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  • Suède: Nos camarades reçoivent un prix pour leurs actions anti-fascistes

    Mattias Bernhardsson et Joel Eriksson, tous deux membres de notre parti-frère suédois Rättvisepartiet Socialisterna, ont reçu un prix le 30 novembre dernier pour le rôle qu’ils jouent dans la lutte antifasciste. La Fondation des Artistes Contre le Nazisme a aussi délivré un prix à Judith Popinski, survivante de l’Holocauste et encore aujourd’hui militante active de la lutte antinazie.

    Johannes Lundberg, Rättvisepartiet Socialisterna (CIO-Suède)

    Au mois de mars de cette année, Mattias Bernhardsson et Joel Eriksson avaient été attaqués par des néonazis sur le chemin d’une manifestation anti-guerre et contre l’occupation de l’Irak. Le lendemain, Mattias avait encore subi une attaque près de chez lui par des hommes masqués et armés de couteaux."Je ne me permettrai jamais de me taire, et espère que vous en ferez autant", a déclaré Mattias dans son speech, accueilli par des applaudissements nourris.

    Mattias et Joel continuent bien entendu leur travail politique et leurs activités contre le racisme et le nazisme. Mattias était ainsi impliqué dans l’organisation d’une manifestation contre une marche de néonazis le 28 novembre à Stockholm. Juste avant la cérémonie de remise des prix, le 30 novembre, il avait encore participé à une manifestation antifasciste.

    Mattias a encore déclaré que le racisme provident du sommet de la société, des politiciens qui accusent les réfugiés d’êtres responsables des problèmes de la société. Il a aussi abordé le développement de groupes néonazis violents dans le sillage du parti raciste Sverigedemokraternas et de son succès électoral. En tant que conseiller communal de Rättvisepartiet Socialisterna, Mattias a déjà eu à de nombreuses reprises mailles à partir avec Sverigdemokraternas.

    Cette récompense est "une reconnaissance énorme du travail intense et conséquent de notre parti", comme l’a déclaré Joel Eriksson.

    Plus tard, Judith Popinski, qui a survécu au camp de concentration nazi d’Auschwitz, a reçu une ovation nourrie pour son speech.

    "L’histoire de Judith nous rappelled à quell point il est important de lutter contre le nazisme. Depuis 1980, plus de 20 personnes ont été assassinées par les néonazis en Suède. Nous ne devons jamais leur tourner le dos", a encore dit Mattias. L’argent du prix reçu par nos deux camarades sera intégralement versé au Rättvisepartiet Socialisterna et à ses campagnes contre le fascisme et le racisme.

  • Plan Marshall 2.vert – Beaucoup de Com’… et beaucoup de libéralisme!

    Les fruits de l’olivier ont une teinte bleu foncée. Le MR a beau être dans l’opposition, il n’a visiblement pas le monopole des idées néolibérales. La coalition PS-CDH-ECOLO a sorti son plan Com’, un texte qui n’est qu’une compilation de poncifs néolibéraux avec le verni progressiste de rigueur pour faire passer la pilule et donner aux journalistes de quoi ne pas trop se creuser la tête. C’est pour votre bien on vous dit!

    Par Alain (Namur)

    Ce fameux plan comporte six axes:

    1. le capital humain, un atout à valoriser
    2. les pôles de compétitivité et les réseaux d’entreprises, un succès à amplifier
    3. faire de la recherche scientifique, un moteur d’avenir
    4. mettre en place un cadre propice à la création d’activités et d’emplois de qualité
    5. les Alliances Emploi-Environnement, une stratégie d’avenir
    6. conjuguer emploi et bien-être social

    Nous n’allons ici aborder dans le détail que ce premier qui a trait au capital humain comme atout à valoriser. Rappelons à ce titre que la campagne électorale avait laissé une place importante à l’enseignement, à l’éducation et à la lutte contre les inégalités en milieu scolaire. Les enseignants auront pu apprécier la concrétisation de ces belles paroles à la rentrée… (voir notre rubrique «enseignement»)

    En guise d’amuse bouche, il est intéressant de revenir sur une production intellectuelle de l’actuelle présidente du parlement de la région wallonne, Emily Hoyos (Ecolo). Dans le texte:

    «(…) Pas question bien sûr de revoir à la baisse nos ambitions pour l’école. Pour les écologistes, l’école est un levier essentiel pour changer la société en profondeur : elle est chargée d’un enjeu fondamental de transmission entre générations et de réinvention culturelle. Elle a en outre pour mission de contribuer à réduire les inégalités et de rendre ainsi notre monde plus juste. Si les différentes étapes de la scolarité obligatoire sont autant de paliers vers l’émancipation, celle-ci sera, pour Ecolo, autant sociale que personnelle, citoyenne et culturelle.» ( C’est promis Théo on leur mettra dans le nez PISA, E Hoyos, Chercheuse-associée, Etopia)

    C’est baveux de progressisme et de bonnes intentions, mais voyons l’enfer que ce genre de réflexion est devenu dans le plan Marshall.

