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  • BRUXELLES Hausse des prix à la STIB: 4 millions hors de votre poche

    A partir de février 2010, la STIB va augmenter ses tarifs de 2,53% en moyenne. Cela devra rapporter quelques 4 millions d’euros. Cela pose immédiatement la question de la stratégie suivie par les différents transports en commun du pays.

    On parle beaucoup de l’environnement ou encore du fait qu’il faut revoir nos modes de transport. La véritable solution serait un développement de transports en commun gratuits, mais leur accès devient moins abordable d’année en année. Sur le même temps, on parle d’une taxe au kilomètre pour les voitures. C’est à chaque fois les usagers qui trinquent, quel que soit leur moyen de transport!

    Les agressions contre les membres du personnel de la STIB ou d’autres transports en commun font également régulièrement la une de l’actualité et c’est un fait que la plupart de ces violences ont pour cause le tarif du transport. La gratuité de l’accès aux transports en commun, en plus de l’impact de cette mesure pour l’environnement, diminuerait drastiquement ces agressions. Les transports en communs ont besoin d’investissements publics massifs pour en augmenter la qualité, élargir le réseau, augmenter le personnel (entre autres pour la sécurité), mais aussi pour les rendre gratuits et accessibles à tous.

    La CGSP-Finances estime que la grande fraude fiscale s’élève environ à 30 milliards d’euros par an. Financer des mesures comme le développement de nos services publics ne pose aucun problème dès lors que l’on a la volonté d’aller chercher l’argent là où il se trouve et non plus dans les poches des usagers, déjà bien vides.

    On se consolera en constant que l’augmentation moyenne est moins importante qu’ailleurs: 4,64% au TEC et 2,76% chez De Lijn.

  • L’échec de la gestion stalinienne – Economie de la pérestroïka

    Abel Aganbéguiane était le principal conseiller économique de Gorbatchev. En 1988, son livre : Le Défi : L’Economie de la Pérestroïka, a été publié en Occident par les éditions Hutchinson. Lynn Walsh l’a commenté dans la Revue Internationale de Militant (n°37, été 1988). Ce commentaire est réédité ici.

    Par Lynn Walsh (1988)

    > Nous avons déjà précédemment publié l’introduction à la réédition de cet article

    Jusqu’il y a peu, les économistes soviétiques officiels niaient tout problème fondamental : il n’était question que de « perfectionner » le socialisme. Une telle complaisance est balayée par Aganbéguiane. Son objectif principal est bien entendu d’expliquer la politique économique maintenant promue par Gorbatchev. Mais en justifiant la nouvelle ligne politique, Aganbéguiane, qui a visiblement accès à toute l’information nécessaire, a produit un diagnostic dévastateur quant au véritable cancer terminal qui afflige l’économie soviétique.

    La vérité est que l’économie soviétique a ralenti tout au long de ces 15 dernières années. Au cours des cinq années du 11ème Plan quinquennal, de 1981 à 1985, le revenu national ne s’est accru que de +16,5%. Ceci contraste avec les hausses de +41% obtenue grâce au 8ème Plan quinquennal, de 1966 à 1970, de +28% entre 1971 et 1975, et de +21% entre 1976 et 1980.

    Ces taux de croissance, toutefois, sont basés sur des données officielles, qu’Aganbéguiane estime « inadéquates », et qui en réalité surestiment la croissance réelle. Selon ses propres calculs, « au cours de la période allant de 1981 à 1985, il n’a pratiquement eu aucune croissance économique ».

    Des détails considérables et quelques exemples forts éclairants des symptômes de la stagnation sont donnés dans ce livre. Aganbéguiane résume ainsi la situation : « Une stagnation et une crise sans précédent se sont produites au cours de la période de 1979 à 1982, avec une chute de la production dans 40% des secteurs industriels. L’agriculture a décliné (au cours de cette période, elle n’est pas parvenue à atteindre les niveaux de 1978). L’utilisation des ressources productives a fortement décru et le taux de croissance de tous les indicateurs d’efficacité dans la production sociale ont ralenti : en fait, la productivité du travail ne s’est pas accrue, et le retour sur investissement des capitaux a chuté, aggravant la chute du rapport capital/production. »

    Vers la fin de la période 1981-85, dit-il, la situation ne s’est que peu améliorée. « Mais surtout, il est apparu que le plan de 1981-85 n’avait pas été accompli, et que le pays tombait dans une grave situation économique ».

    C’est à ce moment que Gorbatchev est devenu Secrétaire Général. Il représentait l’aile de la bureaucratie qui reconnaissait la menace d’une catastrophe économique et avait conclu que seules des réformes radicales pourraient éviter un désastre.

    Aganbéguiane a tenté d’analyser les raisons du malaise économique, mais n’a pas été bien loin. Il ne renie pas les acquis de l’économie planifiée. Dans un chapitre intitulé « Les leçons de l’Histoire », il souligne l’ampleur gigantesque de ses réussites. Le coût, en termes de sang et de sueur humaine, en a été immense. Mais à l’aube de la Première Guerre mondiale, la Russie tsariste ne comptait que pour quelques 4% de la production industrielle mondiale. Aujourd’hui, l’URSS en produit 20%.

    Mais l’impulsion venant d’en haut et qui visait à transformer une société arriérée et essentiellement rurale en une puissance industrielle moderne a mené à ce que Gorbatchev décrit comme étant l « ‘impulsion brute de production ». La structure de commandement – ou « bureaucratie », comme l’admet Aganbéguiane à un moment (page 194) – s’est concentrée dans l’édification de l’industrie lourde, tablant sur les vastes ressources naturelles dont bénéficie le pays et mobilisant de massives réserves de main d’œuvre. C’est ce qui est décrit comme étant la phase « extensive » du développement de la production, qui s’est poursuivie même après que les fondations de l’industrie lourde aient été posées. Au cours des dernières 15 années, il y avait toujours une « prédominance des facteurs extensifs comparés aux facteurs intensifs : les deux tiers de la croissance économique qui ont été réalisés l’ont été par l’accroissement des ressources, et seul un tiers a été obtenu par une hausse de l’efficacité ».

    L’épreuve de la productivité

    Les réformateurs dans la direction autour de Gorbatchev ont reconnu que ce mode d’accroissement avait maintenant atteint ses limites. Les réserves facilement exploitables de charbon, de pétrole et d’autres minerais ont été épuisées, et le coût de l’extraction, en particulier celui de l’énergie, est maintenant bien plus grand. L’Union Soviétique produit plus d’acier que les Etats-Unis, mais ne peut plus se permettre de dilapider ses ressources dans l’utilisation extravagante de produits métallurgiques.

    L’approvisionnement en main d’œuvre est encore plus critique. Dans la période de croissance d’après-guerre, la main d’œuvre s’est accrue d’environ 10 millions de personnes par an. Dans la prochaine période, à cause de l’effet démographique de la guerre (au cours de laquelle 20 millions de personnes sont décédées), l’accroissement de la main d’œuvre ne sera plus que de 2,5 millions de personnes par an. En même temps, l’amélioration du niveau de vie va requérir plus de travailleurs dans la santé, dans l’éducation, et dans les services. On pourrait sans doute attirer encore plus de main d’œuvre de la campagne, mais seulement si on améliore l’efficience dans l’agriculture.

    Désormais, la croissance économique ne peut provenir que de l’accroissement de la productivité du travail, par des facteurs intensifs plutôt qu’extensifs, par la qualité plutôt que la quantité.

    L’ancien système de gestion économique est incapable de diriger un tel changement radical. Les critiques d’Aganbéguiane à l’encontre de ce qu’il nomme le « style de gestion d’administration de commandement » sont très acerbes. Les plans étaient basés sur des objectifs, les objectifs étaient exprimés en termes de volumes ou d’agrégats physiques de produits. Tout a été ajusté afin d’accomplir, voire de dépasser le plan en termes quantitatifs. Cela fait longtemps que les prix de l’équipement en capital ou des biens de consommation ont cessé d’être un étalon permettant de mesurer l’efficience. Une large gamme de prix n’a que peu ou pas du tout de lien avec le coût réel de la production. Ils ne reflètent pas l’offre et la demande, mais ne sont pas non plus un outil fiable pour la planification.

    Loin d’encourager l’innovation et l’efficience, le système de commandement tend à pénaliser les gérants (et par conséquent les travailleurs) qui « perturberaient » le plan en introduisant de nouvelles technologies ou en réorganisant les procédés de production. Aganbéguiane donne plusieurs exemples de machines ou de procédés techniquement avancés qui ont été développés en URSS, mais qui ont été mis en pratique bien plus rapidement aux Etats-Unis et au Japon, et à une bien plus grande échelle.

    Il donne aussi des exemples dévastateurs des bourdes économiques (coûtant dans de nombreux cas l’équivalent d’années entières de production) qui ont été faites par la structure de gestion hautement centralisée, laquelle n’a forcément aucune vision concrète des nombreux membres de l’économie continentale de l’URSS. Aganbéguiane fait aussi référence au gaspillage et à la corruption, mais seulement en passant. Il ne va pas jusqu’à révéler sa véritable ampleur. C’est véritablement une maladie organique, qui constitue un facteur important dans la stagnation économique du pays. Il se limite (page 194) à dire que « le réseau administratif lui-même s’est de plus en plus détérioré pour devenir un système auto-agrandissant ». Ceci sonne de la même manière que les vagues références de Gorbatchev à un « système de frein » qui retient en arrière le développement du pays. Aganbéguiane dit : « Un corollaire inévitable de ce système administratif de gestion était la bureaucratie – au pôle opposé de la démocratie ».

