux grands discours ne succèdent que des propositions pour organiser «autrement» les assainissements et les rendre plus «sociaux». La plate-forme de revendication distribuée à la concentration de Tour&Taxis appelait cela : «des efforts étendus dans le temps qui ne minent pas le reprise économique». Autrement dit: des assainissements moins lourds, mais des assainissements tout de même.

    Rompez les liens

    Pour comprendre l’incapacité syndicale à formuler une réponse face à la crise, les liens entretenus avec les partis traditionnels sont un élément important. Deux jours seulement après la réunion de Tour&Taxis, la direction de la FGTB a assisté au congrès du PS où Anne Demelenne a déclaré : «S’il existe encore un parti dans le gouvernement qui nous écoute et qui défende nos revendications, c’est bien le PS». Et, encore deux jours plus tard, le gouvernement a rendu public ses projets d’assainissement. En acceptant la logique du ‘moindre mal’, on ne s’oppose pas à la logique de ce système et aux causes de cette crise. Tous les partis traditionnels ont accepté la logique néolibérale et l’ont appliquée. Pourquoi les dirigeants syndicaux continuent-ils à soutenir des partis comme le PS ? Ne tirent-ils aucune leçon de leur longue participation gouvernementale? Combien de Pactes des Générations faudra-t-il encore ?

    Sortir de la crise n’est en définitive possible qu’en la faisant payer soit aux capitalistes, soit aux travailleurs. L’ensemble des partis traditionnels ont choisi la dernière option, avec uniquement quelques nuances sur le rythme de l’offensive. Maintenir les liens avec ce genre de partis rend impossible le développement d’un mouvement de lutte capable de faire payer la crise aux vrais responsables.

    Un programme anticrise

    Un programme anticrise doit partir des besoins et des inquiétudes des travailleurs et de leurs familles : maintenir l’emploi en répartissant le travail disponible (avec par exemple une diminution du temps de travail à 32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauche compensatoire), garantir aux jeunes la chance d’obtenir un emploi décent et stable (ce qui implique le maintien de la prépension), défendre et élargir les services publics et le statut de leur personnel, augmenter les pensions légales jusqu’à un niveau acceptable,… Pour y parvenir, il faut organiser la résistance contre l’austérité, entre autres en plaçant les secteurs clés de l’économie sous le contrôle et la gestion de la collectivité.

    Autour d’un tel programme, il est possible d’avoir une large mobilisation et de susciter le débat dans la société. Un tel programme pourrait unifier la résistance contre l’austérité des travailleurs du public et du privé (enseignants, fonctionnaires, AGC, Opel,…) et viser l’organisation d’actions communes sur base d’un plan d’action intersectoriel et démocratiquement élaboré.

    Un nouveau parti des travailleurs

    Ce n’est que par la lutte, tant au niveau syndical que politique, que nous pourrons réaliser ces revendications. Les mobilisations autour d’un programme anticrise peuvent constituer la base pour une discussion consacrée à la représentation politique des travailleurs, à partir de l’expérience de la base syndicale. L’existence d’un parti des travailleurs conséquent mettrait fin au vide politique auquel sont aujourd’hui confrontés les syndicalistes.

  • Action de protestation au conseil communal de Gand – Le bourgmestre veut supprimer la «taxe-combi» aux manifestations

    Ce 23 novembre, une action a eu lieu au conseil communal de Gand pour protester contre les arrestations brutales effectuées ce 10 novembre en marge de la manifestation anti-NSA. Plusieurs revendications, soutenues par entre 70 et 100 militants, ont été présentées au bourgmestre, ce qui a eu un effet puisque ce dernier y a donné suite. Il a en effet fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestations. Cette victoire peut constituer un précédent pour d’autres villes qui appliquent ce genre de taxe.

    Par Michael B, président d’EGA-Gand

    Ces arrestations étaient survenues suite à une manifestation antifasciste des Étudiants de Gauche Actifs et une Street-rave organisée au même moment que la manifestation (voir notre précédent article).

    La colère face à la répression de la police (plus de 400 arrestations!) a connu un développement très rapide et, le lendemain de la manifestation, un groupe facebook comportait déjà 1.800 membres, unis contre la répression de police. La presse, qui n’avait tout d’abord pas émis la moindre critique contre l’intervention brutale de la police, a rapidement dû nuancer son approche pour admettre que la police avait peut-être exagéré et que la manifestation s’était déroulée sans incident. Sous la pression des très nombreuses plaintes et face à l’attention que la presse a commencé à accorder à l’incident, même le bourgmestre Termont a été obligé de prendre ses distances. Aucune excuse n’a toutefois suivi, et l’intervention de la police est toujours bel et bien défendue.

    Bien qu’aucun membre des Étudiants de Gauche Actifs n’ait été arrêté, nous nous sommes de suite déclarés solidaires des personnes arrêtées et nous nous sommes clairement prononcés contre les «taxes combis» qu’elles auraient eu à payer et contre la criminalisation de la résistance antifasciste. C’est pour cette raison que nous avons pris l’initiative d’une réunion ouverte pour débattre des événements, mettre en avant des revendications et décider d’actions à organiser en réaction.

    Nous avons voulu, en collaboration avec d’autres organisations et des étudiants indépendants, mettre sous pression l’administration de la ville et la police pour démarrer une enquête publique et indépendante sur le comportement de la police. Nous avons également exigé des sanctions et des excuses publiques de la part des responsables politiques de cette intervention policière; une indemnisation pour préjudice subi; la suppression de la «taxe combi» pour les arrêtés et la suppression immédiate de cette «taxe combi» qui n’est pas seulement asociale (elle touche le plus durement les plus démunis et les étudiants), mais est également un moyen d’effrayer les gens et de les intimider à l’idée de venir manifester pour défendre leurs intérêts.

    Entre 70 et 100 personnes (selon Het Nieuwsblad) s’étaient ainsi rassemblées pour remettre les revendications au bourgmestre. Il a acquiescé à toutes nos exigences et a fait savoir que la «taxe combi» sera supprimée pour les manifestants. Cette réaction est bien entendu la conséquence de la pression exercée sur lui. Ce n’est que les protestations de tant de personnes, dans la presse, en ayant déposé plainte, en venant mener des actions,… qui l’a obligée à supprimer cette taxe introduite par son prédécesseur ‘socialiste’.

    En plus, une enquête publique sur le comportement de la police va être lancée. Sur base de celle-ci, des sanctions administratives et des indemnisations suivront. Reste à attendre ce qui viendra concrètement après cette déclaration. Nous espérons que cette enquête ne sera pas laissée aux mains des organes opaques du comité P. Ces deux dernières semaines, entre la manifestation et l’action de protestation, ont démontré que la seule méthode pour obtenir des résultats est celle de l’organisation et de la mobilisation. Une organisation capable d’agir selon son expérience passée et prête à collaborer avec d’autres organisations et individus combatifs peut être une force motrice pour généraliser la protestation et engranger des victoires.

    Lire également:

    Trois modèles pour le mouvement antifasciste: notre choix est clair

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