    Pour l’olivier et son réseau d’intellectuels, le capitalisme est l’horizon indépassable

    La base fondamentale d’une société est son système de production dont découle la culture, entre autres. C’est ainsi que bien des théories savantes n’ont pour autre but que de pérenniser le système d’exploitation d’une petite minorité sur la majorité de travailleurs. À cet effet, nombre de beaux esprits, d’intellectuels et de penseurs produisent des analyses qui ont pour fonction de justifier le fait suivant: une minorité se sert de la majorité à son unique avantage.

    La plupart des sociologues du travail, des économistes et les experts de toutes sortes qui ont l’oreille des dirigeants affirment que le problème du chômage n’a rien à voir avec le système de production de biens et de marchandises que nous connaissons actuellement. Selon eux, le problème principal réside dans le fait qu’il y a une inadéquation entre l’offre d’emploi et la demande. Pour palier à cela, il suffirait donc de former les demandeurs d’emplois, ou d’adapter les formations aux besoins du marché, tout en découvrant de manière prévisionnelle les tendances évolutives de celui-ci. Le problème du chômage de masse serait ainsi résolu.

    Évidemment, ces experts ne remettent pas en question la nature même du système. Les lois générales de l’économie sont donc ignorées par beaucoup. Dans la littérature économique et dans les études qui sont menées dans le domaine, on ne trouve pourtant jamais l’affirmation selon laquelle le niveau de qualification de la main d’œuvre va déterminer le niveau de chômage. C’est une fable, un conte néolibéral.

    Une étude a été réalisée auprès de plus de 500 jeunes flamands diplômés en juin dernier et détenteurs d’un diplôme de master ou de bachelier. Parmi eux, la moitié seulement a pu trouver un emploi. Mais encore il y-a-t-il emploi et emploi… 27% des jeunes diplômés qui travaillent ont un emploi d’intérimaires. Autre donnée d’importance, 48% de ces nouveaux travailleurs qualifiés gagnent moins de 2.000 euros brut par mois. Difficile de débuter une vie indépendante dans de telles conditions.

    En fait, les solutions que mettent en avant ces experts ne sont donc pas pragmatique mais bien idéologiques.

    L’éducation comme instrument du marché

    Concernant ce premier axe, le Plan Marshall 2.vert dégage plusieurs lignes-forces (de manière non exhaustive):

    1. créer des emplois et multiplier les collaborations et les synergies entre les acteurs de l’éducation et de la formation.
    2. Faire de la «formation tout au long de la vie» une réalité qui serve l’émancipation de chacun et le développement régional.
    3. Encourager les synergies entre les établissements des différents réseaux au niveau des bassins scolaire
    4. Harmoniser l’offre de formation et construire de véritables filières qui permettent de favoriser la continuité de la formation des futurs travailleurs
    5. Répondre au besoin du marché
    6. Pérenniser et développer l’emploi par L’APE marchand
    7. Créer des pôles de formation répondant aux besoins socio-économique locaux et rapprocher les différentes structures sous-régionales existantes
    8. Adapter l’offre de formation en lien avec les besoins des entreprises et des demandeurs d’emplois
    9. Améliorer l’identification et l’analyse des compétences disponibles et demandées sur le marché
    10. Renforcer l’orientation et la formation des publics vers les métiers en demande ou liés au développement durable.

    Tout d’abord, il faut noter que le but visé de manière générale n’est plus de créer de l’emploi, mais bien de créer de l’emploi APE ou PTP. Ces contrats sont des cadeaux déguisés aux employeurs qui reçoivent des primes pour engager de jeunes chômeurs. Une fois la prime épuisée, le travailleur est jeté à la porte et un nouveau citron à pressé est engagé pour pouvoir à nouveau bénéficier de l’avantage. La crise a détruit des dizaines de milliers d’emplois, et qu’elle va continuer à faire des dégâts, et le taux de chômage des jeunes en Région wallonne était déjà de 27,8% en 2007. Nul doute que les jeunes sont parmi les premières victimes de la crise. Face à cette situation, la seule chose que ce gouvernement propose, ce sont des contrats «Kleenex» où la collectivité paye les patrons!

    Quand à la promesse de Hoyos à «Théo», c’est du vent. S’il n’entre pas en lutte, il va galérer Théo! Ce gouvernement, avec son Plan Marshall, planifie la destruction de l’enseignement. Lors des discussions relative aux mesures d’austérité, la ministre de l’enseignement avait déjà présenté quelques mesures qui attaquaient les conditions de travail des profs (et donc les conditions d’apprentissage des étudiants). De plus, avec les réductions voulues dans le service public, le nombre de profs diminuera inexorablement si on ne met pas plus de moyen dans le secteur.

    Ce gouvernement antisocial considère l’enseignement comme un instrument pour aider les patrons et les actionnaires à engranger du profit. Fini l’éducation comme outil d’émancipation, bienvenue à la formation comme outil d’adaptation aux mutations du marché «libre». On ne cherchera désormais plus à donner une formation générale, scientifique critique, technique et artistique, on développera des compétences qui peuvent être valorisées sur le marché du travail. L’employeur ne doit plus se soucier de former son personnel, l’Etat s’en charge, au détriment des apprentissages plus globaux qui permettront à l’individu de se réaliser et de s’émanciper.