    L’analyse d’Aganbéguiane, toutefois, est purement « économique ». A partir de sa critique de l’ancien système, il conclut qu’il est nécessaire de tout transformer afin d’obtenir « un système de gestion fondamentalement différent, basé sur l’utilisation de leviers et d’incitants économiques ». Mais pour les marxistes, l’économie ne suffit pas. Marx lui-même ne considérait pas sa théorie comme étant une théorie politico-économique. L’économie est inséparable des relations sociales. Les développements économiques sont toujours liés aux relations de classe et aux développements politiques. C’est cette analyse qui doit être appliquée à l’Union Soviétique et aux pays d’Europe de l’Est, autant qu’aux sociétés capitalistes.

    Un frein absolu

    Mais Aganbéguiane ne fait aucune tentative d’examiner la base sociale du « système de gestion économique » qu’il condamne. Apparemment, elle ne serait que le produit des différentes politiques économiques implémentées dans le passé. De nouvelles conditions économiques requièrent de nouvelles mesures politiques. Il reconnaît que les vieux gérants ont un point de vue conservateur, mais semble croire que ceci peut être surmonté par une nouvelle campagne vigoureuse en faveur de la nouvelle politique, couplée au « développement de la démocratie ». En fait, le vieux « système de gestion économique » a une base sociale distincte, qui est maintenant un puissant élément dans la société. L’isolation de la révolution dans un pays relativement sous développé n’a pas seulement mené à une « tendance à la production brute ».

    Sous la direction des bolchéviks, la classe ouvrière, qui n’était alors qu’une minorité de la population, a été capable de prendre le pouvoir. Mais coupée du prolétariat des pays avancés du capitalisme, dont la base économique était bien plus développée, la classe ouvrière de l’Union Soviétique n’était pas assez forte que pour maintenir le contrôle politique de la société. Son pouvoir a été usurpé par celui de la bureaucratie, qui était une couche sociale privilégiée qui, via les sanglantes purges staliniennes, a établi un monopole du pouvoir politique et de l’administration économique. La bureaucratie a préservé les principaux acquis sociaux de la Révolution, tels que l’économie nationalisée et la production planifiée, mais les considérait comme étant la base de ses propres privilèges, puissance et prestige.

    Dans des conditions arriérées, la bureaucratie, en développant la base industrielle de la société, a joué un rôle relativement progressiste. Mais son caractère social a déterminé les méthodes de gestion qu’elle a employées : la coercition, la direction d’en haut, la centralisation rigide, des objectifs rigides exprimé en tant qu’agrégats physiques, et un système de primes lié au volume produit. La bureaucratie a inévitablement reposé sur des méthodes totalitaires. La seule chose que la caste dirigeante ne pouvait tolérer, était l’implication de la classe ouvrière dans la gestion de l’économie et de l’Etat.

    Lorsque la tâche primordiale était de poser la fondation de l’industrie lourde, la bureaucratie, étant donné l’abondance de ressources à la disposition de l’URSS, a pu accomplir des succès retentissants. Mais sa force, comme l’a lui-même montré Aganbéguiane, s’est transformée en sa faiblesse fatale. Les méthodes bureaucratiques, qui sont toujours grossières et maladroites, sont totalement obsolètes dans le cadre d’une économie moderne sophistiquée.

    Pour Aganbéguiane, il faut chercher la responsabilité de la crise du côté des méthodes de gestion dépassées. Il ne se confronte jamais à la raison fondamentale : le fait que le règne de la bureaucratie se poursuive au-delà du rôle relativement progressiste qu’elle a joué durant la phase d’industrialisation de base. Maintenant, la caste dirigeante est devenue un frein absolu au développement.

    La crise actuelle qui vit en URSS – et dans les autres pays staliniens d’Europe de l’Est – n’est plus due à son arriération historique. Les bases de l’industrie moderne ont été établies. Il n’y a pas de réelle pénurie de ressources. La classe ouvrière est maintenant la classe dominante au sein de la société soviétique, et elle forme le prolétariat le plus éduqué et le mieux formé du monde. La crise économique actuelle est le produit de la distorsion bureaucratique de la société soviétique.

    C’est dans cette lumière que doit être évaluée la politique proposée par Aganbéguiane. Tout en se référant constamment à la nécessité de plus de démocratie, au besoin de consulter les travailleurs, et à l’implication accrue de la classe ouvrière, il rejette néanmoins implicitement la seule véritable solution face à la crise : la restauration de la démocratie ouvrière. C’est pourtant là l’oxygène requis par ce système atrophié. Une planification réussie requiert l’implication consciente de la classe ouvrière à tous les niveaux de contrôle politique et de la planification économique. Ceci signifierait l’établissement du contrôle et de la gestion ouvriers, avec la mise en œuvre des conditions définies par Lénine au moment de la Révolution. Tous les cadres doivent être élus et révocables, avec des limitations strictes sur la différenciation sociale et des garanties contre les privilèges.

    Sur la base économique maintenant établie en Union Soviétique, il serait aisément possible de drastiquement réduire la durée de la journée de travail et de l’année de travail, ce qui accorderait aux travailleurs le temps de participer à la gestion de la société. Les technologies de communication basées sur les ordinateurs et les systèmes de contrôle basés sur les microprocesseurs offrent tous les moyens nécessaires à la mise en place du contrôle conscient sur une économie moderne complexe. Une priorité serait l’intégration planifiée de l’URSS, de l’Europe de l’Est et de la Chine.

    Ceci, bien entendu, impliquerait la mise à bas de la bureaucratie. Il n’est donc alors que peu surprenant qu’Aganbéguiane se maintienne bien à l’écart d’un tel écueil. Gorbatchev peut soutenir les mesures politiques proposées dans Le Défi ou non, et il reste à voir s’il pourra faire passer ses propositions contre l’opposition de la bureaucratie. Mais Aganbéguiane ne fait sans aucun doute que définir le point de vue de la bureaucratie, qui ne considère la nécessité de réformes par en haut que pour éviter une révolution par en bas. Par conséquent, dans les propositions d’Aganbéguiane, rien, absolument rien, ne menace l’existence de la bureaucratie. Au contraire, en attaquant la politique dépassée de l’aile conservatrice, il espère assurer l’adaptation victorieuse de la bureaucratie et sa survie elle-même.

    Les mécanismes de marché et la planification bureaucratique

    Quelles sont les mesures politiques préconisées par Aganbéguiane, et quelles sont leurs chances de succès dans la prochaine période ? Ces mesures se basent sur une transition, de méthodes « administratives » à des méthodes « économiques » de planification. On entend par là que les entreprises de certains secteurs deviendraient autonomes sur le plan financier, et auraient le droit de faire leur propre plan. Il y aurait un marché pour les équipements de production, pour les matériaux et pour les biens de consommation. Ceci serait censé forcer les entreprises à faire des économies sur les matériaux et sur la main d’œuvre et à donner plus de choix aux consommateurs. Un système de primes serait introduit afin de récompenser l’efficience et d’encourager l’application des nouvelles technologies. En d’autres termes, un bien plus grand élément de mécanisme de marché serait introduit dans l’économie.

    Bien qu’Aganbéguiane défend le fait que les méthodes « économiques » doivent être appliquées à l’ensemble du système – la « péréstroïka » totale – il semble plutôt prudent quant à l’ampleur et à l’étendue à accorder aux relations de marché. Que cela soit une prudence toute diplomatique face à l’opposition bureaucratique, ou qu’il ait tiré les leçons des expériences désastreuses de marché libre en Europe de l’Est (et en particulier en Yougoslavie), cela n’est pas très clair. Les sommets dirigeants de l’économie resteraient sous un contrôle d’Etat centralisé, et les entreprises collectives « autonomes » devraient donner la priorité à l’obtention de contrats avec des industries et organisations d’Etat. Malgré les propositions et arguments détaillés mis en avant par Aganbéguiane, le type de relation qu’il envisage entre le marché et le plan reste flou. Ceci souligne la faille dans ses propositions.

    Au départ, les méthodes de marché peuvent sans aucun doute améliorer l’efficience et augmenter la production dans certains secteurs. Si on les applique largement, comme l’a proposé Gorbatchev, elles pourraient avoir un important effet sur l’économie pendant toute une période. Mais la leçon claire qu’il faut tirer des tentatives qui ont été faites dans ce sens en Europe de l’Est et dans l’Union Soviétique elle-même, est que les pressions du marché, qui sont par nature non planifiées, mènent à de nouveaux déséquilibres. ceci est particulièrement le cas en ce qui concerne la production de biens, où la demande et les spécifications dépendent de manière décisive sur le développement global de l’industrie.

    Des avancées dans certains secteurs mènent à des pénuries dans d’autres. Les autorités de planification centrale doivent alors de nouveau intervenir avec des mesures « administratives » afin de tenter de surmonter la dislocation et la crise. Ceci est encore plus le cas lorsque les fonctionnaires des organes de planification centrale ont un intérêt particulier dans la préservation de la base bureaucratique de leur pouvoir et de leurs privilèges.

    Le recours à des méthodes de marché représente un pas en arrière du point de vue du développement social. Les problèmes de l’utilisation efficiente des ressources, de l’application de la science et de la technologie, de l’évaluation des besoins sociaux, et des véritables préférences des consommateurs, pourraient tous être résolus par le développement d’une planification démocratique. Les méthodes de marché, d’un autre côté, vont inévitablement mêler les problèmes du gaspillage et de l’inefficience bureaucratique à ceux de l’anarchie des relations économiques.

