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  • Traitements dégradants à Copenhague – “Quelque chose de pourri dans le Royaume de Danemark”

    Ce samedi, la police est intervenue de façon scandaleuse et totalement arbitraire contre les manifestants non-violents qui manifestaient à Copenhague. La police a isolé une partie de la manifestation et a tout simplement arrêté chaque personne qui s’y trouvait, soit quelques 968 personnes. Parmi eux figuraient une quarantaine de membres du Comité pour une Internationale Ouvrière, tant des jeunes que des personnes plus âgées. Nous avons parlé avec Thomas, un membre du PSL-Anvers qui a lui aussi été arrêté.

    Par Thomas (PSL-Anvers)

    «Nous sommes arrivés à Copenhague ce vendredi, avec un groupe de Belgique, et nous avons participé aux campagnes menées par nos camarades suédois, qui diffusaient leur journal au point central d’informations. Nous avons reçu beaucoup de bonnes réactions et avons récolté pas moins de 400 euros avec notre matériel. Ensuite, alors que nous nous rendions vers notre voiture, nous avons été une première fois contrôlés. La police trouvait qu’un sac à dos était déjà quelque chose de suspect, et nous avons dû tout ouvrir. Je portais un foulard de rouge de la FGTB, ce qui visiblement posait problème aux agents. Apparemment, au Danemark, une loi interdit de manifester «masqué», et un simple foulard syndical sur le cou est déjà de trop…»

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

    • VIDEO: Interview – "Notre terre n’est pas à vendre, battons-nous pour la défendre!"
    • Copenhague: Tract du CIO
    • A Copenhague… et à reculons
    • CHANGEMENT CLIMATIQUE: Beaucoup de discussions, pas de solution
    • Capitalisme et environnement sont irréconciliables Dossier de Mattias Bernhardsson
    • Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète! Brochure du PSL
    • Rubrique "Environnement de ce site"

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    «Le samedi s’est tenue une immense manifestation. Plus de 100.000 personnes étaient présentes, avec de grandes délégations d’ONG et d’organisations telles que Greenpeace. Autour de nous marchaient différentes autres organisations de gauche. Derrière notre délégation se trouvait par exemple un groupe d’anarcho-syndicalistes qui manifestaient pacifiquement. Aucune pierre n’a été lancée, et personne ne cherchait de problème. Par la suite, la police l’a prétendu, mais si des pierres avaient été lancées et des vitres brisées, je l’aurais remarqué.»

    «A un moment, des bus de police sont venus diviser la manifestation en deux. Des camionnettes sont encore arrivées par l’arrière et une partie de la manifestation a donc complète été encerclées. Le reste de la manifestation a stoppé sa marche en solidarité, mais rien n’était clair sur ce qui allait ensuite arriver.»

    «Nous avons été enfermés durant deux heures, sans savoir ce qui se passait exactement. Tout le monde est resté calme, sans violence, mais nous n’avons pas pu partir. Nous n’étions pas arrêtés, mais simplement bloqués sans pouvoir aller ailleurs. Parmi les manifestants se trouvaient des familles avec des enfants ou des personnes âgées. C’étaient des terroristes potentiels peut-être?»

    «Si nous avons été retenus si longtemps, c’était afin de provoquer des heurts. C’était très clair, les autorités cherchaient une excuse pour réduire au silence une bonne partie des délégations de la gauche radicale et étaient prêts à créer cette excuse. Finalement, aucun trouble n’arrivant, la police a tout de même décidé d’arrêter tout le monde, un par un. Nous avons dû rester là assis six heures sur le sol, en rangées.»

    «Au cours de ces six heures, nous avons dû restés attachés sur un sol glacial. Certains ont demandé une assistance médicale, d’autres ont simplement demandé de se rendre aux toilettes, mais autant s’adresser à un mur. Certains manifestants n’ont pas pu se retenir au bout d’un moment. Évidemment, nous n’avons reçu aucune nourriture et pas de boissons. Sur le plan médical, rester 6 heures assis sur un sol gelé sans pouvoir faire le moindre mouvement, ce n’est pas sans conséquences! Aujourd’hui encore (lundi matin) ma main est toujours endormie et j’ai toujours mal partout.» 

    «Nous avons crié des slogans tels que «quelque chose est pourri dans le royaume de Danemark» et «nous sommes non-violents, et vous?». Les menottes avaient été tellement serrées que certains ont saigné. Des manifestants ont rampé les uns vers les autres pour se réchauffer les uns sur les autres et ainsi éviter de tomber sans connaissance. Les Droits de l’Homme et les droits démocratiques sont visiblement interprétés différemment au Danemark…»

    «Après six heures, nous avons été conduit à un commissariat, avec insuffisamment de place que pour ‘accueillir’ tout le monde. Un petit nombre de manifestants avait entre-temps été libéré, deux camarades suédois dont le rédacteur en chef de notre hebdomadaire suédois Offensiv qui avait une carte de presse. Les médias n’étaient certainement pas les bienvenus face au traitement bestial appliqué par la police danoise. Nous avons souvent demandé pourquoi nous avons été arrêtés, mais personne n’a jamais pu nous donner de réponse sérieuse. Nous avons tous obtenu des raisons différentes, il m’a ainsi été dit que nous étions soupçonnés de former une organisation terroriste! Si c’est de cette façon que l’on lutte contre le terrorisme au Danemark, Al Qaeda a un boulevard lui: la police danoise est incapable de faire la différence entre des manifestants non-violents et des terroristes!»

    «La répression était très forte et partout présente. Au commissariat, nous avons essayé de parler avec quelques agents, qui nous ont dit qu’ils devaient prester des shifts de 16 heures. Naturellement, cela conduit à des débordements. Après contrôles d’identité au commissariat, nous avons été conduits en camionnettes vers différents endroits de la ville, arbitrairement choisis. Nous nous sommes donc retrouvés au beau milieu de la nuit sans savoir comment rejoindre le centre ville!»

    «Certains arrêtés ont été détenus dans le port, où là aussi il n’y avait pas assez de place. Les conditions de détentions y étaient véritablement inhumaines et il s’y est presque déroulés des émeutes, la police devant avoir recours à des gaz lacrymogènes.» 

    "J’ai déjà participé à beaucoup de manifestations et n’ai jamais eu recours à la violence. Pourtant, j’ai déjà vu beaucoup de répression et de violence de la part de la police. Mais je n’ai jamais assisté à une telle insolence et à des situations aussi avilissantes. C’est un scandale que nous devons dénoncer mondialement. Il est très clair qu’en laissant le sort de la planète aux mains de ceux qui sont responsables de cette répression, aucun changement n’arrivera.»