    A quoi bon étudier la Grèce antique, jamais dans un entretien d’embauche on ne va vous demandé qui est Sisyphe, quelle est sa relation avec Zeus et pourquoi il a mis en échec Thanatos. Dans votre travail de tous les jours il est fort peu probable que vous ayez besoin de connaitre les derniers raffinements du matérialisme et du constructivisme pour résoudre vos tâches. On vous demandera de savoir vous servir d’une interface informatique. D’être à l’heure, obéissant et sachant travailler en équipe. On vous demandera d’être flexible et de pouvoir vous adapter à de nouvelles formes de travail.

    L’approche par compétence implémentée par le décret mission allait déjà dans ce sens. Dans les filières de l’enseignement technique, les programmes se faisaient déjà via les profils de formation avec le monde des entreprises (les patrons). On va renforcer à fond ces logiques. Pour le gouvernement ce n’est pas aux professeurs, aux pédagogues et au mouvement social de déterminer quels sont les savoir utiles, c’est au patronat. L’école va renforcer sa fonction de reproduction des inégalités.

    Le même raisonnement est adopté pour la recherche scientifique. Les budgets alloués aux facs ont été sabrés. On va orienter la recherche vers les besoins du marché et non vers les besoins sociaux alors que de plus en plus le besoin se fait sentir d’une recherche publique et contrôlée démocratiquement. On va dans le sens de plus d’investissements privés dans ce secteur. Le but de cette politique est de créer des spin-off. Des microsociétés qui développent pour le marché les applications de la recherche. Évidemment, la viabilité de ces entreprises dans un monde économique qui tend à la concentration des capitaux pour faire face à la concurrence n’est pas envisagée.

    De manière transversale, ils veulent inculquer à notre jeunesse le goût d’entreprendre. Pour cela, rapprocher le monde de l’enseignement et de l’université au monde de l’entreprise est nécessaire. L’illusion est ici dans le fait que tout le monde peut lancer sa petite entreprise aidée l’Etat qui octroie des crédits et alloue des formations en gestion ou met à disposition des coachs. Outre la faisabilité budgétaire de ce genre de politique, c’est indécent de faire croire au gens que chacun peut lancer son commerce alors que le retournement actuel détruit des centaines de PME mois après mois. Au-delà de l’illusion, la fonction attribué à «l’esprit d’entreprise» , c’est de laver le cerveau des gens avec l’idéologie des patrons: si je ne suis pas riche, beau et célèbre, je suis un perdant, ce qui est normal parce que je n’ai pas assez travaillé, mon entreprise a fait faillite car j’ai mal gérer, je n’ai pas proposer le bon produit par manque de formation sur les besoins du marché. En bref, je ne peux m’en vouloir qu’à moi-même. Ainsi donc Théo, fini la contestation, si je suis pauvre et en galère ce n’est pas de la faute du système, je ne peux en vouloir qu’à moi-même ou à limite aux autres plus en dessous de moi (étranger, parasite, assistés sociaux,…).

    Voilà l’avenir qu’on te réserve Théo, un monde laissé à l’arbitrage cruel du marché, où le taux de profit passe avant tout le reste. En dernière analyse, le but ultime de ce Plan Marshall 2.vert est de prolonger la survie de ce système qui de toute part prend l’eau et a des effets néfastes sur le social, l’humain et l’environnement. Nous n’avons ici abordé qu’une des facettes de ce plan, mais le reste est du même tonneau.

    Il faut que le secteur de l’enseignement (profs, étudiants mais aussi parents), l’ensemble des syndicats, les travailleurs et les allocataires se préparent à lutter massivement contre les changements structurels que tentent de réaliser les capitalistes à la faveur de la crise. Nous n’avons aucune confiance à accorder à ces partis traditionnels qui ont fait de la logique de marché leur seule base de réflexion. Il est plus que temps que le mouvement des travailleurs mette en avant son propre parti qui puisse revendiquer que l’argent de la collectivité ne soit pas utilisé pour sauver les banques sur notre dos. Nous voulons un enseignement gratuit et de qualité! Nous voulons au moins 7% du PIB dans l’enseignement!

    Mais ces revendications, comme d’autres concernant la nécessité de nationaliser le secteur financier, demandent de briser la logique à court terme du capitalisme. Selon nous, la seule société qui pourrait faire à la fois face à l’éducation des générations futures, à la défense de l’emploi ou encore à celle de l’environnement est une société démocratiquement planifiée, une société socialiste. Pour paraphraser encore une fois madame Hoyos: Pour nous c’est promis Théo, on leur promet de lutter jusqu’au bout…. Un mot d’ordre: Socialisme ou barbarie!

  • VIDEO: ULB – Votez pour les Etudiants de Gauche Actifs!