    Mais les mesures politiques d’Aganbéguiane vont-elles améliorer les conditions des travailleurs soviétiques? Afin de surmonter la résistance au sein de la bureaucratie, Gorbatchev est passé par-dessus la tête des bureaucrates, appelant les travailleurs à exercer une pression sur ses adversaires. Mais les travailleurs sont clairement sceptiques quant aux avantages de la « pérestroïka », qui jusqu’ici ne sont pas vraiment évidents. Qui plus est, tous les indices montrent que ce seront aux travailleurs de payer le véritable coût du « développement socio-économique accéléré ».

    L’introduction de prix économiques réalistes, par exemple, signifiera une grosse augmentation du coût de la vie. En particulier, les prix de l’alimentation vont fortement monter si ces mesures sont mises en œuvre. La nourriture est subsidiée à hauteur de 40% du coût de production, donc les prix économiques signifieront des hausses énormes. La réponse explosive des travailleurs face à de telles hausses en Pologne et ailleurs pourrait amener Gorbatchev à hésiter.

    Selon Aganbéguiane, la hausse des prix serait compensée par une hausse des salaires. Mais les hausses salariales devront être compensées par une hausse de la productivité et de la production. Ceci prendra du temps. Au cours de la dernière période, la paye des travailleurs a dans certains cas été réduite via les bonus relatifs à la qualité de la production – avant que les travailleurs ne soient équipés des installations et des machines nécessaires à ces améliorations. Les entreprises seront aussi censées utiliser la main d’œuvre de manière bien plus efficace. Ceci reviendrait à licencier des centaines de milliers de travailleurs. Mais encore une fois, la création de nouveaux emplois prendra très certainement du temps, même si les choses se développent en suivant les plans d’Aganbéguiane. Il dit lui-même que dans les quelques années à venir (lorsque la plupart des investissements consisteront en le remplacement de l’équipement obsolète), la croissance supplémentaire devra être accomplie principalement par la compression des réserves inutilisées ou sous-utilisées de l’économie. Ce ne sera qu’au cours de la période suivante que de nouveaux investissements massifs dans la sécurité sociale et dans l’industrie des services seront possibles.

    Un obstacle insurmontable

    Entretemps, le renforcement des primes proposé ira de manière prédominante aux gérants, aux ingénieurs, aux employés techniques de l’industrie. Les travailleurs manuels ne recevront que très peu au cours des prochaines années – à part la promesse d’une vie meilleure plus tard, une histoire qu’ils ont déjà entendue à maintes et maintes reprises. La grève d’octobre dernier dans l’immense usine de bus Likino de Moscou, et d’autres grèves, indiquent la nature de la réponse qui sera donnée par les travailleurs si Gorbatchev tente d’accomplir ses réformes à leurs dépens.

    A travers tout son livre, Aganbéguiane a constamment affirmé la nécessité de la démocratie, et un chapitre tout entier est dévolu à « Glasnost, Démocratie, Autogestion en tant que Dynamique de la Péréstroïka ». Malgré ses critiques sévères de la bureaucratie, toutefois, ses propositions quant à l’autogestion des travailleurs sont extrêmement limitées. Les travailleurs dans les entreprises devraient être capables d’élire leurs gérants, dit-il. L’expérience de la Yougoslavie, cependant, où des mesures plutôt larges d’autogestion ont été introduites à un certain moment, a démontré les limitations de telles réformes. A moins que la classe ouvrière, par ses syndicats et par d’authentiques organisations de décision tels que de vrais soviets, ne contrôle les organes de planification centrale de l’État, des droits de participation limités dans des entreprises individuelles ne reviennent qu’à peu de choses. En fait, lorsque l’entreprise est restreinte par la combinaison du plan étatique et des lois du marché qui échappent à son contrôle, une telle participation peut piéger les travailleurs dans des processus décisionnels desquels ils ne tirent aucun bénéfice. Une précondition pour une véritable autogestion serait des syndicats indépendants, démocratiques, à travers lesquels les travailleurs pourraient défendre leurs intérêts. Aganbéguiane ne parle que de consulter les syndicats officiels, qui ne sont qu’un autre instrument de la bureaucratie.

    Même avec l’élection des gérants, ce sera toujours la bureaucratie qui, via ses strates dirigeantes privilégiées et son appareil politique, le Parti Communiste, détiendra le contrôle décisif. Le fait d’avoir le choix entre les différents candidats du parti, promu par Gorbatchev et par Aganbéguiane, ne sapera pas le pouvoir de la direction du Parti.

    En même temps, la politique économique avancée par Aganbéguiane, si elle est accomplie, produira une différenciation accrue entre les travailleurs et l’élite dirigeante. Les groupes de bureaucrates dans des branches obsolètes de l’appareil pourraient être menacés. Mais les fonctionnaires, gérants, experts techniques, et les éléments marchands naissants gagneront d’encore plus grands privilèges matériels, une croissance qui sera inévitablement accompagnée par de nouvelles formes de corruption.

    Si la politique définie par Aganbéguiane est mise en œuvre de manière énergique, comme Gorbatchev tente clairement de le faire, elle pourrait bien donner un nouvel élan à l’économie soviétique pendant toute une période. Mais, malgré les déclarations forcées d’Aganbéguiane, elle ne fera pas progresser la socialisation des relations économiques et ne fournira aucune issue à la crise. De même, la pérestroïka ne mènera pas non plus à une démocratisation progressive de la société soviétique. La bureaucratie au pouvoir, avec sa base matérielle dans les privilèges et son intérêt particulier dans le pouvoir, reste un obstacle insurmontable. Pour faire progresser l’Union Soviétique et lui faire réaliser l’énorme potentiel économique, scientifique et culturel de l’économie planifiée, les successeurs de Staline doivent être renversés par les véritables héritiers d’Octobre rouge, les travailleurs. Toutes les conditions pour cette révolution politique sont maintenant en train de se préparer. Au mieux, Gorbatchev, qui est assurément un dirigeant astucieux, ne pourra que faire gagner du temps à la bureaucratie.

  • Non à la taxe au kilomètre!

    A la suite des Pays-Bas, il est maintenant question d’instaurer en Belgique aussi une taxe au kilomètre. L’idée est que les automobilistes payent individuellement pour chaque kilomètre sur les autoroutes. Cette mesure, présentée comme un moyen de protéger l’environnement en responsabilisant les automobilistes, est une taxe asociale.

    Les Pays-Bas ont été les premiers à introduire une taxe au kilomètre, qui s’appliquera à partir de 2012 à la place d’une taxe de circulation. Le tarif de base s’élèverait à 3 euros par kilomètre, montant qui pourrait être plus élevé aux heures de pointe et atteindrait les 6 à 7 euros d’ici 2018. Les chauffeurs étrangers payeraient également à partir de 2018. Ce principe serait basé sur un système d’enregistrement électronique.

    Ce débat est arrivé dans notre pays, mais on ne parle pas ici de la suppression de la taxe de circulation, cette nouvelle mesure serait donc une taxe complémentaire. Le PSL a un certain nombre de remarques contre cette idée.

    Premièrement, cette mesure sert avant tout à individualiser un problème collectif. Le problème de mobilité n’est pas causé par les travailleurs. Ce n’est pas par plaisir que ces derniers passent des heures dans des embouteillages. Le problème de mobilité est lié à la façon de réfléchir au sujet du transport dans ce système: tout doit être soumis aux intérêts à court terme des grandes entreprises.

    A la place de rendre responsables les usagers pour les problèmes d’embouteillage et de pollution, de bien meilleurs résultats pourraient être obtenus avec des transports en commun étendus et gratuits. Cela créerait beaucoup d’emplois tout en réglant le problème de circulation. Mais pour cela nous devons remettre en cause le système de production tel qu’il est actuellement organisé.

    La flexibilisation et la recherche de profit entraine beaucoup de transport inutile sur les routes. Notamment au niveau des marchandises. Nous devons mettre en place et développer des alternatives qui s’opposent au transport par camion, très polluant. Par exemple, la proposition de filialiser b-Cargo (transport de marchandises par train) est un pas dans la mauvaise direction: cela n’aura pour conséquence que de diminuer le transport de marchandises par rail en augmentant le transport par camion sur les routes. Une taxe au kilomètre n’empêchera pas ce gaspillage.

    Nous avons un autre problème avec cette proposition: son caractère asocial. Un millionnaire dans sa limousine payera autant qu’un étudiant dans sa voiture d’occasion. L’étudiant pourrait même payer plus en raison de sa voiture plus vieille et plus polluante.

    C’est une manière asociale de lever des impôts, en faisant porter le coût sur toutes les épaules, indépendamment du fait de savoir quelles sont les plus faibles et les plus robustes. Nous nous opposons à de semblables taxes. C’est pour cela que nous nous opposons aussi à toute TVA sur les biens de première nécessité.

  • LA POSTE: Vache à lait pour le privé ou service à la population ?

    L’attaque européenne contre les services postaux se mène également dans notre pays. On y retrouve les mêmes éléments : d’un côté les attaques contre les salaires et les conditions de travail du personnel, de l’autre la baisse de la qualité du service pour la majorité de la population. Libéraliser signifie moins de services pour plus d’argent avec un seul gagnant: les gros actionnaires de la poste privatisée.

    Par Geert Cool

    Les arguments avancés par les partisans des “réformes” successives sont le volume de courrier constamment en baisse et la libéralisation dictée par l’Union Européenne.

    La diminution du volume de courrier est toutefois remise en doute, l’année 2007 ayant ainsi connu une légère hausse. De plus, l’envoi de courriers publicitaires non adressés a augmenté. Diverses entreprises de courrier affirment que la diminu-tion du volume s’est stabilisée. Selon La Poste, la baisse de 4,5% connue dans la première moitié de 2009 est imputable à la crise économique. Ce qui n’empêche pas les profits de rester stables. Sans même tenir compte d’un profit exceptionnel de 117 millions d’euros (qui vient d’une opération de gestion), le profit serait resté stable (103 millions d’euros pour les six premiers mois).

