Ce samedi, la police est intervenue de façon scandaleuse et totalement arbitraire contre les manifestants non-violents qui manifestaient à Copenhague. La police a isolé une partie de la manifestation et a tout simplement arrêté chaque personne qui s’y trouvait, soit quelques 968 personnes. Parmi eux figuraient une quarantaine de membres du Comité pour une Internationale Ouvrière, tant des jeunes que des personnes plus âgées. Nous avons parlé avec Thomas, un membre du PSL-Anvers qui a lui aussi été arrêté.
Par Thomas (PSL-Anvers)
«Nous sommes arrivés à Copenhague ce vendredi, avec un groupe de Belgique, et nous avons participé aux campagnes menées par nos camarades suédois, qui diffusaient leur journal au point central d’informations. Nous avons reçu beaucoup de bonnes réactions et avons récolté pas moins de 400 euros avec notre matériel. Ensuite, alors que nous nous rendions vers notre voiture, nous avons été une première fois contrôlés. La police trouvait qu’un sac à dos était déjà quelque chose de suspect, et nous avons dû tout ouvrir. Je portais un foulard de rouge de la FGTB, ce qui visiblement posait problème aux agents. Apparemment, au Danemark, une loi interdit de manifester «masqué», et un simple foulard syndical sur le cou est déjà de trop…»
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«Le samedi s’est tenue une immense manifestation. Plus de 100.000 personnes étaient présentes, avec de grandes délégations d’ONG et d’organisations telles que Greenpeace. Autour de nous marchaient différentes autres organisations de gauche. Derrière notre délégation se trouvait par exemple un groupe d’anarcho-syndicalistes qui manifestaient pacifiquement. Aucune pierre n’a été lancée, et personne ne cherchait de problème. Par la suite, la police l’a prétendu, mais si des pierres avaient été lancées et des vitres brisées, je l’aurais remarqué.»
«A un moment, des bus de police sont venus diviser la manifestation en deux. Des camionnettes sont encore arrivées par l’arrière et une partie de la manifestation a donc complète été encerclées. Le reste de la manifestation a stoppé sa marche en solidarité, mais rien n’était clair sur ce qui allait ensuite arriver.»
«Nous avons été enfermés durant deux heures, sans savoir ce qui se passait exactement. Tout le monde est resté calme, sans violence, mais nous n’avons pas pu partir. Nous n’étions pas arrêtés, mais simplement bloqués sans pouvoir aller ailleurs. Parmi les manifestants se trouvaient des familles avec des enfants ou des personnes âgées. C’étaient des terroristes potentiels peut-être?»
«Si nous avons été retenus si longtemps, c’était afin de provoquer des heurts. C’était très clair, les autorités cherchaient une excuse pour réduire au silence une bonne partie des délégations de la gauche radicale et étaient prêts à créer cette excuse. Finalement, aucun trouble n’arrivant, la police a tout de même décidé d’arrêter tout le monde, un par un. Nous avons dû rester là assis six heures sur le sol, en rangées.»
«Au cours de ces six heures, nous avons dû restés attachés sur un sol glacial. Certains ont demandé une assistance médicale, d’autres ont simplement demandé de se rendre aux toilettes, mais autant s’adresser à un mur. Certains manifestants n’ont pas pu se retenir au bout d’un moment. Évidemment, nous n’avons reçu aucune nourriture et pas de boissons. Sur le plan médical, rester 6 heures assis sur un sol gelé sans pouvoir faire le moindre mouvement, ce n’est pas sans conséquences! Aujourd’hui encore (lundi matin) ma main est toujours endormie et j’ai toujours mal partout.»
«Nous avons crié des slogans tels que «quelque chose est pourri dans le royaume de Danemark» et «nous sommes non-violents, et vous?». Les menottes avaient été tellement serrées que certains ont saigné. Des manifestants ont rampé les uns vers les autres pour se réchauffer les uns sur les autres et ainsi éviter de tomber sans connaissance. Les Droits de l’Homme et les droits démocratiques sont visiblement interprétés différemment au Danemark…»
«Après six heures, nous avons été conduit à un commissariat, avec insuffisamment de place que pour ‘accueillir’ tout le monde. Un petit nombre de manifestants avait entre-temps été libéré, deux camarades suédois dont le rédacteur en chef de notre hebdomadaire suédois Offensiv qui avait une carte de presse. Les médias n’étaient certainement pas les bienvenus face au traitement bestial appliqué par la police danoise. Nous avons souvent demandé pourquoi nous avons été arrêtés, mais personne n’a jamais pu nous donner de réponse sérieuse. Nous avons tous obtenu des raisons différentes, il m’a ainsi été dit que nous étions soupçonnés de former une organisation terroriste! Si c’est de cette façon que l’on lutte contre le terrorisme au Danemark, Al Qaeda a un boulevard lui: la police danoise est incapable de faire la différence entre des manifestants non-violents et des terroristes!»
«La répression était très forte et partout présente. Au commissariat, nous avons essayé de parler avec quelques agents, qui nous ont dit qu’ils devaient prester des shifts de 16 heures. Naturellement, cela conduit à des débordements. Après contrôles d’identité au commissariat, nous avons été conduits en camionnettes vers différents endroits de la ville, arbitrairement choisis. Nous nous sommes donc retrouvés au beau milieu de la nuit sans savoir comment rejoindre le centre ville!»
«Certains arrêtés ont été détenus dans le port, où là aussi il n’y avait pas assez de place. Les conditions de détentions y étaient véritablement inhumaines et il s’y est presque déroulés des émeutes, la police devant avoir recours à des gaz lacrymogènes.»
"J’ai déjà participé à beaucoup de manifestations et n’ai jamais eu recours à la violence. Pourtant, j’ai déjà vu beaucoup de répression et de violence de la part de la police. Mais je n’ai jamais assisté à une telle insolence et à des situations aussi avilissantes. C’est un scandale que nous devons dénoncer mondialement. Il est très clair qu’en laissant le sort de la planète aux mains de ceux qui sont responsables de cette répression, aucun changement n’arrivera.»