    Les 8 et 9 décembre, les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles éliront leurs représentants au conseil d’administration. Les Etudiants de Gauche Actifs déposent une liste pour la faculté SOCO (sciences sociales politiques et économiques – Solvay). Voici un petit spot qui appelant à voter pour les candidats d’EGA

    Par Navid (EGA – Bruxelles)

  • Manifestation pour le climat. Reportage – photos (2)

    Ce samedi 5 décembre, environ 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles dans le cadre du sommet de Copenhague consacré au climat. Il y avait donc beaucoup plus de monde que l’an dernier, mais aussi plus de monde qu’attendu. L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible et les preuves scientifiques du changement climatique s’accumulent. Face à cette catastrophe écologique imminente, nous avons un besoin urgent d’une réponse conséquente. Cette réponse ne peut pas être basée sur la perpétuation de la logique de profit du système capitaliste et c’est pourquoi nous sommes intervenus en mettant en avant la nécessité d’une société socialiste, démocratiquement planifiée. Position que même le Prince Laurent a pu entendre…

    Par Nico

  • Manif climat. Reportage photos

    Ce samedi 5 décembre, environ 15.000 personnes ont manifesté à Bruxelles dans le cadre du sommet de Copenhague consacré au climat. Il y avait donc beaucoup plus de monde que l’an dernier, mais aussi plus de monde qu’attendu. L’impact des changements climatiques est de plus en plus visible et les preuves scientifiques du changement climatique s’accumulent. Face à cette catastrophe écologique imminente, nous avons un besoin urgent d’une réponse conséquente. Cette réponse ne peut pas être basée sur la perpétuation de la logique de profit du système capitaliste et c’est pourquoi nous sommes intervenus en mettant en avant la nécessité d’une société socialiste, démocratiquement planifiée.

    Photos par Pablo V (Bruxelles)

  • SOMMET SUR LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE – A Copenhague… et à reculons

    L’avantage avec les “grrrrandes” conférences internationales, c’est qu’on peut écrire l’article deux semaines avant leur tenue (ce qui est le cas de celui-ci) en étant sûr de ne pas se tromper. Car elles suivent le même processus immuable que les visites de Saint-Nicolas aux enfants sages.

    Par Jean Peltier

    Tout commence par des mois de bombardement médiatique sur l’immensité de l’enjeu qui impose de prendre des décisions historiques. Puis, dans le mois qui précède l’échéance, le ton devient alarmiste : les pourparlers préalables entre grandes puissances s’embourbent, chacun tient son vis-à-vis par la barbichette et plus rien n’avance. Le monde entier retient son souffle. Puis le barnum a lieu sous les flashes et les micros de milliers d’envoyés spéciaux. Le tout se termine par un communiqué triomphaliste qui réaffirme toutes les bonnes intentions mais masque à grand peine l’absence des fameuses «décisions concrètes et contraignantes». Ce qui n’empêche pas la majorité des journalistes de broder encore quelques jours sur les grands défis à rencontrer, pendant que quelques voix de scientifiques courageux tentent de faire entendre leurs désillusions et leurs inquiétudes. Puis le soufflé retombe jusqu’à la prochaine “grrrrande conférence”.

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    Détruire le capitalisme… avant qu’il ne détruise la planète!

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    La conférence internationale sur le réchauffement climatique à Copenhague ne fait pas exception à la règle. D’une part, les enjeux sont colossaux et l’urgence absolue. De l’autre, la perspective d’un plan de lutte contre le réchauffement impliquant des mesures réellement contraignantes est d’ores et déjà coulée par le fond.

    Réchauffement hors de contrôle

    En 2007, le rapport du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat) affirmait qu’avec une température supérieure de deux degrés à celle que connaissait la planète avant l’entrée dans l’ère industrielle (c’est-à-dire il y a peine deux siècles), un désastre incalculable aurait lieu. Aujourd’hui, la grande majorité des scientifiques pensent que les températures augmenteront bien au-delà de ces deux degrés et que nous pourrions assister à une augmentation de trois à six degrés avant la fin de ce siècle.

    La raison principale est qu’au fur et à mesure que leur température augmente, les océans perdent leur capacité à absorber du gaz carbonique. D’autre part, il y a plus de carbone stocké sous le permafrost (le sous-sol gelé en permanence) des régions polaires que dans l’atmosphère toute entière. La fonte de ce permafrost libérera donc des quantités énormes de carbone. Pour les experts, si les émissions de gaz carbonique, de sulfate et de dioxyde d’azote continuent à croître au rythme actuel, cette bombe éclatera dans les 100 années à venir. On est actuellement au seuil d’un point de non retour, un point où plus rien ne permettrait de stopper le réchauffement global, quelles que soient les mesures prises.

    Or le réchauffement climatique, ce n’est pas que la perspective de cultiver des kiwis à Malines et de se promener en bikini sur le Marché de Noël à Liège. C’est surtout la désertification accélérée d’une grande partie de l’Afrique et de l’Asie couplée avec la montée du niveau de la mer qui noierait des zones littorales fortement peuplées et la multiplication des cyclones, tempêtes et autres inondations. La fonte des neiges et la disparition des énormes glaciers de l’Himalaya, c’est la perspective dans un siècle que les grands fleuves de l’Inde qui y prennent leur source ne soient plus que des cours d’eau saisonniers, poussant des dizaines voire des centaines de millions de gens sur les routes en tant que « réfugiés climatiques ».