    En neuf ans, le nombre de membres du personnel a baissé de 44.000 à 32.000. 12.000 emplois de moins, c’est cinq fois le nombre d’emplois menacés à Opel-Anvers! La productivité, qui a augmenté de 30% en quelques années, n’a pas entraîné de meilleurs salaires. Les dirigeants s’en sont beaucoup mieux tirés. En 1994, le PDG de La Poste recevait 6 fois le salaire d’un employé de base ; en 2009, il l’empoche 45 fois !

    Les partis traditionnels mènent la même politique à travers toute l’Europe : privatisations et libéralisations. Se cacher derrière l’obligation de suivre les directives européennes est hypocrite : ce sont les mêmes partis, à l’Europe comme sur le plan national, qui détricotent les services. Le but de la libéralisation est clair: faire plus de profit. Interrogé sur l’avancée de la libéralisation, le Ministre Van Ackere a déclaré que très peu de «progrès» avait été enregistré: «La productivité a augmenté de 40% ces quatre dernières années, surtout par le non-remplacement du personnel qui part en pension. Qui plus est, la marge bénéficiaire est passée de 8,7 à 12,8%.» Les actionnaires ont déjà pu empocher 1 milliard d’euros !

    Pour garder ces profits à niveau, la direction veut économiser encore plus sur le personnel et sur les services. Seuls 650 bureaux de poste devraient survivre, et les effectifs devraient encore diminuer. Le projet de mettre en place des MacFacteurs sous la forme de facteurs à temps partiel et à bas salaire (qui recevraient 8,43 € de l’heure pour trois heures de tournée par jour) a été mis au frigo grâce aux actions spontanées du personnel. Mis au frigo, mais pas à la poubelle. Il est possible que cette proposition revienne bientôt sous une autre forme.

    Qu’attendent donc les directions syndicales pour utiliser cette première victoire afin d’organiser le personnel et le mobiliser dans une lutte pour une poste de qualité avec un véritable personnel aux conditions de travail et de salaire décentes ? Il faut un plan d’action démocratiquement discuté pour organiser le large mécontentement contre la casse des services publics.

  • “La pire crise du capitalisme depuis les années 30”

    Des représentants des sections du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) de toute l’Europe, d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique se sont rencontrés cette semaine pour discuter de la situation mondiale en cette période de crise capitaliste profonde, où les travailleurs sont maintenant confrontés à d’intenses attaques sur leur niveau de vie.

    Rapport de la réunion du Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO) en Belgique

    “La pire crise du capitalisme depuis les années 30”

    Les travailleurs commencent à riposter

    Ouvrant la réunion du Comité Excéutif International (International Executive Committee – IEC) du Comité pour Internationale Ouvrière (CIO), Tony Saunois a déclaré que l’année passée a été « extrêmement explosive et importante pour le capitalisme mondial comme pour le CIO ». Ce thème a été développé lors de la première session sur l’économie et les relations mondiales, introduite par Peter Taaffe du Secrétariat International (SI). On aurait peine maintenant à trouver un pays ou une région que l’on pourrait considérer comme stablee, a dit Peter. Par exemple, le PIB africain a été divisé par deux au cours de la dernière décennie. Les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont devenus les pays BIC, depuis l’implosion de l’économie russe !

    C’est avec une « délicieuse ironie » que le vingtième anniversaire de l’effondrement du stalinisme en Europe de l’Est, que les dirigeants mondiaux avaient espéré pouvoir célébrer en tant que « victoire du marché libre », ait coïncidé avec la pire crise capitaliste depuis les années 30. Un Allemand de l’Est interviewé par le Guardian de Londres leur a par exemple dit que « le communisme athée a été remplacé par le capitalisme athée » !

    Lors du dernier meeting de l’IEC, le CIO avait analysé le fait que les capitalistes préféreraient hypothéquer leur avenir afin d’empêcher la récession de se muer en une dépression mondiale. Il semble que cela ait maintenant été accompli, mais la différence entre récession et dépression n’est que d’ordre académique pour les nombreux pauvres du monde entier. Même aux Etats-Unis, des cités telles que Detroit ou des états tout entiers comme la Californie ont été dévastés pour la crise économique. Celà, malgré les 14 trillions de dollars (14 mille milliards, soit 30% du PIB mondial), que les capitalistes ont jeté dans l’économie mondiale. La récente faillite de Dubaï World est un symptôe du type de perspectives auxquelles est confronté le capitalisme mondial : des caractéristiques dépressionaires prolongées, avec des ondes de choc parcourant l’ensemble du système. A la suite de Dubaï World, ce sont des pays entiers qui pourrraient s’effondrer, comme cela a été le cas de l’Islande un peu plus tôt : l’Irlande, la Grèce, la Hongrie et l’Ukraine (qui aurait une probabilité de 56% d’entrer en faillite), sont toutes candidates. Toutefois, les travailleurs commencent à riposter. Les travailleurs de la fonction publique en Irlande ont montré leur fureur face aux tentatives de leur faire payer la crise des capitalistes, via toute une série de manifestations et de grèves de masse qui ont ébranlé leur île.

    Pas de retour à la croissance

    Il est clair, a poursuivi Peter, qu’il n’y aura pas de retour à la même position économique que celle qui existait avant que le développement de la crise des hypothèques subprimes ne marque le début de la crise. Pendant toute une période, le capitalisme mondial s’est reposé sur la finance et sur le crédit pour tenter de maintenir la profitabilité et les marchés, mais cette voie est désormais fermée. Les « plans de relance » ont modéré les premiers effets de cette nouvellee crise, mais maintenant c’est à la classe ouvrière, ainsi qu’à de nombreuses couches de la classe moyenne, de payer la note. Le coût de la récession a été « équivalent à celui d’une guerre », selon un analyste. L’explosion des bulles qui avaient été créées par l’orgie financière d’avant 2007 pourrait signifier 10 ans de sauvage austérité pour la classe ouvrière – à moins qu’elle ne contre-attaque.

    Pour le capitalisme, la seule soi-disant « lueur » au milieu des ténèbres a été la Chine. L’Etat y a réaffirmé son contrôle de l’économie, et on estime à 600 milliards de dollars la valeur qui a été pompée dans l’économie, et qui est maintenant en train de créer de nouvelles bulles, surtout sur les marchés boursiers et immobiliers. Les capitalistes internationaux essaient de forcer le gouvernement chinois à réévaluer sa monnaie, le renminbi, mais ceci ne serait qu’une répétition des accords du Plaza et du Louvre, qui dans les années 80 ont forcé la réévaluation du yen japonais, et ont été à la base des deux « décennies perdues » de croissance économique dans ce pays, avec un taux de croissance d’environ 0,1% par an depuis 1991 ! La croissance chinoise ne résoudra pas les problèmes du capitalisme. L’économie mondiale est confontée à une période prolongée de stagnation et même de de stagflation.

    L’Afghanistan et le Moyen-Orient

    Tournant son attention vers les relations mondiales, Peter a mentionné l’annonce de l’envoi de 30 000 renforts en Afghanistan faite la veille par le Président Obama, qui reflète la politique de « vitnamisation » du Président Johnson pendant la guerre du Vietnam. Cette politique avait été un échec, tout comme le sera celle d’Obama. Même Alexandre le Grand n’a pas été capable de soumettre l’Afghanistan. Cette crise a maintenant atteint une ampleur régionale, entraînant le Pakistan dans son sillage, où les talibans combattent l’armée pakistanaise. Obama va dépêcher un vice-roi en Afghanistan, et forcera le Président Karzaï à accepter son règne, mais la région toute entière est instable et la pauvreté des masses, terrible. Comme l’a dit un analyste, les Afghans « ne peuvent pas se nourrir de démocratie ».

    Le Moyen-Orient lui aussi est en train de plonger dans un conflit de plus en plus profond. La détresse des Palestiniens reste sans réponse, et dans le cadre du capitalisme, le restera. La masse opprimée des Palestiniens devient maintenant de plus en plus sceptique, et c’est peu dire, quant à l’éventualité d’une solution « à deux Etats » sous le capitalisme. Ajouté à cela, se trouve la menace d’une attaque israélienne sur les centrales nucléaires iraniennes, et le danger d’un sanglant conflit régional.

    Vide à gauche

    En guise de conclusion, Peter a souligné le rôle que peuvent avoir d’audacieuses idées socialistes tout au long du processus en cours. L’extrême-droite est parvenue à occuper une partie du vide politique qui a suivi la récession économique, mais ceci n’est que la première phase de la crise, et leurs idées fausses et pernicieuses seront sapées au fur et à mesure de son avancement – à condition que les socialistes remplissent leur rôle. Malheureusement, certains des nouveaux partis de gauche qui ont été formés au cours des dernières années ont viré à droite, décevant par là même des sections entières de la classe ouvrière. Mais, étant donné l’ampleur du vide à gauche, l’idée de nouveaux partis des travailleurs est en train de gagner du terrain.

    Le CIO s’est bien développé l’an dernier, par son rôle à la tête d’importantes luttes industrielles, et par l’élection du camarade Joe Higgins au Parlement Européen. La prochaine période sera favorable aux socialistes, avec un capitalisme en crise profonde, et le CIO peut énormément s’y renforcer.