  • Sommet pour le climat de Copenhague – Les puissances mondiales rejettent toute action urgente

    Quelques semaines avant que le sommet de l’ONU à Copenhague ne se tienne, Barack Obama avait déjà tué le moindre espoir qui auraient encore pu subsister quant à un éventuel nouveau traité sur le réchauffement mondial en remplacement de celui établi à Kyoto en 1997. PETE DICKENSON revient dans cet article sur les points de friction qui ont conduit à cet échec.

    Par Pete Dickenson

    Les principales controverses au cours des pourparlers de pré-Copenhague ont été la nature de la participation américaine à un nouveau traité, l’aide qui serait donnée aux pays dits ‘en développement’ pour réduire les gaz à effet de serre, ainsi que le niveau et le timing des coupes nécessaires dans les émissions de dioxyde de carbone, principal responsable du réchauffement mondial. Une autre question clé était le type et l’ampleur des soi-disant activités compensatrices, c’est-à-dire de permettre aux entreprises des pays industrialisés de polluer plus pour peu qu’elles sponsorisent des projets ‘verts’ dans des pays pauvres.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    Copenhague était censé trouver de quoi remédier aux limites évidentes du traité de Kyoto et garantir la continuité des mesures déjà prises pour après l’expiration de ce traité, en 2012. Les espoirs étaient au plus haut lorsque Barak Obama a été élu il y a un an. Beaucoup de personnes avaient l’illusion qu’il pourrait jouer un rôle décisif pour enfin déclencher un plan d’efforts international répondant aux inquiétudes scientifiques, qui n’ont jamais été si explicites et sans équivoque qu’aujourd’hui.

    Toutes les grandes puissances se sont rendues compte qu’on ne peut lancer aucun nouvel accord sans y inclure les Etats-Unis, même si l’Amérique n’est pas officiellement incluse dans un traité. Jusqu’à il y a peu, l’administration d’Obama vantait les mérites de la possibilité du système de commerce du carbone et critiquait toute ambiguïté des règles pouvant créer des échappatoires.

    Cette rhétorique a maintenant été démasquée. Elle était vide de tout contenu, comme l’a révélé John Holdren, le conseiller scientifique du Président Obama, dans une interviex récente accordée au magazine New Scientist. Premièrement, le niveau des réductions d’émissions que proposent les Etats-Unis pour eux-mêmes est une réduction de 17 % par rapport à 2005 d’ici 2020. Cela signifie d’arriver à quelques pourcents au-dessous des émissions de 1990, c’est-à-dire bien moins que ce qui avait été exigé par le traité Kyoto, et avec huit ans de retard par rapport à la date de fin de Kyoto en 2012. Les objectifs de Kyoto eux-mêmes étaient d’ailleurs extrêmement modestes et en grande partie cosmétiques.

    Mais, deuxièmement, comme l’admet Holdren lui-même, ce plan minimaliste n’a aucune chance de passer l’épreuve du Sénat américain où, selon son calcul, il manquait 12 à 15 voix sur les 60 requises pour ratifier cette législation.

    Les pays en développement

    Selon le gouvernement chinois, les pays riches devraient payer $400 milliards par an, soit 1% de leur PIB, pour aider les pays pauvres à réduire leurs émissions. On peut comparer cela à ‘l’offre’ de Gordon Brown de $100 milliards et à la promesse de l’Union Européenne d’un montant de $150 milliards. La Chancelière allemande Angela Merkel a dit que l’Union Européenne devrait contribuer pour $50 milliards, le reste devant implicitement provenir des Etats-Unis. Dans la proposition de contribution européenne, il y a cependant une impasse quant à savoir qui devrait payer quoi. Cela ne présage rien de bon si l’on veut aller vers un accord encore plus large sur le plan mondial. Toutes les offres de l’UE dépendent de toute façon de l’obtention d’un accord plus large, les gouvernements européens sont donc libres de se profiler comme ‘champions verts’ tout en sachant pertinemment bien que le Sénat américain refusera probablement de soutenir quelque accord que ce soit.

    Pour les dirigeants chinois et indiens, le problème a été en grande partie créé par les pays capitalistes avancés – ce qui n’est pas totalement faux – et leurs émissions rapportées à leur nombre d’habitants sont respectivement cinq et dix fois inférieures à celles du Royaume-Uni, par exemple. Pourquoi devraient-ils payer?, demande-t-ils. Cependant, les Etats-Unis de Bush ont toujours bien fait comprendre qu’à moins que ces pays, et la Chine en particulier, n’acceptent de porter une part ‘équitable’ du fardeau, les Etats-Unis ne prendraient part à aucun système international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Quand les démocrates ont été élus en novembre de l’année dernière, Obama a demandé à John Kerry, un des principaux sénateurs, de le représenter en Pologne aux pourparlers sur le climat organisés par l’ONU, pourparlers destinés à ouvrir la voie pour Copenhague. Etant donné la rhétorique verte en provenance du camp d’Obama avant sa victoire, beaucoup de personnes s’attendaient à ce que la position des Etats-Unis change radicalement, mais John Kerry s’est contenté de répéter la ligne préalablement fixée par George Bush. Cela a porté un énorme coup à tout espoir de succès, puisque la Chine et l’Inde étaient toujours aussi inflexibles sur le fait qu’elles ne s’engageraient à aucun objectif de réduction des gaz à effet de serre. La Chine a seulement accepté de réduire son intensité carbonique – c’est-à-dire les émissions par unité de Produit Intérieur Brut – pour un montant non spécifié. Puisque son économie grandit rapidement, cela signifierait que malgré toute amélioration de l’efficacité énergétique, son émission de gaz à effet de serre continuerait à monter.

    Les pays pauvres s’engageront à de véritables objectifs de réduction des émissions si une un montant significatif d’argent est posé sur la table de la part du monde industrialisé. Les chances que cela se produit sont faibles. Mais en même temps, comme la Chine est le plus grand émetteur de dioxyde de carbone au monde, tout accord international qui l’exclurait n’aurait qu’un impact extrêmement limité.

    Le niveau et le timing des réductions de CO₂

    Les Etats les plus industrialisés se sont mis d’accord pour une réduction de 80 % des émissions d’ici à 2050, le niveau sur lequel s’accordent la plupart des scientifiques si l’on veut finalement stabiliser la production des gaz à effet de serre. Mais comme la date limite est assez lointaine que pour être ignorée par les politiciens capitalistes, aucune mesure concrète n’a été mise en place pour atteindre cet objectif.

    Cependant, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), le principal organe scientifique chargé de conseiller les politiciens sur le réchauffement mondial, dit aussi que pour avoir ne fût-ce qu’une probabilité de 50 % d’éviter une augmentation de la température de deux degrés, il doit y avoir d’ici à 2020 une réduction de 25 à 40 % des émissions dans les pays industrialisés, et une réduction de 15 à 30 % dans les pays ‘en développement’. Si les températures dépassent ce niveau, il y aura un plus grand risque de voir se produire des effets irréversibles qui pourraient mener à un réchauffement désormais incontrôlable.