    La consommation d’énergie fossile – gaz, pétrole, charbon – est la principale source d’émission de gaz à effet de serre, à l’origine du réchauffement climatique. Et rien n’indique que cela va changer. Le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) annonce qu’ils représenteront toujours 80% de la consommation d’énergie sur la planète en 2030.

    Un marché inefficace mais juteux

    Pourtant, depuis la première conférence sur le climat à Rio en 1992, les rapports et les conférences se multiplient, de plus en plus alarmistes. Alors, pourquoi est-ce que rien – ou si peu – ne change ?

    La première raison est que les politiques «vertes» mises en œuvre par les gouvernements et les grandes institutions comme l’Union Européenne, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International reflètent avant tout les intérêts du monde des affaires. La lutte contre le réchauffement climatique est abordée sous l’angle financier plutôt qu’en tenant compte d’objectifs environnementaux à long terme.

    L’exemple le plus frappant est celui des «droits de polluer»: il est désormais possible aux pays les plus pollueurs de continuer à polluer en paix à condition de racheter des «droits de polluer» aux pays qui polluent moins. Le résultat est dramatiquement limité en matière de lutte contre la pollution mais ce marché, coté en Bourse, est un secteur particulièrement juteux pour les manœuvres spéculatives. D’autres mécanismes permettent aux grandes multinationales de l’énergie de poursuivre leurs projets industriels fortement consommateurs d’énergie fossile polluante à condition de prendre des mesures de compensation : planter des arbres qui absorbent le carbone, stocker le carbone sous terre ou dans l’océan,… Tout bénéfice pour ces multinationales : elles continuent à faire des profits énormes avec leurs productions classiques (et polluantes) tout en recevant des crédits importants pour développer des alternatives – qui sont d’une efficacité écologique fort réduite mais qu’elles peuvent vendre par la suite à d’autres gogos.

    L’autre raison du peu d’efficacité des politiques internationales en matière de climat, c’est que la « mauvaise volonté » ne vient pas que des sociétés privées. Les Etats campent fermement aux côtés de « leurs » entreprises. Malgré les belles envolées d’Obama, les Etats-Unis continuent de refuser tout accord juridiquement contraignant sur le climat, craignant qu’il augmente encore les difficultés de l’économie US à rester la plus forte du monde. Les nouvelles puissances émergentes, comme la Chine, l’Inde ou la Russie, ne veulent pas non plus de mesures contraignantes qui freineraient leur développement économique. Les pays moins développés pourraient accepter de telles mesures à condition qu’elles soient largement financées et compensées par les pays riches… qui ne veulent pas en entendre parler.

    Du côté privé comme du côté des Etats, c’est la même logique capitaliste de concurrence et de chasse au profit qui domine tout. Et ce sont les peuples et l’environnement qui en sont les victimes directes.

    Trop tard pour une solution socialiste ?

    Les enjeux liés au climat et à l’environnement sont tellement énormes et tellement urgents que pas mal de gens à gauche en vien-nent à dire que toute discussion sur la nécessité du socialisme comme réponse à la crise écologique est devenue une perte de temps parce qu’on ne peut pas espérer développer le socialisme sur une planète morte et qu’il faut agir à tout prix et dès maintenant.

    Agir vite, fort et bien, nous sommes tout à fait d’accord. Mais ce que montre l’évolution des dernières décennies, c’est qu’en laissant les décisions et leur application aux mains des multinationales et des Etats, on agit peu, faiblement, en retard et sans guère de résultats ! Et il n’y a aucune raison pour que cela change à l’avenir. C’est justement pour pouvoir agir « vite, fort et bien » que la lutte pour sauver l’environnement doit devenir une partie importante de la lutte pour se débarrasser du capitalisme.

    Arracher la grande production à la logique capitaliste de la concurrence et du profit permettrait de supprimer les productions inutiles et dévoratrices d’énergie, de réorienter la production vers des biens utiles, de développer des alternatives énergétiques propres et durables. Rien que supprimer les gouffres à ressources que sont l’armement, la publicité et la spéculation financière permettrait de mettre fin au sous-développement et de réorienter en profondeur les choix énergétiques, deux des secteurs-clés pour freiner le réchauffement climatique.

    Un tel changement ne peut évidemment se faire d’en haut par une minorité éclairée. Il implique au contraire la plus large discussion démocratique à tous les niveaux (entreprise, communal, régional, national et international) qui aboutisse à des choix clairs, permettant une planification démocratique de la production en fonction des besoins de l’humanité et pas des profits d’une minorité d’actionnaires, de banquiers et de patrons.

    Tout cela demande donc que le pouvoir réel passe des mains des capitalistes à celles de l’immense majorité de travailleurs, de paysans et de pauvres.

    Le socialisme n’est pas une petite douceur qu’on pourra s’offrir après avoir sauvé la planète. Il est la condition même du sauvetage de celle-ci.

  • 5.000 personnes pour une manifestation nationale pour l’emploi

    Enfin une manifestation nationale pour l’emploi! Depuis le début de la crise, elle s’était faite attendre… Comme en témoigne la mobilisation de quelques 5.000 personnes en si peu de temps (l’appel ayant été lancé lundi), une initiative était attendue par les militants syndicaux, dont la plupart considèrent l’action d’aujourd’hui comme un premier pas. Ils ont raison: les tentatives de nous faire payer la crise ne vont pas disparaître, la pression des travailleurs ne doit qu’augmenter!