    Contributions au débat

    Au cours de la discussion, plusieurs camarades ont exprimé des points de vue pertinents. Le camarade Yuvraj, d’Inde, a souligné le fait que certains politiciens capitalistes sérieux, tels que le Britannique Peter Mandelson, sont en train d’insister sur le fait que le capitalisme britannique doit se tourner vers l’industrie, mais ni lui ni les autres n’ont pris en compte le fait que les investissements ne vont que là où ils rapportent le plus de profits. Al Gore a beau appeler à un « capitalisme durable », les contradictions du capitalisme sont si profondes qu’elles ne peuvent être résolues qu’en abolissant le capitalisme dans son ensemble.

    Plusieurs camarades sont intervenus sur les récents mouvements de la classe ouvrière et de la jeunesse. Sonja a décrit les occupations d’étudiants en Autriche, qui sont parvenues à se lier aux syndicalistes en lutte pour de meilleurs salaires. Aïnur du Kazakhstan a dit que la revendication de nationalisation a été mise en avant sur plus de 50 entreprises au cours des derniers mois, y compris par 30 000 travailleurs du pétrole, soutenus par les mineurs de charbon et de minerais. De larges sections de la classe moyenne du Kazakhstan sont tombées dans la misère durant la crise, et forment maintenant ce qu’on appelle des « nouveaux pauvres ». Ces luttes et mouvements de protestation posent maintenant la base pour de nouveaux syndicats indépendants et de nouvelles formations politiques.

    La lune de miel d’Obama est terminée

    Philip des Etats-Unis a expliqué que la lune de miel d’Obama est arrivée à son terme. Les espoirs engendrés par son élection se sont évaporés parmi toute une section des travailleurs et de la jeunesse, à cause de la crise économique, du débat autour de la réforme des soins de santé aux USA, et du fort sentiment anti-guerre. L’économiste Paul Krugman a expliqué qu’une des raisons derrière la chute du soutien pour Obama (lequel, dans un sondage récent, ne jouissait plus que d’un peu moins de 50% de popularité) a été sa trop grande « timidité » quant à sa politique économique. Il y a une immense colère face aux banques et aux « banksters » (contraction de « bank » et de « gangster »), comme ailleurs, et le capitalisme y est confronté à sa plus grande remise en question depuis des décennies, avec un intérêt croissant en faveur des idées socialistes. Dans un autre sondage, 35% de la jeunesse américaine déclaraient préférer le « socialisme » en tant que système économique.

    Le potentiel de lutte aux Etats-Unis a été souligné par Bryan, qui a donné un compte-rendu de la scission sur une base militante au sein des syndicats. Le syndicat United Healthworkers (Travailleurs de la santé unis), qui représente 150 000 travailleurs, a quitté le SEIU (Service Employees International Union) à cause de la politique droitière de sa direction. Selon Bryan, des luttes de masse aux Etats-Unis vont poser la base pour une alternative ouvrière indépendante à gauche des Démocrates.

    Ayesha du Liban a décrit la misère dans laquelle vivent les masses égyptiennes, et le manque de toute force politique qui puisse les représenter, malgré leur ardente colère. Les capitalistes égyptiens sont en train de préparer une explosion sociale pour le futur.

    Hannah de la section Angleterre – Pays de Galles a donné un aperçu des statistiques concernant les dettes des Etats des principales économies mondiales : à cause de l’ampleur sans précédent des interventions qui ont été effectuées dans le but d’empêcher une récession, le Royaume-Uni est endetté à 87% de son PIB, les Etats-Unis 98%, le Japon 200% ! Même si une dépression peut être évitée, l’avenir sera terrifiant pour la classe ouvrière si aucune lutte ne se développe. Ceci veut dire des grèves générales qui durent un voire plusieurs jours. Le Royaume-Uni n’a connu qu’une seule grève générale au cours de son histoire, en 1926, et cela, à la suite d’une période d’austérité sauvage semblable à celle qui est aujourd’hui proposée par l’ensemble des partis capitalistes du pays.

    Plusieurs camarades ont également commenté les effets désastreux que le capitalisme a sur l’environnement et le changement climatique.Le CIO participera de manière énergique aux manifestations entourant la conférence sur le changement climatique de Copenhague.

    Les relations économiques du capitalisme s’effondrent

    Dans sa conclusion de la discussion Lynn Walsh, du Secrétariat International du CIO, a dépeint un capitalisme dans sa pire crise depuis l’entre-deux-guerres. Les pertes des économies capitalistes s’élevent en moyenne à 5% du PIB mais certaines, comme celles des pays baltiques, ont perdu bien plus que cela. La dernière période a été dominée par le néolibéralisme, la mondialisation et la politique du marché ultra-libre, qui visaient à restaurer la profitabilité du capitalisme. Mais le coût en a été l’accumulation d’une immense montagne de dettes : en 1980, la dette mondiale s’élevait à hauteur d’un an de PIB mondial, mais en 2005, elle valait quatre fois le PIB mondial ! La crise a montré qu’un type de relations a disparu pour en laisser un autre. Les capitalistes sur le plan international travaillent à une réponse empirique au jour-le-jour en guise de réponse à la crise.

    Les plans de relance devront être maintenus si l’on veut éviter une deuxième plongée dans la récession, mais cela se ferait aux dépens de la dette de l’Etat. C’est donc la manière de réduire le fardeau pour l’Etat qui a divisé les rangs des stratèges du capitalisme. Certains, tels que Ben Bernanke de la US Federal Reserve, ou Mervyn King de la Bank of England, se sont « convertis » au keynésianisme. Sans les effets de la « facilitation quantitative » (càd, le fait d’imprimer de l’argent), il y aurait déjà dès à présent une nouvelle crise sur les marchés, donc ce camp est peu disposé à supprimer la facilitation quantitative et les stimuli financiers. Mais une autre aile des capitalistes suit toujours la position idéologique du passé qui affirme que la dette de l’Etat crée de l’inflation. Ce serait effectivement le cas en période économique « normale », mais nous ne vivons pas une période normale, mais une période déflatoire. Malgré cela, la plupart de l’argent en provenance de la facilitation quantitative est empilé dans les banques et n’est pas utilisé.

    Des perspectives moroses pour le capitalisme

    Une chose sur laquelle tous les stratèges du capitalisme sont d’accord, est que ce sera à la classe ouvrière de payer la crise. On s’opposera aux taxes sur la richesse et les profits des grandes entreprises, mais on réalisera d’immenses coupes dans les services publics. Le fait est que ce sont des caractéristiques déflatoires qui vont dominer l’économie mondiale tout au long des prochaines années.

    En conclusion, la discussion a montré que les perspectives pour l’économie mondiale sont extrêmement moroses. Ceci signifie une immense rehausse des attaques sur le mode de vie et les conditions de la classe ouvrière. Mais le débat a montré que le CIO est préparé à ces attaques et est prêt à armer la classe ouvrière avec le programme, la stratégie et lees tactiques nécessaires pour contrer les ravages du capitalisme, et se diriger vers un avenir socialiste.

  • Guinée: les putschistes doivent partir!

    La mort du président de la République de Guinée, Lansana Conté, a mené au coup d’Etat de Moussa Dadis Camara. Depuis lors, les mouvements sociaux voulant faire entendre une autre voix sont noyés dans le sang comme le 28 septembre quand l’armée tira à balles réelles des opposants réunis au stade de Conakry tuant 157 personnes.

    Moussa Dadis Camara a depuis été gravement blessé par une tentative d’assassinat et réside au Maroc, les putschistes se disputent le gain et se déchirent sur les méthodes à employer pour maintenir l’ordre. Mais les méthodes ne changent guère.

    La mort du président Lansana Conté, il y a un an, avait semé la confusion parmi les élites au pouvoir et leurs alliés occidentaux (principalement l’impérialisme français). En effet, le pays n’a jusqu’à aujourd’hui jamais connu de démocratie, même de façade. Et sur la fin du régime de Conté, les mouvements ouvriers et sociaux avaient pris de l’ampleur face à l’injustice du régime. Ainsi la grève générale de 2007 a fait trembler le pouvoir. Celle-ci avait été déclenchée notamment pour lutter contre la clémence du pouvoir qui venait de blanchir Mamadou Sylla, homme le plus riche du pays, accusé de corruption et détournement de deniers publics.

    Il y a 1 an, Lansana Conté mourrait et les élites en place se demandaient comment remplir le pouvoir laissé vacant. L’impérialisme et la bourgeoisie décidèrent alors le remplir ce vide par l’armée de peur qu’ils viennent idée aux mouvements ouvriers et sociaux de le remplir eux-mêmes. C’est ce même scénario qui avait amené Conté au pouvoir après la mort de Sekou Touré.

    Depuis lors, les putschistes avec Dadis Camara a leur tête torturent, violent, tuent, massacrent toute opposition comme ce fameux 28 septembre.

    Mais il semblerait que la nouvelle politique de l’impérialisme préfère tuer en silence plutôt qu’à la face du monde. Dadis Camara a presque été assassiné et remplacé par d’autres membres de la junte sans doute moins impulsifs.

    La dictature tue et continuera de tuer pour maintenir le pouvoir capitaliste en Guinée et éviter que les travailleurs puissent faire entendre leur voix; avec Dadis Camaraà sa tête ou n’importer quel autre marionnette.

    À bas la junte en place! Pour l’organisation du mouvement ouvrier et populaire pour leurs droits démocratiques et sociaux!

  • Capitalisme et stalinisme discrédités – QUELLE ALTERNATIVE PROPOSER ?

    Du faste, oui, mais de l’enthousiasme, les commémorations autour de la chute du Mur de Berlin en ont fort peu suscité. Il pleuvait certes, mais ce n’est pas le temps qui a refroidi l’exaltation et la ferveur que les commentateurs capitalistes avaient autrefois témoignées – au point même de parler de la «fin de l’Histoire» – c’est l’épreuve des faits. En 2009 on est effectivement 20 ans après l’effondrement du stalinisme. Mais on est aussi un an après l’entrée du système capitaliste mondial dans sa pire crise depuis huit décennies.