    Au sommet de Bali, il y a deux ans, il a été convenu que les chiffres avancés par le GIEC pour 2020 devaient être un guide pour les pays industrialisés. Depuis lors, réunion après réunion, la plupart des grandes nations développées (sauf celles de l’Union Européenne) ont refusé de concrétiser cela par des objectifs de réductions d’émissions à l’échelle d’un pays ou d’un ensemble de pays.

    Par conséquent, les offres sur la table parlent d’une réduction de seulement 10 à 17% par rapport au niveau de 1990. L’UE a fait l’offre ‘généreuse’ de réduire ses émissions de 20%, mais à la stricte condition qu’un accord soit obtenu à Copenhague. Sa position n’est rien d’autre qu’un jeu cynique puisqu’elle sait que les chances que le gouvernement américain soit d’accord avec des coupes significatives sont minimes, ce qui permettra ensuite aux dirigeants européens de retirer leur offre. En fait, comme cela a été mentionné plus haut, l’Amérique propose de réduire ses émissions de seulement quelques pourcents par rapport au niveau de 1990, et le Sénat américain ne veut pas accepter même cette minuscule réduction.

    Activités compensatoires

    Les compensations sont un système où les pays riches peuvent éviter d’atteindre leurs objectifs d’émissions en acceptant de financer des projets verts dans les pays pauvres. Cela a été une des principales raisons pour lesquelles le traité de Kyoto a été complètement inefficace, comme la porte est restée grande ouverte pour toutes sortes d’échappatoires, le trucage des rapports et la corruption. Selon l’ONG Amis de la Terre, avec ces règles de compensations, le traité permet même que de l’argent soit fourni pour construire des centrales électriques au charbon dans les pays pauvres, même si ce sont les pires responsables d’émissions de C02. Elles devraient seulement être un peu plus efficaces sur le plan énergétique que celles qu’elles remplacent… Cependant, même si, à la différence de cet exemple, les projets étaient honnêtes, cette approche serait toujours erronée puisque le GIEC a clairement affirmé que les gaz à effet de serre doivent être coupés massivement tant dans les pays industrialisés que dans les pays pauvres, un but que sapent les compensations.

    Plutôt que d’accepter cela, l’UE projette de compenser la moitié de ses objectifs de réductions d’émissions proposés pour Copenhague. Si le sommet de Copenhague était une réussite et ses objectifs mis en œuvre, l’UE devrait réduire sa production de dioxyde de carbone de seulement 10% après avoir tenu compte des compensations, ce qui met en perspective la générosité apparente de l’offre européenne. Qui plus est, si ces projets de compensations sont accomplis, ils réduiront la pression au sein de l’UE pour passer à des méthodes durables de production d’énergie, qui est la seule manière réellement efficace de s’attaquer au réchauffement climatique.

    Il y a tout de même un sujet pour lequel il a été spéculé qu’un arrangement puisse être trouvé à Copenhague. C’est au niveau de l’aide à des pays tels que le Brésil, pour la préservation de la forêt équatoriale. Celle-ci serait mise en vigueur en permettant aux nations riches d’acheter des crédits de carbone forestier, c’est-à-dire d’inclure les forêts dans un plan de spéculation du carbone avec lequel les pays industrialisés pourraient acheter de vastes étendues de forêt vierge et ainsi en empêcher le déboisement par l’adoption d’une attitude «responsable». En plus d’être l’origine d’une tempête de ricanements cyniques, cette logique, mise en avant en particulier par le Royaume-Uni, partage tous les inconvénients des systèmes de compensation, auxquels elle ajoute quelques éléments pernicieux.

    Par exemple, ce système inclut des plantations agricoles dans la définition de « forêt tropicale », ce qui signifie que les fonds destinés à la compensation climatique peuvent être utilisés pour poursuivre le défrichement et remplacer les forêts par des terres agricoles.

    Toutefois, les plantations ne peuvent absorber que 20% du CO2 des forêts, ce qui décrédibilise l’ensemble de ce processus (les forêts tropicales sont importantes dans la lutte contre le réchauffement climatique parce que 10% de toutes les émissions de gaz à effet de serre proviennent de la déforestation, puisque les arbres absorbent de grandes quantités de dioxyde de carbone). La proposition de compensation forestière aurait également des effets tragiques sur les peuples indigènes de ces régions, avec leur expulsion violente au fur et à mesure que la forêt est achetée et remplacée par des «plantations agricoles».

    Perspectives pour l’après-Copenhague

    Selon l’ONU, le Sommet de Copenhague est la dernière chance d’éviter un réchauffement mondial catastrophique. Donc, puisque ce Sommet ne parviendra pas à obtenir un nouveau traité pour remplacer Kyoto, où en sera après coup la bataille contre le changement climatique? Les diplomates américains discutent maintenant de la possibilité qu’un «cadre politique» soit décidé lors du Sommet, qui serait capable d’enlever les points d’achoppement, ce qui permettrait ensuite d’arriver à un accord «peut-être l’an prochain, ou dès que possible». On parle d’un prochain meeting de l’ONU dans douze mois au Mexique. Cependant, le Sénateur américain John Kerry, qui aura un rôle-clé lors des futurs développements, a refroidi les ardeurs de tout le monde quant à un tel scénario, car il pense improbable le fait que le Sénat américain accepte de payer le coût d’une quelconque nouvelle proposition.

    Malgré la rhétorique verte de la nouvelle administration américaine, et le fait que les ambigüités des compensations que comportera certainement un éventuel traité de Copenhague feraient en sorte que cet accord n’aurait qu’un coût minime pour quiconque le soutiendrait (le rendant par là-même totalement inefficace), il semble y avoir en ce moment peu de chances pour que le Congrès américain accepte de participer à tout système d’échange de carbone, même si cela ne requerrait qu’une infime diminution des émissions. Les gouvernements des pays pauvres vont continuer à refuser de se fixer des objectifs de réductions d’émissions, ce qui est un point crucial aux yeux des Etats-Unis. Alors que l’UE semble avoir une légèrement meilleure position, elle ne fait en réalité que se cacher derrière l’intransigeance américaine, et si leur offre «progressiste» devait se concrétiser, elle sera sérieusement diluée.

    L’incapacité de parvenir à ne fût-ce qu’un accord cosmétique est placé dans une perspective encore plus morne si l’on prend comme point de départ les revendications des climatologues plutôt que celles dictées par les manœuvres de la politique internationale. La base des négociations était une réduction de 25 à 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Mais comme nous l’avons déjà rappelé, le GIEC ne pense qu’une telle réduction n’a qu’une chance sur deux de pouvoir limiter à 2°C la hausse générale des températures sur le plan mondial. Certains scientifiques pensent que l’on devrait viser les 1.5°C, comme cela a été proposé par plusieurs pays gravement affectés par la hausse du niveau de la mer, notamment dans la région des îles du Pacifique.