    • Reportage – photos
    • Tract du PSL

    A la base de cet appel à manifester lancé par la FGTB (et rejoint par la CGSLB), il y a la question des statuts entre ouvriers et employés et l’allongement du préavis de licenciement pour les ouvriers. Mais derrière cette question des statuts, c’est de la crise économique dont il était plus précisément question, dans un contexte particulier après les menaces qui pèsent sur Opel Anvers et les 788 emplois supprimés à DHL.

    Comme le dénonce la FGTB, les ouvriers sont fort frappés par la crise, et le préavis ridicule dont il dispose les frappe d’autant plus. On peut encore parler de tous ces jeunes qui arrivent un marché de l’emploi bouché, et qui ne trouvent rien. A cela s’ajoute encore le contrôle de disponibilité des chômeurs (surnommé à juste titre la «chasse aux chômeurs»). Officiellement, cette mesure sert à «encadrer» les sans-emplois. Mais dans une situation où il y a, comme en Wallonie, 25 demandes pour une offre d’emploi, elle ne sert qu’à exclure les chômeurs. Même les enfants savent qu’on ne peut pas faire rentrer un carré dans un ovale…

    La FGTB avait dénoncé il y a quelques semaines qu’alors qu’il y a 350 pertes d’emplois par jour, 1.800 entretiens de contrôle de chômeurs se déroulent dans le même temps… Résultat: en Wallonie, 38% des personnes dépendant du CPAS sont des travailleurs sans emploi exclus par ces contrôles. Dans le Hainaut, on atteint même les 47%.

    Ce contexte est un cocktail de peur et d’angoisse mais aussi de colère, d’une colère gigantesque contre ceux qui nous ont plongés dans la crise et qui veulent nous y enfoncer encore plus pour renouer avec leurs profits. La pluie, le vent et le ciel sombre n’ont pas suffi à atténuer ce mécontentement. Ici et là, des délégations criaient des slogans, spontanément les poings se levaient devant les photographes, et les regards étaient souvent durs de détermination.

    Dans les nombreuses discussions que nos militants ont eues, sous la pluie battante ou sous les parapluies, la nécessité d’un plan d’action était unanimement ressentie comme cruciale. Les problèmes sont vu partout comme ayant une racine commune, la soif de profit des actionnaires et des patrons, et le thème de l’emploi cristallise les diverses réactions face aux nombreuses situations personnelles ou familiales. Chacun connaît dans son entourage, ou vit lui-même, un licenciement, la difficulté de trouver un emploi,… Mais aussi simplement les trésors d’imagination qu’il faut parfois avoir pour réussir à terminer le mois. Et avec ça, on nous dit qu’il faudrait travailler plus pour le même salaire, voire pour moins!

    Nous avons bien entendu aussi voulu mettre en avant l’idée de marche des jeunes pour l’emploi. Très clairement, cette idée suscite un grand intérêt, nous seulement vis-à-vis du thème lui-même, mais aussi parce que les travailleurs restent sur leur faim en termes de réactions face à la crise. Aujourd’hui encore, à la tribune, si les prises de paroles étaient de justes dénonciations d’une situation véritablement ignoble, peu de choses ont été dites sur les prochaines étapes pour construire un rapport de forces favorable aux travailleurs.

    Nous pensons que ce qu’il nous faut, c’est un plan de mobilisation conséquent, avec assemblées générales, séances d’informations, actions de sensibilisations et surtout des mots d’ordre clairs. Sortir de la crise n’est possible qu’en la faisant payer soit aux capitalistes, soit aux travailleurs. Les revendications suivantes, entre autres, sont selon nous idéales pour renforcer la position des travailleurs.

    • Harmonisation des statuts des employés et des ouvriers vers le haut, en reprenant le meilleur de chaque statut.
    • Hausse des salaires, nous avons droit à une vie décente.
    • On ne touche pas à notre sécurité sociale! Les patrons ont déjà bien reçu assez.
    • Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs: 32 de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoire!
    • Nationalisation des entreprises qui menacent de licencier! Si les patrons veulent nous faire payer les conséquences de leur avidité, retirons-leur le contrôle des conditions de vie des travailleurs!
    • Pour un plan de production qui tient compte des besoins de la population et de l’environnement. Nous refusons une société où les travailleurs et l’environnement doivent être sacrifiés pour le profit!

    Ces revendications figuraient sur le tract que nous avons distribué et qui a servi de base pour les discussions. A côté de cela, nous avons aussi vendu une petite soixantaine d’exemplaires de l’Alternative Socialiste, un bon nombre compte tenu du temps exécrable d’aujourd’hui, un peu à la manière du vieux slogan: «le temps est pourri, le gouvernement aussi»


    Campagne "Jeunes et emploi" du PSL

    Aujourd’hui, la crise du capitalisme frappe de plein fouet les travailleurs et les jeunes. La récession serait terminée? Seuls les actionnaires le ressentent. Pour les jeunes et les travailleurs, le pire reste à venir. Les annonces de licenciements se succèdent et un chômage de masse qui touchera plus fortement les jeunes nous attend. Les gouvernements ont sauvé les grands actionnaires des banques pour un montant d’environ 26 milliards € – nous exigeons un plan de sauvetage de l’emploi dans notre intérêt!