    Par Nicolas Croes

    Un monde marqué par l’incertitude du lendemain

    Même le journal du monde des affaires De Tijd, l’équivalent néerlandophone de L’Echo, a dû reconnaître que l’euphorie connue il y a vingt ans au sujet de la prétendue «victoire du capitalisme» a fait long feu. Dans un des articles consacrés à ce sujet, un journaliste déclare notamment: «Pour beaucoup d’idéologues, la chute du Mur a signifié la victoire définitive du marché libre sur les économies étatisées. Avec le Mur, le communisme en Europe de l’Est avait en effet également disparu. Mais 20 ans plus tard, cette position est remise en doute. Le capitalisme peut bien être la forme économique dominante dans le monde, les résultats sont fort divers.» (1)

    Difficile effectivement de parler de suprématie du capitalisme dans un contexte où 350 emplois disparaissent par jour en Belgique, un pays où une personne sur sept vit sous le seuil de pauvreté. Et encore sommes-nous loin d’être le pays le plus touché par la pauvreté, le chômage et la crise ! Au niveau international, la fin de la guerre froide devait assurer une paix générale. Mais même la pire des mauvaises fois ne saurait cacher que des Balkans à l’Afghanistan, en passant par l’Irak (à deux reprises !), l’Afrique des Grands Lacs, le Sri Lanka,… les conflits se sont hélas multipliés au point que c’est le chaos qui semble aux yeux de beaucoup de gens être devenu l’avenir de l’humanité.

    Quant à la crise, si on entend ici et là parler de reprise, l’unique terrain où celle-ci s’épanouit est celui de la spéculation. Assez ouvertement d’ailleurs. La banque américaine Goldman Sachs avait dû être renflouée en 2008 de quelques 13 milliards d’euros. Pendant que la population paie la note de l’aide de l’Etat, cette banque a réalisé durant le seul 3e trimestre de 2009 un bénéfice net de plus de 3 milliards d’euros. Mais pour Lloyd Blankfein, son PDG, «si le système financier nous a conduit à la crise, il nous en sortira». Quant aux bonus des cadres financiers, «Pas question de restreindre leurs ambitions !». Cette institution est experte en conseils avisés, elle avait encore qualifié la société Enron de «best of the best» une semaine avant sa faillite. Il ne faut pourtant pas être devin pour voir que les mêmes recettes conduisent aux mêmes plats.

    Dans ce cadre, pour les dirigeants européens, les commémorations de la chute du Mur ont surtout servi de dérivatif. Chacun a, à sa manière, tenté d’instrumentaliser l’événement, le summum du ridicule ayant très certainement été atteint par le président français Nicolas Sarkozy. Comme l’écrit le journaliste Jack Dion dans le magazine français Marianne, «Mieux vaut se repasser les soirs de novembre 1989 en boucle plutôt que de s’intéresser aux soubresauts de la crise qui frappe partout, notamment dans les pays passés de la glaciation communiste au néolibéralisme sauvage.»(2)

    Et c’est un peu ce «mot d’ordre» que la presse a suivi, d’une seule voix, à la limite même de la caricature tant on se serait parfois cru de retour dans la presse contrôlée des dictatures staliniennes. Malgré les faits, certains plumitifs s’obstinent, comme Jurek Kuckiewicz dans un édito du Soir, qui clame: «La chute du Mur n’aurait-elle pas tenu ses promesses? Les 136 millions de nouveaux citoyens qui ont connu le joug communiste ne partagent pas cet avis»(3).

    PRIVATISATIONS, MISERE ET CORRUPTION

    Pourtant – au-delà de la volonté idéologique de marteler contre vents et marées que le marché libre a représenté autre chose que la liberté du renard dans le poulailler – certaines études sont venues illustrer le malaise qui existe face à la restauration du capitalisme. Ainsi, près de trois ans après avoir rejoint l’Union Européenne, le salaire mensuel moyen bulgare est de 300 euros et la pension de 80 euros. En Pologne, en République Tchèque ou ailleurs, la situation ne diffère guère.

    A travers les anciens pays du bloc de l’Est, l’enthousiasme d’accéder enfin à la liberté et de sortir de la chape de plomb du stalinisme a cédé place à la déception et à la colère. En termes de liberté, l’avis de la population est toujours autant bafoué, de manière juste moins ostensiblement répressive. Quant à la corruption des apparatchiks du parti communiste et de l’Etat, elle a été échangée pour celles des nouvelles élites politiques et économiques. Par contre, dans tout le bloc de l’Est, les privatisations et les libéralisations ont eu des effets extrêmement néfastes. Le système nationalisé et planifié – garant malgré tout de certains acquis non négligeables en matière d’emplois, de pensions, de soins de santé ou encore d’enseignement – a été sauvagement et brutalement plumé, décharné jusqu’à l’os et puis dépecé. En janvier 2009, le Financial Times avait d’ailleurs publié un article sous le titre «“La thérapie de choc” responsable d’un million de décès» qui abordait une étude consacrée à la mort de trois millions d’hommes en âge de travailler dans les anciens pays staliniens au début des années ’90. On pouvait lire dans cette étude qu’«au moins un tiers de ces décès sont dus à la privatisation massive qui a conduit à un chômage généralisé et à une profonde désorganisation sociale». Même l’évêque de Berlin, à l’occasion des commémorations de novembre, a dû reconnaître que le chômage ne diminue pas malgré tous les efforts de ces dernières années et que, dans les faits, il faut continuer à se battre pour la liberté.

    Loin de nous l’idée de justifier la dictature bureaucratique des régimes staliniens. Mais derrière le parasitisme de la caste bureaucratique, le système de l’économie planifiée permettait encore de nombreux acquis sociaux. Ne mentionner, lourdement, que la répression, la Stasi, le KGB, les goulags, etc., c’est un peu comme si on ne parlait d’un défunt qu’en évoquant son cancer. Même si la guerre froide est terminée, la lutte idéologique, elle, ne l’est pas. La nature répressive du stalinisme – qu’il ne faut en aucun cas minimiser ou excuser – est opportunément instrumentalisée par les tenants du système actuel pour éluder les critiques contre le capitalisme et la recherche d’une alternative.

    20 ans après la chute du Mur : Quelques chiffres

    Dans un article de l’agence Reuters (In Eastern Europe, Peoples Pine for Socialism), une Bulgare de 31 ans expliquait qu’à l’époque du régime stalinien “On partait en vacances à la mer et à la montagne, nous avions accès à plein de vêtements, de chaussures, de nourriture. Maintenant, la plus grande part de nos revenus passe dans la nourriture. Les universitaires sont sans emploi ou s’en vont à l’étranger.” Dans ce pays, le long règne du dictateur Todor Zhivkov est maintenant de plus en plus considéré comme une période dorée en comparaison des ravages actuels de la corruption, du crime et de la misère. Pour de très nombreuses personnes des pays de l’Est, les désavantages de l’actuelle situation sont plus importants que les queues interminables de l’ancien régime et la répression. Et pourtant, le challenge n’était pas aisé…

    En Allemagne, on parle «d’Ostalgie» pour qualifier les nostalgiques de la RDA; un phénomène d’ampleur puisqu’un sondage de l’Institut Emnid, publié en juin 2009 dans le journal Berliner Zeitung a mis en lumière que pour la majorité des sondés, la RDA avait «plus de côtés positifs que négatifs». Plutôt que de nostalgie, on parlera plutôt de colère suite à l’instauration du capitalisme, qui a entraîné un taux de chômage officiel de 13,2%, parmi les plus élevés d’Europe.

    En Hongrie, selon un sondage de mai 2008, 62% des gens estiment que la période du dirigeant stalinien Janos Kadar (1957-1989) a été l’époque la plus heureuse de leur pays (contre 53% en 2001). Mais ces deux dernières décennies, par contre, sont considérées comme les pires années du 20e siècle par 60% des personnes interrogées!

    L’institut de sondage américain Pew Research Center a réalisé une étude en septembre qui montre que le soutien pour «la démocratie et le capitalisme» a atteint les niveaux les plus bas en Ukraine, en Bulgarie, en Lituanie et en Hongrie. Comparés à 1991, où 72% de la population avaient approuvé la chute du régime, seuls 30% des Ukrainiens pensent maintenant de même. En Bulgarie et en Lituanie, de 75% en 1991, on est maintenant arrivé aux alentours des 50%. Pour l’ONG de défense des droits de l’homme Freedom House, ces chiffres dans les nouveaux Etats européens s’expliquent par le manque d’indépendance des médias et par l’augmentation de la corruption, en plus de la crise économique qui a durablement sapé les bases idéologiques de soutien au capitalisme. Un grand sentiment d’injustice se développe dans ces sociétés, au fur et à mesure que s’accroît le fossé entre riches et pauvres. 70% des Hongrois qui étaient adultes en 1989 se disent ainsi mécontents du changement de système.

    Après deux décennies de privatisations, de vente des biens de l’Etat et de propagation de la misère, la majorité de la population refuse de faire d’autres sacrifices. Un sentiment partagé aussi bien d’un côté de l’ancien Rideau de Fer que de l’autre.

    «Le monde mécontent du capitalisme» – pour une alternative socialiste

    Sous le titre «Le monde mécontent du capitalisme», le quotiden flamand De Tijd s’est intéressé à une enquête de la BBC qui a interrogé 29.000 personnes de 27 pays à propos du « marché libre». Le résultat est édifiant: seuls 11% des sondés pensent que c’est un système qui fonctionne bien, 51% veulent le réformer et – donnée la plus frappante – 23% affirment qu’il est nécessaire de passer à un autre système économique. Ce dernier chiffre, au Mexique, atteint les 38% et la France est en tête du peloton avec 43%!