    Malgré l’impasse actuelle, on ne peut exclure le fait que l’ONU parvienne à un accord à un certain moment dans le futur, mais il est probable que cet accord soit complètement inadéquat, que ce soit en termes d’objectifs visés ou en termes de lacunes, ce qui le rendrait aussi inefficace que Kyoto. Il serait futile de placer le moindre espoir dans le fait qu’un tel accord puisse mettre en échec le changement climatique ; à la place, nous devons durcir nos campagnes, surtout les campagnes syndicales, pour forcer les gouvernements à agir de manière décisive en passant aux énergies renouvelables et en créant des emplois verts.

    Au même moment, il est clair que si aucun accord international n’a pu être obtenu jusqu’ici, c’est parce qu’il y a des raisons à cela. Si les mesures nécessaires pour enrayer le réchauffement climatique avaient été mises en place il y a 10 ou 15 ans, cela n’aurait même pas coûté 3% du PIB mondial par an – un chiffre qui, en théorie, ne pourrait pas mener à la dislocation de l’économie mondiale.

    Mais même ce léger coût est totalement inacceptable pour les puissances impérialistes qui dominent le monde. Celles-ci ne se focalisent que sur le maintien de la rentabilité à court-terme des entreprises multinationales qu’elles représentent, malgré le fait que la plupart reconnaissent maintenant que les coûts sur le long terme de l’inaction actuelle pourraient s’avérer largement supérieurs.

    Cette attitude, qui consiste à foncer droit dans le mur comme s’il n’existait pas (les yeux ouverts et main dans la main), est implantée dans la nature même du capitalisme moderne, et démontre la nécessité de transformer la société de manière fondamentale, de passer à une société où les besoins humains sont placés avant les profits. Une telle société, qui inclurait la planification démocratique de l’économie, serait pour la première fois capable de réellement mettre un terme au réchauffement mondial. Plus longtemps le socialisme se fera attendre, pires seront les effets du changement climatique.

  • Sommet de Copenhague

    Brutalité policière contre les militants: menottés et au sol durant 6 heures!

    Ce samedi, une manifestation de 100.000 personnes s’est déroulée à Copenhague. Mais l’establishment a voulu criminaliser le mouvement et a pris le prétexte des Black Blocs pour arrêter environ 1.000 manifestants, forcés de s’assoir dans le froid durant 6 heures, menottés, sans pouvoir bouger. Parmi eux, 40 membres du CIO (parmi lesquels la délégation du PSL) ou encore des membres d’ATTAC.

    Par nos correspondants du CIO

    968 personnes ont donc été emmenées par la police danoise. Officiellement, selon elle, il s’agissait "d’arrestations préventives". "Nous sommes innocents", a déclaré Mattias Bernhardsson, un conseiller communal du CIO à Haninge, en Suède, l’un des militants arrêtés. Parmi les 40 membres du CIO arrêtés se trouvaient des militants d’Allemagne, de Suède et de Belgique.

    Malgré les températures hivernales, les militants se dirigeaient du centre-ville de Copenhague vers le ‘Bella Centre’, six kilomètres plus loin, là où se réunissent les dirigeants des différents gouvernements.

    Bien des manifestants ne pensent pas que ces politiciens vont prendre les actions requises pour sauver l’environnement, car cela signifierait de s’en prendre au profit des secteurs automobile, pétrolier, énergétique et autres géants capitalistes. Selon les rapports des médias, les discussions stagne à la Conférence.

    Ce samedi, des manifestations se sont déroulées partout dans le monde. En Australie, 50.000 manifestants s’étaient rassemblés tandis que d’autres protestations étaient organisées à Hong Kong, Manilles et Berlin. Ce dimanche, le CIO avait aussi organisé une conférence de presse pour protester contre la brutalité policière.

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  • Joe Higgins parle des droits de l’homme en Chine au Parlement Européen

    Une discussion a récemment eu lieu au parlement Européen concernant les droits de l’homme en Chine. Un des premiers orateurs à ce sujet était notre camarade Joe Higgins, qui a abordé la répression grandissante du régime chinois. Il s’est notamment appuyé sur l’arrestation et l’expulsion de Laurence Coates, qui était rédacteur du site Chinaworker.info sous le nom de Vincent Kolo. Nous publions ici la vidéos de son intervention ainsi que la retranscription de celle-ci e français.

    Joe Higgins

    "Je soutiens l’appel à mettre fin à la peine de mort en Chine, certainement quand cette peine de mort est utilisée pour terroriser les minorités ethniques dans le pays. L’Union européenne, les tats-Unis et d’autres puissances à travers le monde sont toujours très douces dans leurs critiques contre les violations des Droits de l’Homme en Chine. S’agissant des violations des droits des travailleurs, ces critiques sont même tout simplement inexistantes. Cela s’explique par le fait que ces puissances veulent développer des relations avec les entreprises chinoises et la bureaucratie qui contrôle l’Etat afin d’obtenir de juteux bénéfices grâce à l’exploitation des travailleurs chinois."

    "La Chine est un gigantesque atelier où les travailleurs sont surexploités. Des dizaines de millions de travailleurs migrants vivent dans une misère terrible qui n’épargne pas leurs enfants. Les multinationales européennes et américaines participent à cette exploitation pour augmenter leurs bénéfices record."

    "Le régime chinois recourt de plus en plus à la répression, elle augmente au fur et à mesure que les staliniens chinois font appel au marché capitaliste pour développer l’économie. Il existe une répression massive contre les journalistes et les militants qui luttent pour la justice ou pour les droits des travailleurs."

    "Récemment, un de mes collègues socialiste a été expulsé du pays. Laurence Coates est un socialiste qui écrit sous le pseudonyme de Vincent Kolo et est rédacteur du site internet chinaworker.info. Il a été arrêté et expulsé du pays. Chinaworker.info lutte pour les droits des travailleurs et pour des syndicats libres. Nous devons soutenir les travailleurs en Chine, qui ont besoin de syndicats indépendants et démocratiques. Nous devons lutter pour le droit de faire grève, de même que pour la libération des prisonniers politiques et des militants ouvriers."

    "Nous devons lutter pour la liberté d’expression et de réunion et témoigner notre solidarité internationale avec les travailleurs chinois qui s’opposent au terrible régime bureaucratique chinois. Beaucoup de dignitaires de ce régime veulent devenir des oligarques à l’instar de leurs collègues de la Russie de jadis."