  • 5.000 personnes pour une manifestation nationale pour l’emploi – Reportage photos

    Enfin une manifestation nationale pour l’emploi! Depuis le début de la crise, elle s’était faite attendre… Comme en témoigne la mobilisation de quelques 5.000 personnes en si peu de temps (l’appel ayant été lancé lundi), une initiative était attendue par les militants syndicaux, dont la plupart considèrent l’action d’aujourd’hui comme un premier pas. Ils ont raison: les tentatives de nous faire payer la crise ne vont pas disparaître, la pression des travailleurs ne doit qu’augmenter!

    • Rapport de la manifestation
    • Tract du PSL

  • Serrons-nous les coudes, pas la ceinture!

    Ce n’est pas à nous de payer leur crise!

    L’année prochaine, on s’attend à ce que 90.000 travailleurs perdent leur emploi. Ils viendront rejoindre les 36.000 qui ont déjà été jetés à la rue en 2009. On peut encore y rajouter tous ces jeunes qui débarquent sur le ‘marché de l’emploi’ et ne trouvent rien. L’avenir reste sombre et, pour les travailleurs et leurs familles, il est pavé de sacrifices. Mais ce n’est pas pour aider nos collègues que l’on devra se serrer la ceinture, mais bien pour que les mêmes salauds qui nous volent depuis déjà longtemps continuent à se remplir les poches.

    Tract du PSL

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    Alors qu’il n’y avait pas un cent pour les travailleurs à l’époque du mouvement pour plus de pouvoir d’achat, il n’a pas fallu longtemps avant de trouver plus de 20 milliards d’euros pour les banques! Et que dire des quelques 9 milliards d’euros de diminution de charges pour le patronat? C’est assez!

    En Belgique, ce qui a permis aux travailleurs d’être moins péniblement touchés par la crise, c’est notre sécurité sociale et notre indexation des salaires. Mais ces acquis, comme bien d’autres, font face à une pression constamment plus intense pour «préserver la position concurrentielle des entreprises». Tout est fait pour nous la faire payer cette crise, alors que nous étions pourtant loin d’avoir la vie rose auparavant.

    Il est maintenant question d’harmoniser les statuts des ouvriers et des employés en les nivelant vers le bas! Alors que c’est l’avidité des patrons qui nous a plongés en pleine crise, la solution que nous présentent médias, politiciens et patrons, c’est encore plus d’avidité. Pourquoi les conséquences seraient-elles différentes cette fois-ci?

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    BAYER

    Le personnel ouvrier et employé de Bayer – FGTB et CSC – a dit NON à la logique de diminution de salaire et d’augmentation du temps de travail. Ils défendent ainsi non seulement les conditions de travail à Bayer, mais également dans tout le secteur de la chimie à Anvers. Le PSL soutient la délégation syndicale parce que, quand on accepte la logique de cette spirale à la baisse sur nos conditions de travail et de salaire, on sait où ça commence, mais pas où ça s’arrête! Il n’y a pas de fatalité derrière les annonces de restructurations, mais vaincre les plans d’une direction ne peut s’obtenir que par la lutte et la solidarité.
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    L’exemple du site de Bayer à Anvers est édifiant: alors que l’entreprise a réalisé pas moins de 190 millions d’euros de profits l’an dernier (soit 225.000 euros par travailleur), on veut sabrer 10% des coûts salariaux. Mais là, la délégation syndicale a dit non et résiste, malgré le rôle néfaste des médias.

    Aujourd’hui, enfin, nous avons une mobilisation nationale contre la crise, sans quota par région ou secteur. En octobre, la manifestation de Charleroi avait illustré que la volonté de lutter existait à la base. Il ne faut pas en rester là!

    Nous avons besoin d’un vrai plan de lutte pour l’emploi!

    Nous avons besoin d’un plan de mobilisation conséquent, avec assemblées générales, séances d’informations, actions de sensibilisations et surtout des mots d’ordre clairs. Sortir de la crise n’est possible qu’en la faisant payer soit aux capitalistes, soit aux travailleurs. Nous pensons que les revendications suivantes, entre autres, sont idéales pour renforcer la position des travailleurs.

    • Harmonisation des statuts des employés et des ouvriers vers le haut, en reprenant le meilleur de chaque statut.
    • Hausse des salaires, nous avons droit à une vie décente.
    • On ne touche pas à notre sécurité sociale! Les patrons ont déjà bien reçu assez.
    • Il faut s’en prendre au chômage, pas aux chômeurs: 32 de travail par semaine, sans perte de salaire et avec embauches compensatoire!
    • Nationalisation des entreprises qui menacent de licencier! Si les patrons veulent nous faire payer les conséquences de leur avidité, retirons-leur le contrôle des conditions de vie des travailleurs!
    • Pour un plan de production qui tient compte des besoins de la population et de l’environnement. Nous refusons une société où les travailleurs et l’environnement doivent être sacrifiés pour le profit!