    Même aux USA, dans «l’antre de la bête», si 25% des sondés pensent que le marché «libre» fonctionne bien (on peut supposer que ce ne sont pas des personnes qui n’ont pas perdu leur logement à cause des subprimes…), 13% affirment là aussi que nous devons changer de système économique. En Russie, il n’y a que 12% des sondés pour dire que le marché «libre» est un bon système, tout comme 11% des sondés chinois et 9% des philipins ou des panaméens, 8% des brésiliens et des japonais et 7% des turcs. En Europe également, le marché libre ne convainct pas: seulement 6% en France et en Ukraine, 5% en Espagne ou en Italie. L’enthousiasme le plus proche du plancher est au Mexique, où uniquement 2% des sondés sont favorables au marché «libre».

    20 ans après la chute du Mur, l’euphorie n’est pas de mise pour les capitalistes et leurs partisans. Le bilan de la restauration du capitalisme dans les pays de l’Est, la crise économique, la crise écologique, le fait qu’aujourd’hui encore plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim, etc. sont autant de doigts accusateurs pointés vers le système. Ce qui amène le philosophe Daniel Bensaïd a écrire : «Le capitalisme comme système d’organisation des rapports de production et d’échanges entre être humains, n’a jamais, comme système dominant, que moins de cinq siècles. (…) Il y aura autre chose. Le problème, c’est de savoir quoi, en meilleur ou en pire.»(4)

    CAPITALISM: A LOVE STORY

    Cette question, de plus en plus de gens vont se la poser, du fait de leur propre situation, mais aussi parce que ces critiques du système ne sont pas sans conséquences pour, par exemple, des cinéastes. A ce titre, le dernier film de Michael Moore, Capitalism a love story, qu’il qualifie de sommet de son œuvre, popularisera encore cette idée qu’il nous faut un autre système. Lors des premières projections, le film était affiché avec le simple slogan: «Le capitalisme, c’est le mal», slogan repris à la fin du film quand Michael Moore conclut : «Le capitalisme, c’est le mal et on ne peut le réguler. On doit l’éliminer et le remplacer par quelque chose de bien pour le peuple». Il appelle aussi les gens à être actifs dans la construction de mouvements contre la domination des grandes entreprises mais, hélas, n’aborde pas l’alternative à mettre en place contre le capitalisme. Il parle, assez vaguement, de ‘démocratie’, en critiquant à très juste titre le caractère anti-démocratique du capitalisme: «Le 1% le plus riche [des Américains] est plus riche que les 95% les plus pauvres de la société ensemble. Alors que… ce pourcent ne contrôle pas que la richesse, mais aussi notre Congrès. Disons-nous vraiment la vérité quand nous appellons cela la démocratie? Vous et moi n’avons rien à dire sur la manière dont l’économie fonctionne.»

    Là, Michael Moore touche un point essentiel, crucial même: le point central d’une véritable démocratie, c’est le contrôle de l’économie. Cette critique est d’ailleurs tout aussi valable pour le stalinisme. Une économie planifiée a besoin de démocratie comme un corps a besoin d’oxygène, pour reprendre les termes de Léon Trotsky, un révolutionnaire russe, compagnon de Lénine, qui a été parmi les premiers à critiquer le stalinisme, et a payé de sa vie son combat en faveur du véritable socialisme. Cette discussion a beau être considérée par les staliniens comme dénuée d’intérêt et trop enfouie dans le passé – attitude qu’adoptera probablement Bush à un moment ou à un autre à propos de sa guerre en Irak – elle reste toujours de première importance.

    L’intérêt pour les idées socialistes augmente chaque jour un peu plus. Aux USA, parmi les jeunes de moins de 30 ans, un sondage a montré que 37% d’entre eux «préfèrent» le capitalisme au socialisme, mais 33% disent préférer le socialisme (les trente derniers pourcents sont sans avis). Bien entendu, ce que ces 30% entendent par ‘socialisme’ est fort confus. Mais nous voulons engager cette discussion avec les jeunes et les travailleurs, car nous l’estimons cruciale, non seulement pour l’avenir de l’humanité, mais aussi pour orienter les luttes d’aujourd’hui.

    Globalement, à l’heure actuelle, les différentes entreprises produisent chacune dans leur coin, en concurrence les unes avec les autres et sans vision claire de ce qui va être produit dans la société. Ce mode de production anarchique est source d’un gaspillage proprement énorme de ressources tant naturelles qu’humaines. Pourtant, des éléments de planification à grande échelle existent déjà, dans l’organisation des multinationales par exemple. Cependant, si patrons et actionnaires reconnaissent que cette méthode est incontestablement très efficace au niveau de l’organisation des entreprises, ils refusent obstinément qu’elle soit transposée à la société entière parce que cela signifierait la fin du système de «libre concurrence».

    Et pourtant cela permettrait de résoudre bien des problèmes. Toute la technologie actuellement disponible pourrait être perfectionnée et orientée vers une organisation rationnelle de la production. C’est le seul moyen de pouvoir à la fois juguler la production de gaz à effet de serre et de permettre une répartition équitable des richesses, par exemple. Les domaines qui ont tout à gagner d’une planification démocratique de l’économie sont en fait innombrables. Le travail pourrait ainsi être réparti en fonction des forces disponibles, ce plein emploi provoquant une diminution du temps de travail que chacun pourrait mettre à profit pour développer ses capacités personnelles ainsi que pour s’engager pleinement dans l’organisation et la gestion collective de la société. Ce dernier élément est véritablement crucial, l’implication active de ceux qui sont au centre de la production étant fondamentale tant pour pouvoir orienter cette production à leur bénéfice que pour qu’elle soit efficace (ce que la bureaucratisation de l’Union Soviétique a démontré par la négative). Il est ainsi vital qu’une véritable démocratie des travailleurs soit basée à la fois sur l’élection fréquente des représentants, la possibilité pour les assemblées qui les ont élus de pouvoir aussi les révoquer (en permanence et à tous les niveaux) et la suppression de tous les privilèges liés à ces postes de responsabilité. Voilà les grandes lignes de ce que nous entendons par socialisme, une société harmonieuse qui pourrait accorder à l’humanité la possibilité de totalement concentrer son énergie vers son épanouissement global et non vers celui d’une infime élite capitaliste.


    1. De Tijd, 10-11 novembre 2009
    2. Marianne, n°656, 14 novembre 2009
    3. Le Soir, 10-11 novembre 2009
    4. Le Soir, 10-11 novembre 2009
  • CAPITALISM A LOVE STORY NOTRE ALTERNATIVE: LE SOCIALISME!

    Après s’être attaqué à la violence dans la société avec Bowling for Columbine, à George W Bush dans Farenheit 9/11, au système (ou plutôt à l’absence de système) de soins de santé aux Etats-Unis dans Sicko, Michael Moore revient avec un film-documentaire qui traite cette fois du cœur de ces questions: le capitalisme lui-même.

    Comme il le dit lui-même « J’en ai marre de tourner autour du pot et de m’occuper des symptômes du problème ou des calamités causées par le capitalisme. (…) [Je] propose que nous nous occupions de ce système économique et essayions de le restructurer d’une manière qui profite aux gens et non pas au 1% le plus riche.» En effet, nous le disons avec Moore, la misère et l’exploitation, toutes les injustices, sont enfants d’un même père nommé capitalisme. Pour les éliminer, il faut en finir celui qui les a enfantés.

    Et quand il s’agit de s’occuper du capita-lisme, Michael Moore est clair: «le capitalisme c’est le mal». Message simpliste diront certains, mais qui devient très concret quand le réalisateur apporte mille preuves de cette affirmation en montrant la misère que ce système provoque mais aussi l’absurdité et le cynisme qui le caractérisent.

    On voit ainsi une prison privée pour adolescents dont l’un des actionnaires est le juge local, une entreprise – Bank of America – qui souscrit des assurances-vie sur ses employés jugés proches de la mort, ou encore les collusions et les conflits d’intérêts entre économie et politique qui nous font nous poser avec Moore la question : “Qui dirige vraiment le monde? Le parlement ou un Conseil d’Administration?”

    «Le capitalisme c’est le mal, et on ne peut réguler le mal», merveilleuse conclusion du réalisateur anti-Bush. Mais quant il s’agit de proposer autre chose pour remplacer ce capitalisme qu’il faut détruire, la réponse sonne moins juste. En effet, pour Moore, il s’agit de remplacer le capitalisme, qui est un système anti-démocratique puisqu’il substitue la Bourse aux parlements, par… la démocratie.

    Mais si l’économie ne fonctionne qu’au profit d’une minorité, la démocratie, n’est-ce pas de la mettre sous le contrôle de la majorité ?

    La démocratie en politique c’est que tous ceux qui vivent dans un pays participent aux décisions de ce pays dans l’intérêt collectif (en théorie). Pourquoi tous ceux qui produisent des richesses ne pourraient-ils pas décider de ce qui est produit et de comment répartir les richesses produites, dans l’intérêt collectif?

    Si Moore appelle cela démocratie alors, nous sommes d’accord, mais il aurait été mieux de le préciser. Nous, nous appelons cela le socialisme.

    Après avoir dénoncé les «dérives» du capitalisme, puis le capitalisme lui-même, espérons que le prochain pas soit la mise en avant du seul système cohérent pour succéder au capitalisme : le socialisme démocratique.

  • Revue de l’année (5) – Les photos de l’année

    Nous avons sur ce site une rubrique consacrée aux "photos de la semaine". Nous publions donc chaque semaine une illustration qui nous semble intéressante de notre point de vue. Voici une sélection des photos parues en 2009 dans cette rubrique.