    Video

  • Réguler le capitalisme ou le renverser? Di Rupo contre Michael Moore – Débat

    Cette semaine ont eu lieu à différents endroits des avant-premières du nouveau film de Michael Moore. A l’université d’Anvers, ce sont les Étudiants de Gauche Actifs qui ont projeté ce film, en organisant un débat par la suite sur le contenu anticapitaliste du film. A l’ULB, Elio Di Rupo a tenté de faire une offensive de charme en projetant gratuitement “Capitalism a love story”. Sans qu’il n’y ait de possibilité de débat…

    Cet élément, nous n’avons pas été les seuls à le remarquer. Par dépit, c’est notre stand qui a, à la fin du film, permis d’entendre autre chose que le (faible) discours de Di Rupo qui a précédé la projection. De grands sourires, de franches poignées de main (à défaut du reste), mais pas de débat. Le quotidien flamand De Standaard était aussi présent, et a mentionné l’absence de débat dans son édition d’aujourd’hui. (Voir cet article sur le site du Standaard).

    Comme la photo de ce journal l’illustre, nous avons mené campagne avant et après la projection avec notre journal qui comprenait un dossier sur l’alternative socialiste à mettre en place face au capitalisme. Nous avions également un tract avec le titre “Réguler le capitalisme ou le renverser – Di Rupo contre Michael Moore”. Ce tract abordait notamment comment le néolibéralisme veut nous faire payer pour la crise en attaquant nos salaires, nos emplois, nos pensions,.. Bref, l’exacte politique menée par le PS depuis qu’il est au pouvoir au gouvernement fédéral: depuis 1988! Di Rupo a par exemple été le ministre en charge de la libéralisation de Belgacom. Un beau résultat: des 27.000 travailleurs, il n’en reste que 18.000.

    La crise économique et écologique d’aujourd’hui illustre la faillite du capitalisme. Les perspectives sont sans cesse plus sombres pour les travailleurs et leurs familles. Aujourd’hui, les banquiers et les gros actionnaires recommencent à faire de gros profits, et les boni faramineux sans toujours là. Mais pour la majorité de la population, il n’est question que de pertes d’emplois et de diminutions de salaires. Le PS et les autres partis traditionnels n’ont aucune solution à proposer pour elle, il ne cherchent que de nouveaux moyens pour donner encore plus de cadeaux au patronat. En 2009, presque 9 milliards d’euros de charges et de subsides sont partis des caisses de la collectivité vers les poches des patrons. La déduction des intérêts notionnels, introduite par un gouvernement où siégeait le PS et votée par les élus du PS, coûte des milliards d’euros chaque année! Mais il n’y a pas un eurocent pour l’enseignement, pour les logements sociaux, pour les transports en commun,… Avec des «amis» pareils, plus besoin d’ennemis!

    Le PS n’aide pas les travailleurs et leurs familles. Les patrons devraient remercier le PS pour le rôle de frein qu’il joue sur les luttes des travailleurs par ses liens entretenus avec les directions syndicales. Le PS fait tout pour maintenir le capitalisme sur pied. Dexia a massivement investit dans les fameux subprimes américains quand Elio Di Rupo siégeait à son conseil d’administration. Comme Michael Moore le dit dans son film, il ne sert à rien de vouloir réguler le système capitaliste. Nous avons besoin de mettre en avant un système alternatif au capitalisme, et cela ne viendra pas de ceux qui sont responsables des dégâts causés par la politique néolibérale! Une politique réellement socialiste, c’est par exemple de revendiquer la nationalisation de secteurs-clés de l’économie sous le contrôle démocratique de la collectivité pour planifier l’économie en fonction des besoins de la majorité de la population. Ce n’est en rien le choix du PS.

    Le nouveau film de Michael Moore est une expression de la remise en cause grandissante du système capitaliste. Un récent sondage a mis en avant que 23% des sondés de 27 pays pensaient que nous avons besoin d’un autre système économique. Seuls 11% soutiennent le marché «libre». Dans son film, Moore se réfère à un autre sondage qui illustrait que plus de 35% des jeunes aux USA préfèrent le socialisme au capitalisme, contre 30% soutenant ce système d’exploitation.

    Si aucun espace n’était laissé au débat à l’ULB, nous avons suscité un grand intérêt. Nous avons par exemple vendu 24 exemplaires de notre journal. Le PS a préféré offrir des bières… Le film de Michael Moore appelle pourtant à débattre de l’alternative à mettre en place contre le capitalisme. Même le journaliste du Standaard a trouvé cela dommage et l’a écrit dans son article. L’envie de discuter est présente dans les universités, comme l’ont démontré nos meetings du début d’année, qui ont permis à plus de 300 personnes de venir débattre des idées du marxisme.

    Le film de Michael Moore est un excellent stimulus pour les discussions politiques et idéologiques. Le PSL et EGA ne refusent pas cette discussion et s’y engagent pleinement.

  • REGULER LE CAPITALISME OU LE RENVERSER? – DI RUPO CONTRE MICHAEL MOORE !

    Ce mercredi 9 décembre, les dernier film de Michael Moore était projeté en avant-première à l’ULB, à l’initiative du PS. Elio Di Rupo était d’ailleurs présent pour introduire le film, un comble de la part de celui qui dirige un parti au pouvoir depuis 1988 et qui a si bien su appliquer la politique néolibérale! Les Etudiants de Gauche Actifs étaient donc présent pour dénoncer cette tentative hypocrite de se profiler comme anti-capitaliste. Voici le texte du tract que nous avons utilisé.

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    Actief Linkse Studenten (Etudiants de Gauche Actifs) a été l’organisation étudiante du SP (social-démocratie flamande), mais a rompu tout lien avec ce parti au début des années ’90, en conséquence de sa dégénérescence droitière et de son acceptation de la politique néolibérale. Depuis, nous nous sommes développé pour devenir une organisation anticapitaliste et socialiste implantée dans toutes les universités du pays et qui joue un rôle crucial dans la construction et la politisation des luttes: pour un enseignement gratuit et de qualité, contre le racisme et le fascisme, contre le sexisme, pour la défense de notre environnement et pour le soutien des luttes des travailleurs, avec ou sans-papiers. En conséquence, nous sommes maintenant en solidarité politique avec le Parti Socialiste de Lutte (PSL).

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    La crise économique actuelle marque un point tournant important : la faillite du néolibéralisme après 30 années d’attaques antisociales. Le néolibéralisme voulait nous faire croire qu’en diminuant nos salaires, nos pensions, nos allocations, en flexibilisant toujours plus nos contrats de travail pour répondre aux besoins du patronat, qu’il serait alors possible d’améliorer nos conditions de vie. Pendant des décennies, les partis traditionnels et certainement le PS qui a siégé depuis 1988 dans les diverses coalitions, ont voté les baisses de charges patronales, libéralisé et privatisé nos services publics. C’est Elio Di Rupo, alors ministre, qui a libéralisé Belgacom. Résultats sans appel : alors que les bénéfices record pour les actionnaires et les salaires mirobolants pour ses dirigeants se succédaient, c’est l’emploi qui a trinqué passant de 27000 avant privatisation à quelques 18000 aujourd’hui.