    Les syndicalistes ont besoin de leur expression politique!!!

    Les partis traditionnels ne varient que sur des nuances à apporter au rythme des attaques contre les travailleurs. Entretenir des liens avec ce genre de partis constitue un gigantesque handicap pour le développement d’un mouvement de lutte. Deux jours seulement après la réunion de Tour&Taxis et la manifestation de Charleroi le 9 octobre, la direction de la FGTB a assisté au congrès du PS où Anne Demelenne a déclaré: «S’il existe encore un parti dans le gouvernement qui nous écoute et qui défende nos revendications, c’est bien le PS». Et, encore deux jours plus tard, le gouvernement a rendu public ses projets d’assainissement. En acceptant la logique du ‘moindre mal’, on ne s’oppose pas à la logique de ce système et aux causes de cette crise. Tous les partis traditionnels ont accepté la logique néolibérale et l’ont appliquée. Pourquoi les dirigeants syndicaux continuent-ils à soutenir des partis comme le PS? Ne tirent-ils aucune leçon de leur longue participation gouvernementale?

  • 350 emplois en moins par jour – Stoppons l’hémorragie !

    Officiellement, la Belgique est sortie de la récession, mais seuls les actionnaires voient réellement la couleur de la reprise. Paul Krugman, le prix Nobel d’économie de 2008, a déjà prévenu que la sortie de récession annoncée partout était “mieux que rien”, mais que ce n’était pas pour autant “la fin du cauchemar”. Pour les travailleurs et leurs familles, le cauchemar ne fait effectivement que commencer. Par contre, pour les banquiers, qui ont renoué avec les bonus record, les nuits doivent être plutôt douces.

    Par Boris Malarme

    Fin de crise? Pourtant, chaque jour, ce sont en moyenne 350 emplois qui disparaissent en Belgique et 115 chômeurs qui sont sanctionnés par l’ONEM. Le chômage a augmenté de 11% au cours de l’année écoulée, et cela va encore empirer en 2010. Parmi les jeunes, le chômage a doublé en un an. Les patrons ont pu les jeter à la rue comme des kleenex grâce aux CDD, intérims et autres types de contrats précaires. Alors qu’il y a 1 offre pour 25 demandeurs d’emploi en Wallonie, la chasse aux chômeurs bat son plein et l’ONEM sanction-ne et exclut à tout va.

    Selon l’Organisation pour la Coopération et le Développement en Europe (OCDE), le nombre de chômeurs va passer, entre 2009 et 2011, de 37 millions à 57 millions de personnes dans les 30 pays les plus riches. En Belgique, le nombre de travailleurs sans emploi devrait atteindre les 800.000 personnes à l’horizon 2011. Les grandes entreprises, les banques et les institutions financières ont été sauvées du naufrage par une injection massive d’argent public. Mais il ne faut pas s’attendre au même traitement pour sauver nos emplois. Au contraire, c’est aux travailleurs et à leurs familles que les gouvernements et le patronat veulent faire payer la crise!

    Le rapport intermédiaire du Conseil central de l’Economie (CCE) pour la période 2009-2010 indique que la hausse de 3.5% des coûts salariaux pour le secteur privé en Belgique est moindre que celle prévue en Allemagne (3.7%) et aux Pays-Bas (5.6%). Mais cette baisse de notre pouvoir d’achat n’est pas encore suffisante pour les patrons. Ils veulent profiter de la crise pour en remettre une couche. Car, pour eux, au nom de l’emploi, c’est à nos salaires qu’il faut s’en prendre, pas à leurs profits.

    Le gouvernement et la ministre de l’Emploi, Joëlle Milquet, veulent pousser l’emploi des jeunes en accordant en échange de nouvelles diminutions de charges aux entreprises. Les divers cadeaux aux patrons (diminutions de charges et subventions pour le paiement des salaires), qui devraient s’élever à 8,4 milliards d’euros en 2009 et à 8,9 milliards d’euros en 2010, n’éviteront évidemment pas l’hémorragie des pertes d’emploi. Ce sont par contre autant de moyens qui partiront de la collectivité vers les poches des patrons. Et pour les jeunes chômeurs qui resteraient sur le carreau, Pieter De Crem, le ministre de la Défense, a eu une idée de génie : il leur propose un service militaire volontaire. De Crem veut profiter de la crise et du chômage pour envoyer les enfants de travailleurs et de chômeurs risquer leur vie en Afghanistan et ailleurs pour y défendre les intérêts de l’OTAN. Salaire minimum, danger maximum, troufions silencieux, tout bénéf pour l’armée.

    Pour que chacun puisse bénéficier d’un véritable emploi, les moyens existent. Il faut simplement les chercher là où ils sont: chez les grands patrons et les gros actionnaires. Les travailleurs et leurs organisations syndicales devraient mettre sur pied une campagne pour la défense de chaque emploi avec un programme anticrise combatif qui parte des intérêts communs du monde du travail. La mise sur pied de Marche des Jeunes pour l’Emploi dans différentes villes pourrait impliquer les jeunes dans une telle campagne et aider à changer le rapport de forces en notre faveur.

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