    17 janvier. Protestations contre le massacre de Gaza

    Les protestations contre la guerre à Gaza ont été massives, des centaines de milliers de personnes étant descendues dans les rues. À Bruxelles, une manifestation a rassemblé environ 70.000 participants tandis que de plus petites se sont déroulées dans différentes villes. Cette photo a été prise par Jan de Louvain.

    31 janvier. Manifestation contre la fermeture de Bekaert-Hemiksem

    Samedi dernier, une manifestation s’est déroulée à Hemiksem contre la fermeture du site local de l’entreprise Bekaert. L’entreprise fait pourtant de juteux bénéfices: 10 millions d’euros uniquement pour le site de Hemiksem, mais il est possible de faire encore plus ailleurs… Résultat: 264 travailleurs mis à la porte. Environ 2.000 personnes étaient présentes à la manifestation de solidarité.

    21 février. World Press Photo prime l’illustration de la crise économique

    Cette année, le prestigieux prix du World Press Photo a été accordé à un photographe américain pour la photo d’un policier américain patrouillant dans une maison abandonnée. Cette maison, comme des centaines et des centaines de milliers d’autres à travers le pays, est maintenant vide et livrée aux bandes de voleurs parce que ses anciens propriétaires n’ont plus été en mesure de rembourser leur prêt hypothécaire. Avec cette photo, World Press Photo a choisi de mettre en lumière les conséquences de la crise économique. Cette année, pas d’image de la pauvreté dans le monde néocolonial ou des horreurs de la guerre en Irak ou en Afghanistan. Non, cette année, avec la crise, l’horreur est arrivée chez nous.

    7 mars. Première manifestation nationale de La Poste depuis des années

    Qui peut encore se rappeler de la précédente grande manifestation nationale de La Poste? Nous l’avons demandé à beaucoup de travailleurs qui manifestaient, sans toutefois trouver de réponse. Cette manifestation nationale a donc constitué un évènement important, une manifestation combative avec une grande méfiance envers la direction. Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps avant une offensive nationale contre la folie de la libéralisation? Tant le personnel que les usagers en sont les victimes. Les travailleurs de La Poste en sont bien conscients… Allons nous nous laisser plumer comme des pigeons? Allons nous continuer à faire confiance aux cuisiniers néolibéraux des partis traditionnels? Il est grand temps qu’une alternative large pour les travailleurs se construise!

    14 mars. 1.000 syndicalistes disent «Nous avons payé. A nous de décider!» sur les marches de la Bourse de Bruxelles

    Lundi, un bon millier de syndicalistes des trois syndicats se sont rassemblés pour dire "Nous avons payé. A nous de décider! – Stop à 30 ans d’ultralibéralisme". La campagne de la FGTB wallonne "Le capitalisme nuit gravement à la santé" était particulièrement visible.

    Le ton du tract d’appel et des discours était combatif. « Nous, travailleurs, ne sommes pas responsables de la crise financière et économique mais c’est à nous que l’on présente la facture. (…) Les banques ont été sauvées avec l’argent du contribuable. Il n’est pas question de combler le déficit de l’Etat sur le dos des travailleurs. Notre pouvoir d’achat a diminué avec l’augmentation du chômage ».

    Malheureusement, aucun mot d’ordre concret de mobilisation n’a été lancé de la tribune. Les dirigeants syndicaux croient-ils qu’on pourra faire plier les patrons avec des rassemblements devant la Bourse ? Nous avons besoin d’un véritable programme d’action pour lutter dans les entreprises et de mobilisations de masse. La manifestation syndicale européenne du 15 mai à Bruxelles sera une occasion, d’une autre ampleur, de dire que ce sont les capitalistes qui doivent payer leur crise et pas nous.

    29 mars. Manifestation antifasciste à Louvain

    Le 26 mars s’est déroulée la manifestation anti-NSV. Les lecteurs réguliers de ce site auront sans aucun doute déjà jeté un œil aux différentes photos ainsi qu’aux articles consacrés à cet évènement combatif. Nous avons toutefois voulu choisir une photo de la manifestation comme photo de la semaine. Cette photo vient de François.

    10 mai. Manifestation pour les personnes handicapées

    Ce vendredi, une manifestation s’est déroulée afin de protester contre les longues listes d’attente pour les personnes handicapées. Il était véritablement frappant de voir le large éventail d’organisations qui se sont rassemblées autour d’une plate-forme commune. Les usagers, le personnel,… se sont réunis dans la rue pour revendiquer plus de moyens, davantage de personnel et plus d’accompagnement.

    14 juin. Joe Higgins est élu au parlement européen

    Le week-end dernier était mouvementé pour les socialistes de lutte. De Belgique aussi, nous avons suivi avec grande attention les résultats des élections européennes en Irlande. Le lundi matin, à 5h15, après 21 heures de compte et de recompte, les résultats sont tombés: Joe Higgins, de notre parti-frère le Socialist Party, a été élu au Parlement européen. Voici une photo prise immédiatement après l’annonce de cette nouvelle, un grand moment de l’histoire de notre internationale, le CIO.

    21 juin. Protestations massives en Iran

    En Iran, le mouvement de protestation est massif: jeunes et travailleurs sont entrés en résistance contre le régime dictatorial d’Ahmadinejad. Cela a conduit à plusieurs confrontations entre les forces de l’ordre et les manifestants et plusieurs personnes sont décédées. L’étendue du mouvement est immense, comme l’illustre la photo ci-dessous, prise à la ville d’Ishafan.

    4 octobre. Actions à Tectéo

    L’intercommunale liégeoise Tectéo a connu des actions toute la semaine dernière. Notre section de Liège est systématiquement intervenue durant le conflit avec des tracts et en menant des discussions avec les travailleurs. Cela a eu un effet sur les actions.

    Ici, vous pouvez voir des lecteurs attentifs des tracts du PSL, une source d’information sérieuse et reconnue par nombre de travailleurs. Les articles consacrés à Tectéo sur Socialisme.be ont aussi été beaucoup lus.

    11 octobre. Manifestation combative à Charleroi

    La manifestation de vendredi dernier à Charleroi était plus grande que prévu… De nombreuses délégations issues de différents secteurs étaient là avec un seul mot d’ordre: ce n’est pas à nous de payer pour leur crise! Ci-dessous, vous pouvez voir une photo de quelques postiers, les pancartes parlent d’elles-même…

    1 novembre. Un week-end Socialisme 2009 réussi

    Notre week-end Socialisme 2009 a été particulièrement réussi, avec beaucoup de discussions politiques intenses. Environ 250 personnes étaient présentes, ce qui a fait de cette édition celle où l’assistance était la plus grande. Et attention, Socialisme 2010 approche déjà!

    22 novembre. Lancement de la campagne "Jeunes et emploi" du PSL

    Comme vous avez déjà pu le voir avec un précédent article sur ce site, le PSL lance une campagne consacrée à l’emploi. Vous pourrez au cours de cette semaine découvrir nos différentes affiches, notre tract de campagne,… D’autre part, socialisme.be relayera régulièrement le développement des activités du PSL à ce sujet. Voici ci-dessous une première photo, prise à Liège lors d’un stand au centre-ville qui accentuait le lien entre la lutte antiraciste et celle pour une emploi décent pour chacun.

    6 décembre. Manifestation syndicale à Bruxelles

    Ce vendredi, 5.000 manifestants, essentiellement de la FGTB mais également de la CGSLB, ont défilé à Bruxelles pour revendiquer une meilleure protection des ouvriers contre les licenciements et plus généralement pour protester contre les tentatives de nous faire payer la crise. A cette manifestation était présente une délégation du secteur de la chimie à Anvers. Ces derniers jours, la direction de Bayer a voulu imposer une augmentation du temps de travail. Les travailleurs de la chimie ont manifesté derrière la banderole "stop à la casse sociale". Par la suite, cette banderole s’est également retrouvée sur le podium final. L’attitude intransigeante des délégations de la FTGB et de la CSC à Bayer a été fort critiquée par les médias, le patronat et les politiciens. Cependant, la direction a effectivement bien été obligée de revenir sur ces positions.

    20 décembre. Le sommet de Copenhague dans l’impasse

    Comme il fallait s’y attendre, le sommet de Copenhague a connu de grandes difficultés. Les intérêts économiques divergeant des grandes puissances sont un obstacle bien néfaste pour aboutir à une véritable politique environnementale. Lutter contre le système capitaliste basé sur la concurrence et la course au profit est une absolue nécessité. Voilà ce que la délégation du CIO présente à Copenhague a mis en avant, comme l’illustre la photo ci-dessous ("produire en fonction des capacités de la planète, distribuer en fonction des besoins de la population"). Un message que tout le monde n’a pas apprécié… Car le sommet de Copenhague s’est aussi distingué par l’attitude répressive et très brutale des prétendues "forces de l’ordre". Le samedi 12 uniquement, 968 personnes ont été arrêtées dans des conditions effroyables. La photo ci-dessous a été prise par Simon Hupkens, un des camarades du PSL qui était à Copenhague et qui a lui-aussi été arrêté.

  • INTERVIEW: Ty Moore, de Socialist Alternative (CIO-USA)

    Le Comité pour une Internationale Ouvrière a publié une interview-vidéo de Ty Moore, membre de Socialist Alternative. Il y revient sur la signification de l’élection d’Obama ainsi que sur les discussions politiques qui se développent actuellement aux Etats-Unis. Il parle aussi de la crise économique et de son impact sur la société américaine. Cette interview en anglais donne donc un bon aperçu de la situation actuelle aux USA.

    CWI (socialistworld.net)

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