    Aujourd’hui, cette nouvelle crise marque la faillite de ce système. Les perspectives sont sombres. Alors que banquiers et actionnaires renouent avec les profits et continuent à redistribuer des boni exorbitants, les licenciements ne cessent de pleuvoir et un chômage de masse se développe chez les jeunes et les travailleurs. Le PS et les partis traditionnels n’ont aucune solution, et ils préparent aujourd’hui la privatisation de La Poste en détruisant petit à petit les statuts des travailleurs afin de rentabiliser un service qui sera ensuite bradé aux actionnaires privés. En 2009, c’est près de 9 milliards d’euros de baisse de charges patronales qui ont été offerts aux entreprises privées, des milliards d’euros qu’il manque pourtant pour un enseignement de qualité, des soins de santé gratuits, des logements confortables… PS et partis traditionnels nous refont payer une nouvelles fois la crise, après les licenciements, le chômage, l’argent public devra éponger les dettes des banques et en conséquences ce seront les assainissements budgétaires sur nos services publics.

    Au lieu de défendre les travailleurs et leurs familles en organisant massivement la lutte le PS veut nous faire croire qu’on peut domestiquer le système capitaliste. Pourtant, lorsque Dexia a fait des investissements massifs dans les subprimes aux USA, un certain Elio Di Rupo siégeait dans son conseil d’administration. Comme Michael Moore l’illustre, on ne peut pas réguler le système capitaliste. La crise provient des contradictions inhérentes à l’économie de marché et de sa loi du profit maximum à court terme. Un véritable parti des travailleurs défendrait la nationalisation des entreprises qui menacent de licenciement collectifs, pour sauvegarder l’emploi et pas les profits, ainsi que la nationalisation de l’ensemble du secteur des banques et du crédit sous contrôle démocratique de la collectivité afin de planifier les investissements nécessaires. Etre réelement socialiste, cela signifie de rompre avec le capitalisme et défendre une société socialiste démocratique où la production et la distribution seraient démocratiquement planifiées afin d’être orientées vers les besoins de la population et non plus dictées par les profits.

    Le PS n’est plus un parti des travailleurs. Il gère le système capitaliste et mène les politiques néolibérales. De plus, durant ses mandats, il s’est trouvé à de nombreuses reprises en confrontation directe avec les travailleurs en lutte. En 2005 ils ont voté le pacte de générations contre nos pensions malgré 2 jours de grèves générales qui ont paralysées le pays. Aujourd’hui, il tente de récupérer le sentiment anticapitaliste qui se développe. Un sondage réalisé dans 27 pays pour la BBC montre qu’aujourd’hui, 11% seulement pensent que le marché libre est un système qui fonctionne bien et que 51 % veulent le réformer. Mais 23% affirme qu’il est nécessaire de passer à un autre système. Il nous manque un parti qui défend cette idée. Les jeunes et les travailleurs vont devoir lutter et s’organiser pour avoir un avenir. Nous avons besoin d’un véritable parti socialiste de lutte de masse qui défende les revendications des luttes des travailleurs et des jeunes et construirait un parti dans les entreprises, les unifs, les écoles et les quartiers pour conduire a une transformation socialiste de la société.

  • Sommet de Copenhague pour le climat – Premier rapport de l’intervention du CIO

    Une réponse enthousiaste pour les idées socialistes

    Ce lundi 7 décembre a commencé le «Sommet du peuple pour le climat» à Copenhague, la capitale du Danemark. Les membres de Rattvisepartiet Socialisterna (notre section-sœur en Suède) sont arrivés le vendredi précédent, avec du matériel en danois, en suédois et en anglais mettant en avant un programme socialiste en réponse à la crise climatique.

    Lina Westerlund et Mattias Bernhardsson, Rattvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

    • VIDEO: Interview – "Notre terre n’est pas à vendre, battons-nous pour la défendre!"
    • Copenhague: Tract du CIO
    • A Copenhague… et à reculons
    • CHANGEMENT CLIMATIQUE: Beaucoup de discussions, pas de solution
    • Capitalisme et environnement sont irréconciliables Dossier de Mattias Bernhardsson
    • Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète! Brochure du PSL
    • Rubrique "Environnement de ce site"

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    Le Sommet du peuple pour le climat est organisé sur le plan international par 95 organisations, en tant qu’alternative au sommet des Nations Unies qui ne fait que refléter le néant des fausses solutions climatiques offertes par le grand patronat.

    Ce Jeudi à 16h, le CIO organise un meeting public intitulé – «Sauvons la planète – Luttons contre le capitalisme» à l’InfoPoint Rad.huset sur la Onkel Dannys Plads. Ce meeting aura pour objet de débattre des solutions socialistes dont nous avons besoin, comme par exemple: un investissement public massif dans les énergies renouvelables, dans les transports publics, dans le logement et l’agriculture; la nécessité de la transformation de l’industrie sous contrôle des travailleurs; la nationalisation des grandes entreprises et la nécessité d’une planification de l’économie.

    Cette semaine, les membres suédois du CIO vont aussi organiser à Copenhague des discussions sur le problème du changement climatique.

    Les 5 et 6 décembre, il y a également eu une conférence jeunes internationale, intitulée COY (COnference of Youth), à laquelle ont participé des centaines de personnes. Nos revendications pour une justice climatique – c-à-d, que ce soient les grandes entreprises, et non la classe ouvrière internationale et les pauvres, qui doivent payer pour la crise – ont reçu une réponse époustouflante, y compris la revendication pour la nationalisation des multinationales.

    Au cours des trois premiers jours, nous avons vendu 77 exemplaires de notre hebdomadaire suédois et 101 exemplaires de la traduction en anglais de notre document sur le changement climatique. Nous sommes aussi entrés en contact avec de nouvelles personnes qui sont intéressées à poursuivre les discussions avec le CIO.

    Calendrier des événements lors du Sommet du people pour le climat:

    Jeudi 8 décembre

    • Combattre le capitalisme et la crise climatique, 13.00-15.00 dans la Salle rouge
    • Climat, commerce et développement et l’approche genre, 13.00-16.00 dans la Salle verte
    • Quel avenir à bas carbone pour le secteur des transports ? 16.15-18.15 dans la Salle verte

    Mercredi 9 décembre

    • Construire la résistance de la communauté face au changement climatique, via la souveraineté alimentaire et l’agriculture écologique, 15.15-17.00 dans la Salle orange

    Jeudi 10 décembre

    • Coopération internationale pour l’énergie renouvelable – en Europe et dans le Sud, 10.00-12.00 dans la Salle bleue
    • Scénarios pour une transition rapide vers une énergie renouvelable, 10.00-12.00 dans la Salle bleue

    Vendredi 11 décembre

    • Consommation de viande et changement climatique, 10.00-12.00 dans la Salle brune
    • Lutter pour les droits des réfugiés climatiques, 10.00-12.00 dans la Salle verte
    • Lancement d’une campagne internationale pour les droits des réfugiés climatiques, 13.00-15.00 dans la Salle jaune

    Samedi 12 décembre

    • Journée mondiale d’action – grande manifestation de la Christiansborg Slots-plads au Centre Bella (où se tient le Sommet de l’ONU), départ à 13h.
  • A Bayer, l’austérité n’est pas une option

    A Anvers, la direction de Bayer a voulu imposer un plan d’assainissements. En vue de réaliser cet objectif, elle a pu compter sur la coopération des politiciens, des autres patrons et des médias. La proposition de travailler plus longtemps pour le même salaire était présentée comme «généreuse» et le refus des délégations syndicales d’accepter ce recul était qualifié d’«irresponsable». Ce n’est quand même pas le rôle des syndicats d’organiser la casse sociale? Après Bayer aurait rapidement suivi le reste du secteur. Où s’arrêterait dès lors cette spirale vers le bas?

    190 millions d’euros de profit

    Bayer n’est pas exactement une entreprise en difficultés. En 2008, les profits nets ont augmenté de 18% pour atteindre 190 millions d’euros. Ces profits ont toujours plus dépendu des activités financières, et en résultat la production a diminué ces dernières années jusqu’à près de 25 millions d’euros en 2008, soit 2,5% d’un chiffre d’affaire de presque un milliard d’euros.

    L’entreprise veut néanmoins faire encore plus de profits et recherche des moyens de s’en prendre aux salaires. Pourtant, les coûts du personnel ne représentent que 8 ,8% des coûts totaux! Ces dernières années, les travailleurs ont toujours dû travailler plus durement, comme l’illustre la productivité (la valeur ajoutée par travailleur), qui a doublé depuis 2005.

    Bayer veut assainir sur le personnel, car il ne reste plus grand-chose à couper ailleurs. Les diminutions de charges ne peuvent plus faire de grande différence, l’entreprise ne paye de toute façon presque aucun impôt. En 2008, le taux d’imposition réel était de 10,02%! Uniquement avec la Déduction des intérêts notionnels, Bayer a ramassé quelques 50 millions d’euros. La baisse des profits de la production provient en fait principalement des prix des matières primaires. Assainir sur le dos du personnel ne va rien y changer.

    Travailler plus longtemps pour le même salaire?

    La direction a proposé d’augmenter le temps de travail, vers 35,25 heures par semaine dans un premier temps, sans doute plus par la suite. Selon la direction, il s’agissait d’une nécessité pour préserver la position concurrentielle de l’entreprise. Elle parle en plus d’une surcapacité de production concernant le polycarbonate (200.000 des 550.000 tonnes seraient de trop). La production devrait être diminuée à Uerdingen (en Allemagne) ou à Anvers.

    Mais comment diminuer la production en travaillant plus longtemps? Il est clair que ce n’est qu’un préambule pour pouvoir passer plus tard à des licenciements. Limiter le temps de travail à 33,6 heures par semaine était une mesure destinée à sauver l’emploi: en travaillant moins longtemps, les pertes d’emploi ont été limitées lors d’une restructuration précédente.

    La direction a fait chanter le personnel en déclarant que le choix était entre accepter les assainissements ou fermer le site. La direction serait-elle ainsi capable de mettre la clé sous le paillasson de sa filiale anversoise qui lui rapporte 190 millions d’euros parce qu’elle ne sait pas faire grimper le chiffre jusqu’à 200 millions? Le chantage était surtout destiné à pouvoir utiliser au mieux les copains du monde politique et médiatique. Ces derniers ont présenté cette proposition visant à augmenter le temps de travail comme une offre «généreuse». Cette campagne de diffamation s’est rapidement répandue et a gagné de l’ampleur. Au début, seuls les délégués syndicaux de Bayer étaient de méchants loups, ensuite tous les travailleurs de l’entreprise, et enfin tout le secteur chimique. Face à une telle offensive médiatique, plus besoin d’argumenter en faveur de médias propres aux travailleurs et aux structures syndicales. C’est plus que nécessaire pour faire circuler les informations dans les délégations syndicales afin de pouvoir répondre sur les lieux de travail à la propagande des médias capitalistes.

    La question centrale pour la direction de Bayer n’est pas le temps de travail, mais bien le salaire. C’est ça qui doit baisser. En Allemagne, la direction a exigé une diminution de 6,7%. Si Bayer réussit à faire travailler le personnel plus longtemps pour le même salaire et licencier ensuite le surplus de personnel, on parle en réalité de diminution salariale. Cet exemple serait bien entendu très vite suivi dans d’autres entreprises du secteur. Ce n’est pas une coïncidence si fédération patronale de la chimie suivait ces discussions de si près. Où s’arrêtera la spirale vers le bas? Au salaire proposé pour les «facteurs de quartiers»?

    L’austérité n’est pas une option

    La direction a bloqué le prolongement d’une convention collective concernant la sécurité de travail pour le lier à la discussion sur les salaires. En échange d’une augmentation du temps de travail, il y aurait cinq années de sécurité de travail. Voilà de quoi compléter le chantage.

    Une diminution de salaire ou une augmentation du temps de travail signifie en pratique que les travailleurs qui restent payent la prime de départ du personnel en surplus. La diminution du temps de travail a été introduite au premier janvier 2004 pour éviter des licenciements secs et la direction de Bayer a reçu depuis lors plus de 6 millions d’euros de diminution de charges sociales avec l’introduction de la semaine des 33,6 heures. Et maintenant on devrait accepter tout d’un coup de travailler plus longtemps?

    Les syndicats refusent d’accepter l’austérité. Chaque eurocent ou chaque minute assainie ne va conduire qu’à plus de misère. Les syndicats refusent encore d’entrer dans une spirale vers le bas avec leurs collègues de la filiale d’Uerdingen. Le personnel d’un site ne doit pas être monté contre celui d’un autre.

    Stratégie combative

    La prise de position adoptée par les délégations syndicales de Bayer est remarquable. A contre courant des médias et de la direction, on refuse clairement les assainissements. Pour renforcer la position des syndicats, ces derniers mois, la politique a été de systématiquement informer le personnel sur la situation financière réelle de l’entreprise. Sur le site web Roodoor.info, on peut voir (en néerlandais) quelques exemples d’excellents tracts syndicaux très informatifs. Il y a aussi eu des réunions du personnel.

    Un accord a été conclu avec les syndicats de la filiale d’Uerdingen pour ne pas entrer en concurrence les uns avec les autres. Un pacte syndical a été conclu dans tout le secteur pour refuser chaque accord nuisant aux conditions de travail et de salaire.

    Le personnel a refusé la proposition de la direction et elle a dès lors été obligée de revenir sur ses plans et d’annoncer qu’il y aura de nouvelles négociations en février, sans que l’on ne touche aux conditions de travail et de salaire.

  • VIDEO: Interview – “Notre terre n’est pas à vendre, battons-nous pour la défendre!”

    Ce samedi 5 décembre s’est déroulée à Bruxelles une manifestation sur la question climatique qui a attiré quelques 15.000 personnes. Le PSL était présent, avec des slogans tels que "c’est pas les écotaxes qu’il faut payer – c’est le capitalisme qu’il faut éliminer" ou encore "résistance internationale – contre les déchets du capital". A cette occasion, nous avons interrogé Nicolas Croes, auteur de la brochure du PSL sur l’environnement.

    Par Pablo V (Bruxelles)

  • Sommet climatique de Copenhague: Sauvons la planète – luttons contre le capitalisme!

    Une planification démocratique est la seule solution

    Voici le texte d’un tract qu’utilisent les membres du Comité pour une Internationale Ouvrière qui participent aux protestations dans le cadre du sommet consacré au climat, à Copenhague.

    Tract du CIO

    Juste avant ce sommet, de nouveaux faits alarmants ont été rendus publics:

    • Le niveau de dioxyde de carbone a atteint les 385.2 ppm – le plus haut niveau depuis 650.000 ans, selon la World Meteorological Organisation.
    • Depuis 1990, les émissions de dioxyde de carbone ont augmenté de 41%. L’an dernier, malgré la crise économique, elles ont encore augmenté de 2%, c’est-à-dire plus que la moyenne annuelle des années ’90, selon NatureGeoscience.

    Ces développements sont dans la ligne des pires prévisions du GIEC – qui prévoient une augmentation de 6° dans ce siècle. Aujourd’hui déjà, 300.000 personnes meurent chaque année en raison directe ou indirecte des effets du changement climatique. Les scientifiques dissent qu’il ne reste que 6 ans (jusqu’en 2015) pour modifier la production et la consommation destructrice d’énergies actuelles avant que des effets “catastrophiques” ne deviennent irréversibles. Notre lutte est une course contre le temps.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La crise climatique est causée par le système capitaliste et ses multinationales. Les dirigeants politiques qui étaient à Kyoto et ceux qui sont maintenant à Copenhague n’ont aucune solution à proposer. Leur seul objectif en tant que parti au gouvernement est d’éviter d’apparaître comme le "mauvais" tout en passant la balle à quelqu’un d’autre! A travers de fausses solutions capitalistes – comme le commerce de droits d’émissions – ils essayent de continuer à se baser sur les énergies fossiles. Ils démontrent en fait qu’ils sont dans la poche des grosses entreprises, et parmi elles l’industrie pétrolière et énergétique. La première et la deuxième des 500 plus grandes entreprises en termes de fortune sont les géants pétroliers Exxon et Chevron. Les n° 4 et 5 sont General Electric et Wal-Mart. Sans s’en prendre au pouvoir de ces multinationales – et tous leurs politiciens – la crise climatique ne pourra pas être résolue.

    Nous avons besoin d’un mouvement climatique global et démocratique qui implique les travailleurs, les jeunes, les paysans pauvres et tous ceux qui sont touchés par les effets du changement climatique. Aucune confiance ne doit être placée dans les gouvernements ou les entreprises.

    Le socialisme démocratique, organisé à une échelle internationale, est la seule alternative au système capitaliste. A la place de gaspiller les ressources naturelles pour le profit, les boni des actionnaires, l’armée,… au prix de la destruction du globe, nous avons besoin d’une planification démocratique basée sur les besoins de la population et de l’environnement.

    Le CIO lutte pour:

    • L’objectif de réduire les émissions d’au moins 50% d’ici 2020, avec le but d’atteindre 90% de reductions d’ici 2050.
    • S’opposer aux taxes (comme les taxes carbone) sur le dos de la classe des travailleurs. Que les véritables pollueurs payent: les grandes entreprises!
    • Un investissement public massif pour remplacer l’énergie fossile et nucléaire par des énergies renouvelables
    • Un société orientée vers des transports, des logements, une agriculture et une industrie soutenables, pour une société planifiée sous le contrôle démocratique des travailleurs
    • La reconversion de l’industrie automobile ou encore celle du charbon, en défendant tous les emplois et les salaires, pour utiliser la technologie et les connaissances de la force des travailleurs pour une production socialement utile et sans dégâts pour l’environnement
    • La nationalisation des 500 multinationales qui dominent aujourd’hui le monde, tant économiquement que politiquement
    • Mobiliser et unifier les luttes quotidiennes pour l’emploi, le bien-être et le climat – pour une lutte commune internationale des syndicats, des groupes environnementaux et des organisations de gauche, dont le NPA en France, Die LINKE en Allemagne et Syriza en Grèce, avec l’objectif de construire des partis de masses socialistes et conscients des nécessités environnementales.

    Qui nous sommes

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière est une organisation socialiste internationale avec des sections et des membres dans plus d’une quarantaine de pays.

    • Aux USA et ailleurs, les sections du CIO jouent un rôle important dans le mouvement anti-guerre, en organisant par exemple des grèves d’étudiants du secondaire.
    • AU Sri Lanka, en Inde et au Pakistan, les sections du CIO luttent pour l’unité de tous les travailleurs contre la guerre, le terrorisme et les divisions ethniques ou religieuses.
    • En Grèce, la section du CIO a lancé Green Attack pour organiser une lutte des travailleurs et des jeunes en réaction des terribles feux de forêts.

    • En Grande-Bretagne, les membres du CIO dans les syndicats et dans la jeunesse sont en première ligne pour defendre les emplois, par exemple à l’entreprise éolienne Vistas.
    • En Afrique du Sud et au Nigéria, les sections du CIO organisent la résistance contre le chômage et pour la défense de l’enseignement contre la mondialisation capitaliste et les multinationales, comme Shell au Nigéria.
    • Au Brésil, au Chili au Venezuela et en Bolivie, les sections du CIO sont engagées dans les luttes contre les privatisations et pour les droits des peuples indigènes.
    • En Suède, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède) est engagée dans plusieurs campagnes: contre des projets de constructions de gigantesques autoroutes, pour la nationalisation de l’industrie automobile pour sauver les emplois et réorganiser la production, pour des transports publics gratuits et étendus ou encore contre les attaques du gouvernement de droite sur les travailleurs et l’environnement.

    En juin, Joe Higgins du Socialist party (CIO-Irlande) a été élu au Parlement Européen. Joe et le SP ont mené plusieurs campagnes de masse – y compris les victoires contre une taxe supplémentaire sur l’eau et dans le soutien de travailleurs turcs dans le bâtiment. Aux élections européennes, Joe Higgins a battu le candidat du parti au pouvoir qui était élu depuis 20 ans. Les sections du CIO ont aussi des conseillers communaux dans plusieurs pays – Australie, Allemagne, Angleterre, Irlande, Suède.

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